SIMÉON Joseph Jérôme, comte
Né le 30 septembre 1749 à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), décédé le 19 janvier 1842 à Paris.
Fils de Joseph Sextius Siméon (Aix-en-Provence, paroisse Saint-Sauveur, 8/3/1717-6/4/1788 Aix-en-Provence, paroisse Sainte-Madeleine), avocat et conseiller-secrétaire du roi au Parlement de Provence, syndic de la noblesse du pays d'Aix (1784), et de Madeleine Bressier (Aix-en-Provence 1714 ? -18/11/1788 Aix-en-Provence, paroisse Sainte-Madeleine), mariés le 7 janvier 1749 à Aix-en-Provence, paroisse Saint-Sauveur.
Petit-fils de Joseph Siméon (Correns, Var, 1679 ? -2/2/1767 Aix-en-Provence, paroisse Sainte-Madeleine), notaire royal du lieu de Correns, et d’Anne Gilly (Aix-en-Provence, paroisse Sainte-Madeleine, 24/6/1679-30/12/1739 Aix-en-Provence, paroisse Saint-Sauveur), mariés le 4 juin 1705 à Aix-en-Provence, paroisse Sainte-Madeleine. Petit-fils d’André Bressier (Cadenet, Vaucluse, 1682 ? -ap. 1749), procureur au siège général d’Aix, et de Françoise Sauve (Aix-en-Provence, 1687 ? -av. 1749), mariés le 16 avril 1708 à Aix-en-Provence, paroisse Sainte-Madeleine.
Arrière-petit-fils de François Siméon (? -7/7/1730 Correns), bourgeois, et d’Elisabeth Flayosque (? -30/6/1728 Correns), mariés avant 1679. Arrière-petit-fils de Marc Antoine Gilly (1637 ? -28/8/1701 Aix-en-Provence, paroisse Sainte-Madeleine), marchand, et de Madeleine Berne (? -av. 1705), mariés avant 1679. Arrière-petit-fils de Jean Bressier (? -ap. 1708), bourgeois de Cadenet, et de Catherine Jouvet (? -ap. 1708). Arrière-petit-fils d’Etienne Sauve (? -ap. 1708), exempt en la maréchaussée de la province, et de Magdeleine Sauvaire (? -av. 1708), mariés avant 1687.
Frère de Marguerite Françoise (1752-1813), mariée le 5 août 1775 à Jean Etienne Marie Portalis (Beausset, Var, 1/4/1745-25/8/1807 Paris), ministre des cultes sous l'Empire, Grand Aigle de la Légion d’honneur en 1804.
Épouse en premières noces le 1er septembre 1778 à Aix-en-Provence, paroisse Sainte-Madeleine, Madeleine Françoise Garcin (Aix-en-Provence, paroisse Sainte-Madeleine, 29/1/1746-5/2/1815 Lille, Nord), fille de Joseph Garcin (1712 ? -ap. 1778), avocat en la Cour, et de Marie Claire Thérèse Ailhaud (1724 ? -ap. 1778), mariés le 28 août 1742 à Aix-en-Provence, paroisse Sainte-Madeleine.
Petite-fille de Joseph Ailhaud (27/4/1697-ap. 1742), avocat, et de Thérèse Masse (? -ap. 1742), mariés le 5 mars 1724 à Aix-en-Provence. Petite-fille d’Augustin Garcin (? -ap. 1742), et de Thérèse Savournin (? -av. 1742), mariés avant 1712 à Aix-en-Provence, paroisse Sainte-Madeleine.
Arrière-petite-fille de Claude Ailhaud (Aix-en-Provence 12/7/1655-av. 1724 ?), notaire royal, puis procureur en la Cour des comptes, aides et finances d’Aix, et de Magdeleine Hodoul (7/7/1661-ap. 1724 ?), mariés le 3 septembre 1674 à Ginnaservis (Var). Arrière-petite-fille de Claude Masse (? -av. 1724), procureur en la Cour des comptes, aides et finances d’Aix, et d’Hélène de Bellon (? -ap. 1724)
Épouse en secondes noces le 30 août 1824 à Paris Anne Marie Amélie Cornuau (Paris 29/2/1776-30/12/1846 Paris 1er ancien), veuve de Jean Pierre, baron du Tremblay (1770-1823), fille de Philippe Jean Simon Cornuau (Paris, chapelle des Quinze-Vingts, 28/8/1738-1804 Paris ?), trésorier général du duc de Penthièvre, trésorier receveur de l’hôpital des Quinze-Vingt, et d’Adélaïde Nicole Delabiche (1747-21/10/1820 Paris), mariés en 1773 à Chateauroux (Indre) ?.
Petite-fille de Jean Baptiste Cornuau (Paris 1719-2/3/1792 Paris), trésorier du duc de Penthièvre de 1751 à 1792, et de Marie Françoise Nouette de l’Orme, mariés en 1737. Petite-fille de Jean Baptiste Delabiche ou de la Biche (? -1750), écuyer, contrôleur ordinaire des guerres à la suite des gardes françaises, et de Marie Jeanne Juppin (? –ap. 1751 ?), mariés en 1740 à Paris.
Arrière-petite-fille de Philippe Cornuau (1670 ? –ap. 1720 ?), avocat en Parlement, intendant de l’évêque de Meaux Bossuet, receveur de l’hôpital des Quinze-Vingts, et d’Elisabeth Germond (1680 ? -12/9/1763 Paris, paroisse Saint-Gervais), mariés en 1702 à Paris. Arrière-petite-fille de Jacques Nouette, seigneur de l’Orme, et d’Elisabeth Sergent. Arrière-petite-fille de Jean Juppin.
Du premier lit, deux enfants : 1) Joseph Balthazard, comte Siméon (Aix-en-Provence 6/1/1781-14/9/1846 Dieppe, Seine-Maritime), diplomate, pair de France, préfet, conseiller d'État, membre libre de l’Académie des Beaux-Arts, directeur général des beaux-arts, commandeur de la Légion d’honneur en 1837, marié le 8 brumaire an XI, 30 octobre 1802 à Paris (2ème ancien) à Antoinette Adèle Préveraud de Pombreton (Villefranche, Rhône, 20/11/1782-8/4/1860 Paris 7ème) ; 2) Éléonore Madeleine Sexte (Aix-en-Provence 10/4/1784-9/1/1847 Brescia, Italie) mariée en premières noces le 10 mars 1800 à Jean Marie Auguste Aulay de Launay (Bayonne, Pyrénées-Atlantiques, 27/6/1765-11/6/1841 Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône), baron d'Empire et général de division, commandeur de la Légion d’honneur en 1804 ; et en secondes noces, au général Joseph comte Lecchi (Brescia 1765-Brescia ?).
Grand-père d’Henry, comte Siméon (Florence, Italie, 1803-21/4/1874 Paris), préfet des Vosges, directeur général des manufactures de l’Etat en 1842, député, sénateur en 1852, président de la Compagnie générale des Eaux à sa création en 1853, marié le 25 juin 1827 à Paris (2ème ancien) à Laure Camille Seillière (Paris 4/5/1806-27/1/1885 Paris), fille du baron François Alexandre Seillère (1782-1850), banquier.
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Elève des jésuites à Aix-en-Provence puis au collège du Plessis à Paris. Licencié en droit à Paris, inscrit au barreau des avocats à Aix à vingt ans.
Professeur de droit de la faculté de droit à l'Université d'Aix en 1778, assesseur de Provence en 1783. Peu favorable aux idées nouvelles, doit renoncer à sa chaire pour ne pas prêter serment à la Constitution civile du clergé, prend part au mouvement fédéraliste du Midi avec la charge de procureur-syndic des Bouches-du-Rhône. Mis hors-la-loi en août 1793, se réfugie en Italie. Rentre en France après prairial an III (mai 1795), accepte des représentants en mission les fonctions de procureur-syndic du département des Bouches-du-Rhône. Elu le 24 vendémiaire an IV député des Bouches-du-Rhône au Conseil des Cinq Cents, siège parmi les modérés, dénonce les activités de Fréron dans le Midi, s'oppose au serment de haine à la royauté, demande la dissolution des clubs et la répression des journaux. Président du Conseil des Cinq Cents au moment du coup d'État de fructidor, proteste, est condamné à la déportation, échappe aux recherches, mais obéit au décret de 1799 qui enjoint à ceux qui se sont soustraits à la déportation de se rendre à l'Ile d'Oléron, sous peine d'être considérés comme émigrés. Remis en liberté après le 18 brumaire. Substitut du commissaire du pouvoir exécutif près du Tribunal de Cassation le 19 germinal an VIII, membre du Tribunat à sa création le 8 floréal an VIII. Prend une part importante à la rédaction du Code Civil qu'il est chargé de présenter au Corps Législatif, présente le rapport sur le Concordat, vote le consulat à vie et l'établissement de l'Empire en 1804. Conseiller d'État le mois suivant, chargé par l'empereur de l'organisation du nouveau royaume de Westphalie (1807), avec les fonctions de ministre de l'Intérieur, de la Justice et de Président du Conseil d'État, et y fait d’importantes réformes. Envoyé à Berlin comme ministre plénipotentiaire du roi de Westphalie, retraité en 1813 en raison de son âge. Adhère au retour des Bourbons, préfet du Nord en 1814. Il se rallie à la Seconde Restauration. Député du Var, siège dans la minorité ministérielle de la Chambre introuvable. Conseiller d'État le 24 août 1815, défend devant la Chambre des Pairs la politique de Decazes. Réélu député le 4 octobre 1816, défend, comme commissaire du roi, le projet de loi sur la liberté de la presse en 1817, et le projet de loi sur le recrutement de Gouvion St Cyr. Reçoit le titre de comte le 3 juillet 1818. Inspecteur des écoles de droit le 7 mai 1819, sous-secrétaire d'État à la Justice le 24 janvier 1820, ministre de l'Intérieur dans le cabinet Richelieu du 21 février 1820 au 14 décembre 1821. En cette qualité, il doit présenter et défendre les lois contre la presse et contre la liberté individuelle, et la loi du double vote. Pair de France le 25 octobre 1821. Ministre d'État et membre du conseil privé le 15 décembre 1821, défend à la Chambre Haute les libertés constitutionnelles. Prête serment au gouvernement de Juillet.
Premier Président le 24 mai 1837 à l’âge de quatre-vingt huit ans, en remplacement de Félix Barthe nommé ministre de la Justice, démissionne de ses fonctions le 31 mars 1839, remplacé par Félix Barthe. Président du comité de surveillance du Comptoir général du commerce et de l’industrie en 1839.
Membre de la commission des hautes études de droit, créée en 1838 par le ministre Salvandy. Franc-maçon membre de plusieurs loges, dont « L’Amitié » à Aix en 1784, la « Loge impériale des francs chevaliers en 1808, et « Jérôme Napoléon et la fidélité » de Cassel en 1809, Grand officier du Grand Orient.
Extrait de la « Biographie pittoresque des députés de la France : session de 1819-1820 » : Encore un ministre parmi les mandataires du peuple ! Encore un membre de cette administration qui a régi la France au profit du petit nombre et des privilégiés ! Avis au patriotique département qui s’honore des belles résistances de Toulon, et qui a vu au bord du Var refleurir si souvent les lauriers de la France. Est-ce bien là le Siméon qui, depuis 1794, avait donné tant de gages de sagesse et de lumières ? Ce vieillard aujourd’hui membre d’une administration qui oppose la gendarmerie aux cris de paix des citoyens, serait-il le député des cinq-cents qui, se rendant le matin du 18 fructidor à la salle des séances, déjà investie par les troupes du Directoire, s’écriait au moment même où les soldats le pressaient de leurs baïonnettes et le menaçaient de l’égorger avec ses collègues : « La Constitution est violée, la représentation nationale est outragée ; je déclare que l’assemblée est dissoute jusqu’à ce que les auteurs d’aussi criminels attentats soient punis » ? Serait-ce là enfin cet homme qui demanda honorablement sa retraite, quand Napoléon était tout puissant, et Jérôme, dont il avait été le ministre, encore roi de Westphalie ? Lui-même. Ne rappelons point qu’il rentra dans la carrière de l’ambition pour voter, en 1815, la loi d’amnistie et les cours prévôtales, et pour s’opposer au jury en matière de délits de presse. Paix aux cheveux blancs ! Respect à la vieillesse !
Extrait de « La Chambre de 1820, ou la monarchie sauvée » Paris 1820 : « (…) Il faut convenir que depuis neuf mois que M. Siméon est ministre de l’intérieur, il a adopté dans sa correspondance avec les préfets un système bien plus monarchique ; le résultat des élections prouve qu’il a exécuté franchement les ordres de S.M., et tous les royalistes aiment à reconnaître les services eclatants que ce ministre vient de rendre à la France. »
Extrait de son éloge par le doyen des présidents d’Abancourt en 1839: « (…) C’est ce siège que vient d’occuper avec honneur un homme d’Etat qui avait été l’ami de M. de Marbois et son compagnon, sinon d’exil, du moins de proscription, dans nos temps de dissensions intestines. Dans son court séjour au milieu de nous, cet homme vénérable a donné une nouvelle preuve qu’il est des êtres privilégiés dont l’organisation morale échappe aux lois du temps et se soustrait à la décadence de l’âge le plus avancé. Marbois ! Siméon ! Noms célèbres, contemporains de tant d’autres noms de notre grande époque, qui déjà, pour la génération présente, appartiennent à l’histoire. (…) »
Extrait de son éloge par le Premier président Barthe en 1839 : « je n’oublie pas que je reviens sièger à la place d’un vénérable magistrat qui, à une époque de la vie où l’on a droit au repos, a prouvé qu’il n’y a pas d’âge pour la conscience du devoir, et qui laisse dans vos respects et vos affections des souvenirs inaltérables. »
Domicile : 36, rue Godot-de-Mauroy (9ème)
Chevalier de la Légion d'honneur le 4 frimaire an XII, Grand-Croix le 1er mai 1821, chevalier de l'Empire le 10 septembre 1808. Membre de l’Académie des Sciences morales et politiques le 29 décembre 1832.
Publications : Eloges de Henri IV (1769) ; Choix de discours et d'opinions (1824) ; Sur l'omnipotence du jury (1829) ; Mémoire sur le régime dotal et le régime communautaire dans le mariage, lu à l'Académie des Sciences Morales et Politiques le 9 juillet 1835. Ses très nombreux rapports, discours et opinions devant les assemblées parlementaires ont été imprimés. Traduction en vers des Oeuvres d'Horace et des Nuits romaines d’Alessandro Verri.
Bibliographie : Ch. Giraud : Notice biographique sur M. le comte Siméon, Aix, Aubin, et Paris, 1842 ; Mignet : Notice historique sur la vie et les travaux de M. le comte Siméon, Paris Firmin-Didot, 1844.
Iconographie : tableau anonyme en costume de pair de France conservé à la Cour des comptes. Gravure par Farcy. Caricature par Daumier en 1835.
Tombeau au Père Lachaise, 30ème division.