MOINOT Pierre Gaston
Né le 29 mars 1920 à Fressines (Deux-Sèvres), décédé le 6 mars 2007 à Paris.
Fils de René Camille Moinot (Clussais-La Pommeraie, Deux-Sèvres, 12/2/1896-26/11/1950 Périgueux), instituteur, puis secrétaire d’inspection académique, infirmier en 1917, résistant, chevalier de la Légion d’honneur en 1949, et d’Henriette Germaine Maria Chatin (Pompaire, Deux-Sèvres, 9/9/1894-5/8/1985), mariés le 11 octobre 1918 à Fressines.
Petit-fils de Pierre Moinot (Mairé-Levescault, Deux-Sèvres, 7/6/1863-14/6/1927 Clussais-La Pommeraie), instituteur, et de Marie Louise Gornard (Clussais-La Pommeraie, 10/7/1876-4/3/1945 Clussais-La Pommeraie), institutrice, mariés le 6 octobre 1884 à Clussais-La Pommeraie. Petit-fils d’Aimé Hubert Chatin (Bennasay, Vienne, 1/1/1867-18/3/1954 Fressines), cultivateur, et de Germaine Soulet (Beaulieu-sous-Parthenay, Deux-Sèvres, 7/9/1874-28/2/1962 Fressines), mariés le 6 janvier 1892 à Pompaire.
Arrière-petit-fils de Pierre Moinot (Clussais-La Pommeraie 22/3/1838-21/10/1919 Clussais-La Pommeraie), cultivateur à Limort, lieu-dit de La Pommeraie (Deux-Sèvres), et de Madeleine Sardet (Clussais-La Pommeraye 3/1/1842-8/12/1867 Clussais-La Pommeraie), mariés le 25 juin 1861 à Mairé-Levescault. Arrière-petit-fils de père inconnu et d’Henriette Gornard (Clussais-La Pommeraie 26/3/1844-5/3/1919 Clussais-la Pommeraie). Arrière-petit-fils de Jean Chatin ou Chatain (Saint-Pardoux, Deux-Sèvres, 8/11/1828-29/5/1886 Pompaire), journalier, veuf en premières noces de Françoise Fradin (? -1860), et de Madeleine Bonnin (Saint-Aubin-le-Cloud, Deux-Sèvres, 1/4/1826-22/4/1898 Pompaire), épicière, mariés le 30 juin 1862 à Pompaire. Arrière-petit-fils de François Auguste Soulet (Beaulieu-sous-Parthenay 11/7/1844- ?), maçon, et de Florence Lusset (Vouhé, Deux-Sèvres, 22/11/1848-11/9/1928 Fressines), mariés le 6 juin 1872 à Beaulieu-sous-Parthenay.
Epouse en premières noces le 6 juin 1940 à Niort (Deux-Sèvres) Paulette Coquart (Saint-Romans-les-Melle, Deux-Sèvres, 16/11/1919-1999), fille de Louis Coquart (1895-1989), peintre, et de Nelly Eva Marguerite Fouillet, dite Claire Sainte-Soline (1891-1967), femme de lettres ; divorcés le 7 mars 1945 par jugement du tribunal civil de Rabat (Maroc).
Epouse en deuxièmes noces le 18 février 1947 à Périgueux (Dordogne) Madeleine Sarrailh (Madrid, Espagne, 21/4/1921-2019 Paris), directrice du service de la bibliothèque de l’Assemblée nationale, chevalier de la Légion d’honneur en 1974, fille de Jean Louis Sarrailh (Monein, Pyrénées-Atlantiques, 14/10/1891-28/2/1964 Bayonne), ancien élève de l’Ecole normale supérieure de Saint-Cloud (1913), agrégé d’espagnol, professeur à l’Institut français de Madrid en 1916, précepteur des enfants d’Alphonse XIII, historien, résistant, recteur de l’Académie de Grenoble en 1937, puis de Montpellier en 1941, révoqué en 1943, rétabli en 1944, recteur de l’Académie de Paris en 1947, président de la commission française de l’Unesco, président de l’association internationale des universités, membre de l’Académie des sciences morales et politiques en 1955, Grand Officier de la Légion d’honneur en 1956, et de Marie Amélie Enjolras (Lempdes-sur-Allagnon, Haute-Loire, 27/5/1889-1993), ancienne élève de l’ENS Ulm (1910), CAPES de lettres en 1912, participante aux entretiens de Pontigny, agrégée de lettres en 1920, professeur de lycée, mariés en juillet 1915 à Agen (Lot-et-Garonne).
Petite-fille de Louis Pierre Sarrailh (Monein 5/6/1863- ?), instituteur, puis directeur d’école, ami du musicien Henri Duparc, et d’Euphrasie Henriette Lapuyade-Pelle (Monein 28/5/1867- ?), mariés le 5 novembre 1889 à Monein. Petite-fille d’Eugène Prosper Enjolras (Saint-Arcons-de-Barges, Haute-Loire, 2/4/1859-ap. 1907 ?), cultivateur, puis gendarme, et d’Hélène Nicolas (Saint-Beauzire, Haute-Loire, 29/4/1859-ap. 1889 ?), cuisinière, mariés le 21 mai 1887 à Lempdes-sur-Allagnon.
Arrière-petite-fille de Jean Sarrailh (Bugnien, Pyrénées-Atlantiques, 14/3/1841-ap. 1923 ?), fils d’un journalier, instituteur, directeur du cours complémentaire de Monein, chevalier de la Légion d’honneur en 1923, et de Marie Josèphe Valentine Rivarès (Moumour, Pyrénées-Atlantiques 18/6/1843-17/1/1899 Monein), mariés le 30 novembre 1861 à Moumour. Arrière-petite-fille de Pierre Lapuyade dit Pelle (Monein 14/11/1818-24/5/1889 Monein), cafetier, propriétaire, et de Marie Clémence Malère (Monein 15/6/1835- ?), mariés le 27 novembre 1851 à Monein. Arrière-petite-fille de Jean-Pierre Enjolras (Saint-Arcons-de-Barges 4/10/1833-11/2/1885 Saint-Arcons-de-Barges), cultivateur, et de Victoire Chazalon (Lanarce, Ardèche, 19/3/1837-21/10/1901 Coucouron, Ardèche), mariés le 14 février 1854 à Lanarce. Arrière-petite-fille de Jean Nicolas (Saint-Just-près-Brioude, Haute-Loire, 12/6/1807-11/11/1859 Saint-Just-près-Brioude), cultivateur métayer, et de Marie Corny (13/5/1818-21/4/1877 Saint-Just-près-Brioude), mariés le 21 juin 1837 à Saint-Just-près-Brioude (Nicollat dans l’acte de mariage).
Petite-nièce de Justin Hippolyte Lapuyade-Pelle (Monein 1863-ap. 1934 Orthez ?), trésorier-payeur général, officier de la Légion d’honneur en 1933.
Cinq enfants : Claudine, mariée à Daniel Karlin (1941- ?), journaliste et réalisateur de télévision, membre de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle en 1982 ; Catherine, Martine, Gilles et Marianne.
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Etudes au lycée de Périgueux, membre des étudiants socialistes de Périgueux, prépare l’Ecole normale supérieure, dans la khâgne du lycée Henri IV repliée à Caen en 1939. Premier prix de français au Concours général (1937), licencié ès-lettres, diplômé d’études supérieures de phonétique sur les parlers poitevins.
Mobilisé en 1939, prisonnier le 16 juin 1940, libéré le 29 juin, de nouveau prisonnier à Nantes le 1er juillet 1940, évadé le 5 juillet, séjourne dans les chantiers de jeunesse dans l’Ain jusqu’à sa démobilisation en janvier 1941, participe à un réseau de résistance de mai 1941 à septembre 1942 à Grenoble. Part au Maroc avec sa femme, rappelé en décembre 1942 dans l’arme blindée-cavalerie, Embarque à Bizerte pour Naples en mai 1944, combat comme aspirant puis sous-lieutenant lors de la campagne d’Italie. Débarque en Provence le 16 août 1944, blessé dans les Vosges le 30 octobre 1944, deux citations.
Reçu troisième au concours de novembre 1945, auditeur de 2ème classe le 8 janvier 1946, de 1ère classe le 7 mars 1947. Albert Camus fait publier ses premières nouvelles dans les Temps modernes en 1948. Secrétaire du comité de jurisprudence en 1949. Conseiller référendaire de 2ème classe le 10 février 1950, rapporteur particulier près la commission de vérification des comptes des entreprises publiques en 1951, conseiller référendaire de 1ère classe le 8 octobre 1956. Conseiller technique au cabinet du ministre d’Etat, ministre des affaires culturelles André Malraux du 1er mars 1959 au 20 octobre 1961, met en place l’avance sur recettes pour le cinéma. Directeur général des Arts et Lettres au ministère des Affaires culturelles le 6 octobre 1966, organise la direction du théâtre et crée la première maison de la culture. Conseiller maître le 4 février 1967. Président du comité de direction de la Caisse nationale des lettres en 1969-1970, membre du conseil scientifique de la Casa Velasquez en 1973, Administrateur et membre de la commission de réforme des statuts de l’ORTF en juillet 1981. Président de l’association des magistrats de la Cour des comptes de 1977 à 1978. Président de la Cinquième chambre le 22 mai 1978, vice-président de la commission supérieure de codification et de simplification des textes législatifs et réglementaires. Procureur Général le 27 juillet 1983, honoraire à sa demande le 15 septembre 1986.
Extrait de son éloge par le Procureur général Raynaud : « (…) Bien que sa formation ait été essentiellement littéraire, M. Moinot, grâce notamment au mentorat de M. Pomme de Mirimonde, mais aussi à sa curiosité d’esprit et à son goût du travail bien fait, s’adapte aux joies austères du contentieux. Il participe à tous les types de travaux de la Cour, de la gestion de fait au contrôle des comptabilités administratives. Ses rapports attirent l’attention par la forme due à une plume alerte et la retiennent, sans jamais la lasser, par la solidité des analyses. (…) Président de la Cinquième chambre, il y manifeste un remarquable sens de l’organisation des travaux de la formation, à la fois dans la définition des grands thèmes d’études horizontales qui déboucheront sur le rapport public, comme l’emploi ou les aides aux handicapés, l’élaboration de procédures accélérées pour certaines vérifications afin de combler les retards, enfin dans la détermination d’un programme. (…) Les fonctions du Procureur général sont d’une extrême variété. Il est la mémoire de la Cour, chargé de dire le droit et de rappeler la jurisprudence dans le domaine juridictionnel traditionnel et en particulier celui du contentieux. Ces matières étaient familières à M. Moinot. Il formule son avis sur de nombreux rapports de comptablitié administrative et d’entreprises publiques ; les tâches effectuées comme rapporteur, contre-rapporteur, puis président, avait familiarisé M. Moinot avec les problèmes posés par ces deux secteurs. Mais l’on ne peut réduire la carrière de M. Moinot à son activité à la Cour. Comme la plupart des magistrats, il a apporté à l’extérieur le fruit de l’expérience et de la rigueur acquises à l’intérieur de la juridiction. Etant donné ses dons et ses talents, il était normal qu’il s’orientât vers le secteur de la culture (…) ; »
Domiciles : 6, rue Eugène-Million (15ème), 51, avenue Raymond Poincaré (16ème), 44, rue du Cherche-Midi (6ème).
Croix de guerre, médaille des blessés, Bronze Star Medal, Officier de la Légion d’honneur (1959), Commandeur des Arts et des Lettres (1966), Officier des Palmes académiques, Officier du Mérite agricole, Officier des distingués services péruviens, commandeur de l’ordre de mai argentin, officier de l’ordre de la République arabe unie. Membre du conseil national de la Légion d’honneur de 1989 à 2005
Membre de la Société d’études folkloristes du Centre-Ouest (SEFCO). Elu à l’Académie française le 21 janvier 1982 au dix-neuvième fauteuil, après le cinéaste René Clair. Grand Prix Jean-Giono en 2004.
Publications (sélection) : Armes et Bagages, Gallimard 1952, prix Charles Veillon ; La Chasse royale, Gallimard 1954, prix du roman de l’Académie française ; La Blessure, nouvelles, Gallimard 1956 ; Le sable vif, Gallimard 1963 ; Héliogabale, théâtre, Gallimard 1971 ; Le Guetteur d’ombres, Gallimard 1979, prix Femina ; Jeanne d’Arc, le pouvoir et l’innocence, 1988 ; La descente du fleuve, Gallimard 1991 ; Tous comptes faits, entretiens, Quai Voltaire 1993, réed. 1997 ; Attention à la peinture, Gallimard 1997 ; Le Matin vient, et aussi la nuit, 1999 ; La Mort en lui, 2002 ; Coup d’Etat, Gallimard 2003 ; La Saint Jean d’été, 2007 ; et de nombreux scénarii dramatiques pour la télévision, sur Mazarin d’après Philippe Erlanger en 1978, et sur Jeanne d’Arc en 1988, en collaboration avec Jean-François Griblin (pseudonyme de Jean-François Collinet, président de chambre à la Cour des comptes.
Ses obsèques ont été organisées aux Invalides. Le nom de Pierre Moinot a été donné à l’école primaire de Fressines et à la Médiathèque de Niort (Deux-Sèvres). Le Premier président Philippe Séguin a donné le nom de « Fonds Moinot » à la collection des ouvrages rédigés par les magistrats de la Cour conservée à la bibliothèque de la Cour des comptes.
Tombe au cimetière de Salernes (Var).