LETOURNEUR Etienne François Louis Honoré
Né le 15 mars 1751 à Granville (Manche), décédé le 4 octobre 1817 à Laeken (Belgique).
Fils de Louis François Le Tourneur (Châtillon-Coligny, Loiret, 23/11/1706 -7/1/1787 Coutances, paroisse Saint-Nicolas, Manche (non numérisé) ?), commissaire aux classes de la marine à Granville, et de « noble » Marie Anne Renée Mélanie de Caux ou Decaux (Montreuil-sur-Mer, Pas-de-Calais, 11/12/1725-2 fructidor an IX, 20/8/1801 Créteil, Val-de-Marne), mariés le 10 juillet 1747 à Cherbourg (Manche).
Petit-fils de Louis François Le Tourneur (? –av. 1747 ?), marchand, puis commissaire principal des vivres de la marine, et de Marie Anne Delahaussais ou de la Houssaye, mariés avant 1706. Petit-fils de Pierre Gilles de Caux (? -24/1/1763 Saint-Germain-en-Laye, Yvelines ?), capitaine d’infanterie, directeur des ports et places de Basse-Normandie, chevalier de Saint-Louis, et de Marie Anne Darras (Montreuil-sur-Mer 9/12/1695-29/9/1782 Valenciennes, Nord), mariés le 23 août 1716 à Montreuil-sur-Mer ?
Frère de Jeanne Louise Marie Anne Mélanie Le Tourneur (1748-1773).
Neveu de Pierre Jean de Caux (1720-1792), ingénieur militaire, colonel en 1768, maréchal de camp en 1780, directeur des fortifications de Basse-Normandie, commandeur de Saint-Louis, décoré par Louis XVI lors de sa visite à Cherbourg en 1786.
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Ancien élève de l'école de génie militaire de Mézières.
Capitaine du génie, le 31 décembre 1770. En cette qualité il occupe plusieurs postes à Douai, Landrecies, Le Havre et Brest. Promu capitaine en second, le 28 avril 1778, affecté à la 2ème brigade du génie en Normandie le 8 novembre 1779. Elu représentant de la Manche à l'Assemblée législative et à la Convention nationale, se prononce pour l'appel au peuple, pour la mort et contre le sursis dans le procès de Louis XVI. Le 22 juin 1793, chargé de l'inspection des côtes de la Méditerranée, et à sa demande les généraux Savary et Willot sont arrêtés comme suspects. Nommé successivement chef de bataillon de génie, le 16 décembre 1793, président de la Convention nationale, le 5 janvier 1795. Chargé de mission en Méditerranée, le 29 janvier 1795, il participe, en mars 1795, à la bataille navale de Noli. Il est appelé ensuite au Comité de Salut public le 2 août 1795. Il combat l’insurrection de vendémiaire. Elu au Directoire du 10 brumaire an IV (27 octobre 1795) au 1er prairial an V (20 mai 1797), date à laquelle il est écarté par le sort, et remplacé par le diplomate Barthélemy, il est proche de Carnot et suit les affaires de la marine. Ministre de l’intérieur du 14 septembre 1797 au 17 juin 1798. Général de brigade le 9 juin 1798, et nommé ministre plénipotentiaire pour entamer les négociations de paix à Lille avec les Anglais. Favorable au 18 brumaire, préfet de la Loire-Inférieure de mars 1800 à 1804. Admis à la retraite avec le grade de général de division du génie le 18 décembre 1802.
Maître des comptes le 14 septembre 1810. Révoqué le 19 janvier 1815, réintégré le 30 mars 1815, jusqu’au 8 juillet.
Banni comme régicide ayant accepté des fonctions de « l’usurpateur » le 12 janvier 1816, exilé à Laeken (Belgique).
Domiciles : 54, rue des Tournelles (3ème), 2, rue Neuve-de-Luxembourg (rue Cambon, 1er), 40, rue de Turenne (3ème).
Chevalier de Saint Louis le 23 janvier 1791, Chevalier de la Légion d'honneur le 6 avril 1813.
Publications : Plusieurs de ses rapports à la Convention nationale, sur des sujets militaires, ont été imprimés.
Bibliographie : « Letourneur : le normand qui a gouverné la France", Robert Sinsoilliez, Charles Corlet éditeur, 2002, « Profil des contemporains, par Napoléon » (pseudonyme, il s’agit de citations) Paris 1824 : « On a peine à expliquer comment il fut nommé au directoire ; ce ne peut être que par une de ces bizarreries attachées aux grandes assemblées ; il avait peu d’esprit, était d’un petit caractère. Il y avait à la convention cent députés qui valaient mieux que lui. Du reste, il était probe et honnête homme, et bien intentionné ». « Mémoires » La Réveillère-Lépeaux, 1895 : « Dans tous les temps, on rencontre de sots parvenus, sans qu’on puisse dire comment ils sont arrivés » .