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JOUVENCEL Aldegonde Marie Henri,
comte de

Né le 9 octobre 1877 à Fontainebleau (Seine-et-Marne), décédé le 7 juillet 1960 à Villeconin (Essonne).

Fils de Paul Henry Aldegonde Olivier de Jouvencel (Garches, Hauts-de-Seine, 16/9/1844-28/5/1913 D’Huison-Longueville, Essonne), ancien élève de l’Ecole Polytechnique (1863), licencié en droit le 9 juillet 1867, avocat à la Cour impériale de Paris, fait campagne en 1870 dans la Garde Nationale de Paris, prend part à la bataille de Buzenval (janvier 1871), auditeur au Conseil d’Etat (1870-1872), secrétaire général de la préfecture du Loiret, sous-préfet de Fontainebleau (Seine-et-Marne), et de Marie Caroline Isabelle Bonneau du Martray (Guipy, Nièvre, 21/9/1842-12/5/1931 Paris), mariés le 2 mars 1870 à Paris (7ème).

Petit-fils de Ferdinand Aldegonde de Jouvencel (Versailles 6 thermidor an XII, 25/7/1804-30/6/1873 Ville d’Avray, Hauts-de-Seine), député de la Seine de 1842 à 1848, conseiller d’Etat, président de la commission provisoire chargée de remplacer le Conseil d’Etat en 1870 et président de la section de législation, député de la Seine-et-Oise à l’Assemblée Nationale en 1871, et de Marie Caroline Pauline Mala (Paris 6/1/1820-28/11/1898 D’Huison-Longueville), mariés le 20 juin 1838 à Paris (4ème ancien). Petit-fils de Louis Adrien Bonneau du Martray (Semelay, Nièvre, 19/3/1810-12/5/1883 Vandenesse, Nièvre), polytechnicien en 1831, capitaine d’artillerie, propriétaire, maire de Vandenesse, chevalier de la Légion d’honneur en 1871, et de Marie Caroline Martin (Guipy 16/6/1821-18/8/1909 ?), mariés le 29 novembre 1841 au château de Chanteloup, Guipy.
Arrière-petit-fils du chevalier Blaise François Aldegonde de Jouvencel (Lyon 9/9/1762-4/6/1840 Paris 10ème ancien), receveur des domaines nationaux à Versailles en 1798, maire de Versailles (1813-1816), chevalier de la Légion d’honneur en novembre 1814, député de Seine-et-Oise de 1821 à 1824 et de 1827 à 1839, vote l’adresse des 221 en 1830, auteur de Mémoires et Les Alliés à Versailles, 1814-1815 ; et de Mélanie Bigot des Jonchères ( Paris 19/12/1777-6/1/1837 Paris), mariés le 19 nivôse an VI, 8 janvier 1798, à Bièvres (Essonne). Arrière-petit-fils de Marie Claude Bonneau du Martray (Sémelay 31/1/1768-14/5/1841 Sémelay), négociant, propriétaire, maire de Sémelay, chevalier de la Légion d’honneur, et de Marie Jeanne Sophie Richou (Château-Chinon 12/3/1784- 2/9/1846 Moulins-Engilbert, Nièvre), mariés le 26 pluviôse an XI, 15 février 1803, à Château-Chinon. Arrière-petit-fils d’Antoine François Mala (Paris 8/3/1782-29/11/1846 Paris), avocat à la Cour royale, maire de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) de 1829 à 1832, et de Françoise Michelle Emilie Tripier (Paris 4 germinal an III, 24/3/1795-24/5/1883 Paris 7ème), fille de Nicolas Tripier (1765-1840), avocat et député orléaniste, pair de France, conseiller à la Cour de cassation, mariés le 13 février 1813 à Paris (4ème ancien). Arrière-petit-fils de Louis Pierre Charles Martin (de Chanteloup) (Brinon-les-Allemands (Brinon-sur-Beuvron), Nièvre, 27/12/1788-24/7/1868 Guipy), propriétaire, et d’Eugénie Cornu (de Selins) (Bazolles, Nièvre, 17 floréal an VI, 6/5/1798-24/3/1875 Guipy), mariés en 1813.  
Neveu de Félicité Paul de Jouvencel (Versailles 16/1/1817-5/4/1897 Paris), député d’opposition de la Seine-et-Oise (1869-1870), puis député gauche radicale de la Seine-et-Marne (1885-1889). Famille originaire du Briançonnais connue depuis le XIIème siècle.
Deux frères et une sœur. 1) Aldegonde Edouard Marie Pierre, capitaine de dragons (1876-1914), mort pour la France le 22 août 1914 à Ethe, Belgique. 2) Aldegonde Ferdinand Joseph Marie Etienne, licencié ès-lettres, marié le 1er août 1926 à Villefranche‑sur-Mer à Simone Bigot, petite-fille d’Antonin Bordes, armateur à Bordeaux et Dunkerque. 3) Marie Mélanie Béatrix Françoise, mariée à son cousin Louis Vital de Ramey, vicomte de Sugny, fils d’Henri, vicomte de Sugny (voir notice Ramey de Sugny), conseiller général, et d’Isabelle Le Bègue de Germiny, d’où trois enfants : a) Marie Francisque Henri, b) Charles Pie Olivier, attaché au Parquet de la Cour, membre de l’annuaire de la noblesse française, capitaine aux armées, décoré de la croix de guerre (1939), capitaine au front (1940), c) Vital Jean Marie (27 août 1912) lieutenant aux armées en 1939/40, d) Aldegonde Pauline Ferdinande Marie Thérèse, religieuse de l’Assomption.  
Épouse le 5 février 1904 à Paris (8ème) Juliette Marie Valentine Leboeuf de Montgermont (Paris 17/5/1883-28/11/1979 Etampes, Essonne), fille de Georges Louis Claude Le Boeuf de Montgermont (Paris 10/10/1854-28/6/1933 Paris 8ème), camérier des papes Léon XIII et Pie X, propriétaire, et d’Alice Mathilde Cécilia Vallet de Villeneuve de Guibert (Paris 22/11/1861-3/4/1950 Paris 8ème), mariés le 16 juillet 1881 à Paris (8ème).
Petite-fille d’Adrien Louis Lebœuf (Paris 16/1/1824-19/6/1876 Paris 1er), propriétaire, bibliophile, conseiller général et maire de Montereau-Fault-Yonne, officier de la Légion d’honneur en 1868, autorisé par décret impérial du 24 septembre 1859 à ajouter à son nom celui de « de Montgermont », comte romain en 1861, et de Marie Joséphine Clotilde Elise Parent (Malines, Belgique, 4/5/1835-2/2/1902 Paris 8ème), mariés le 16 juillet 1853 à Coubert (Seine-et-Marne). Petite-fille de René Gaston Vallet, comte de Villeneuve de Guibert (Tours 28/3/1826-7/12/1895 Paris 7ème), propriétaire, et de Claire Marie Valentine Duchâtel (Paris 14/7/1837-8/11/1919 Paris 8ème), mariés le 16 avril 1857 à Paris (10ème ancien).
Arrière-petite-fille de Louis Martin Le Bœuf (L’Aigle, Orne, 26/5/1792-11/11/1854 au château de Montgermont, Pringy, Seine-et-Marne), directeur de la fabrique de faïence de Creil, maire de Montereau (Seine-et-Marne), régent de la Banque de France en 1836, député de la Seine-et-Marne de 1837 à 1848, sénateur de l’Empire en 1852, officier de la Légion d’honneur, et d’Athénaïs Marie Claudine Pollissard (Paris 19 frimaire an XIII, 10/12/1804-27/12/1887 Paris 1er), mariés le 12 novembre 1822 à Paris. Arrière-petite-fille de Basile Joseph Parent (Couillet, Belgique, 7/12/1807-2/6/1866 Paris 1er), officier du génie dans l’armée belge, constructeur de chemins de fer, administrateur du chemin de fer PLM, propriétaire, chevalier de la Légion d’honneur, et de Jeanne Marie Consgen (1812 ? -3/4/1841 Liège, Belgique), mariés le 20 juin 1832 à Malines. Arrière-petite-fille d’Armand Louis Septime Vallet, comte de Villeneuve-Guibert (Paris 14 vendémiaire an VIII, 6/10/1799-3/8/1875 Ballan-Miré, Indre-et-Loire), lieutenant de la garde royale, maire de Ballan-Miré, et de Mathilde Elisabeth de Sain des Arpentis de Bois-le-Comte (Tours 11 fructidor an XI, 29/8/1803-14/8/1867 Ballan-Miré), mariés le 19 mai 1824 à Tours. Arrière-petite-fille de Napoléon Joseph, vicomte Duchâtel (Paris 17 thermidor an XII, 5/8/1804-3/1/1884 Paris 8ème), capitaine, député de la Charente-Inférieure de 1834 à 1839, préfet, pair de France en 1845, et de Jenny de Chambert Servoles (Puivert, Aude, 1/4/1814-29/9/1871 Viroflay (Yvelines), mariés le 1er mars 1836 à Fanjaux (Aude). Descendante du chambellan de la reine Hortense, sénateur du Second Empire, ainsi que du comte Duchâtel, pair de France, ministre de la Monarchie de Juillet.  
Trois enfants : 1) Pierre Aldegonde Georges Marie (Paris 23/11/1904-17/3/1968), conseiller référendaire (voir notice). 2) Aldegonde Charles Louis Marie François (Paris 7/5/1907-29/3/1999 Paris 17ème), docteur en droit, maréchal de logis en 1940, marié le 4 septembre 1945 à Paris (7ème) à Hélène Marie Joséphe Stéphanie Louise de Bertier de Sauvigny (Paris 16/2/1925- ?). 3) Aldegonde Isabelle Marie Valentine (Paris 30/11/1905-11/10/1988 Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine), mariée le 28 avril 1927 à Paris (16ème) à Maximin Henri Joseph Falcon de Longevialle (Bourg-Saint-Andéol, Ardèche, 11/7/1904-1998), lieutenant en 1940, agent de change.

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Elève au collège des Jésuites de la rue de Madrid et à l’Institut Catholique, puis à la faculté de droit de Paris. Docteur en droit le 5 juin 1901, thèse : Le contrôle général des Finances sous l’Ancien Régime, diplômé de l’Ecole Libre des Sciences Politiques.

Reçu premier au concours de 1902, auditeur de 2ème classe le 1er août 1902, de 1ère classe le 29 juin 1906, auditeur-rapporteur le 31 août 1906. Conseiller référendaire de 2ème classe le 13 décembre 1910. Attaché d’intendance de 1ère classe en 1912, mobilisé le 2 août 1914, au QG du 33ème corps d’armée en octobre 1914, évacué en mars 1916 pour otite consécutive à une bronchite, convalescence au Val de Grâce. Déclaré inapte au service en campagne (hydarthrose des genoux). Rejoint la place de Marseille en mai 1916, adjoint à l’intendance, adjoint au sous-intendant, chef du 1er service, et chef du centre du ravitaillement en essence et des viandes congelées. Affecté à la mission française près les armées britanniques le 21 avril 1917. Mis à la disposition du service général d’Alsace-Lorraine le 30 novembre 1918, directeur du ravitaillement civil de la Lorraine le 1er décembre 1918, adjoint à l’inspecteur général du ravitaillement d’Alsace et de Lorraine en janvier 1919, maintenu indispensable au-delà de la date de démobilisation jusqu’au 27 mars 1919. Citation à l’ordre du corps d’armée en décembre 1918 : « chargé d’assurer la subsistance de la population française récupérée au cours de l’avance de l’armée britannique d’août à novembre 1918, a déployé les plus belles qualités de bravoure, d’énergie et de compétence. S’est porté au secours des populations dès les premières heures de leur délivrance au milieu de nombreux bombardements ennemis avec une parfaite insouciance du danger. Son attitude calme et énergique a été d’un effet puissant sur le moral de nos compatriotes qui ont maintes fois admiré en lui la crânerie de l’officier français ». Dernière notation de 1919 : « Officier d’élite, de l’intelligence, du savoir, du caractère, tel est Henri de Jouvencel. Chargé en janvier 1919 d’aller inventorier la flotte allemande du Rhin et les installations des ports en territoire ennemi non occupé, s’est acquitté de sa tâche, comme chef de mission, avec un savoir-faire et une fermeté qui ont permis de déterminer nettement la valeur du gage à prendre sur l’ennemi. Les conclusions de son rapport ont été adoptées par le président de la Commission des dommages de guerre. A rendu à son pays en cette circonstance un signalé service ».

Conseiller référendaire de 1ère classe le 8 octobre 1927, démissionne, honoraire le 28 juin 1928.

Membre des conseils d’administration de sociétés, de compagnies d’assurances dont l’Urbaine-Incendie et l’Urbaine-Vie. Secrétaire de la Commission centrale des prêts aux inondés. Membre de l’Union, du Cercle Agricole et de l’Académie Delphinale. Membre de la commission des preuves de l’Association de la Noblesse Française. Lauréat de l’Académie Française.

Extrait de son éloge par le Premier président Payelle : « (…) Ce n’est pas la tentation d’un repos prématuré qui l’enlève à nos sévères travaux, mais l’attrait d’autres travaux où se donnera librement carrière au goût de l’action. (…) S’il m’est permis d’évoquer un souvenir personnel, je dirais comment je le rencontrai dans le Nord, en 1918, au cours d’une tournée de la Commission d’enquête sur les actes commis par l’ennemi en violation du droit des gens, et comment je recueillis de sa bouche l’émouvant récit du bombardement de Saint-Amand-les-Eaux par les Allemands. Ceux-ci venaient d’évacuer la ville où, pendant les derniers jours de l’occupation, ils avaient concentré les vieillards, les infirmes, tous les malades de Douai et de la région et, de leurs positions de repli, ils écrasaient le vaste hôpital sous un déluge d’obus toxiques. Scène tragique, que se rappellent avec horreur ceux qui en furent les témoins ou qui en virent de leurs propres yeux les traces encore brûlantes. (…) Nous l’avions vu avec plaisir reprendre ici sa tâche interrompue et la place que lui assignaient parmi nos rapporteurs ses brillants services passés. Il avait des connaissances bien classées, une grande facilité de travail, mais c’est dans un autre domaine que ses facultés vont désormais s’employer. Nous en ressentons, pour notre part, d’autant plus de regrets que nous avions placé en lui le plus d’espérances. (…) »

Extrait de son éloge par le Procureur général Maurice Bloch : « (…) Doué d’une intelligence très vive et très souple, brillant dans la discussion des idées générales et sachant les exprimer dans un style élégant, M. de Jouvencel avait également l’esprit ouvert à tous les problèmes de la vie contemporaine. C’est ainsi qu’attentif au mouvement des idées politiques et sociales, il ne se crut pas permis de se tenir complètement à l’écart de la vie publique et qu’il entra au Conseil général de la Nièvre. Puis vinrent le solliciter d’autres occupations particulièrement conformes, pensa-t-il, à ses goûts et à ses aptitudes, et il prit cette détermination qui nous prive aujourd’hui de son utile concours. (…) »

Domiciles : 37, avenue d’Antin (avenue Franklin-Roosevelt, 8ème), 56, rue de Bassano (8ème), 115, rue de Grenelle (7ème). Propriétaire du château de Villeconin (Seine-et-Oise)

Chevalier de la Légion d’honneur le 6 juillet 1919, Croix de Guerre le 14 juillet 1915, Military Cross.

Conseiller général de la Nièvre, canton de Brinon-sous-Beuvron, de 1923 à 1946, remplacé par son fils Pierre

Publications : Deux tentatives de schismes : la constitution civile du clergé (1790), les associations cultuelles (1905), 1905. L’Assemblée de la noblesse de la sénéchaussée de Lyon en 1789, étude historique et généalogique, 1907. Catalogue des gentilshommes du Lyonnais, Forez et Beaujolais aux élections de 1789, qui ont pris part ou envoyé leur procuration aux assemblées de la noblesse pour l’élection des députés aux Etats-Généraux de 1789, d’après les procès verbaux officiels, 1911. L’assemblée de la noblesse du baillage du Forez en 1789, étude historique et généalogique (1911). Essai de filiation suivie des Jouvencel d’Oulx, tableau généalogique (1955). Visites de famille, filiations bourguignonnes et nivernaises (1955). Du Briançonnais piémontais en Ile de France, Mémorial d’une famille. Recherches historiques, généalogiques et biographiques sur les Jouvencel (1954). Autour de Marie-Antoinette. Le voyage de Varennes, Fersen et Barnave, 1956. Une famille florentine en Dauphiné, les Bardi dans le Bulletin de l’Académie Delphinale (novembre 1958).

Bibliographie : La Cour des comptes pendant la guerre de 14-18, Comité d’histoire de la Cour des comptes, La Documentation française, 2016.