HARMAND d 'ABANCOURT
vicomte Anne Etienne Louis
Né le 23 août 1774 à Châlons-sur-Marne, paroisse Saint-Nicaise (Marne), décédé le 22 mars 1850 à Paris (10ème ancien).
Fils de Nicolas François Harmand, (Souilly, Meuse, 9/1/1747-31/12/1821 Senlis, Oise), avocat au conseil supérieur de Châlons, puis à Château-Thierry, franc-maçon affilié à la loge « La vraie espérance » à Château-Thierry en 1788, rédacteur du cahier de doléances du bailliage de Château-Thierry député du Tiers-Etat aux Etats-généraux, membre de l’Assemblée nationale constituante, auteur en 1791 d’un « Catéchisme de morale pour l’éducation de la jeunesse », caché sous la Terreur, préfet de la Mayenne de 1800 à 1814, affilié à la loge « Les amis réunis » en 1805, chevalier de la Légion d’honneur en 1804, baron de l’Empire en 1810, et de Marie Benoîte Valentine Gaussart (Châtillon-sur-Marne, Marne, 24/7/1751-28/1/1836 Senlis), mariés le 1er décembre 1773 à Châtillon-sur-Marne.
Petit-fils de Pierre Etienne Harmand (Maizey, Meuse, 1717 (non numérisé) -8 germinal an VI, 29/9/1797 Triaucourt, Meuse), avocat en Parlement, bailli et gruyer du comté de Baulieu, et de Marie Anne Robert (Souilly, Meuse 1715 ? -6/8/1782 Triaucourt), mariés le 18 avril 1746 à Fleury-sur-Aire (Meuse). Petit-fils de Louis Joseph Gaussart (Châtillon-sur-Marne 2/10/1711-ap. 1773 ?) avocat en Parlement, procureur et notaire au baillage de Châtillon-sur-Marne, veuf de Marie Madeleine Féval (1707-1742), et d’Anne Ursule Delafaux ou de La Faux (Epernay 8/12/1709-3/6/1768 Châtillon-sur-Marne), mariés le 6 novembre 1747 à Epernay.
Arrière-petit-fils de Nicolas Harmand (1/1/1677 ? -av. 1746), marchand, et de Nicole Housselot (1685 ? -av. 1746), mariés en 1705. Arrière-petit-fils de Claude Robert (? -av. 1746), procureur en la prévôté de Souilly, et de Barbe Rémy (? -ap. 1746 ?). Arrière-petit-fils de Louis Joseph Gaussart (Châtillon-sur-Marne, 19/3/1686-27/4/1716 Châtillon-sur-Marne) et de Marguerite Richelet (Mareuil-le-Port, Marne, 26/12/1686-14/6/1725 Mareuil-le-Port), mariés le 10 février 1711 à Mareuil-le-Port. Arrière-petit-fils d’Etienne Delafaux ou de La Faux (Saint-Soupplets, Seine-et-Marne, 6/12/1663-9/2/1728 Epernay), veuf d’Agathe Martinet, notaire, et de Marie Anne Germon (Epernay 31/5/1672-20/7/1729 Epernay), mariés le 2 juillet 1709 à Epernay.
Apparenté à Calixte Truet (1766-1840), conseiller référendaire (voir notice), petit-fils de Louis Joeph Gaussart et de Marie Madeleine Féval.
Epouse le 18 juin 1811 à Soissons (Aisne), Anne Emilie Desèvre (Soissons 31/8/1790-14/6/1837 Saint-Cloud Hauts-de-Seine), fille de Parfait Jean Desèvre (Crépy-en-Valois, Oise, 16/2/1765-26/4/1854 Soissons), notaire impérial, électeur du département de l’Aisne, maire de Soissons, chevalier de la Légion d’honneur en février 1815, et de Marie Louise Philbert Brulé (Crécy-sur-Serre, Aisne, 18/7/1764-9/8/1840 Aisy-Jouy, Aisne), mariés le 26 mai 1788 à Soissons, paroisse Notre-Dame des Vignes.
Petite-fille de Louis Charles Desèvre (Luzarches, Val-d’Oise, 5/8/1727-13/5/1812 Soissons), propriétaire, marchand à Crépy-en Valois, et de Marie Anne Cucul (Crépy-en-Valois, paroisse Saint-Thomas, 31/12/1734-26/1/1803 Soissons), mariés le 17 septembre 1758 à Crépy-en-Valois, paroisse Saint-Thomas. Petite-fille de Philippe Michel Brulé (Rethel, Ardennes, 5/10/1732-13/3/1818 Soissons), conseiller du roi au bailliage de Soissons, magistrat, et de Marie Catherine Françoise Thomas (? -av. 1788), mariés après 1764 ?. (L’acte de naissance de leur fille porte les noms de Marie Catherine François Mostha et de maître Michel Rubel, licencié ès lois, indice de naissance non légitime).
Arrière-petit-fille de Jacques Antoine Desèvre (Luzarches 18/11/1690-3/11/1772 Luzarches), marchand de drap à Luzarches, et de Geneviève David (? -av. 1758 ?), mariés avant 1724. Arrière-petite-fille de Jean Baptiste Nicolas Cucul (Crépy-en-Valois 1687 ? –ap. 1734 ?), marchand de draps, et de Marie Anne Dambry, mariés le 12 décembre 1724 à Crépy-en-Valois, paroisse Sainte-Agathe. Arrière-petit-fils de Nicolas Brûlé, négociant, et de Louise Lejeune, mariés avant 1732.
Trois filles : 1) Marie Louise Amélie (Savenay, Loire-Atlantique, 8/12/1812-27/1/1887 Neuvilly-en-Argonne, Meuse), mariée le 15 décembre 1830 à Paris (11ème ancien) à son cousin germain, Etienne Jules François Harmand d'Abancourt (Briey, Meurthe-et-Moselle, 18/6/1807-24/11/1875 Verdun, Meuse), greffier en chef de la Cour des comptes (voir notice), 2) Valentine Léonie (Tulle, Corrèze, 16/6/1817-10/4/1886 Cannes, Alpes-Maritimes), mariée en 1838 à Jean Baptiste Arnould (1794-23/1/1846 Paris), drapier, banquier à Reims, conseiller municipal de Reims, puis le 10 mars 1847 à Paris (10ème ancien) à Louis Léon Rostan (Saint-Maximin, Var, 17/3/1790-4/10/1866 Paris 6ème), docteur en médecine, professeur de clinique médicale à la faculté de médecine de Paris, membre de l’académie de médecine ; 3) Louise Victoire Sydonnie (1826-1866), mariée le 15 décembre 1841 à Paris (11ème ancien) à Emile Nicolas Boucher (Paris 18/1/1810-21/3/1865 Paris 8ème), conseiller référendaire (voir notice).
Père naturel, dans les Ardennes, de Joséphine Aglaé Savatier (Mézières 7/4/1822-3/1/1890 Neuilly-sur-Seine), surnommée Apollonie, dite la présidente Sabatier, amie et muse de Charles Baudelaire, maîtresse de l’industriel Alfred Mosselman, qui tint rue Frochot un salon littéraire célèbre sous le Second Empire, et se maria en 1868 à Sir Richard Wallace (1818-1890), collectionneur et bienfaiteur de Paris (fontaines Wallace). Sa mère, Léa Marguerite Martin, était lingère au service de la préfète.
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Surnuméraire au ministère de l’intérieur en 1807, sous-préfet de Savenay (Loire-Atlantique) en 1809, puis de Mézières (Ardennes) en 1810, auditeur au Conseil d'Etat en 1810. Préfet des Hautes-Alpes en janvier 1814, s’enfuit à l’arrivée de Napoléon Bonaparte. Eloigné pendant les Cent-Jours, commissaire du roi à l’armée du duc d’Angoulême en mars 1815. Préfet du Puy-de-Dôme en juillet 1815, de la Corrèze en avril 1817, des Ardennes en février 1819, de l'Allier en juin 1823. Maître des requêtes en service extraordinaire au Conseil d'Etat de 1825 à 1845, secrétaire général du Commerce et des Colonies.
Conseiller maître le 7 août 1825. Député de Mézières (Ardennes) de 1827 à 1830. Secrétaire général de la Commission de liquidation de l'indemnité aux émigrés en 1828. Président de la Troisième Chambre le 17 février 1829. A la Révolution de juillet 1830, vote contre l’adresse des 121, mais adhère au gouvernement de Louis Philippe. Nommé pair de France par ordonnance du 3 octobre 1837. Membre de la commission de surveillance de la Caisse des dépôts et consignatiions en 1844. Honoraire le 21 juillet 1846. Décédé subitement dans l’église Saint-Sulpice pendant la messe.
Perçoit, par ordonnance royale du 21 novembre 1846 une pension de retraite annuelle de six mille francs, compte tenu du traitement de quinze mille francs perçu les quatre dernière années, et de quarante et un ans cinq mois 25 jours de services civils.
Extrait de son éloge par le Premier président Barthe : « (…) Après quarante ans de services publics, il a éprouvé le besoin de repos ; il a pu croire qu’il avait payé sa dette, il avait porté dans nos travaux les fruits d’une longue expérience ; nous conserverons le souvenir du bon exemple qu’il nous a donné et dont nous avons été les témoins. »
Extrait de son éloge par le Procureur général Collart-Dutilleul : « (…) La vie de M. le président d’Abancourt a été presque également partagée entre les hautes fonctions administratives et les grades élevés de votre magistrature. Administrateur éclairé, magistrat consciencieux, M. le vicomte d’Abancourt a signalé son passage dans ces fonctions diverses par la sagesse et la prudence de son jugement, par la sûreté de son expérience, et par cet esprit de conciliation, l’un des signes distinctifs de son caractère, l’un des attributs essentiels de l’homme public, dans quelque situation qu’il se trouve. (…) »
Domiciles : 43, rue de Bourbon (7ème), 20, rue Saint-Guillaume (7ème), 3 bis, rue d’Assas (7ème).
Censeur de la société des Trois Canaux en 1839.
Publications : Ses rapports et opinions à la Chambre des Pairs ont été imprimés.
Vicomte par ordonnance royale et lettres patentes du 30 avril 1822. Grand Officier de la Légion d’honneur le 11 juillet 1846.
Bibliographie : Biographie des députés de la nouvelle chambre septennale, par J Dourille, Paris, chez Daubrée, 1829 : « Fils du conventionnel de ce nom, a été employé sous la république, sous le consulat et sous l’empire. C’est l’un des plus ardents apologistes du système déplorable et des plus rudes interrupteurs de la chambre. Il est parvenu à perfectionner les oh ! oh ! les ah ! ah ! et les cris : à l’ordre ! à la clôture ! Lors de la discussion de la loi d’indemnité, cet honnête député prononça un discours qui commençait par ces mots : « Messieurs, on parait craindre de mettre la fortune publique à la merci d’un ministre. Je ne puis être frappé de semblables craintes… ». Et le noble vicomte, achevant son éloquente péroraison, s’ecria au milieu des rires de l’honorable assemblée : « Les flots de l’opposition viendront se briser au pied du rocher ministériel ! » (…).
Iconographie : portrait par Charles Camille Chazal (1825-1875) au musée de Bar-le-Duc.