COURTIN Louis César
Né le 24 janvier 1858 à Saint-Étienne (Loire), décédé le 31 décembre 1924 à Paris (17ème), cérémonie religieuse à l’Oratoire du Louvre.
Fils de César Courtin (Beauvoisin, Gard, 9/12/1818-18/4/1862 Saint-Etienne), ingénieur civil, directeur de la Société des Houillères de la Loire de 1854 à 1862, et de Julie Emma Brès (Loriol, Drôme, 1/11/1822-30/4/1902 Chaville, Hauts-de-Seine), mariés le 4 février 1851 à Loriol.
Petit-fils de Jean Courtin (Beauvoisin 1779 ? -16/5/1859 Beauvoisin), propriétaire, et de Marie Amphoux (Beauvoisin 1777-15/10/1862 Beauvoisin), mariés le 30 messidor an III, 18 juillet 1795, à Beauvoisin. Famille protestante. Petit-fils de Joseph Charles Brès (Loriol 7/12/1789-22/5/1845 Loriol), avocat, puis notaire, maire de Loriol, et de Marianne Fleurie Alix Chalamet (Vernoux-en-Vivarais, Ardèche, 6/12/1789-4/12/1855 Saint-Etienne, Loire), mariés le 14 octobre 1813 à Vernoux-en-Vivarais.
Arrière-petit-fils de Jean Courtin, propriétaire, et d’Elisabeth Bigot, mariés avant 1779. Arrière-petit-fils de Pierre Amphoux (Beauvoisin 5/4/1751-11/7/1821 Nîmes, Gard), boulanger, propriétaire, et de Marie Amphoux (1753-21/9/1815 Nîmes), mariés en 1772 à Marsillargues (Gard). Arrière-petit-fils de Mary (sic) Brès (Loriol 1762-23/6/1843 Loriol), propriétaire, agriculteur, et de Marie Florence Arnoulx (Loriol 1759-30/12/1837 Loriol), mariés avant 1789. Arrière-petit-fils de Pierre Antoine Chalamet (1751 ? -24/5/1825 Vernoux-en-Vivarais), propriétaire, agriculteur, et de Marie Courbis (1754 ? -18/10/1806 Vernoux-en-Vivarais), mariés avant 1789.
Neveu de Mathieu Hippolyte Courtin (Beauvoisin 1805-ap. 1855), pasteur de l’Eglise réformée à Saint-Etienne, marié le 19 avril 1849 à Loriol à Fleurie Fanny Brès (Loriol 1819-1883 ?) ; et de Théodore Braun, négociant.
Frère de Léon Eugène Courtin (Saint-Jean-Bonnefonds, Loire, 15/10/1859-17/11/1953), conseiller à la Cour de Cassation, conseiller d’Etat en service extraordinaire en 1915, officier de la Légion d’honneur en 1918.
Epouse le 20 octobre 1898 à Saulce-sur-Rhône (Drôme) Hortense Albine Marguerite Bérard (Saulce-sur-Rhône, 19/1/1872-12/1943 Lyon 1er), fille de Jean Arsène Bérard (Saint-Lager-Brissac, Ardèche, 10/5/1823-23/8/1883 Saulce-sur-Rhône), négociant en soie, maire de Saulce-sur-Rhône, et d’Albine Mathilde Hortense Sabatery (Mirmande, Drôme, 4/8/1834-9/11/1897 Saulce-sur-Rhône), mariés le 12 janvier 1858 à Saulce-sur-Rhône.
Petite-fille de Jacques Bérard (Saint-Lager-Bressac, Ardèche,1786 ? -ap. 1858 ?), agriculteur propriétaire, et de Madeleine Ranc (Saint-Cierge-la-Serre, Ardèche, 1778 ? -10/11/1857 Mirmande), mariés le 30 octobre 1810 à Saint-Cierge-la-Serre. Petite-fille d’André Toussaint Sabatéry (Valréas, Vaucluse, 23/8/1788-8/11/1860 Alger), avocat à Alger, suppléant du juge de paix d’Alger, et de Catherine Hortense Archinard (Nîmes, Gard, 4 prairial an XI, 31/5/1803-20/8/1877 Saulce-sur-Rhône), mariés le 30 octobre 1827 à Nîmes.
Arrière-petite-fille de Paul Bérard (? –ap. 1810 ?), propriétaire, maire de Saint-Lager, et de Marie André (? -25 germinal an X, 15/4/1802 Saint-Lager), mariés avant 1786. Arrière-petite-fille de Pierre Charles Ranc (? –av. 1810 ?) et de Marie Magdeleine Escoulent (? –ap. 1810 ?), mariés avant 1778. Arrière-petite-fille de Philippe André Sabatery (Valréas 1/5/1759-18/5/1794 Paris, sur l’échafaud), maire de Valréas, fermier du marquis d’Autane, et de Marie Rose Roustan (Valréas 19/11/1761-27/1/1838 Valréas), mariés le 14 février 1786 à Valréas. Arrière-petit-fille de Jacques Archinard (Nîmes 1768-2/1/1828 Nîmes), propriétaire, et de Catherine Deaux (Mirmande 6/1/1766-9/6/1828 Genève, Suisse), mariés le 9 fructidor an X, 27 août 1802 à Mirmande.
Père de René Jean Henri Gustave Courtin (Paris 17ème 27/7/1900-1964), professeur de droit à l’université de Montpellier, résistant dans le mouvement Combat, chez qui les parents de Claude Lévi-Strauss, de l’Académie française, se sont cachés pendant la guerre, rapporteur pour les questions économiques au Comité général d’études, secrétaire général pour les affaires économiques au ministère des finances en août 1944, cofondateur du journal Le Monde avec Hubert Beuve-Méry en décembre 1944, professeur d’économie à la faculté de droit de Paris, rosette de la Résistance, officier de la Légion d’honneur en 1958, marié en décembre 1926 à Die (Drôme) à Simone Coursange.
Tombe à Saulce-sur-Rhône (Drôme).
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Élève à l’Ecole Polytechnique de 1878 à 1880.
Lieutenant au 13ème régiment territorial d’artillerie en 1897. Surnuméraire à l’administration des finances le 22 janvier 1881, à la Comptabilité publique le 5 mai 1882, commis le 28 mars 1883. Adjoint à l’Inspection des Finances le 4 avril 1884, inspecteur le 28 juillet 1888, chef adjoint du cabinet du ministre des finances Auguste Burdeau le 5 août 1892, chef de cabinet du ministre des finances Georges Cochery le 1er mai 1896, sous-directeur à la direction du Personnel et du Matériel le 10 septembre 1896, maintenu dans ses fonctions de chef du cabinet du ministre, mis en disponibilité comme inspecteur le 12 octobre 1896. Directeur du Personnel et du Matériel le 31 mai 1898, directeur de la Dette inscrite le 11 novembre 1898, puis du Contrôle des administrations financières et de l’ordonnancement, directeur général des Contributions indirectes le 22 mai 1900, conseiller d’Etat en service extraordinaire le 16 mars 1901.
Président de la Première Chambre le 17 juillet 1903. Membre de la commission chargée d’étudier l’organisation financière et administrative des chemins de fer de l’Etat en novembre 1906. Membre en octobre 1917 de la commission chargée par le ministre des finances de rechercher les moyens de crédit propres à faciliter le relèvement économique des territoires atteints par l’invasion. Président de la commission chargée d’étudier la réorganisation de l’administration centrale du Ministère des Finances en avril 1918. Honoraire le 20 août 1924.
Administrateur du Crédit foncier. Appartient à la religion réformée.
Extrait de son éloge par le Premier président Payelle : « (…) Lourde tâche, en effet, et bien délicate, que celle d’un président de chambre. Il n’y faut pas seulement un profond savoir, étendu à toutes les parties de l’administration ; il y faut encore un rare ensemble de qualités personnelles : du sang-froid et de la promptitude ; de l’impartialité et de la résolution ; le sens de l’ordre et celui des proportions ; de la bienveillance et de la fermeté ; de la patience à subir la contradiction, à la provoquer au besoin, afin qu’aucun aspect de la question ne se dérobe au juge, et de la rectitude pour ramener la discussion au point central, si elle s’égare ; un jugement sûr enfin, où s’équilibrent la prudence et la hardiesse : la prudence qu’exigent les décisions d’une cour souveraine, la hardiesse à laquelle un corps investi d’une haute mission de contrôle ne saurait renoncer sans dommage pour la chose publique et pour lui-même. (…) Son professorat à l’Ecole des sciences politiques où, depuis plus de trente ans, il enseignait la comptabilité publique et l’administration financière, avait admirablement classé ses connaissances et assis sa doctrine. « C’est une bonne chose pour apprendre que d’enseigner, disait Taine à Prévost-Paradol, en 1852, pas de plus sûre voie pour devenir savant » (…) un souci constant l’anime : élargir le contrôle de la Cour, l’élever au-dessus des infiniments petits de la vérification courante, et sans le faire déborder sur le contrôle administratif dont, mieux que personne, ancien inspecteur des finances, il sait que le but et les moyens sont différents, lui donner toute son ampleur, tout son effet, par une vision portant haut, par ces suggestions de réforme et d’amélioration que la loi de 1807 elle-même nous requiert de ne pas ménager au pouvoir (…) »
Extrait de son éloge par le Procureur général Maurice Bloch : « (…) Qui ne se rappelle son autorité sans cesse accrue dans les délibérations ? A la première chambre, au comité du rapport public, à la chambre du conseil, il soutenait ses opinions avec une force, une ténacité, une conviction qui ralliait les hésitants et entraînaient les suffrages. Ses avis s’appuyaient sur un savoir approfondi, sur une longue pratique des choses et des gens, sur cette doctrine qu’il professait du haut de sa chaire de l’école des sciences politiques et qui l’avait conduit à poser les règles primordiales qui formaient la base de ses argumentations et dont il ne s’écartait jamais. Toute observation non justifiée était vite écartée et il ramenait le débat sur la voie en dehors de laquelle il n’y avait, à ses yeux, qu’erreur, abus et confusion. Bien souvent, quand je l’entendais, je me suis murmuré l’éloge dédié par d’Aguesseau à un autre grand magistrat : « ses paroles, remplies et comme pénétrées de la substance des choses mêmes, sortaient moins de sa bouche que de la profondeur de son jugement ; et l’on eût dit, en l’écoutant, que c’était la raison qui parlait à la justice ».
Domiciles : 37, rue des Feuillantines (5ème), 11, rue Vauquelin (5ème), 134, boulevard Pereire (17ème).
Officier d’Académie, Grand Officier de la Légion d’honneur le 11 septembre 1920.
Bibliographie : article dans le Figaro du 9 juin 1898 : « Un nouveau directeur du personnel et du matériel au ministère des finances : Un jeune, quarante ans à peine. Longues moustaches, cheveux taillés en brosse. Physionomie agréable. De la franchise et de l’entrain. Ancien polytechnicien, ancien inspecteur des finances. Sous-chef du cabinet de M. Burdeau en 1894, chef de cabinet et sous-directeur du personnel depuis l’arrivée de M. Cochery au ministère des finances en 1896. Officier de la Légion d’honneur. Vient de passer deux années laborieuses qui doivent compter comme campagnes de guerre. Sait travailler et faire preuve de calme et de sang-froid dans les périodes d’agitation. Ni morgue ni pose. N’a rien du directeur « vieux jeu » terrorisant le visiteur du haut d’un faux-col trop empesé. Reçoit aimablement, la mine souriante, l’air bon garçon. Fera des heureux s’il donne beaucoup d’avancement, et surtout des ces avancements que les bons vieux serviteurs modestes et patients appellent des avancements hiérarchiques. »