CARRET Michel Claude
Né le 7 août 1743 à Villefranche-sur-Saône (Rhône), décédé le 20 juin 1818 à Paris (3ème ancien).
Fils de Jean François Carret (Villefranche-sur-Saône 17/6/1714-25/1/1780 Villefranche), négociant, marchand toilier, et d’Anne Berger (Vaise, paroisse Saint-Pierre-ès-liens, Rhône, 28/5/1724-14/11/1766 Villefranche), mariés le 26 juillet 1740 à Vaise, paroisse Saint-Pierre-ès-liens.
Petit-fils de Jean Carret (1690 ? –24/11/1719 Villefranche-sur-Saône), marchand toilier, et de Catherine Berne (? –av. 1740 ?), mariés le 1er août 1713 à Villefranche-sur-Saône. Petit-fils de Gaspard Berger (Vaise, Lyon, 21/5/1696-1/7/1750 Vaise, paroisse Saint-Pierre-ès-liens), marchand et hôtelier, et de Claudine Muzy (Villefranche-sur-Saône, paroisse Notre-Dame des Marais, 1/12/1702-20/12/1770 Lyon), mariés le 16 janvier 1720 à Villefranche-sur-Saône.
Arrière-petit-fils d’André Carret (? –av. 1713 ?), marchand toilier, et d’Anne Bergeron (? –ap. 1713 ?). Arrière-petite-fille de Claude Berne (? –av. 1713 ?) et d’Anne Lardet (? –av. 1713 ?). Arrière-petit-fils d’Antoine Berger (1655 ? -10/11/1715 Vaise, paroisse Saint-Pierre), marchand et hôtelier, et de Sibille Lecourt (1669 ? -23/3/1721 Vaise, paroisse Saint-Pierre), mariés le 10 mai 1695 à Vaise, paroisse Saint-Pierre-ès-liens. Arrière-petit-fils de François Muzy (Granvillard, Suisse, 1655 ? -27/12/1707 Villefranche-sur-Saône), hôtelier, et d’Anne Bretton (1660 ? -1736), mariés le 8 septembre 1686 à Villefranche-sur-Saône.
Nombreux frères et sœurs, dont l’un, Hugues (Villefranche 1753-1794 Lyon), chapelier, a été fusillé aux Brotteaux le 3 janvier 1794 après sa condamnation par la commission révolutionnaire pour rebellion contre-révolutionnaire.
Epouse en premières noces en 1776 à Lyon Eléonore Perrachon (Lyon 1753-28 messidor an III, 16 juillet 1795 Lyon), dont plusieurs enfants.
Épouse en deuxièmes noces le 2 vendémiaire an IV, 24 septembre 1795, à Lyon Catherine Jacquet (Lyon 1758- ?), fille de Claude Jacquet (Crémieu, Isère 1728 ? -29 pluviôse an XI, 18/2/1803 Lyon, division du Nord), maître tapissier, et de Françoise Bouget (? -av. 1795), mariés le 3 juillet 1755 à Lyon, paroisse Saint-Pierre-Saint-Saturnin, veuf et remarié à Barthélemie Beaujolin (? –ap. 1803 ?).
Petite-fille de Jean François Jacquet (? –av. 1755 ?), agriculteur, et de Viviane Perrette Bombard (? –av. 1755 ?), mariés avant 1728. Petite-fille de Joseph Bouget (? –av. 1755 ?) et de Françoise Bourdonnet (? –av. 1755 ?).
Père de François Marie (? -ap. 1838), agent de change à Lyon, actionnaire de la société de navigation du Rhône par la vapeur, et de la compagnie du canal de Givors, marié à Françoise Bonnefoy (Lyon 11/1/1786-22/7/1824 Lyon) ; et de Marguerite Claudine Adélaïde, dite Adèle (1795 ? -1850 ?), mariée vers 1813 à Louis Casimir Baecker (Berlin, Allemagne, 2/3/1790-14/3/1864 ?), musicien, professeur de harpe, fils adoptif de Mme de Genlis, femme de lettres, préceptrice du roi Louis-Philippe. C’est cette dernière qui a fait le mariage, en écrivant à son fils : « Dans ce nombre (des fiancées qu’elle lui présente), il en est une charmante de dix-sept ans, dont je ne t’ai pas parlé parce que je ne l’espérais que faiblement. Elle était à ton dernier concert et ton idée est restée gravée dans sa charmante tête. Elle est jolie à ravir sans être belle ; mais une physionomie, un regard, un sourire exquis et une très jolie taille. Elle est fille unique d’un homme qui, sans compter une place honorable, a 25 000 livres de rentes et l’adore. Je lui ai tellement fait monter la tête par le récit de tes perfections et de ce que je ferai pour toi, qu’il a demandé à m’amener sa fille. Il s’appelle M. Carret ; il a été trente ans premier médecin et administrateur des hôpitaux de Lyon. Il s’est retiré et n’exerce plus la médecine. Il a la Croix d’honneur et a obtenu une place honorable à Paris. »
Chirurgien à Lyon, interne à l’Hôtel-Dieu en 1765. Désigné par le collège royal de chirurgie de Lyon pour rédiger les cahiers de doléances du Tiers-Etat en 1789. Président de la société des Amis de la Constitution, officier municipal de cette ville de novembre 1790 à 1793 ; arrêté sur la dénonciation de Chazot à cause de ses idées modérées, acquitté le 8 février 1794. Président du conseil de la municipalité provisoire en septembre 1795. Membre du directoire du département du Rhône en août 1797. Élu au Conseil des Cinq-Cents par l’assemblée des électeurs du Rhône, le 25 germinal an VII, 14/4/1799. Favorable au 18 brumaire, nommé délégué des consuls dans la 20ème division militaire, appelé au Tribunat, le 4 nivôse an VIII, dont il est secrétaire le 2 brumaire an XII. Vote la déclaration de l’Empire.
Maître des comptes à la création de La Cour le 28 septembre 1807. La fausse nouvelle de sa mort a été annoncée le 19 juillet 1809 par le Journal de l’Empire. Pendant les Cent Jours, bonapartiste enthousiaste et président de la Fédération parisienne, doit quitter son poste à la Cour des comptes au retour des Bourbons, sous la pression du Premier président Barbé-Marbois, qui lui aurait dit : « Vous êtes nommé à vie et personne n’a le droit de vous destituer, mais je vous préviens que chaque fois que vous vous présenterez ici, la séance sera levée. ». Obtient une pension de retraite de cinq mille francs. Un dossier reconstitué conservé à la Cour indique qu’il aurait démissionné le 6 mai 1816.
Franc-maçon, affilié à la loge « La parfaite harmonie » à Lyon en 1788, vénérable en 1790, reçu à la loge « Les Cœurs unis » à Paris en 1810, et au « Centre des amis » à Paris en 1812. Membre correspondant à Paris de l’Académie de Lyon, et de la Société d’agriculture de Lyon.
Barbé-Marbois note en 1808 : « Les qualités privées de M. Carret l'ont fait nommer Tribun. Cet homme estimable sous tant de rapports n'est point propre aux fonctions de Maître des comptes. Il nous est inutile et il est si honnête qu'il ne cherche aucunement à faire illusion sur ce point. Ce n’est pas sans dommage pour les affaires que l’on admet des hommes peu capables au nombre des juges. Leur voix compte et quand ils sont bons et honnêtes comme celui-ci, la crainte de s’égarer leur fait regarder l’indulgence comme le parti le plus sûr, ou les porte à conformer leur opinion à celle du juge auquel ils sont plus particulièrement liés. »
Domiciles : 13, rue Poissonnière (2ème).
Chevalier de la Légion d'honneur le 25 prairial an XII.
Bibliographie : Biographie des hommes vivants, Michaud, Paris 1816 : « (…) Le 13 mai, M. Carret, plus que sexagénaire, et la tête presque chauve, parut à la tête des fédérés, qui portaient un buste de Buonaparte, et ils allèrent ainsi ouvrir les travaux de la redoute qui leur avait été confiée la barrière d’Italie (…) Le 19 juin, quand la nouvelle des premiers avantages remportés par l’armée française en Belgique arriva à Paris, M. Carret, saisi d’enthousiasme, assembla ses fédérés, et il prononça ce discours : « Nos armées sont triomphantes ! (…) Lorsque le désastre de Waterloo fut connu à Paris, le président des fédérés ne perdit pas courage ; et le 25 juin, il adressa à la chambre des représentants une adresse qui fut lue en séance publique, et dans laquelle il sollicita, pour les fédérés, des armes, une organisation militaire, et l’honneur de servir leur pays (…) On a vu que la conduite de M. Carret avait été trop remarquable pour qu’il put rester à la Cour des comptes (…) ».
Galerie historique des contemporains, de Jullian, Bruxelles 1822 : « (…) Nommé pendant les trois mois où Bonaparte est remonté sur le trône, président de la fédération parisienne, on doit cette justice à M. Carret qu’il s’est conduit avec sagesse dans cette circonstance difficile, et que sa modération a peut-être évité de grands malheurs. La seconde restauration ne lui en a tenu aucun compte. (…). Le commencement de la carrière politique de M. Carret nous semble mériter des éloges, que la servilité de sa conduite pendant ses fonctions tribuniciennes ne nous permet pas d’étendre jusqu’à cette période (…) »
Biographie des hommes du jour, industriels, … Germain Sarrut et alii, 1835 Paris. (Extrait de la notice de Barbé-Marbois). « (…) M. Carret, homme intègre et modéré, avait été nommé président de la fédération parisienne pendant les Cent-Jours. Il n’avait usé du crédit que le peuple lui avait accordé que pour prévenir de grands excès et de grands malheurs. Ceux qui avaient vu de près les affaires à cette époque en avaient acquis la preuve certaine ; ce ne fut donc pas sans un vif sentiment d’indignation qu’on apprit que M. Carret, s’étant présenté à la Cour des comptes, avait reçu de M. de Marbois l’accueil le plus offensant (…) »
