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BOULANGER Ernest Théophile

Né le 12 octobre 1831 à Nantillois (Meuse), décédé le 19 octobre 1907 à Paris (9ème). 

Fils de Nicolas Urbain Boulanger (Nantillois 25 vendémiaire an XI, 17/10/1802-22/8/1866 Varennes-en-Argonne, Meuse), cultivateur, puis percepteur des contributions directes à Varennes-en -Argonne en 1848, et de Jeanne Marie Le Sanne (Nantillois 21 prairial an XIII, 10/6/1805-28/7/1858 Varennes-en-Argonne), mariés le 28 novembre 1827 à Nantillois.

Petit-fils de Claude Boulanger (Nantillois 17/8/1771-1/9/1841 Nantillois), fabricant de bas, puis « dégraisseur » à Nantillois, puis greffier de la justice de paix, et de Marie Périn (Béthincourt, Meuse, 22/3/1775-29/7/1854 Nantillois), mariés le 10 frimaire an VII, 30 novembre 1798, à Montfaucon (Meuse). Petit-fils de Jacques Nicolas Le Sanne (Nantillois 21/11/1778-19/8/1843 Nantillois), maréchal-ferrant, et de Marguerite Liégault (Nantillois 26/10/1785-20/3/1848 Nantillois), mariés le 24 prairial an XII, 13 juin 1804, à Nantillois.

Arrière-petit-fils de Jacques Boulanger (Nantillois 16/10/1732-9 germinal an V, 29/3/1797 Nantillois), marchand, et d’Anne Demare ou Desmart (Nantillois 21/1/1742-15/5/1815 Nantillois), mariés avant 1769 (non numérisé). Arrière-petit-fils de Nicolas Le Sanne (Nantillois 10/3/1754-28/12/1826 Nantillois), maréchal ferrant, et de Claudette Chollet (? -8/11/1784 Nantillois), mariés avant 1754. Arrière-petit-fils de Louis Périn (1734 ? -27 prairial an XIII, 16/6/1805 Béthincourt), propriétaire cultivateur, et de Marie Madeleine Bourgeois (1742 ? -9 floréal an XIII, 29/4/1805, Béthincourt), mariés avant 1778. Arrière-petit-fils de Jacques Liégault (Nantillois 1760-20/10/1831 Nantillois), propriétaire cultivateur à Nantillois, et de Jeanne Louis (? -av. 1804), mariés avant 1785.

Neveu de Jean François Boulanger, commis greffier à Montfaucon (Meuse), neveu de Claude Le Sanne, manouvrier à Nantillois. Petit-neveu de Jean François Luc, marchand mercier à Nantillois, et de Marie Agnès Le Sanne.

Épouse le 8 octobre 1860 à Bar-le-Duc (Meuse) Marie Thérèse Lefève (Laheycourt, Meuse, 22/12/1841-23/4/1929 Paris 5ème), fille de Joseph Pierre Adolphe Lefève (Bar-le-Duc 1799-22/1/1872 Bar-le-Duc), marchand de bois, propriétaire, et de Véronique Hortense Lefève (Laheycourt 7/2/1810-8/9/1875 Bar-le-Duc), mariés le 31 janvier 1841 à Laheycourt.

Petite-fille paternelle de Claude François Lefève (Mogneville, Meuse, 29/1/1761-27/2/1840 Bar-le-Duc), marchand de bois à Bar-le-Duc, et d’Anne Madeleine Picard ou Piquart (Bar-le-Duc, paroisse Saint-Pierre, 28/12/1769-21/1/1838 Bar-le-Duc), mariés le 13 floréal an V, 2/5/1797, à Bar-le-Duc. Petite-fille maternelle de Joseph Lefève (Mognéville 18/3/1778-6/9/1840 Laheycourt), fabricant de bas, et d’Anne Rose Florent (Laheycourt 4/10/1777-25/2/1846 Laheycourt), mariés le 9 février 1809 à Mognéville.

Arrière-petite-fille (deux fois) de Claude Lefève (1722 ? -25/4/1778 Mogneville) et de Marie Anne Herment (1730 ? -23 ventôse an IV, 13/3/1796 Mogneville), mariés en 1755. Arrière-petite-fille de Pierre Picard ou Piquart (? -av. 1797 ?), boulanger, et de Marie Madeleine Sauvage (1744 ? -26/1/1813 Bar-le-Duc), mariés avant 1769. Arrière-petite-fille de Jean Florant ou Florent (1730 ? –25/11/1814 Laheycourt), cordonnier à Laheycourt, et de Marie Thérèse Florant ou Florent (? -22 germinal an X, 12/04/1802 Laheycourt), mariés le 26 janvier 1762 à Laheycourt avec dispense pour consanguinité au troisième degré.

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Docteur en droit, thèse : Etude sur la novation en matière d'enregistrement, lauréat de la faculté de droit de Paris en 1859.  

Surnuméraire à l’Enregistrement le 15 décembre 1851. Receveur à Villard de Lans (Isère) le 18 décembre 1854, puis à Raucourt (Ardennes) le 9 mars 1857. Premier commis à Bar-le-Duc (Meuse) le 22 février 1859, vérificateur de la Seine-Inférieure le 5 avril 1863, rédacteur à l'administration centrale des Domaines le 15 juillet 1863, sous-chef le 29 décembre 1869, chef de bureau 21 mars 1877. Administrateur adjoint le 6 janvier 1880, administrateur le 4 janvier 1881. Directeur général le 17 novembre 1883, directeur de l'Enregistrement, des Domaines et du Timbre, honoraire le 23 octobre 1886. Sénateur de la Meuse le 25 juillet 1886, démissionnaire, réélu en 1888 et en 1897, siégeant à la Gauche modérée. Président du Conseil d'administration de la Compagnie des omnibus de Paris en 1890. Vice-président de la Commission des finances. Ministre des Colonies du 20 mars au 30 mai 1894 dans le gouvernement Casimir-Perier.

Premier Président de la Cour des Comptes le 4 octobre 1894. Président de la commission de révision des cahiers des charges des administrations de l’Etat en 1895, président de la commission extraparlementaire de l’impôt sur le revenu, président de la commission extraparlementaire des marchés et engagements des protectorats d’Annam et du Tonkin en 1896, de la commission chargée d’examiner le fonctionnement et la réforme de l’Imprimerie nationale en 1896, président de la commission extraparlementaire des marchés et adjudications de l’Etat en 1898, président de la commission d’adjudication des restaurants de l’exposition universelle de 1900. Démissionne le 19 mars 1900 pour reprendre la présidence de la Compagnie Générale des Omnibus, ancêtre de la RATP.

Son nom fut évoqué en 1897 pour le poste de gouverneur de la Banque de France, mais il le refusa, car il n’était pas compatible avec le mandat de sénateur. Membre du conseil de perfectionnement de l’Ecole libre des sciences politiques et du conseil supérieur de l’agriculture. Les journaux de l’époque ont rapporté le conflit avec le gouvernement à propos de son vote au procès de Déroulède en Haute Cour de justice, qui a provoqué sa démission. Réélu au Sénat en 1906.

Extrait de son éloge par le Procureur général Renaud : « (…) M. le sénateur Boulanger est arrivé à la Première présidence de la Cour des comptes précédé d’une réputation que justifiait sa longue et brillante carrière administrative. Sa haute compétence financière reconnue depuis plusieurs années au Sénat, où elle lui avait valu, pendant six années de suite, d’être nommé rapporteur général du budget, l’avait tout particulièrement désigné au choix du gouvernement. Sa nomination a été faite en conformité avec la loi constitutionnelle du 30 novembre 1875, qui permet aux Premiers présidents et aux Procureurs généraux de la Cour de cassation, de la Cour des comptes et de la Cour d’appel de Paris de cumuler leurs fonctions avec celle de sénateur ou de député. (…) Aussi, la nomination de M. Boulanger fut-elle accueillie avec une faveur marquée par la Cour. Depuis le mois d’octobre 1894 jusqu’à ce jour, M. Boulanger a rempli ses fonctions avec une rare compétence et une réelle distinction. Tous, nous avons été témoins de son aménité et de sa bienveillance, de sa merveilleuse activité de travail, de son talent de parole et de l’étendue de ses connaissances. Aussi, chacun partageait ici cette impression et ce sentiment que le mandat qu’il cumulait au Sénat avec ses fonctions à la Cour ne devait pas être pour lui une charge au-dessus de ses forces et de son activité. Mais il en a jugé autrement, et pour recouvrer, a-t-il dit, son indépendance, il a donné sa démission de Premier président. (…) »

Extrait du discours du doyen des présidents Bouchard lors de l’installation de M. Henri Labeyrie : « (…) La Cour a éprouvé un douloureux étonnement quand elle a su que M. Boulanger avait donné sa démission. C’est la première fois qu’un Premier président croit devoir résigner ses fonctions, en pleine vigueur, en pleine santé, dans toute la force de son intelligence. Il ne nous appartient pas d’apprécier les motifs qui lui ont dicté cette grave résolution. Il ne nous reste qu’à suivre de nos regrets le chef éminent qui, pendant plus de cinq ans, nous a présidés avec tant de distinction. (…) »

Extrait du discours d’installation du Premier président Henri Labeyrie : « (…) Ici comme partout, son activité infatigable, le sentiment élevé de ses devoirs, son ardeur au travail, la lucidité de son esprit qui voulait tout pénétrer ne pouvaient qu’être appréciés et l’ont mis à la hauteur de ses grandes attributions. Dans sa trop courte magistrature, il s’est acquis un titre particulier à votre gratitude : vous devez à sa persévérante habileté et à l’autorité qu’il exerçait dans le Parlement au profit de la Cour d’avoir enfin l’espérance de quitter l’humble demeure provisoire qui est la vôtre depuis trente années. (…) Vous savez dans quelles circonstances M. Boulanger a cru devoir résigner ses fonctions de Premier président. Il a craint que les entraînements de la politique et les obligations de son mandat sénatorial pussent l’empêcher de remplir les devoirs de sa charge avec toute la liberté d’esprit qu’ils exigent. Ses scrupules, peut-être exagérés, ont été respectés par le gouvernement. (…). »

Domiciles : 27, rue de Mogador (9ème), 4, rue Glück (9ème)

Commandeur de la Légion d’honneur le 23 octobre 1886.

Publications : Outre de nombreux rapports et discours parlementaires : Introduction historique au droit et au développement de la doctrine romaine sur la novation (1860) ; Traité pratique et théorique des radiations hypothécaires (1863).

Monument avec son buste en bronze par le sculpteur Désiré Fosse dans la commune de Nantillois, inauguré en 1909 par Raymond Poincaré.