BETHMONT Paul Louis Gabriel
Né le 12 octobre 1833 à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), décédé le 18 août 1889 au Puy-du-Lac (Charente-Maritime), et non à Saint-Coutant-le-Grand (Charente-Maritime), comme l’indiquent toutes ses notices biographiques.
Fils d’Eugène Bethmont (Paris 21 ventôse an XII, 12/3/1804-1/4/1860 Paris 4ème), avocat à la Cour d’appel en 1827, défenseur des écrivains d’opposition, député de Paris de 1842 à 1846, député d’opposition de Charente-Inférieure de 1846 à 1848, ministre provisoire du Commerce le 24 février 1848, ministre des Cultes en mai et de la Justice en juin, député représentant du peuple de l’Indre à l’Assemblée Constituante, vice-président de cette assemblée en 1848, républicain modéré proche de Cavaignac, élu conseiller d’Etat par l’Assemblée le 11 avril 1849, président de section du 6 juillet 1849 jusqu’au 2 décembre 1851, proteste contre le coup d’Etat, se cache quelques jours, puis avocat, bâtonnier de l’ordre de 1854 à 1856, membre du Grand Orient de France et de la loge Les frères unis intimes en 1848, et de Joséphine Clarisse Massonnier (1812-26/1/1852 Paris 10ème ancien), mariés le 1er septembre 1831 à Paris (2ème ancien).
Petit fils de Louis Alexandre Bethmont (Clichy, Hauts-de-Seine, 22/5/1779 ? –ap. 1831 ?), boulanger dans la rue du Pont aux Choux, quartier du Marais à Paris, et de Cécile Delamarre (? - 18/9/1831 Paris), mariés avant 1804. Petit-fils de Jean Nicolas Massonnier (Paris, paroisse Saint-Laurent, 1763–28/3/1831 Paris 10ème ancien), propriétaire, et de Marguerite Hublot (? –av. 1831 ?), mariés avant 1812.
Arrière-petit-fils d’Alexandre Bethmont (? -29/4/1812 Paris), boulanger, et de Marguerite Lemaitre (? –ap. 1812 ?), mariés avant 1779.
Frère de Louis François René Bethmont (1832-1878) docteur en droit, avocat, conseiller général de l’Indre.
Epouse le 8 juin 1857 à Geay (Charente-Maritime), Virginie Clémence Marie Boureau-Beauséjour (Geay, Charente-Maritime 24/11/1837-19/6/1898 Paris 16ème), membre de la société des archives historiques de la Saintonge et de l’Aunis, fille reconnue d’Antoine Boureau de Beauséjour (Saint-Saturnin, Port-d’Envaux, Charente-Maritime, 14/4/1771-31/8/1855 Geay), officier du génie militaire (1794-an XI), officier du cadastre, conseiller municipal et maire de Saint-Coutant-le-Grand, député libéral de la Charente-Inférieure sous la Restauration de 1819 à 1820 et d’opposition dynastique sous la Monarchie de Juillet de 1831 à 1834, et de Marie Elisabeth Mainguet (Agonnay, Charente-Maritime, 8 prairial an VI, 27/5/1798-9/4/1879 Geay), mariés le 1er novembre 1843 au Puy-du-Lac (Charente-Maritime).
Petite-fille de Daniel Antoine Boureau de Beauséjour (1724 ? -11 thermidor an X, 30/7/1798, Geay), avocat au Parlement de Paris, et de Marianne de La Tour (Geay 1733-12/4/1807 Geay), mariés le 7 janvier 1768 à Geay. Petite-fille d’André Mainguet ou Minguet (Nantillé, Charente-Maritime, 3/9/1766-14/8/1846 Agonnay), cultivateur à Agonnay, et de Marie Daunas (Saint-Savinien, Charente-Maritime, 25/8/1770-17/9/1844 Agonnay), mariés le 10 prairial an V, 27 mai 1797, à Agonnay.
Arrière-petite-fille d’Antoine Boureau de Beauséjour (? –av. 1768 ?), procureur d’office de la baronnie de Chandolleau, et de Jeanne Marie Pouaud (? –av. 1768 ?), mariés avant 1724. Arrière-petite-fille d’Henry de La Tour (1691 ? 19/-5/1779 Geay), écuyer, seigneur de Geay, et de Marie Suzanne Charpentier (1709 ? -12 /9/1779 Geay), mariés le 13 septembre 1725 à Geay. Arrière-petite-fille de Jean Minguet (Nantillé 30/8/1733-5/9/1806 Nantillé) et de Catherine Tounaud ou Tonneau (Nantillé 17/4/1737-4/3/1780 Nantillé), mariés le 18 janvier 1763 à Nantillé (remarié et veuf de Marie Giraud). Arrière-petite-fille de Pierre Daunas (? –ap. 1797 ? Saint-Savinien), laboureur, et de Marie Marthe Rigeaud (Agonnay 31/8/1743-20/5/1807 Agonnay), mariés le 17 février 1768 à Agonnay.
Père d’Eugène René Daniel (Paris 1/8/1858-4/5/1924 Paris 16ème), conseiller référendaire (voir notice), puis directeur de la société électrométallurgiste de Dives, marié le 5 juillet 1887 à Paris (9ème) à Paul Armande Secrétan (Metz, Moselle 28/7/1864-24/6/1953 Paris 16ème), dont deux fils et une fille ; et de Jeanne Marie Elisabeth Clarisse Gabrielle (Paris 15/4/1870-1945), mariée le 1er juin 1897 à Paris (8ème) à André Antoine René Cassou de Saint-Mathurin (Ecoyeux, Charente-Maritime, 2/7/1856-1934).
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Docteur en droit, thèse : Des caractères généraux de la possession en droit français au point de vue de la prescription, Paris 1856.
Avocat au barreau de Paris. Obtient des voix aux élections législatives du 1er juin 1863 sans être candidat, sur sa réputation d’avocat. Député de Charente-Inférieure (Rochefort) au Corps législatif le 8 janvier 1865, centre gauche, réélu en 1869. Participe à la guerre de 1870-1871 comme volontaire dans le corps franc des éclaireurs parisiens dirigés par Féry d’Esclands, conseiller maître (voir notice), puis dans la compagnie de marche de la Garde nationale. Conseiller général de Rochefort de mars 1865 à 1885, député de la Charente-Inférieure à l’Assemblée Nationale le 8 février 1871, président du Centre gauche, inscrit à la Gauche républicaine en 1878, secrétaire de l’Assemblée, vote l’amendement Wallon. Membre de la Commission supérieure des colonies en 1878. Réélu député en 1876. Secrétaire puis vice-président de la Chambre des députés du 13 mars 1876 au 14 juillet 1876, vice-président puis président du Conseil général de la Charente-Inférieure de 1880 à 1885. Vice-président de la commission du budget en 1876, président de la commission des ports maritimes en 1876. Participe à la chute du ministère de Broglie. Réélu le 14 octobre 1877. Rapporteur du budget de la Marine en 1880.
Premier Président de la Cour des Comptes le 23 octobre 1880, démissionne de son mandat de député après sa nomination à la Cour des comptes, réélu le 21 août 1881, renonce à son mandat législatif le 6 mars 1882 pour se consacrer entièrement à sa fonction. « C’est un excellent exemple qu’un grand nombre de députés et de sénateurs devraient suivre », écrit le quotidien « La Presse » dans son numéro du 8 mars 1882. Décédé en fonctions.
Sa nomination à la tête de la Cour fut l’enjeu d’une lutte entre Gambetta et le ministre des finances Joseph Magnin, père de Maurice Magnin (1861-1939), conseiller maître (voir notice), et le président de la République Jules Grévy, qui soutenait la candidature de Gustave Humbert (1822-1894), Procureur général et sénateur inamovible, lequel démissionna alors du Parquet général et lui succéda en 1889 (voir notice).
Franc-maçon, membre de la loge de « l’Accord Parfait », orient de Rochefort, en 1865 puis de la loge « L’Avenir », orient de Paris, en 1868. Membre de la Société des anciens textes français.
Extrait de son éloge par l’avocat général Chantereau : « (…) En prenant séance à la tête de la Cour, M. Bethmont nous indiquait éloquemment comment il comprenait sa mission : « je viens, disait-il, avec pleine confiance participer avec vous à l’œuvre de reconstruction qui, depuis 1871, est l’œuvre même de la France ; je viens avec pleine sécurité assurer avec vous à notre gouvernement démocratique le contrôle régulier des finances ; je viens être avec vous le serviteur fidèle de la loi ». Durant les neuf années de sa présidence, M. Bethmont ne s’est pas écarté du programme qu’il s’était lui-même tracé. Pour se consacrer sans partage aux devoirs de sa charge, il se démit du mandat que les électeurs lui avaient continué après sa nomination à la Cour, mais ses forces, faiblissant de jour en jour, devaient bientôt trahir la bonne volonté dont il était animé (…). »
Domiciles : 16, rue Neuve des Capucines (rue des Capucines, 2ème), 14, avenue Matignon (8ème). Propriétaire du château de la Grève au Puy-du-Lac.
Chevalier de la Légion d’honneur le 7 juillet 1886.
Publication : Des préfets, des conseils généraux et du suffrage universel. Rochefort 1864. Nombreux travaux parlementaires imprimés.
Tombeau de son père au Père Lachaise, 35ème division.