BARBÉ-MARBOIS François, comte puis marquis de
Né le 31 janvier 1745 à Metz, paroisse Sainte-Croix, décédé le 12 janvier 1837 à Paris (1er ancien).
Fils de François Etienne Barbé (Metz 1713-24/6/1783 Metz, paroisse Saint-Simplice), marchand épicier, puis greffier en chef de l’hôtel de la Monnaie, juge consulaire, conseiller du Roi, trésorier particulier de la Monnaie de Metz en 1770, et d’Anne Mary (Metz 18/8/1717-14 vendémaire an VIII, 6/10/1799 Metz), mariés le 4 octobre 1740 à Metz, paroisse Saint-Simplice. Le futur général Kellerman, alors lieutenant colonel, a signé l’acte de décès de François Etienne Barbé.
Petit-fils de Charles Jean Barbé (1684 ? -12/5/1740 Metz, paroisse Saint-Livier), bourgeois de Metz, marchand, quartier-juré de Metz, et de Marie Marguerite Colin (Vignot, Meuse, 1684-10/8/1714 Metz, paroisse Sainte-Croix), mariés le 22 février 1707 à Metz. Petit-fils de Jacques Mary (Metz, paroisse Saint-Simplice, 9/3/1680-25/5/1746 Metz, paroisse Saint-Simplice), marchand, juge consul à Metz, et de Marie Vaudois (1684 ? - ?), mariés le 6 mars 1706 à Metz, paroisse Saint-Simplice.
Arrière-petit-fils de Charles Barbé (Metz, paroisse Saint-Eucaire, 12/3/1648-3/11/1707 Metz, ), seigneur en partie de Borny, amodiateur de la seigneurie de Norroy, et d’Eve Delacour (1656 ? -31/10/1714 Metz, paroisse Saint-Etienne). Arrière-petit-fils de Christophe Collin, greffier à Thiaucourt (Meurthe-et-Moselle), et de Marie Guillaume, mariés avant 1684. Arrière-petit-fils de Dominique Mary (1648 ? -23/10/1718 Metz, paroisse Saint-Simplice), et de Marie Capchon (1656 ? -13/1/1731 Metz, paroisse Saint-Simplice), mariés le 3 février 1679 à Metz, paroisse Saint-Simplice. Arrière-petit-fils de François Vaudois (1635 ? - ?) et de Marie Jacques (1649 ? - ?).
Trois frères et deux sœurs, dont Etienne François ( ?), avocat ; Claude François Nicolas (Metz 29/4/1749-3/2/1830 Port-Louis, Ile Maurice), commerçant installé à l’Ile de France (Maurice) en 1773, juge puis président de la Cour à l’Ile Maurice) ; Pierre François (Metz 1754-7/12/1805 Paris), négociant, vice-consul à Newport (Rhode Island, Etats-Unis d’Amérique) ; Marguerite (Metz 13/9/1751-17/9/1836 Metz), mariée le 16 avril 1776 à Metz à Jean Louis Sauvage (Metz 1747 ?-1/7/1832 Metz, 1ère section), avocat, procureur au Parlement de Metz, administrateur de la loterie sous l’Empire ; Marie-Anne (Metz 1742-10/1/1812 Paris), mariée le 26 septembre 1769 à Metz, paroisse Saint-Simplice, au futur maréchal François Christophe Kellermann (Strasbourg 1735-1820 Paris), duc de Valmy.
Épouse le 17 juin 1784 à Philadelphie (Etats-Unis d’Amérique) Elisabeth Moore (Philadelphie 17/6/1764-25/7/1834 Noyers, Eure), fille de William Thomas Moore (Philadelphie 12/6/1735-24/7/1793 Philadelphie), négociant, banquier, ancien président (gouverneur) de la Pennsylvanie, et de Sarah Lloyd (1735-9/8/1788 Philadelphie), mariés en 1757 à Philadelphie
Petite-fille de William Moore (Philadelphie 6/5/1699-30/5/1783 Philadelphie) et de Williaminia Wemyss (Fifeshire, Ecosse, 1704-6/12/1784 Chester, Pennsylvanie), mariés en 1722 à Philadelphie. Petite-fille de Thomas Lloyd (Londres 1709-4/5/1754 Philadelphie), marchand, et de Susanna Kearney (1697-1740), mariés en 1734 à Philadelphie.
Arrière-petite-fille de John Moore (Farley, West Bershire, Royaume-Uni, 1659-1732 Philadelphie), attorney general de la Pennsylvanie, juge adjoint à la Cour de l’amirauté, receveur des douanes de Philadelphie, et de Rebecca Axtell (1660-1749 Philadelphie), mariés avant 1685 en Caroline du Sud. Arrière-petite-fille de David Wemyss (1679-15/3/1720), 4th Earl of Wemyss, Lord High Admiral of Scotland, et d’Elisabeth St-Clare (1693-1721 Fife), mariés le 5 juillet 1716. Arrière-petite-fille de Thomas Lloyd (Pays de Galles, 15/9/1675-17/1/1716 Londres), et de Sarah Young (Bristol, Roaume-Uni, 2/11/1676-1740 Philadelphie), mariés le 19 mai 1698.
Père de Marie Anne Sophie (Philadelphie 2/4/1785-14/5/1854 Athènes), mariée le 8 frimaire an XI (29 novembre 1803) à Paris à Anne Charles Lebrun (Paris, paroisse Saint-Benoit, 28/12/1775-21/1/1859 Paris 1er ancien), général, 2ème duc de Plaisance, séparés, sans postérité, et d’Elizabeth Laura (Port-au-Prince 29/9/1787-2/11/1794 Buchy, Moselle).
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Ancien élève des jésuites à Metz, part faire des études de droit à Paris.
Après avoir été en 1766 précepteur du fils du maréchal de Castries, plus tard ministre de la marine, entre dans la carrière diplomatique en 1768, ajoute à son nom celui de « Marbois ». Secrétaire de légation à Ratisbonne, puis à Dresde, chargé d'affaires successivement près l'électeur de Saxe et de Bavière. Secrétaire d’ambassade à Philadelphie en 1779, et parallèlement consul général aux Etats-Unis en 1781. Nommé en 1785 intendant à Saint-Domingue, chassé par les colons en octobre 1789. Après son retour en France, employé au Ministère des Affaires étrangères. Envoyé en février 1792 comme ministre plénipotentiaire à la Diète de l’Empire à Ratisbonne. Retiré à la campagne, inquiété pendant la Terreur, nommé maire de Metz en février 1795. En octobre de la même année, élu député de la Moselle au Conseil des Anciens. Président de cette assemblée en mai 1797. Déporté en Guyane le 19 fructidor an V, 4 septembre 1797. Rentre à Paris après le 18 brumaire an VIII, conseiller d'Etat en juillet 1800, sur intervention de son ami Lebrun devenu Troisième consul. Directeur général du Trésor public en février 1801, créée l’Inspection générale du Trésor Public, devenue Inspection générale des finances en 1818. Ministre du Trésor le 5 vendémiaire an X (27 septembre 1801). Chargé en 1803 par Bonaparte de négocier la cession de la Louisiane aux Etats-Unis. Destitué en janvier 1806 après la crise financière provoquée par les spéculations du financier Ouvrard.
Choisi par l’Empereur pour être Premier président lors de l'organisation de la Cour des comptes le 28 septembre 1807. Nommé au Sénat en 1813, vote pour la déchéance de Napoléon et se rallie aux Bourbons en 1814. Participe aux travaux de rédaction du projet de constitution proposé par le Sénat à Louis XVIII, puis de la Charte, nommé Pair de France le 4 juin 1814. Confirmé comme Premier président de la Cour des comptes par Louis XVIII le 27 février 1815, remplacé le 24 mars, au retour de l'Empereur, par Collin de Sussy (voir notice). Reprend ses fonctions après les Cent Jours, le 11 juillet 1815. Ministre de la justice dans le cabinet du duc de Richelieu le 23 septembre 1815. En butte à l’hostilité des ultra-royalistes, quitte ce ministère le 6 mai 1816 pour reprendre ses fonctions à la Cour des comptes, qu'il conserve jusqu'à sa démission le 4 avril 1834, remplacé par Félix Barthe (voir notice). A la Chambre des pairs, intervient contre la création des colonies pénales, pour l’amélioration de la condition pénitentiaire, contre la création de nouvelles colonies et pour l’abolition de la traite des noirs, et sur la plupart des questions financières. Membre du conseil général des hospices, du conseil général de la société royale pour l’amélioration des prisons de 1819 à 1830, membre du conseil provisoire, chargé des travaux préparatoires pour l’établissement d’une maison de refuge et de travail pour l’extinction de la mendicité le 14 février 1829.
Membre de l’Académie des Sciences de Bavière (1772), de l’American Philosophical Society (1779). Membre libre de l’Académie des Inscriptions et Belles-lettres en 1816.
Domiciles : 87, rue de Grenelle-Saint-Germain (7ème), 1, rue Basse-du-Rempart (ou 1, rue du Chemin du Rempart, ou 1, place de la Madeleine (1er).
Comte de l'Empire par lettres patentes du 28 avril 1813, marquis par ordonnance royale du 31 août 1817, Armoiries : de gueules au cheval cabré d'or, chargé d'une fasce d'argent à trois étoiles de gueules, adextré en chef d'un canton d'azur à trois bandes d'or, au franc-quartier de comte sénateur brochant sur le canton.
Grand Cordon (Grand-Croix) de la Légion d'honneur le 1er février 1805. Grand-Croix de l’ordre de Saint Hubert de Bavière en 1805.
Publications : Parmi les très nombreux écrits, rapports parlementaires et opinions de Barbé-Marbois : La Parisienne en province, ouvrage national, 1769 ; Nadir Khan et Guliane, conte physique et moral, 1769 ; les « Lettres de Madame de Pompadour » publiées anonymement en 1772, traduites en plusieurs langues et plusieurs fois rééditées ; une traduction du « Socrate en délire », de l’écrivain allemand Wieland, en 1772 ; ses mémoires sur la situation financière de la colonie de Saint-Domingue pendant son administration ; La richesse des cultivateurs, ou Dialogues entre Benjamin Jachère et Richard Trèfle, laboureurs, sur la culture de la luzerne, du trèfle et du sainfoin, 1792, ses rapports sur l’état des prisons entre 1823 et 1828, son « Histoire de la Louisiane », publiée en 1829, traduite et publiée aux Etats-Unis en 1830, et son « Journal d’un déporté non jugé », publié en 1834. Plusieurs ouvrages anonymes lui sont attribués à tort.
Tombeau au cimetière de Noyers près de Gisors (Eure), près de son château.
Bibliographie : Henri Tribout de Morembert : Une famille d’ancienne bourgeoisie messine et ses alliances, Barbé et Barbé-Marbois Le Lorrain, 1958 ; Eugène Parker Chase : Our révolutionary forefathers, the letters of François, marquis de Barbé-Marbois, 1770-1785, Duffield, New-York, 1929 ; E. Wilson Lyon : The man who sold Louisiana, The carreer of François Barbé-Marbois, University of Oklahoma Presse 1942 ; Jean Deviosse : L’homme qui vendit la Louisiane, Olivier Orban, 1989 ; Jean-François Potton : Barbé-Marbois, la justice et les comptes, Michalon 2007 (hors commerce).
Extrait de la Petite biographie des pairs, par Raban, Paris 1826 : « (…) Il est aujourd’hui marquis, pair de France et l’un des membres les plus célèbres de l’opposition dans la chambre haute. Si M. Barbé-Marbois n’est pas un des plus éloquents orateurs, c’est à coup sûr l’un des plus honnêtes hommes du royaume. Sa carrière comme homme public fut très orageuse. Voici ce que nous lisons dans un petit ouvrage publié récemment : « En 1812, il éclata, parmi les référendaires de la cour des comptes, une grande conspiration ; il s’agissait de forcer M. le Premier président Barbé-Marbois à permettre que les référendaires portassent sur leur toque le galon d’or. M. Crassous, référendaire de première classe, était le chef des conjurés, le premier, il arbora le fameux galon, et dès lors les toques des maîtres des comptes furent en guerre ouverte avec les toques des référendaires. Dans ces circonstances difficiles, il fallait bien tenir son bonnet, car il y avait de fortes têtes parmi les belligérants, et ce ne fut qu’à la sagesse des mesures prises par M. Barbé-Marbois que l’on dut la fin des hostilités ». En somme, M. Barbé-Marbois a le droit à la reconnaissance et au respect des Français. »
Extrait du discours en audience solennelle du Procureur général de Schonen le 2 novembre 1837 : « (…) Si la France peut s’enorgueillir autant de son système de finance et de comptabilité que de son code civil, si aucune dilapidation ne pourrait être commise qu’elle ne fût aperçue et réprimée ; si aucun fonds ne peut être distrait de l’objet pour lequel les Chambres l’ont accordé ; si chaque jour on peut rendre compte de l’état du Trésor, on le doit en partie, d’abord à ce vénérable magistrat qui fut appelé, dès la création de la Cour, à la présider, et dont la scrupuleuse vigilance y établit cette assiduité qui s’y est perpétuée, et qui est exclusive de toute négligence (…) »