Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?
Je m’appelle Eugénie Jamin-Mallet et je suis originaire du Maine-et-Loire. Après avoir commencé à étudier le droit à l’université et suivi un Master en théories politiques à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), j’ai décidé d’entrer à l’Institut des Etudes Politiques d’Aix-en-Provence pour me préparer aux concours de la haute fonction publique.
Durant toute ma scolarité, j’ai découvert des mondes professionnels très divers, qu’il s’agisse des stages très opérationnels dans des associations humanitaires (France Terre d’Asile, Secours Populaire, UNICEF), ou les cabinets d’avocats auprès de qui j’ai eu la chance d’approfondir également mes connaissances juridiques en droit des demandeurs d’asile et des réfugiés, ou enfin celui en établissement de santé où j’ai pu découvrir le métier de Directrice d’Hôpital au Centre Hospitalier des Pays de Morlaix.
Ainsi, animée par les enjeux démocratiques et les politiques de transitions (sociales et environnementales) et passionnée par les territoires et le management, mon choix de carrière s’est finalement orienté vers l’Institut National des Etudes Territoriales (INET) à Strasbourg qui forme notamment les administrateurs territoriaux.
Pourquoi avoir choisi un stage au sein de la CRC Normandie ? dans quel cadre s’inscrit-il ?
Notre scolarité à l’INET dure 18 mois. Dans ce cadre, nous alternons entre des cours plutôt théoriques à Strasbourg sur les politiques publiques, les fonctions supports (finances, ressources humaines, aspects juridiques), le management et des stages dans des collectivités territoriales de plus de 40 000 habitants. Si le premier stage est effectué auprès d’un directeur général des services, le deuxième a pour objectif de nous confier une mission menée individuellement ; le troisième est effectué collectivement avec les autres élèves formés à l’INET (conservateurs de bibliothèques et ingénieurs en chef), le quatrième stage invite, enfin, à aller découvrir d’autres univers. Avant notre prise de poste, celui-ci permet de questionner de nouvelles façons de travailler, de s’inspirer de bonnes pratiques, mais également de se former sur des sujets plus spécifiques qui nous seront utiles dans nos futures fonctions managériales.
Ayant vu qu’une opportunité était offerte au sein de la chambre régionale des comptes de Normandie, j’ai décidé de m’intéresser à cet univers des contrôles que je ne connaissais pas. Dans la mesure où nous sommes amenés à avoir des responsabilités fortes dans nos futures postes, j’avais envie de me former plus spécifiquement à la gestion des risques (financiers, ressources humaines et juridiques) en vue de protéger au mieux les professionnels et les élus avec lesquels je travaillerais.
Au-delà de ma propre formation, j’ai choisi également de découvrir un univers que les collectivités connaissent malheureusement peu, alors qu’elles sont soumises à différents contrôles de la part des CRC (contrôle budgétaire et contrôle des comptes et de la gestion). J’y voyais ainsi un moyen de comprendre la manière de travailler des magistrats financiers et de mieux appréhender les outils et les process qu’ils utilisaient dans le cadre de leurs contrôles.
J’ai choisi spécifiquement la Normandie, car après avoir fait le tour de la France durant mes stages cette année (Ardèche, Isère, Gironde), je n’avais jamais eu l’occasion de découvrir cette région. Grâce à ce stage, j’ai pu découvrir la Seine-Maritime et ses territoires littoraux.
Quels apprentissages avez-vous acquis au cours de ce stage ?
Durant ce stage, une mission principale m’a été confiée par ma tutrice, Mme Sabra Bennasr-Masson magistrate au sein de la première section de la chambre : celle de l’appuyer sur l’enquête menée actuellement concernant « la gestion du trait de côte sur le littoral ». J’ai ainsi pu appréhender une mission à la frontière des contrôles traditionnels des comptes et de la gestion et de l’évaluation des politiques publiques,
J’ai également pu rencontrer différents acteurs au sein de la chambre, comprendre le rôle de chacun et chacune dans sa bonne organisation (procureur financier, greffe, vérificateurs, magistrats, président de section, président de chambre) et me former à l’analyse financière et à la compréhension des principaux agrégats financiers.
Enfin, j’ai été sensibilisée aux différents thèmes du contrôle interne via la détermination des zones à risques au sein des structures publiques, que je pourrai maintenant identifier plus facilement dans le cadre de mes futures fonctions.
Je tiens à remercier le président de la chambre, M. Christian Michaut, et l’ensemble des équipes pour leur chaleureux accueil.