COMMISSION DE CONTRÔLE
DES ORGANISMES DE GESTION
DES DROITS D’AUTEUR ET DES DROITS VOISINS
SYNTHESE DU RAPPORT
ANNUEL 2025
LES OBLIGATIONS
DE TRANSPARENCE
ET D’INFORMATION
DES ORGANISMES
DE GESTION COLLECTIVE
Novembre 2025
•
Commission de contrôle des organismes de gestion des droits d’auteur et des droits voisins
Les obligations de transparence et d'information des organismes de gestion collective, rapport annuel - novembre 2025
Introduction
La Commission de contrôle a vérifié le respect par les organismes
de gestion collective (OGC) des obligations en matière de transparence
et d’information issues de la directive 2014/26/UE du 26 février 2014
qui vise notamment à ce que les titulaires de droits soient pleinement
informés des activités de leurs sociétés et en mesure d'exercer un
contrôle sur la perception, le traitement et la distribution des
redevances.
Le respect des règles inscrites dans la directive de 2014 et
transposées en France par l’ordonnance du 22 décembre 2016 et le
décret du 6 mai 2017, a été étudié une première fois par la Commission
de contrôle en 2019. Le présent rapport examine les modalités de mise
en œuvre des obligations de transparence et d’information pour les 24
OGC, depuis 2021.
I -
Les obligations de transparence
A -
Le rapport de transparence annuel
désormais généralisé
Les OGC sont tenus de publier un rapport de transparence annuel
qui doit notamment comporter les états financiers, des informations
financières analytiques et les charges de gestion détaillées, les éléments
relatifs aux répartitions de droits et aux relations avec les autres OGC.
Il doit intégrer un rapport sur les activités de l’exercice et un sur
l’utilisation des sommes affectées aux actions sociales, culturelles et
éducatives. Les informations financières doivent être attestées par le
commissaire aux comptes.
Dans son rapport de 2019, la Commission de contrôle avait mis
en lumière plusieurs situations de carence. Six ans après, les constats
sont plus positifs, même si des améliorations sont encore nécessaires.
La quasi-totalité des OGC respectent les dispositions du CPI sur
les informations devant figurer dans le rapport de transparence. La
SPPF édite ainsi un document particulièrement clair et pédagogique,
qui répond aux prescriptions légales et comprend des informations et
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commentaires relatifs à la vie de la société, les subventions accordées,
les actualités de l’OGC.
Mais les rapports de transparence sont pour la plupart des
documents à la présentation moins travaillée, parfois peu lisibles ou
incomplets. Tel est le cas des rapports de la SACEM, l’ADAMI et
d’OGC de taille plus modeste (SAIF, SAJE, SCELF, SCPA, SEAM).
Certains OGC (COPIE FRANCE, SAJE, SCPA, SCPP) ne
produisent pas systématiquement de rapport spécial du commissaire
aux comptes attestant de la sincérité et la concordance des informations
financières du rapport de transparence avec les documents comptables.
D’autres (ANGOA, PROCIREP) publient un rapport du commissaire
aux comptes qui ne cite pas explicitement le rapport de transparence
parmi les documents dont il atteste la sincérité et la concordance avec
les comptes de l’organisme.
Les OGC font approuver leur rapport de transparence par leur
assemblée générale suivant la clôture de l’exercice. Elles ont par la suite
l’obligation de le publier sur leur site internet. L’accès au rapport en
ligne est parfois malaisé, dans des niveaux d’arborescence assez bas.
Aussi, les données liées au nombre de téléchargements des rapports de
transparence témoignent d’un intérêt très limité de la part du public.
Le document est transmis au ministère de la culture et à la
Commission de contrôle dans le délais de huit mois requis par le code
de la propriété intellectuelle (CPI), à l’exception de la SEAM qui ne
l’avait pas respecté jusqu’en 2025.
B -
La transparence des fonds consacrés à l’action
artistique et culturelle
Les rapports de transparence des dix-sept OGC concernés par
l’octroi d’aides comprennent une partie consacrée aux actions sociales
et culturelles. Ils fournissent des données sur la destination des fonds
souvent détaillées mais parfois agrégées (SACD, SACEM, SCAM).
La SCPP recourt à des libellés génériques pour décrire certaines
actions, empêchant une compréhension des budgets alloués. Certains
sont relatifs à des honoraires d’avocats, au titre d’actions de défense des
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droits. Il s’agit là d’une interprétation extensive du CPI et ces dépenses
devraient être supportées par les frais généraux de l’organisme.
Le rapport de transparence de la SPEDIDAM ne mentionne pas
le détail d’utilisation des frais de gestion de l’action culturelle en dépit
de son montant important (1,1 M€ en 2024). L’OGC ne détaille pas la
méthode de calcul de ce montant, privant les ayants-droit d’information
justifiant ce prélèvement significatif sur le budget de l’action culturelle.
Depuis 2017, une base de données en ligne recense les actions
culturelles soutenues par les OGC. En 2022, le rapport du
Gouvernement au Parlement sur la rémunération pour copie privée
pointait le fait que certains libellés de subventions à l’action artistique
et culturelle ne permettaient pas d’identifier les bénéficiaires finaux. La
Commission de contrôle constate les progrès effectués en la matière,
notamment de la part de l’ADAMI et la SACD. En revanche, certains
montants alloués par la SACEM restent agrégés et peu explicites.
C -
Les sites internet des OGC
Tous les OGC disposent d’un site internet reprenant les
informations prévues par décret, à quelques rares exceptions.
Le site internet de la SCPA ne présente pas toutes les
informations requises par le CPI. Pour l’ANGOA et la PROCIREP,
certaines de ces informations ne sont disponibles que dans le rapport de
transparence ou dans le règlement général et pas en lecture directe sur
le site. Certains sites (ANGOA, PROCIREP, SEAM) sont peu
ergonomiques et devraient faire l’objet d’amélioration.
Les sites internet des OGC n’entrent pas dans le champ de
l’obligation d’accessibilité portée par la loi de 2005 pour l'égalité des
droits et des chances des personnes handicapées. La Commission de
contrôle recommande néanmoins aux OGC de s’appuyer sur le
référentiel général d'amélioration de l'accessibilité publié par le
Gouvernement pour leur site internet. Plusieurs d’entre eux (notamment
ADAGP, SACD, SAI) ont déjà procédé à des adaptations de leur site
en faveur d’un meilleur accès des personnes handicapées. Ceux dont les
sites sont le moins conforme se sont engagés à en améliorer
l’accessibilité à l’occasion de leur prochaine refonte.
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II -
Les obligations d’information
A -
L’information annuelle des titulaires de droits
et des autres OGC
Les OGC doivent transmettre, au moins une fois par an à leurs
ayants-droit plusieurs informations relatives à la gestion des droits. La
plupart respectent ces obligations. La SAI ne respecte pas encore toutes
les dispositions du CPI : les ayants-droit ne disposent ainsi pas du détail
de leurs revenus issus de la rémunération supplémentaire de 20 %
(RS20) due par les producteurs de phonogrammes aux artistes-
interprètes au titre de l’allongement de la durée des droits voisins.
Les procédures d’information des OGC étrangers ne diffèrent pas
de celles des ayants-droit français, mais elles sont en pratique encadrées
par les outils mis à dispositions par les organismes internationaux
auxquels sont rattachées les sociétés.
B -
Les réponses aux demandes d’information
des titulaires de droits et des utilisateurs
Les OGC doivent répondre aux demandes de renseignement
individuelles, sauf si ces informations sont déjà publiées sur leur site
internet. Les membres peuvent également accéder aux documents ou
informations deux mois avant l'assemblée générale.
Les OGC ont adapté leur règlement général pour répondre à ces
dispositions mais les statuts de l’ANGOA et la PROCIREP restent
encore imprécis sur certains aspects. Les demandes relevant
explicitement de ces dispositions du CPI sont toutefois rares : dix
demandes auprès de la SACEM depuis 2021, trois à la SACD, une seule
à l’ADAGP ou à l’ADAMI.
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C -
Le traitement interne des contestations
et les demandes d’expertise
Les OGC sont tenus de formaliser les procédures de règlement
interne des contestations des ayants-droit. Même si des progrès notables
sont constatés depuis 2019, tous ne s’y sont pas encore conformés
(ARP, SAJE, SCELF). Ces contestations sont peu nombreuses : 17
OGC sur 24 indiquent n’avoir reçu aucune contestation relevant de
l’article L 328-1 du CPI pendant la période sous revue. Celles reçues
par les OGC sont traitées avec rigueur et diligence. La loi permet
également des demandes d’expertises de la part des ayants-droit, mais
aucun n’a exercé à ce jour cette prérogative.
La gestion de la relation avec les ayants-droit mériterait d’être
mieux suivie par les OGC afin de pouvoir en rendre compte de manière
transparente. Ces suivis sont un levier pour améliorer la fluidité de la
relation entre l’OGC et ses membres ; c’est pourquoi la Commission de
contrôle recommande que chaque société dispose d’un outil de gestion
de la relation avec les ayants-droit.
Conclusion
Le rapport témoigne des progrès accomplis par les OGC en
matière de transparence et d'information, conformément aux exigences
de la directive de 2014. Cependant, des améliorations restent à
accomplir pour rendre certains rapports annuels de transparence plus
informatifs et accessibles ; pour clarifier les libellés des dépenses
d’action artistique et culturelle ; pour compléter les informations
manquantes sur les sites internet et en accroître l'accessibilité. Des
efforts sont nécessaires de la part de certains OGC pour parfaire
l’information des ayants-droit et le traitement des contestations.
À l’issue de ces diligences, la Commission de contrôle a émis 16
recommandations qui visent à corriger ces insuffisances, à assurer un
parfait respect des obligations légales et promouvoir les meilleures
pratiques en matière de transparence.
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Recommandations
Recommandation n° 1.
(ADAMI, SACEM, SAIF, SAJE, SCELF,
SCPA, SDRM, SEAM) : Améliorer la lisibilité et le caractère
informatif et analytique du rapport de transparence et y faire figurer
l’ensemble des informations requises sans renvoi, en application de
l’article R 321-4 du CPI.
Recommandation n° 2.
(COPIE FRANCE, SAJE, SCPA, SCPP) :
En application de l’article R 321-14 du CPI, faire apparaître en annexe
du rapport de transparence, le rapport spécial du commissaire aux
comptes attestant de la sincérité des informations contenues dans le
rapport de transparence annuel.
Recommandation n° 3.
(SACEM) : Faciliter l’accès aux rapports de
transparence sur le site internet.
Recommandation n° 4.
(SEAM) : Assurer un envoi dans les délais
réglementaires des rapports de transparence au ministère de la culture
et à la Commission de contrôle.
Recommandation n° 5.
(SCPP) : Préciser les libellés et entités
destinataires des projets et actions soutenus au titre de l’action
artistique et culturelle dans les informations rendues publiques chaque
année par la société, en masquant le cas échéant l’identité des
personnes physiques bénéficiaires d’honoraires individuels.
Recommandation n° 6.
(SPEDIDAM) : Rétablir, dans le rapport
spécial sur l’utilisation des sommes déduites aux fins de services
culturels, les informations précisant la méthode d’affectation des frais
de fonctionnement.
Recommandation n° 7.
(SACEM) :
Affiner
les
informations
relatives aux actions présentées jusqu’ici de manière agrégée sur la
base
de
données
des
aides
à
la
création
pour
certaines
actions (« valorisation et promotion du répertoire » et « actions de
valorisation et de promotion du répertoire lors de festivals et
manifestations culturelles »).
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Recommandation n° 8.
(ANGOA, PROCIREP, SCPA) : Compléter
le site internet avec les informations manquantes et les documents
prévus par l’article R 321-15 du CPI.
Recommandation n° 9.
(ANGOA, PROCIREP, SEAM) : Refondre
le site internet, afin d’assurer une plus grande fluidité d’utilisation.
Recommandation n° 10.
(Tous les OGC) : Améliorer l’accessibilité
du site internet en s’appuyant sur le référentiel général d’amélioration
de l’accessibilité.
Recommandation n° 11.
(SPEDIDAM) : Se conformer dès que
possible à l’obligation d’information annuelle des ayants-droit prévue
à l’article L 326-3 du CPI relative à la période d’utilisation
correspondant aux droits répartis et versés, au montant des déductions
et aux montants répartis mais restant dus.
Recommandation n° 12.
(SAI) : Mettre en œuvre au plus vite les
obligations d’information des titulaires de droits gérés par la SAI.
Recommandation n° 13.
(ANGOA, PROCIREP) : Conformément à
l’article L 326-5 du CPI, fixer dans les statuts ou le règlement général,
le délai dans lequel les membres des organismes de gestion collective
peuvent obtenir communication de documents ou informations.
Recommandation n° 14.
(ARP, SAJE, SCELF) : En application des
dispositions de l’article L.328-1 du CPI, élaborer une procédure
interne pour les contestations relatives à l’autorisation de gestion des
droits (conditions, effets et résiliation) ainsi qu’à la gestion de ceux-
ci, adressées par ses membres, d’autres OGC ou les titulaires de droits
non-membres.
Recommandation n° 15.
(SPRÉ) :
Préciser
les
modalités
de
traitement et d’instruction des contestations formulées au titre de
l’article L 328-1 du CPI.
Recommandation n° 16.
(Tous les OGC) : Assurer un suivi de toutes
les demandes d’information et contestation des ayants-droit, qu’elles
soient faites par voie postale, électronique ou téléphonique et des
réponses et délais de réponse apportés, afin d’être en mesure d’en
rendre compte.
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