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Le présent document, qui a fait l’objet d’une contradiction avec les destinataires concernés,
a été délibéré par la chambre le 3 octobre 2019.
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES
MAISON DE LA NOUVELLE-CALEDONIE A PARIS
Exercices 2013 à 2017
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AVANT-PROPOS
Le présent rapport d’observations définitives, une fois délibéré, est
adressé au(x) représentant(s)
légal(aux)
des collectivités ou organismes contrôlés afin qu’il
(s) apporte(nt)
, s’il
(s) le
souhaite(nt)
, une réponse qui a vocation à l’accompagner lorsqu’il sera rendu public. C’est un
document confidentiel réservé aux seuls destinataires, qui conserve un caractère confidentiel
jusqu’à l’achèvement de la procédure contradictoire. Sa divulgation est donc interdite,
conformément à l’article L.
262-48 du code des juridictions financières.
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TABLE DES MATIÈRES
SYNTHÈSE
...............................................................................................................................
5
RECOMMANDATIONS
...........................................................................................................
9
RAPPELS D’OBLIGATI
ON JURIDIQUE
.............................................................................
11
INTRODUCTION
....................................................................................................................
12
1
LA GOUVERNANCE
........................................................................................................
16
1.1
Les statuts
......................................................................................................................
16
1.2
Le règlement intérieur
...................................................................................................
17
1.3
Le conseil d’administration
...........................................................................................
19
1.3.1 Une administration qui doit être sécurisée
......................................................................
19
1.3.2 Une périodicité des réunions insuffisante
.......................................................................
21
2
RATIONALISER L’EXERC
ICE DES MISSIONS
...........................................................
24
2.1
Les missions
..................................................................................................................
24
2.2
Les projets de service
....................................................................................................
25
2.3
Les frais de transport des élus
.......................................................................................
27
2.4
L’accompagnement des parcours de soins
....................................................................
30
2.5
La gestion des étudiants boursiers
................................................................................
33
2.5.1 La teneur du dispositif
....................................................................................................
33
2.5.2 Le suivi des étudiants
......................................................................................................
35
2.5.3 Des flux financiers non valorisés
....................................................................................
36
2.6
Les aides financières
.....................................................................................................
38
2.6.1
La procédure et les critères d’attribution
........................................................................
38
2.6.2 La révision annoncée du dispositif
.................................................................................
40
2.7
Evaluer le coût des activités
..........................................................................................
40
3
LA PRIORISATION RECENTE DU CONTROLE INTERNE
.........................................
43
4
LES RESSOURCES HUMAINES
......................................................................................
46
4.1
L’évolution des effectifs
...............................................................................................
46
4.2
Une politique salariale généreuse
.................................................................................
47
4.2.1 Les rémunérations
...........................................................................................................
47
4.2.2 Les indemnités représentatives de frais
..........................................................................
50
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4.2.3
La commission d’œuvres
sociales et culturelles
.............................................................
51
4.3
La situation du directeur
...............................................................................................
52
4.3.1 Les modalités de la rémunération
...................................................................................
52
4.3.2 Les contrats de travail
.....................................................................................................
53
4.3.3
Un niveau de rémunération non déterminé par le conseil d’administration
...................
55
5
L’ANALYSE FINANCIERE
..............................................................................................
59
5.1
Des résultats déficitaires
...............................................................................................
59
5.1.1
Les produits d’exploitation
.............................................................................................
59
5.1.2
Les charges d’exploitation
..............................................................................................
61
5.1.3
Le résultat de l’exercice
..................................................................................................
62
5.2
Le fonds de roulement et la trésorerie
...........................................................................
64
6
UN CADRE ASSOCIATIF INADAPTE
............................................................................
70
6.1
L’opportunité d’une évolution statutaire
......................................................................
70
6.2
Le statut rénové du groupement d’intérêt public
..........................................................
70
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SYNTHÈSE
Le présent contrôle porte sur les exercices 2013 à 2017.
L’association «
Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris » a été créée en 1988 entre
la Nouvelle-Calédonie et les trois provinces.
Elle a emménagé, en 2008, dans ses nouveaux locaux de la rue de Ventadour, à
proximité de l’opéra.
La maison de la Nouvelle-
Calédonie a pour objet d’assurer la promotion économique,
sociale et culturelle du territoire et la représentation de ses institutions. Elle accompagne et
soutient les étudiants, les calédoniens en parcours de soins ou en difficulté, les artistes en
résidence, et apporte un soutien logistique aux délégations en mission.
L
’association n’assure pas
, de manière habituelle, le relais des dossiers locaux auprès
des instances nationales et n’intervien
t pas dans le domaine économique.
Une vie sociale réduite au minimum
Conformément à l’article 10 de ses statuts, l’association est administrée par un consei
l
d’administration composé des membres fondateurs, le président du congrès, le p
résident du
gouvernement et les présidents des provinces. Les parlementaires néo-calédoniens sont
membres de droit avec voix consultative.
Le conseil d’administration, qui se réunit au moins
une fois par an, est investi des pouvoirs les plus étendus, dans la limite de l’ob
jet de
l’association.
L’association ne comprend pas d’autres membres que ceux mentionnés ci
-dessus et
l’assemblée générale a été supprimée des statuts.
La vie sociale de la maison de la Nouvelle-
Calédonie s’est résumée, sur la période
examinée, à six réun
ions du conseil d’administration. Elle a, par ailleurs, été marquée, en 2014
et en 2015, par une vacance de la gouvernance, fragilisant son fonctionnement et la validité
juridique de ses actes. Le projet de budget 2015
n’a pas été présenté à l’approbation
du conseil
d’administration.
La chambre souligne que la gouvernance effective de l’association et la bonne
information des administrateurs imposent la tenue d’au moins deux réunions par an du conseil
d’administration.
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Une instance collégiale à conforter
Conséquence directe du nombre limité de réunions, l’implication
du conseil
d’administration dans la gouvernance
doit être améliorée
. Ce constat se vérifie s’agissant des
conditions et des modalités d’attribution des aides, ainsi que de la politique salaria
le, qui ne
sont pas définies par le conseil d’administration. La
rémunération du directeur
n’a pas été
approuvée par ce dernier.
L’instance collégiale doit, par ailleurs, bénéficier d’une information plus complète
concernant la gestion des bourses étudiantes pour le compte des provinces, en termes de flux
financiers et de trésorerie.
Poursuivre la rationalisation des missions
Conformément à l’article 2 de ses statuts, l’association «
fournit un soutien logistique
aux élus et fonctionnaires en mission ».
Les dispositions correspondantes ont été aménagées, sur la période récente, afin de
restreindre le champ des bénéficiaires et de réduire les coûts. Les efforts de rationalisation de
ces dépenses doivent cependant être poursuivis.
La maison de la Nouvelle-Calédonie participe à la prise en charge des malades évacués
sanitaires en métropole dans le cadre d’un partenariat avec la CAFAT.
Elle considère que la
participation de la caisse ne correspond plus au coût réel de la prestation, qui constitue, selon
elle, l’essentiel des actions du service social.
La chambre recommande à la maison de la Nouvelle-Calédonie de finaliser la
renégociation de la convention avec la CAFAT.
En termes de méthode et d’outils, la chambre invite l’
association à mettre en place une
comptabilité analytique faisant apparaitre le coût complet de ses différentes missions et
activités, et à poursuivre sa démarche de mise en place du contrôle de gestion, récemment
initiée.
Une politique salariale généreuse
La comparaison des salair
es moyens de l’association avec les minima de la convention
collective fait ressortir les éléments suivants.
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Les cadres bénéficient d’une rémunération de plus du double du seuil minimal fixé par
la convention collective et les salariés non cadres d’une rém
unération de près de moitié
supérieure au seuil précité.
Ces niveaux de rémunération s’apparentent,
de facto
, à ceux des agents publics
exerçant leur service effectif en Nouvelle-
Calédonie et bénéficiant à ce titre d’une indexation
de leur traitement.
La c
hambre recommande qu’une information complète soit apportée au conseil
d’administration en ce domaine et que celui
-ci définisse les orientations de la politique salariale,
s’agissant notamment des conditions de recrutement et d’avancement.
La situation du directeur appelle plusieurs observations de régularité de la part de la
chambre.
L
’intéressé, qui n’exerce plus ses fonctions au sein de la Nouvelle
-Calédonie depuis
2006
, n’a pas lieu d’être maintenu en détachement auprès de celle
-ci, ni
de bénéficier d’u
ne
rémunération à ce titre.
Par ailleurs, le maintien de l’indexation de son traitement et l’indemnité
de départ, soit 48 mois de son dernier salaire, apparaissent critiquables. Le directeur est un agent
d’un corps d’Etat affecté en métropole, mais bénéficiant d’une rémunération indexée
comme
s’il était affecté en Nouvelle
-Calédonie.
Enfin, le conseil d’administration ne s’est pas prononcé
sur le niveau global de sa rémunération.
La situation financière
Le résultat de l’exercice fait ressortir un déficit sur l’ensemble de la période examinée
et s’établit à
-40 MF CFP en 2017.
Le budget de la maison de la Nouvelle-Calédonie est équilibré par les participations
des collectivités membres. Cependant, ces participations, calculées sur la base du budget
prévisionnel,
ne font pas l’objet d’ajustement au vu des résultats de l’exploitation.
La chambre souligne la nécessité du rétablissement de l’équilibre d’exploitation.
Le fonds de roulement, relativement stable sur la période examinée, s’établit à
125 MF CFP en 2017, soit 81 jours de charges courantes. Le résultat cumulé, en revanche, est
affecté par les résultats déficitaires.
Comme le souligne le commissaire aux comptes, la situation de trésorerie est fragilisée
par le non recouvrement de créances sur les collectivités publiques. Ces créances représentent,
au jour du contrôle, un montant total de 39,2 MF CFP, dont 29,3 MF CFP pour la province des
Iles.
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La chambre recommande, par ailleurs, pour la bonne information du conseil
d’administration, que la présentation des comptes annuels fasse ressortir la trésorerie disponible
pour le fonctionnement propre de l’association, nette de celle détenue pour le compte des
province
s au titre des bourses d’enseignement.
Un cadre associatif inadapté
Le statut associatif n’apparait pas adapté
à la nature des missions et du financement de
la maison de la Nouvelle-Calédonie.
Celle-ci assure des missions de service public pour le compte et avec le financement
de plusieurs personnes morales de droit public, dans le cadre d’une coopération stable et
pérenne. Elle gère notamment les bourses étudiantes au nom et sous le contrôle des provinces.
Le conseil d’administration a lui
-même évoqué plusieurs pistes de réflexion
concernant l
’
évolution statutaire de la maison de la Nouvelle-Calédonie, parmi lesquelles le
portage des missions de l’association par une entité juridique autre qu’associative.
Compte tenu de ce qui précède, la chambre recommande de réfléchir à la nature, au
dimensionnement et au financement des
missions de l’association, ainsi qu’au
statut juridique
de celle-ci.
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RECOMMANDATIONS
Recommandation n° 1 : la chambre
recommande à l’association de formaliser de façon
précise les modalités de contribution de la Nouvelle-Calédonie et des provinces à son
financement.
........................................................................................................................
17
Recommandation n° 2
: la chambre recommande à l’association, afin de conforter sa
gouvernance et d’assurer la bonne information des administrateurs, de réunir son
conseil d’administration au moins deux fois par an et d’inscrire cette di
sposition dans
ses statuts.
............................................................................................................................
22
Recommandation n° 3
: la chambre recommande à l’association que le nouveau projet de
service soit
précédé d’une évaluation du précédent projet et fasse l’objet d’une
présentation régulière de son avancement au conseil d’administration.
.............................
27
Recommandation n° 4
: la chambre recommande à l’association de réexaminer les
modalités de prise en charge des frais de transport des élus et des personnalités au vu
des modalités d’indemnisation en vigueur pour les différentes catégories d’élus,
provinciaux, calédoniens ou nationaux.
..............................................................................
30
Recommandation n° 5
: la chambre recommande à l’association de finaliser la
renégociation avec la CAFAT de la convention relative aux conditions de prise en
charge des évacués sanitaires et de déterminer le niveau de sa participation financière
complémentaire pour cette mission.
....................................................................................
33
Recommandation n° 6
: à structure constante, la chambre recommande à l’association de
faire ressortir dans la présentation des comptes annuels au conseil d’administration, les
mouvements enregistrés
pour l’année considérée au titre des bourses d’enseignement.
....
38
Recommandation n° 7
: la chambre recommande à l’association de
mettre en place une
comptabilité analytique faisant apparaitre le coût complet de ses différentes missions et
activités.
...............................................................................................................................
42
Recommandation n° 8
: la chambre recommande à l’association de présenter au conseil
d’administration, pour approbation, un document regroupant les procédures et les
modalités d’attribution de l’ensemble de ses aides et de ses prestations.
............................
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Recommandation n° 9
: la chambre recommande à l’association de poursuivre sa démarche
de mise en place du contrôle de gestion et de se doter d’outils de
pilotage et de maîtrise
des risques.
..........................................................................................................................
45
Recommandation n° 10
: la chambre recommande à l’association de soumettre au conseil
d’admin
istration la définition de sa politique salariale en faveur des salariés en contrat
à durée indéterminée et de lui apporter toute information utile en la matière.
....................
50
Recommandation n° 11
: la chambre recommande à l’association de procéder à un
remboursement des frais de mission sur justificatifs, selon les dispositions définies par
la Nouvelle-Calédonie.
........................................................................................................
51
Recommandation n° 12
: la chambre recommande à l’association de valoriser dans ses
comptes les participations en nature, notamment la mise à disposition de locaux par la
Nouvelle-Calédonie.
............................................................................................................
62
Recommandation n° 13
: la chambre recommande à l’association de compléter la
présentation des co
mptes annuels au conseil d’administration par un état de sa trésorerie
propre, nette de celle détenue pour le compte des provinces au titre des bourses
d’enseignement.
...................................................................................................................
68
Recommandation n° 14 : la chambre recommande de réfléchir à la nature, au
dimensionnement et au financement des missions de l’association, ainsi qu’au statut
juridique de la structure.
......................................................................................................
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RAPPELS D’OBLIGATION
JURIDIQUE
Rappel d’obligation juridique n° 1
: la chambre rappelle à l’association qu’en application
de l’article
L. 1321-1 du code du travail, le règlement intérieur fixe exclusivement les
mesures relatives à la santé, à la sécurité et à la discipline.
................................................
18
Rappel d’obligation juridique n° 2
: la chambre rappelle à l’association, afin de sécuriser
son fonctionnement et de prévenir tout risque juridique, qu’il lui appartient de respecter
les dispositions statutaires relatives à l’élection du président
et à la durée de son mandat.
.............................................................................................................................................
21
Rappel d’obligation juridique n° 3
: la chambre rappelle à l’association qu’en application
des dispositions portant statut des fonctionnaires, un agent de la fonction publique ne
peut être à la fois en position de détachement et en situation de mise à disposition. Cette
situation doit être régularisée sans délai.
.............................................................................
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INTRODUCTION
L’association «
Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris » a été créée par son
assemblée constitutive du 28 juin 1988.
Elle s’est substituée à la délégation de la Nouvelle
-Calédonie à Paris créée en 1951
sous la forme d’un service du territoire, sans personnalité morale et financière.
En 1990, les trois provinces ont adhéré à l’association aux côtés du territoire et, en
2005, à la faveur de l’adoption de nouveaux statuts, le gouvernement est entré au conseil
d’administration, en la personne de son président.
En 2008, l’association a emménagé dans ses nouveaux locaux de la rue de Ventadour,
dans le 1
er
arrondissement, à p
roximité de l’opéra
1
. Elle héberge le GIE « Nouvelle-Calédonie
Tourisme Point Sud
» et met à la disposition d’Aircalin un poste d’accueil du public.
L’association dispose également de locaux rue du général Bertrand, mis à disposition
par la Nouvelle-Calédonie, qui accueillent le service social.
Superficie des locaux de la maison de la Nouvelle-Calédonie
Superficie totale des locaux (rue de Ventadour et
rue du général Bertrand) - en m
2
1 040
Nombre d’agents
permanents
23
m
2
par agent
45,2
Source : CTC - MNC
La maison de la Nouvelle-
Calédonie a pour objet d’assurer la promotion économique,
sociale et culturelle du territoire et la représentation de ses institutions. Elle accompagne et
soutient les étudiants, les calédoniens en parcours de soins ou en difficulté, les artistes en
résidence, et apporte un soutien logistique aux délégations en mission.
La maison de la Nouvelle-Calédonie a accueilli, en 2017, plus de 5 000 visiteurs.
1
Source : La Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris
: un lieu d’ancrage dans l’Hexagone
; revue juridique,
politique et économique n° 14, pages 71 et suivantes.
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Nombre d’appels et de visiteurs de 2013 à 2017
2013
2014
2015
2016
2017
Nombre
d’appels
entrants
2 413
2 126
2 475
3 377
3 369
Nombre de
visiteurs
4 169
4 142
4 145
5 899
5 153
Source : MNC - accueil statistiques
La maison de la Nouvelle-
Calédonie dispose d’un budget de 441 MF CFP
2
financé par
le gouvernement et les trois provinces et d’un effectif de 23 salariés permanents.
L’association est
présidée par M. Roch WAMYTAN, président du congrès, qui a
succédé, en septembre 2019, à M. Philippe MICHEL, lui-même ayant succédé, en juillet 2015,
à M. Harold MARTIN, président du gouvernement. Elle est dirigée par M. Joël VIRATELLE,
inspecteur de l’éducation nationale,
depuis 2006.
Par note du 28 mai 2018, le président de la chambre a saisi le Ministère public à fin
d’avis sur le contrôle des comptes et de la gestion de l’association, conformément à l’article
R. 262-114 du code des juridictions financières.
Le Ministère public a émis un avis favorable, en date du même jour, sur la compétence
de la chambre pour la période du 1
er
janvier 2013 au 31 décembre 2017, sous réserve que les
comptes de l’exercice clos à cette dernière date soient approuvés par l’assemblée générale de
l’association avant la clôture de l’instruction
3
. Les comptes clos le 31 décembre 2017 ont été
approuvés par le conseil
d’administration du 15 décembre 2018.
La Chambre territoriale des comptes de Nouvelle-Calédonie a arrêté le 21 février 2019
les observations provisoires faisant suite au contrôle de la gestion de la maison de la Nouvelle-
Calédonie pour les exercices 2013 à 2017.
Le rapport d’observations provisoires a été notifié par lettres du 13 mai 2019 à
M.
Philippe MICHEL, président de l’association
4
, M. Harold MARTIN, ancien président
5
,
2
Budget prévisionnel 2018.
3
Avis n° 2018-001-NC.
4
AR du 14 mai 2019.
5
AR du 16 mai 2019.
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M. Philippe GERMAIN, président du gouvernement
6
, M. Paul NEAOUTYINE, président de
l’assemblée de la province Nord
7
, M. Néko HNEPEUNE, président de l’assemblée de la
province des Iles
8
et, par lettre du 20 mai 2019,
à Mme Sonia BACKES, présidente de
l’assemblée de la province Sud
9
.
Des extraits ont été transmis, le même jour, à M. Xavier MARTIN, directeur général
de la CAFAT
10
, M. Philippe GOMES, député
11
, M. Philippe DUNOYER, député
12
, le président
de l’assemblée de la province Nord
13
, M. Philippe GERMAIN
14
, M. Maurice PONGA, député
européen
15
, M. Hilarion VENDEGOU
16
, M. Philippe MICHEL
17
, M. Joël VIRATELLE,
directeur de l’association
18
, le président de la province des Iles
19
et M. Erick ROSER, vice-
recteur
20
. Un extrait a également été adressé à M. Thierry SANTA par courrier du
18 juin 2019
21
.
Un délai de réponse supplémentaire de 15 jours a été accordé par le président de la
chambre, à leur demande, à M. Philippe MICHEL, ancien prési
dent de l’association,
à
M. Philippe GOMES, député, et à M. Philippe DUNOYER, député,
soit jusqu’au 2 août 2019.
En application de l’article L. 262
-66 du code des juridictions financières, le directeur
de l’association
a été entendu, à sa demande, par la chambre le 3 septembre 2019.
Les réponses suivantes ont été enregistrées au greffe de la chambre :
6
AR du 14 mai 2019.
7
AR du 16 mai 2019.
8
AR du 16 mai 2019.
9
AR du 21 mai 2019.
10
AR du 14 mai 2019.
11
AR du 14 mai 2019.
12
AR du 14 mai 2019.
13
AR du 15 mai 2019.
14
AR du 14 mai 2019.
15
Remise contre émargement le 7 juin 2019.
16
AR du 16 mai 2019.
17
AR du 14 mai 2019.
18
AR du 20 mai 2019.
19
AR du 16 mai 2019.
20
AR du 14 mai 2019.
21
AR du 20 juin 2019.
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-
M. Paul NEAOUTYINE, par courrier du 5 juillet 2019, enregistré au greffe le même jour ;
-
la directrice générale adjointe de la CAFAT, par courrier du 10 juillet 2019, enregistré
au greffe le même jour ;
-
le directeur de l’assoc
iation, par courriers des 12, 31 juillet et 31 août 2019, enregistrés
au greffe les 22 juillet, 2 août et 3 septembre 2019 ;
-
le président de la province Nord, par courrier du 12 juillet 2019, enregistré au greffe le
15 juillet 2019 ;
-
M. Thierry SANTA, par courrier du 11 juillet 2019, enregistré au greffe le
22 juillet 2019 (en qualité de nouveau président du gouvernement) ;
-
M. Thierry SANTA, par courrier du 23 juillet 2019, enregistré au greffe le même jour
(en qualité de destinataire d’un extrait)
;
-
M. Philippe GOMES, par courrier du 2 août 2019, enregistré au greffe le même jour ;
-
M. Philippe DUNOYER, par courrier du 2 août 2019, enregistré au greffe le même jour ;
-
M. Harold MARTIN, par courrier, non daté, enregistré au greffe le 2 août 2019 ;
-
M. Philippe MICHEL, par courrier du 2 août 2019, enregistré au greffe le même jour.
Le contrôle porte sur la gouvernance
de l’association, l’exercice des missions, la mise
en place du contrôle interne, la politique salariale et la situation financière.
Remarque liminaire :
Dans les documents communiqués par l’association, certains montants sont
indiqués
en F CFP, d’autres en euros. Dans une logique de cohérence, l’ensemble des montants figurant
au présent rapport est mentionné en F CFP
22
.
22
Certaines conversions ont été réalisées à partir des montants en M€ ou en K€.
RAPPORT D’OBSERVATIO
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1
LA GOUVERNANCE
1.1
Les statuts
Selon l’article 1
er
des statuts, sous la dénomination « Maison de la Nouvelle-Calédonie
à Paris », la Nouvelle-Calédonie, la province Sud, la province des Iles Loyauté et la province
Nord forment une association régie par la loi du 1
er
juillet 1901 et le décret du 16 août 1901.
Le siège social de l’association est fixé au
siège du congrès de la Nouvelle-Calédonie
et la durée de l’association est illimitée.
Selon l’article 2 des statuts, la maison de la Nouvelle
-Calédonie « a pour objet :
-
la promotion de la Nouvelle-Calédonie en métropole et en Europe sur tous les plans et
notamment économique, social et culturel ;
-
la représentation des institutions de la Nouvelle-Calédonie dans leurs relations avec les
services des ministères métropolitains ;
-
des missions de service public en faveur des ressortissants calédoniens. Notamment la
MNC accompagne, soutient et encadre les étudiants ainsi que les malades calédoniens.
Elle apporte aide et assistance aux calédoniens en difficulté sur le territoire national.
Elle fournit un soutien logistique aux élus et fonctionnaires en mission ;
-
le rayonneme
nt artistique et culturel de l’archipel. Elle soutient les artistes en résidence,
organise diverses manifestations culturelles (soirées littéraires, concerts…)
;
Elle assure à cet effet la gestion et le fonctionnement des locaux de la Maison de la
Nouvelle-Calédonie sis à Paris ».
Les statuts ont connu une modification sur la période sous revue, lors du conseil
d’administration du 6 octobre 2015, visant à élargir le conseil d’administration aux
« Parlementaires néo-calédoniens représentant la Nouvelle-Calédonie au Parlement français, et
le cas échéant, au Parlement européen », siégeant avec voix consultative.
Selon l’article 9 des statuts, les ressources de l’association se composent «
des
subventions de collectivités, des établissements publics ou des institutions publiques ou
privées
(…)
».
Le financement de l’association est assuré par la Nouvelle
-Calédonie et les provinces
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selon la clef de répartition suivante, fixée lors du conseil d’admini
stration du 4 janvier 2007 :
60% Nouvelle-Calédonie, 20% province Sud, 12,8% province Nord, 7,2% province des Iles.
La contribution des provinces est fixée par référence aux modalités de répartition de
la dotation de fonctionnement de la Nouvelle-Calédonie entre ces dernières
23
.
La chambre note que l’assiette de calcul n’est pas précisée (budget prévisionnel,
compte de résultat, ajustements éventuels
…
). Elle
constate, d’une manière générale,
que ces
modalités de financement
n’ont pas fait l’objet d’une délibération formelle.
Recommandation n° 1 : la chambre recommand
e à l’association de formaliser
de façon
précise les modalités de contribution de la Nouvelle-Calédonie et des provinces à son
financement.
1.2
Le règlement intérieur
Se
lon l’article 17 des statuts, un règlement intérieur peut être élaboré par le conseil
d’administration. Il a pour but de traiter des points non prévus par les statuts, notamment ceux
qui ont trait au fonctionnement pratique des activités de l’association.
La maison de la Nouvelle-Calédonie a adopté son règlement intérieur en 2009.
Selon son article premier, « - O
bjet et champ d’application, 1.1
: Conformément à la
loi (article L 1321-1 du code du travail), ce règlement fixe les règles de discipline intérieure en
rappelant les garanties dont leur application est entourée et précise certaines dispositions
d’hygiène et de sécurité
».
23
Article 181 I. de la loi organique n° 99-209 du 19 mars 1999.
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Son article 8, modifié par délibération du 8 décembre 2017, fixe, au titre des
dispositions relatives aux véhicules, aux parkings et aux missions, les modalités du soutien
logistique aux élus et aux fonctionnaires en mission.
Selon les dispositions de l’a
rticle L. 1321-1 du code du travail, « le règlement intérieur
est un document écrit par lequel l'employeur fixe exclusivement :
1° Les mesures d'application de la réglementation en matière de santé et de sécurité dans
l'entreprise ou l'établissement, notamment les instructions prévues à l'article L. 4122-1 ;
2° Les conditions dans lesquelles les salariés peuvent être appelés à participer, à la demande de
l'employeur, au rétablissement de conditions de travail protectrices de la santé et de la sécurité
des salariés, dès lors qu'elles apparaîtraient compromises ;
3° Les règles générales et permanentes relatives à la discipline, notamment la nature et l'échelle
des sanctions que peut prendre l'employeur ».
La chambre relève que le règlement intérieur de la maison de la Nouvelle-Calédonie
contient à la fois des dispositions relatives à
la discipline, à l’hygiène et à la sécurité,
conformément au code du travail, et des dispositions relatives aux modalités d’exercice des
missions. Elle rappelle à l’association qu’il lui appartient de réserver ce document aux
dispositions prévues par le code précité, les autres dispositions devant figurer dans un document
spécifique faisant l’objet de développements ci
-après conclus par la recommandation n° 8.
R
appel d’obligation juridique n° 1
: la chambre rappelle à l’association qu’en
application de
l’article L. 1321
-1 du code du travail, le règlement intérieur fixe
exclusivement les mesures relatives à la santé, à la sécurité et à la discipline.
En réponse à la contradiction, le président du gouvernement indique que « la
modification du règlement in
térieur de l’association sera envisagée pour respecter les
dispositions réglementaires en vigueur ».
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1.3
Le conseil d’administration
1.3.1
Une administration qui doit être sécurisée
C
onformément à l’article 10 de ses statuts, l’association est administrée par un con
seil
d’administration composé «
1)
Des membres fondateurs
siégeant avec voix délibérative et
désignés comme suit :
-
Deux représentants de la Nouvelle-Calédonie : le Président du congrès et le Président
du gouvernement
-
Un représentant de la Province Sud : le
Président de l’assemblée de la Province
-
Un représentant de la Province des Iles Loyauté :
le Président de l’assemblée de la
Province
-
Un représentant de la Province Nord : le Président
de l’assemblée de la Province
.
2)
Des Membres de droit
siégeant avec voix consultative : Les parlementaires néo-calédoniens
représentant la Nouvelle-Calédonie au Parlement français, et le cas échéant, élus au Parlement
européen ».
Le conseil d’administration se réunit une fois au moins par an. Il est investi des
pouvoirs les plus étendus, dans la limite de l’objet de l’association.
Le président du conseil d’administration représente l’association dans tous les actes de
la vie civile et est investi de tous pouvoirs à cet effet.
Le directeur est chargé, sous le contrôle du président, de la gestion administrative et
financière courante. Il a reçu délégation de signature du président pour tous les actes de gestion
courante de l’association afin de suppléer ce dernier en cas d’absence ou d’empêchement
24
.
Le bureau est composé de M. Roch WAMYTAN, président, de M. Jacques LALIE,
trésorier, et de Mme Sonia BACKES, secrétaire. Celui-
ci ne s’est pas réuni pendant la période
sous revue, ce qui pose la question de son utilité.
L’association ne comprend pas d’autres membres que ceux mentionnés ci
-dessus et
l’assemblée générale a été supprimée des statuts.
24
Délibération du 6 octobre 2015 relative au renouvellement de la délégation de signature du directeur de la MNC.
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L’association a précisé, dans le cadre de l’instruction, qu’il n’y avait pas eu de conseil
d’
administration en 2014, « le président de la MNC perd la présidence du gouvernement de la
NC mais ne démissionne pas du CA de la MNC ».
Le président du gouvernement siégeant au conseil d’administration de l’association ès
qualités, la perte de ce mandat entraine
ipso facto
la perte de celui d’administrateur
25
.
Il en résulte que le fonctionnement de l’association a été dépourvu de légitimité
pendant plus d’un an, soit de juin 2014, date d’élection du nouveau président du gouvernement,
à juillet 2015, date d’élection du nouveau président de l’association, et que l’ensemble de ses
actes étaient susceptibles d’être annulés pour irrégularité.
Le projet de budget 2015 de l’association n’a pas été présenté à l’approbation du
conseil d’administration.
Selon l’article 10 des statuts, le conseil d’administration élit parm
i ses membres, à la
majorité et au scrutin secret, son président pour une durée de deux ans. Ce dernier est
notamment chargé de la direction des travaux et des réunions du conseil d’administration et du
bon fonctionnement de l’association.
Lors de la réun
ion du conseil d’administration du 6 juillet 2015, M. MICHEL,
représentant la province Sud, a été élu président de l’association pour deux ans. Le secrétaire et
le trésorier ont également été élus.
Cette mandature s’achevait en juillet 2017.
Les membres du bureau sortant ont été reconduits et le président sortant a été réélu lors
de la réunion du conseil d’administration du 8 décembre 2017, soit cinq mois après la fin de la
mandature.
La chambre observe, au vu de ces éléments, que sur la période de juillet à décembre
2017, l’association ne disposait pas d’un président et d’un bureau régulièrement investis pour
la direction de ses travaux et son bon fonctionnement. Elle souligne les risques juridiques liés
à cette situation et à la caducité des délégations de pouvoirs consenties au directeur.
La chambre constate que la vie sociale de cette association est réduite au minimum.
25
L'association étant un contrat, les statuts peuvent librement prévoir les conditions d'acquisition de la qualité de
membre. Dès lors, la perte de l'une des conditions statutairement requises pour avoir la qualité de membre entraîne
automatiquement la perte de cette qualité de membre de l'association.
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Rappel d
’obligation juridique n° 2
:
la chambre rappelle à l’association, afin de
sécuriser son fonctionnement et de prévenir tout risque
juridique, qu’il lui appartient
de
respecter les dispositions statutaires relatives à l’élection du président et à la durée
de son mandat.
1.3.2
Une périodicité des réunions insuffisante
Le conseil d’administration s’est réuni à deux reprises en 2013 et en 2
015 et une seule
fois en 2016, en 2017 et en 2018. Il ne s’est pas réuni en 2014.
Réunions du conseil d’administration de 2013 à 2018
2013
2014
2015
2016
2017
2018
Nombre de
réunions
2
0
2
1
1
1
Membres
présents ou
représentés
26
4/4
5/5
5/5
5/5
Source : MNC
Compte tenu
du nombre réduit de réunions du conseil d’administration, l’approbation
des comptes
est intervenue tardivement. Les comptes 2013 et 2014 ont été approuvés le
6 octobre 2015, les comptes 2015 le 14 octobre 2016 et les comptes 2016 le 8 décembre 2017.
Cette approbation tardive des comptes ne permet pas une information satisfaisante du conseil
d’administration et des tiers.
Dans le cadre des actions visant à réduire les risques, l’association prévoit de réunir
deux conseils
d’administration par an pour renforcer le suivi par le président et les
administrateurs des créances des collectivités.
26
Avec voix délibérative.
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La gouvernance effective de l’association et la bonne information des administrateurs
imposent la tenue d’au moins deux réunions par an du conseil d’administration
La mise en œuvre et le suivi des objectifs de rationalisation des dépenses et de contrôle
de gestion fixés par le président de l’association en soulignent l’intérêt, ce qui conduit la
chambre à formuler une recommandation en ce sens.
Recommandation n° 2
: la chambre recommande à l’association, afin de conforter sa
gouvernance et d’assurer la bonne information des administrateurs, de réunir son conseil
d’administration au moins deux fois par an et d’inscrire cette disposition
dans ses statuts.
En réponse à la contradiction, le président du gouvernement indique qu’«
il sera (…)
demandé la révision du statut de l’association pour assurer un minimum de réunions
obligatoires du conseil d’administration
».
RAPPORT D’OBSERVATIO
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CONCLUSION INTERMEDIAIRE
Conformément à l’article 10 de ses statuts, l’association est administrée par un conseil
d’administration composé des membres fondateurs, le président du congrès, le président du
gouvernement et les présidents des provinces. Les parlementaires néo-calédoniens sont
membres de droit avec voix consultative. Le conseil d’administration, qui se réunit au moins
une fois par an, est investi des pouvoirs les plus étendus, dans la limite de l’objet de
l’association.
L’association ne comprend pas d’autres membres que ceux mentionnés ci
-dessus et
l’assemblée générale a été supprimée des statuts.
La vie sociale de la maison de la Nouvelle-
Calédonie s’est résumée, sur la période
examinée, à six réunions du conseil d’administration. Elle a,
par ailleurs, été marquée, en 2014
et en 2015, par une vacance de la gouvernance, fragilisant le fonctionnement de l’association
et la validité juridique de ses actes. Le projet de budget 2015 n’a pas été présenté à
l’approbation du conseil d’administrati
on.
La chambre souligne que la gouvernance effective de l’association et la bonne
information des administrateurs imposent la tenue d’au moins deux réunions par an du conseil
d’administration.
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2
RATIONALISER L’EXERC
ICE DES MISSIONS
2.1
Les missions
Comme
évoqué précédemment, les missions de l’association sont définies par l’article
2 de ses statuts.
La Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris se définit comme « la représentation
officielle de la collectivité calédonienne à Paris et des trois provinces qui la composent. Elle
porte des missions de service public telles que
l’accueil des élus, délégations
et acteurs publics
en mission,
l’accompagnement des étudiants calédoniens en fo
rmation initiale en métropole,
l’accompagnement des malades calédoniens et l’a
ide aux compatriotes en difficulté sociale, et
le rayonnement culturel de la Nouvelle-
Calédonie sous l’angle de sa diversité
».
L’association décrit le contexte et l’évolution de ses
activités comme suit
27
:
-
représentation institutionnelle de la Nouvelle-
Calédonie à Paris au cœur des priorités en
cette année 2018, «
fin du processus de l’A
ccord de Nouméa »,
-
renforcement
de
la
communication
externe
autour des
grands
rendez-vous
institutionnels 2018,
-
diminution
des
manifestations
culturelles
au
bénéfice
des
rencontres
plus
institutionnelles attendues en 2018,
-
ration
alisation de l’accueil et du transport des délégations et personnalités à moindre
coût,
-
r
enforcement de l’accompagnement des étudiant
s, notamment des boursiers des
provinces, toujours plus nombreux, dans un partenariat plus équilibré,
-
r
enforcement de l’accompagnement des parcours de soin
s des malades en augmentant
les visites dans l’hexagone dans le cadre d’un partenariat
avec la CAFAT redéfini,
-
r
enforcement de l’action du service fina
ncier pour rationaliser les dépenses,
-
m
ettre l’accent sur la traçabilité, les activités et
les outils de gestion.
27
Rapport de synthèse 2018 sur l’état du dispositif de contrôle inter
ne.
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Nombre de soirées culturelles de 2013 à 2017
2013
2014
2015
2016
2017
Nombre
9
5
12
6
4
Coût (en MF
CFP)
1,76
1,21
4,53
1,43
1,27
Source : CTC - MNC
Le projet de service 2006 portant redéfinition des missions de la maison de la
Nouvelle-
Calédonie prévoyait la création d’une cellule «
suivi des missions et relations avec
les institutions
» chargée d’assurer sur place la préparation e
t le suivi des dossiers auprès des
ministères et autres instances métropolitaines, voire européennes. Il était indiqué qu
’
« un travail
de suivi des dossiers pourrait être ainsi relayé à Paris dans les domaines relevant des
compétences de la Nouvelle-Calédonie et des Provinces ».
Selon ce même projet de service, « une mission du développement économique
travaillant en étroite collaboration avec les services de la Nouvelle-Calédonie et des provinces
semble nécessaire pour encourager et démarche
r les investisseurs potentiels (…). Une
démarche volontariste doit être initiée dans ce domaine afin de promouvoir les investissements
en Nouvelle-Calédonie ».
Si l’association est amenée, ponctuellement, à suivre certains dossiers avec les
instances nati
onales, telle la question de la sécurité sociale des étudiants, elle n’assure pas d’une
manière habituelle le relais des dossiers locaux à Paris.
Le directeur de l’association a précisé, par ailleurs, que l’association n’intervenait pas
dans le domaine économique.
En raison des contraintes budgétaires, la maison de la Nouvelle-Calédonie a renoncé,
en 2018, à sa participation au salon de l’agriculture.
2.2
Les projets de service
Le projet de service 2016-
2018 a été adopté par le conseil d’administration lors d
e sa
réunion du 14 octobre 2016. Le précédent projet de service portait sur la période 2012-2014.
Il comporte cinq objectifs stratégiques déclinés en actions :
-
maintenir des relations étroites avec les institutions de la Nouvelle-Calédonie,
-
maintenir un mode de pilotage étroit dans les services de la MNC,
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-
maintenir des relations de confiance avec les délégués du personnel,
-
v
aloriser l’image de la Nouvelle
-Calédonie dans les instances extérieures et auprès des
partenaires institutionnels,
-
p
ermettre l’adoption et l’exécution maîtrisée du budget annuel dans un contexte de crise
.
Il est prévu, au titre de ce dernier objectif, de renforcer l’efficience du
service
administratif et financier en matière de maîtrise du budget et de poursuivre la diminution du
budget engagée en 2016.
Un rapport sur les évolutions possibles de la maison de la Nouvelle Calédonie après
2018 doit être préparé.
Des objectifs stratégiques sont également définis par service. Pour le service
administratif et financier, ces objectifs sont les suivants :
-
préparer un budget prévisionnel intégrant les restrictions budgétaires calédoniennes,
-
g
érer les ressources financières de la MNC à partir de l’exécution du budget annuel de
fonctionnement,
-
établir les bilans comptables et financiers et les faire valider par le commissaire aux
comptes,
-
assister le service étudiant dans le virement des bourses pour le compte des provinces,
-
assurer la gestion des ressources humaines de la MNC « qui compte actuellement
28 agents »,
-
assurer la gestion du budget IPKD (inventaire du patrimoine kanak dispersé) confiée
par le gouvernement.
Pour le service logistique, dix objectifs sont fixés :
-
organiser la mise en œuvre des moyens logistiques de la MNC (flux divers
; espaces ;
transports…) et veiller à leur fiabilité,
-
développer et faire vivre les partenariats logistiques de la MNC,
-
mettre en œuvre un accueil de qualité et faciliter les séjours des élus et des délégations
de Nouvelle-Calédonie,
-
contribuer à la mise en œuvre d’un accueil de qualité des divers publics, ai
nsi que des
personnalités et délégations extérieures,
-
réduire les coûts de gestion de l’hébergement et des transports,
-
assurer la gestion courrier et la gestion des stocks de la MNC,
-
assurer la sécurité, la maintenance et l’optimisation des espaces,
-
assurer la mise en œuvre et le suivi des acquisitions et travaux de la MNC,
-
assurer l’organisation des évènements dans et hors les murs,
-
réduire les coûts de maintenance et d’organisation.
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D’une manière générale, la poursuite de la rationalisation des coût
s et de la
construction des outils de pilotage figure parmi les priorités et les perspectives des services pour
2018.
Selon les précisions apportées en cours d’instruction, le projet de service 2016
-2018
doit être prolongé d’une année afin de préparer le n
ouveau projet.
Le projet de service 2012-
2014 n’a pas fait l’objet d’une évaluation formalisée soumise
au conseil d’administration. La préparation du nouveau projet pourrait utilement s’appuyer sur
une évaluation du projet en cours.
Recommandation n° 3 :
la chambre recommande à l’association que le nouveau projet de
service soit précédé d’une évaluation du précédent projet et fasse l’objet d’une
présentation
régulière de son avancement au conseil d’administration.
L’ancien rep
résentant légal indique, en réponse à la contradiction, que le projet de
service fait l’objet d’
une évaluation interne
et qu’il n’appartient pas au conseil d’administration,
mais au président, de l’évaluer dans le détail.
La chambre souligne
qu’une présentation régulière de l’avancem
ent du projet de
service au conseil d’administration, sans qu’il s’agisse d’une obligation, participe d’une bonne
gouvernance.
2.3
Les frais de transport des élus
Conformément à l’article 2 de ses statuts, l’association «
fournit un soutien logistique
aux élus et fonctionnaires en mission ».
Les dispositions relatives aux véhicules et aux missions sont fixées à l’article 8.1 du
règlement intérieur :
-
les élus et personnalités en mission, notamment les membres du gouvernement
de la Nouvelle-Calédonie, les secrétaires généraux du gouvernement et des provinces, les
membres du congrès de la Nouvelle-Calédonie et des provinces, le président et les membres du
sénat coutumier, le président du conseil économique, social et environnemental (CESE), les
deux représentants
du CESE national, bénéficient, s’ils en font la demande, des transferts à
l’a
éroport de Paris ;
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-
les présidents du gouvernement, du congrès, des assemblées de province et les
parlementaires bénéficient, s’ils en font la demande, d’un véhicule avec chauffe
ur durant toute
la durée de leur mission ;
-
la MNC peut, en fonction des moyens mobilisables, prêter assistance aux
personnalités en mission visées ci-dessus, en assurant leur transport pour leurs rendez-vous
professionnels à Paris, sur la base d’un planning écrit transmis au préalable, à l’exclusion des
week-end et jours fériés.
Ces dispositions ont été aménagées, sur la période récente
28
, afin de restreindre le
champ des bénéficiaires et de réduire les coûts.
La mention « en mission » a été ajoutée
afin de s’assurer du caractère strictement
professionnel des déplacements des intéressés, plusieurs personnalités ont été retirées de la liste
des bénéficiaires et le recours aux véhicules avec chauffeur de type UBER a été autorisé. Par
ailleurs, les modal
ités de transport à l’occasion du comité des signataires ont été redéfinies avec
la recherche de mutualisation des véhicules et l’exclusion de prise en charge les week
-ends.
Les frais de véhicules, tels qu’ils ressortent des bilans financiers ou des compt
es, sont
en diminution sur la période examinée.
Les rubriques ci-dessous ne prennent pas en compte le coût salarial du chauffeur de la
maison de la Nouvelle-Calédonie, soit un montant de 10,7 MF CFP
29
. Selon les éléments
communiqués par l’association, l’acc
ueil des personnalités avec le coût du chauffeur a
représenté, en 2017, un montant total de 25,8 MF CFP.
28
Conseils d’administration des 6 octobre 2015, 14 octobre 2016 et 8 décembre 2017.
29
Valeur 2017.
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Les données mentionnées au tableau ci-après correspondent à trois rubriques distinctes
suivies par l’association et ne doivent pas être additionnées.
Evolution des frais de véhicules de 2013 à 2017 (en KF CFP)
2013
2014
2015
2016
2017
Evolution 2017/2013
Frais de véhicules
(« bilans financiers »)
4 879
2 532
2 634
2 233
2 183
-55,2%
Accueil missionnaires
Nouvelle-
Calédonie(« bilans
financiers »)
20 215
31 342
25 902
19 920
15 075
-25,4%
Locations de véhicules
chauffeurs ou UBER
(« économies
significatives »)
25 614
20 593
16 203
11 913
-53,4% (2017/2014)
Source : CTC - MNC
Le nombre d’élus et de personnal
ités véhiculés connait une évolution similaire. En
2017, 166 élus et personnalités ont été transportés contre 641 en 2014 et 370 en 2016.
Nombre d’élus et de personnalités véhiculés de 2014 à 2017
2014
2015
2016
2017
Evolution 2017/2014
Elus et collaborateurs
337
302
294
90
-73,2%
Autres personnalités
304
55
76
76
-75%
Total
641
357
370
166
-74,1%
Source : CTC - MNC
La maison de la Nouvelle-Calédonie dispose de six véhicules en location-vente, dont
quatre affectés à ses propres besoins et deux dédiés au transport des élus. Selon les éléments
apportés par l’assoc
iation, le coût total de la location-vente des véhicules est de 4,25 MF CFP
en 2017 contre 6,14 MF CFP en 2014, soit une diminution de 30%.
Les efforts de rationalisation et de maîtrise de ces dépenses doivent cependant être
poursuivis.
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Selon les précisions apportées par l’association, le salarié affecté au transport des
personnalités n’exerce pas cette activité à temps complet, alors même que son statut n’autorise
pas d’évolution de ses missions.
Recommandation n° 4 : la
chambre recommande à l’association d
e réexaminer les
modalités de prise en charge des frais de transport des élus et des personnalités au vu des
mo
dalités d’indemnisation en vigueur
pour les différentes catégories d’élus, provinciaux,
calédoniens ou nationaux.
2.4
L’accompagnement des parcours de soins
La maison de la Nouvelle-Calédonie « accompagne, soutient et encadre les malades
calédoniens » en parcours de soins. Elle participe à la prise en charge des malades évacués
sanitaires en métropole dans le cadre
d’un partenariat avec la CAFAT.
En 2017, 241 calédoniens évacués sanitaires vers la métropole ont été pris en charge
par la maison de la Nouvelle-Calédonie, soit un nombre sensiblement inférieur à celui des
années précédentes. Ce nombre a cependant augmenté sur les dix dernières années. Ainsi, en
2008, 168 calédoniens avaient été pris en charge.
Calédoniens évacués sanitaires vers la métropole de 2013 à 2017
2013
2014
2015
2016
2017
277
379
334
339
241
Evolution
n/n-1
5,7%
36,8%
-11,8%
1,4%
-28,9%
Source : CTC/MNC -
rapport d’activité 2017
Les objectifs en matière d’accueil des évacués sanitaires (EVASAN) consistent à
recueillir les informations de nature médico-sociale en vue de leur accueil, à mettre en place les
meilleures conditions d’insta
llation et de vie au quotidien, à organiser en partenariat la
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logistique et l’hébergement d
es intéressés et à garantir la confidentialité des données les
concernant
30
.
La délibération n° 214/CP du 15 octobre 1997 relative au contrôle médical des régimes
d’assurance maladie des travailleurs salariés et de l’aide médicale définit le régime des
évacuations sanitaires en dehors du territoire de Nouvelle-Calédonie
31
. Les évacuations
sanitaires font partie de l’organisation sanitaire de la Nouvelle
-Calédonie dont elles constituent
le niveau extraterritorial.
Le protocole d’accord du 9 janvier 2007 définit les conditions d’intervention de la
maison de la Nouvelle-Calédonie envers les malades ressortissants de la CAFAT évacués
sanitaires vers la métropole et leurs accompagnateurs familiaux reconnus par la caisse, et fixe
la participation financière de la CAFAT à la réalisation de ces interventions.
La maison de la Nouvelle-
Calédonie s’engage notamment à effectuer les réservations
pour l’hébergement des patients, à organiser la prise en charge à l’aéroport de Paris et le
transport au lieu d’hébergement ou d’hospitalisation, à organiser les déplacements pour motif
médical et à aider les malades dans leurs démarches d’ordre administratif, social ou
d’hébergement.
La CAFA
T s’engage, en contrepartie, à verser une indemnitaire forfaitaire de
20 000 F CFP par malade évacué.
La maison de la Nouvelle-Calédonie considère que la participation de la CAFAT ne
correspond plus au coût réel de la prestation, qui constitue, selon elle, 80% des actions du
service social.
En 2017, le coût total du service social est évalué à 48 098 189 F CFP, pour une
participation de la CAFAT de 5 600 000 F CFP, soit 11,64%. Cette proportion est quasi
constante sur les trois derniers exercices.
Sur ces bases, le différentiel à la charge de la maison de la Nouvelle-Calédonie entre
le coût réel de la prestation et la participation actuelle de la caisse serait de 32,8 MF CFP.
30
Fiche de procédure relative à l’accueil des EVASAN.
31
Articles 21 et suivants.
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Evaluation du coût du service social de 2015 à 2017 (en MF CFP)
2015
2016
2017
Frais de personnel
29,4
35,3
33,4
Quote-part téléphonie
1,8
1,5
1,4
Frais de location de matériel
1,6
1,1
0,7
Frais de locaux
4,8
5,7
5,1
Frais de véhicules
1,6
1,2
2,6
Aides sociales
8,2
4,3
4,6
Coût total du service social
47,6
49,3
48
Participation CAFAT
5,6
5,7
5,6
Ratio participation CAFAT/coût total du service
social
11,74%
11,62%
11,64%
Source : CTC - MNC
Par courrier du 6 juin 2017, la Nouvelle-Calédonie et les trois provinces ont demandé
à la CAFAT que sa contribution soit fixée à 50% du budget moyen du service social, calculé
sur les trois dernières années.
Cette demande rejoint celle d’une réflexion, «
trop longtemps différée »
32
, visant au
regroupement géographique des évacués sanitaires et devant faciliter l’accompagnement des
parcours de soins et en réduire le coût.
Cette question a été évoquée dans les mêmes termes au conseil d’administration du
8 décembre
2017, en soulignant le caractère obsolète de la convention et l’absence de réponse
de la CAFAT aux demandes de l’assoc
iation.
Une démarche a également été effectuée auprès du président du gouvernement visant
à procéder aux modifications réglementaires nécessaires.
L
e projet de regroupement des malades calédoniens, afin de renforcer l’efficacité de
l’accueil et de l’acco
mpagnement, figurait parmi les objectifs du projet de service 2006.
32
Procès-
verbal du conseil d’administration du 8 décembre 2017 (11°).
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La
chambre ne peut, au vu de ce qui précède, qu’inviter la
maison de la Nouvelle-
Calédonie à finaliser la renégociation de la convention avec la CAFAT.
Recommandation n° 5 : la chambre
recommande à l’association de finaliser la
renégociation avec la CAFAT de la convention relative aux conditions de prise en charge
des évacués sanitaires et de déterminer le niveau de sa participation financière
complémentaire pour cette mission.
La CAF
AT indique, dans sa réponse, que l’accompagnement social des patients
évacués à l’extérieur du territoire ne relève pas des missions de la CAFAT, telles que définies
par la délibération modifiée n° 214/CP du 15 octobre 1997 relative au contrôle médical des
régimes d’assurance maladie des travailleurs salariés et de l’aide médicale. Elle précise
,
cependant,
qu’une proposition de revalorisation de l’indemnité forfaitaire versée par la CAFAT
de 11,5%, correspondant à l’évolution de l’indice des prix à la conso
mmation métropolitain
pour la période de 2007 à 2017, formalisée par courrier du 16 août 2018, a été refusée par le
président de l’association.
2.5
La gestion des étudiants boursiers
2.5.1
La teneur du dispositif
Selon la convention de partenariat pour les périodes universitaires 2016/2017 et
2017/2018
33
, la province Sud « délègue » à la maison de la Nouvelle-Calédonie la gestion de
ses étudiants boursiers et aidés inscrits dans un cursus de formation en métropole.
Le versement des aides aux bénéficiaires est réalisé par la maison de la Nouvelle-
Calédonie, en tenant compte des montants bruts et selon les modalités et la périodicité définies
à l’annexe financière. La province
« donne mandat » à la maison de la Nouvelle-Calédonie pour
toutes les opérations énumérées à
l’annexe administrative jointe à la convention.
33
Convention n° C.530-16 du 9 août 2016.
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La maison de la Nouvelle-
Calédonie assure l’accueil groupé des étudiant
s identifiés
par la province selon les modalités validées par celle-
ci et définies dans l’annexe administrative.
La province Sud peut solliciter la maison de la Nouvelle-Calédonie, de manière ponctuelle,
pour attribuer une aide exceptionnelle en faveur d’un étudiant.
Les bourses et les aides visées au dispositif sont les suivantes
: bourses d’études
supérieures et d’accès aux grandes écoles, aides annuelles, prime unique d’installation, billets
de rapatriement et de retour en Nouvelle-
Calédonie en fin d’études, frais d’inscription dans
l’établissement, accueils groupés et aides exceptionnelles.
Selon l’article 5 de la convention, le mandant
met à la disposition de la maison de la
Nouvelle-Calédonie les crédits nécessaires correspondant aux montants des bourses et aides
telles que prévues par la réglementation et détaillées dans l’annexe administrative sous forme
de provisions. Un premier vers
ement est effectué au mois d’août, qui couvre la période
universitaire d’octobre à mars, et un second au mois de janvier, qui couvre la période d’avril à
septembre. La province Sud établit un solde des provisions en fin d’année universitaire.
Les frais de gestion par étudiant sont fixés à 53 700 F CFP pour un nouveau boursier
et à 47 733 F CFP pour un étudiant boursier en renouvellement.
Les accueils groupés
font l’objet d’une prise en charge par la province Sud sur la base
d’un forfait de 27
446 F CFP par étudiant
34
.
La convention de partenariat pour les périodes universitaires 2018/2019 et 2019/2020
prévoit que le versement des aides aux bénéficiaires est réalisé par la maison de la Nouvelle-
Calédonie sur ordre de la province Sud.
Les conventions avec la province Nord et la province des Iles participent de la même
logique, sous réserve des spécificités qui leur sont propres.
La convention de partenariat du 21 février 2014 a pour objet de définir les conditions
dans lesquelles la maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris assure pour le compte de la province
Nord, les prestations logistiques, administratives
et financières liées à la mise en œuvre du
dispositif boursier provincial hors de la Nouvelle-Calédonie.
La convention de mandat du 19 janvier 2017 a pour objet de confier au mandataire, la
maison de la Nouvelle-
Calédonie, la gestion des étudiants bénéficiaires d’une bourse de la
34
Ce forfait comprend les prestations suivantes : transfert Roissy/hébergement, trois nuitées à Paris avec petits
déjeuners, ateliers à la maison de la Nouvelle-Calédonie, quatre tickets de métro, un billet de train vers la ville
d’études et une carte SNCF.
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province des Iles.
2.5.2
Le suivi des étudiants
La maison de la Nouvelle-Calédonie a suivi, en 2017-2018, 710 étudiants boursiers
contre 610 en 2014-2015, soit une augmentation de 16%.
Les étudiants boursiers de la province Sud représentent, sur l’année universitaire 2017
-
2018, 57% du total des étudiants boursiers.
Les étudiants boursiers de la province Nord sont en diminution sensible sur la période
examinée, soit 109 en 2017-2018 contre 139 en 2014-2015.
Effectif des étudiants boursiers suivis par la maison de la Nouvelle-Calédonie
2014-2015
2015-2016
2016-2017
35
2017-2018
Evolution
2017-
2018/2014-
2015
Province Sud
318
300
246
407
27,9%
Province
Nord
139
155
131
109
-21,5%
Province des
Iles
153
198
184
194
26,7%
Total
610
653
561
710
16,3%
Source : CTC/MNC -
rapport d’activité 2017
Les abandons d’
études concernent
, selon les données de l’association, une proportion
relativement limitée
d’étudiants, soit 1,8% pour l’année universitaire
2016-2017 et 2,2% pour
l’année universitaire
2017-2018
36
.
35
Le bilan 2007-
2017 fait état, au titre de 2016, d’un total de 644 étudiants boursiers.
36
Les données relatives au nombre total d’étudiants ne correspondent pas avec celles du rapport d’activité 2017.
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Evolution du nombre d’abandons d’études
2016-2017
2017-2018
Nombre total
d’étudiants
Nombre
d’abandons
%
d’abandons
Nombre total
d’étudiants
Nombre
d’abandons
%
d’abandons
Province
Sud
304
4
1,3%
301
7
2,3%
Province
Nord
139
5
3,5%
105
5
4,7%
Province
des Iles
153
2
1,3%
126
0
0
Total
596
11
1,8%
532
12
2,2%
Source : CTC/MNC - bilans des accueils des étudiants
Selon le projet de service 2006, « la constitution de tableaux de bord, en particulier
d’une banque de données sur les étudiants calédoniens en métropole, est absolument
indispensable
(…).
Le
recoupement
d’informations
délivrées
par
une
pluralité
d’administrations paraît incontournable (…). Cette exigence devra constituer la priorité de ce
service (…)
».
Le projet de service 2016-2018 du service étudiant formation jeunesse prévoit, au titre
de son objectif stratégique n° 2 (« répondre au mieux aux attentes des institutions calédoniennes
dans le domaine du recensement des étudiants et des sportifs calédoniens en métropole »
)
, la
création et le développement du premier observatoire des étudiants néo-calédoniens, avec pour
perspective
le suivi des cohortes jusqu’au
retour en Nouvelle-Calédonie.
La chambre ne peut qu’encourager la réalisation de cet objectif, en lien avec les
partenaires concernés, de nature à contribuer à une meilleure connaissance des compétences
disponibles et à l’ajustement de l’offre de formatio
n aux besoins de qualification des entreprises
calédoniennes.
2.5.3
Des flux financiers non valorisés
Les bourses aux étudiants font l’objet de provisions versées par les provinces à
l’association sur des comptes bancaires dédiés et sont retracées dans la
comptabilité de cette
dernière dans des comptes de bilan de classe 4 (comptes de tiers). En raison du décalage avec
l’année universitaire, ces comptes ne sont pas soldés au terme de l’exercice comptable.
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Les opérations correspondantes en recettes et en dép
enses font l’objet, pour chacune
des provinces, de comptes de clôture au terme de l’année universitaire.
Les flux financiers liés à la gestion des aides aux étudiants ont représenté, en 2017, un
montant total de 443 MF CFP, soit l’équivalent de 78 % des ch
arges de fonctionnement de
l’association.
Flux financiers liés à la gestion des aides aux étudiants
En F CFP
2017
Province Sud
193 743 230
Province Nord
122 841 044
Province des Iles
126 532 490
Total
443 116 764
Source : CTC - MNC
Le volume de ces flux justifie que les opérations correspondantes soient valorisées
dans le cadre de la présentation des comptes annuels au conseil d’administration.
En 2017, les frais de gestion des étudiants boursiers versés par les provinces ont
représenté 42% du coût total du service étudiant et formation.
Subventions pour la gestion des étudiants boursiers de 2013 à 2017 (en MF CFP)
2013
2014
2015
2016
2017
Province Sud
9,2
10,7
14,8
14,9
21,8
Province Nord
8,1
8,4
8,2
7
6,4
Province des
Iles
3
9
9
9,1
8,5
Total
20,4
28,1
32
31,2
36,7
Source : CTC/MNC - comptes annuels
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Recommandation n° 6 : à structure constante,
la chambre recommande à l’association de
faire ressortir dans la présentation des comptes annuels au conseil d’administration, les
mouvements enregistrés pour l’année considérée au titre des bourses d’enseignement.
Toutefois, la chambre s’interroge sur l’intérêt de faire
transiter par une structure
associative des flux financiers qui pourraient être gérés directement entre les provinces et les
bénéficiaires des bourses.
2.6
Les aides financières
2.6.1
La procédure et les critères d’attribution
Par délibération du 16 septembre 2009
37
, le conseil d’administration a donné
compétence à une commission ad hoc pour la répartition de subventions.
La maison de la Nouvelle-Calédonie est habilitée à répartir des subventions à des
personnes physiques ou morales dans les domaines suivants : aides aux étudiants, aides sociales
aux malades ou personnes démunies, aides dans les domaines culturel et artistique.
Ces subventions sont attribuées par une commission ad hoc présidée par le directeur
de la maison de la Nouvelle-Calédonie et composée de ce dernier et des chefs de service. Les
décisions sont prises à la majorité des membres présents ou représentés sur la
base d’une grille
de critères et éventuellement d’une enquête sociale.
Un bilan financier des commissions ad hoc est dressé chaque année et annexé au bilan
financier général.
Une note interne, non soumise au conseil d’administration, définit la p
rocédure
d’instruction des dossiers et
la
typologie des critères d’aide
.
37
Fonctionnement relatif à la répartition de subventions par la commission ad hoc de la maison de la Nouvelle-
Calédonie à Paris.
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Les destinataires de ces aides sont les calédoniens en parcours de soins et/ou en
situation de fragilité, les calédoniens étudiants en parcours de formation initiale et les divers
acteurs intervenant dans les domaines culturel et artistique. Ces aides peuvent prendre la forme
d’avances remboursables.
A titre indicatif, le plafond des aides dans les domaines culturel et artistique est
compris dans une fourchette de 23 866 F CFP à 477 327 F CFP. Celui des aides sociales, dans
une fourchette de 11 933 F CFP à 59 666 F CFP.
Selon la note précitée, la commission ad hoc commence ses travaux par un bilan
financier intermédiaire des aides octroyées par domaines d’intervention selon une typolog
ie de
26 codes budget permettant d’établir des tendances dans les aides octroyées.
La commission ad hoc publie chaque année un bilan financier soumis à l’approbation
du co
nseil d’administration de la maison de la Nouvelle
-Calédonie.
Le montant total des ai
des attribuées s’établit à 12,8 MF CFP en 2017 contre
11,1 MF CFP en 2013 et 16,5 MF CFP en 2015. Les
avances s’élèvent, en 2017, à 1,6
MF CFP.
Montant des aides attribuées de 2013 à 2017 (en KF CFP)
2013
2014
2015
2016
2017
Aides sociales
38
2 784
4 787
7 009
2 222
3 286
Aides aux étudiants
1 167
2 047
2 220
894
899
Aides culturelles
6 060
6 595
6 550
8 082
7 003
Aides direction
336
236
0
0
0
Avances
809
1 791
796
796
1 664
Total
11 158
15 459
16 576
11 996
12 854
Source : CTC/MNC -
conseils d’administration
38
Dont aides pour un retour définitif en Nouvelle-Calédonie.
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2.6.2
La révision annoncée du dispositif
Lors du conseil d’administration du 8 décembre 2017, le président a évoqué une
révision dès 2018 des procédures d’attribution, en faisant de la commission ad hoc une instance
d’instruction
: « Compte tenu du contexte budgétaire particulièrement contraint, le Président de
la MNC propose de revoir en 2018 les procédures d’attribution d’aides financières par la
commission ad hoc de la MNC.
Il demande au directeur de redéfinir ces procédures en faisant de la commission ad hoc
une instance d’instruction des demandes qui seront ensuite transmises au Président de la MNC
qui consultera les trois Provinces et le gouvernement afin de s’assurer d’une parfaite
concertation des collectivités avant tout financement.
Chaque proposition de financement d’un projet culturel fera ensuite l’objet d’un projet
de convention ».
Il est précisé que «
dans l’attente de la remise à plat de ces nouvelles procédures que
le directeur de la MNC soumettra au Président au premier trimestre 2018, la MNC est habilitée
à maintenir uniquement les
aides sociales d’urgence
décidées par la commission ad hoc ».
La chambre prend acte de la réappropriation du dispositif par le conseil
d’administration et invite l’associat
ion à finaliser cette démarche au plus tôt.
Le président rappelle, par ailleurs,
lors de ce même conseil d’administration,
que trois
créances individuelles restent à recouvrer, dont une avance de 1 500 euros (178 998 F CFP) à
un ancien directeur général des services du gouvernement (perte de sa carte bleue en 2013), et
une avance de 1 211 euros (144 511 F CFP) à un membre du congrès (paiement de son hôtel en
2015). Il demande à ce que ce type d’avance
s soit définitivement proscrit.
Selon le directeur, ces
créances n’étaient toujours pas soldées au jour de l’instruction.
La chambre invite, en conséquence, l’association à prendre toutes dispositions utiles en vue de
leur recouvrement.
2.7
Evaluer le coût des activités
La « comptabilité analytique
» tenue par l’association permet d’apprécier l’évolution
des différents postes budgétaires sur la période examinée.
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Le changement de méthode intervenu en 2017 rend cependant cette approche
inopérante pour plusieurs rubriques, les charges de personnel, les manifestations et le projet
relatif aux étudiants.
Il s’agit, par ailleurs, pour l’essentiel, d’une approche par nature, plus que par
destination des dépenses.
Evolution des principaux postes de dépenses de 2013 à 2017 (en KF CFP)
2013
2014
2015
2016
2017
Evolution
2017/2013
Loyers
66 766
67 566
66 908
68 271
68 444
2,5%
Charges locatives
14 536
13 682
13 304
12 588
13 781
-5,1%
Gestion administrative
22 994
19 917
17 674
13 445
13 426
-41,6%
Frais de véhicules
4 879
2 532
2 634
2 233
2 183
-55,2%
Téléphonie, fax, fibre
11 158
11 316
10 302
8 895
7 692
-31%
Charges de personnel
262
917
257
856
251
389
257
054
282
401
Non significatif
Honoraires et prestations de service,
externalisation
9 247
10 159
6 812
7 804
13 977
51,1%
Accueil missionnaires Nouvelle-
Calédonie
20 215
31 342
25 902
19 920
15 075
-25,4%
Représentation
4 828
3 302
3 506
1 620
991
-79,4%
Frais de déplacement du personnel
8 569
5 487
4 930
4 694
4 983
-41,8%
Manifestations et salons, dont salon de
l’agriculture
31 216
39 984
19 848
17 996
18 163
Non significatif
Source : MNC - bilans financiers
Sous les réserves ci-dessus, le coût des projets de service social et culturel est en
diminution sensible sur la période examinée.
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Bilans financiers des projets de service de 2013 à 2017 (en KF CFP)
2013
2014
2015
2016
2017
Evolution 2017/2013
Etudiants
10 850
13 009
9 976
7 862
18 611
Non significatif
Social
6 846
8 166
8 267
4 302
5 910
-13,6%
Culturel
10 148
9 193
10 153
10 737
7 933
-21,8%
Source : MNC - bilans financiers
L’association procède, par ailleurs, à l’évaluation du coût annuel de ses services
opérationnels (service étudiant et formation, service public, accueil, culture et communication,
service logistique et service social).
Compte tenu de ce qui précède et afin d’éclairer précisément le conseil
d’administration dans la définition de ses orientations et la priorisation de ses actions, la
chambre recommande à l’association de se doter d’une comptabilité analytique faisant
apparaitre le coût complet de ses différentes missions et activités.
Recommandation n° 7
: la chambre recommande à l’association de mettre en place une
comptabilité analytique faisant apparaitre le coût complet de ses différentes missions et
activités.
Les développements ci-dessus conduisent, par ailleurs, la chambre à formuler une
recommandation générale portant sur la définition par le conseil d’administration des conditions
et des modalités d’exercice des missions de l’association.
Recommandation n° 8 :
la chambre recommande à l’association de présenter au conseil
d’administration, pour approbation, un
document regroupant les procédures et les
modalités d’attribution de l’ensemble de ses aides et de ses prestations.
En réponse à la contradiction, le président du gouvernement propose une convention
d’objectifs et de moyens pour garantir l’application des recommandations de la chambre, dont
l’évaluation du projet de service 2016
-2018, la révision de la prise en charge des frais de
déplacement des membres et la mise en place
d’une comptabilité analytique
.
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3
LA PRIORISATION RECENTE DU CONTROLE INTERNE
Le contrôle interne est constitué de l'ensemble des dispositifs, formalisés et
permanents, qui visent à maîtriser les risques liés à la réalisation des objec
tifs de l’entité,
notamment, la conformité aux lois et règlements, l’application des instructions et orientations
internes, le bon fonctionnement des processus de décision et d’exécution (y compris des recettes
et des dépenses et ceux concourant à la
sauvegarde de ses actifs, entendus au sens large, c’est
-
à-dire incluant par exemple sa réputation) et la fiabilité des informations utilisées ou produites.
L’impératif de maîtrise des risques concerne aussi bien ce qui se rapporte aux
missions
propres à
l’entité
que les procédures budgétaires et comptables. De chacune de ces composantes
du contrôle interne dépendent respectivement
l’efficacité des actions mises en œuvre,
la
soutenabilité de la gestion et la fiabilité des comptes
39
.
L’association faisait l
e constat, en 2006, qu
’«
il n’existe pas actuellement de service
administratif et financier. Or, c’est dans ce service que se construisent la rigueur administrative
et la bonne gestion d’une institution de cette nature, sur la base de tableaux de bord et
d
’indicateurs de gestion (…). Il conviendrait d’appréhender le budget dans l’esprit de la LOLF
[loi organique relative aux lois de finances] et d’y intégrer une culture par objectifs
40
». Ce
besoin était décliné au niveau de chaque service.
La mise en place
d’un dispositif de contrôle interne est présentée aujourd’hui comme
une priorité par l’association afin d’atteindre les objectifs de son projet de service.
Par lettre au personnel du 18 août 2017, le président a demandé au directeur de
renforcer «
l’ensem
ble des procédures de contrôle de gestion permettant de garantir la
transparence totale de toutes les opérations réalisées par la Maison de la Nouvelle-Calédonie ».
Cette orientation a été évoquée lors du conseil d’administration du 8 décembre 2017
dans les termes suivants : « Le président informe les administrateurs de sa volonté partagée
39
Cour des comptes, évaluation des dispositifs de maîtrise des risques lors d’
un contrôle des comptes et de la
gestion.
40
La loi organique relative aux lois de finances a institué de nouvelles règles d’élaboration et d’exécution du
budget de l’État. Elle introduit notamment une démarche de performance pour améliorer l’efficacité des
politiques
publiques qui permet de faire passer l’État d’une logique de moyens à une logique de résultats.
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avec le directeur de renforcer les procédures de contrôle interne par une meilleure appréciation
des risques et des procédures au sein de la MNC ainsi que l’amélioratio
n de la gestion des
ressources humaines.
Ce travail sera engagé en associant étroitement les chefs de service qui seront formés en
2018 à l’évaluation des risques et aux procédures de contrôle interne
.
L’accent sera mis sur la centralisation et la sécurisation des achats et l’engagement des
dépenses, sur la gestion des bourses étudiantes qui devrait avoir comme corollaire
l’harmonisation des procédures entre les 3 Provinces et leur simplification
.
Ce contrôle interne portera également sur la gestion RH, sur la sécurisation des données
nominatives des usagers (étudiants ou malades) et sur la communication externe ».
La maison de la Nouvelle-Calédonie
s’est attaché, à cette fin, les services d’un cabinet
de consultant chargé d’un appui à la direction et de la formation de l’encadrement.
Le rapport de synthèse
sur l’état
du dispositif de contrôle interne
41
relève une
formalisation insuffisante des activités de contrôle,
un manque d’automatisation de certains
processus et des contrôles, une absence de priorisation des contrôles,
une absence d’évaluation
et de priorisation des risques,
un manque de moyens et d’outils de pilotage pour la réalisation
des opérations de contrôle.
L’association dispose, en matière d’outils de pilotage et de tableaux de bord,
de
documents de suivi de l’exécution du budget, de la trésorerie, des subventions et du «
fonds de
roulement ».
Selon le rapport précité, les cartographies des risques et des contrôles sont réalisées
sur les processus prioritaires suivants en 2018 :
-
gestion des subventions,
-
gestion des achats/jusqu’à leur règlement
,
-
fonctionnement de la commission ad hoc et gestion des versements des aides
financières,
-
gestion des bourses,
-
gestion de la sécurité des systèmes d’information
,
-
gestion de la communication,
41
Rapport de synthèse 2018, principaux constats fin 2017.
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-
gestion des parcours de soins, particulièrement des évacués sanitaires,
-
gestion du plan de classement documentaire.
Les constats ci-
dessus mesurent le chemin à parcourir par l’association pour acquérir
une culture du contrôle interne et de la maîtrise des risques et attestent de la nécessité de
poursuivre la démarche engagée.
Celle-
ci pourrait utilement être complétée, dans le cadre de l’évaluation des objectifs,
par des enquêtes de satisfaction auprès des usagers.
Recommandation n° 9 : la chambre recomm
ande à l’association de poursuivre sa
démarche de mise en place du contrôle de gestion et de se doter d’outils de pilotage et de
maîtrise des risques.
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4
LES RESSOURCES HUMAINES
4.1
L’évolution des effectifs
L
’association
emploie, au 31 décembre 2017, 23 salariés permanents, dont 10 cadres,
contre 26 en 2013. Le directeur a indiqué, en cours d’instruction, que les postes vacants ne
faisaient pas l’objet de remplacement, sans que cette règle soit entérinée formellement par
le
conseil d’administration.
Les contrats à durée déterminée recouvrent des situations diverses, vacations, emplois
d’été pour les accueils étudiants ou
les salons, ou remplacements.
Evolution des effectifs de 2013 à 2017 (au 31 décembre)
2013
2014
2015
2016
2017
CDI
26
26
27
26
23
Dont cadres
8
7
10
10
10
CDD
34
40
30
27
20
Total
60
66
57
53
43
Source : CTC - MNC
Les salariés sont soumis à la convention collective nationale de l’animation du
28 juin 1988, étendue par arrêté du 10 janvier 1989. Une salariée, fonctionnaire de la Nouvelle-
Calédonie, est en position de détachement auprès de l’association.
L’organigramme de la maison de la Nouvelle
-Calédonie comprend cinq services, le
service administratif et financier, le service logistique, le service étudiant, formation, jeunesse,
le service social et le service des publics, culture, communication.
L’association s’attache les services d’un cabinet d’expertise comptable et externalise
la fonction paie, y compris le versement des salaires.
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4.2
Une politique salariale généreuse
4.2.1
Les rémunérations
4.2.1.1
Une politique salariale à l’appréciation du président
En matière de salaires, la convention collective fixe des minima selon le groupe et le
coefficient de chaque salarié, l’employeur gardant la faculté
de fixer des rémunérations
supérieures.
Une note du président de la maison de la Nouvelle-Calédonie du 19 avril 2013 définit
la « politique salariale » relative aux salariés en contrat à durée indéterminée.
Une revalorisation à l’ancienneté est prévue à
l’issue de la première année en fonction
de l’évaluation, puis en règle générale, en moyenne tous les deux ans au mérite en fonction des
entretiens annuels d’évaluation sur une base de 4% laissée à l’appréciation du président.
Par ailleurs, le salaire est corrigé lorsque le salarié est amené à exercer une fonction
exigeant plus de responsabilités et une indemnité de sujétion variant de 29 833 F CFP à
41 766
F CFP (250 euros à 350 euros) à l’appréciation du directeur est versée aux salariés
amenés à exercer les fonctions de chef de service de manière temporaire ou définitive.
Ces augmentations annuelles sont décidées par le président de la maison de la
Nouvelle-
Calédonie sur la base d’un document signé.
Cette « politique salariale », ainsi formalisée, se résume aux éléments ci-dessus et
n’évoque pas les niveaux de rémunération.
Par note du président, une réactualisation des salaires est intervenue en 2015 « afin de
tenir compte de la charge de travail ». Les augmentations représentent des montants variant de
11 933 F CFP (100 euros) à 119 332 F CFP (1 000 euros).
Comme indiqué précédemment, M. Harold MARTIN, signataire de ladite note, n’était
plus président de l’association depuis juin 2014 et ne pouvait, en conséquence, valablement
intervenir en la matière. Les augmentations de salaires décidées à cette occasion se révèlent
ainsi sans fondement juridique.
Le directeur
de l’association a indiqué, en cours d’instruction, qu’en raison des
contraintes budgétaires, un gel des salaires était appliqué.
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En application de la délibération du 22 août 2008, les agents permanents en poste à la
maison de la Nouvelle-
Calédonie au 31 décembre de l’année écoulée perçoivent une prime de
fin d’année. Cette prime correspond à la moyenne des salaires ramenée pour chaque
agent au
nombre de jours de présence effective hors congés annuels, les absences pour maladie étant
décomptées.
Il est indiqué, en préambule, qu’«
afin de relayer les mesures prises au plan national et
local pour lutter contre la vie chère, une prime de f
in d’année est instaurée à la Maison de la
Nouvelle-Calédonie, favorisant surtout les bas salaires ».
Le montant net
de référence de la prime de fin d’année 2017 est de
405 943 F CFP
(3 401,85 euros).
4.2.1.2
Des rémunérations avantageuses
La comparaison des sala
ires moyens de l’association avec les minima de la convention
collective fait ressortir les éléments suivants.
Les cadres bénéficient d’une rémunération de plus du double du seuil minimal fixé par
la convention collective et les salariés non cadres d’une r
émunération de près de moitié
supérieure au seuil précité.
Ces niveaux de rémunération s’apparentent,
de facto
, à ceux des agents publics
exerçant leur service effectif en Nouvelle-
Calédonie et bénéficiant à ce titre d’une indexation.
Le directeur est un a
gent d’un corps d’Etat affecté en métropole, mais bénéficiant
d’une rémunération indexée comme s’il était affecté en Nouvelle
-Calédonie.
Comparaison des salaires de l’association avec la convention collective
Salaire moyen net
mensuel (en F CFP)
Maison de la Nouvelle-
Calédonie
Convention collective
(minima)
Maison de la Nouvelle-
Calédonie/convention
collective
Chefs de service
468 585
228 516
105%
Autres cadres
463 190
214 197
116,2%
Non cadres
234 878
160 333
46,4%
Source : CTC - MNC
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Le tableau ci-après présente les rémunérations les plus élevées versées en 2017 par
l’association.
Rémunérations les plus élevées versées par l’association (au 31 décembre 2017)
Fonctions
Rémunération annuelle nette
(en F CFP)
Avantages en nature
(valeur annuelle en F CFP)
Directeur
14 794 605
42
Prise en charge du loyer :
4 582 337
Chef de service administratif
et financier (sortie le 20
décembre 2017)
12 257 991
Chef de service étudiant /
formation / jeunesse
8 064 914
Prise en charge du loyer :
2 241 646
Référente maintenance /
organisation
7 602 861
Chef de service des publics /
culture / communication
7 309 902
Chargée de mission auprès
du président
6 680 666
Chef de service logistique
6 547 850
Référent vie étudiante /
coordination numérique
6 188 781
Source : CTC - MNC
Il résulte de ce qui précède que la politique salariale de l’association échappe a
u conseil
d’administration, auquel aucune information n’est
apportée en la matière.
La chambre recommande à l’association, dans un objectif de cohérence et de
transparence, de soumettre au conseil d’administration la définition de sa politique salariale,
s’agissant notamment des conditions de recrutement et d’avancement. Elle rappelle, à
ce sujet,
42
Hors rémunération versée par la Nouvelle-Calédonie (cf. § 4.3 ci-après).
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que l’ensemble des primes et indemnités non prévues par la convention collective doivent faire
l’objet d’une délibération du conseil d’administration.
Recommandation n° 10
: la chambre recommande à l’association de soumettre au conseil
d’administration la définition de sa politique salariale en faveur des salariés en contrat à
durée indéterminée et de lui apporter toute information utile en la matière.
4.2.2
Les indemnités représentatives de frais
Les indemnités représentatives de frais allouées aux personnels de la maison de la
Nouvelle-
Calédonie dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions sont fixées par la
délibération
du 13 septembre 2011, modifiée le 27 décembre 2012. Cette délibération substitue un
remboursement forfaitaire à un remboursement sur justificatifs.
Elle transpose, par ailleurs, aux salariés de l’association en mission en Nouvelle
-
Calédonie les dispositions applicables aux agents publics de la Nouvelle-Calédonie en mission
en métropole.
Selon l’exposé des motifs, «
il est proposé de modifier les modalités de défraiement
du personnel de la Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris de leurs déplacements pour raisons
professionnelles. Auparavant, ils étaient remboursés des frais exposés sur présentation de
justificatifs. Il est proposé de leur appliquer les mêmes dispositions que les agents publics de la
Nouvelle-
Calédonie (2011) et d’aligner les tarifs de l’article 2 [déplacements en Nouvelle
-
Calédonie] sur l’article 3 [déplacements en métropole]
».
Ainsi, dans le cadre des déplacements en Nouvelle-Calédonie, les montants des
indemnités représentatives de frais de repas et d’hébergement sont les suivantes
: indemnité de
déjeuner : 3 222 F CFP (27 euros) ; indemnité de dîner : 4 773 F CFP (40 euros) ; indemnité de
découcher : 15 036 F CFP (126 euros).
Par note de service du 12 février 2016, les frais de mission en Nouvelle-Calédonie ont
été plafonnés à quinze jours.
Comme le relève l’audit de la province Sud, un remboursement sur justificatifs
pourrait être plus approprié, a
lors que certains salariés de l’association peuvent bénéficier, en
Nouvelle-
Calédonie, d’un hébergement dans leur famille.
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Recommandation n° 11
: la chambre recommande à l’association de procéder à un
remboursement des frais de mission sur justificatifs, selon les dispositions définies par la
Nouvelle-Calédonie.
4.2.3
La commission d’œuvres sociales et culturelles
La commission d’œ
uvres sociales et culturelles a été créée par délibération du conseil
d’administration du
13 septembre 2011.
Selon l’exposé des
motifs, «
pour permettre à la MNC d’aider de manière
exceptionnelle ses agents se trouvant dans des situations difficiles (…) et pour permettre
l’organisation de manifestations diverses et festives (…) il est proposé de créer une commission
chargée d’attri
buer ces aides. Ce rôle est dévolu dans les entreprises de plus de 50 salariés au
comité d’entreprise qui reçoit une subvention calculée en fonction de la masse salariale (1% au
minimum…)
».
Les aides consistent, d’une part, en l’attribution de bons d’achat à l’occasion de divers
évènements (rentrée scolaire, naissance, Noël…) et en des actions sociales et culturelles
(chèques CADO culture et chèques vacances).
En 2016, une somme de 1 787 231 F CFP (14 977 euros) a été affectée à la
commission, soit 1% de la masse salariale brute, et 1 505 727 F CFP (12 618 euros) ont été
consommés.
Par ailleurs, par délibération du 29 août 2013, le conseil d’administration a décidé la
mise en place, à compter du 1
er
octobre suivant, d’un contrat collectif et obligatoire
« complémentaire Frais de Santé » au profit des salariés de la maison de la Nouvelle-Calédonie
et la prise en charge intégrale des cotisations par l’employeur
43
. En 2017, la dépense
correspondante a représenté un montant de 6,7 MF CFP.
En réponse à la contradiction, le président du gouvernement indique que « la Nouvelle-
Calédonie pourrait dans le cadre des arbitrages budgétaires s’assurer, à l’avenir, du respect des
43
En application de la loi n° 2013-
504 du 14 juin 2013 relative à la sécurisation de l’emploi, t
out employeur du
secteur privé, entreprise et association, a l'obligation de proposer une couverture complémentaire santé collective
à ses salariés, en complément des garanties de base d'assurance maladie de la sécurité sociale. La participation
financière de l'employeur doit être au moins égale à 50 % de la cotisation.
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pratiques salariales ». Il propose que les modalités de prise en charge des frais de déplacement
des agents, de détermination du budget dédié aux œuvres sociales et de prise en charge des
cotisations d’assurance complémentaire soient harmonisées avec celles de la Nouvelle
-
Calédonie.
4.3
La situation du directeur
4.3.1
Les modalités de la rémunération
Les modalités de la rémunération du directeur sont définies par une délibération du
conseil d’administration de l’association et par une convention entre la Nouvelle
-Calédonie et
l’association. Ces dispositions fixent le principe d’une rémun
ération versée par la Nouvelle-
Calédonie et d’une prime compensatrice payée par l’association, correspondant à l’indexation
dont bénéficient les fonctionnaires en poste sur le territoire.
Selon la délibération du conseil d’administration
du 24 janvier 2006, « le
gouvernement (…) propose une convention tripartite entre le gouvernement, l’association et
[l’intéressé], définissant les obligations des parties. Il s’agit, notamment, de fixer les modalités
de la rémunération du directeur. Celle-ci repose sur une rémunération mensuelle désindexée,
versée par la Nouvelle-
Calédonie et une prime compensatrice payée par l’association, égale à
la différence entre la rémunération liée à sa précédente fonction et la rémunération
désindexée ».
Par ailleurs, selon la convention du 3
février 2006, l’intéressé
, inspecteur de
l’éducation nationale (IEN) du 8
ème
échelon classe n
ormale du cadre d’Etat, exerce les fonctions
de directeur de la maison de la Nouvelle-Calédonie à compter du 1
er
février 2006.
L’intéressé demeure
salarié de la Nouvelle-Calédonie et conserve ses droits statutaires.
A ce titre, il conserve son traitement de base désindexé, tel que défini par son statut d’origine
assorti des indemnités statutaires versées aux inspecteurs de l’éducation nationale et te
l que
défini dans le contrat de travail unissant l’intéressé à la Nouvelle
-Calédonie.
La maison de la Nouvelle-Calédonie prend à sa charge le paiement du régime
indemnitaire afférent aux fonctions et aux responsabilités de directeur de la maison de la
Nouvelle-Calédonie calculé de manière à ce que la rému
nération mensuelle brute de l’intéressé
soit équivalente à celle qu’il percevait dans ses fonctions précédentes à la signature de la
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présente convention, indexation comprise.
La maison de la Nouvelle-Calé
donie s’engage également à fournir à son directeur un
logement de fonction à Paris.
Cette convention, présentée par l’association comme une convention de mise à
disposition, est conclue pour une durée de trois ans et pourra être reconduite tacitement pour
une nouvelle durée de trois ans.
4.3.2
Les contrats de travail
4.3.2.1
Le contrat avec la Nouvelle-Calédonie
En application des dispositions précitées, la rémunération versée par la Nouvelle-
Calédonie est fixée par référence au contrat de travail conclu avec l’intéress
é.
Selon le contrat de travail à durée i
ndéterminée du 22 février 2001, l’intéressé
,
inspecteur de l’Education nationale, fonctionnaire de l’Etat détaché pour servir la Nouvelle
-
Calédonie, accepte d’occuper l’emploi de directeur de l’enseignement de la
Nouvelle-
Calédonie pour une durée indéterminée à compter du 1
er
janvier 2000.
La rémunération mensuelle brute de base de ce dernier est équivalente à celle
qu’il
percevrait dans son corps d’origine en étant affecté à Nouméa, avec les primes et indemnités
qui se rattachent statutairement à l’appartenance au corps et à l’exercice effectif des missions
d’inspecteur de l’Education nationale.
L’intéressé a perçu à ce titre, en 2017,
un montant annuel imposable de
7 324 228 F CFP.
Par arrêté du 3 février 2006 du
ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement
supérieur et de la recherche
44
, l’intéressé
, « en position de détachement auprès du gouvernement
de la Nouvelle-Calédonie, exercera les fonctions de directeur de la Maison de la Nouvelle-
Calédonie, pour la période du 1
er
février 2006 au 31 décembre 2009 ».
44
Arrêté portant modification des fonctions exercées par [l’intéressé], inspecteur de l’éducation nationale, détaché
auprès du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
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L
e détachement de l’intéressé
a été renouvelé, en dernier lieu, par arrêté du
29 octobre 2015 pour la période du 1
er
janvier 2015 au 31 décembre 2019. La demande de
renouvellement de détachement, transmise avec avis favorable de la présidente du
gouvernement, ne fait pas mention, comme la demande initiale de 2006, transmise dans les
mêmes formes, du statut associatif de la Maison de la Nouvelle-Calédonie.
4.3.2.2
Le contrat avec l’association
Conformément aux dispositions précitées, la prime compensatrice versée par
l’association est censée correspondre à l’indexation du salaire de l’intéressé, tel que défini ci
-
dessus.
Selon le contrat d’engagement du 20 juin 2006, la rémunération nette
mensuelle du
directeur versée par la maison de la Nouvelle-Calédonie est fixée, au jour de son recrutement,
à la somme de 436 836 F CFP et son contrat sera revalorisé de manière significative dans un
délai de t
rois ans par voie d’avenants.
De fait, plusieurs avenants
45
sont intervenus portant la rémunération nette annuelle de
l’intéressé
, en 2017, à 16 513 341 F CFP.
Ce montant présente une différence avec celui figurant au document « rémunération
nette MNC 2017
» produit par l’association (cf. tableau 18 ci
-dessus).
En définitive, la rémunération totale perçue par le directeur s’élève, en 2017, à
23 837 569 F CFP.
Comme indiqué ci-
dessus, en application de l’article 4 du contrat
du 20 juin 2006 avec
l’association, le directeur bénéficie d’un véhicule et d’un logement
meublé et équipé à Paris
(prise en charge des loyers, assurance, entretien et charges qui s’y rapportent)
.
Le coût du salaire prenant en compte le coût du logement de fonction est de
28 419 906 F CFP.
Par ailleurs, selon l’article 3 de l’avenant du 8
février 2012, « en cas de rupture de
collaboration et fin de ses fonctions de d
irecteur de la MNC, [l’intéressé]
percevra une
indemnité de départ correspondant à 48 mois de son dernier salaire ». La chambre souligne le
45
1
er
septembre 2009, 27 août 2010 et 24 mars 2011.
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caractère exorbitant de cette disposition tant du droit commun de la fonction publique, que du
cadre de la convention collective.
4.3.3
Un niveau de rémunération non déterminé par le conseil d’administration
La situation du directeur, telle que présentée ci-dessus, appelle plusieurs observations
de régularité de la part de la chambre.
Selon l’article 41 de la loi n° 84
-16 du 11 janvier 1984 portant dispositions statutaires
relatives à la fonction publique de l'Etat, la mise à disposition est la situation du fonctionnaire
qui demeure dans son corps d'origine, est réputé occuper son emploi, continue à percevoir la
rémunération correspondante, mais qui exerce des fonctions hors du service où il a vocation à
servir.
La mise à disposition est prononcée par arrêté du ministre dont relève le fonctionnaire,
après accord de l'intéressé et de l’organisme d'accueil, dans les conditions définies par la
convention de mise à disposition
46
.
Sel
on l’article 45 de la loi n° 84
-16 précitée, le détachement est la position du
fonctionnaire placé hors de son corps d'origine mais continuant à bénéficier, dans ce corps, de
ses droits à l'avancement et à la retraite.
L’arrêté n° 1065 du 22 août 1953 portant statut général des fonctionnaires des cadres
territoriaux de Nouvelle-Calédonie dispose, en son article 69, que « tout fonctionnaire est placé
dans une des positions suivantes : 1°) -en activité ; 2°) -en service détaché ; 2 bis) - mis à
disposition (…)
».
Il reprend les mêmes dispositions que la loi n° 84-16 concernant le détachement et la
mise à disposition
47
.
Il résulte de ce qui précède qu’un fonctionnaire ne peut être à la fois en position de
détachement et en situation de mise à disposition. Si l'agent est p
lacé hors de son corps d’origine
46
Article 1
er
du décret n° 85-986 du 16 septembre 1985 relatif au régime particulier de certaines positions des
fonctionnaires de l'Etat, à la mise à disposition, à l'intégration et à la cessation définitive de fonctions.
47
Articles 75 et 90-1.
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(détachement), il ne peut en même temps demeurer dans
son corps d’ori
gine (propre de la mise
à disposition).
En conséquence, l’intéressé, qui n’exerce plus ses fonctions au sein de la Nouvelle
-
Calédonie, n’a pas lieu d’être maintenu en détachement auprès de celle
-
ci et de bénéficier d’une
rémunération à ce titre. La chambre
demande à l’association de
régulariser cette situation sans
délai.
La chambre relève, à cet égard, que s
elon l’article 14 du décret n° 85
-986 du
16 septembre 1985 relatif au régime particulier de certaines positions des fonctionnaires de
l’Etat, dans sa
rédaction issue du décret n° 2008-568 du 17 juin 2008, «
le détachement d’un
fonctionnaire ne peut avoir lieu que dans l’un des cas suivants
: (…) 5° Détachement auprès
d’une entreprise ou d’un organisme privé d’intérêt général ou de caractère associatif a
ssurant
des missions d’intérêt général (…)
».
En application de l’arrêté du 29 janvier 1968
48
, le traitement payé aux personnels des
cadres territoriaux en service dans le territoire comprend une indexation. Au regard de ces
dispositions, le versement de c
ette dernière aux agents en service en métropole n’apparait pas
réglementairement fondé
49
. Ce raisonnement doit être transposé aux fonctionnaires de l’Etat
qui bénéficient de ce même complément de rémunération lorsqu’ils exercent leurs fonctions en
Nouvelle-Calédonie.
Ainsi, les dispositions ci-
dessus, qui prévoient le maintien d’une indexation au
bénéfice de l’intéressé, fonctionnaire de l’
Etat affecté en métropole, apparaissent critiquables.
Par la délibération précitée
du 24 janvier 2006, le conseil d’administration s’est
prononcé sur le paiement au directeur d’une prime compensatrice égale à la différence entre la
rémunération liée à sa précédente fonction et la rémunération désindexée.
En revanche, le conseil d’administration ne s’est pas pronon
cé sur les revalorisations
ultérieures par ave
nants au contrat d’engagement.
48
Arrêté n° 68-038/CG fixant le régime de rémunération et le régime des prestations familiales applicables aux
fonctionnaires des cadres territoriaux de Nouvelle-Calédonie.
49
Dans
son rapport d’observations définitives sur la gestion des ressources humaines de la Nouvelle
-Calédonie
(ROD n° 2015/006/NC du
13 août 2015), la chambre a relevé, à propos d’un agent qui ne résidait pas en Nouvelle
-
Calédonie et qui n’y exerçait pas ses fonctions, que l’indexation dont il bénéficiait n’apparaissait pas
réglementairement fondée.
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Il ne s’est pas davantage prononcé sur la clause
relative à l’indemnité de départ ci
-
dessus visée.
Les observations qui précédent conduisent la chambre à formuler le rappel
d’
obligation juridique ci-après.
R
appel d’obligation juridique n° 3
: la chambre rappelle à l’association qu’en
application des dispositions portant statut des fonctionnaires, un agent de la fonction
publique ne peut être à la fois en position de détachement et en situation de mise à
disposition. Cette situation doit être régularisée sans délai.
Le directeur indique, en réponse à la contradiction, qu’en 2006, lors de sa prise de
fonctions, la réglementation ne permettait pas de détacher un fonctionnaire auprès d’une
association. La chambre note cependant, alors que le décret n° 2008-568 du 17 juin 2008 a
confirmé
cette possibilité, que l’irrégularité n’en a pas moins perduré.
L’intéressé indique que son détachement directement auprès de l’association n’aurait
pas eu d’incidence sur le niveau global de sa rémunération. La chambre estime qu’il ne peut
être préjugé
d’une délibération qu’aurait pris l’associa
tion en la matière.
L’intéressé se prévaut également d’un renouvellement de son détachement, en 2006,
par le ministère de l’éducation nationale et de l’absence d’observations du contrôle de légalité
sur la convention de mise à disposition. Ces constats ne sauraient cependant épuiser l’office de
la chambre en matière de contrôle de gestion et de régularité.
Le directeur indique, par ailleurs, que « nous soumettrons à un prochain conseil
d’administration, l’approbation de la rémunération du directeur
» et que « nous proposerons
prochainement une modification des statuts de l’association afin de respecter, à l’avenir, ce
principe de transparence de la politique salariale vis-à-
vis du conseil d’administration
».
En réponse à la contradiction, le président du gouvernement considère que « pour
répondre à l’obligation juridique l’Etat devra détacher directement son agent auprès de
l
’association
».
Le président « sortant
» du conseil d’administration et l’ancien représentant légal
apportent
les mêmes éléments de réponse que le directeur de l’association.
Selon le contrat d’engagement du 20 juin 2006, «
la Maison de la Nouvelle-Calédonie
étant, par essence, une instance de représentation, son directeur bénéficie de frais de
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représentation permettant la prise en charge des notes de restaurant par la Maison de la
Nouvelle-Calédonie à Paris (4 à 5 prises en charge mensuelles de restauration en moyenne) ».
La chambre prend acte de la réduction des frais de représentation intervenue sur la
période la plus récente. Elle recommande, cependant,
qu’une attention particulière soit portée
à ces dépenses dont la mesure doit contribuer à la maîtrise du budget de l
’association.
Evolution des frais de représentation de 2014 à 2017 (en KF CFP)
2014
2015
2016
2017
Evolution 2017/2014
3 302
3 506
1 620
991
-69,9%
Source : MNC - bilans financiers
CONCLUSION INTERMEDIAIRE
La comparaison des salaires moyens de
l’association avec les minima de la convention
collective fait ressortir les éléments suivants.
Les cadres bénéficient d’une rémunération de plus du double du seuil minimal fixé par
la convention collective et les salariés non cadres d’une rémunération de
près de moitié
supérieure au seuil précité.
Ces niveaux de rémunération s’apparentent, de facto, à ceux des agents publics
exerçant leur service effectif en Nouvelle-
Calédonie et bénéficiant à ce titre d’une indexation
de leur traitement.
La chambre recomm
ande qu’une information complète soit apportée au conseil
d’administration en ce domaine et que celui
-ci définisse les orientations de la politique
salariale, s’agissant notamment des conditions de recrutement et d’avancement.
La situation du directeur appelle plusieurs observations de régularité de la part de la
chambre.
L’intéressé, qui n’exerce plus ses fonctions au sein de la Nouvelle
-Calédonie depuis
2006, n’a pas lieu d’être maintenu en détachement auprès de celle
-
ci, ni de bénéficier d’une
rémunération à ce titre. Par ailleurs, le maintien de l’indexation de son traitement et
l’indemnité de départ, soit 48 mois de son dernier salaire, apparaissent critiquables. Le
directeur est un agent d’un corps d’Etat affecté en métropole, mais bénéficiant d’une
rémunération indexée comme s’il était affecté en Nouvelle
-Calédonie. Enfin, le conseil
d’administration ne s’est pas prononcé sur le niveau global de sa rémunération.
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5
L’ANALYSE FINANCIERE
5.1
Des résultats déficitaires
Le budget de la maison de la Nouvelle-Calédonie est équilibré par les participations
des collectivités publiques.
Les participations de la Nouvelle-Calédonie et des provinces correspondent au
montant des dépenses de fonctionnement et d’investissement, nettes des recettes propres et
aff
ectées. Elles sont calculées sur la base du budget prévisionnel et ne font pas l’objet
d’ajustement au vu des résultats de l’exploitation.
5.1.1
Les produits d’exploitation
Les produits d’exploitation diminuent de 12,2% sur la période examinée et
s’établissent
à 524 MF CFP en 2017 contre 597 MF CFP en 2013.
Les subventions représentent en moyenne 93% du total des produits d’exploitation.
Elles diminuent de 16,7% sur la période.
Les subventions de fonctionnement proprement dites de la Nouvelle-Calédonie et des
trois provinces
50
, corrélées à l’évolution des charges, diminuent de 21% sur la période examinée
et s’établissent à 437 MF CFP en 2017 contre 557 MF CFP en 2013.
50
Nettes des frais de gestion des b
ourses d’enseignement.
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Evolution des subventions de fonctionnement de 2013 à 2017 (en MF CFP)
2013
2014
2015
2016
2017
Evolution 2017/2013
Nouvelle-Calédonie
331
322
305
282
273
-17,5%
province Sud
108
104
97
94
92
-14,8%
province Nord
67
66
61
59
39
-41,7%
province des Iles
49
36
34
30
30
-38,7%
Total
557
531
500
467
437
-21,5%
Source : MNC - comptes annuels
Les ventes de marchandises correspondent aux produits de la boutique et aux ventes
au salon de l’agriculture.
Les produits de la boutique diminuent de 63,5% sur la période examinée et
s’établissent à 404
607 F CFP en 2017 contre 1 109 290 F CFP en 2013. Une réflexion pourrait
utilement être conduite par l’association afin d’optimiser les produits en question.
Evolution des produits de la boutique de 2013 à 2017 (en F CFP)
2013
2014
2015
2016
2017
Evolution 2017/2013
1 109 290
756 486
671 609
502 292
404 607
-63,5%
Source : MNC - bilans financiers
La production vendue comprend notamment les recettes de la convention avec la
CAFAT relative aux évacués sanitaires et le loyer du GIE « Nouvelle-Calédonie Tourisme
Point Sud » hébergé dans les locaux de la rue de Ventadour
51
.
L’association met à la disposition d’Aircalin un poste de travail au sein de l’espace
d’ac
cueil du public, sans que ce
ci fasse l’objet d’une convention. Il conviendrait, afin de
prévenir tout risque juridique, que cette situation soit régularisée.
51
La diminution de la recette correspondante s’explique par la réduction des surfaces mises à disposition du GIE.
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5.1.2
Les charges d’exploitation
Les charges d’exploitation diminuent de 7,5% sur la période examinée et s’établissent
à 563 MF CFP en 2017 contre 609 MF CFP en 2013 et 632 MF CFP en 2015.
La rémunération du personnel et les charges so
ciales d’une part, et les charges externes
d’autre part, représentent les deux postes les plus importants, soit respectivement, en 2017,
46,1% et 37,8% des charges totales.
La rémunération du personnel s’établit à 174 MF CFP en 2017 contre 164 MF CFP en
20
13, soit une augmentation de 6%, et les charges sociales s’établissent, sur les mêmes
exercices, à 86 MF CFP contre 79 MF CFP, soit une augmentation de 8,8%. Les charges
externes représentent un montant de 213 MF CFP en 2017 contre 271 MF CFP en 2013, soit
une diminution de 21,4%.
Les dépenses relatives aux locations immobilières représentent environ le tiers des
charges externes. Elles
s’élèvent, en 2017, à 68,4 MF CFP, dont 61,3 MF CFP pour les locaux
de la rue de Ventadour
52
, soit deux étages d’un immeub
le à usage de bureaux :
-
le rez-de-
chaussée, d’une surface de 651 m
2
, deux locaux à usage de réserve pour une
surface totale de 40m
2
et six emplacements de parking, pour un loyer annuel de
377 437,34 euros, soit 45 040 239 F CFP ;
-
le 6
ème
étage, d’une superficie de 131 m
2
,
et un emplacement
de parking, pour un loyer
annuel de 75 943,06 euros, soit 9 062 414 F CFP.
Le loyer annuel global en principal
s’élève à 453
380 euros, soit 54 102 653 F CFP.
Les dotations aux amortissements et les impôts et taxes représentent respectivement,
en 2017, 35 MF CFP et 25 MF CFP, soit 6,2% et 4,4% des charges totales.
La réalité des charges d’exploitation doit être appréciée en tenant compte, d’une part,
de la participation de la Nouvelle-Calédonie à la r
émunération du directeur et, d’autre part, de
la mise à disposition gratuite par cette dernière des locaux de la rue du général Bertrand, d’une
superficie de 258 m
2
, qui accueillent le service social
53
.
52
Source : bilan financier 2017.
53
Convention de mise à disposition du 12 décembre 2005.
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Recommandation n° 12
: la chambre recommande à l’asso
ciation de valoriser dans ses
comptes les participations en nature, notamment la mise à disposition de locaux par la
Nouvelle-Calédonie.
5.1.3
Le résultat de l’exercice
Le résultat de l’exercice fait ressortir un déficit sur l’ensemble de la période examinée
et
s’établit à
-35 MF CFP en 2015 et en 2016 et à -40 MF CFP en 2017. La chambre fait sienne
l’observation du commissaire aux comptes sur le caractère chronique de ce déficit et souligne
la nécessité du rétablissement de l’équilibre d’exploitation.
Le prési
dent du gouvernement indique, en réponse à la contradiction, qu’«
un retour à
l’équilibre d’exploitation va être sollicité avec l’aide de [ses] services
» et qu’
« il sera demandé
à la direction de l’association d’optimiser d’abord ses ressources par l’app
lication de tarifs de
services décidés par le conseil d’administration
».
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Compte de résultat de 2013 à 2017 (en MF CFP)
2013
2014
2015
2016
2017
Evolution
2017/2013
Produits d’exploitation (hors taxes)
Ventes de marchandises
4
7
4
3
3
-25%
Production vendue (biens et services)
10
12
11
7
5
-50%
Subventions d’exploitation
580
569
542
508
483
-16,7%
Reprises et transferts de charges
Autres produits
1
19
39
39
31
3000%
Total des produits d’exploitation
597
608
597
558
524
-12,2%
Evolution n/n-1
1,8%
-1,8%
-6,5%
-6%
Charges d’exploitation (hors taxes)
Achats de marchandises
Variation des stocks (marchandises)
Autres charges externes
271
275
253
225
213
-21,4%
Impôts, taxes et versements assimilés
24
22
25
26
25
4,1%
Rémunérations du personnel
164
166
178
181
174
6%
Charges sociales
79
88
92
90
86
8,8%
Dotations aux amortissements
38
36
47
39
35
-7,8%
Autres charges
29
32
34
30
27
-6,8%
Total des charges d’exploitation
609
623
632
594
563
-7,5%
Evolution n/n-1
2,2%
1,4%
-6%
-5,2%
Résultat d’exploitation
-11
-14
-35
-36
-39
Produits financiers
Charges financières
Produits exceptionnels
4
2
Charges exceptionnelles
9
Excédent ou déficit
-17
-14
-35
-35
-40
Source : CTC - comptes annuels
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Evolution du résultat net de 2013 à 2017 (en MF CFP)
Source : CTC - comptes annuels
5.2
Le fonds de roulement et la trésorerie
Le fonds de roulement représente l’excédent des ressources stables sur les emplois
stables de l’exercice,
qui figurent en haut de bilan. Il s’agit de la ressource que la collectivité
utilise pour couvrir les besoins générés par les éléments de bilan liés à son cycle de
fonctionnement courant (besoin en fonds de roulement).
Le fonds de roulement est relativeme
nt stable sur la période examinée et s’établit à
125 MF CFP en 2017, soit 81 jours de charges courantes.
Evolution du fonds de roulement de 2013 à 2017 (en MF CFP)
2013
2014
2015
2016
2017
Evolution
2017/2013
Fonds de roulement
123
140
139
133
125
1,6%
En nombre de jours de charges courantes
73
82
80
81
81
+8 jours
Besoin en fonds de roulement
-83
-48
-34
-68
-30
-100
0
100
200
300
400
500
600
700
2013
2014
2015
2016
2017
Total des produits d’exploitation
Total des charges d’exploitation
Excédent ou déficit
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2013
2014
2015
2016
2017
Evolution
2017/2013
Trésorerie
206
188
174
202
156
-24,2%
Source : comptes annuels
Evolution du fonds de roulement de 2013 à 2017 (en MF CFP)
Source : CTC - comptes annuels
Le report à nouveau, qui est affecté par les résultats déficitaires, s’éta
blit à
298 MF CFP en 2017 contre 402 MF CFP en 2013, soit une diminution de 25,8%. Il représente,
en 2017, 193 jours de charges courantes contre 241 jours en début de période.
En 2007, l’association a bénéficié d’un «
fonds de roulement » versé par la Nouvelle-
Calédonie de 48 749 983 F CFP (408 525 euros).
Evolution du report à nouveau de 2013 à 2017 (en MF CFP)
2013
2014
2015
2016
2017
Evolution
2017/2013
402
384
369
334
298
-25,8%
-100
-50
0
50
100
150
200
250
2013
2014
2015
2016
2017
Fonds de roulement
Besoin en fonds de roulement
Trésorerie
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2014
2015
2016
2017
Evolution
2017/2013
En nombre
de jours de
charges
courantes
241
224
213
205
193
-48 jours
Source : comptes annuels
Lors de sa séance du 8 décembre 2017, le conseil d’administration a évoqué les retards
de paiement des collectivités en ces termes : « Ces retards remontent, pour certaines
collectivi
tés, à l’année 2011, et portent
, selon les collectivités, sur le non-remboursement de
certaines avances, soit sur le non-respect de certaines conventions (
…
). A
ujourd’hui, en raison
de ces retards de paiement, la MNC ne dispose plus de son fonds de roulement, ce qui peut être
très pré
judiciable à son fonctionnement (…)
».
L’ass
ociation fait référence, à cette occasion, au
« fonds de roulement » historique versé par la Nouvelle-Calédonie.
Le même constat était fait, en des termes identiques,
lors du conseil d’administration
du 14 octobre 2016 : « La MNC ne dispose plus de fonds de roulement, ce dernier ayant été
absorbé par les réductions budgétaires et les avances faites à la NC et aux provinces dont une
grande partie reste non recouvrée à ce jour ».
Le commissaire aux comptes, dans son compte rendu de mission d’audit
54
, a souligné
le risque lié à une forte antériorité de certaines créances sur les collectivités publiques. Il est
précisé, à cette occasion, que les avances de frais consenties par l’association à la Nouvelle
-
Calédonie, aux provinces et aux étudiants antérieures à 2015 sont dépréciées à hauteur de
16,4 MF CFP (138 K euros), soit un taux de 88%.
Ces créances sur les collectivités représentent, au jour du contrôle, un montant total de
39 297 947 F CFP, dont 29 361 320 F CFP pour la province des Iles, ce qui affecte la trésorerie
de l’association.
La chambre ne peut que souligner la nécessité du respect par les collectivités membres
de leurs engagements financiers pour le bon fonctionnement et la réalisation des objectifs de
l’association.
54
Exercice clos le 31 décembre 2016.
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Etat des créances sur les collectivités
Montant en F CFP
Au 28 novembre 2017
Au 10 septembre 2018
Nouvelle-Calédonie
3 030 309
3 155 097
province Sud
17 815 745
1 008 643
province Nord
7 507 754
5 772 887
province des Iles
50 196 164
29 361 320
Total
78 549 972
39 297 947
Source : CTC - MNC
Par ailleurs, comme indiqué supra, les bourses aux étudiants font l’objet de provisions
versées par les provinces à l’association sur des comptes bancaires dédiés.
Aussi, convient-il, pour apprécier la situation réelle de trésorerie disponible pour le
fonctionnement proprement dit de l’association, de retrancher la trésorerie détenue pour le
compte des provinces de la trésorerie globale.
Le montant de la trésorerie propre de la maison de la Nouvelle-
Calédonie s’établit,
au
31 décembre 2017, à 82 MF CFP, soit 53 jours de charges courantes, pour une trésorerie globale
de 156 MF CFP, soit 101 jours de charges courantes.
Il apparaît utile, pour la bonne information du conseil d’administration, que la
présentation des comptes annuels fasse ressortir la trésorerie disponible pour le fonctionnement
de l’association.
Recommandation n° 13
: la chambre recommande à l’association de compléter la
présentation des comptes annuels au conseil d’administration par un état de sa trésore
rie
propre, nette de celle détenue pour le compte des provinces au titre des bourses
d’enseignement.
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CONCLUSION INTERMEDIAIRE
Le résultat de l’exercice fait ressortir un déficit sur l’ensemble de la période examinée
et s’établit à
-40 MF CFP en 2017.
Le budget de la maison de la Nouvelle-Calédonie est équilibré par les participations
des collectivités membres. Cependant, ces participations, calculées sur la base du budget
prévisionnel, ne font pas l’objet d’ajustement au vu des résultats de l’exploitat
ion.
La chambre souligne la nécessité du rétablissement de l’équilibre d’exploitation.
Le fonds de roulement, relativement stable sur la période examinée, s’établit à
125 MF CFP en 2017, soit 81 jours de charges courantes. Le résultat cumulé, en revanche, est
affecté par les résultats déficitaires.
Comme le souligne le commissaire aux comptes, la situation de trésorerie est fragilisée
par le non recouvrement de créances sur les collectivités publiques. Ces créances représentent,
au jour du contrôle, un montant total de 39,2 MF CFP, dont 29,3 MF CFP pour la province
des Iles.
La chambre recommande, par ailleurs, pour la bonne information du conseil
d’administration, que la présentation des comptes annuels fasse ressortir la trésorerie
disponible pour le fo
nctionnement propre de l’association, nette de celle détenue pour le
compte des provinces au titre des bourses d’enseignement.
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6
UN CADRE ASSOCIATIF INADAPTE
6.1
L’opportunité d’une évolution statutaire
Il résulte des développements qui précèdent que la maison de la Nouvelle-Calédonie
assure des missions de service public pour le compte et avec le financement de plusieurs
personnes morales de droit public, dans le cadre d’une coopération stable.
Par ailleurs, comme le président de l’association l’a évoqué au
conseil
d’administration du 8 décembre 2017, les modalités de gestion des bourses étudiantes
présentent un risque en termes de régularité.
Lors
de ce même conseil d’administration, plusieurs pistes
de réflexion concernant
l
’
évolution statutaire de la maison de la Calédonie ont été évoquées, parmi lesquelles le portage
des missions de l’association par une entité juridique autre qu’associative (établissement public,
groupement d’intérêt public…).
Selon le projet de service 2016-
2018 de l’association, u
n rapport sur les évolutions
possibles de la maison de la Nouvelle Calédonie après 2018 doit être préparé.
6.2
Le statut rénové du groupement d’intérêt public
La loi n° 2011-
525 du 17 mai 2011 de simplification et d’amélioration de la qualité du
droit, dite loi Warsmann, apporte une définition du groupement d'intérêt public (GIP) et lui
donne un statut législatif commun.
La loi précitée laisse, d'une part, les membres constitutifs libres de créer ce type
d’organisme dès lors que son objet est d’exercer ensemble des activités d’intérêt général à but
non lucratif, en mettant en commun les moyens nécessaires à leur exercice et, d’autre part,
permet que le GIP ait u
ne durée indéterminée si c’est le choix de ses membres.
Un GIP est une personne morale de droit public dotée de l’autonomie administrative
et financière. Il est constitué par convention approuvée par l’État, soit entre plusieurs personnes
morales de droit
public, soit entre l’une ou plusieurs d’entre elles et une ou plusieurs personnes
morales de droit privé, quels qu’en soient le domaine (les activités marchandes ne sont pas
exclues) et les fins opérationnelles, pour une durée adaptée à ces activités (elle peut être
illimitée).
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La loi indique que les personnes morales de droit public et les personnes morales de
droit privé chargées d’une mission de service public doivent détenir ensemble plus de la moitié
du capital ou des voix dans les organes délibérants.
Quatre éléments principaux caractérisent un GIP :
1 - un GIP est une personne morale de droit public soumise à un régime spécifique. Le
GIP, dont l’économie est fondamentalement contractuelle, se distingue ainsi de l’établissement
public ;
2 - la convention constitutive : texte institutif du GIP
La convention constitutive, une fois publiée par voie d'arrêté, porte création du GIP et
traduit un accord sans ambiguïté entre les futurs membres du groupement. La convention
précise les objectifs poursuivis par le GIP, les actions à mener, les moyens sur plusieurs années
pour les réaliser et l’organisation retenue. La rédaction de la convention constitutive est laissée
à l’appréciation des membres du groupement. Toutefois, cette liberté est encadrée de deu
x
manières. La convention est soumise à l’approbation de l’État et doit contenir un certain nombre
de mentions obligatoires prévues par les textes régissant les GIP ;
3 - mission d'intérêt général : le groupement doit nécessairement exercer une activité
d’
intérêt général ;
4 - composition d'un GIP : celui-ci est composé de plusieurs membres, exclusivement
des personnes morales, et doit nécessairement comporter au moins une personne morale de
droit public. Ainsi, peuvent être membres d’un groupement, l’État
et ses établissements publics,
les collectivités territoriales et leurs établissements publics. Une personne morale de droit privé
exerçant une mission de service public ou non peut également être membre du groupement.
Le tableau ci-dessous fait ressortir les principales caractéristiques du GIP en
comparaison de l’association. Si le GIP assure, à titre principal, la gestion d’une activité de
service public administrative, il sera soumis aux règles de la gestion publique et sera doté d’un
comptable public.
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Comparatif du GIP
et de l’
association
Description
GIP
Association
Bases juridiques
Loi n° 2011-525 du 17 mai 2011
Décret n° 2012-91 du 26 janvier 2012
Loi du 1
er
juillet 1901 relative au
contrat d’association
Constitution
Convention constitutive et approbation par
l’autorité administrative
Règlement intérieur
Contrat d’association librement
fixé par les parties
Règlement intérieur
Nature juridique
Personne morale de droit public
Personne morale de droit privé
Composition
Personnes morales de droit public ou de droit
privé
Personnes physiques ; Personnes
morales de droit public (principe
de spécialité)
Objet
Exercer «
ensemble des activités d’intérêt
général à but non lucratif, en mettant en
commun les moyens nécessaires à leur
exercice »
Librement choisi, hors partage
de bénéfices
Système financier et
comptable
Gestion publique si le GIP assure, à titre
principal, la gestion d’une activité de service
public administratif : comptable public ; le
directeur est ordonnateur des dépenses et des
recettes
Plan comptable général
Contrôles
Contrôle du juge des comptes
Contrôle du commissaire aux
comptes et du juge des comptes
Responsabilité des
membres
Conjointe, mais non solidaire ; à proportion de
leurs droits statutaires
Responsabilité civile et pénale
Statut du personnel
Régime de droit public si le GIP assure, à titre
principal, la gestion d’une activité de service
public administratif (décret
n° 2013-292
du 5 avril 2013)
Situation des personnels repris : article 111 de
la loi du 17 mai 2011
Contrats de droit privé
Dépôt de fonds et
placements de
trésorerie
Principe pour les GIP à comptabilité publique :
dépôt des fonds au Trésor
Dépôt et placements libres
Reddition et
certification des
comptes
Compte financier transmis au juge des comptes
Commissaire aux comptes
Source : CTC -
Ministère de l’économie et des finances, direction des affaires juridiques
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Le guide du GIP, élaboré sous l’égide de la direction générale
des finances publiques,
apporte toutes précisions sur les modalités de création et de fonctionnement de cet organisme
public. Celui-ci souligne que d
ès lors qu’il existe une nécessité d’instaurer une coopération
stable entre plusieurs organismes chargés d’
une mission de service public, le GIP doit être
privilégié.
Extraits du guide relatif aux GIP :
ministère de l’économie et des finances, direction des
affaires juridiques
En pratique, l’intérêt du recours aux GIP réside dans la possibilité qu’ils
offrent
d’individualiser l’exercice d’une activité particulière et d’institutionnaliser un partenariat entre
plusieurs personnes morales selon des règles statutaires souples et adaptées.
Un GIP composé uniquement de personnes morales de droit public soumises au régime
de la comptabilité publique devra appliquer les règles de la gestion publique.
D’une manière générale, la création en 1982 du statut de GIP a offert à l’administration
un moyen d’action à la fois moins contraignant que le statut d’établi
ssement public et beaucoup
plus sûr que le statut associatif.
Dès lors qu’il existe une nécessité d’instaurer une coopération stable entre plusieurs
organismes chargés d’une mission de service public, le GIP doit être privilégié.
Recommandation n° 14 : la chambre recommande de réfléchir à la nature, au
dimensionnement et au financement d
es missions de l’association, ainsi qu’
au statut
juridique de la structure.
En réponse à la contradiction, le président de la province Nord indique que « les
propositions faites semblent intéressantes et mériteraient une analyse plus approfondie par la
MNC et ce pour la bonne information des administrateurs ».
Le présiden
t du gouvernement indique qu’
« une réflexion avec les autres financeurs
pourra être menée pour permet
tre la révision du statut juridique de l’association tel que
recommandé ».
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Chambre territoriale des comptes de Nouvelle-Calédonie
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Les publications de la chambre territoriale des comptes
de Nouvelle-Calédonie
sont disponibles sur le site :
www.ccomptes.fr/fr/ctc-nouvelle-caledonie