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Le Président
envoi dématérialisé
500, avenue des États du Languedoc
CS 70755
34064 MONTPELLIER CEDEX 2
T +33 4 67 20 73 00
occitanie@crtc.ccomptes.fr
ROD2 - Commune de Pérols
CONFIDENTIEL
Le 24/08/2017
Réf. :
GR / 17 / 1769
Monsieur le Maire,
Je vous prie de bien vouloir trouver ci-joint le rapport comportant les observations définitives arrêtées par
la chambre régionale des comptes sur le contrôle des comptes et de la gestion de la commune de Pérols.
Il est accompagné des réponses reçues à la chambre dans le délai prévu par l’article L.
243-5 du code
des juridictions financières.
Ce rapport a un
caractère confidentiel qu’il vous appartient de protéger jusqu’à sa communication à
l’assemblée délibérante.
Il vous revient de communiquer ce rapport et les réponses jointes à votre assemblée délibérante.
Conformément à la loi, l’ensemble doit
:
-
faire l’objet d’une inscription à l’ordre du jour de la plus proche réunion de l’assemblée
;
- être joint à la convocation adressée à chacun de ses membres ;
- donner lieu à débat.
En application de l’article R.
243-14 du code des juridictions financières, vous devez, à réception du
rapport d’observations définitives auquel sont jointes les éventuelles réponses reçues, faire connaître à
la chambre la date de la plus proche réunion de l’assemblée délibérante. En temps utile, vous
communiquerez au greffe l’ordre du jour
à l’adresse de courriel suivante
: crcgreffe@lr.ccomptes.fr.
En application des dispositions de l’article R.
243-16 du code précité, ce rapport, auquel sont jointes les
éventuelles réponses reçues, peut être publié et communiqué aux tiers dès la tenue de la première
réunion de l'assemblée délibérante suivant sa réception.
Conformément aux dispositions de l’article L.
243-9 du code des juridictions financières, vous êtes tenu,
dans le délai d’un an à compter de la présentation du rapport d’observations définitives à l’assemblée
délibérante, de présenter devant cette même assemblée un rapport précisant les actions entreprises à
la suite des observations et des recommandations formulées par la chambre régionale des comptes.
2/2
Ce rapport est communiqué à la chambre régionale des comptes, qui fait une synthèse annuelle des
rapports qui lui sont communiqués. Cette synthèse est présentée par le président de la chambre
régionale des comptes devant la conférence territoriale de l’action publique. Chaque chambre
régionale
des comptes transmet cette synthèse à la Cour des comptes en vue de la présentation prescrite à l’article
L. 143-9 du code des juridictions financières.
Je vous prie de croire, Monsieur le Maire,
en l’assurance
de ma considération distinguée.
André PEZZIARDI
Monsieur Jean-Pierre RICO
Maire de la commune de Pérols
HÔTEL DE VILLE
Place Carnot
CS 80005
34473 PEROLS CEDEX
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Chambre régionale des comptes
d’Occitanie
Rapport d’observations définitives
: Commune de Pérols (34)
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Rapport d’observations
définitives
n° GR/17/1769 du 24/08/2017
COMMUNE DE PÉROLS
Exercices 2009 et suivants
S O M M A I R E
1.
Introduction
.......................................................................................................................
5
1.1.
Enjeux géographiques et démographiques
.................................................................
5
1.2.
Les relations avec la métropole
..................................................................................
6
2.
Analyse financière
.............................................................................................................
7
2.1.
Une capacité d’autofinancement brute dépréciée
.......................................................
7
2.1.1.
Des produits de gestion en croissance modérée entre 2009 et 2014 puis en
diminution depuis 2015
...................................................................................
7
2.1.2.
Des charges de gestion courante en croissance
...........................................
13
2.1.3.
Un excédent brut de fonctionnement et une capacité d’autofinancement
fortement dégradés au cours de la période sous revue
.................................
18
2.2.
Le financement des investissements
........................................................................
19
2.3.
La situation patrimoniale
...........................................................................................
21
2.3.1.
Une accélération récente du recours à la dette
.............................................
21
2.3.2.
Le fonds de roulement
..................................................................................
22
2.3.3.
Une trésorerie disproportionnée
....................................................................
22
2.4.
Conclusion
...............................................................................................................
23
3.
La gouvernance
...............................................................................................................
23
3.1.
Le maire et le conseil municipal
................................................................................
23
3.1.1.
Les délégations du conseil municipal au maire de la commune
....................
23
3.1.2.
Le fonctionnement du conseil municipal
........................................................
24
3.1.3.
Une information aux élus en amélioration
.....................................................
24
3.2.
Des processus de contractualisation externes défaillants
.........................................
25
3.2.1.
Une convention d’occupation du domaine public naturel porteuse de risques
25
3.2.2.
Une convention régularisée avec la crèche municipale
.................................
26
3.3.
Conclusion
...............................................................................................................
27
4.
Une fiabilité des comptes en amélioration mais perfectible
.........................................
27
4.1.
Une absence d’inventaire physique
..........................................................................
27
4.2.
Une comptabilité d’engagement de la section de
fonctionnement depuis 2013
........
28
4.3.
Des rattachements de charges et de produits effectués depuis 2012
.......................
28
4.4.
La gestion des immobilisations
.................................................................................
29
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Chambre régionale des comptes
d’Occitanie
Rapport d’observations définitives
: Commune de Pérols (34)
ROD2 - Commune de Pérols
4.5.
Les provisions pour risques et charges
.....................................................................
29
4.5.1.
Les provisions pour risques afférents aux litiges et contentieux
....................
29
4.5.2.
Les autres provisions
....................................................................................
30
4.6.
Conclusion
...............................................................................................................
30
5.
Un suivi des investissements défaillant
........................................................................
30
5.1.
Des restes à réaliser très volumineux
.......................................................................
30
5.2.
Une absence de pilotage des investissements avant 2011
.......................................
31
5.3.
Un plan pluriannuel d’investissement 2011
-2013 incomplet
......................................
31
5.4.
Une absence de plan pluriannuel d’investissement depuis 2014
..............................
32
6.
Une gestion des ressources humaines nécessitant une approche plus stratégique . 32
6.1.
Une fiabilité insuffisante des données
......................................................................
32
6.2.
Des effectifs en croissance
.......................................................................................
33
6.2.1.
L’évolution de la masse salariale (2009
-2015)
..............................................
33
6.2.2.
La répartition des effectifs par catégorie et par filière
....................................
33
6.3.
Des outils de gestion prévisionnelle des emplois, des effectifs et des compétences à
élaborer
....................................................................................................................
35
6.4.
Une politique de recrutement à formaliser
................................................................
35
6.5.
Une gestion des carrières favorable aux agents depuis 2013
...................................
37
6.6.
Un taux d’absentéisme élevé
....................................................................................
37
6.7.
Le régime indemnitaire
.............................................................................................
38
6.7.1.
La croissance du régime indemnitaire
...........................................................
38
6.7.2.
Une « prime annuelle » sans base légale
......................................................
39
6.8.
Le temps de travail
...................................................................................................
39
6.8.1.
L’organisation du temps de travail
.................................................................
39
6.8.2.
Des heures supplémentaires en augmentation
.............................................
40
6.8.3.
Des indemnités d’astreintes en hausse
.........................................................
42
6.9.
Des contentieux sur la gestion des ressources humaines
.........................................
43
6.9.1.
Les changements de périmètre d’activités de deux cadres
...........................
43
6.9.2.
Un règlement amiable en 2014 des contentieux opposant la ville à ses
agents
...........................................................................................................
43
6.10.
Conclusion
...............................................................................................................
44
GLOSSAIRE
............................................................................................................................
45
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Chambre régionale des comptes
d’Occitanie
Rapport d’observations définitives
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SYNTHÈSE
La chambre régionale des comptes a procédé, pour les exercices 2009 et suivants, au
contrôle des comptes et de la gestion de la commune de Pérols, collectivité de 8 914 habitants.
La commune de Pérols a été confrontée au cours de la période à une croissance des
charges de gestion courantes de 36,32 % alors que dans le même temps, les produits de gestion
n’ont augmenté que de 13,13
%. En 2015, les recettes ont diminué en raison de la baisse des
dotations de l’État. Cette situation a eu pour effet de réduire fortement son excédent brut de
fonctionnement et de diviser par trois la capacité d’autofinancement (CAF) brute. Cette contraction
de la CAF brute, conjuguée à une augmentation de plus de 60 % des annuités de la dette, a conduit
à une atrophie de la CAF nette devenue négative depuis 2014.
Pour maintenir ses projets d’investissement et notamment la construction du gymnase
Colette Besson, la collectiv
ité a eu recours à l’emprunt alors qu’elle aurait dû ajuster ses dépenses
d’équipement. L’absence de réel pilotage de l’investissement a ainsi
eu des conséquences
négatives sur la situation financière de la commune à compter de
2012. L’encours de dette est
passé
de 5,66
M€ à 12,73
M€ sur la période, portant la capacité de désendettement à 17,8 ans.
La
commune a sur-emprunté par rapport à son besoin réel de financement des investissements,
engendrant ainsi une trésorerie trop abondante et couteuse.
Pour reconstituer son autofinancement,
la commune a choisi d’utiliser
le levier fiscal. Les
taux des trois taxes communales ont ainsi progressé de 36 % en moyenne en 2016 puis la taxe
d’habitation a été réduite de 9,4
% en 2017. La commune a indiqué vouloir également diminuer, à
compter de 2017, ses charges à caractère général et ses dépenses de personnel. Sa capacité à le
faire est la condition préalable à un rétablissement de la
capacité d’autofinancement
.
Des marges de manœuvre demeurent en matière de ressources humaines. Les effectifs
se sont accrus de près de 17 % en six ans. La masse salariale a augmenté de 1,9
M€ au cours de
la période dont plus de 0,9
M€
entre 2013 et 2015. Le déroulement des carrières des agents ainsi
que leur régime indemnitaire sont particulièrement avantageux. De surcroît, la collectivité ne dispose
pas d’outils prévisionnels de gestion des ressources humaines.
En ce qui concerne la fiabilité des comptes, la commune a progressivement amélioré
ses prévisions budgétaires, mis en œuvre une comptabilité d’engagement depuis 2013, procédé au
rattachement de charges et de produits depuis 2012 et intégré à l’actif ses immobilisations en cours
depuis 2013. Toutefois, la chambre constate
l’
ab
sence de tenue d’
un inventaire physique fiable.
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ROD2 - Commune de Pérols
RECOMMANDATIONS
1.
Établir un inventaire physique et un inventaire comptable en lien avec l’état de l’actif
du comptable public.
Non mise
en œuvre.
2.
Formaliser un plan pluriannuel d’investissement dès 2017 couvrant l’ensemble des
dépenses d’équipements selon la méthode des autorisations de programmes et des crédits de
paiement.
Mise en œuvre.
3.
Évaluer
l’impact
financier
de
la
réalisation
des
principaux
équipements
préalablement à tout engagement.
Non mise en œuvre.
4.
Mettre en place des outils de gestion prévisionnelle des emplois, des effectifs et des
compétences en cohérence avec la prospective communale.
En cours de mise en œuvre.
5.
Établir une procédure de recrutement prévoyant un délai raisonnable entre la
publicité et le recrutement.
Non mise en œuvre.
6.
Mettre en adéquation les candidatures retenues avec le niveau de diplôme et
l’expérience attendus.
Non mise en œuvre.
7.
Conformer le régime indemnitaire à la règlementation.
Non mise en
œuvre.
Les recommandations et rappels au respect des lois et règlements formulés ci-dessus
ne sont fondés que sur une partie des observations émises par la chambre. Les destinataires du
présent rapport sont donc invités à tenir compte des recommandat
ions, mais aussi de l’ensemble
des observations détaillées par ailleurs dans le corps du rapport et dans sa synthèse.
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Rapport d’observations définitives
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ROD2 - Commune de Pérols
Aux termes de l’article L.
211-3 du code des juridictions financières « Par ses contrôles,
la chambre régionale des comptes contrôle les comptes et procède à un examen de la gestion. Elle
vérifie sur pièces et sur place la régularité des recettes et dépenses décrites dans les comptabilités
des organismes relevant de sa compétence. Elle s’assure de l’emploi régulier des crédits, fonds et
v
aleurs. L’examen de la gestion porte sur la régularité des actes de gestion, sur l’économie des
moyens mis en œuvre et sur l’évaluation des résultats atteints par rapport aux objectifs fixés par
l’assemblée délibérante ou par l’organe délibérant. L’opportunité de ces objectifs ne peut faire l’objet
d’observations
».
Le contrôle des comptes et de la gestion de la commune de Pérols a été ouvert le
8 septembre 2016 par lettre du président adressée à M. Jean-Pierre Rico, ordonnateur en fonction.
Un courrier a également été adressé le 19 septembre 2016 à M. Christian Valette, précédent
ordonnateur.
En application de l’article L.
243-1 du code des juridictions financières, les entretiens de
fin de contrôle ont eu lieu séparément le 13 décembre 2016.
Lors de sa séance du 19 janvier 2017, la chambre a arrêté des observations provisoires
qui ont été transmises à M. Jean-Pierre Rico. M. Christian Valette
, en qualité d’ordonnateur
précédent, en a également été destinataire pour la partie afférente à sa gestion. Des extraits les
concernant ont été adressés à des tiers.
Après avoir examiné les réponses reçues et entendu les personnes qui avaient sollicité
une audition, la chambre, dans sa séance du 4 mai 2017, a arrêté les observations définitives
présentées ci-après.
1.
INTRODUCTION
1.1.
Enjeux géographiques et démographiques
La commune de Pérols se situe à proximité immédiate de la ville-centre de Montpellier.
Elle est la cinquième ville la plus peuplée de Montpellier Méditerranée Métropole. La démographie
communale a connu une hausse importante depuis une soixantaine d’années en passant de 1
170
habitants en 1954 à 8
914 habitants en 2015. Cette progression s’est poursuivie sur la pér
iode sous
revue avec une variation annuelle moyenne de + 0,4 %.
tableau 1
: Évolution du nombre d’habitants de la commune au 1
er
janvier
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
8 685
8 649
8 619
8 589
8 644
8 674
8 914
9 274
Source : les comptes des communes, DGCL
Les revenus de la population de Pérols sont, en moyenne, supérieurs au reste de la
population française. Ainsi, la médiane du revenu disponible par unité de consommation en 2012
était de 22 577,3
€ contre 19
785,5
au plan national. Par ailleurs, la part des ménages fiscaux
imposés en 2012 était de 71,5 % contre 64 % au plan national. En effet, la ville, en raison de la
faiblesse de son offre en logements sociaux (1,18 % en 2008, 1,14 % en 2011 puis 1,63 % en 2014),
présente une faible mixité sociale.
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ROD2 - Commune de Pérols
Il s’agit d’une population dont le potentiel financier en 2016 par habitant était de
1 167,22
€, soit 8,57
% plus élevé que sur le reste du territoire français (1 075,05
€). Le taux d’effort
fiscal de la population était de 1,31 % en 2016 contre 1,15 % au plan national. Enfin, la proportion
des personnes âgées de plus de 60 ans est plus élevée à Pérols (27,8
%) qu’au plan national
(22,1 %).
1.2.
Les relations avec la métropole
La commune est membre depuis 1974 de Montpellier District, devenu le 1
er
août 2001
Montpellier Agglomération, puis le 1
er
janvier 2015 Montpellier Méditerranée Métropole,
établissement de coopération intercommunal regroupant 31 communes et une population INSEE de
449 026 habitants au 1
er
janvier 2015
1
.
Au cours de la période sous revue, 12 compétences ont été transférées de la commune
à la communauté d’agglomération / métropole
2
.
tableau 2 : Les transferts de compétences entre la commune de Pérols et la communauté
d’agglomération / métropole
Compétences transférées en 2009 et 2010 à la
communauté d’agglomération de Montpellier
Compétences transférées en 2015 à la suite de la
transformation de la communauté d’agglomération en
métropole
- la
politique de l’eau et des milieux aquatiques, à l’échelle
du bassin
versant ou de la zone humide de l’étang de
l’Or
ainsi que les travaux d’aménagement hydraulique en
faveur de la lutte contre les inondations dans la vallée du
Lez (compétence transférée en 2009) ;
-
l’eau potable (compétence transférée en 2010).
-
l’élaboration du plan local d’urbanisme
;
- le tourisme ;
- la voirie et les espaces publics ;
-
l’amélioration du parc immobilier bâti et la réhabilitation
et la résorption de l’habitat insalubre
;
-
l’aménagement, l’entretien et la gestion des aires
d’accueil de
s gens du voyage ;
-
le financement du service départemental d’incendie et de
secours ;
-
le service public de défense extérieure contre l’incendie
;
-
la concession de la distribution publique d’électricité et
de gaz, réseaux de chaleur et de froid urbains ;
- la délivrance des autorisations de stationnement aux
exploitants de taxis.
Source
: CRC, d’après délibérations de la commune
Le transfert de ces compétences a eu un effet sur le périmètre des attributions de
compensations. Celles-ci sont passées de 416 944
€ de produits en 2014 à 1
416 000
€ en
atténuation de produits en 2015.
Au cours de l’exercice 2015, pour gérer la période transitoire, la commune a mis à
disposition du personnel contre remboursement de 407 724
auprès de la métropole en attendant
leur transfert définitif et effectif à compter du 1
er
janvier 2016. Elle a fait de même pour 652 114
€ de
charges à caractère général en 2015 qui lui ont été remboursées également par la métropole.
1
Montpellier Méditerranée
Métropole présentait un coefficient d’intégration fiscale de 0,475602 en 2016. Elle se situait au 348
e
rang des
EPCI les plus intégrés (sur un total de 2 065).
2
Une seule compétence a été transférée au bénéfice de la commune : la restauration scolaire. Ce transfert est intervenu en 2011, à la
suite de la dissolution du SIVOM de l’Étang de l’Or le 31 décembre 2010
.
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: Commune de Pérols (34)
ROD2 - Commune de Pérols
tableau 3 : Les échanges de flux financiers en section de fonctionnement entre la commune et la
métropole en 2014 et 2015
en €
Montant versé par la
métropole à la
commune en 2014
Montant versé par la
métropole à la
commune en 2015
Montant versé par la
commune à la
métropole en 2014
Montant versé par la
commune à la
métropole en 2015
Écart entre les
exercices 2014 et
2015
Attribution de
compensation
416 944
0
0
1 416 000
- 1 832 944
Remboursement de
charges de personnel
0
407 724
0
0
+ 407 724
Remboursement de
charges à caractère
général
0
652 114
0
0
+ 652 114
Source
: CRC d’après délibérations de la commune
Le transfert de compétences en 2015 prévoit également en investissement, pour deux
compétences, un montant maximum de dépenses pouvant être remboursées à la commune ainsi
qu’un montant prévisionnel de recettes encaissées.
tableau 4
: Les échanges de flux financiers en section d’investissement entre la commune et la
métropole en 2014 et 2015
Compétence concernée
Montant maximal des dépenses
pouvant être remboursées à la
commune (2015)
Montant prévisionnel des recettes
encaissées (2015)
« Voirie et espaces publics »
996
000 €
225
384 €
«
Plan local d’urbanisme
»
17
760 €
0
Source
: CRC d’après
la délibération n° 2015-11-19/4 de la commune
2.
ANALYSE FINANCIERE
2.1.
Une capacité d’autofinancement brute dépréciée
La capacité d’autofinancement (CAF) a été divisée par trois (
- 65 %) depuis 2009 pour
s’établir fin 2015 à 716
k€
représentant 6,2 % des produits de gestion, soit un niveau faible. Ce
niveau ne permettait pas de couvrir les annuités en capital de la dette des exercices 2014 et 2015.
Cette évolution découle de celle de l’excédent brut de fonctionnement (EBF) qui a déc
ru
de plus des deux tiers pour s’établir fin 2015 à 811
k€, représentant 7,1
% des produits de gestion.
Cette diminution de l’EBF s’explique par une évolution des charges de gestion
(notamment de personnel) beaucoup plus dynamique (+ 5,3 % en moyenne annuelle, + 36,32 % sur
la période) que celle des produits de gestion qui s’établiss
aient à 11,47
M€ en 2015, en hausse de
13,13 % par rapport à 2009 (soit une hausse de 2,1
% en moyenne annuelle). L’année 2014
a
marqué ainsi un retournement avec la concré
tisation d’un effet ciseau
dû à une baisse des produits
de gestion (- 249 218
€ entre 2014 et 2015) alors que les charges de gestion ont continué à
augmenter (+ 98 818
€ entre ces deux mêmes exercices).
2.1.1.
Des produits de gestion en croissance modérée entre 2009 et 2014 puis en
diminution depuis 2015
Les produits flexibles représentaient en 2015 près de 82 % des produits de gestion. Sur
l’ensemble de la période, les produits flexibles ont augmenté de 1,7
M€ (soit +
23,44 %). Cette
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d’Occitanie
Rapport d’observations définitives
: Commune de Pérols (34)
ROD2 - Commune de Pérols
hausse a été essentiellement celle des
ressources d’exploitation (+
220 % sur la période),
partiellement compensée par une baisse des ressources fiscales propres nettes des restitutions. Ce
dynamisme des produits flexibles a permis de compenser la diminution des ressources
institutionnelles depuis 2015 (- 149 215
€ entre 2014 et 2015 soit
- 7,35 % mais - 0,3 % sur
l’ensemble de la période).
tableau 5 : Évolution des produits de gestion
Source
: Logiciel Anafi, d’après comptes de gestion
2.1.1.1.
Des produits flexibles dynamiques
2.1.1.1.1.
Les ressources fiscales propres dynamisées par une hausse des taux en 2016
Des ressources fiscales propres pénalisées à compter de 2015 par les restitutions
Les impôts locaux hors restitutions sont en hausse sensible sur la période (+ 18 %). Les
taux d’imposition n’ayant pas varié, il s’agit donc essentiellement d’un effet lié à la revalorisation des
bases fiscales et, dans une moindre mesure, à l’accroissement de la population de la commune.
Les restitutions et reversements sur impôt
s ont enregistré une forte hausse pour s’établir
à 1,8
M€ en 2015 atténuant d’autant les impôts locaux nets des restitutions.
tableau 6 : Évolution des impôts locaux nets des restitutions
Source
: Logiciel Anafi, d’après
comptes de gestion
Cette diminution des ressources fiscales propres s’explique par la conjonction de deux
atténuations de produits en 2015 : une attribution de compensation négative de 1 416 000
€ et un
prélèvement sur recettes fiscales pour non-respect d
e l’article 55 de la loi SRU de 423
661
€.
L’article 55 modifié de la loi n°
2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité
et au renouvellement urbains (SRU) a instauré l’obligation pour les communes de plus de 3
500
habitants (hors Ile-de-France) de réaliser plus de 25 % de logements sociaux sur leur territoire. À
défaut, un prélèvement est réalisé sur les recettes fiscales après une procédure contradictoire et un
constat de carence opéré par le préfet. La commune de Pérols, concernée par cette obligation,
présente un taux de réalisation de logements sociaux nettement inférieur au seuil légal, soit 1,18 %
en €
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Var. période
Ressources fiscales propres (nettes
des restitutions)
6 969 228
7 827 978
7 793 245
8 304 580
8 121 410
8 144 224
7 352 332
5,50%
+ Ressources d'exploitation
634 955
618 871
751 575
1 006 364
996 296
1 015 041
2 034 450
220,41%
= Produits "flexibles" (a)
7 604 184
8 446 849
8 544 820
9 310 943
9 117 707
9 159 265
9 386 782
23,44%
Ressources institutionnelles
(dotations et participations)
1 911 025
1 792 517
1 861 094
1 785 342
1 865 863
2 028 558
1 879 343
-1,66%
+ Fiscalité reversée par l'interco et
l'Etat
482 383
570 094
489 807
432 944
382 195
451 694
0
-100,00%
= Produits "rigides" (b)
2 393 408
2 362 611
2 350 901
2 218 286
2 248 058
2 480 251
1 879 343
-21,48%
Production immobilisée, travaux en
régie (c)
149 052
169 904
0
102 451
36 157
89 167
213 339
43,13%
= Produits de gestion (a+b+c = A)
10 146 644
10 979 364
10 895 721
11 631 680
11 401 922
11 728 683
11 479 465
13,14%
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Var. annuelle
moyenne
Impôts locaux
6 366 368
6 513 350
6 749 942
7 017 718
7 198 316
7 444 973
7 527 402
2,8%
- Restitution et reversements sur
impôts locaux (hors péréquation)
0
0
0
0
164 820
433 773
1 839 461
N.C.
= Impôts locaux nets des restitution
6 366 368
6 513 350
6 749 942
7 017 718
7 033 496
7 011 200
5 687 941
1,8%
9/46
Chambre régionale des comptes
d’Occitanie
Rapport d’observations définitives
: Commune de Pérols (34)
ROD2 - Commune de Pérols
en 2008, 1,14 % en 2011 puis 1,63 % en 2014. Un prélèvement sur recettes à hauteur de 423 461
a donc été opéré à partir de l’exercice 2015.
Bien que faisant valoir les faibles réserves foncières disponibles
3
, la commune a indiqué
souhaiter se mettre en conformité avec les dispositions de la loi SRU,
d’ici 2025
, en signant un
contrat de mixité sociale (CMS) tripartite : État, métropole et commune. La commune a ainsi délibéré
le 26
mai 2016 en s’engageant à réaliser 637 logements
entre 2014 et 2019.
Selon l’ordonnateur, le prélèvement sur recettes devrait ainsi passer de 423
461
€ en
2015 à 200 000
€ en 2018 puis 100
000
€ en 2019.
La chambre prend acte des engagements formalisés au contrat de mixité sociale
2014-2019 et rappelle que le respect du calendrier constitue une condition importante du retour à
l’équilibre financier de la commune.
Une hausse de 36
% des taxes foncières et d’habitation
à compter de 2016
Pour enrayer la diminution de ses ressources, le conseil municipal de Pérols a, par
délibération du 26 février 2016, arrêté une progression moyenne de 36
% des taux d’imposition
4
.
tableau 7 : Évolution des produits et des taux moyens des trois taxes communales 2015/2016 et
comparaison aux moyennes départementale et nationale de la strate en 2015
Bases nettes
Produit moyen de la
taxe d’habitation par
habitant
Produit moyen de la
taxe foncière bâtie
par habitant
Produit moyen de la
taxe foncière non
bâtie par habitant
Commune de Pérols
en 2015
TH :
2 071
TFB :
2 125
TFNB :
4
340
(taux de 16,41 %)
497
(taux de 23,39 %)
5
(taux de 105,87 %)
Commune de Pérols
en 2016
5
467
(taux de 22,32 %)
683
(taux de 31,81 %)
7
(taux de 143,98 %)
Moyenne
départementale de la
strate en 2015
TH :
1 731
TFB :
1 365
TFNB :
14
295
332
13
Moyenne nationale de
la strate en 2015
TH :
1 340
TFB :
1 214
TFNB :
14
197
255
8
Source :
CRC, d’après DGFIP
tableau 8 : Évolution du rendement des impôts locaux entre 2015 et 2016
en
CA 2015
BP + DM 2016
Impôts locaux avant prélèvement art. 55 loi SRU
7 527 402
10 393 425
- Prélèvement art. 55 loi SRU
423 461
425 000
= Impôts locaux nets des restitutions
7 103 941
9 968 425
Source : commune de Pérols
3
Le plan de prévention du risque inondation et le plan d’exposition au bruit en raison de la proximité de l’aéroport Montpelli
er-
Méditerranée limitent le recours aux quelques réserves foncières disponibles.
4
Cette hausse était justifiée par la collectivité par les facteurs suivants : la baisse de la dotation globale de fonctionnement passant de
956 200
€ en 2013 à 715
653
€ en 2015
, soit une baisse de 240 547
€ au cours des trois derniers exercices. Cette baisse s’est
poursuivie en 2016, la DGF ayant été notifiée à 325 464
, soit 630 736
€ de baisse sur les quatre derniers exercices
; la revalorisation
du point d’indice des agents de catégorie C ainsi que les hausses de charges au cours des trois derniers exercices
pour un montant
de 426 000
; le prélèvement sur les recettes à la suite du constat de carence sur le non-
respect de l’obligation de réalisation de 25
%
de logements sociaux sur le territoire communal pour un montant de 423 431
en 2016
; l’annuité du capital de la dette pour un montant
de 937 799
€ en 2015
ainsi
que de la charge d’intérêt de la dette de 342
221
€ en 2015.
5
Le produit 2016 de la commune de Pérols a été obtenu en appliquant la variation 2015/2016 votée et pondérée par l’effet de l’
évolution
nationale des bases.
10/46
Chambre régionale des comptes
d’Occitanie
Rapport d’observations définitives
: Commune de Pérols (34)
ROD2 - Commune de Pérols
2.1.1.1.2.
Les autres ressources fiscales propres en progression
Les autres ressources fiscales ont presque triplé sur la période passant de 602
k€ à
1 664
k€, essentiellement en raison de la croissance des droits de mutation à titre onéreux
(+ 569
k€) et des produits des taxes sur les activités de service et de domaine
(+ 457
k€).
tableau 9 : Évolution des autres taxes
en
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Var.
période
Taxes sur activités de service et
domaine
30 978
637 974
336 114
507 836
472 338
378 437
488 627
1 477,33 %
Taxes sur activités industrielles
239 285
243 171
267 761
339 689
223 969
279 071
274 462
14,70 %
Taxes liées à l’environnement et
l’urbanisation
0
0
0
0
0
0
0
0 %
Autres taxes (dont droits de
mutation à titre onéreux
DMTO)
332 597
433 483
439 428
439 337
391 607
475 516
901 303
170,98 %
Total
602 860
1 314 628
1 043 303
1 286 862
1 087 914
1 133 024
1 664 392
176,08 %
Source
: Logiciel Anafi, d’après comptes de gestion
Au cours de la période (hors année 2015), le montant moyen annuel des droits de
mutation était de 418 661
€ contre 903
044
€ en 2015. L’année 2015 a été favorable à la commune
en raison de la vente de terrains sur la zone d’activité commerciale du Fenouillet à la société
d’aménagement de l’agglomération de Montpellier (SAAM).
En 2016, les droits de mutation
devraient
s’établir
à 600 000
€ en tenant compte à la fois
du montant habituel annuel moyen des
droits de mutation (environ 450 000
€) et de la réalisation de deux autres opérations foncières
importantes concernant une nouvelle fois la ZAC du Fenouillet.
S’agissant des produits des taxes sur les activités de service et domaine, leur croissance
découle de
l’instauration, par une délibération du 28 mai 2009, de la taxe locale sur les publicités et
enseignes (TLPE), laquelle a produit 603 048
€ de recettes au titre de l’année 2010.
Cette ressource
s’est toutefois contractée dès 2011, les commerçants ayant adapté leurs enseignes pour réduire
leur contribution. La TLPE ne représentait plus en 2015 que 265 017
€. Si l’objectif de limiter la
p
ollution visuelle a été atteint, le produit de la taxe est aujourd’hui réel mais peu dynamique.
2.1.1.2.
Des produits rigides en nette diminution
Les recettes institutionnelles, qui représentaient entre 2009 et 2014 en moyenne
20,59 % des ressources, se sont con
tractées pour s’établir à 16,37
% en 2015 soit 1,8
M€. Elles
sont ainsi en recul de près d’un quart par rapport à 2014 alors qu’elles avaient observé une relative
stabilité depuis 2009, autour de 2,3
M€.
2.1.1.2.1.
Une baisse des ressources institutionnelles
La baisse des ressources institutionnelles est imputable à une diminution de la dotation
globale de fonctionnement amorcée dès l’exercice 2014 dans le cadre de la contribution de
l’ensemble des collectivités territoriales au retour à l’équilibre des finances pu
bliques. Cette baisse
s’
est accentuée en 2016
6
.
6
DGF notifiée en 2016 : 422 946
€ (dont 325
464
€ de dotation forfaitaire et 97
482
€ de dotation d’aménagement –
DSR).
11/46
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d’Occitanie
Rapport d’observations définitives
: Commune de Pérols (34)
ROD2 - Commune de Pérols
Ainsi, la dotation globale de fonctionnement s’est contractée de 533
254
€, soit une
baisse de 55,76 % entre 2013 et 2016. Cette baisse n
a pas été
compensée par l’évolution de la
dotation de solidarité rurale (+ 20 936
€ au cours de la même période soit +
27,35 %).
Les participations sont, pour leur part, en progression constante sur l’ensemble de la
période. Les autres attributions et participations sont stables sur la période 2010-2015.
tableau 10 : Évolution des ressources institutionnelles
Source
: Logiciel Anafi d’après comptes de gestion
Au budget primitif 2016, après intégration des décisions modificatives, la commune
anticipait un niveau de ressources institutionnelles à 1 614 672
, soit une baisse de 264 671
€ entre
2015 et 2016 (- 14,08 %).
2.1.1.2.2.
La suppression de la fiscalité reversée à compter de 2015
La fiscalité reversée a connu une période de relative stabilité entre 2009 et 2014 avec
un montant moyen de 410 000
€. À
compter de 2015, l’attribution de compensation brute
est
devenue une charge en raison du transfert de compétences de la commune vers la métropole.
tableau 11
: Évolution de la fiscalité reversée par l’État et l’agglomération / m
étropole
Source
: logiciel Anafi, d’après comptes de gestion
Face à la baisse de ces ressources institutionnelles et à la suppression de la fiscalité
reversée, les produits flexibles ont conservé leur dynamisme.
2.1.1.3.
Les ressources d’exploitation
Les ress
ources d’exploitation ont plus que triplé sur la période pour s’établir à 2
M€ en
2015 (contre 634
k€ en 2009).
en €
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Var. annuelle
moyenne
Dotation Globale de Fonctionneme
939 883
951 540
915 246
911 525
956 200
897 737
715 653
-4,4%
Dont dotation forfaitaire
867 018
875 845
840 426
836 641
879 654
818 561
630 741
-5,2%
Dont dotation d'aménagement
72 865
75 695
74 820
74 884
76 546
79 176
84 912
2,6%
Autres dotations
5 376
4 206
1 947
0
0
0
0
-100,0%
Participations
491 815
558 900
681 563
620 694
683 004
894 742
926 355
11,1%
= Ressources institutionnelles
(dotations et participations)
1 911 025
1 792 517
1 861 094
1 785 342
1 865 863
2 028 558
1 879 343
-0,3%
en €
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Var. annuelle
moyenne
Attribution de compensation brute
482 383
570 094
489 807
416 944
382 195
416 944
-1 416 000
-100,0%
+ Fonds de péréquation (FPIC)et
de solidarité
0
0
0
16 000
0
34 749
0
N.C.
= Fiscalité reversée par l'Etat
et l'interco
482 383
570 094
489 807
432 944
382 195
451 694
-1 416 000
-100,0%
12/46
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d’Occitanie
Rapport d’observations définitives
: Commune de Pérols (34)
ROD2 - Commune de Pérols
tableau 12 : Évolution des produits des services, du domaine et des ventes diverses
Source : Logiciel Anafi,
d’après comptes de gestion
L’année 2015
a constitué cependant une année atypique en raison du transfert de
compétences à la métropole
7
.
Retraité des mises à disposition de personnel et des remboursements de frais
8
, le
montant des ressources d’exploitation pour l’exercice 2015 s’
est établi à 906 345
, soit en baisse
de 7,69 % (- 75
k€) par rapport à 2014.
La commune justifie cette diminution par trois facteurs.
Tout d’abord, les ventes de marchandises et de produits finis autres que les terrains
aménagés ont connu une baisse de 6
k€ entre 2014 et 2015 en raison d’une panne de panneaux
photovoltaïques placés sur un dojo communal et dont l’électricité était revendue à EDF. Le niveau
antérieur de recettes autour de 19 000
€ devrait être retrouvé en 2016.
La baisse des produits des domaines est également imputable au transfert au 1
er
janvier
2015 à la métropole de la compétence voierie. Le produit de la redevance d’occupation du domaine
public (RODP) versée par les grandes entreprises de réseau (Enedis, GRDF et Orange) a ainsi été
transféré simultanément à la métropole.
Enfin, la diminution des produits des prestations de services s’explique par la fermeture
du centre de loisirs en août et lors des vacances de fin d’année
9
.
7
Les mises à disposition de personnels et les remboursements des compétences transférées au 1
er
janvier 2015 à la métropole mais
déléguées par celle-ci à la collectivité ont fait progresser le produit « des ventes diverses, produits des services et du domaine et
remboursement de frais » de plus de 1
M€. À compter de 2016, les personnels de la ville mis à la disposition de la métropole contre
remboursement au cours de l’exercice 2015 ont été effectivement transférés à l’EPCI. Il en résultera une baisse concomitante
des
charges de personnel de la commune au chapitre 012 et de la recette correspondante au chapitre 70 tel que prévu à la délibération
2015-11-19/5 du 19 novembre 2015.
8
Charges à caractère général supportées par la commune en lieu et place de la métropole et remboursées par cette dernière durant
l’année transitoire (2015).
9
Cette décision a eu pour effet de baisser concomitamment les dépenses de personnel et frais assimilés pour 42 000
.
en €
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Var. annuelle
moyenne
Ventes de marchandises et de
produits finis autres que les
terrains aménagés
18 849
19 086
20 303
20 193
18 543
19 273
13 196
-5,8%
+ Domaine et récoltes
107 183
79 687
68 714
142 017
116 795
102 369
70 849
-6,7%
+ Travaux, études et prestations de
services
429 910
440 067
602 618
813 749
798 459
823 252
785 327
10,6%
+ Mise à disposition de personnel
facturée
40 000
40 000
18 679
0
19 097
36 973
476 958
51,1%
+ Remboursement de frais
0
0
0
0
0
0
652 114
N.C.
= Ventes diverses, produits
des services et du domaine et
remboursements de frais (a)
595 943
578 840
710 314
975 958
952 894
981 868
1 998 443
22,3%
+ Revenus locatifs et redevances
(hors délégation de service public )
39 013
40 031
40 422
30 406
43 403
33 173
36 007
-1,3%
+ Excédents et redevances sur
services publics industriels et
commerciaux (SPIC)
0
0
838
0
0
0
0
N.C.
= Autres produits de gestion
courante (b)
39 013
40 031
41 261
30 406
43 403
33 173
36 007
-1,3%
= Ressources d'exploitation
(a+b)
634 955
618 871
751 575
1 006 364
996 296
1 015 041
2 034 450
21,4%
13/46
Chambre régionale des comptes
d’Occitanie
Rapport d’observations définitives
: Commune de Pérols (34)
ROD2 - Commune de Pérols
Les ressources d’exploitation, d
éduction faite des remboursements des personnels mis
à disposition, ont donc diminué en 2015. L’année 2016 ne devrait pas permettre à la commune de
revenir au niveau de ressources de 2014.
2.1.1.4.
Les travaux en régie
Les travaux en régie ont fortement varié au cours de la période. La commune imputait
les travaux en régie de l’année n en année n+1 jusqu’en 2014. En 2015, ont été imputés les travaux
réalisés en 2014 ainsi que ceux de l’année en cours
,
ce qui explique le doublement de l’année
2015
10
.
En 2016 les t
ravaux en régie de l’année N
ont été imp
utés sur le budget de l’année N
pour
un montant de 113
195 €.
tableau 13 : Évolution des travaux en régie
Source
: logiciel Anafi, d’après comptes de gestion
2.1.2.
Des charges de gestion courante en croissance
Les charges de gestion ont cru de plus de 2 842 660
€ sur la période
, soit une hausse
de plus d’un tiers.
tableau 14 : Évolution des charges de gestion
en
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Charges à caractère général
2 281 323
2 311 150
2 442 519
2 956 285
3 132 227
3 385 213
3 334 353
Charges de personnel
11
4 889 672
5 056 776
5 467 641
5 645 054
5 883 904
6 647 836
6 799 142
Subventions de fonctionnement
154 967
168 930
192 350
146 650
270 450
268 187
259 237
Autres charges de gestion
499 201
482 651
196 822
236 003
348 364
267 769
275 090
Total des charges de gestion
7 825 163
8 019 507
8 299 332
8 983 992
9 634 946
10 569 005
10 667 823
Source
: Logiciel Anafi, d’après comptes de gestion
Cette
hausse s’explique pour un tiers par l’augmentation des charges à caractère
général (+ 1,05
M€) et pour deux tiers par l’augmentation des charges de personnel (+
1,9
M€).
L’exercice 2015
a marqué un ralentissement de la hausse continue des charges qui a
caractérisé la période 2009-2014. Les charges de personnel étaient en hausse de 151 306
€, soit
2,27 % sur la même période. Enfin, les subventions et autres charges de gestion étaient quasiment
stables.
10
Cette pratique est plus conforme aux recommandations du comité national de fiabilité des comptes locaux qui préconise que les
immobilisations soient effectuées en fin de l’exercice au cours duquel les travaux ont été réalisés et non au cours de l’exercice suivant.
11
Charges de personnel = chapitre 012 « Charges de personnel, frais assimilés » - chapitre 013 « Atténuations de charges ».
en €
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Travaux en régie
149 052
169 904
0
102 451
36 157
89 167
213 339
14/46
Chambre régionale des comptes
d’Occitanie
Rapport d’observations définitives
: Commune de Pérols (34)
ROD2 - Commune de Pérols
2.1.2.1.
Les charges à caractère général : une augmentation
continue jusqu’en 2014
La commune a consacré 2 682 239
12
à ses charges à caractère général au titre de
l’année 2015, déduction faite des charges exposées pour le compte de la métropole, soit une baisse
de 703 273
€ entre 2014 et 2015 (
- 20,77 %) qui doit être mise en rapport avec le montant de
l’attribution de compensation versée par la commune à la métropole.
tableau 15 : Évolution des charges à caractère général
13
Source
: Logiciel Anafi, d’après comptes de gestion
Cinq
postes de dépenses permettent d’expliquer la hausse des charges à caractère
général : les achats autres que les terrains à aménager
14
, les charges de location et de copropriété
15
,
12
Les charges à caractère général représentaient 3 334 353
€ au
31 décembre 2015. De ce montant, doivent cependant être déduites
les charges ayant fait l’objet d’un remboursement de frais (652
114
€ en 2015) correspondant aux compétences transférées à la
métropole au 1
er
janvier 2015 mais exercées par la commune pour le compte de la métropole pour cette seule année.
13
L’année 2012 est la première année de rattachement de charges. Les factures non parvenues des fournisseurs et rattachées à
l’exercice précédent ont évolué de la façon suivante
: 94 138
€ en 2012, 318
703
en 2013, 202 757
€ en 2014 et 135
819
€ en 2015.
14
Les achats autres que les terrains à aménager représentent 32,46 % des charges à caractère général en 2015. Elles ont augmenté de
31,46
% sur l’ensemble de la période sous
-revue, soit une moyenne de 4,7 %. Toutefois, cette augmentation est imputable à la période
2009-
2012. Entre 2012 et 2015, les achats autres que les terrains à aménager sont restés stables, n’appelant dès lors pas d’observ
ation
particulière.
15
Les charges de location et de copropriété ont augmenté de 81,75 % en moyenne annuelle au cours de la période. La commune justifie
cela par la location d’un terrain à usage de parking à compter de 2013, des nouveaux contrats de matériel roulant et autres m
atériaux
et la location des bâtiments modulaires des services techniques. Parmi ces locations, les préfabriqués loués pour trois ans avec option
d’achat pour les services techniques pour 193
752
€ annuels doivent être acquis. La charge à caractère générale sur ce poste doit
ainsi disparaître après acquisition pour 95 680
€. En 2016, les crédits ouverts au budget primitif complété des décisions modificatives
font apparaître une prévision de 318 800
€ sur ce poste, soit une baisse prévisionnelle de 31
586
€ (
- 9,01 %).
en €
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Variation sur
la période
Charges à caractère général
2 281 323
2 311 150
2 442 519
2 956 285
3 132 227
3 385 213
3 334 353
46,16%
Dont achats autres que les
terrains à aménager (y c.
variations de stocks)
823 347
806 199
915 940
1 084 256
1 105 777
1 099 518
1 082 394
31,46%
Dont crédit-bail
0
0
0
0
0
0
0
N.C
Dont locations et charges de
copropriétés
9 751
20 720
25 771
33 627
44 016
251 308
350 386
3493,26%
Dont entretien et réparations
380 378
343 448
338 982
504 818
679 161
530 608
424 179
11,52%
Dont assurances et frais
bancaires
210 548
153 932
215 958
211 739
228 107
292 376
299 813
42,40%
Dont autres services extérieurs
109 845
104 721
129 730
122 153
146 954
131 015
65 878
-40,03%
Dont remboursements de frais
(BA, CCAS, organismes de
rattachement, etc.)
0
0
0
1 000
0
4 000
300
N.C
Dont contrats de prestations de
services avec des entreprises
257 572
337 812
310 887
350 583
403 141
457 157
357 696
38,87%
Dont honoraires, études et
recherches
45 871
89 452
101 550
149 201
64 198
79 478
155 475
238,94%
Dont publicité, publications et
relations publiques
353 343
344 057
316 037
322 212
310 821
390 173
454 975
28,76%
Dont transports collectifs et de
biens (y c. transports scolaires)
5 276
7 640
44 607
49 427
41 756
26 972
39 811
654,60%
Dont déplacements et
missions
4 622
1 357
3 381
37 836
26 197
22 245
33 646
627,93%
Dont frais postaux et
télécommunications
53 743
57 500
65 154
53 263
60 404
86 856
56 720
5,54%
Dont impôts et taxes (sauf sur
personnel)
27 027
44 311
30 166
36 168
21 696
13 506
13 080
-51,60%
40,1%
39,2%
0,9%
-11,4%
6,1%
-8,2%
N.C.
5,6%
22,6%
4,3%
Var.
annuelle
moyenne
6,5%
4,7%
N.C.
81,7%
1,8%
15/46
Chambre régionale des comptes
d’Occitanie
Rapport d’observations définitives
: Commune de Pérols (34)
ROD2 - Commune de Pérols
les charges d’entretien et de réparation
16
, les honoraires, études et recherches
17
et enfin les
publicités, publications et relations publiques.
Les frais liés aux publicités et relations publiques
18
ont augmenté entre 2013 et 2015 de
144 154
€ (+
46,37 %). Cette hausse est principalement imputable aux manifestations culturelles de
la commune : les fêtes et cérémonies ainsi que les réceptions qui ont progressé de 24,83 % sur la
période.
tableau 16 : Évolution des dépenses consacrées aux fêtes et cérémonies ainsi que les réceptions
en
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Var. période
Fêtes et cérémonies
273 849
254 818
229 938
236 073
227 162
280 069
327 161
+ 19,46 %
Réceptions
0
0
3 380
37 333
22 847
19 840
31 170
NC
Total
273 849
254 818
233 318
273 406
250 009
299 909
364 331
+ 24,83 %
Source : Comptes administratifs 2009-2015
2.1.2.2.
Des charges de personnel élevées
Les charges de personnel représentaient en moyenne 61,2 % des charges de gestion
courante au cours de la période. Ce niveau est élevé et entraîne une forte rigidité de l’ensemble des
char
ges rendant plus complexe la mise en œuvre d’un plan d’économie
s.
L’augmentation de 40
% des charges de personnel au cours de la période s’explique par
la croissance particulièrement dynamique de la rémunération principale des personnels titulaires
(+ 4,5 % en moyenne annuelle) et plus forte encore du régime indemnitaire (+ 12,1 % en moyenne
annuelle), ainsi que par la politique d’avancement d’échelon et de grade.
La rémunération principale des personnels titulaires a en effet augmenté très
progressivement de 2009 à 2012 (+ 92 000
€ soit 3,6
%), davantage à partir de 2013 (+ 6,14 %) et
encore plus en 2014 (+ 13,21 %).
Le régime indemnitaire des personnels titulaires a connu une croissance encore plus
significative avec des hausses respectives de 19 % et 18 % en moyenne en 2012 et 2014.
Bien qu’elle présente une augmentation globale de 25,13
% au cours de la période, le
montant des rémunérations versées aux personnels non titulaires a diminué depuis 2013 du fait de
la politique de titularisations mise en place.
16
Les charges d’entretien et de rép
aration
(somme des comptes 615) ont connu une augmentation de 11,52 % au cours de la période
sous revue. La commune indique qu’il y a eu un rattrapage sur ce poste avec la nécessité de préserver et d’entretenir le patr
imoine.
Les crédits ouverts en 2016 au
budget primitif complété des décisions modificatives font état d’une prévision de 646
950
€ confirmant
la poursuite de cet effort d’entretien.
17
Les honoraires, études et recherches ont connu des fluctuations importantes au cours de la période sous revue avec une hausse de
228,94
%. Ces fluctuations ont pu être corrélées avec l’évolution des contentieux en cours notamment dans le secteur des ressources
humaines et dans une moindre proportion de l’urbanisme. La commune a souhaité engager des démarches non c
ontentieuses pour
régler les conflits dans le domaine des ressources humaines. Celles-ci ont abouti à des accords et devraient réduire le montant des
honoraires d’avocats.
18
Somme des comptes 623.
16/46
Chambre régionale des comptes
d’Occitanie
Rapport d’observations définitives
: Commune de Pérols (34)
ROD2 - Commune de Pérols
tableau 17 : Évolution des rémunérations du personnel
Source
: Logiciel Anafi, d’après comptes de gestion
Cette diminution s’
est accentuée en 2015 du fait de la décision de la commune de ne
pas remplacer les agents absents et du non-renouvellement des neuf
contrats d’enseignants de
l’école de musique ainsi que ceux des deux enseignants de l’école de danse et de celui de l’agent
du théâtre. Ces trois derniers
interviennent désormais dans le cadre d’une association.
Par ailleurs,
la mise à disposition de personnels communaux auprès de la métropole a pour contrepartie le
remboursement de leurs traitements pour 476 958
€. Le transfert de 11 agents est
devenu définitif
au 1
er
janvier 2016. Le montant total des charges de personnel net des remboursements
s’élevait
en conséquence à 6,32
M€, soit une diminution de 4,37
% par rapport à l’année 2014.
en €
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Var.
annuelle
moyenne
Var. période
Rémunération principale
2 514 115
2 626 880
2 695 159
2 606 999
2 767 067
3 132 469
3 270 723
4,5%
30,09%
+ Régime indemnitaire voté par
l'assemblée
400 300
430 406
457 580
503 997
600 188
673 818
795 776
12,1%
98,80%
+ Autres indemnités
44 019
45 591
41 387
36 657
46 901
54 954
54 477
3,6%
23,76%
= Rémunérations du
personnel titulaire (a)
2 958 433
3 102 876
3 194 126
3 147 654
3 414 156
3 861 241
4 120 976
5,7%
39,30%
en % des rémunérations du
personnel*
85,3%
85,9%
80,7%
78,6%
80,3%
80,9%
83,6%
Rémunération principale
500 613
438 719
671 805
748 828
710 177
726 086
569 917
2,2%
13,84%
+ Régime indemnitaire voté par
l'assemblée
0
41 691
79 887
110 402
110 438
77 236
56 512
N.C.
N.C.
+ Autres indemnités
0
0
0
0
0
0
0
N.C.
N.C.
= Rémunérations du
personnel non titulaire (b)
500 613
480 410
751 692
859 230
820 615
803 322
626 429
3,8%
25,13%
en % des rémunérations du
personnel*
14,4%
13,3%
19,0%
21,4%
19,3%
16,8%
12,7%
Autres rémunérations (c)
11 020
27 141
13 942
0
14 869
109 155
183 188
59,8%
1562,25%
= Rémunérations du
personnel hors atténuations
de charges (a+b+c)
3 470 067
3 610 427
3 959 759
4 006 884
4 249 640
4 773 718
4 930 594
6,0%
42,09%
Atténuations de charges
89 985
84 986
196 699
111 361
175 156
162 926
198 223
14,1%
120,28%
= Rémunérations du
personnel
3 380 082
3 525 441
3 763 059
3 895 523
4 074 483
4 610 792
4 732 371
5,8%
40,01%
17/46
Chambre régionale des comptes
d’Occitanie
Rapport d’observations définitives
: Commune de Pérols (34)
ROD2 - Commune de Pérols
tableau 18 : Évolution des charges totales de personnel nettes des remboursements pour mise à
disposition
Source
: Logiciel Anafi, d’après comptes de gestion
Le niveau des dépenses de personnel rapporté au nombre d’habitants (763
€) est
supérieur de 33,27 % à celui de la moyenne des communes relevant de la même strate (532
€).
2.1.2.3.
Les subventions de fonctionnement
Au total les subventions de fonctionnement ont augmenté de 101 490
€ au cours de la
période (soit 65,49
%), pour l’essentiel au bénéfice des personnes de droit privé
, mais elles ne
représentaient toutefois que 2,3 % des dépenses de fonctionnement en 2015 (6,7 % pour les
communes de la strate). Ceci se traduit par une dépense moyenne par habitant de 29
€. Ce montant
est très inférieur à la moyenne de la strate (70
€ par habitant).
À compter de 2014 toutefois, le niveau des subventions a légèrement diminué. Ainsi, la
commune leur a consacré 259 237
€ en 2015. 30
000
€ ont été accordés au centre communal
d’action sociale en 2015 et en 2016 (contre 80
000
€ en 2014
, soit une baisse de 62,5 %) et 5 000
à la caisse des écoles en 2015 avant de revenir en 2016 au montant initial de 2014, soit 12 100
€.
tableau 19 : Évolution des subventions de fonctionnement
en
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
Total subventions de fonctionnement
154 967
168 930
192 350
146 650
270 450
268 187
259 237
256 457
dont CCAS
58 339
59 000
44 000
32 000
75 500
80 000
30 000
30 000
dont caisse des écoles
9 718
9 980
6 800
9 500
13 500
12 100
5 000
12 250
dont subventions aux personnes de droit privé
86 910
99 950
141 550
105 150
181 450
176 087
224 237
214 357
Source
: Logiciel Anafi, d’après comptes de gestion et BP 2016
La chambre observe que si le montant total des subventions de fonctionnement a
diminué en 2015 et
2016, c’est essentiellement dû à la diminution des crédits accordés au CCAS.
en €
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Var.
annuelle
moyenne
Var. période
Rémunérations du personnel
3 380 082
3 525 441
3 763 059
3 895 523
4 074 483
4 610 792
4 732 371
5,8%
40,01%
+ Charges sociales
1 366 161
1 374 014
1 534 029
1 578 994
1 629 859
1 851 123
1 879 906
5,5%
37,61%
+ Impôts et taxes sur
rémunérations
103 851
116 688
139 292
142 415
153 467
161 819
163 882
7,9%
57,81%
+ Autres charges de personnel
12 109
12 137
96
0
0
0
0
-100,0%
-100,00%
= Charges de personnel
interne
4 862 203
5 028 280
5 436 476
5 616 932
5 857 809
6 623 734
6 776 159
5,7%
39,36%
Charges sociales en % des CP
interne
28,1%
27,3%
28,2%
28,1%
27,8%
27,9%
27,7%
-1,26%
+ Charges de personnel externe
27 469
28 497
31 164
28 122
26 095
24 102
22 983
-2,9%
-16,33%
= Charges
totales de
personnel
4 889 672
5 056 776
5 467 641
5 645 054
5 883 904
6 647 836
6 799 142
5,6%
39,05%
CP externe en % des CP total
0,6%
0,6%
0,6%
0,5%
0,4%
0,4%
0,3%
Charges totales de personnel
4 889 672
5 056 776
5 467 641
5 645 054
5 883 904
6 647 836
6 799 142
5,6%
39,05%
- Remboursement de personnel
mis à disposition
40 000
40 000
18 679
0
19 097
36 973
476 958
51,1%
1092,39%
= Charges totales de personnel
nettes des remboursements
pour MAD
4 849 672
5 016 776
5 448 961
5 645 054
5 864 808
6 610 863
6 322 185
4,5%
30,36%
en % des produits de gestion
47,8%
45,7%
50,0%
48,5%
51,4%
56,4%
55,1%
18/46
Chambre régionale des comptes
d’Occitanie
Rapport d’observations définitives
: Commune de Pérols (34)
ROD2 - Commune de Pérols
2.1.2.4.
Les autres charges de gestion courante
Les autres charges de gestion courante ont connu une diminution de 45 % sur la période.
Cela s’explique essentiellement par la dissolution du SIVOM de l’Étang de l’Or
19
le 31 décembre
2010. La contribution aux organismes de regroupement qui intégrait la restauration scolaire a cessé
au 1
er
janvier 2011 et la compétence a été internalisée par la commune.
tableau 20 : Évolution des charges de gestion courante
Source : Logiciel Anafi
2.1.3.
Un excédent brut de fonctionnement et une capacité d’autofinancement
fortement dégradés au cours de la période sous revue
Les produits de gestion ont augmenté de 2,1 % en moyenne annuelle (+ 13,14 % entre
2009 et 2015). Dans le même temps, les charges de gestion ont progressé de 5,3 % en moyenne
annuelle (+ 36 % sur la période), soit plus du double des produits.
L’EBF, résultant du différentiel entre produits et charges de gestion, s’est donc fortement
dégradé en se réduisant de 16,1 % en moyenne annuelle, soit plus des deux tiers depuis 2009, pour
s’établir fin 2015 à 811
642
€. Il ne représente ainsi plus que 7,1
% des produits de gestion.
19
Le SIVOM de l’Étang de l’O
r gérait les compétences suivantes : eau potable, assainissement, restauration scolaire, services enfance,
sports et tourisme, action sociale envers les personnes âgées et transport scolaire. Il a été dissout le 31 décembre 2010. Ses
compétences ont été transférées à la communauté de co
mmunes du Pays de l’Or le 1
er
janvier 2011 pour les communes-membres de
cette communauté.
en €
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Var. période
Autres charges de gestion
499 201
482 651
196 822
236 003
348 364
267 769
275 090
-44,89%
Dont contribution aux
organismes de regroupement
328 037
316 026
58 968
66 184
73 738
49 860
50 401
-84,64%
Dont autres contingents et
participations obligatoires
(politique de l'habitat par
exemple)
54 817
51 412
20 586
46 569
106 164
60 720
15 957
-70,89%
Dont indemnités (y c.
cotisation) des élus
108 460
109 194
109 471
109 551
120 401
120 782
122 842
13,26%
Dont autres frais des élus
(formation, mission,
représentation)
7 887
6 018
7 663
6 374
10 160
9 063
5 885
-25,38%
Dont pertes sur créances
irrécouvrables (admissions en
non-valeur)
0
0
0
0
31 787
5 957
55 478
N.C.
N.C.
-26,8%
-18,6%
2,1%
-4,8%
Var.
annuelle
-9,5%
19/46
Chambre régionale des comptes
d’Occitanie
Rapport d’observations définitives
: Commune de Pérols (34)
ROD2 - Commune de Pérols
tableau 21
: Évolution de l’excé
dent brut de fonctionnement
Source
: CRC, logiciel Anafi d’après comptes de gestion
La dégradation de l’EBF a contribué à atrophier la CAF brute qui s’établi
ssait à 6,2 %
des produits de gestion en 2015, soit un
niveau insuffisant en raison de l’annuité en capital de la
dette supérieure à la CAF brute, produisant ainsi une CAF nette négative depuis 2014 pou
r s’établir
en 2015 à - 221
k€.
2.2.
Le financement des investissements
Le financement propre disponible s’est
contracté entre 2009 et 2015 (- 2,4
M€) avec une
aggravation entre 2014 et 2015 où celui-ci est passé de 1 063 349
€ à 391
563
€, soit une diminution
de 671 786
€ (
- 63,17 % par rapport à 2014).
Cette situation s’explique par la conjonction d’une CAF net
te devenue négative en 2014
(- 120 306
€) et 2015 (
- 221 613
€) et des recettes d’investissement hors emprunts (essentiellement
le FCTVA) qui ont elles aussi diminué (- 677
k€ sur la période soit
- 52,48 %).
en €
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Var. période
= Produits de gestion (a+b+c = A)
10 146 644
10 979 364
10 895 721
11 631 680
11 401 922
11 728 683
11 479 465
13,14%
= Charges de gestion (B)
7 825 163
8 019 507
8 299 332
8 983 992
9 634 946
10 569 005
10 667 823
36,33%
Excédent brut de
fonctionnement (A-B)
2 321 481
2 959 857
2 596 389
2 647 688
1 766 976
1 159 679
811 642
-65,04%
en % des produits de gestion
22,9%
27,0%
23,8%
22,8%
15,5%
9,9%
7,1%
-69,10%
+/- Résultat financier (réel seulement)
-235 132
-171 334
-182 316
-259 916
-386 592
-401 810
-342 199
45,54%
+/- Autres produits et charges excep.
réels
22 326
26 699
-108 078
-52 256
25 875
25 652
246 743
1005,19%
= CAF brute
2 108 675
2 815 222
2 305 996
2 335 516
1 406 259
783 521
716 186
-66,04%
en % des produits de gestion
20,8%
25,6%
21,2%
20,1%
12,3%
6,7%
6,2%
- Annuité en capital de la dette
578 615
549 554
525 392
571 916
1 368 784
903 827
937 799
62,08%
= CAF nette ou disponible (C)
1 530 061
2 265 667
1 780 603
1 763 599
37 475
-120 306
-221 613
-114,48%
20/46
Chambre régionale des comptes
d’Occitanie
Rapport d’observations définitives
: Commune de Pérols (34)
ROD2 - Commune de Pérols
tableau 22 : Évolution de la capacité puis du besoin de financement des investissements
Source
: Logiciel Anafi, d’après comptes de gestion
En cumul sur la période, le financement propre disponible s’établit à 15,3
M€ (7
M€ de
CAF nette et 8,3
M€ de recettes d’investissement hors emprunts) et couvre donc en moyenne 65
%
des
dépenses
d’équipement
réalisées
(23
M€).
En
revanche,
l’évolution
de
c
e taux
d’autofinancement des investissements est particulièrement critique puisqu’il
a décru fortement,
passant de 125 % en 2009 à 21 % en 2015 (40 % en moyenne sur les quatre derniers exercices)
obérant la capacité d’investissement de la collectivité.
La collectivité génère ainsi un besoin de financement propre depuis 2011. Le besoin de
financement propre cumulé sur la période s’élève à
- 8,8
M€ et le besoin de financement, après
déduction du solde des opérations pour comptes de tiers, à - 9,1
M€.
Sur la période, la commune a contracté pour 12,5
M€ d’emprunts nouveaux, soit un
niveau excédant de plus de 3
M€ le besoin de financement. Cette sur
-mobilisation des emprunts est
en €
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Cumul sur les
années
CAF brute
2 108 675
2 815 222
2 305 996
2 335 516
1 406 259
783 521
716 186
12 471 375
- Annuité en capital de la dette
578 615
549 554
525 392
571 916
1 368 784
903 827
937 799
5 435 888
= CAF nette ou disponible (C)
1 530 061
2 265 667
1 780 603
1 763 599
37 475
-120 306
-221 613
7 035 487
TLE et taxe d'aménagement
156 149
415 417
361 730
120 307
171 257
107 861
199 527
1 532 248
+ Fonds de compensation de la TVA
(FCTVA)
1 030 974
469 937
349 747
528 214
943 100
795 598
319 758
4 437 327
+ Subventions d'investissement
reçues
103 864
197 384
681 041
216 188
775 965
278 469
92 892
2 345 804
+ Produits de cession
0
200
0
4 372
12 133
1 727
1 000
19 432
+ Autres recettes
0
0
0
0
0
0
0
0
= Recettes d'inv. hors emprunt
(D)
1 290 987
1 082 937
1 392 518
869 082
1 902 455
1 183 655
613 177
8 334 811
= Financement propre
disponible (C+D)
2 821 047
3 348 605
3 173 121
2 632 681
1 939 930
1 063 349
391 563
15 370 298
Financement propre dispo /
Dépenses d'équipement (y c. tvx en
125,2%
101,9%
94,8%
40,5%
46,4%
44,6%
21,3%
64,6%
- Dépenses d'équipement (y compris
travaux en régie )
2 252 587
3 285 491
3 346 364
6 507 432
4 184 677
2 381 892
1 837 179
23 795 621
- Subventions d'équipement (y
compris subventions en nature)
0
4 545
1 557
84 789
48 090
190 134
5 000
334 115
+/- Dons, subventions et prises de
participation en nature, reçus ou
0
0
0
0
0
0
0
0
- Participations et inv. financiers nets
0
0
3 750
6 000
5 250
0
0
15 000
+/- Variation de stocks de terrains,
biens et produits
0
0
0
0
0
0
0
0
- Charges à répartir
0
0
55 644
0
0
0
0
55 644
+/- Variation autres dettes et
cautionnements
1 282
0
0
0
0
0
0
1 282
= Besoin (-) ou capacité (+) de
financement propre
567 178
58 569
-234 193
-3 965 540
-2 298 086
-1 508 677
-1 450 616
-8 831 364
+/- Solde des affectations
d'immobilisations
0
0
0
0
0
0
0
0
+/- Solde des opérations pour compte
de tiers
0
0
0
0
-76 677
62 012
-279 169
-293 833
- Reprise sur excédents capitalisés
0
0
0
0
0
0
0
= Besoin (-) ou capacité (+) de
financement
567 178
58 569
-234 193
-3 965 540
-2 374 763
-1 446 665
-1 729 784
-9 125 197
Nouveaux emprunts de l'année (y
compris pénalités de
550 000
0
700 000
2 600 000
4 604 673
2 027 833
2 000 000
12 482 506
Mobilisation (-) ou reconstitution (+) du
fonds de roulement net global
1 117 178
58 569
465 807
-1 365 540
2 229 910
581 168
270 216
3 357 308
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d’Occitanie
Rapport d’observations définitives
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particulièrement prégnante depuis 2013 où 4,6
M€ d’emprunts nouveaux ont été contra
ctés pour le
financement du gymnase Colette Besson.
En cumul sur la période, la collectivité a donc reconstitué son fonds de roulement net
global à hauteur de 3,35
M€, essentiellement grâce à l’emprunt, sans nécessité patrimoniale
notamment sur les exercices 2009, 2011, 2013 à 2015.
Le remboursement de ces emprunts va continuer de peser sur le niveau de la CAF.
La politique d’investissement n’est ainsi pas soutenable avec une CAF nette négative.
2.3.
La situation patrimoniale
2.3.1.
Une accélération récente du recours à la dette
2.3.1.1.
Un doublement de la dette au cours de la période
L’encours de dette a augmenté de 124,91
% sur la période, passant de 5,66
M€ en 2009
à 12,73
M€ en 2015. Cette hausse conjuguée à la contraction de la CAF a entraîné une forte
dégradation de la capacité de désendettement qui
s’établissait
à un niveau critique en 2015 (17,8
ans contre 2,7 ans en 2009). Retraitée de la trésorerie, la capacité de désendettement est ramenée
à 13,8 ans, ce qui demeure élevé.
tableau 23
: Dépenses d’équipements et évolution de la dette
en
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Dépenses d’équipement au CA
2 103 535
3 120 132
3 347 921
6 489 770
4 227 263
2 482 859
1 628 840
Charge d’intérêts et pertes nettes de change
235 174
171 370
182 352
263 952
386 624
401 839
342 221
Taux d’intérêt apparent du budget principal (BP)
4,2 %
3,4 %
3,4 %
3,6 %
3,7 %
3,4 %
2,7 %
Encours de dettes du BP net de la trésorerie hors
comptes de rattachement
5 106 060
4 731 604
4 142 362
7 415 916
8 133 563
9 057 665
9 850 110
Capacité de désendettement BP
20
2,4
1,7
1,8
3,2
5,8
11,6
13,8
Encours de dette du budget principal au 31 décembre
5 662 320
5 112 765
5 287 373
7 315 457 10 551 346 11 675 352 12 737 552
Capacité de désendettement BP en années (dette
/ CAF brute du BP)
2,7
1,8
2,3
3,1
7,5
14,9
17,8
Source
: Logiciel Anafi d’après comptes de gestion de la commune
En conséquence, les charges financières ont augmenté de 45,51 % au cours de la
période.
tableau 24 : Évolution des charges financières
en
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Var.
période
Charges financières
235 174
171 370
182 352
263 952
386 624
401 839
342 221
45,51%
Source
: Logiciel Anafi d’après comptes de gestion
L’inflexion observée en 2015 est le fruit de la conjonction d’une annuité de l’exercice plus
faible qu’en 2014 en raison d’emprunts arrivés à échéance et de la souscription d’un nouvel emprunt
de 2 000 000
€ le 7 juillet 2015 mais dont la première échéance
n’est intervenue que le 31
janvier
2016. Cet emprunt avait été souscrit, selon la commune, pour couvrir 2,29
M€ de dépenses
20
Trésorerie incluse en années (dette budget principal net de la trésorerie / CAF brute du BP).
22/46
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: Commune de Pérols (34)
ROD2 - Commune de Pérols
d’investissement engagées en janvier 2014, ainsi que l’achat
,
à la suite d’une délibération du
19
novembre 2015, d’un terrain et de
la cave coopérative.
La prévision des charges financières pour 2016 était de 576 000
€. Elle résulte de la
décision de la souscription de l’emprunt de 2
M€ susmentionnée mais également du remboursement
anticipé le 25 juin 2016 d’un emprunt
contracté le 25 mars 2012, pour un montant initial de
1 198 299,23
€.
2.3.1.2.
Un remboursement anticipé d’un emprunt non
-justifié
La commune a souhaité engager une stratégie de désendettement à compter de 2016.
À cet effet, le maire a validé le remboursement anticipé d’un
emprunt qui avait été souscrit auprès
du Crédit Foncier suite à une cession de la Caisse d’Épargne (prêt d’investissement
n° 00002970992T). Ce prêt avait été souscrit le 25 mars 2012 pour une durée de 153 mois à un taux
d’intérêt fixe de 2,29
% et pour un montant initial de 1 198 299,23
€. Toutefois, en remboursant de
façon anticipée, la commune a payé 55 463,92
€ de plus que si elle était allée au terme de l’emprunt.
Au regard des caractéristiques du prêt à taux fixe, le risque auquel était exposée la
col
lectivité ne justifiait pas un remboursement anticipé alors même qu’elle venait d’emprunter 2
M€
moins de 12 mois auparavant.
2.3.2.
Le fonds de roulement
Malgré la diminution du résultat de fonctionnement (- 1,4
M€), les ressources propres
élargies ont augmenté de 15,6
M€ (+
39 %) sur la période suite à la forte progression des dotations
et réserves (+ 14,9
M€) et des subventions (+
2,24
M€).
La croissance des ressources stables a été plus forte encore (+ 49
% pour s’établir à
68,9
M€ en 2015) en raison de l’augmentation de l’encours de dette et a excédé celle des emplois
immobilisés (+ 45
% sur la période sous revue), lesquels s’établissaient à 66
M€ en 2015.
tableau 25 : Fonds de roulement net global
au 31 décembre en
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Ressources stables (A)
46 209 006
49 281 872
52 874 651
57 830 506
68 579 036
67 003 144
68 954 366
Emplois immobilisés (B)
45 547 711
48 562 008
51 688 980
58 010 375
66 528 994
64 371 935
66 052 941
Fonds de roulement net global (A - B)
661 295
719 865
1 185 672
-179 868
2 050 042
2 631 210
2 901 425
En nombre de jours de charges
courantes
29,9
32,1
51,0
-7,1
74,7
87,5
96,2
Source : Logiciel Anafi -
2.2 Fonds de roulement net global d’après comptes de gestion
Il en
découle une progression du fonds de roulement net global (FRNG) qui s’
élevait à
2,9
M€ en 2015 (+
338,75 % au cours de la période), représentant plus de 96 jours de charges
courantes, ce qui constitue un niveau élevé.
2.3.3.
Une trésorerie disproportionnée
Le besoin en fonds de roulement ayant été le plus souvent négatif sur la période, le
gonflement du FRNG a produit une trésorerie nette excessive représentant, au 31 décembre, 101
23/46
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d’Occitanie
Rapport d’observations définitives
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ROD2 - Commune de Pérols
jours de charges courantes en 2015 résultant d’emprunts non justifiés par le
niveau des
investissements.
tableau 26 : Évolution de la trésorerie
Source
: logiciel Anafi d’après comptes de gestion de la commune de Pérols
Le niveau excessif de la trésorerie a augmenté les charges financières de la collectivité
sans que cela soit justifié par les investissements, notamment pour la période 2013-2015.
2.4.
Conclusion
La dégradation de l’autofinancement a conduit la commune à recourir massivement à
l’emprunt. L’absence d’ajustement des investissements a contribué à augmenter l’encours de dette
en fin de période rendant difficile le rétablissement de la CAF.
Confrontée à cette situation, la commune a décidé en 2016 de restaurer ses marges de
manœuvre en augmentant sa fiscalité, en maîtrisant la hausse de
ses charges et en réduisant
progressivement ses investissements.
Cette maîtrise des charges est rendue d’autant plus nécessaire que la collectivité a
décidé de baisser
le taux de la taxe d’habitation de 9,4
%
à compter de l’exercice 2017.
3.
LA GOUVERNANCE
3.1.
Le maire et le conseil municipal
3.1.1.
Les délégations du conseil municipal au maire de la commune
Conformément aux dispositions de l’article L.
2122-22 du code général des collectivités
territoriales (CGCT) le maire de Pérols a reçu délégation du conseil municipal par délibérations du
27 mars 2008 puis du 16 avril 2014.
Les compétences dont il
a reçu délégation doivent faire l’objet d’un compte
-rendu auprès
de l’assemblée délibérante. Toutefois, les procès
-verbaux ne rapportent les décisions prises par le
maire dans le cadre de sa délégation que depuis le 18 février 2016. À une seule exception
21
, les
procès-verbaux transmis ne font pas état de questions posées par les membres du conseil municipal
sur ces décisions. La collectivité
s’engage à
veiller à mieux
retracer l’ensemble des échanges au
procès-verbal lors des séances.
21
Conseil municipal du 18 février 2016.
au 31 décembre en €
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Var. période
Fonds de roulement net
global
661 295
719 865
1 185 672
-179 868
2 050 042
2 631 210
2 901 425
338,75%
- Besoin en fonds de
roulement global
-54 606
241 832
-106 360
-268 234
-593 363
-168 150
-145 296
166,08%
=Trésorerie nette
715 902
478 032
1 292 032
88 366
2 643 405
2 799 360
3 046 721
325,58%
en nombre de jours
de charges courantes
32,4
21,3
55,6
3,5
96,3
93,1
101,0
Var. annuelle
moyenne
27,9%
17,7%
27,3%
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d’Occitanie
Rapport d’observations définitives
: Commune de Pérols (34)
ROD2 - Commune de Pérols
3.1.2.
Le fonctionnement du conseil municipal
Le fonctionnement du conseil municipal est régi par les articles L. 2121-7 à L. 2121-27-1
du CGCT.
La commune respecte la fréquence d’une réunio
n minimale par trimestre.
Le conseil municipal dispose d’un règlement intérieur qui n’appelle pas de remarque en
dehors d’une observation sur les modalités de composition des commissions municipales.
L’article L.
2121-22 du CGCT précise en effet que « la composition des différentes
commissions, y compris les commissions d’appel d’offres et les bureaux d’adjudications, doit
respecter le principe de la représentation proportionnelle pour permettre l’expression pluraliste des
élus au sein de l’assemblée comm
unale », aucune disposition ne prévoit la participation de membres
extra-municipaux ayant une voix délibérative.
La commune indique que les commissions ont une vocation consultative et qu’il n’y a
pas dans la pratique de vote en commission. L’article 10 d
u règlement intérieur dispose toutefois
que si
«
les commissions n’ont aucun pouvoir de décision. Elles examinent les affaires qui leur sont
soumises, émettent de simples avis ou formulent des propositions à la majorité des membres
présents sans qu’un quor
um soit exigé ».
Le maire de la commune fait valoir qu’il s’agit d’associer la population aux choix
importants de la commune.
La chambre rappelle
qu’il
appartient à la commune, si elle souhaite faire participer des
membres non-élus à ces choix, de créer des « comités consultatifs extra-communaux ».
3.1.3.
Une information aux élus en amélioration
3.1.3.1.
Des
débats
d’orientation
budgétaire
conformes
depuis
2015
aux
prescriptions de l’article L.
2312-1 du CGCT
L’article L.
2312-
1 du CGCT fixe le contenu du débat d’orientation budgétaire en
prévoyant notamment qu
’«
un débat a lieu au conseil municipal sur les orientations générales du
budget de l’exercice ainsi que sur les engagements pluriannuels envisagés, dans
un délai de deux
mois précédant l’examen de celui
-ci ».
En 2009 et 2010, l
es rapports d’orientation budgétaire étaient présentés dans des termes
trop généraux et souvent non quantifiés. À compter de 2011 et jusqu’en 2013, les rapports étaient
plus précis dans leur dimension rétrospective mais pas suffisamment dans leur dimension
prospective. En 2014, le rapport d’orientation budgétaire
a été présenté oralement. La commune
précise toutefois
qu’il
a été intégré à la délibération compte-tenu du faible délai
dont l’exécutif
disposait pour préparer le budget prévisionnel 2014, trois semaines après le renouvellement de
l’exécutif municipal.
Les débats d’orientation budgétaire 2015 et 2016 sont conformes aux dispositions du
CGCT.
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d’Occitanie
Rapport d’observations définitives
: Commune de Pérols (34)
ROD2 - Commune de Pérols
3.1.3.2.
Des annexes aux documents budgétaires quasiment complètes depuis le
budget primitif 2016
Les annexes des comptes administratifs et des budgets primitifs de la période 2012-2015
étaient insuffisamment renseignées. Depuis 2015, la présentation agrégée du budget principal et
des budgets annexes est produite. Enfin, en
2016, l’état des provisions et les ratios prévus à l’article
R. 2313-1 du CGCT y sont présentés.
3.2.
Des processus de contractualisation externes défaillants
3.2.1.
Une convention d’occupation du domaine public naturel porteuse de r
isques
La commune a souhaité mieux valoriser l’aménagement du domaine public communal
dans la zone dite des « cabanes », en bordure du canal du Rhône à Sète, en autorisant le maire,
par délibération du 24 mars 2016, à signer une convention d’occupation te
mporaire du domaine
public avec un tiers, personne physique
, afin d’y ouvrir une activité de restauration
-discothèque « La
Cabane de Pérols ».
La convention d’occupation temporaire du domaine public a été signée le 4 avril 2016
entre la société RI2M et l
e maire. Une demande d’autorisation de travaux a été déposée le 11 avril
2016 puis retirée car le dossier était incomplet.
Toutefois, les travaux ont débuté au début du mois de mars pour ériger un établissement,
entouré d’une palissade de 1m80 de hauteur,
implanté sur un espace de 1 365 m
2
présentant les
caractéristiques suivantes : un restaurant de 90 m
2
avec cuisine ouverte, un bloc de deux toilettes
avec bureau, un bar avec espace de stockage, un bungalow pour le gardien avec logement, 750 m
2
de terrasse, une piscine de 10m x 3m50 avec 1m50 de profondeur.
Une nouvelle demande d’autorisation de travaux a été présentée le 11 avril 2016. La
commune a rejeté la demande le 13 juillet 2016 motivant son refus par le fait que les travaux sollicités
par l’exploitant ne relevaient pas d’un dispositif d’autorisation de travaux mais, compte tenu de leur
ampleur, d’un permis de construire.
Le restaurant a cependant été inauguré le 4 juin 2016.
Une demande de permis de construire a été déposée le 29 juillet 2016 auprès des
services de l’urbanisme de la métropole. Cette demande a fait l’objet d’un refus de la commune de
Pérols le 16 décembre 2016. Un recours gracieux de la société RI2M a été engagé le 10 février
2017 contre cette décision.
La commission de sécurité a toutefois
rendu un avis favorable à l’exploitatio
n.
La commune a estimé que pour un chiffre d’affaires annuel de 400
000 à 500 000
€, une
redevance de 12 000
€ à 15 000
€ pourrait lui être reversée.
S’agissant de la convention d’occupation du domaine public, la chambre constate qu’à
la date de la délibération du 24 mars 2016, la société RI2M n’avait pas encore été créée. Elle ne l’a
été que le 30 mars 2016. Le projet de convention qui était annexé à la délibération identifiait bien
une personne physique comme bénéficiaire et non la société RI2M. Or la relation
intuitu personae
garantit à la commune qu’aucun changement d’attributaire ne peut être effectué sans qu’elle l’ait
agréé auparavant conformément aux dispositions de l’article L.
1311-6 du CGCT. Dans
le cas d’une
26/46
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ROD2 - Commune de Pérols
société dont la personne physique
n’est plus que le directeur, rien n’interdit un changement de
direction de la société ou une modification de l’actionnariat au sein de celle
-ci.
Sur l’absence de permis de construire lorsque les travaux ont
été engagés et achevés,
la chambre rappelle que cette situation est susceptible de contrevenir aux dispositions de
l’article
L. 480-4 alinéa 1
er
du code de l’urbanisme
22
.
La commune a confié une étude d’aménagement du port de Pérols et du canal dans le
cad
re d’une assistance à maîtrise d’ouvrage pour installer, dans le respect de la règlementation,
cinq guinguettes qui devraient apporter 250 000
€. Les produits de cette opération permettraient de
réaménager le site.
La chambre rappelle que l’ensemble des a
ménagements de la zone, actuels et futurs,
doivent être compatibles avec le plan local d’urbanisme et respecter les dispositions du code de
l’urbanisme ainsi que du PPRI.
3.2.2.
Une convention régularisée avec la crèche municipale
En 2016, la commune de Pérols a subventionné 53 associations pour un montant de
214 357
€.
La convention de subventionnement conclue avec la crèche « Les Pitchouns »,
délibérée le 5 mars 2014, appelle les observations suivantes.
À l’article 5, il est précisé que la «
commune de Pérols met à disposition, trois heures
par jour, un agent communal pour assurer l’entretien des locaux
»
23
.
Les modalités de mise à disposition des fonctionnaires sont précisées par l’article 61
-1
de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique
territoriale. Selon cet article, «
la mise à disposition est possible auprès (…) des organismes
contribuant à la mise en œuvre d’une politique de l’État, des collectivités territoriales ou de leurs
établissemen
ts publics administratifs, pour l’exercice des seules missions de service public confiées
à ces organismes ».
Or, la mise à disposition concerne un agent communal d’entretien, et à ce titre, il ne
participe pas à la mission de service d’accueil des enfant
s. Dès lors, la commune ne pouvait pas
utiliser ce dispositif.
S’il a été mis un terme à cette pratique en juillet 2015, aucun avenant n’est venu modifier
l’article 5 de la convention. Pendant les 16 mois de mise à disposition, les 693 heures rémunérées
n
’ont donné lieu à aucun remboursement de la commune par l’association contrairement aux
dispositions du II de l’article 61
-1 de la loi n° 84-53.
Enfin, la convention a été signée pour une durée d’un an avec renouvellement tacite
pour une durée maximale de neuf ans. Cette durée apparaît excessive au regard de la durée du
mandat municipal et de la durée maximale de six ans conseillée (circulaire
PRMX1001610C
du 18
janvier 2010 relative aux relations entre les pouvoirs publics et les associations et circulaire
22
Le 14 mai 2016, un procès-verbal a été dressé par les services de la direction départementale des territoires et de la mer et transmis
à l’autorité juridictionnelle compétente (entretien téléphonique avec le directeur de la DDTM).
23
La commune précise que dans les faits cette mise à
disposition n’a pas représenté 3 heures par jour mais 2 heures quotidiennes
pendant 16 mois d’avril 2014 à juillet 2015, soit 693 heures rémunérées pendant l’ensemble de la période représentant une som
me
valorisée à 12 792,78
€.
27/46
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n° 5193/SG du 16
janvier 2007). La tacite reconduction prive en outre l’assemblée délibérante de
la
faculté d’être informée du contenu de la convention et des modalités de sa mise en œuvre.
La commune a procédé le 23 février 2017 à la régularisation de la convention en
supprimant la clause de mise à disposition de personnel et en ramenant la durée de la convention
à une durée de quatre ans.
3.3.
Conclusion
La commune a progressivement amélioré le niveau d’information de son conseil
municipal dans le domaine budgétaire. Depuis 2016, le niveau des informations fournies dans le
domaine financier est globalement conforme aux dispositions règlementaire fixées par le CGCT.
La commune doit être vigilante dans la valorisation de son domaine public naturel et
veil
ler à ce que l’objet des prochaines conventions d’occupation du domaine public soit compatible
avec les exigences posées par les règles d’urbanisme et de p
révention du risque inondation.
4.
UNE FIABILITE DES COMPTES EN AMELIORATION MAIS PERFECTIBLE
4.1.
Une ab
sence d’inventaire
physique
L’instruction du 27 mars 2015 relative aux modalités de recensement des
immobilisations et à la tenue de l’inventaire et de l’état de l’actif pour les instructions budgétaires et
comptables M14, M52, M57, M71 et M4 rappelle que la tenue des inventaires physique et comptable
constitue une obligation de l’ordonnateur qui doit recenser les biens appartenant à la collectivité.
L’inventaire physique permet «
le suivi exhaustif de la réalité et la présence des immobilisations »,
ce qu
i permet d’alimenter l’inventaire comptable «
en fonction des données physiques présentes au
sein de la collectivité ».
L’inventaire physique est alimenté par «
chaque service gestionnaire au moment de
"l’entrée" du bien dans le patrimoine immobilier. Il
représente le détail de chacune des
immobilisations sur laquelle la collectivité exerce son contrôle. Il contient des informations qui
peuvent être différentes de celles existantes à l’inventaire comptable puisque pour les
immobilisations de nature immobil
ière les aspects juridiques de l’immobilisation doivent y figurer
:
notamment, la surface des biens, leur état de vétusté, leur occupation, le coût d’entretien annuel
».
L’inventaire comptable permet de «
connaître ses immobilisations sur le volet financier.
Reflet de l’inventaire physique, il représente l’expression comptable de la réalité physique du
patrimoine contrairement à l’inventaire physique, qui consiste en la connaissance des propriétés et
biens contrôlés par la collectivité
; il s’agit de conna
ître dans ce cas leur valeur et
d’
apporter une
aide à la gestion du patrimoine ».
Ces inventaires doivent être concordants entre eux ainsi qu’avec l’état de l’actif tenu par
le comptable, visé par l’ordonnateur, qui permet de détailler l’ensemble des immo
bilisations et de
justifier les soldes des comptes apparaissant à la balance.
La commune a fait l’acquisition d’un
logiciel pour la gestion décentralisée des finances,
incorporant la mise en place d’un inventaire physique
. Elle a intégré les actifs physiq
ues pour l’année
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2016 et procède désormais, en liaison avec le comptable public,
à l’amortissement de ces biens.
Il
lui appartient également de mettre à jour la situation antérieure à partir d’un inventaire physique.
Sur l’amortissement, la commune indique avoir clarifié sa politique à la suite d’une
délibération du conseil municipal
en 2015 pour régulariser la politique d’amortissement.
Elle précise
en outre que l’augmentation des amortissements en 2015 est due à l’i
ntégration des travaux en régie
2014 et 2015, produisant au compte 21 les amortissements correspondants.
Enfin, le rapprochement des états de l’actif (produits par le comptable pour les exercices
2012 et 2014) et de la liste des immobilisations (tenue par
l’ordonnateur) au 31 décembre 2012 et
2014 a permis de mettre en évidence les écarts inexpliqués suivants :
tableau 27
: Comparaison état de l’actif et liste des immobilisations
en €
Liste des
immobilisations
État de l’actif
(valeur nette)
Écart
Au 31 décembre 2012
64 317 411,81
58 346 390,86
5 971 020,95
Au 31 décembre 2014
74 254 200,52
64 361 250,91
9 892 949,61
Source
: Liste des immobilisations de la commune et état de l’actif du comptable public 2012 et 2014
Recommandation
1.
Établir un inventaire physique et un inventaire comptable en lien avec l’état de
l’actif du comptable public.
Non mise en œuvre.
4.2.
Une comptabilité d’engagement de la section de fonctionnement depuis 2013
La commune a mis en œuvre depuis le 17 juin 2013 une comptabilité d’engagement de
la section de fonctionnement. L’engagement comptable est réalisé, concomitamment à
l’engagement juridique, par les services utilisateurs. La liquidation et le mandatement son
t mis en
œuvre
par la direction des finances.
Les marchés à bons de commande des fournitures de denrées font l’objet
, pour leur part,
d’un engagement annuel par prestataire selon les prévisions budgétaires. Cet engagement fait
l’objet d’un suivi et d’un r
éajustement après chaque paiement.
4.3.
Des rattachements de charges et de produits effectués depuis 2012
La commune n’a initié des rattachements qu’à compter de 2012
à hauteur de 1 % des
charges de fonctionnement et concernant exclusivement les factures non parvenues de
fournisseurs. Le même pourcentage est à retenir pour les produits.
En 2015 les rattachements ont porté sur 8,8 % des charges et 9,6 % des produits,
marquant ainsi la volonté de la commune de respecter l’annualité budgétaire.
Pour l’exercic
e 2015, le montant des rattachements réalisés en recettes était de
1 099 569
€, soit une hausse de 518,13
% par rapport aux 177 886
€ de 2014. Cette hausse est
imputable pour 726 529
€ aux transferts de compétences à la métropole au 1
er
janvier 2015. Cette
situation a eu pour corollaire un rattachement en charges de 733 070
€ au compte 73921 (chapitre
014) au titre de l’attribution de compensation.
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ROD2 - Commune de Pérols
Si l’exercice 2015 est plus fiable du point de vue du rattachement des charges de
fonctionnement, quelques opérations marginales demeurent encore perfectibles
24
.
4.4.
La gestion des immobilisations
Le compte 23 « Immobilisations en cours » fait apparaître la valeur des immobilisations
qui ne sont ni terminées, ni mises en service. Au 31 décembre de l’année, ne figur
ent au compte 23
que les immobilisations qui sont encore en cours et dont l’achèvement doit intervenir lors des
exercices à venir. En revanche, les immobilisations doivent après achèvement être imputées à l’actif,
par un débit à l’un des deux comptes
: 20 « Immobilisations incorporelles » ou 21 « Immobilisations
corporelles » et un crédit du compte 231 « Immobilisations corporelles en cours » ou du compte 232
« Immobilisations incorporelles en cours ».
La collectivité n’a procédé à ces opérations que de fa
çon très ponctuelle et sans
respecter l’intégration du patrimoine à l’actif lorsque les immobilisations ont été terminées et mises
en service. Cela a eu pour effet de présenter un bilan en partie erroné notamment dans la période
antérieure à 2013. En effet
, entre 2010 et 2012, la commune n’a pas réintégré les immobilisations
en cours dans les comptes d’immobilisations 20 et 21. Cela a eu pour effet de retarder à l’exercice
2013 la prise en compte des amortissements.
4.5.
Les provisions pour risques et charges
Les provisions pour risques et charges sont mentionnées à l’annexe A
-4 du compte
administratif après vote du conseil municipal. Les risques ou dépréciations doivent être analysés et
donner lieu à constitution d’une provision dans les cas réglementairement
prévus de sorte que
lorsque le risque ou la dépréciation survient, la collectivité puisse être couverte. Les risques et
charges doivent présenter un caractère probable et être estimés précisément.
Dans le cas de la commune de Pérols et jusqu’à l’exercice
2015, à l’exception d’une
provision semi-budgétaire de 500 000
€ constituée au titre d’un litige en 2011, aucune autre
provision n’a été passée. Toutefois, depuis 2016 une autre provision pour litige a été constituée.
4.5.1.
Les provisions pour risques afférents aux litiges et contentieux
L’article R.
2321-
2 du CGCT précise le cadre dans lequel s’inscrivent les provisions pour
risques et contentieux. Ainsi, «
La provision est constituée lorsqu’une première décision de justice
rend probable le risque de mise à
la charge de la commune ou de l’établissement d’une dépense
(…) à hauteur du risque estimé. La provision donne lieu à reprise à hauteur de son montant
lorsqu’elle est devenue sans objet, c’est
-à-dire en cas de réalisation du risque ou lorsque ce risque
n’est plus susceptible de se réaliser. L’assemblée délibérante détermine le montant de la provision,
dont le suivi et l’emploi sont retracés sur l’état des provisions constituées joint au budget primitif et
au compte administratif. Elle délibère sur la reprise des provisions constituées ».
24
Les redevances d’occupation du domaine public communal (RODP) au titre de l’année 2013 payées par GRDF (1
466
€) et Orange
(17 241
€) ainsi que Decaux (9
881
€) au titre de l’année 2015 n’ont pas fait l’objet du rattachement au bon exercice comptable
(2014
pour GRDF et Orange et 2015 pour Decaux). La commune explique cette situation par le fait que les redevances sont produites par les
prestataires trè
s tardivement dans l’année n pour l’année n
-1.
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Le rapprochement des provisions réalisées avec la liste des contentieux achevés et des
contentieux en cours fait apparaître qu’au 1
er
septembre 2015, 14 contentieux étaient clos et 19 en
cours. Parmi ceux-ci seuls deux cont
entieux relèvent des provisions prévues à l’article R.
2312-2 du
CGCT.
L’ensemble des provisions requises
a donc été constitué
25
.
4.5.2.
Les autres provisions
Le conseil municipal a inscrit le 27 septembre 2016, pour la première fois, à la demande
du comptable public, des provisions pour dépréciation des actifs circulant au compte 6817. Ces
provisions ont été constituées en fonction de l’ancienneté des créances et des procédures
collectives en cours de recouvrement.
Au 26 avril 2016, l’état des restes à recouv
rer présentait un état des procédures
collectives de 27 449,78
€ que la commune a provisionn
é
en totalité. Le principe d’une provision à
100 % pour les créances les plus anciennes remontant à 2012 ou antérieures à cet exercice, soit
15 231,70
€, a été adopté. Les créances 2013 et 2014 ont été provisionnées à 50
%, soit 5 009,44
.
4.6.
Conclusion
La
fiabilité des comptes s’est améliorée au cours de la période. La comptabilité des
dépenses engagées a été mise en place. Enfin, les rattachements de charges sont justifiés et
correspondent globalement à la réalité.
Pour autant, la fiabilité demeure perfe
ctible. L’absence d’inventaire physique et
comptable sur l’ensemble de la période constitue une lacune à laquelle la commune doit remédier.
5.
UN SUIVI DES INVESTISSEMENTS DEFAILLANT
5.1.
Des restes à réaliser très volumineux
Les restes à réaliser corresponde
nt aux dépenses engagées non mandatées et qui n’ont
pas donné lieu à service fait. Elles ne peuvent pas de ce fait être rattachées à l’exercice
26
. Les restes
à réaliser font l’objet d’une réinscription automatique dans le budget de l’exercice suivant.
La c
ommune de Pérols n’a inscrit aucun reste à réaliser pour la section de
fonctionnement au cours de la période. Elle a toutefois recours à cette faculté pour la section
d’investissement dans des proportions importantes. En effet, 39,90
% en moyenne des dépenses
d’équipement font l’objet de restes à réaliser. 67,23
% en moyenne des recettes d’investissement
hors emprunts font également l’objet de restes à réaliser avec deux situations particulièrement
25
La première provision a été passée
en 2011 suite à une plainte pour voie de fait de la SCI du Clos de la Tour. Elle a fait l’objet d’une
reprise partielle au cours du même exercice à la suite d’un premier jugement du tribunal de grande instance de Montpellier pu
is a été
soldée en 2015 après
un arrêt de la Cour de cassation du 19 mai 2015 (suite à arrêt de la cour d’appel de Montpellier du 13
mars
2014). La deuxième provision a été constituée en 2016. Elle concerne un litige oppos
ant le centre de gestion de l’Hérault à la commune.
Celle-ci avait refusé de régler deux titres de recettes en 2015 et 2016, soit un montant total de 42 029,82
€. Par jugement du 7
octobre
2016, le tribunal administratif de Montpellier a rejeté la requête de la commune. Celle-ci a décidé de faire appel.
26
L’article R.
2311-11 du CGCT dispose que «
les restes à réaliser de la section d’investissement arrêtés à la clôture de l’exercice
correspondent aux dépenses engagées non mandatées et aux recettes certaine
s n’ayant pas donné lieu à l’émission d’un titre ».
31/46
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atypiques en 2011 et en 2012 où les restes à réaliser en recettes représentaient respectivement
152,45 % et 174,47
% des recettes hors emprunt. Cette situation s’explique notamment par
l’inscription en 2012 d’une subvention de 1
M€ de la communauté d’agglomération de Montpellier
pour financer la construction du gymnase Colette Besson. Toutefois, cette recette correspondant à
une subvention non notifiée n’a jamais été réalisée.
tableau 28
: Restes à réaliser de la section d’investissement
en
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Moyenne
annuelle
Total voté des dépenses de la
section investissement
3 640 831
5 312 787
7 241 626 11 002 532 10 874 685
6 918 821
6 072 664
7 294 849
Total réalisé des dépenses de
la section d’investissement
2 696 669
3 859 936
3 922 779
8 748 108
7 517 073
4 874 919
3 634 927
5 036 344
Restes à réaliser des
dépenses d’équipement
869 497
1 264 323
2 192 644
1 027 741
1 755 226
1 320 870
1 063 450
1 356 250
Total des dépenses
d’équipements réalisés (y
compris travaux en régie )
2 252 587
3 285 491
3 346 364
6 507 432
4 184 677
2 381 892
1 837 179
3 399 375
% des RAR sur l’ensemble des
dépenses d’équipement
38,60 %
38,48 %
65,52 %
15,79 %
41,94 %
55,45 %
57,88 %
39,90 %
Total voté des recettes de la
section d’investissement
5 497 993
6 426 300
9 785 606 12 907 126 14 218 346
6 411 197
4 694 368
8 562 990
Total réalisé des recettes de la
section d’investissement
3 426 133
2 484 396
4 517 164
7 309 041
11 368 358
5 745 591
3 590 983
5 491 666
Reste à réaliser des recettes
d’investissement
170 073
760 244
2 122 949
1 516 300
463 134
158 500
412 387
800 512
Recettes d’investissement hors
emprunt
1 290 987
1 082 937
1 392 518
869 082
1 902 455
1 183 655
613 177
1 190 687
% des restes à réaliser sur
l’ensemble des recettes
d’investissement hors emprunt
13,17 %
70,20 %
152,45 %
174,47 %
24,34 %
13,39 %
67,25 %
67,23 %
Source
: CRC, d’après comptes administratifs 2009
-2015
De surcroit, les états des restes à réaliser produits par la commune pour les exercices
2013, 2014 et 2015 ne sont pas appuyés par des pièces justificatives.
5.2.
Une absence de pilotage des investissements avant 2011
La commune n’a pas été en mesure de produire d’outil prospectif et de suivi de sa
politique d’investissement
pour la période 2009-
2010. Les débats d’orientation budgétaire ne
traitaient que de façon très lacunaire de cette question.
5.3.
Un plan pluriannuel d’investissement 2011
-2013 incomplet
La commune de Pérols a disposé d’un plan pluriannuel d’investissement avec des
AP/CP sur les exercices 2011, 2012 et 2013. Le bilan a été présenté au conseil municipal du 30 avril
2014. Cette présentation en autorisations de programme et crédits de paiement (AP/CP) appelle
deux types d’observations.
Elle ne présentait pas de façon exhaustive l’ensemble des crédits inscrits en section
d’investissement.
32/46
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d’Occitanie
Rapport d’observations définitives
: Commune de Pérols (34)
ROD2 - Commune de Pérols
tableau 29 : Part du PPI 2011-
2013 dans la section d’investissement
en
2011
2012
2013
Crédits de paiements réalisés dans le cadre du PPI 2011-2013 voté en AP/CP
1 988 562
4 863 484
3 353 967
Dépenses
d’équipements (y compris travaux en régie)
3 346 364
6 507 432
4 184 677
dont travaux en régie
0
102 451
36 157
Crédits de paiements réalisés -
Dépenses d’équipements
- 1 357 802
- 1 643 948
- 830 710
Part des crédits de paiements rapportée au total des
dépenses d’équipements
- 68,28 %
- 33,80 %
- 24,76 %
Source
: CRC d’après PPI 2011
-2013 de la commune et CA 2011-2013
La présentation du PPI sur la base des seuls crédits de paiement ne permettait pas aux
membres du conseil municipal de disposer d’une
information exhaustive et lisible. Le montant des
autorisations de programme initialement votées n’était pas rappelé. Enfin, il n’y avait pas de
correspondance entre le total des dépenses d’équipement figurant au compte de gestion et les
crédits de paiement effectivement réalisés entre 2011 et 2012 et ce, dans des proportions
importantes.
5.4.
Une absence de plan pluriannuel d’investissement depuis 2014
À l’issue du PPI 2011
-
2013, la commune n’a pas souhaité délibérer sur un nouveau PPI.
Elle indique
qu’avant
de proposer un PPI en utilisant la méthode des AP/CP, comme cela avait pu
l’être pour les exercices 2011 à 2013, elle souhaitait s’assurer de la fiabilité des recettes susceptibles
d’être inscrites.
Le rapport d’orientation budgétaire 2016 reprend cepend
ant les principaux éléments de
la programmation de l’exercice et donne les grandes orientations des exercices suivants.
La commune a proposé
un nouveau plan pluriannuel d’investissement
au conseil
municipal du 6 avril 2017. Elle indique, dans le même temps,
qu’elle cessera la pratique des restes
à réaliser en investissement dès l’exercice 2017.
Recommandations
2.
Formaliser un plan pluriannuel d’investissement dès 2017 couvrant l’ensemble
des dépenses d’équipements selon la méthode des autorisations de progr
ammes et des
crédits de paiement.
M
ise en œuvre.
3.
Évaluer l’impact financier de la réalisation des principaux équipements
préalablement à tout engagement.
N
on mise en œuvre.
6.
UNE GESTION DES RESSOURCES HUMAINES NECESSITANT UNE APPROCHE
PLUS STRATEGIQUE
6.1.
Une fiabilité insuffisante des données
La fiabilité des données était globalement insuffisante au cours de la période en raison
des discordances constatées entre le compte administratif et le bilan social. La chambre prend acte
de la production de tableaux de bord en matière de ressources humaines depuis 2012.
33/46
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d’Occitanie
Rapport d’observations définitives
: Commune de Pérols (34)
ROD2 - Commune de Pérols
6.2.
Des effectifs en croissance
6.2.1.
L’évolution de la masse salariale (2009
-2015)
La masse salariale a augmenté de 1,9
M€ au cours de la période. La croissance des
équivalents temps-plein (ETP) explique
pour partie cette hausse importante qui a privilégié l’emploi
des titulaires à compter de 2013.
Au cours de la période 2012-2015, les ETP ont progressé en nombre en raison
notamment du recrutement d’emplois aidés faisant l’objet d’un remboursement partiel
par l’État. En
dehors des emplois aidés, la croissance des ETP est de 4,97.
Au cours de cette même période, les effectifs des seuls titulaires ont augmenté fortement
(+ 23,08 ETP) à la suite de la titularisation de 24 contractuels occupant des emplois à caractère
permanent à compter de 2013 (soit 18,01 ETP). Dans le même temps, les charges de personnel
sont passées de 5,88
M€ en 2013 à 6,79
M€ en 2015 soit 0,91
M€.
La commune indique que
l’accroissement des ETP titularisés résulte de la régularisation
de
s contrats d’accroissement temporaire d’activité
qui avaient dépassé la durée légale des 18 mois
prévue à
l’article 3 de la loi
84-53 du 26 janvier 1984. La chambre rappelle que cette décision
résulte de la seule appréciation de l’autorité investie du pouv
oir de nomination et ne saurait
découler d’une obligation législative ou règlementaire où la commune aurait été en compétence
liée.
La baisse des effectifs engagée à partir de 2015 s’est poursuivie en 2016 en raison d’une
première mutation vers la métropole en 2015 puis du transfert au 1
er
janvier 2016 de 11 agents suivi
d’un autre départ en 2017. Ceux
-
ci étaient en charge des compétences transférées à l’EPCI
27
.
tableau 30 : ETP de la collectivité
Effectifs au 31/12
ETP 2012
ETP 2013
ETP 2014
ETP 2015
Variation
période
Titulaires
126,2
134,34
148,26
149,28
23,08
Non titulaires
41,79
33,32
27,53
23,68
- 48,11
Emplois aidés
0
0
28
10
9
9
Total général
167,99
167,66
185,79
181,96
+ 13,97
Source : Données de la collectivité
La chambre prend acte de la diminution, toutes catégories confondues, des ETP
(- 3,83 %) entre 2014 et 2015. Elle rappelle par ailleurs que les emplois concernés ont vocation à
être supprimés définitivement du tableau des emplois de la commune.
6.2.2.
La répartition des effectifs par catégorie et par filière
L’analyse des bilans sociaux biannuels permet de répartir les effectifs physiques entre
catégories A, B et C.
27
Ces agents ayant été mis à disposition entre le 1
er
janvier et le 31 décembre 2015 à la métropole, ils sont donc recensés dans les
effectifs rémunérés en 2015.
28
L’évaluation de 0 ETP d’emploi aidé par
la collectivité est incohérente avec les données du bilan social 2011 qui font état de 3 emplois
aidés en effectifs physiques pour cette même année.
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tableau 31 : Répartition des effectifs physiques de la collectivité par catégorie
BS 2009
BS 2011
BS 2013
BS 2015
Emploi de cabinet
0
0
0
1
Catégorie A
5
6
8
9
Catégorie B
39
28
39
26
Catégorie C
125
138
138
155
Emplois aidés
2
0
3
9
Total
171
172
188
200
Source
: CRC, d’après les bilans sociaux 2009
-2015
Les effectifs de la catégorie A ont augmenté de 4 agents au cours de la période. Les
effectifs de la catégorie B ont, pour leur part, diminué de 13 agents (- 33,33 %). Enfin, les effectifs
de la catégorie C ont augmenté de 28 agents (+ 22,04 %). Dans le même
temps, la commune s’est
engagée dans un processus de recrutement d’emplois aidés subventionnés par l’État représentant,
en 2015, 4,5 % des effectifs physiques.
Ces tendances s’expliquent principalement
, en ce qui concerne la catégorie B, par une
diminutio
n du recours aux assistants d’enseignement artistique. Ceux
-ci étaient en effet 8 en 2015
contre 23 en 2009.
tableau 32 : Évolution des effectifs par filière
Filière
2009
2011
2013
2015
Tit.
Contr.
Total
Tit.
Contr.
Total
Tit.
Contr.
Total
Tit.
Contr.
Total
Administrative
21
0
21
21
3
24
24
1
25
28
0
28
Technique
71
4
75
68
2
70
71
3
74
68
2
70
Culturelle
3
21
24
7
0
7
7
15
22
7
2
9
Sportive
2
0
2
2
0
2
2
0
2
2
0
2
Sociale
14
0
14
14
0
14
11
2
13
15
2
17
Médico-sociale
9
0
9
7
0
7
8
1
9
7
3
10
Police municipale
9
0
9
9
0
9
9
0
9
9
0
9
Animation
5
10
15
5
5
10
13
18
31
21
15
36
Autres
29
2
2
29
29
3
3
19
19
Total
134
37
171
133
39
172
145
43
188
157
43
200
Source
: CRC d’après les bilans sociaux 2009
-2015
Au cours de la période, les augmentations les plus significatives ont concerné les filières
animation (+ 11 agents soit 73,33 %) et administrative (+ 7 agents soit 33,33 %). En revanche, la
filière culturelle a fortement fluctué entre 2009 et 2015. 15 cont
rats d’assistants d’enseignement
artistique contractuels intervenant dans le domaine de la danse et du théâtre ont été supprimés
30
après la redéfinition des missions de l’école de musique, de théâtre et de danse.
29
Autres : emplois aidés, saisonniers et directeur de cabinet.
30
Les effectifs d’assistants d’enseignement
artistique ont fortement fluctué au cours de la période sous revue. La diminution constatée
en 2011 des effectifs de la filière culturelle s’explique par une suppression de 21 postes d’assistants mentionnés au bilan s
ocial 2009
et qui ne sont plus présents au bilan social 2011 en raison de la baisse de la fréquentation des activités théâtrales. Toutefois, 15
assistants ont été recrutés de nouveau comme contractuels (bilan social 2013) avant que la commune ne décide de redéfinir le
périmètre de l’école municipale de musique, danse et théâtre
. Celle-ci est devenue uniquement école de musique. Les contrats des
assistants d’enseignement artistique contractuels qui enseignaient la danse et le théâtre n’ont pas été renouvelés. Les assis
tants se
sont alors regroupés dans une association subventionnée à hauteur de 5 000
€ par la commune pour maint
enir les activités théâtrales
et de danse.
35/46
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d’Occitanie
Rapport d’observations définitives
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ROD2 - Commune de Pérols
La chambre prend acte de ces orientations et particulièrement de la volonté de la
commune de développer les animations à caractère festif
31
depuis l’année 2013.
6.3.
Des outils de gestion prévisionnelle des emplois, des effectifs et des
compétences à élaborer
La collectivité
dispose d’un suivi
rétrospectif sur la période 2014-2017 des effectifs, de
la masse salariale, des heures supplémentaires et complémentaires, des astreintes, des
avancements et changements
d’échelon et de l’absentéisme pour
maladie.
En revanche, la commune ne dispose pas d
e l’ensemble des outils de gestion des
emplois, des effectifs et des compétences permettant de mettre en cohérence :
- les effectifs cibles de la commune et la prospective financière ;
- le périmètre des missions assignées aux agents au regard notamment des enjeux
financiers ;
-
les écarts entre la situation actuelle et les moyens à mettre en œuvre pour atteindre
les objectifs retenus notamment dans le domaine de la formation.
Ces outils doivent permettre de formaliser les orientations des élus à l’administratio
n
communale. L’ordonnateur a indiqué qu’il souhaitait s’inscrire dans cette démarche.
Recommandation
4. Mettre en place des outils de gestion prévisionnelle des emplois, des effectifs
et des compétences en cohérence avec la prospective communale.
En cours de mise en
œuvre
.
6.4.
Une politique de recrutement à formaliser
La politique de recrutement est précisée dans une note de procédure du 20 avril 2015
de la direction des ressources humaines. Les dossiers de recrutement de trois cadres font toutefois
apparaitre des manquements.
La commune de Pérols a souhaité recruter un agent de catégorie A parmi les agents du
conseil départemental de l’Hérault. Elle a écrit dans ce sens le 9 juillet 2015 au conseil départemental
alors que l’avis de vacance d’emploi avait été
transmis au centre de gestion pour publication le
3 juillet 2015
32
.
Le délai entre la publication et la décision de recrutement n’était manifestement pas
de nature à permettre une pluralité de candidatures sur ce poste (CAA de Marseille, 20 mars 2007,
Département du Vaucluse
).
Pour les deux autres recrutements de contractuels, l’article 3
-3 de la loi n° 84-53 prévoit
qu’il peut être dérogé au principe du recrutement d’un titulaire uniquement «
1° Lorsqu’il n’existe pas
de cadre d’emplois de fonctionnaires susceptibles d’assurer les fonctions correspondantes
; 2° Pour
les emplois du niveau de la catégorie A lorsque les besoins des services ou la nature des fonctions
le justifient et sous réserve qu’aucun fonctionnaire n’ait pu être recruté dans les conditions
prévues
par la présente loi
; (…) Les agents ainsi recrutés sont engagés par contrat à durée déterminée
31
L’une des conséquences de cette orientation a été d’augmenter également les charges à caractère général concernant les postes
« fêtes et cérémonie » et « réceptions ».
32
La commune a dû en outre rembourser les frais de formation de celle-ci au conseil départemental à hauteur de 15 500
€, celle
-
ci n’ayant
pas achevé la période de formation obligatoire de 3 ans dans cette collectivité.
36/46
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: Commune de Pérols (34)
ROD2 - Commune de Pérols
d’une durée maximale de trois ans. Ces contrats sont renouvelables par reconduction expresse,
dans la limite d’une durée maximale de six ans. Si, à l’i
ssue de cette durée, ces contrats sont
reconduits, ils ne peuvent l’être que par décision expresse et pour une durée indéterminée
».
Un autre agent de catégorie A a été recruté par la voie contractuelle à compter du
1
er
février 2016, alors qu’il n’
était t
itulaire que d’un
CAP. Ce recrutement faisait suite à un premier
appel à candidature conforme à la règlementation mais infructueux à la suite du désistement du
titulaire retenu. Cette situation ne justifiait toutefois pas le recrutement d’un contractuel do
nt le
diplôme et l’expérience sont manifestement en décalage avec le niveau attendu.
La commune, en
réponse,
précise toutefois que cet agent a donné satisfaction dans l’exercice de ses fonctions.
Un troisième agent a été, pour sa part, recruté par un contrat à durée déterminée à temps
complet sur un grade d’animateur territorial principal de 1
ère
classe au motif «
d’un accroissement
temporaire d’activité
». Le contrat a été conclu du 1
er
mai au 31 décembre 2014, alors que dans le
même t
emps l’agent était rémunéré à 80
%
dans le cadre d’u
n contrat à durée déterminée pour le
compte d’une
autre commune pour la période du 1
er
juin au 30 juin 2014.
La commune de Pérols indique qu’elle ignorait cette situation. Le 24 décembre 2014, un
nouveau
contrat à durée déterminée a été signé avec le même agent alors que l’avis de vacance
d’emploi avait été transmis le même jour au centre de gestion. Le motif justifiant le recours à ce CDD
retenait l’inexistence de cadre d’emplois de fonctionnaires susceptibles d’assurer les fonctions
correspondantes. Le cadre d’emploi d’animateur territorial aurait permis cependant de répondre à
ce profil de poste.
La collectivité a ensuite, le 11 août 2015, mis en stage cet agent sans concours sur un
grade d’adjoint d’a
nimation principal de 1
ère
classe
33
. Il
a bénéficié d’un maintien
, à titre personnel,
de sa rémunération antérieure d’agent contractuel sur le fondement de l’article 13 du décret
n° 2001-640 du 18 juillet 2001, soit un différentiel indiciaire de 141 points.
L’agent a poursuivi, sous le statut d’autoentrepreneur prestataire de services, son cumul
d’activités en tant que conseiller technique d’une autre commune,
en 2015 et 2016. Or, la demande
d’autorisation de cumul d’activités n’a été déposée auprès de
la commune de Pérols que le
15 septembre 2016. La commune a donné son accord le 21 septembre 2016.
La chambre rappelle les dispositions de l’article 25 septies de la loi n°
83-634 du 13 juillet
1983 modifiée qui précise que «
le fonctionnaire consacre l’intég
ralité de son activité professionnelle
aux tâches qui lui sont confiées. Il ne peut exercer, à titre professionnel, une activité privée lucrative
de quelque nature que ce soit ». Par ailleurs, le II 2
e
du même article proscrit depuis le 20 avril 2016
le cu
mul d’un emploi permanent à temps complet avec une fonction de dirigeant d’une société
34
.
L’agent a mis un terme à son cumul d’activité et procédé à la cessation totale de son activité non
salariée à compter du 1
er
février 2017 pour se consacrer exclusivement à son emploi de titulaire.
Recommandations
5. Établir une procédure de recrutement prévoyant un délai raisonnable entre la
publicité et le recrutement.
Non mise en œuvre.
6. Mettre en adéquation les candidatures retenues avec le niveau de diplôme et
l’expérience attendus.
Non mise en œuvre.
33
Sur le fondement de l’article 38 de la loi 84
-53 du 26 janvier 1984.
34
Un délai de 2 ans à compter du 20 avril 2016 est donné aux agents dans cette situation pour se mettre en conformité avec les
dispositions précédentes (article 9 de la loi n° 2016-483 du 20 avril 2016 relative à la déontologie et aux droits et obligations des
fonctionnaires).
37/46
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d’Occitanie
Rapport d’observations définitives
: Commune de Pérols (34)
ROD2 - Commune de Pérols
6.5.
Une gestion des carrières favorable aux agents depuis 2013
L’augmentation de la masse salariale entre 2014 et 2015 a notamment pour cause la
volonté de la nouvelle municipalité de faire bénéficier les personnels
d’un rattrapage d’avancement
d’échelons et de grades qui n’avait pas été effectué les années précédentes.
Le nombre d’agents ayant bénéficié d’avancement d’échelons et de grades a donc
fortement augmenté entre 2010 et 2015, soit respectivement + 414,28 % et + 625 %.
Depuis 2014, l’avancement d’échelon se fait systématiquement à l’ancienneté minimale,
sauf cas exceptionnel.
tableau 33 : La politique de gestion de carrière
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Nombre d’agents
ayant bénéficié
d’avancement d’échelon
NC
14
54
56
56
75
72
Nombre d’agents ayant bénéficié
d’avancement de grade
NC
4
7
14
28
12
29
Source
: Tableaux d’avancements de la collectivité
La collectivité n’a pas évalué le coût de ces avancements qui se sont poursuivis en 2016
(61 avancements au 30 septembre 2016).
Toutefois, dans le cadre de la mise en place de l’accord
relatif au parcours professionnel, carrières et rémunérations des fonctionnaires (PPCR), depuis
2016 pour les agents de catégorie B et depuis 2017 pour les agents de catégories C et A,
l’avancement se fait à un rythme unique pour tous les agents, ce qui devrait atténuer l’augmentation
du glissement vieillesse-technicité (GVT). La chambre rappelle à la commune la nécessité de se
conformer strictement aux dispositions règlementaires de chaque statut particulier à la suite de la
mise en œuvre de cet accord.
6.6.
Un taux d’absentéisme élevé
La chambre constate
l’
absence de
fiabilité des données d’absentéisme des bilans
sociaux 2011 et 2013. Toutefois, depuis 2014, la commune a intégré la nécessité de suivre
l’absentéisme. Elle effectue ainsi un suivi trimestriel du nombre de jours d’absence.
tableau 34
: Suivi de l’absentéisme réalisé par la commune
Motif
2014
2015
Évolution
Maladie ordinaire
1 285
2 149
67,24 %
Longue et grave maladie
1 488
1 825
22,65 %
Accident du travail et trajet
983
871
- 11,39 %
Maladie professionnelle
339
141
- 58,41 %
Total jours d’absence
4 095
4 986
21,76 %
Source
: CRC, d’après tableaux de suivi de la commune
Le taux d’absentéisme a globalement augmenté de 21,76
% entre 2014 et 2015. Ces
hausses sont imputables à la maladie ordinaire (+ 67,24 %) et à la longue et grave maladie
(+ 22,65 %). En revanche, les accidents du travail et de trajet sont en diminution de 11,39 % et les
maladies professionnelles de 58,48 %.
Le coût de l’absentéisme pour maladie et accident du travail a été évalué par la
commune à 420 114
€ en 2015.
Elle a engagé, par ailleurs, depuis 2016 un bilan des accidents du
38/46
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: Commune de Pérols (34)
ROD2 - Commune de Pérols
travail dont les conclusions vont être connues en 2017. Le document unique d’év
aluation des risques
professionnels doit en outre être mis à jour, notamment pour intégrer la prévention des risques
psycho-sociaux.
La chambre prend acte de la volonté de prise en com
pte de l’absentéisme en suivant
,
depuis 2014,
les indicateurs d’absence de manière plus rigoureuse.
6.7.
Le régime indemnitaire
6.7.1.
La croissance du régime indemnitaire
L’attribution du régime indemnitaire est déterminée par quatre délibérations des 28 mai
2009, 16 mai 2013, 23 septembre 2015 et 6 décembre 2016.
Entre 2012 et 2015, les primes et indemnités ont augmenté de manière importante
(+ 58 %) en raison de :
-
la mise en œuvre de la délibération du 16 mai 2013 qui a doublé le montant de la prime
minimum, auparavant fixée à 56
€ par mois (soit 672
€ pa
r an pour les agents concernés) ;
-
l’augmentation des trois principales primes
: l’indemnité d’administration et de
technicité (IAT), la prime de fonctions et de résultats (PFR), ainsi que la prime annuelle (constituée
de la prime de juin et de la prime de
fin d’année).
Le détail des primes et indemnités 2015
35
montre que le volume le plus important de
primes est représenté par l’IAT (264
750
€), suivie de la prime annuelle (197
972
€) (versée en juin
et en septembre à l’ensemble du personnel) et de la PFR (
111 812
€).
Le nombre de bénéficiaires de l’IAT a augmenté chaque année. Le montant moyen
attribué a, par ailleurs, fortement progressé de 2012 à 2014 (passant de 1 000
€ à 1
600
€ annuel
s
par agent).
La collectivité explique l’augmentation de l’IAT not
amment par la refonte du régime
indemnitaire en mai 2013, ainsi que par les nombreux avancements de grade en 2014 et 2015. La
PFR a augmenté en raison du recrutement d’attachés en 2013 et 2014 ainsi
que du fait de
régularisations à l’issue de deux procédur
es contentieuses
.
La commune précise par ailleurs que
l’augmentation du régime indemnitaire de la catégorie A est essentiellement due au remboursement
des primes des agents
à la suite d’un
jugement défavorable à la commune rendu en 2013.
tableau 35 : Évolution des principales primes
en €
2012
2013
2014
2015
Evolution de
2012 à 2015
Total primes et indemnités hors
IHTS, astreintes et NBI
546 222
654 171
810 767
863 477
58%
dont IAT
123 813
185 137
251 187
264 750
114%
dont PFR
71 638
68 940
94 703
111 812
56%
dont "prime de fin d'année"
158 306
177 941
198 726
197 972
25%
Source: XEMELIOS
fichiers de paie
La délibération du 6 décembre 2016 mettant en œuvre le régime
indemnitaire lié aux
fonctions, sujétions, expertise et engagement professionnel (RIFSEEP) suite au décret n° 2014-513
35
Hors nouvelle bonification indiciaire, indemnités d’astreintes et heures supplémentaires.
39/46
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d’Occitanie
Rapport d’observations définitives
: Commune de Pérols (34)
ROD2 - Commune de Pérols
du 20 mai 2014, précise que certains cadres d’emplois continuent à bénéficier du régime antérieur
et sont spécifiquement exclus du bénéfi
ce du RIFSEEP (article 1). Par ailleurs, l’article 3 de la
délibération est rédigé de sorte que les nouveaux montants individuels ne puissent pas être
inférieurs au régime indemnitaire précédent. Ce faisant, la collectivité sanctuarise l’enveloppe
financiè
re précédente et ne fait pas varier le régime indemnitaire en fonction de l’appréciation de la
valeur professionnelle de l’agent. L’évaluation du coût de cette mesure n’a pas été précisée par la
collectivité dans la délibération.
6.7.2.
Une « prime annuelle » sans base légale
Les agents de la commune de Pérols bénéficient, en sus des primes prévues par la
règlementation, d’une «
prime annuelle ».
Ses modalités de paiement ont été précisées par trois délibérations successives des
28 mai 2009
36
, 16 mai 2013
37
et 23 septembre 2015.
La « prime annuelle » représentait un volume financier de 198 726
€ en 2014 et de
197 972
€ en 2015. La commune la justifie par le fait qu’elle faisait partie des avantages
collectivement acquis au sens de l’article 111 de la loi n°
84-53, sans toutefois produire de pièce
justificative.
Par ailleurs, la délibération du 16 mai 2013 indiquait que les bénéficiaires du régime
indemnitaire sont « les agents titulaires et stagiaires de la fonction publique territoriale et les agents
non titulaires de droit public et de droit privé ». Par délibération en date du 7 juillet 2016, la collectivité
a confirmé le paiement de la « prime annuelle
» aux agents contractuels de droit privé pour l’année
2016. Le juge administratif rappelle qu’une collectivité ne peut étendre le bénéfice d’une prime
versée à ses agents en application de l’article 111 de la loi n°
84-53 du 26 janvier 1984 aux apprentis,
ceux-
ci n’étant pas des agents de droit public (CAA Douai, 30 décembre 2003, n°
01DA00168).
La chambre prend acte que la délibération du 6 décembre 2016 prévoit de mettre un
terme à cette irrégularité en étendant le complément indemnitaire annuel (CIA) en 2018 à l’ensemble
du personnel en lieu et place de la prime annuelle.
Recommandation
7. Conformer le régime indemnitaire à la règlementation.
Non mise en œuvre.
6.8.
Le temps de travail
6.8.1.
L’organisation du temps de travail
Le temps de travail a fait l’objet de délibérations du conseil municipal le 29 novembre
2012 puis le 19 novembre 2015, applicable depuis le 1
er
janvier 2016. Chacune de ces délibérations
36
La délibération du 28 mai 2009 prévoit notamment une prime annuelle versée à l’ensemble des agents stagiaires et titulaires d
es
catégories A, B et C. Cette prime est constituée de deux parts : une part fixe de 450
€ versée en juin, et une part variable versée en
novembre pouvant atteindre 700
€, que le maire peut moduler en fonction de la manière de servir de l’agent.
37
La délibération du 16 mai 2013 r
econduit la prime de juin ainsi que la prime de fin d’année, en détaillant les critères d’attribution de la
part modulable. La prime de fin d’année est ainsi constituée d’une part fixe de 100
€, d’une part modulable de 300
€ liée aux critères
d’évaluation,
et d’une autre part du même montant liée à des seuils de jours d’arrêts maladie. À ceci peut s’ajouter une prime
exceptionnelle de 100
€ si l’agent est «
au-delà des attentes ». La délibération du 16 mai 2013 se limite à une énumération des primes
applica
bles par filières, sans en préciser les conditions d’attribution, à l’exception de celles de la prime de juin et de fin d’ann
ée.
40/46
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d’Occitanie
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prévoit une durée de travail de 1 607 heures en conformité avec les règles relatives au temps de
travail dans la fonction publique territoriale.
Les cycles de travail sont organisés par service et sur ce point les règles applicables
dans la collectivité ont été modifiées de manière importante en 2015.
En 2012, la durée des cycles hebdomadaires variait de 35h à 39h selon les services.
Dans certains services du pôle éducation-enfance-jeunesse (ATSEM, restauration scolaire,
entretien/nettoyage des bâtiments, ALAE, petite enfance), le temps de travail était annualisé, les
deux autres services du pôle fonctionnant selon un cycle hebdomad
aire. D’autres services tels que
l’entretien et le
nettoyage des bâtiments et équ
ipements sportifs faisaient l’objet d’une annualisation
de ce temps. La collectivité était par ailleurs dotée d’un système automatisé de sa gestion.
Le nouveau règlement du temps de travail prévoit un cycle hebdomadaire unique de 35h
pour l’ensemble des services municipaux, à l’exception des services
logistique, festivités, et de
l’ensemble du pôle éducation
-enfance-jeunesse dont le temps de travail est désormais annualisé.
Le système automatisé de décompte du temps de travail n’est plus utilisé depuis le
31 décembre
2015.
Le règlement du temps de travail entré en vigueur en 2012 mentionnait par ailleurs une
durée de congés annuels égale à cinq fois les obligations hebdomadaires de travail, à laquelle
s’ajoutaient deux jours de fractionnement. Cette pratiq
ue, qui diminuait la durée annuelle du travail,
n’était pas en conformité avec les dispositions en vigueur. Elle a cessé à compter du 1
er
janvier 2016
avec l’application du nouveau règlement.
Cette réforme appelle toutefois deux observations :
- si les moti
fs d’autorisations d’absence et le nombre de jours accordés ont été réduits
en 2015, ils restent plus favorables que ceux applicables à la fonction publique de l’État
;
-
l’abandon du système de gestion automatisé du temps de travail à compter
du
31 décembre 2015 ne permet plus de justifier le recours aux heures supplémentaires ou au suivi
précis des absences.
6.8.2.
Des heures supplémentaires en augmentation
Les heures supplémentaires ont augmenté de 1 227 heures au cours de la période
(+ 29,67 %) avec cependant
des variations importantes et parfois contraires d’une année sur l’autre.
Ainsi, entre 2009 et 2012 le nombre des heures supplémentaires a diminué de 2 049 heures (soit
- 49,55
%) avant d’augmenter de 216,14
% entre 2012 et 2014.
tableau 36 : Évolution des heures supplémentaires
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Nombre d’heures supplémentaires de jour
2 087
1 722
1 376
829
2 285
3 878
2 982
Nombre d’heures supplémentaires de nuit
1 249
1 367
713
449
871
1 731
1 702
Nombre
d’heures supplémentaires dimanches et fériés
800
995
986
809
510
989
677
Nombre d’heures supplémentaires rémunérées
4 135
4 085
3 075
2 087
3 666
6 598
5 362
Coût en
80 043
86 051
61 183
42 155
67 580
130 075
111 139
Source : Tableau des effectifs produits par la collectivité retraité CRC
La commune estime toutefois que l’annualisation du temps de travail doit permettre de
limiter le recours aux heures supplémentaires.
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6.8.2.1.
Une tentative de la commune de limiter le paiement des heures
supplémentaires
La commune a tenté, par délibération du 19 novembre 2015, de restreindre le recours
aux heures supplémentaires.
La principale disposition de cette délibération est de poser le principe de la récupération
des heures supplémentaires et du non-paiement pour
l’ensemble des agents de la commune à
l’exception du pôle sécurité et proximité.
Des heures supplémentaires ont continué toutefois à être rémunérées dans d’autres
services malgré la délibération.
tableau 37 : Heures supplémentaires 2016 par service
Services
Nombre
heures
supplémen
taires jour
Coût
heures
supplémen
taires jour
Nombre
heures nuit
Coût
heures nuit
Nombre
heures
dimanche
et jours
feriés
Coût
heures
dimanche
et jours
feriés
Nombre
total
heures
supplémen
taires
Coût total
heures
supplémen
taires
AG - ACCUEIL & POPULATION
-
-
-
-
80
2 038
80
2 038
AG - SECRETARIAT GENERAL
-
-
-
-
20
430
20
430
CAB - COMMUNICATION
128
1 665
10
260
-
-
138
1 926
CAB - SECRETARIAT
-
-
-
-
20
478
20
478
EEJ - ACCUEIL ET ADMINISTRATIFS
-
-
-
-
40
949
40
949
EEJ - CENTRE DE LOISIRS ET ACTIVITES
-
-
-
-
40
833
40
833
FIRH - DIRECTION
225
4 283
-
-
-
-
225
4 283
FIRH - FINANCES
-
-
-
-
20
442
20
442
FIRH - RESSOURCES HUMAINES
-
-
-
-
60
1 290
60
1 290
JURIDIQUE ET COMMANDE PUBLIQUE
-
-
-
-
20
419
20
419
RTTA - ECOLE DE MUSIQUE
22
492
-
-
-
-
22
492
RTTA - FESTIVITES ANIMATIONS RECEP
162
2 872
63
2 226
-
-
225
5 098
RTTA - LOGISTIQUE
675
10 004
-
-
-
-
675
10 004
SP - DIRECTION
-
-
225
9 357
-
-
225
9 357
SP - POLICE MUNICIPALE
924
13 039
1 001
28 212
-
-
1 925
41 250
ST - SERVICES TECHNIQUES
383
5 714
94
2 631
150
3 573
627
11 918
Total
2 519
38 069
1 393
42 686
450
10 452
4 362
91 207
Source: Tableau effectifs origine collectivité
Le service festivité, animations, réceptions et service logistique a consommé un nombre
très important d’heures supplémentaires en 2016, correspondant à une dépense au 30
septembre
de 19 360
€. La commune a
expliqué ces heures supplémentaires par l’augmentation des festivités
taurines et par le marché nocturne de la période estivale. Il a été demandé aux agents de ces
services de travailler 1 907 heures annualisées, la différence entre 1 607 heures et 1 907 heures
correspondant à 300 heures supplémentaires rémunérées.
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6.8.2.2.
Un dispositif onéreux imputable notamment aux missions du pôle sécurité et
proximité
Les agents du pôle sécurité et proximité sont les agents les plus sollicités au titre des
heures supplémentaires. 58 % des heures supplémentaires rémunérées ont été effectuées en 2016
par ce service
38
. Ce nombre est en croissance régulière depuis 2013.
Cette augmentation s’explique en partie par les 25 heures supplémentaires accordées
aux agents du pôle sécurité et proximité et notamment aux agents de la police municipale et au
directeur du pôle, chef de service de la police municipale, qui devraient s’élever à la fin de l’année
2016 à environ 67 000
€.
Ces 300 heures annuelles réglées présentent un caractère forfaitaire
contraire aux prescriptions règlementaires de l’article 6
du décret n° 2002-60 du 14 janvier 2002
relatif aux indemnités horaires pour travaux supplémentaires.
La municipalité justifie ces heures effectuées par les agents de la police municipale par
l’application de l’article 4 de la convention communale de coordination de la police municipale et des
forces de sécurité de l’État du 2 juin 2014. Selon cet article, «
la police municipale prêtera son
concours lors de manifestations organisées au parc des expositions et à la salle ARENA à la
demande de la police nationale ou le gestionnaire de la manifestation ».
Cette disposition appelle deux observations. La notion de « concours » ne définit pas
précisément le niveau d’engagement de la police municipale. Les équipements précités organisent
en outre des événements d’envergure régionale dont la sécurisation ne relè
ve pas des missions
d’une police municipale définies par l’article
L. 2212-5 du CGCT.
L’annexe du décret n°
2012-2 du
2 janvier 2012 relatif aux conventions types de coordination en matière de police municipale prévoit
par ailleurs «
qu’
en aucun cas il ne peut être confié à la police municipale des missions de maintien
de l’ordre
».
La disposition de l’article 4 de la convention précitée n’est pas compatible avec l’article
L. 2212-5 du CGCT.
II appartient à la commune et au représentant de l’État de clarif
ier la notion de
« concours
» et de préciser le niveau d’engagement de la police municipale à l’occasion des
manifestations organisées à la salle de spectacle ARENA ainsi qu’au parc régional des expositions.
6.8.3.
Des indemnités d’astreintes en hausse
Le volume de ces indemnités a fortement progressé de 2012 à 2016 et concerne sept
astreintes différentes déterminées par une délibération du 27 septembre 2016. Sont ainsi concernés
par l’astreinte, du lundi au vendredi, les services urbanisme, finances et ressour
ces humaines,
manifestations culturelles ainsi qu’animations. Le secteur de la solidarité prend
, pour sa part, une
astreinte le week-end. Enfin, la police municipale et les services techniques sont en astreinte
permanente la semaine, le week-end, la nuit et les jours fériés à la demande.
38
Les dispositions adoptées par le conseil municipal le 19 novembre 2015, qui limitent la rémunération des heures supplémentaires aux
seuls agents du pôle sécurité et proximité, auraient dû diminuer le nombre d’heures supplémentaires rémunérées. Toutefois, le
nombre
d’heures rémunérées en 2016 devrait être supérieur à celui de l’année 2015. En effet, au 30 septembre 2016, la polic
e municipale avait
réalisé 2 519 heures supplémentaires de jour et 1 393 de nuit. En extrapolant sur 12 mois, 3 358 heures de jours et 1 857 heures de
nuit devraient être réalisées, soit l’équivalent de 3,24 ETP.
43/46
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tableau 38 : Évolution du coût des astreintes
Astreintes
2012
2013
2014
2015
2016*
Montant
11 689
24 849
38 246
38 570
44 770
* de janvier à novembre
Source: XEMELIOS, fichiers de paie
Le coût de cette politique d’astreinte est croissant. La chambre considère que si
certaines astreintes se justifient, d’autres sont moins indispensables (finances, ressources humaines
et urbanisme).
La commune a précisé
qu’elle met
tait
un terme aux astreintes de l’urbanisme et
finances et ressources humaines. La chambre prend acte de cet engagement.
6.9.
Des contentieux sur la gestion des ressources humaines
6.9.1.
Les changements de périmètre d’activités de deux cadres
Une réorganisation de
l’administration communale a été progressivement mise en
œuvre dans la période 2009
-2013 pour « professionnaliser et réorganiser » notamment le « pôle
ressources et moyens » ainsi que le « pôle éducation, petite enfance-jeunesse ». Cette
réorganisation a
eu pour conséquence l’affectation des deux attachés responsables du pôle sur de
nouvelles fonctions dont le périmètre de responsabilité différait sensiblement de leurs
responsabilités précédentes. Les deux cadres ont saisi respectivement le 31 octobre 2012 et 7 juillet
2013 la juridiction administrative. Ils souhaitaient ainsi faire indemniser le préjudice financier et moral
qu’ils estimaient avoir subi du fait de l’abaissement de leurs fonctions et enjoindre la collectivité de
les réintégrer dans leurs fonctions antérieures. À la suite de deux jugements en date des 10 octobre
et 31 décembre 2014, le tribunal administratif de Montpellier a fait droit à leur demande.
Ces changements d’affectation ont coûté à la commune 23
888
€ de dommages et
intérêts auxquels se sont ajoutés 6 956
€ de frais d’actes et de procédure
.
6.9.2.
Un règlement amiable en 2014 des contentieux opposant la ville à ses agents
La commune a souhaité régler par la voie amiable l’ensemble des autres contentieux
l’opposant à des agents de la ville. Cinq recours ont ainsi fait l’objet de cinq délibérations adoptées
lors des séances du conseil municipal des 7 juin et 25 septembre 2014.
La faculté de recours à ces solutions transactionnelles est fondée sur l’article 2044 du
code civil et a été r
econnue à l’État par le juge administratif (CE, 23 décembre 1887,
Monsieur de
Dreux-Brézé, Évêque de Moulin
et CE, 17 mars 1893,
Compagnie du Nord, de l’Est et autres
). La
circulaire du 6 avril 2011 relative au développement du recours à la transaction pour régler
amiablement les conflits précise la portée de la faculté de transaction de l’État et des collectivités
locales en rappelant notamment que l’objet de la transaction doit être licite, que des concessions
réciproques doivent être consenties et que l’
équilibre des concessions est assuré compte tenu des
circonstances de l’espèce. En outre, le préjudice allégué doit être actuel et certain. Enfin, le lien
entre le comportement de l’administration et le préjudice allégué doit être direct.
Une délibération
39
règle la situation d’un adjoint technique victime d’un accident du travail
le 12 décembre 2010.
39
Délibération n° 2014-07-16/15.
44/46
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Pendant sa période d’arrêt de travail, l’agent en question n’ayant pas bénéficié du
paiement de la prime annuelle et de l’indemnité d’administration et de te
chnicité, a engagé un
recours devant le tribunal administratif. Par jugement du 31 janvier 2014, la commune a été
condamnée à verser au requérant la somme de 1 243,50
€ au titre de l’exercice 2011 (la délibération
n° 09-672 du conseil municipal ne prévoyant pas de modulation des primes précitées pour le seul
motif de la maladie ou de l’accident du travail).
L’agent
a saisi de nouveau la commune le 28 mars 2014 sollicitant le paiement des
indemnités précitées cette fois-ci pour les autres exercices (2010 et
2012), puis l’annulation du
basculement de la position de l’accident du travail vers la maladie ordinaire et enfin une «
proposition
de poste équivalent à ses compétences professionnelles ».
La commune a transigé avec le demandeur en lui octroyant une indemnité de 3 000
nets pour couvrir « les primes impayées et le préjudice moral
» ainsi qu’une promotion en qualité de
référent emportant notamment pour conséquence une revalorisation de son régime indemnitaire
mensuel de 150
€ nets.
La promotion de l’in
téressé (et la revalorisation du régime indemnitaire qui en découle)
sur le seul fondement du recours du demandeur portant sur le paiement de primes, est extérieure à
la question juridique posée et constitue une réparation manifestement disproportionnée avec le
préjudice allégué.
L’ordonnateur a indiqué toutefois que l’agent en question n’occupe plus la fonction de
référent et qu’il a été mis un terme à la revalorisation précitée de son régime indemnitaire mensuel.
6.10.
Conclusion
La commune a engagé depuis 2015 une diminution de ses effectifs, avant le transfert de
11 agents vers la métropole. Elle s’est dotée d’indicateurs de suivi. Pour autant, elle ne dispose pas
d’une réelle stratégie en matière de ressources humaines de nature à anticiper l’évolution d
e ses
emplois pour disposer d’une prospective fiable en vue de maîtriser la masse salariale. Certains
paramètres doivent encore être travaillés notamment en ce qui concerne la politique indemnitaire,
la gestion de l’absentéisme et les modalités de cal
cul des heures supplémentaires.
45/46
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GLOSSAIRE
ALAE
accueil de loisirs associé à l'école
ATSEM
agent territorial spécialisé des écoles maternelles
BA
budget annexe
BP
budget primitif
BS
bilan social
CA
compte administratif
CAF
capacité
d’autofinancement
CAP
certificat d’aptitude professionnelle
CCA
cour administrative d’appel
CCAS
centre communal d’action sociale
CDD
contrat à durée déterminée
CE
Conseil d’État
CGCT
code général des collectivités territoriales
CP
charges de personnel
CRC
chambre régionale des comptes
DDTM
direction départementale des territoires et de la mer
DGCL
Direction générale des collectivités locales
DGF
dotation globale de fonctionnement
DGFIP
Direction générale des finances publiques
DM
décision modificative
DSR
dotation de solidarité rurale
EBF
excédent brut de fonctionnement
EPCI
établissement public de coopération intercommunale
ETP
équivalent temps-plein
FCTVA
fonds de compensation de la taxe sur la valeur ajoutée
IHTS
indemnités horaires pour travaux supplémentaires
INSEE
Institut national de la statistique et des études économiques
k€
kilo euros = millier d’euros
M€
million d’euros
NBI
nouvelle bonification indiciaire
PPI
plan pluriannuel d’investissement
PPRI
plan de prévention des risques d'inondation
RAR
restes à réaliser
SCI
société civile immobilière
SIVOM
syndicat intercommunal à vocation multiple
SRU
solidarité et renouvellement urbain
TFB
taxe sur le foncier bâti
TFNB
taxe sur le foncier non bâti
TH
taxe d’habitation
TLE
taxe locale d’équipement
TVA
taxe sur la valeur ajoutée
ZAC
zone d’aménagement concerté
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Réponses aux observations définitives
en application de l’article
L. 243-5 du code des juridictions financières
2 réponses enregistrées :
- Réponse du 18 juillet 2017 de M. Jean-Pierre RICO, maire de la commune de Pérols
- Réponse du 17 juillet 2017 de M. Christian VALETTE, précédent maire
Article L. 243-5 du code des juridictions financières :
«
Les destinataires du
rapport d’observations disposent d’un délai d’un mois pour adresser au greffe
de la chambre régionale des comptes une réponse écrite. Dès lors qu’elles ont été adressées dans
le délai précité, ces réponses sont jointes au rapport. Elles engagent la seule responsabilité de leurs
auteurs
».