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RAPPORT DE CERTIFICATION DES
COMPTES DU RÉGIME GÉNÉRAL
DE SÉCURITÉ SOCIALE
-
EXERCICE 2006 -
Juin 2007
TABLE DES MATIÈRES
I
I
Page
Délibéré
...............................................................................
V
Introduction générale
...........................................................
1
Chapitre préliminaire – Aspects communs
.............................
3
I -
Les normes comptables
.............................................
5
II -
Les normes d’audit et la stratégie d’audit
de la Cour
...................................................................
9
A. La validation des comptes des organismes de base..
9
B. La stratégie d’audit
...................................................
11
Chapitre I – L’activité de recouvrement
..................................
13
I -
Les comptes 2006
......................................................
15
A. Les comptes de l’ACOSS et du recouvrement
..........
15
B. Les faits caractéristiques de l’exercice
....................
17
II -
Vérifications de la Cour
............................................
18
A. Missions intermédiaires
..........................................
18
B. Missions finales
......................................................
19
III -
Observations sur le contrôle interne et le dispositif
de validation
..............................................................
20
A. Audit informatique
..................................................
20
B. Observations sur le contrôle interne
.......................
22
C. Les travaux d’audit de l’ACOSS en vue de la
validation des comptes des organismes de base
........
24
IV -
Observations sur les comptes
....................................
27
A. Les créances anciennes de l’ACOSS sur l’Etat
........
27
B. La compensation des allégements généraux
............
28
C. La non comptabilisation de 136 M€ dans les
produits et à l’actif de l’ACOSS
...............................
30
D. Les risques afférents à l’assiette des allégements
de cotisations sociales
.............................................
30
E. Autres observations
................................................
31
V -
Position sur les comptes 2006 de l’activité
de recouvrement et de l’ACOSS
...............................
32
A. Les comptes du recouvrement
.................................
32
B. Les comptes de l’ACOSS
.........................................
33
II
COUR DES COMPTES
Page
Chapitre II – Les branches maladie et accidents du travail
et maladies professionnelles
...................................
35
I -
Les comptes 2006
......................................................
37
A. Les comptes de la CNAMTS et des deux branches
37
B. Les faits caractéristiques de l’exercice
....................
38
II -
Vérifications de la Cour
............................................
43
A. Missions intermédiaires
..........................................
43
B. Missions finales
......................................................
44
III -
Observations sur le contrôle interne et le dispositif
de validation
..............................................................
45
A. Audit informatique
..................................................
45
B. Observations sur le contrôle interne
.......................
48
C. Les travaux de la CNAMTS en vue de la
validation des comptes des organismes de base
........
52
IV -
Observations sur les comptes
...................................
56
A. Les comptes de la CNAMTS
....................................
56
B. Les comptes de la CNAMTS et les comptes
combinés maladie
....................................................
56
C. Les comptes combinés maladie
...............................
58
D. Les comptes combinés AT-MP
................................
60
E. Les comptes combinés maladie et AT-MP
................
63
V -
Position sur les comptes 2006 des branches
maladie
et
accidents
de
travail-maladies
professionnelles et de la CNAMTS
...........................
64
A. Les comptes combinés de la branche maladie
..........
64
B. Les comptes combinés de la branche accidents du
travail et maladies professionnelles
.........................
66
C. Les comptes de la CNAMTS
....................................
68
Chapitre III – La branche famille
............................................
71
I -
Les comptes 2006
......................................................
73
A. Les comptes de la CNAF et les comptes combinés
74
B. Les faits caractéristiques de l’exercice
....................
76
II -
Vérifications de la Cour
............................................
78
A. Missions intermédiaires
..........................................
78
B. Missions finales
......................................................
78
TABLE DES MATIÈRES
III
Page
III -
Observations sur le contrôle interne et
le dispositif de validation
..........................................
79
A. Audit informatique
..................................................
79
B. Observations sur le contrôle interne
.......................
81
C. Les travaux d’audit de la CNAF en vue de la
validation des comptes des organismes de base
........
83
IV -
Observations sur les comptes
...................................
86
A. Observations sur les comptes de la CNAF et
les comptes combinés
..................................................
86
B. Observations sur les comptes combinés
...................
90
V -
Position sur les comptes 2006 de la branche
famille et de la CNAF
...............................................
94
A. Les comptes combinés de la branche famille
...........
94
B. Les comptes de la CNAF
.........................................
97
Chapitre IV – La branche retraite
...........................................
99
I -
Les comptes 2006
......................................................
101
A. Les comptes de la CNAVTS et de la branche
...........
101
B. Les faits caractéristiques de l’exercice
....................
102
II -
Vérifications de la Cour
............................................
105
A. Missions intermédiaires
..........................................
105
B. Missions finales
......................................................
106
III -
Observations sur le contrôle interne et le dispositif
de validation
..............................................................
107
A. Audit informatique
..................................................
107
B. Observations sur le contrôle interne
.......................
108
C. Les travaux d’audit de la CNAVTS en vue de la
validation des comptes des organismes de base
........
114
IV -
Observations sur les comptes
...................................
115
A. Périmètre des comptes
............................................
115
B. Rapports avec d’autres caisses et régimes
...............
117
C. Autres observations
................................................
119
V -
Position sur les comptes 2006 de la branche
retraite et de la CNAVTS
..........................................
120
A. Les comptes combinés de la branche retraite
..........
120
B. Les comptes de la CNAVTS
.....................................
123
ANNEXE – ÉTATS FINANCIERS RÉSUMÉS
...........................................
127
GLOSSAIRE
..........................................................................................
165
IV
COUR DES COMPTES
Les travaux, dont ce rapport constitue la synthèse,
ont été effectués par :
- MM. Jean-Pierre Bonin, Jean-Philippe Vachia, conseillers
maîtres ;
- MM. Jean-Pierre Viola, Alain Chailland, Christophe Colin de
Verdière, Emmanuel Roux, conseillers référendaires ;
-
Mme Marie-Anne Toupin, auditrice ;
- Mme Mireille Flam, MM. Sébastien Gallée, Jacques Lavaud,
Jacques Minéry, Louis Renouard, rapporteurs extérieurs ;
- Mme Camille L’Hernault, MM. Franck Rossignol, Paul de
Panafieu, experts.
- Mmes Claire Lumaret, Marie-Odile Mazoyer, Florence
Nguyen, MM. Bertrand Dumonteil, Loïc Le Duc, assistants.
DÉLIBÉRÉ
5
5
DÉLIBÉRÉ
_____
Le présent document a été établi par la Cour dans le cadre de la
mission que lui confère l'article 47.1 de la Constitution aux termes duquel
« La Cour des comptes assiste le Parlement et le Gouvernement dans le
contrôle de l'application des lois de financement de la sécurité sociale ».
Conformément aux dispositions de l’article L.O. 132-2.1 du code
des juridictions financières, la Cour des comptes, délibérant en chambre
du conseil, a adopté le présent rapport.
Ce texte a été arrêté au vu des projets qui avaient été communiqués
au préalable aux administrations et aux organismes concernés, et après
qu’il a été tenu compte, quand il y avait lieu, des réponses fournies par
ceux-ci.
Etaient présents : M. Séguin, premier président, MM. Pichon, Picq,
Sallois,
Babusiaux,
Mmes
Bazy
Malaurie,
Cornette,
Ruellan,
M. Hernandez présidents de chambre, MM. Collinet, Gastinel, Cretin,
présidents de chambre maintenus en activité, MM. Chartier, Capdeboscq,
Berthet, de Mourgues, Malingre, Paugam, Mayaud, Hespel, Houri,
Richard, Arnaud, Bayle, Bouquet, Adhémar, Rémond, Gillette, Duret,
Martin (Xavier-Henri), Bertrand, Monier, Thérond, Mme Froment-
Meurice, M. Pallot, Mme Bellon, M. Moreau, Mme Levy-Rosenwald,
MM. Duchadeuil, Pannier, Moulin, Lebuy, Thélot, Lesouhaitier, Lefas,
Gauron, Alventosa, Lafaure, Andréani, Dupuy, Morin, Mme Morell,
M. Braunstein, Mmes Saliou Françoise, Dayries, MM. Levy, Deconfin,
Tournier, Mmes Darragon, Colomé, Seyvet, M. Vivet, Mme Moati,
MM. Cossin, Ténier, Diricq, Couty, Sabbe, Martin (Christian), Valdiguié,
Mme Trupin, MM. Corbin, Ravier, Rabaté, Viveret, Mme Dos Reis,
MM. de Gaulle, Guibert, Uguen, Mme Carrère-Gée, M. Zerah, conseillers
maîtres, MM. Audouin, Gleizes, Cultiaux, Bille, Zeller, d’Aboville,
Limodin, Cadet, conseillers maîtres en service extraordinaire, M. Vachia,
conseiller maître, rapporteur général.
Etait présent et a participé aux débats : M. Bénard, Procureur
général, assisté de M. Feller, avocat général.
Etait présent en qualité de rapporteur et n’a donc pas pris part aux
délibérations : M. Roux, conseiller référendaire.
Madame Mayenobe, secrétaire général, assurait le secrétariat de la
chambre du conseil.
Fait à la Cour, le 19 juin 2007.
Introduction générale
Aux termes de l’article LO 111-3, VIII du code de la sécurité
sociale, « la mission d’assistance du Parlement et du Gouvernement,
confiée à la Cour des comptes par le dernier alinéa de l’article 47-1 de la
Constitution, comporte notamment : (...) 3° La production du rapport,
mentionné à l’article LO 132-2-1 du code des juridictions financières, de
certification de la régularité, de la sincérité et de la fidélité des comptes
des organismes nationaux du régime général et des comptes combinés de
chaque branche et de l’activité de recouvrement du régime général relatifs
au dernier exercice clos (...) ».
L’article LO 132-2-1 du code des juridictions financières dispose
que « chaque année, la Cour des comptes établit un rapport présentant le
compte rendu des vérifications qu’elle a opérées en vue de certifier la
régularité, la sincérité et la fidélité des comptes des organismes nationaux
du régime général et des comptes combinés de chaque branche et de
l’activité de recouvrement du régime général, relatifs au dernier exercice
clos, établis conformément aux dispositions du livre Ier du code de la
sécurité sociale. Ce rapport est remis au Parlement et au Gouvernement
sitôt son arrêt par la Cour des comptes, et au plus tard, le 30 juin de
l’année suivant celle afférente aux comptes concernés ».
Il ressort de l’article 23-3° de la loi organique du 2 août 2005
relative aux lois de financement de la sécurité sociale que ces dispositions
s’appliquent « pour la première fois pour la certification de l’exercice
2006 » et au plus tard « au 30 juin 2007 ».
Le présent rapport répond à la mission fixée par la loi organique. Il
comporte à la fois l’exposé des vérifications opérées par la Cour dans le
cadre qu’elle s’est fixée et l’expression de ses justifications et
appréciations en vue de la certification de la régularité, de la sincérité et
de la fidélité des comptes du régime général, au regard des normes
comptables qui leur sont applicables.
Ce rapport est distinct du rapport annuel sur l’application des lois
de financement de la sécurité sociale, prévu par l’article LO 132-3 du
code des juridictions financières et qui est rendu public par la Cour en
septembre. La Cour présentera dans ce dernier rapport son avis « sur la
cohérence des tableaux d’équilibre relatifs au dernier exercice clos
présentés dans la partie du projet de loi de financement de la sécurité
sociale comprenant les dispositions relatives au dernier exercice clos ».
2
COUR DES COMPTES
Enfin, aux termes de l’article L. 114-8 du code de la sécurité
sociale, les comptes des régimes autres que le régime général de sécurité
sociale font l’objet d’une certification par des commissaires aux comptes
au plus tard pour l’exercice 2008. Les conditions de cette certification
doivent être définies par un décret qui n’est pas paru à ce jour.
*
*
*
La Cour des comptes exprime donc dans ce rapport sa position sur
chacun des neuf ensembles d’états financiers (bilan, compte de résultat,
annexe) :
-
les comptes annuels des quatre établissements publics nationaux
constituant les têtes de réseau du régime général : caisse
nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés
(CNAMTS) ;
caisse
nationale
des
allocations
familiales
(CNAF) ; caisse nationale d’assurance vieillesse des travailleurs
salariés (CNAVTS) ; agence centrale des organismes de sécurité
sociale (ACOSS) ;
-
les comptes combinés des branches maladie, accidents du travail
et maladies professionnelles
1
, famille et retraite et celui du
recouvrement : ces comptes regroupent, après un traitement
approprié, les comptes annuels de l’établissement public et ceux
des organismes de base constitutifs des réseaux concernés.
Un chapitre préliminaire présente les aspects communs à la
certification des comptes du régime général de sécurité sociale pour 2006.
Les chapitres I à IV présentent les vérifications, observations et
positions successivement sur le recouvrement, sur l’ensemble maladie et
accidents du travail - maladies professionnelles, sur la famille et sur la
retraite.
1. Ces deux branches sont gérées par la CNAMTS et le réseau des organismes de base
(CRAM et CPAM).
Chapitre préliminaire
Aspects communs
ASPECTS COMMUNS
5
Ce chapitre présente d’abord les normes comptables applicables
aux comptes du régime général. Ces normes appellent plusieurs
observations sur leur cohérence et leurs limites. Les normes d’audit
auxquelles se réfère la Cour sont également présentées ainsi que la
stratégie retenue pour l’audit des comptes.
I
-
Les normes comptables
Depuis l’adoption de la loi organique du 2 août 2005, les normes
comptables sont codifiées ainsi qu’il suit
2
.
La loi (article LO 111-3-VII) énonce le principe selon lequel « les
comptes des régimes et organismes de sécurité sociale doivent être
réguliers, sincères et donner une image fidèle de leur patrimoine et de leur
situation financière ». Elle dispose en outre que « les régimes obligatoires
de base de sécurité sociale (...) appliquent un plan comptable unique
fondé sur le principe de la constatation des droits et obligations. Les
opérations sont prises en compte au titre de l’exercice auquel elles se
rattachent
indépendamment
de
leur
date
de
paiement
ou
d’encaissement
3
».
La loi renvoie à un décret la fixation des règles comptables ainsi
que les modalités de transmission et de centralisation des comptes. Sur le
premier aspect, la partie réglementaire du code de la sécurité sociale se
limite à un article (article D. 114-4-1) indiquant que le plan comptable
unique des organismes de sécurité sociale (PCUOSS) est approuvé par
arrêté conjoint des ministres concernés, les autres dispositions à incidence
comptable étant obsolètes depuis 2005. Concernant le deuxième aspect,
l’article D. 114-4-2, issu du décret du 30 décembre 2005 et complété par
un arrêté du même jour, définit les modalités de centralisation des
comptes des organismes de base et d’élaboration des comptes combinés.
Cet article indique que les comptes combinés sont constitués par « la
combinaison
selon
des
modalités
appropriées,
des
comptes
de
2. Dans le rapport sur la sécurité sociale de septembre 2005 (chapitre VII), la Cour a
présenté les réformes de grande ampleur apportées au cadre comptable de la sécurité
sociale depuis la décision du passage aux droits constatés à partir de 1996. Elle est
revenue sur l’évolution des normes comptables dans son rapport de septembre 2006
sur « la préparation à la certification des comptes de la sécurité sociale » (chapitre I, I,
B). Le présent chapitre traite du dispositif normatif prévalant à la clôture de l’exercice
2006.
3. Article L. 114-5 du code de la sécurité sociale.
6
COUR DES COMPTES
l’organisme national concerné, des comptes des organismes de base ainsi
que de ceux des autres organismes compris dans le périmètre de
combinaison, conformément à la norme arrêtée en la matière après avis
du haut conseil interministériel de la comptabilité des organismes de
sécurité sociale (HCICOSS) et du conseil national de la comptabilité
(CNC). Ils comportent un bilan combiné, un compte de résultat combiné
et une annexe »
4
.
Le PCUOSS régit les comptes annuels des organismes de base et
des organismes nationaux. Institué par un arrêté interministériel du 30
novembre 2001, il est entré en vigueur le 1er janvier 2002. Le PCUOSS
indique que « la comptabilité des organismes de sécurité sociale ne
s’écarte des dispositions définies par le plan comptable général que si des
mesures législatives ou réglementaires spécifiques à la sécurité sociale
l’exigent ». Dans un avis du 20 avril 2000, le CNC a pris acte de la
conformité du PCUOSS au plan comptable général, tout en relevant les
spécificités des règles de rattachement à l’exercice des charges et produits
techniques
5
et au vu des adaptations du plan des comptes aux exigences
de la gestion technique.
Un arrêté interministériel du 27 novembre 2006 concernant
l’« adoption des règles
6
de combinaison des comptes des organismes de
la sécurité sociale » a été pris en application de l’article D. 114-4-2
précité.
Cet ensemble normatif appelle trois observations :
1. Bien que depuis 2001 le PCUOSS ait fait l’objet de corrections
ponctuelles (modifications du plan de comptes), il n’a pas encore donné
lieu à une révision d’ensemble. Celle-ci est prévue pour l’année 2007 et
devrait permettre de régler plusieurs types de problèmes. Deux de ces
problèmes doivent être plus particulièrement mentionnés.
4. La notion de comptes combinés est utilisée pour permettre à une entité d’intégrer
dans sa comptabilité les comptes d’autres entités dans le cas où les relations entre
l’entité combinante et les entités combinées sont dépourvues de liens en capital. Cette
notion a fait l’objet d’un règlement du comité de la réglementation comptable n°2002-
12 du 12 décembre 2002 homologuant l’avis du conseil national de la comptabilité
n°2002-11 du 22 octobre 2002.
5. Les charges et produits dits techniques visent les règlements de prestations de
sécurité sociale, le recouvrement des cotisations et contributions sociales, les
transferts financiers internes à la protection sociale et les contributions de l’Etat à
certains organismes.
6. A la demande du CNC et afin d’éviter toute confusion avec les normes comptables
applicables à la comptabilité générale de l’Etat, le terme de règles remplace celui de
normes prévu par l’article D. 114-4-2.
ASPECTS COMMUNS
7
a) Dans le PCUOSS de 2001, le tableau de synthèse de
rattachement à un exercice des principales opérations techniques indique
que pour les impôts et taxes affectés à la sécurité sociale (les ITAF), la
date de rattachement est celle de la réception par l’ACOSS de la
notification de versement établie par les services concernés (sous réserve
d’une période complémentaire de quelques jours). Cette disposition du
PCUOSS méconnaît le principe de rattachement des produits à l’exercice
qui est explicitement mentionné dans la loi organique du 2 août 2005. En
conséquence, sans attendre la révision du PCUOSS mais conformément
aux préconisations de la Cour
7
, un arrêté interministériel du 8 février
2007, pris après avis du HCICOSS, a prévu que les impôts et taxes
affectés à la compensation des allégements généraux de charges sociales
des entreprises (article L. 131-8 du CSS) « sont pris en compte au titre de
l’exercice auquel ils se rattachent sous réserve qu’ils puissent être
mesurés de manière suffisamment fiable » et a fixé les modalités
d’inscription des produits à recevoir pour les faits générateurs intervenus
avant la clôture de l’exercice (cet arrêté s’applique dès la clôture 2006).
Ce changement de méthode est mentionné dans l’annexe des comptes
combinés de l’ACOSS et dans celle des comptes combinés des branches
concernées. Pour les autres ITAF (ceux qui faisaient déjà l’objet d’une
affectation aux organismes de sécurité sociale
8
), les pratiques passées
relatives à la comptabilisation des produits ont perduré en 2006.
b) L’ensemble des règlements du comité de la réglementation
comptable ayant modifié le plan comptable général de 1999 (notamment
les règlements 2002-10, 2003-07 et 2004-06 respectivement relatifs à
l’amortissement et à la dépréciation des actifs puis à la définition, la
comptabilisation et à l’évaluation des actifs) s’appliquent désormais de
plein droit aux organismes de sécurité sociale. Tel n’a cependant pas été
le cas, en 2005 et 2006, pour les règlements nouveaux concernant les
actifs, le HCICOSS ayant donné un avis favorable implicite au report de
cette application à 2007. La Cour estime qu’en principe les organismes de
sécurité sociale devraient non seulement mentionner cette dérogation de
fait aux principes comptables généraux dans l’annexe aux comptes, mais
également relever l’incidence financière de celle-ci dès lors qu’elle est
significative. Toutefois, eu égard au champ d’application de cette règle
comptable, les immobilisations corporelles des organismes de sécurité
sociale ne représentant qu’une part limitée de l’actif combiné et de celui
des établissements publics, sa non application n’est pas par elle-même de
nature à affecter de manière significative la sincérité et la fidélité des états
7. Voir le rapport précité de septembre 2006 p. 15 et pp. 48 et 49.
8. Hormis pour les droits de consommation sur les tabacs, traités, dès 2006, de
manière identique aux ITAF du « panier fiscal ».
8
COUR DES COMPTES
financiers 2006. La Cour demande qu’une information financière
pertinente soit délivrée dès les états financiers 2007.
2. Comme prévu par l’annexe à l’arrêté du 27 novembre 2006
portant adoption des règles de combinaison des comptes des organismes
de sécurité sociale, « les comptes combinés annuels comprennent
obligatoirement le bilan, le compte de résultat et l’annexe qui forment un
tout indissociable et doivent être présentés sous une forme comparative
avec l’exercice précédent ». Ces documents doivent être conformes, dans
leur contenu, aux modèles présentés dans le PCUOSS, sous réserve des
dispositions spécifiques énumérées précisant les formes du bilan de
synthèse, du compte de résultat de synthèse et de l’annexe des comptes
combinés, qui constituent ensemble l’objet de la certification par la Cour.
Il reste toutefois à définir les modèles d’états financiers correspondants.
Aucune disposition réglementaire ne les a encore arrêtés. Dans sa séance
du 23 novembre 2006, le HCICOSS a toutefois donné son aval aux
modèles d’états financiers combinés qui lui ont été soumis par la mission
comptable permanente
9
et qui ont recueilli l’assentiment de la Cour.
Celle-ci s’est référée à ces modèles pour apprécier l’exacte présentation
des états financiers et la qualité de l’information financière.
En tout état de cause, il importe que la révision du PCUOSS
permette de disposer de modèles d’états financiers stabilisés.
3. Depuis l’adoption de la loi organique du 2 août 2005, les articles
D. 253-17 et D. 253-17-1 à D. 253-17-5 et D. 253-19 et D. 253-19-1 à D
253-19-4 introduits dans le code de la sécurité sociale en 1996 et 1997, et
pouvant être interprétés comme autorisant des traitements dérogatoires
pour
l’enregistrement
de
charges
ou
de
produits
de
gestion
administrative
10
, étaient obsolètes. Ils ont été abrogés par un décret du 26
avril 2007. Les comptes 2005 du régime général avaient fait l’objet de
régularisations en vue d’enregistrer les changements de méthode et
corrections d’erreurs comptables nécessaires pour assurer un strict respect
du principe des droits constatés en matière de gestion administrative et
pour certains postes de charges techniques non conformes au principe des
droits constatés
11
.
9. La mission comptable permanente des organismes de sécurité sociale est un service
à caractère interministériel rattaché au directeur de la sécurité sociale.
10. Les charges de gestion administrative désignent toutes les charges autres que
techniques (principalement charges de fonctionnement général des organismes de
sécurité sociale).
11. Voir le rapport de la Cour sur « la préparation à la certification des comptes de la
sécurité » de septembre 2006, pp. 28 à 31.
ASPECTS COMMUNS
9
II
-
Les normes d’audit et la stratégie d’audit
de la Cour
Pour remplir sa mission de certification des comptes du régime
général de sécurité sociale, la Cour se réfère aux normes d’audit
(International Standards on Auditing, en abrégé : normes ISA) de la
fédération internationale des experts comptables (IFAC). En effet, elle
estime qu’elle doit être en mesure de donner une assurance raisonnable
que les états financiers sont exempts d’erreurs significatives.
Ces normes, conçues pour le secteur privé, prévoient qu'elles
peuvent faire l'objet d'adaptations pour le secteur public. La Cour les a
appliquées sous les réserves et adaptations indiquées ci-dessous..
A - La validation des comptes des organismes de base
Les comptes combinés sont élaborés à partir des comptes des
organismes de base qui ne sont pas certifiés par des commissaires aux
comptes, aux travaux desquels la Cour aurait pu se référer
12
. En effet, en
application des articles L. 114-6 et D. 114-4-2 du code de la sécurité
sociale, les comptes des organismes de base sont validés par l’agent
comptable national de l’organisme tête de réseau. Cette validation
consiste à attester que « les comptes annuels des organismes locaux sont
réguliers et sincères et donnent une image fidèle de leur résultat, de leur
situation financière et de leur patrimoine ». Comme la Cour l’a relevé
précédemment
13
, l’agent comptable se voit ainsi reconnaître des
attributions proches de celles d’un commissaire aux comptes de droit
commun alors qu’il est lui-même le producteur et le signataire des
comptes combinés qui intègrent les comptes des organismes de base
validés par lui. Au regard des normes ISA, il doit être considéré comme
un auditeur interne qui cumulerait cette fonction avec celle de directeur
comptable du réseau
14
.
12. En application de la norme ISA 600.
13. Voir le rapport précité sur « la préparation à la certification des comptes de la
sécurité sociale », p. 8.
14. Cette absence d’autonomie de l’audit interne n’a pas permis à la Cour de prendre
en compte l’examen des travaux de l’audit interne dans les conditions prévues par la
norme 610 qui lui est consacré. Toutefois, en dehors de ce problème, les équipes
dédiées à la validation au sein des organismes du réseau satisfont assez largement aux
critères de celle-ci.
10
COUR DES COMPTES
La Cour estime que les dispositions combinées des articles LO 111-
3, L. 114-6 et D. 114-4-2 du code de la sécurité sociale lui font obligation
de fonder l’audit des comptes combinés, à titre essentiel, mais non exclusif,
sur la validation des comptes de base par chacun des quatre agents
comptables nationaux. Ceux-ci ont l’obligation de remettre avec les
comptes combinés un rapport de validation comprenant deux parties : l’une
relative à l’opinion sur chacun des organismes de base concernés, l’autre
comprenant le compte rendu des vérifications effectuées. La Cour estime
qu’il lui revient, d’une part, de s’assurer de l’effectivité et de l’ampleur des
travaux de révision effectués par les agents comptables nationaux, d’autre
part, de corroborer ses appréciations par des travaux conduits par elle-
même ou à son initiative dans un échantillon d’organismes de base
15
. En
effet, sauf pour la branche retraite en Ile-de-France, l’essentiel des
opérations de versement des prestations et de recouvrement des cotisations
de sécurité sociale est assuré par ceux-ci.
Pour formuler ses appréciations, la Cour s’appuie sur le « référentiel
commun de validation des comptes » prévu par l’article D. 114-4-2 du
code de la sécurité sociale et défini par l’arrêté interministériel du 27
novembre 2006
16
. Le contenu de ce référentiel a été présenté par la Cour
en 2006
17
. Il comporte deux ensembles d’obligations relatives, d’une part
au contrôle interne et à sa supervision, d’autre part, aux instruments et
objectifs de l’audit interne comptable et à leur mise en oeuvre. La Cour
s’est assurée du degré de mise en place de ce référentiel.
De manière générale, pour l’exercice 2006, la Cour a constaté que
les travaux de validation n’avaient pas atteint un niveau suffisant en raison
de la modestie des moyens d’audit disponibles, de l’absence de missions
sur place (sauf en phase intermédiaire pour quelques URSSAF et quelques
CRAM) et des limites résultant de dispositifs essentiellement déclaratifs.
Ces audits ne permettent pas d’apporter un degré de confiance élevé pour
parvenir à la certitude que la totalité des erreurs pouvant affecter les
comptes des organismes de base ne dépasse pas un niveau acceptable. La
Cour, par ses propres audits, n’a pu que partiellement pallier cette
insuffisance. Pour la branche retraite, le nombre limité d’organismes et leur
taille ont permis à la Cour de mener des travaux de révision couvrant
environ 50% des charges de prestations vieillesse, ce qui lui a permis
d’acquérir par elle-même une assurance directe sur les comptes. En
revanche, la taille des organismes de base des réseaux du recouvrement, de
la maladie et de la famille et leur nombre (plus d’une centaine dans chaque
15. Cf. Norme ISA 530. La composition des échantillons sera indiquée
infra
.
16. JO du 10 décembre 2006.
17. Voir le
rapport précité
sur « la préparation à la certification des comptes de la
sécurité sociale ».
ASPECTS COMMUNS
11
réseau) est telle que la Cour ne pouvait, au-delà de l’échantillon
d’organismes de base retenu pour les tests de corroboration ci-dessus
mentionnés, suppléer par ses propres moyens aux carences constatées. Il en
résulte une limitation substantielle à la révision des comptes combinés des
différentes branches, quoique d’intensité différente de l’une à l’autre.
Enfin, le calendrier de la phase de validation des comptes des
organismes de base doit être revu. En effet, la synthèse des travaux de
validation ne débute qu’après la phase de contrôle des balances des
organismes de base qui est le préalable aux opérations de combinaison.
Une partie importante des travaux de validation s’achève ainsi à un
moment où il n’est plus possible de procéder à des corrections d’écritures
comptables tant dans les organismes de base que dans les comptes
combinés, risquant de priver les opérations de validation d’une partie de
leur portée.
B - La stratégie d’audit
En ce qui concerne tant les comptes combinés que les comptes des
établissements publics, la Cour a effectué une révision proportionnée aux
moyens alloués à la certification des comptes de la sécurité sociale. Ces
moyens ont été
progressivement mis en place en 2006 et 2007. Aussi la
Cour a-t-elle concentré ses efforts sur un noyau dur comprenant les
opérations significatives de gestion technique nationales, l’architecture des
systèmes d’information ainsi que les applications et processus majeurs, les
dispositifs de contrôle et d’audit interne mis en place dans le cadre de la
validation des états financiers locaux, les principales charges de prestations
et produits de gestion technique et la centralisation et combinaison des
comptes
18
. La Cour se situe en outre dans une perspective pluriannuelle en
étalant sur les années 2006, 2007 et 2008 la réalisation d’un audit complet
des systèmes informatiques et applications majeures de gestion technique
et de comptabilité générale, ainsi que la révision des processus et des
opérations significatives conduisant à la production des comptes combinés
et de ceux des établissements publics.
La Cour n’a pas effectué de vérifications approfondies sur les bilans
d’ouverture 2006 sauf exceptions mentionnées dans le présent rapport. Elle
a en effet présenté des observations sur les comptes 2005 dans son rapport
préparatoire de septembre 2006 et a effectué à cette occasion une revue
complète des corrections opérées au bilan d’ouverture 2005 et induites par
les conséquences de la généralisation de l’application cette année là des
droits constatés (voir supra).
18. Conformément aux normes d’audit, la Cour a également pris en compte les
dispositifs de lutte contre la fraude au sein des branches.
12
COUR DES COMPTES
La démarche d’audit a reposé sur une analyse des risques déclinée
dans des guides d’audit. Sa mise en oeuvre est intervenue en deux phases :
-
une première phase, dite intermédiaire, préalable à l’arrêté des
comptes 2006, a eu pour objet principal d’apprécier le contrôle
interne dans les organismes de base. Elle a comporté une évaluation
des risques généraux informatiques et un audit de certaines
applications informatiques. A l’issue de ces travaux, les constats de
la Cour ont fait l’objet de recommandations adressées aux directeurs
des caisses nationales et au directeur de la sécurité sociale ;
-
une seconde phase, dite finale, entre février et avril 2007, a porté sur
l’examen des comptes annuels de chaque organisme national et des
comptes combinés de la branche et de l’activité de recouvrement.
Près de 50 observations d’audit ont été adressées aux agents
comptables des organismes nationaux et au directeur de la sécurité
sociale. Sur ces 50 observations d’audit, 10 ont donné lieu à des
corrections des comptes ou des annexes et 25 à des explications
satisfaisantes ou à des engagements pour l’avenir répondant aux
attentes de la Cour. Ces corrections et engagements sont mentionnés
chaque fois que nécessaire dans ce rapport.
La Cour tient à souligner, de manière plus générale, l’importance
des efforts consentis par les caisses nationales pour améliorer la
présentation de l’information financière et pour répondre aux très
nombreuses interrogations ou propositions d’amélioration formulées par la
Cour pendant les différentes phases de vérification mentionnées ci-dessus.
Pour le bon accomplissement de sa mission, la Cour relève enfin
que le calendrier entourant l’arrêt des comptes doit être modifié. En effet,
la période qui sépare la transmission des états financiers provisoires de
leur arrêt est trop brève pour permettre à la Cour de formuler l’ensemble
de ses observations d’audit avant la formalisation définitive des états
financiers
19
. Il convient que dès l’exercice 2007 la date de transmission
des états financiers provisoires soit avancée d’au moins une semaine par
rapport au calendrier prévu par le code de la sécurité sociale et que l’arrêt
des comptes soit différé pour que les organismes soient à même de tenir
compte de toutes les observations du certificateur. Les dispositions
réglementaires en vigueur devraient être revues en ce sens.
19. Pour l’activité de recouvrement, les états financiers provisoires ont été transmis à
la Cour entre le 10 mars et le 13 avril et signés le 18 avril. Pour la branche famille, ils
sont parvenus à la Cour entre le 15 mars et le 5 avril pour une signature le 16 avril.
Pour la branche maladie, la Cour les a reçus entre le 19 mars et le 4 avril pour une
signature le 24 avril. Pour la branche vieillesse, la réception s’est déroulée entre le 15
mars et le 6 avril pour une signature le 16 avril.
Chapitre I
L’activité de recouvrement
L’ACTIVITÉ DE RECOUVREMENT
15
L’activité du recouvrement est gérée par un réseau comprenant un
établissement public tête de réseau, l’ACOSS, 101 URSSAF, les quatre
secteurs recouvrement des caisses générales de sécurité sociale (CGSS)
des départements d’outre-mer, la caisse maritime d’allocations familiales
et sept centres informatiques interrégionaux. L’URSSAF de Paris
20
recouvre 25 % des produits collectés par les URSSAF. Les onze plus
importantes recouvrent plus de 50 % des produits.
I
-
Les comptes 2006
A - Les comptes de l’ACOSS et du recouvrement
1 -
Les comptes de l’ACOSS
Le compte de résultat de l’établissement public ACOSS retrace les
cotisations, impôts, taxes qu’il encaisse directement
21
. C’est pourquoi
son niveau est modeste par rapport à celui des comptes combinés, qui
intègrent, eux, les produits encaissés par le réseau des URSSAF
22
.
En revanche, le bilan de l’ACOSS retrace l’intégralité de l’activité
financière du recouvrement puisque c’est l’ACOSS qui gère le compte
unique de disponibilités courantes du réseau à la Caisse des dépôts et
consignations (CDC) et qui met à la disposition des caisses prestataires et
autres bénéficiaires tant les sommes collectées par le réseau que celles
résultant des avances de trésorerie de la CDC. Le tableau ci-dessous
montre la différence des deux comptes de résultat et la relative proximité
des masses du bilan
23
.
Année
Comptes
Bilan
Charges
Produits
Résultat
ACOSS seule
17 745,35
1 175,85
23 832,70
22 656,84
Recouvrement
40 803,14
2 800,33
248 933,92
246 133,60
ACOSS seule
23 262,29
1 210,46
45 286,73
44 076,26
Recouvrement
47 748,93
3 018,16
267 278,05
264 259,89
2005
2006
20. Elle couvre l’Ile-de-France, à l’exception de la Seine-et-Marne.
21. Les impôts et taxes affectés versés directement par les administrations financières
de l’État, de même que les produits de CSG encaissés par l’Etat, et un petit nombre de
cotisations.
22. Notamment les cotisations sociales et la CSG sur les revenus d’activité.
23 En M€.
16
COUR DES COMPTES
A plusieurs reprises, la Cour a indiqué que la présentation tant du
compte de résultat que du bilan (avant affectation) de l’ACOSS altérait la
qualité de l’information financière. En effet, si les ressources collectées
par le réseau du recouvrement pour le compte des organismes compris
dans le périmètre de la loi de financement de la sécurité sociale
24
constituent bien des produits, les sommes mises à la disposition des
organismes bénéficiaires ne sont pas comptabilisées comme des charges.
Par ailleurs, les produits étant inférieurs aux besoins de financement du
régime général, l’ACOSS a recours à l’emprunt. Il résulte de ce double
dispositif que le passif avant affectation du résultat comporte, d’une part,
en haut de bilan un excédent très important (l’équivalent des produits nets
constatés), et, d’autre part, en bas de bilan des « dettes négatives » à
l’égard des organismes bénéficiaires (auxquels l’ACOSS doit entre autres
l’excédent mentionné plus haut). L’affectation du résultat technique apure
ces « dettes négatives ».
Le
haut
conseil
interministériel
pour
la
comptabilité
des
organismes de sécurité sociale (HCICOSS) ayant demandé dès 2005 un
changement de présentation, il était prévu que les comptes 2006
comptabiliseraient en charges les sommes mises à la disposition des
bénéficiaires. Mais les outils informatiques nécessaires à ce changement
n’ayant pu être testés en temps utile, l’agent comptable de l’ACOSS a
décidé, pour des raisons de prudence admises par la Cour, de reporter à
2007 cette modification.
La Cour prend acte de l’engagement de l’ACOSS à présenter les
comptes 2007 conformément aux préconisations du HCICOSS.
2 -
Les comptes combinés du recouvrement
L’observation
ci-dessus
s’applique
également
aux
comptes
combinés. Les frais administratifs du réseau ne représentent que 39 % des
charges constatées, le reste étant dû à la défaillance des cotisants
(provisions pour créances douteuses, annulations, admissions en non-
valeur)
25
.
24. Le réseau collecte des fonds pour d’autres bénéficiaires, mais ils ne figurent pas
en compte de résultat.
25. Il y a aussi des remboursements liés non pas à une défaillance des débiteurs, mais
à une erreur qu’ils ont commise à leur propre détriment (environ 180 M€)
L’ACTIVITÉ DE RECOUVREMENT
17
B - Les faits caractéristiques de l’exercice
Seuls les comptes combinés rendent pleinement compte de
l’évolution financière du recouvrement. Les éléments les plus significatifs
qui affectent ces comptes en 2006 sont les suivants :
-
Les cotisations, impôts et autres produits affectés ont progressé de
7,8 Md€. Les cotisations sociales progressent de 6,1 % en raison de
la croissance de l’assiette et de l’augmentation des cotisations
plafonnées de l’assurance vieillesse et des cotisations maladie des
salariés du régime d’Alsace-Moselle. La progression de la CSG est
un peu supérieure (6,3 %), notamment en raison de la modification
des conditions d’assujettissement aux prélèvements sociaux sur les
revenus de valeurs mobilières des plans d’épargne logement
anciens, qui a entraîné une augmentation de l’ordre de 1,5 Md€.
-
Le changement le plus important affecte en partie symétriquement
deux postes : d’une part, la prise en charge budgétaire de
cotisations sociales par l’Etat (c’est-à-dire la compensation
d’allégements de part patronale) diminue de manière importante
(13,9 Md€). Ce montant lui-même recouvre la progression de
certains allégements ciblés et la disparition de la compensation des
allégements généraux (-14,52 Md€). A l’inverse, les impôts et
taxes affectés progressent de 18,25 Md€. Il s’agit pour l’essentiel
d’un transfert, la compensation des exonérations de portée générale
étant désormais effectuée par l’affectation d’un panier fiscal (cf.
infra
, IV, B).
-
La dégradation de la trésorerie du régime général s’est confirmée.
Les soldes déficitaires finaux des comptes courants de la CNAMTS
et de la CNAVTS se sont respectivement aggravés de 1,47 Md€
(39,4 %) et de 3,15 Md€ (33,3 %), malgré une reprise par la caisse
d’amortissement de la dette sociale (CADES) du déficit de la
CNAMTS à hauteur de 5,7 Md€. Même la branche famille, presque
toujours excédentaire en termes de trésorerie, a vu son solde final
positif diminuer de 2,07 Md€ en 2005 à 0,98 Md€.
-
En application de l’article 43 de la loi de financement de la sécurité
sociale pour 2007, l’ACOSS a effectué le 28 décembre 2006 une
première émission de billets de trésorerie de presque 5 Md€,
couverte par la caisse de la dette publique pour une quinzaine de
jours, puis placée sur le marché.
Sur ces différents points, l’information donnée par l’annexe aux
comptes est suffisante.
18
COUR DES COMPTES
II
-
Vérifications de la Cour
A - Missions intermédiaires
Afin de porter une appréciation sur les dispositifs de contrôle
interne sous-jacents à la production des états financiers, la Cour a effectué
des missions intermédiaires dans quatre URSSAF entre novembre 2006 et
mars 2007
26
. Elles ont porté principalement sur les éléments suivants :
-
au titre du cycle gestion technique : l’ensemble du circuit qui va
de l’identification des cotisants à la répartition des produits de la
collecte ;
-
au titre du cycle gestion administrative : les dépenses de
personnel
(80 %
des
charges
administratives)
et
les
immobilisations.
Une
attention
particulière
a
été
portée
à
trois
domaines essentiels :
-
la gestion de la trésorerie, la mission de la branche étant de
collecter rapidement et efficacement les ressources du régime
général pour limiter le recours à l’emprunt à court terme ;
-
le contrôle des exonérations, à la fois en raison de leur
complexité et des risques d’irrégularités ou de fraudes ;
-
la répartition des produits, recettes, impayés et exonérations, en
raison de son incidence sur le résultat de chacune des quatre
branches prestataires (maladie, AT-MP, retraite, famille).
En revanche, la Cour n’a pas examiné cette année la façon dont le
réseau du recouvrement appréhende le phénomène de l’évasion sociale,
notamment le travail dissimulé dont l’incidence sur les comptes est très
difficilement quantifiable
27
.
26. URSSAF de Tours, Lille, Toulouse et Paris. Dans cette dernière, outre les
organismes centraux, deux directions départementales du recouvrement ont été
visitées (Hauts-de-Seine et Seine-Saint-Denis). Les auditeurs informatiques se sont
rendus dans le Val de Marne. Les URSSAF visitées représentent 32 % des sommes
collectées par les URSSAF et 20,8 % des comptes cotisants.
27. Cf. le rapport du conseil des prélèvements obligatoires consacré à « la fraude aux
prélèvements obligatoires et son contrôle » rendu public en mars 2007.
L’ACTIVITÉ DE RECOUVREMENT
19
S’agissant du secteur informatique, l’application auditée a été
l’ensemble SNV2 (système national version 2), qui porte sur le coeur du
métier de l’activité de recouvrement. Son audit a inclus des vérifications
dans un centre national informatique, dans un centre interrégional, dans le
centre informatique et une direction départementale du recouvrement de
l’URSSAF de Paris et dans deux URSSAF.
B - Missions finales
Au titre des missions finales, quatre sortes de travaux ont été
effectuées.
En premier lieu, les travaux informatiques sur la répartition des
cotisations entre tous les bénéficiaires ont été approfondis. Il s’agit d’un
point essentiel pour la sincérité des comptes de l’ensemble du régime
général (et des autres attributaires). L’interface entre le SNV2 et le
logiciel de comptabilité générale des URSSAF a été vérifiée. Celle-ci est
satisfaisante, avec toutefois un élément de risque résiduel sur lequel
l’attention du contrôle interne a été attirée. Ces travaux ont été conduits
pour l’essentiel à l’URSSAF de Paris.
En second lieu, une révision des comptes de l’ACOSS a été menée,
tant pour la gestion administrative que pour la gestion technique et les
liens avec les comptes des autres branches. Une attention particulière a
été portée au suivi et à la répartition des impôts et taxes affectés.
En troisième lieu, la combinaison des comptes de l’ensemble du
recouvrement a été analysée ainsi que les écarts de combinaison, d’un
montant d’ailleurs non significatif.
Enfin, le rapport de validation de l’agent comptable national a été
examiné à partir des travaux des agents comptables auditeurs diligentés
par lui. Ces travaux ont été eux-mêmes revus en détail, par l’examen des
dossiers de onze URSSAF
28
.
28. Ces onze URSSAF représentent plus de la moitié de la collecte du réseau.
20
COUR DES COMPTES
III
-
Observations sur le contrôle interne
et le dispositif de validation
A - Audit informatique
1 -
Evaluation des risques informatiques
Conformément aux préconisations du référentiel commun de
validation des comptes des organismes de base, la dernière version du
document sur ce sujet a été diffusée le 2 octobre 2006 par l’ACOSS. Elle ne
présente pas d’écart significatif avec la norme prévue par le référentiel (ISO
177-99) et constitue un outil de qualité pour la sécurité informatique de la
branche. Il reste cependant à en mesurer l’application effective. L’audit de
la sécurité informatique de la branche prévu par la précédente convention
d’objectifs et de gestion (COG) Etat-ACOSS 2003-2005 n’a pas été
effectué.
En matière de continuité de service, deux points sont à relever.
D’une
part,
certains
centres
régionaux
n’ont
pas
de
politique
d’externalisation des sauvegardes. En cas de sinistre majeur, des données
essentielles pourraient être perdues. D’autre part, même lorsque la
conservation des données est organisée, le redémarrage de l’activité des
URSSAF d’une interrégion avec les outils d’une autre serait rendu très
difficile en l’absence de dispositifs opérationnels prédéterminés à cet effet.
Des projets ont été cependant lancés pour maîtriser ces risques.
Par ailleurs, il n’existe pas de politique nationale d’habilitation
relative à l’utilisation des transactions dites « sensibles » (opérations
permettant d’entrer dans le système des données relatives aux cotisants en
dehors des processus usuels et soumis à validation). Quelques URSSAF ne
tracent pas les accès à ces transactions, contrairement aux bonnes pratiques.
L’audit informatique a plus largement mis en lumière l’absence de
véritable pilotage de l’informatique du réseau par l’ACOSS. La branche ne
dispose pas d’une cartographie complète des systèmes d’information
utilisés
29
, et les projets informatiques ne sont pas conduits selon des
méthodes homogènes, les équipes disposant d’une très grande autonomie.
Le schéma directeur des systèmes d’information adopté à la suite de la
COG 2006-2008 prévoit la mise en place de structures collégiales de
pilotage, installées en octobre 2006, mais qui ne devaient définir une
politique globale de sécurité informatique qu’à la fin de 2007.
29. Certaines URSSAF développent des systèmes propres pour faire face à des
impératifs spécifiques (c’est le cas à
Paris).
L’ACTIVITÉ DE RECOUVREMENT
21
2 -
Audit du système national version 2
Le SNV2 est l’outil de production de l’activité de recouvrement. Il
assure la gestion des cotisants et le contrôle de leurs cotisations.
De création ancienne (1984), il a été rendu complexe du fait de
nombreuses modifications résultant des évolutions de la législation.
Introduites à un rythme soutenu, elles ne peuvent plus être complètement
validées. En outre, l’importance des temps de traitement peut paralyser
l’activité des URSSAF bien qu’un effort soit entrepris pour réécrire des
programmes de traitement devenus, du fait de ces ajouts successifs, très
complexes.
En dépit de tous les contrôles automatisés qui y ont été
programmés, le SNV2 n’est pas en mesure de détecter certaines erreurs
commises par les cotisants
30
. Il ne peut pas, par exemple, vérifier la
pertinence géographique des exonérations en zones urbaines
31
. Ces
vérifications doivent être faites manuellement par les gestionnaires de
comptes. De même, les nombreuses anomalies résultant des traitements
doivent-elles être analysées une à une, ce qui est source de risque.
Enfin,
la
traçabilité
des
opérations
du
SNV2
n’est
pas
systématiquement assurée, de nombreux fichiers transitoires, comme le
fichier des anomalies de répartition, étant effacés à chaque mise à jour.
Cette situation nuit aux opérations de validation des comptes pour les
URSSAF (ces dernières conservent quand elles le peuvent sous format
papier une impression de ces fichiers transitoires sur les trois derniers
mois).
En l’état, cette situation constitue une limitation aux travaux
d’audit.
30. Il existe quelque 700 codes types de personnel correspondant à des cas de figure et
des taux de cotisation différents ou à des exonérations spécifiques. Le réseau recouvre
chaque année 780 M€ liés à des insuffisances déclaratives, mais rembourse environ
120 M€ liés à des surdéclarations.
31. Le SNV2 ne connaît que les communes, alors que les zones de redynamisation
urbaine, par exemple, ne concernent que des fractions de communes. Les agents sont
contraints de vérifier l’éligibilité du bénéficiaire à l’aide de la liste des voies de la
zone concernée.
22
COUR DES COMPTES
B - Observations sur le contrôle interne
1 -
Le déploiement du contrôle interne
L’ensemble des tâches du réseau a fait l’objet d’un référentiel
national des fonctions et processus (RFP) qui identifie dix fonctions et
268 processus. Chaque processus doit en principe faire l’objet d’un
document de procédure, d’instructions précises, de contrôles clés en
partie automatisés, en partie manuels, résumés par l’existence de circuits
informatisés de traitement des flux de travaux.
Par
ailleurs,
l’ACOSS
a
identifié cinq
« flux
opératoires
stratégiques » (FOS), ensemble d’actions de gestion auxquelles sont
associées des « standards de pratiques recommandées » (SPR) et des
indicateurs qui permettent de mesurer si le FOS est correctement suivi.
Les processus doivent être déclinés localement, l’hétérogénéité du
réseau des URSSAF ne permettant pas d’envisager des dispositifs
uniformes. Les URSSAF peuvent s’écarter d’un SPR si elles justifient de
pouvoir aboutir au même résultat.
Outre que les SPR ne sont pas encore tous publiés, trois remarques
se dégagent des visites sur place :
-
à peine plus du tiers des processus fait aujourd’hui l’objet d’une
documentation complète ; ce sont en général les plus importants,
mais certains autres, très complexes, ne le sont pas encore ;
-
en dépit de la rapidité avec laquelle certaines URSSAF (Paris
notamment) ont accru au second semestre 2006 la couverture de
leurs processus par des procédures formalisées, il n’est pas établi
que la mise en oeuvre soit réalisée au même rythme partout
compte tenu des réalités locales. La fiabilité du bilan établi à cet
égard n’est d’ailleurs pas complète en raison des marges
importantes d’auto-appréciation laissées aux URSSAF ;
-
enfin, l’absence de traçabilité de nombreux contrôles ne permet
pas d’avoir l’assurance minimale qu’ils ont été effectués. Du fait
de l’hétérogénéité des pratiques des URSSAF, les garanties que
l’on peut tirer du contrôle interne dans l’une d’entre elles ne
procurent aucune assurance quant aux autres.
L’ACTIVITÉ DE RECOUVREMENT
23
2 -
La répartition entre les bénéficiaires
La répartition des produits, des exonérations, des impayés et des
recettes entre les attributaires est une opération complexe qui peut
engendrer une quarantaine de types d’anomalies différentes. Les sommes
en attente sont réparties de manière forfaitaire en attendant d’être
corrigées. Certaines sont simples à résoudre, d’autres parfois nécessitent
un accord au niveau national. Certaines, systémiques, sont corrigées grâce
à une amélioration de programme et ne réapparaissent plus ; d’autres
proviennent de cas d’espèce et doivent être résolues par une « transaction
sensible ». Elles mobilisent un nombre important de gestionnaires de
comptes. Il en résulte une nette amélioration de la gestion des anomalies :
le montant détecté des anomalies de répartition sur les crédits s’est réduit
sensiblement au cours des derniers mois.
La Cour a effectué de nombreuses vérifications d’audit en plus de
celles réalisées au titre de l’audit informatique mentionné plus haut. Bien
que la répartition entre les attributaires comporte des erreurs, la Cour les
juge globalement non significatives au vu des contrôles complémentaires
effectués dans les URSSAF visitées. Pour autant, le SNV2 n’étant ni
parfaitement fiable, ni entièrement stable, des marges de progrès existent.
En outre, des anomalies anciennes (remontant à 1996-1998) susceptibles
d’affecter marginalement la répartition des restes à recouvrer entre
attributaires (mais non leur masse) subsistent.
La Cour prend acte de l’engagement de l’ACOSS à procéder
courant 2007 à la solution définitive de ces anomalies.
3 -
Le contrôle des exonérations
Le SNV2 réalise des contrôles automatisés dès lors que
l'exonération répond à des critères en mémoire dans le système (nombre
de salariés, domiciliation, activité professionnelle, etc.). Le SNV2 peut
aussi vérifier l'existence de pièces justificatives lorsqu’elles ont été
fournies et que le système a été renseigné à cet effet. En revanche, il ne
peut vérifier ni les domiciliations géographiques fines ni le caractère
probant des pièces justificatives. Ces tâches relèvent des gestionnaires, et,
pour leur supervision, du contrôle interne.
Des travaux effectués par la Cour dans les URSSAF, il apparaît
que ces tâches sont effectuées de façon satisfaisante aux URSSAF de
Paris, Lille,Tours et Toulouse. Les anomalies relevées par le système sont
dans l’ensemble traitées bien que la traçabilité des traitements ne soit pas
toujours établie. Il y a donc un problème de formalisation des contrôles.
Dans les limites des missions effectuées, la Cour conclut que les
24
COUR DES COMPTES
URSSAF appréhendent de manière correcte les exonérations lorsque les
déclarations ne sont pas biaisées ou involontairement erronées, ce qui
relève de la problématique du contrôle de l’assiette.
Cependant, la réglementation relative à certaines exonérations,
notamment l'allégement « Fillon », le contrat de professionnalisation, les
avantages en nature des hôtels, cafés, bars et restaurants et les jeunes
entreprises innovantes, est applicable sans document justificatif. La
sincérité des déclarations repose sur un contrôle sur place dont les
moyens sont limités. L’audit des comptes se heurte ici à des limites qui
doivent être relevées.
Au total, le déploiement incomplet du contrôle interne constitue
une limitation aux travaux d’audit de la Cour pour ce qui concerne les
comptes combinés.
C - Les travaux d’audit de l’ACOSS en vue de la
validation des comptes des organismes de base
1 -
Le dispositif opérationnel
Une équipe de dix auditeurs a été constituée en 2005. L’agent
comptable de l’ACOSS a divisé le territoire en cinq zones et a affecté à
chacune comme auditeur un agent comptable expérimenté venu d’une
URSSAF d’une autre zone et un assistant. Un coordinateur a été affecté
en outre à Paris.
Cette équipe a d’abord contribué à la préparation des documents
que les URSSAF doivent renseigner en vue de la validation. Etabli fin
2005 et début 2006, le référentiel de validation a permis aux agents
comptables auditeurs de maîtriser leur nouveau métier. Conforme au
référentiel commun de validation, celui propre au recouvrement comporte
des outils d’analyse des comptes et de leurs évolutions (feuilles
maîtresses, revues analytiques), des informations nécessaires à la
constitution d’un dossier permanent et un découpage en cycles et sous-
cycles d’audit, une liste de contrôles des comptes locaux, des indicateurs
de délai et de qualité des comptes, des questionnaires en vue de vérifier le
contrôle interne dans les domaines de la comptabilité générale, des
gestions techniques, de l’informatique, et les dossiers de clôture (gestion
administrative et gestion technique).
L’ACTIVITÉ DE RECOUVREMENT
25
Les
équipes
de
l’ACOSS
ont
effectué
douze
missions
intermédiaires sur place en 2006, dont deux essais à blanc (Dijon et
Rennes) sur les comptes 2005 pour tester les outils. Les dix missions
intermédiaires classiques ont permis d’apprécier notamment la tenue de la
comptabilité, le suivi des postes sensibles (les crédits à affecter
32
),
l’organisation du contrôle interne et la vérification des indicateurs
produits. Les URSSAF ainsi auditées ne représentaient cependant que
8,25 % des encaissements de l’ensemble URSSAF-CGSS, et 9,34 % des
cotisants, ce qui limite l’étendue de la validation. Les auditeurs ont dans
un premier temps consacré des efforts excessifs à la gestion
administrative.
2 -
Les vérifications des agents comptables auditeurs
Aucune mission finale sur place n’a été effectuée. C’est donc sur
pièces et à partir des déclarations des audités que les agents comptables
auditeurs ont opéré.
Alors qu’il était prévu que leurs documents de travail comptables
de base (dossier de clôture constitué de feuilles maîtresses et de revues
analytiques) seraient automatiquement nourris des données pertinentes,
cela n’a pas été le cas. Leur travail de révision comptable a donc été
ralenti.
Par ailleurs, les auditeurs ont dû se satisfaire des éléments
d’information qui leur étaient fournis par les URSSAF. C’est ainsi qu’ils
ont pu considérer comme manquants des documents existants mais non
produits, et, à l’inverse, ont été contraints de tenir pour exacts de
nombreux éléments déclaratifs. Il s’agit de la limitation principale qui
affecte l’étendue et les résultats de leurs travaux puisque l’audit consiste
précisément à vérifier la matérialité des assertions des audités, ce qui a été
le plus souvent impossible.
Par ailleurs, il semble que les attentes des auditeurs aient été
différentes selon les zones où ils ont opéré. Près des deux tiers des
observations sur les annexes littéraires
33
émanent d’une seule des cinq
zones d’audit mentionnées
supra
.
32. Il s’agit des encaissements que l’on ne sait pas rattacher immédiatement à une
créance déterminée. Ils font l’objet d’une répartition forfaitaire.
33. C’est-à-dire des commentaires faits par les URSSAF elles-mêmes sur leurs
propres comptes. Il ne s’agit pas des annexes au sens comptable.
26
COUR DES COMPTES
3 -
Le rapport de validation
Le rapport de validation de l’agent comptable national, complet et
documenté, est fondé sur les travaux des agents comptables auditeurs.
Ces travaux concluent à la validation des comptes des 101
URSSAF, avec le plus souvent des observations n’ayant pas d’incidence
sur l’opinion, de la caisse maritime, de trois des quatre caisses générales
de sécurité sociale et de six des sept centres régionaux de traitement
informatique de la branche.
Opinions sur les comptes des organismes de base
URSSAF
CGSS
CERTI
CMAF
Validation sans restriction
-
-
-
-
Validation avec observation
99
3
6
1
Validation avec observations
et corrections
2
-
-
-
Refus de validation
-
1
1
-
Le principal refus de validation concerne la CGSS de la
Guadeloupe
34
qui n’a produit que le 17 avril les documents prévus par le
référentiel de validation
35
.
Même si les conclusions des agents comptables auditeurs sont
fondées sur des travaux sur pièces importants, ceux-ci reposent sur des
éléments déclaratifs qui n’ont pas été précédés de suffisamment d’audits
sur place pour permettre d’apprécier l’effectivité du contrôle interne.
En conclusion, la Cour constate que les insuffisances des
opérations de validation constituent une limitation à l’audit des comptes
combinés. Elle prend acte de l’engagement de la direction de l’ACOSS de
couvrir par des audits sur place 40% des organismes en 2007.
34. Soit 0,34 % du total des produits du recouvrement.
35. Le second refus de validation concerne le CERTI de Lille, dont un des comptes
intermédiaires en vue de la détermination du résultat présentait un solde positif, alors
qu’il devait être nul. Cette anomalie, reproduite depuis l’ouverture du bilan 2002, est
sans incidence significative.
L’ACTIVITÉ DE RECOUVREMENT
27
IV
-
Observations sur les comptes
Les observations mentionnées ci-dessous portent principalement
sur les comptes de l’ACOSS mais concernent mécaniquement les
comptes du recouvrement.
A - Les créances anciennes de l’ACOSS sur l’Etat
Un total de 1,22 Md€ figure au compte 4451 de l’ACOSS au titre
de dettes de l’Etat antérieures à 2002
36
. Il s’agit de créances concernant
des exonérations, soit déclarées non conventionnelles par la Cour de
justice des communautés européennes (aides textile-habillement), soit
ayant fait l’objet de débats pour déterminer si elles avaient été ou non
comprises dans la reprise de dettes par le fonds de financement de la
réforme des cotisations patronales (FOREC) début 2000.
Le principe de prudence conduit normalement une entreprise qui
détient une créance impayée de plus d’une année à la provisionner. Cette
démarche est justifiée par l’obligation de produire des états financiers
sincères dans
lesquels
les
créances
douteuses sont isolées.
Le
provisionnement se transforme en perte dès lors qu’il apparaît que le
créancier est introuvable ou insolvable, ou s’il est manifeste que les frais
de recouvrement ne seront pas couverts par la recette. Le réseau du
recouvrement applique ces principes aux cotisations qu’il est chargé de
recouvrer.
A l’occasion de l’établissement de son bilan pour 2006, l’Etat a
bien reconnu ces dettes, ce qui doit être relevé, mais sans pour autant les
régler ni même manifester l’intention de le faire. L’ACOSS et par voie de
conséquence les caisses prestataires se trouvent ainsi dans une situation
particulière. L’Etat reconnaît sa dette mais ne s’en acquitte pas. Les voies
de justice ne peuvent être empruntées par l’ACOSS puisque il faudrait à
36. Ces créances se décomposent de la manière suivante : 594 M€ au titre de la
réduction Juppé sur les bas salaires et 119 M€ au titre de la loi Aubry sur la RTT
(institution du FOREC, janvier 2000), 148 M€ au titre des exonérations d’allocations
familiales et 46 M€ au titre de la loi ARTT Robien (échéance de janvier 2001). Une
dernière créance d’un montant de 320 M€ correspond à une aide aux industries du
textile et de l’habillement déclarée contraire aux traités par la CJCE et dont l’Etat doit
poursuivre le recouvrement auprès des entreprises bénéficiaires, lesquelles reversent
au réseau du recouvrement les très faibles montants remboursés.
28
COUR DES COMPTES
cet effet un accord de ses tutelles. Ces actifs sont donc pour l’instant
essentiellement nominaux
37
.
La Cour estime que cette situation ne saurait se prolonger sans
affecter la sincérité des états financiers du régime général. Dès lors que
l’Etat vient de reconnaître ses dettes dans ses comptes 2006, il doit s’en
acquitter dans les meilleurs délais.
B - La compensation des allégements généraux
La loi de finances initiale pour 2006 (art. 56) a introduit dans le
code de la sécurité sociale un article L. 131-8 disposant que les
allégements de cotisations à caractère général (dispositifs « Aubry »,
« Robien » et surtout « Fillon ») sont désormais compensés par des
impôts et taxes affectés (ITAF).
L’arrêté du 6 février 2006 « fixant les règles comptables relatives à
l’application de l’article 56 » précité a, « à titre exceptionnel », rattaché
aux comptes de l’exercice 2005 les impôts et taxes « versés à compter du
1
er
janvier 2006 (…) pour un montant correspondant à l’évaluation des
allégements [généraux] relatifs au mois de décembre ou au dernier
trimestre de l’année 2005 ». Dans ce cadre, un produit à recevoir de
1,83 Md€ a été rattaché aux comptes de résultat des branches du régime
général de l’exercice 2005, progressivement apuré par les versements
d’ITAF intervenus entre le 1
er
janvier et le 6 février 2006.
A cette date en effet, selon l’ACOSS, les produits fiscaux avaient
couvert les exonérations constatées (et non plus prévues) au titre des
dernières déclarations des employeurs pour 2005. Ces exonérations
étaient, selon l’ACOSS, inférieures de 291 M€ aux produits à recevoir
comptabilisés par les branches du régime général. Cette donnée figure
dans les annexes des comptes combinés de ces branches.
Or, cette information est incomplète. En fait, la mise en place
d’une fonctionnalité améliorée de la répartition au sein des URSSAF,
insuffisamment testée, a d’abord abouti à de nombreuses anomalies dont
la principale était liée aux allégements « Fillon » pour les entreprises
ayant bénéficié du dispositif « Aubry ». Cela a entraîné d’abord une sous-
estimation importante des allégements à répartir (montant précité de
291 M€). Par la suite, les erreurs ont été intégralement corrigées sans
qu’il soit possible dans ces conditions de déterminer ce qu’aurait été le
montant exact des exonérations constatées au 6 février 2006 hors
anomalies.
37. L’existence de ces créances anciennes pèse sur le fonds de roulement des branches
en particulier pour la maladie et la retraite.
L’ACTIVITÉ DE RECOUVREMENT
29
Postérieurement, le traitement comptable des impôts et taxes
affectés à la sécurité sociale a lui-même été modifié. Un arrêté du 7 mars
2007 a modifié à la marge les clés de répartition pour les aligner sur les
constats effectués. Surtout, un arrêté interministériel du 8 février 2007 a
défini de manière pérenne (cf. chapitre préliminaire) les modalités de
rattachement de ces produits à l’année du fait générateur. La mise en
oeuvre de ces règles s’est traduite par la comptabilisation à la clôture de
2006 d’un produit à recevoir de 2,2 Md€, évalué (en février 2007)
principalement par le ministère de l’économie et des finances
,
au titre des
impôts et taxes dont le fait générateur est situé en 2006, mais non encore
déclarés à la clôture de l’exercice ou déclarés mais non encore encaissés.
Ce montant est à rapprocher de l’estimation, effectuée par l’ACOSS, des
allégements généraux relatifs aux dernières cotisations pour 2006, non
connus à la date d’établissement des comptes (1,9 Md€).
Au total et au-delà des erreurs et approximations ayant marqué sur
le plan comptable la transition entre l’ancien et le nouveau système,
l’incidence financière de ces changements cumulés est limitée sur les
comptes 2006.
Toutefois, l’ACOSS a constaté que les ITAF encaissés de janvier à
décembre 2006 (18,34 Md€) ont pratiquement couvert les allégements
généraux constatés pendant la même période (18,39 Md€). Elle en a
déduit un manque d’un peu moins de 5 M€. Se fondant sur l’article L.
131-8 du code de la sécurité sociale, dont le premier alinéa du IV dispose
qu’ « en cas d'écart constaté entre le produit en 2006 des impôts et taxes
affectés et le montant définitif de la perte de recettes liée aux allégements
de cotisations sociales mentionnés au I pour cette même année, cet écart
fait l'objet d'une régularisation, au titre de l'année 2006, par la plus
prochaine loi de finances suivant la connaissance du montant définitif de
la perte », l’ACOSS a inscrit ce manque à un compte de produit et au
débit du c/ 44218 (autres opérations faites pour le compte de l’Etat). Non
seulement cette comptabilisation est contestable (il s’agit en effet d’un
produit à recevoir de l’Etat à faire figurer au c/4458), mais elle résulte
d’un raisonnement en comptabilité de caisse qui ne saurait être admis
aujourd’hui. En outre, cette comptabilisation manque de base légale car le
texte précité est une disposition dépourvue de valeur normative. En effet,
de jurisprudence constante du Conseil constitutionnel, les injonctions
pour l’avenir que le législateur se donne à lui-même ne l’engagent pas et
ne créent aucun droit.
Si l’enjeu financier pour 2006 est minime, la Cour estime qu’il
s’agit d’un problème de principe qu’elle se doit de signaler.
30
COUR DES COMPTES
C - La non comptabilisation de 136 M€ dans les
produits et à l’actif de l’ACOSS
Les
remises
conventionnelles
dues
par
les
laboratoires
pharmaceutiques au titre de la fin de 2006 ont été estimées et notifiées à
l’ACOSS par le CEPS (comité économique des produits de santé). Cette
somme ayant été notifiée après la clôture des comptes de l’ACOSS, elle
n’y a pas été intégrée (mais l’a été dans les comptes combinés, établis
plus tardivement).
Cette omission porte atteinte à l’exhaustivité des comptes de
l’ACOSS. Ce point est toutefois mentionné dans l’annexe.
D - Les risques afférents à l’assiette des allégements de
cotisations sociales
L’interprétation des dispositions de la loi « Fillon » a été modifiée
au 1
er
janvier 2006 par l’insertion dans le code de la sécurité sociale d’un
article nouveau (L. 241-15) qui précise le champ des heures rémunérées.
En effet, en raison du mode de calcul de la réduction des
cotisations patronales introduit par la loi « Fillon », les employeurs
avaient intérêt à ce que soient comptées comme heures rémunérées non
pas la durée effective de travail consécutive à la mise en oeuvre de la
réduction du temps de travail, mais le temps de travail comptabilisé selon
la méthode antérieure. Or, les URSSAF n’ont compté que les heures
effectives. Le nouvel article L. 241-15 a fait droit, au contraire, à
l’interprétation des employeurs.
Bien que cette loi ne dispose que pour l’avenir sous réserve des
décisions ayant force de chose jugée et des instances en cours
38
, elle
modifie l’environnement des contentieux en cours et a conduit le réseau à
réviser ses positions antérieures. Il s’ensuit que les charges qui pourraient
en résulter devraient être provisionnées.
L’ACOSS a fait valoir que « l’estimation ne peut être réalisée qu’à
partir d’une enquête auprès des URSSAF pour connaître les litiges dont
elles sont saisies. En tout état de cause, les difficultés techniques sont très
importantes et ne nous permettent pas de réaliser cette évaluation ».
38. Une tentative d’interprétation rétroactive au 1er janvier 2003 introduite dans
l’article 22 de la loi n° 2006-393 du 31 mars 2006 pour l’égalité des chances a été
disjointe par le Conseil constitutionnel (décision 2006-535 DC du 30 mars 2006,
considérant 33), mais seulement pour des raisons de procédure législative.
L’ACTIVITÉ DE RECOUVREMENT
31
Si cette réponse est acceptable pour l’estimation du montant en
cause, la Cour considère en tout état de cause que cette question aurait
dû faire l’objet d’une explicitation dans l’annexe aux comptes combinés,
ce qui n’a pas été le cas. Il en résulte un désaccord sur l’information
financière fournie
E - Autres observations
1 -
Les différences sur restes à recouvrer
Suite au passage à la comptabilité en droits constatés du réseau du
recouvrement et de ses outils informatiques, il existe une différence entre
les restes à recouvrer (et les provisions pour créances douteuses) notifiées
aux attributaires du recouvrement entre 1996 et 1998 et la répartition de
ces mêmes restes à recouvrer dans les comptes des URSSAF et de
l’ACOSS. Comme il s’agit d’un problème de répartition, les uns ont eu
des notifications supérieures à leurs droits, et les autres des notifications
inférieures, sans qu’il soit possible aujourd’hui de déterminer l’ampleur
de la régularisation à opérer au cours de l’exercice de 2007.
2 -
L’absence d’inventaire
26 URSSAF déclarent ne pas vérifier la correspondance de
l’inventaire comptable de leurs immobilisations avec l’inventaire
physique. En raison du caractère déclaratif du mécanisme de validation,
cet effectif est un minimum. Bien que l’incidence sur le montant total de
l’actif soit peu significative, une amélioration est indispensable.
32
COUR DES COMPTES
V
-
Position sur les comptes 2006 de l’activité de
recouvrement et de l’ACOSS
A - Les comptes combinés de l’activité de recouvrement
En application de la mission de certification des comptes qui lui est
assignée par l’article LO 132.2.1 du CJF, la Cour a vérifié les comptes
combinés de l’activité de recouvrement signés le 16 mars 2006 par l’agent
comptable de l’ACOSS et visés le même jour par le directeur.
Les états financiers objet de la mission de certification de la Cour
ont été élaborés conformément aux normes comptables applicables aux
organismes de sécurité sociale présentées au chapitre préliminaire
(section I) du présent rapport et notamment à l’arrêté du 27 novembre
2006 portant adoption des règles de combinaison des comptes des
organismes de sécurité sociale. Ils comprennent : le bilan combiné de
synthèse, le compte de résultat combiné de synthèse et l’annexe,
conformément aux modèles agréés par le haut conseil interministériel de la
comptabilité des organismes de sécurité sociale. Les vérifications ont été
menées en référence aux dispositions pertinentes du code de la sécurité
sociale, aux normes internationales d’audit sous les réserves mentionnées
au chapitre préliminaire (section II), et dans le respect des procédures de
contradiction et de collégialité fixées par le code des juridictions
financières. Compte tenu de la date d’application des dispositions
susmentionnées, les comptes de l’exercice précédent n’ont pas fait l’objet
de vérifications autres que la revue mentionnée dans le rapport
préparatoire de septembre 2006.
La Cour, au terme de vérifications dont les limites ont été
rappelées au chapitre préliminaire, certifie qu’au regard des principes et
règles comptables qui lui sont applicables, les comptes combinés de
l’activité de recouvrement sont réguliers, sincères et donnent, dans leurs
aspects significatifs, une image fidèle de la situation financière et du
patrimoine du recouvrement, sous les réserves énumérées ci-dessous.
L’audit des comptes a été affecté de limitations :
1°) Le déploiement inachevé des dispositifs de contrôle interne
constitue une limitation aux travaux d’audit du certificateur.
2°) Les vérifications d’audit effectuées par l’ACOSS ne permettent
pas, en raison de leurs lacunes (insuffisance quantitative des missions sur
place et caractère déclaratif des documents audités), de fonder la
validation des comptes des organismes de base sur des éléments suffisants.
L’ACTIVITÉ DE RECOUVREMENT
33
L’information
financière
est
insuffisante
sur
un
point
significatif :
En effet, la modification législative de la définition des heures
rémunérées pour le calcul des allégements de cotisations est susceptible
d’entraîner des recours contentieux significatifs de la part des
entreprises. Si la Cour admet les raisons techniques pour lesquelles
l’ACOSS n’a pu calculer des provisions, elle considère que l’information
fournie dans l’annexe aux comptes est insuffisante.
*
*
*
En outre, la Cour formule l’observation suivante :
Des créances sur l’Etat antérieures à 2002 et relatives aux
exonérations de cotisations sociales subsistent dans les comptes de
l’ACOSS pour un montant de 1,22 Md€. Dès lors que l’Etat vient de
reconnaître ses dettes dans ses comptes 2006, il doit s’en acquitter dans
les meilleurs délais.
B - Les comptes de l’ACOSS
En application de la mission de certification des comptes qui lui
est assignée par l’article LO 132.2.1 du CJF, la Cour a vérifié les
comptes de l’agence centrale des organismes de sécurité sociale
(ACOSS) signés le 16 mars 2007 par l’agent comptable et visés le même
jour par le directeur.
Les états financiers objet de la mission de certification de la Cour
ont été élaborés conformément aux normes comptables applicables aux
organismes de sécurité sociale présentées au chapitre préliminaire du
présent rapport. Ils comprennent : le bilan de synthèse, le compte de
résultat de synthèse et l’annexe, conformément aux modèles agréés par le
haut conseil interministériel de la comptabilité des organismes de
sécurité sociale. Les vérifications ont été menées en référence aux
dispositions pertinentes du code de la sécurité sociale, aux normes
internationales d’audit de l’IFAC sous les réserves mentionnées au
chapitre préliminaire, et dans le respect des procédures de contradiction
et de collégialité fixées par le code des juridictions financières. Compte
tenu de la date d’application des dispositions susmentionnées, les
comptes de l’exercice précédent n’ont pas fait l’objet de vérifications
autres que la revue mentionnée dans le rapport préparatoire de
septembre 2006.
34
COUR DES COMPTES
La Cour, au terme de vérifications dont les limites ont été
rappelées au chapitre préliminaire, certifie qu’au regard des principes
et règles comptables qui lui sont applicables les comptes de l’ACOSS
sont réguliers, sincères et donnent, dans leurs aspects significatifs,
une
image fidèle de la situation financière et du patrimoine de l’organisme,
sous la réserve de la non-conformité de la présentation du compte de
résultat de l’exercice 2006 au modèle retenu par le haut conseil
interministériel des organismes de sécurité sociale, en raison du report
à 2007 de l’application de ce modèle.
*
*
*
En outre, la Cour formule l’observation suivante :
Des créances sur l’Etat antérieures à 2002 et relatives aux
exonérations de cotisations sociales subsistent dans les comptes de
l’ACOSS pour un montant de 1,22 Md€. Dès lors que l’Etat vient de
reconnaître ses dettes dans ses comptes 2006, il doit s’en acquitter dans
les meilleurs délais.
Chapitre II
Les branches maladie et accidents du
travail et maladies professionnelles
LES BRANCHES MALADIE ET ATMP
37
Les branches maladie
39
et accidents du travail et maladies
professionnelles (AT-MP) sont gérées par le même réseau, constitué de la
CNAMTS et de ses organismes de base, soit 128 caisses primaires
d’assurance maladies (CPAM), 4 caisses générales de sécurité sociale
(CGSS), 16 caisses régionales d’assurance maladie (CRAM
40
), 8 centres
de traitement informatique (CTI) et divers autres organismes
41
.
I
-
Les comptes 2006
A - Les comptes de la CNAMTS et des deux branches
1 -
Les comptes de la CNAMTS
Les charges du compte de résultat de la CNAMTS (les deux
branches confondues) s’élèvent à 164,2 Md€ et les produits à 158,3 Md€.
La majeure partie des produits du compte de la CNAMTS est
constituée des cotisations, des impôts et taxes affectées et des transferts et
contributions reçues. Ces produits, sauf exception (cf.
infra
, IV, A),
figurent au compte de résultat combiné de chacune des deux branches.
Les charges comprennent, pour l’essentiel, des dotations aux
organismes du réseau leur permettant de financer les prestations qu’ils
délivrent ainsi que leurs charges administratives.
Le bilan (de 21,2 Md€) reflète également le rôle tenu par les
comptes de la CNAMTS vis-à-vis de ceux des branches. A l’actif figurent
notamment les créances sur les cotisants (13,8 Md€), qu’on retrouve
également au bilan des comptes combinés. Plus de 75% du passif est
constitué de dettes à l’égard des organismes du réseau.
39. Plus précisément branche maladie, maternité, invalidité et décès.
40. Les CRAM sont par ailleurs et surtout les organismes chargés, en dehors de la
région Ile-de-France et de l’Alsace-Moselle, de liquider et verser les pensions de
retraite, par délégation de la CNAVTS. Les flux financiers qu’elles gèrent au titre des
branches maladies et AT-MP sont, au regard des précédents, marginaux.
41. 4 directions régionales du service médical, 22 unions régionales des caisses
d’assurance maladie.
38
COUR DES COMPTES
2 -
Les comptes combinés
Avec 152,6 Md€ de charges et 146,7 Md€ de produits, le compte
de résultat de la branche maladie présente un résultat négatif de 5,9 Md€.
Les masses du bilan sont de 26,8 Md€, dont 24,6 Md€ de créances à
l’actif et 15,1 Md€ de dettes à court terme au passif.
Les montants de la branche AT-MP sont très nettement inférieurs à
ceux de la branche maladie. Les charges, de 10,3 Md€, y sont presque
équilibrées par 10,2 Md€ de produits, le résultat s’étant établi à
-0,06 Md€. Les masses du bilan (2,6 Md€) sont réparties dans les mêmes
proportions que dans la branche maladie.
B - Les faits caractéristiques de l’exercice
42
1 -
Maladie
Les comptes de l’exercice sont marqués par l’entrée en vigueur et
la poursuite de plusieurs réformes ainsi que par des corrections opérées à
la demande de la Cour. Ces informations figurent bien dans l’annexe aux
comptes.
a)
Les faits nouveaux
L’augmentation importante des charges (12,9%) et des produits
(14,8%) du compte de résultat s’explique par les règles nouvelles de
comptabilisation des charges médico-sociales liées à la création de la
caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). Selon les
dispositions de l’article L. 14-10-5 du CASF, les charges correspondant à
l’ONDAM personnes handicapées et personnes âgées doivent être
retracées dans les comptes de la CNSA, la CNAMTS ne faisant figurer en
charges que sa seule contribution à la CNSA
43
. Toutefois, les caisses
primaires d’assurance maladie continuant d’inscrire dans leurs comptes
les charges liées aux versements aux établissements médico-sociaux, il en
est résulté une double comptabilisation de charges dont l’impact sur le
42. Compte tenu de ce que les masses financières reflètent les mêmes charges et
produits et sous réserve de l’explication des écarts (pour des montants faibles), les
développements ci-dessous consacrés aux comptes combinés sont applicables aux
comptes de la CNAMTS.
43. Il s’agit de la quote-part de charges du régime général (maladie et AT-MP) au titre
de l’ONDAM (personnes âgées et personnes handicapées) telle que notifiée par la
CNSA à la CNAMTS en application de l’arrêté du 9 janvier 2007.
LES BRANCHES MALADIE ET ATMP
39
résultat a été neutralisé par la comptabilisation d’un montant équivalent
de produits. Si la CNAMTS n’avait enregistré dans ses comptes que sa
seule contribution à la CNSA, les charges et produits du compte de
résultat combiné n’auraient augmenté que de 5,7 et 7,1%.
S’agissant de l’augmentation des produits, les comptes 2006
reflètent des modifications dans la prise en charge par l’Etat de la
compensation des exonérations de cotisations sociales et dans le
changement intervenu en matière de rattachement de certains ITAF à
l’exercice (cf.
supra
, chapitre I). Ce changement de méthode a eu un
impact favorable sur le résultat de 116,4 M€.
En dehors des produits désignés par l’arrêté du 8 février précité, ce
rattachement a également concerné les remises conventionnelles des
laboratoires pharmaceutiques, ce qui explique la forte progression de ce
produit en 2006 (passant de 308,8 M€ en 2005 à 506,7 M€).
Les modalités de recouvrement de la CSG assise sur les revenus de
placement (plans d’épargne-logement) ont eu également un impact
favorable sur le compte de résultat : cette ressource a augmenté de 1,41
Md€ en raison de la modification, à partir de 2006, du mode de
prélèvement social sur les PEL de plus de dix ans.
b)
Les effets de réformes antérieures
Ces effets concernent, d’une part, la réforme du financement des
établissements de santé et, d’autre part, les transferts des déficits de
l’assurance maladie à la caisse d’amortissement de la dette sociale
(CADES).
40
COUR DES COMPTES
La tarification à l’activité
La montée en puissance de la réforme de la tarification à l’activité
(passage du taux de T2A de 25 à 35%
44
) a eu plusieurs conséquences sur
les comptes 2006 :
-
les avances consenties aux établissements afin de lisser leur
trésorerie ont augmenté de près d’1 Md€ (30%) à 4,26 Md€
45
;
-
en raison de la hausse de la part tarifiée à l’activité, les
provisions
46
afférentes au quatrième trimestre d’activité ont
également été augmentées, à 2,77 Md€ (hausse de plus de
800 M€, soit 60% de la hausse globale des provisions pour
charges de prestations sociales) ;
-
les charges à payer sur prestations ont augmenté de 566 M€
(20%) à 3,23 Md€.
La reprise de déficit par la CADES
Les capitaux propres de l’assurance maladie ont été favorablement
affectés par le versement de 5,7 Md€ de la caisse d’amortissement de la
dette sociale (CADES) à l’ACOSS au titre de la reprise du déficit de la
branche maladie pour 2006
47
. Ce versement venant s’imputer sur le
report à nouveau avant affectation du résultat, il ne figure pas en tant
qu’apport dans les capitaux propres mais l’information appropriée est
fournie dans l’annexe. Le versement de la CADES a eu pour conséquence
de rendre positif le report à nouveau après affectation en dépit de la
44. La part de la T2A devant augmenter progressivement entre 2005 et 2012, la
rémunération au titre de l’activité exprimée en termes de GHS est affectée d’un taux
arrêté chaque année par le ministère de la santé. Son augmentation progressive a pour
contrepartie la diminution progressive d’une dotation annuelle complémentaire
(DAC)
45. Les avances versées en 2005 avaient pour objet d’éviter que la mise en place de la
T2A ne s’accompagne de difficultés de trésorerie pour les établissements. Les avances
versées en 2006 devaient permettre de compenser l’effet tardif de l’augmentation du
taux de T2A.
46. Les provisions pour charges techniques doivent notamment permettre de rattacher
à l’exercice la rémunération de l’activité du quatrième trimestre d’activité. A mesure
que le taux de T2A est augmenté, les montants à provisionner augmentent
mécaniquement.
47. Décret n° 2006-1214 du 4 octobre 2006 pris sur le fondement de l’article 76 de la
loi du 13 août 2004. Le montant repris (5,7 Md€) est inférieur au montant
prévisionnel (6 Md€) en raison d’un trop versé en 2005 (le montant de la reprise 2005
avait été fixé à partir d’un montant de déficit prévisionnel de 8,3 Md€, or le déficit n’a
été que de 8 Md€). La régularisation (300 M€) a eu lieu en 2006.
LES BRANCHES MALADIE ET ATMP
41
succession d’exercices déficitaires de la branche maladie. En revanche, il
n’a pas contribué, comme en 2005, à réduire les charges financières de la
branche qui ont plus que doublé en 2006, passant de 63,7 M€ à 130,1 M€.
Les corrections opérées à la demande de la Cour
Plusieurs corrections opérées à la demande de la Cour ont eu un
impact sur les comptes 2006 :
-
Les dépenses 2004 et 2005 au titre de l’action sanitaire et sociale
(prise en charge d’affections de longue durée ne figurant pas
dans la liste des affections ouvrant droit à exonération totale),
maintenues en compte d’attente faute de crédits budgétaires
suffisants, ont fait l’objet d’une provision pour charges d’un
montant de 145,5 M€
48
.
-
L’application intégrale du principe des droits constatés pour la
comptabilisation des opérations effectuées dans le cadre des
conventions internationales relatives aux migrants a entraîné,
d’une part, la passation d’une provision pour charges d’un
montant de 347,6 M€ au titre des remboursements futurs de la
CNAMTS pour les soins de ressortissants français délivrés à
l’étranger, et, d’autre part, le constat de produits à recevoir du
centre des liaisons européennes et internationales de sécurité
sociale (CLEISS) pour l’ensemble des remboursements au profit
de la CNAMTS pour les soins délivrés en France à des étrangers.
Cette seconde correction a conduit à augmenter les produits de
327,4 M€.
48. La régularisation définitive devait intervenir en 2007 dans un cadre réglementaire
et budgétaire rénové. Elle serait sans impact, étant équilibrée par la reprise de la
provision.
42
COUR DES COMPTES
-
L’inscription au compte de résultat à la fois de charges résultant
de la comptabilisation des factures des établissements pour la
prise en charge des « soins urgents
49
» (92,2 M€) et des dépenses
d’action
sanitaire
et
sociale
en
dépassement
de
crédits
budgétaires au titre de 2006 (75,7 M€) a entraîné la forte
augmentation du compte de charges exceptionnelles de 4,8 M€
en 2005 à 170,3 M€ en 2006.
Au total, les corrections opérées à la demande de la Cour ont eu un
impact négatif de 333, 6 M€ sur le résultat de la branche.
2 -
AT-MP
Après avoir connu un déficit de 438,1 M€ en 2005, la branche
AT-MP améliore son résultat, le déficit n’étant plus que de 58,7 M€.
Cette évolution s’explique par un accroissement des produits (+ 9,1 %)
près de deux fois supérieure à celui des charges (+ 4,9 %).
a)
Les charges
Les charges de la branche AT-MP sont passées de 9,8 Md€ en
2005 à 10,3 Md€ en 2006. Cet accroissement est dû pour l’essentiel aux
charges de gestion technique dont la croissance a été de 5,1 %.
Près de la moitié de l’accroissement des charges s’explique par la
progression des dotations aux fonds « amiante ». La contribution au
FCAATA, prévue par la loi de financement de la sécurité sociale pour
2006, est passée de 600 à 700 M€ et la contribution au fonds
d’indemnisation des victimes de l’amiante (FIVA), également prévue par
la LFSS, est passée de 200 à 315 M€.
49. Les dépenses de « soins urgents » concernent les dépenses de soins de
ressortissants étrangers en situation irrégulière présents depuis moins de trois mois sur
le territoire français. Il s’agit d’un dispositif très proche de l’aide médicale d’Etat, ce
qui explique que dans un premier temps la CNAMTS ait refusé d’enregistrer en
charges les dépenses non couvertes par le budget de l’Etat. Or, l’article L. 254-1 du
CASF n’a pas prévu que l’Etat prenne à sa charge la totalité de ses dépenses mais
verse à la CNAMTS une « dotation forfaitaire annuelle ». Un arbitrage du
Premier ministre en mars 2007 a confirmé l’interprétation de la Cour selon laquelle
les dépenses venant en excédent de cette dotation forfaitaire sont bien, en vertu de
l’article précité, des charges de la CNAMTS.
LES BRANCHES MALADIE ET ATMP
43
Les « diverses charges techniques » (compte 658) ont vu leur
montant doubler, de 99,5 M€ à 201,6 M€. Cette augmentation de
102,0 M€ s’explique principalement par l’inscription au compte 6588
« diverses autres charges techniques » d’un montant de 88,7 M€. Il s’agit
d’une correction demandée par la Cour visant à enregistrer au compte de
résultat la part des charges directement supportées par la branche au titre
du FCAATA, au-delà de la charge liée à la contribution de 700 M€ au
fonds lui-même.
b)
Les produits
Les produits de la branche AT-MP sont passés de 9,3 Md€ en 2005
à 10,2 Md€ en 2006.
S'agissant des produits de gestion technique, l’accroissement des
cotisations
50
(+ 6,5 %) explique plus de la moitié de l'évolution des
produits.
Le compte 758 « divers produits techniques » retrace un produit à
recevoir relatif au FCAATA destiné à neutraliser l’impact sur le résultat
de la branche AT-MP de la charge constatée au compte 6588.
II
-
Vérifications de la Cour
A - Missions intermédiaires
Afin de porter une appréciation sur les dispositifs de contrôle
interne sous-jacents à la production des états financiers, la Cour a effectué
des missions intermédiaires dans cinq caisses primaires d’assurance
maladie entre octobre et décembre 2006
51
. Ces cinq missions ont porté
sur le noyau dur suivant :
-
au titre du cycle de gestion technique : les sous-cycles gestion des
bénéficiaires, règlement à l’acte, relations financières avec les
sections locales mutualistes, règlements aux hôpitaux, créances ;
-
au titre du cycle de gestion administrative : les sous-cycles
personnel et immobilisations.
50. L'évolution
de
6,5 %
entre
2005
et
2006
s’explique
notamment
par
l’accroissement du taux net moyen national de cotisations. Il était, depuis ces
dernières années, de 2,185 % et a été relevé à 2,285 % à compter de l'exercice 2006,
soit un taux d’augmentation de 1,046. A cet accroissement du taux s’est conjugué
celui de la masse salariale.
51. CPAM de Rennes, Créteil, Arras, Marseille et Paris.
44
COUR DES COMPTES
La tenue de la comptabilité (journée comptable) et la trésorerie ont
également été examinées. Les CPAM visitées au cours des missions
intermédiaires représentent 12,8 % des charges combinées des deux
branches.
L’audit informatique mené en parallèle a porté d’une part sur les
contrôles généraux et d’autre part, afin de mesurer le risque de contrôle,
sur l’ensemble applicatif de traitement des feuilles de soins au titre du
processus du règlement à l’acte. Il a inclus des vérifications dans un CTI et
deux CPAM.
En complément, la Cour a effectué des travaux auprès de la caisse
nationale sur certaines opérations effectuées dans le cadre des relations
avec l’Etat (aide médicale notamment) ou avec d’autres entités (CLEISS,
CNSA, fonds CMU). Elle a également conduit des investigations sur la
branche AT-MP, notamment son utilisation de la comptabilité analytique
pour le partage de charges entre les deux branches et les liens de la
branche avec le fonds de cessation anticipée d’activité des travailleurs de
l’amiante (FCAATA).
B - Missions finales
Pour les opérations gérées par la caisse nationale, les domaines
ayant
fait
l’objet
d’une
revue
approfondie
sont
les
suivants :
compensations, transferts et contributions publiques (maladie et AT-MP),
prestations internationales (maladie et AT-MP), prestations prises en
charge
par
l’Etat
(maladie), comptabilisation
des
produits
techniques (maladie et AT-MP). Les charges et produits financiers ainsi
que les charges de personnel et les immobilisations des deux branches ont
fait l’objet d’une revue limitée.
Les missions au siège ont aussi porté sur les points suivants :
-
en matière de provisions pour charges techniques, il a été vérifié
(pour les soins de ville, les hôpitaux et les cliniques) que les modes
de calcul des provisions passées au titre des charges techniques
répondaient au principe de permanence des méthodes et respectaient
les critères d’audit (exhaustivité, réalité et séparation des exercices) ;
-
les vérifications relatives aux opérations de centralisation et de
combinaison ont consisté à s’assurer que tous les organismes entrant
dans le périmètre de comptes combinés ont été pris en compte au
moment des opérations de combinaison. Il a également été procédé à
une revue des contrôles mis en oeuvre par la CNAMTS sur les
comptes des organismes de base préalablement aux opérations de
combinaison (cf.
infra
) et à des vérifications sur le sous-cycle de
combinaison lui-même ;
LES BRANCHES MALADIE ET ATMP
45
-
pour la branche AT-MP, les divergences d’évolution, avec la
branche maladie, des dépenses d’hospitalisation et des charges de
gestion administrative ont conduit la Cour à des investigations
complémentaires à la CNAMTS. L’appréciation du traitement
comptable du déficit du FCAATA a donné lieu à des travaux
complémentaires.
Les vérifications effectuées lors des missions finales et relatives à
la validation des comptes des organismes de base ont porté à la fois sur
l’examen du rapport de validation des comptes des organismes de base
établi par l’agent comptable de la CNAMTS et sur la revue des dossiers
de travail constitués par les auditeurs comptables, pour un échantillon de
15 organismes de base. La Cour avait préalablement pris connaissance, au
fur et à mesure de leur avancement, des travaux réalisés en amont de la
validation par les auditeurs comptables et de leurs résultats (rédaction des
guides d’audit, dépouillement des questionnaires d’auto-évaluation,
conception des dossiers de clôture).
Afin de s’assurer de la correcte mise en oeuvre des contrôles
comptables préalables à l’établissement des balances, la Cour s’est rendue
en mars 2007 dans cinq CPAM
52
pour effectuer des vérifications portant
sur la comptabilisation des prestations liquidées.
III
-
Observations sur le contrôle interne et le
dispositif de validation
A - Audit informatique
1 -
Evaluation des risques informatiques
Conformément aux préconisations du référentiel commun de
validation des comptes des organismes de base, la CNAMTS a mis en
place en août 2006 une politique de sécurité des systèmes d’information
applicable à la totalité du réseau et qui ne présente pas d’écart significatif
avec la norme prévue par le référentiel. Cependant, sa mise en oeuvre
n’est pas complète et diffère d’un organisme à l’autre, notamment en
raison du caractère récent de cette partie du référentiel. Des éléments de
risque résiduel quant à la protection des données (confidentialité, intégrité
et disponibilité), au contrôle des habilitations accordées aux agents et à la
protection des documents relatifs aux systèmes d’information ont
également été constatés.
52. CPAM de Colmar, Lille, Tourcoing, Pau et Bayonne. Ces cinq CPAM
représentent 2,74 % des charges combinées toutes branches confondues.
46
COUR DES COMPTES
En outre, l’audit interne de la sécurité informatique, prévu par le
référentiel commun de validation des comptes, n’était pas en place en
2006.
En cas de sinistre majeur dans une CPAM ou un CTI, la reprise de
l’activité de la ou des CPAM concernées ne serait pas assurée dans des
conditions satisfaisantes. De tels accidents ne se sont cependant pas
produits en 2006.
Ces points appellent des mesures d’amélioration de la part de la
CNAMTS.
Concernant les aspects du contrôle interne informatique ne portant
pas sur la sécurité, certains risques ont été identifiés. Ces risques,
modérés du point de vue de la certification des comptes, résultent des
causes suivantes :
-
pour l’organisation et la stratégie informatique : absence d’une
gestion centralisée, parfaitement contrôlée et homogène du
système d’information et autonomie trop importante des CTI
dans certains domaines, notamment la gestion des incidents ;
-
pour la gestion des projets informatiques : application inégale de
la méthodologie retenue, implication parfois insuffisante des
directions de la CNAMTS, absence de centralisation de
l’ensemble de la documentation de projet et validation
insuffisante des logiciels sur certains aspects ;
-
pour l’exploitation du système d’information et le support aux
utilisateurs : implantation de certains systèmes d’information
dans les CPAM sans assurance d’une exploitation suffisamment
sécurisée et absence de vision globale du système d’information
de la branche.
La Cour prend acte des engagements de progrès pris dans le
domaine du contrôle informatique d’ensemble par la CNAMTS pour
l’année 2007, en particulier s’agissant de la gouvernance informatique,
de la mise en place des plans de continuité, de l’audit interne
informatique, et de la diffusion des plans de maîtrise socle dans les
centres informatiques ainsi que de la poursuite de la diffusion de la
politique de sécurité des systèmes informatiques.
LES BRANCHES MALADIE ET ATMP
47
2 -
Audit de l’ensemble applicatif pour le traitement
des feuilles de soins
L’ensemble applicatif regroupant les fonctionnalités relatives au
traitement des feuilles de soins contient de nombreux contrôles
informatiques. Dans leur majorité, ils sont de nature à garantir que les
paiements d’actes ou de consultations effectués par les organismes du
réseau se rapportent bien à des assurés et des bénéficiaires dont les droits
sont établis et pour des actes réalisés par des professionnels de santé
enregistrés et connus par les organismes. Il en va de même avec les
médicaments ou matériels de la liste des produits et prestations pris en
charge. Le système informatique détermine également la base et le taux
de remboursement. Les tests ont permis de vérifier que ces contrôles et
règles de gestion fonctionnent de manière satisfaisante.
Toutefois, sur certains points, le contrôle informatique est
insuffisant ou inexistant. Outre le fait que, par nature, le système
informatique ne saurait garantir la réalité des actes, l’insuffisance
concerne notamment les dispositifs de détection des doubles paiements ou
le contrôle de l’existence de pièces justificatives, lorsque celles-ci sont
requises, ou encore le contrôle entre plusieurs feuilles de soins d’un
même assuré. Dans ces conditions, le risque de contrôle ne peut être
réduit à un niveau acceptable que si les dispositifs de contrôle manuel
prennent correctement le relais.
Surtout, pour les charges relatives au règlement à l’acte, la révision
des comptes est affectée par l’absence d’un chemin de révision entre la
comptabilité générale et les faits générateurs des soins de ville et par la
difficulté d’utiliser des procédures de substitution
53
.
La Cour relève sur ce dernier point l’existence d’une limitation
aux travaux d’audit comptable. Elle prend acte des engagements pris par
la CNAMTS pour permettre des améliorations d’une part, dès 2007, en
vue de créer des outils de rapprochement des données aux différents
stades de la chaîne allant de la production à la comptabilité et, d’autre
part, à une échéance ultérieure, pour mettre en place une comptabilité
auxiliaire des prestations.
53. Ces procédures visent à reconstituer un chemin de révision en dépit des ruptures
constatées entre les faits générateurs des opérations et leur traduction en comptabilité.
48
COUR DES COMPTES
B - Observations sur le contrôle interne
1 -
Un déploiement des dispositifs de contrôle
interne incomplet et insuffisant
Les dispositifs de contrôle interne sont inégalement déployés et
connaissent des insuffisances dans leur mise en oeuvre.
Conformément au référentiel commun de validation des comptes
des organismes de base, il existe bien des plans de contrôle interne des
domaines comptabilité et gestion budgétaire, contrôle interne des gestions
techniques et contrôle interne informatique.
.
La démarche reposant sur les plans de maîtrise socle (PMS) vise à
couvrir l’ensemble des processus de gestion du réseau et doit permettre
d’assurer un niveau adéquat et unifié de couverture du risque par des
contrôles de toute nature. Cette démarche n’a été que partiellement mise en
oeuvre en 2006. Des contrôles n’ont été que progressivement déployés au
cours de l’année. D’autres n’existaient pas encore en fin d’année,
notamment sur les processus de règlement aux cliniques et aux hôpitaux
malgré l’importance des enjeux financiers (règlements aux hôpitaux) ou
des risques financiers et comptables qui s’y attachent (règlements aux
cliniques).
En outre, il n’existe pas d’outil opérationnel permettant de remonter
au niveau national des indicateurs utiles au regard des risques financiers et
comptables. Or, cette remontée d’information importe d’autant plus que,
s’agissant des PMS qui ont été diffusés au réseau, leur traduction dans les
dispositifs de contrôle interne des caisses est pour l’instant partielle.
Bien que les dispositifs soient en général décrits et supervisés dans
les organismes de base, les situations sont hétérogènes. Alors que le
dispositif de contrôle interne est déjà d’un bon niveau dans certaines
CPAM, celle de Paris, de loin la plus importante, doit rattraper un retard
important. La Cour prend acte sur ce point des engagements pris par la
directrice de la CPAM de Paris dans le cadre de la mise en oeuvre du projet
d’entreprise à partir de la fin de 2006 et qui devront être concrétisés
rapidement.
Pour ce qui concerne les PMS effectifs, leur mise en oeuvre est
insuffisante. Il en est ainsi pour le processus « gestion de la trésorerie ».
Selon ce PMS, les CPAM doivent en effet contrôler quotidiennement que,
pour l’ensemble des prestations (en nature et en espèces), le montant total
mis en paiement correspond à la somme des montants calculés par les
différentes applications informatiques de contrôle et de liquidation des
LES BRANCHES MALADIE ET ATMP
49
prestations. Ce contrôle constitue un contrôle clé déjà prescrit par une
circulaire de la CNAMTS de janvier 2004, mais il n’est réalisé de façon
complète que dans deux CPAM sur les cinq visitées au cours des missions
finales. Les actions de contrôle ne permettent donc pas de maîtriser le
risque que les montants payés et comptabilisés en charges pour les
prestations en espèces diffèrent des montants liquidés.
La Cour estime donc que les dispositifs de contrôle interne sont
défaillants sur ces points, ce qui constitue une limitation à l’audit des
comptes. Elle prend acte des engagements de progrès pris en ce domaine
par la CNAMTS
et qui visent notamment à définir un plan de contrôle
socle de l’agent comptable à partir des instructions existantes.
2 -
Les risques concernant le règlement à l’acte
Le processus qui comporte actuellement le plus de risques est le
règlement à l’acte
54
(46,3 Md€, soit plus de 30% des charges de gestion
technique). Ce processus concerne la liquidation, le paiement et la
comptabilisation de feuilles de soins qui constituent les factures pour le
paiement des actes effectués. Les paiements sont effectués au bénéfice des
professionnels de santé, ou, en cas d’absence de tiers payant, des assurés
eux-mêmes.
Malgré l’existence de dispositifs de contrôle informatisé, le niveau
de risque de contrôle normalement couvert par des dispositifs manuels en
complément
des
contrôles
informatisés
(c’est-à-dire
requérant
l’intervention de techniciens de l’ordonnateur et de délégués de l’agent
comptable) reste important et les outils de supervision existants ne sont pas
suffisants.
En effet, le dispositif de contrôle interne technique et comptable est
à la fois insuffisant sur certaines catégories de règlements ou au regard de
certaines catégories de bénéficiaires à risques et hétérogène au regard de
l’objectif de prévention et de détection des erreurs et des anomalies. En
outre, faute d’une estimation fiable du niveau de détection effective et de
traitement de ces erreurs et anomalies, il existe un risque que les indus
comptabilisés dans les comptes de créances soient sensiblement inférieurs
à ceux qui devraient être constatés. En raison de la déficience des outils de
supervision dans les caisses, la Cour n’est cependant pas en mesure de
quantifier cette insuffisance.
54. Les règlements aux hôpitaux, bien qu’étant en partie sous le régime de la
tarification à l’activité, restent fondés sur les arrêtés des directeurs des ARH. Ceci
facilite la vérification par le certificateur des opérations de liquidation, de paiement et
de comptabilisation des différentes dotations.
50
COUR DES COMPTES
Pour trois des cinq CPAM dont le contrôle interne a été examiné
lors des missions intermédiaires, aucune information ne permet d’évaluer
le niveau des indus qui n’ont pas été détectés du fait des déficiences du
contrôle interne. Pour les deux autres, les travaux de vérification a
posteriori permettent de conclure que, pour le paiement à l’acte, le
montant des indus non détectés représente probablement respectivement
plus de 1,0 et 1,2 % des montants payés.
Les contrôles complémentaires permettant aux CPAM de s’assurer
de la réalité des prestations que leur facturent les professionnels de santé
sont insuffisants. Lorsque les prestations sont directement payées par les
CPAM à ces derniers à partir des feuilles de soins électroniques (FSE),
rien n’atteste que les prestations facturées ont bien été effectuées. Le seul
élément factuel dont dispose la CPAM réside dans l’utilisation par le
professionnel de santé de la carte Vitale de l’assuré au moment de la
facturation. Consciente du risque portant sur la réalité des prestations
facturées, la CNAMTS a déployé des actions de contrôle pour repérer, à
partir des bases de données récapitulant les prestations payées, les
professionnels de santé présentant des profils de facturation atypiques. De
plus, les compétences du service médical ont été étendues par la loi en
2005 au contrôle des pharmaciens et des distributeurs de produits et de
prestations. Mais, à supposer que de telles actions de contrôle puissent
être efficaces, celles-ci demeurent insuffisantes. En effet, certaines
catégories de professionnels de santé n’ont pas fait l’objet de ce type de
contrôle en 2006, ceux-ci n’ayant porté que sur les médecins et les
pharmaciens.
Ces insuffisances conduisent la Cour à estimer qu’il existe une
incertitude (qu’elle n’est pas en mesure de chiffrer) sur l’exactitude des
charges afférentes au règlement à l’acte et, par conséquent, sur le poste
des créances d’indus figurant au bilan combiné des deux branches. Ceci
traduit tout à la fois une limitation inhérente au contrôle interne du
règlement à l’acte et, s’agissant des comptes, une incertitude sur leur
exactitude. La Cour prend acte des engagements de progrès de la
CNAMTS qui répondent en partie aux constats précédents : élaboration
d’un indicateur de mesure du risque d’indus d’abord ciblé sur certains
aspects puis généralisé et prise en compte de celui-ci dans la validation
des comptes des organismes de base dès 2007. Elle relève cependant que
des efforts sont à poursuivre pour que la branche maladie soit en mesure
de présenter dans l’annexe aux comptes un indicateur global de qualité
de la liquidation issu d’un dispositif de remontée des informations
adéquates.
LES BRANCHES MALADIE ET ATMP
51
3 -
Les risques concernant les données en provenance des
mutuelles
Le règlement des montants dus aux sections locales mutualistes
(SLM) intervenant au titre de gestionnaire des régimes de base pour les
soins de ville (5 % des charges de gestion technique de l’assurance
maladie) repose sur des mécanismes insuffisants ou inappropriés de
vérification de la fiabilité des données financières
55
. Ceux-ci n’ont pas
permis à l’agent comptable de la CNAMTS d’avoir, pour 2006, une
assurance raisonnable que celles-ci n’étaient pas entachées d’erreur
significative alors même qu’elles sont intégrées dans les comptes des
CPAM qu’il a validés.
En outre, les travaux menés par la Cour au cours des missions
intermédiaires ont montré que les relations de l’assurance maladie avec
les SLM sont marquées par des risques de paiements indus non-détectés.
Faute d’accès au système d’information des SLM, les CPAM ne peuvent
avoir l’assurance raisonnable que les paiements indus des sections locales
aux assurés ou aux professionnels de santé sont détectés, font l’objet
d’une comptabilisation appropriée dans leurs comptes, sont régulièrement
notifiés aux caisses primaires et, enfin, que les créances correspondantes
sont apurées par minoration des remboursements ultérieurs.
Une autre difficulté concerne les prestations délivrées en cliniques,
dont les factures sont liquidées par les sections locales mais payées
directement aux établissements par les caisses primaires agissant en tant
que caisses centralisatrices de paiement. La complexité de la procédure
mise en place pour s’assurer que les montants présentés par les mutuelles
au remboursement sont bien nets de ces paiements aux cliniques ne
permet pas de vérifier sa pleine efficacité.
De plus, les attestations fournies à la CNAMTS par les
commissaires aux comptes des mutuelles nationales sur l’exercice 2006,
visant à corroborer les montants versés par la CNAMTS aux mutuelles
avec les montants des prestations délivrées par les mutuelles, ne sont pas
de nature à apporter des garanties dans ce domaine. En effet, l’attestation
de l’exacte répartition entre les prestations liquidées et payées (soins de
ville) et les prestations liquidées mais non payées (cliniques) par les
mutuelles n’entrait pas dans la mission des commissaires aux comptes.
55. La portée des audits effectués par les caisses primaires d’assurance maladie sur les
sections locales mutualistes est très limitée en raison de l’absence d’accès au système
d’information comptable de la section.
52
COUR DES COMPTES
La limitation des travaux de validation ne permet donc pas de lever
les incertitudes générées par cette organisation particulière dont les
conséquences financières ne peuvent encore être mesurées. A terme, la
production d’un rapport particulier d’audit par les commissaires aux
comptes des mutuelles devrait permettre de pallier une partie de ces
difficultés
56
.
C - Les travaux de la CNAMTS en vue de la validation
des comptes des organismes de base
1 -
La phase des contrôles comptables
L’intégration des comptes des organismes de base dans les écritures
nationales est précédée de contrôles comptables. Ils sont d’une part
effectués par des applications informatiques et d’autre part ciblés et réalisés
par la direction des finances et de la comptabilité (DFC) de la CNAMTS.
Les contrôles automatisés permettent de garantir la cohérence
d’ensemble des données comptables, par exemple en donnant l’assurance
que les soldes de fin de période sont repris en début de période suivante, ou
encore que les montants amortis ne sont pas supérieurs à la valeur brute des
immobilisations.
Les vérifications complémentaires effectuées par la DFC portent
principalement sur les règlements aux hôpitaux, sur les charges à payer
afférentes à certaines charges de gestion technique (parmi lesquelles, à
nouveau, les hôpitaux ainsi que les rentes d’AT-MP et les pensions
d’invalidité). Sont aussi notamment vérifiés les enregistrements au titre des
conventions internationales, les dépenses d’action sociale en dépassement
de crédit ou les congés payés.
L’intégration des comptes des organismes de base est conditionnée à
des résultats satisfaisants à ces contrôles ; les erreurs significatives
détectées à cette occasion donnent bien lieu à une correction d’écritures.
Ces contrôles contribuent ainsi, dans une certaine mesure, à fiabiliser le
processus d’établissement des comptes combinés. Leur portée reste
toutefois limitée. Sauf exception (règlements aux hôpitaux), ils ne
permettent pas de s’assurer que les enregistrements comptables effectués
par les organismes de base répondent aux critères d’audit, ni de garantir que
les indus générés par les activités de prestations sont retracés en créances
dans les comptes.
56. Un tel dispositif est actuellement à l’étude par le ministère chargé de la sécurité
sociale.
LES BRANCHES MALADIE ET ATMP
53
2 -
La validation proprement dite
En plus des contrôles comptables décrits ci-dessus, les travaux de
validation par les auditeurs comptables
57
de la CNAMTS sont constitués
de deux volets :
-
conception d’un questionnaire d’auto-évaluation à destination
des organismes de base (CPAM, CRAM, CGSS, CTI, URCAM
et DRSM) et exploitation de leurs réponses ; cette auto-
évaluation a porté sur les actions de contrôle mises en oeuvre
dans le cadre du contrôle interne au niveau comptable et en
amont des opérations comptables (notamment les opérations de
vérification et de liquidation des factures et des feuilles de
soins) ;
-
conception des dossiers de clôture à établir par les organismes de
base et leur exploitation ; pour la gestion technique, les dossiers
de clôture ne comportaient un programme de travail que pour le
cycle règlement à l’acte.
Le rapport de validation des comptes des organismes de base établi
par l’agent comptable de la CNAMTS énonce son opinion pour chacun
d’entre eux. Ces opinions sont récapitulées ci-dessous.
Opinions sur les comptes des organismes de base
CPAM
CGSS
CRAM
DRSM
CTI
URCAM
Validation sans
restriction
5
0
1
1
1
3
Validation avec
observation
122
1
15
2
7
17
Validation avec
observations et
corrections
0
0
0
0
0
0
Refus de validation
1
3
0
3
0
2
57. L’équipe chargée de la validation des comptes des organismes de base pour
l’exercice 2006 était constituée de quatre auditeurs comptables, renforcée au premier
trimestre 2007 par quatre comptables sous contrat à durée déterminée.
54
COUR DES COMPTES
Les organismes pour lesquels l’agent comptable a refusé de valider
les comptes sont, outre deux URCAM et trois DRSM
58
, la CPAM de
Charleville-Mézières et les CGSS de Guyane, de Martinique et de
Guadeloupe (ces quatre derniers organismes totalisent 1% des charges
toutes branches confondues). Ces quatre organismes n’ont pas transmis
leur questionnaire d’auto-évaluation ou leur dossier de clôture ou l’ont
fait avec un retard ne permettant pas de procéder à leur examen.
Le rapport de validation mentionne les limitations relatives aux
travaux d’audit pour l’exercice 2006. Ces limitations résultent :
-
de la couverture incomplète de l’ensemble des processus par des
plans de maîtrise socle (PMS), ce qui a pour conséquence des
actions de contrôle insuffisantes et hétérogènes entre caisses ;
-
de l’absence, pour les dossiers de clôture des gestions techniques,
de programmes de travail pour les processus autres que le paiement
à l’acte ;
-
de l’absence de contrôle sur place, autant lors des missions
intermédiaires que lors des missions finales.
La validation des comptes des organismes de base par l’agent
comptable de la CNAMTS et la façon dont il en est rendu compte dans le
rapport appellent, sur le fond, les observations suivantes :
-
les opérations de validation ont une portée réduite en 2006 en
raison de ces limitations et parce qu’il suffisait qu’un organisme
transmette dans les délais à la CNAMTS les informations
mentionnées ci-dessus pour voir ses comptes validés même si la
plupart l’ont été avec des observations, elles-mêmes parfois
sévères ;
-
les vérifications faites par les auditeurs comptables lors de
l’examen des questionnaires d’auto-évaluation et des dossiers de
clôture ont porté essentiellement sur le contrôle interne au
détriment de certains tests de nature comptable ; les contrôles de la
comptabilisation des créances relatives aux recours contre tiers
(pour l’enregistrement desquelles des insuffisances ont été relevées
lors des missions intermédiaires) ou de la régularisation du compte
d’attente 47511
59
n’ont ainsi, par exemple, pas été effectués, ni à
ce stade ni au stade des contrôles comptables mentionnés ci-
dessus ;
58. Les URCAM et DRSM assument des tâches de prestations de service. Leur poids
financier est marginal.
59. Compte recensant les dépenses avant leur imputation dans un compte de charge.
LES BRANCHES MALADIE ET ATMP
55
-
faute
de
synchronisation
des
calendriers,
les
informations
collectées dans un autre cadre par la CNAMTS, permettant
d’évaluer sur certains points les actions des caisses en 2006 (audits
des SLM, indicateurs de contrôle interne…), n’ont pas été prises en
compte lors des travaux de validation ;
-
alors que les constats effectués par la Cour sur l’insuffisance du
contrôle interne dans plusieurs caisses sont confirmés par
l’exploitation des dossiers de clôture, le rapport de validation ne
fait pas ressortir cette carence avec suffisamment de clarté ;
-
cette carence du contrôle interne aurait dû conduire, pour les
caisses concernées, à renforcer les vérifications lors des travaux de
validation, soit au moyen de contrôles sur place, soit par un
approfondissement des contrôles comptables. Tel n’a pas été le cas,
notamment du fait de l’absence de moyens de contrôles sur place et
du calendrier des opérations résultant de l’organisation retenue
pour la validation. Compte tenu de leurs réponses au questionnaire
d’auto-évaluation, de tels contrôles auraient été indispensables pour
les caisses les moins performantes, notamment la CPAM de Paris
qui représente près de 6% des charges toutes branches confondues ;
-
en outre, la Cour relève que le refus de validation des comptes
d’organismes représentant 1,0% des charges des deux branches
conduit à une absence d’assurance raisonnable sur la fiabilité de
cette part des charges.
Les insuffisances de la validation n’ont pu être compensées par la
Cour car la rupture du chemin de révision (cf.
supra
) appelait des
vérifications incompatibles avec le calendrier retenu pour la certification.
Ces différentes insuffisances de la validation des comptes des
organismes de base par l’agent comptable de la CNAMTS constituent une
limitation à l’audit des comptes combinés des branches maladie et
AT-MP
60
. La Cour prend acte, d’une part, de l’engagement de la
CNAMTS tendant à approfondir le cadre d’audit des comptes des
organismes de base et, d’autre part, grâce à une augmentation
significative en cours du nombre des auditeurs, de son intention de
réaliser des audits sur place dès 2007 (12 au titre des missions
intermédiaires).
60. Cf. sur ce point le chapitre préliminaire.
56
COUR DES COMPTES
IV
-
Observations sur les comptes
A - Les comptes de la CNAMTS
Les charges et les produits de la CNAMTS comportent, à hauteur
de 7,1 Md€, soit 4,3 % des charges et 4,5 % des produits, des écritures
qui se neutralisent mutuellement. Destinées à retracer les mouvements
internes relatifs aux fonds budgétaires nationaux et à certaines sections
comptables institués par les articles R. 251-1 et suivants du CSS, elles ne
devraient pas, en toute rigueur, figurer dans le compte de résultat dans la
mesure où elles ne répondent pas à la définition que le PCG donne des
produits et des charges. La Cour observe que ces écritures altèrent
quelque peu la clarté de l’information délivrée par les états financiers de
l’établissement public.
B - Les comptes de la CNAMTS et les comptes
combinés maladie
1 -
Les créances sur l’Etat
Ces créances concernent l’aide médicale d’Etat et les grands
invalides de guerre ainsi que la créance ancienne au titre des exonérations
de cotisations sociales
61
.
La créance de la CNAMTS sur l’Etat au titre de l’aide médicale est
de 920,2 M€
62
, augmentant de plus de 90 % entre 2004 et 2006
63
. Certes,
la Cour a pu constater que le bilan de l’Etat au 31 décembre 2006
retraçait bien un passif de même montant à l’égard de la CNAMTS.
Toutefois, le décalage croissant entre les dépenses des caisses primaires
en matière d’aide médicale et les remboursements de l’Etat n’est pas de
nature à permettre un recouvrement de cette créance dans des délais
raisonnables. En moyenne annuelle depuis 2000, les dotations budgétaires
de l’Etat n’ont permis de couvrir que 70% des dépenses d’aide médicale.
Ce taux s’est dégradé : de 69% en 2005, il est passé à 48% en 2006 en
raison de la progression des dépenses d’AME de 377 M€ en 2005 à
479 M€ en 2006 (+27%
64
).
61.
Sur cette dernière créance, cf. chapitre I, IV, A.
62. 801,1 M€ de créances et 119,1 M€ de produits à recevoir correspondant à la
facture de la CNAMTS du quatrième trimestre 2006.
63. Elle passe de 488,9 M€ en 2004 à 680,8 M€ en 2005 et 920,1 M€ en 2006.
64. La dotation budgétaire a baissé de 11,5% entre 2005 et 2006.
LES BRANCHES MALADIE ET ATMP
57
Si la dette est bien reconnue par l’Etat, l’insuffisance des
versements de ce dernier ne peut que contribuer à augmenter son passif
65
.
En l’absence d’un plan d’apurement précis et significatif de la part de
l’Etat, la Cour sera amenée à apprécier la valeur de la créance de la
CNAMTS dès les comptes 2007.
La même observation vaut pour la créance ancienne de 42 M€ que
la CNAMTS détient sur l’Etat depuis 1991 et 1992 au titre des grands
invalides de guerre.
S’agissant des créances anciennes d’un montant de 554,5 M€
relatives aux exonérations de cotisations sociales (cf. Chapitre I)
,
dès lors
que l’Etat vient de reconnaître ses dettes dans ses comptes 2006, il doit
s’en acquitter dans les meilleurs délais.
La Cour relève l’incertitude pesant sur la valeur de ces actifs.
Toutefois, celle-ci n’incombe pas au producteur des comptes mais à ses
autorités de tutelle. Dès lors que l’Etat vient de reconnaître ses dettes
dans ses comptes 2006, il doit s’en acquitter dans les meilleurs délais.
2 -
Le contrôle des régimes intégrés
La CNAMTS assure une solidarité financière illimitée à l’égard du
régime des militaires, des salariés agricoles et des cultes, respectivement
représentés par la CNMSS, la CCMSA et la CAVIMAC. En raison de la
notification directe de charges et produits à ces régimes par la CNAMTS
(dotations hospitalières et opérations de compensation et transfert) et des
conventions de trésorerie passées avec eux, la CNAMTS dispose de
certains outils de contrôle ou de suivi de leurs opérations (pour la
CCMSA notamment). Toutefois, les régimes des salariés agricoles et des
cultes ne font pas encore l’objet d’une certification par des commissaires
aux comptes
66
.
De ce fait, il existe une incertitude, de portée non chiffrable, sur le
montant des déficits enregistrés en charges dans les comptes de la
branche maladie (951,6 M€
67
).
65. En prenant l’hypothèse d’un nombre stable d’étrangers irréguliers, l’insuffisance
de financement devrait représenter environ 250 M€ par an (cf. le rapport sur la gestion
de l’aide médicale d’Etat, mission d’audit de modernisation IGF-IGAS, février 2007).
66. Ils ne devraient l’être qu’à partir de 2008.
67. En 2006, la CNAMTS a repris le déficit du régime des salariés agricoles
(855,6 M€) et des cultes (97,4 M€). Le régime des militaires est excédentaire de
1,5 M€.
58
COUR DES COMPTES
C - Les comptes combinés maladie
1 -
Présentation et pertinence de l’information financière
a)
Le périmètre des comptes
Pour individualiser diverses opérations qui ne relèvent pas ou pas
entièrement de la branche, la CNAMTS procède à leur combinaison de
manière particulière : ces opérations sont exclues du compte de résultat
combiné mais figurent au bilan combiné.
Pour une part, il s’agit de comptes de tiers (aide médicale d’Etat,
soins urgents, CMUC), présentés en compte de résultat et par nature
équilibrés puisqu’ils retracent des opérations effectuées pour l’Etat ou le
fonds CMU. Au bilan combiné, ces opérations donnent lieu au constat de
créances, de produits à recevoir ou de dettes.
Pour une autre part, ces comptes spécifiques décrivent les charges
et les produits de divers fonds (FORMMEL
68
, FAQSV
69
) ou des oeuvres
directement gérées par les organismes de base. Les opérations de ces trois
gestions dégagent un résultat propre. Conformément aux règles de
comptabilisation retenues par la CNAMTS, le résultat de ces gestions
n’affecte pas le résultat de la branche mais est bien repris dans ses
capitaux propres. Ainsi, la différence entre le résultat combiné (-
5 936 M€) et le résultat porté aux capitaux propres au bilan combiné
(-5 949 M€) s’explique par l’exclusion dans le résultat combiné du déficit
cumulé du FORMMEL, du FAQSV et des oeuvres (13 M€).
La CNAMTS indique dans l’annexe aux comptes les motifs de ces
traitements spécifiques. Toutefois, l'arrêté du 27 novembre 2006 relatif
aux règles de combinaison des comptes des organismes de la sécurité
sociale ne prévoit pas une telle pratique. Il revient aux autorités de tutelle
et à la CNAMTS, en accord avec la Cour, de prévoir les dispositions
permettant de rendre homogènes les périmètres du bilan et du compte de
résultat.
68. Fonds de réorientation et de modernisation de la médecine libérale, créé par
l’ordonnance du 24 avril 1996.
69. Fonds d’aide à la qualité des soins de ville, créé par l'article 25 de la LFSS pour
1999.
LES BRANCHES MALADIE ET ATMP
59
b)
La méthodologie de calcul des provisions
Les montants à provisionner pour charges techniques sont
déterminés sur la base d’une méthode statistique, ce qui est en soi
conforme aux règles du PCUOSS. Eu égard au montant des dotations aux
provisions (8,5 Md€ enregistrés au compte 6814 du compte combiné
maladie), il importe particulièrement qu’il soit rendu compte de leur mode
de calcul. A la demande de la Cour, des notes méthodologiques ont été
rédigées respectivement par le ministère de la santé (pour les provisions
relatives à l’activité des hôpitaux) et la CNAMTS (pour les autres postes
de prestations, en particulier pour les soins de ville et les règlements aux
cliniques). Ces notes, auxquelles l’annexe renvoie, constituent les pièces
justificatives des montants enregistrés en provisions et contribuent à en
améliorer la transparence.
La note méthodologique rédigée par la CNAMTS devrait davantage
justifier les hypothèses sur lesquelles elle s’appuie. La Cour prend acte des
explications complémentaires qu’elle a reçues après la signature des
comptes. La note méthodologique fournie par le ministère de la santé avait
été établie pour justifier un calcul des provisions à un stade intermédiaire.
Elle n’a pas permis de justifier le calcul du montant définitif des provisions
qui a fait l’objet d’une notification (courrier du 11 avril 2007) dénuée
d’une annexe explicative complète. Ce point devra être corrigé pour les
comptes 2007.
Le rapprochement qui a été effectué entre, d’une part, les montants
provisionnés et, d’autre part, les charges sur exercice antérieur constatées
au cours des mois de janvier à mars 2007 n’a toutefois pas fait apparaître, à
ce stade de l’analyse, de risque de sous-provisionnement en ce qui
concerne les soins de ville et les règlements aux cliniques
70
.
c)
Les avances aux hôpitaux
L’actif du bilan combiné de la branche maladie comprend une
créance sur les hôpitaux de 4,3 Md€, inscrite au compte 4095 –
« Prestataires – avances et acomptes sur prestations ». La régularisation des
avances pour 2005 devait intervenir au plus tard à la fin du mois de
mars 2006. Or l’exercice 2006 a vu le versement d’une nouvelle tranche
d’avances, de l’ordre d’un milliard d’euros (aboutissant ainsi au 31
décembre au montant de 4,3 Md€ mentionné plus haut) et une autre
tranche est prévue pour 2007.
70. Pour les hôpitaux, cette vérification n’a pas été possible en raison des dates
tardives de comptabilisation des charges afférentes au quatrième trimestre (fin mars-
fin mai 2007).
60
COUR DES COMPTES
L’ensemble de ces avances restait à régulariser à la clôture de
l’exercice 2006. Selon un arrêté du 30 mars 2007 régissant les modalités
de versement aux établissements pour l’exercice 2007, un quart du total
de l’encours 2005/2006 sera régularisé en juillet et août 2007. Toutefois,
aucun dispositif de régularisation du solde, soit un montant de l’ordre de
3,2 Md€, n’a encore été arrêté.
Sans préjudice des vérifications à mettre en oeuvre au terme de
l’exercice 2007 pour s’assurer de la récupération effective de ces 25 %,
la Cour observe qu’il existe une incertitude quant aux modalités et au
calendrier de la régularisation du solde des avances 2005/2006.
L’incertitude qui pèse sur ces actifs n’incombe pas au producteur des
comptes mais à ses autorités de tutelle.
D - Les comptes combinés AT-MP
1 -
Périmètre de combinaison
Le résultat combiné de la branche AT-MP (-58,7 M€) ne prend pas
en compte le déficit des gestions du FAQSV et des oeuvres gérées par la
branche (0,6 M€) qui, en revanche, est inclus dans le résultat figurant au
bilan combiné (-59,3 M€). Comme pour la branche maladie, il revient aux
autorités de tutelle et à la CNAMTS de prévoir, en accord avec la Cour,
les dispositions permettant de rendre homogènes les périmètres du bilan
et du compte de résultat.
2 -
Risque d’une sous-évaluation des charges d’hospitalisation
Il existe un risque fort de non-imputation à la branche AT-MP de
dépenses exécutées en établissements
71
pour des soins consécutifs à des
accidents ou des maladies dont le caractère professionnel a été reconnu
par les CPAM. Cette situation est à distinguer de la non-reconnaissance
des AT-MP qui donne lieu à la compensation prévue par les articles
L. 176-1
72
et L. 176-2 du CSS.
71. Ces charges ont représenté 416,4 M€ en 2004.
72. Au titre duquel, la branche AT-MP a versé, en 2006, un montant forfaitaire de
330 M€ à la branche maladie, fixé par la LFSS pour 2006 sur la base notamment du
rapport remis par la commission mentionnée à l’article L. 176-2 du code de la sécurité
sociale.
LES BRANCHES MALADIE ET ATMP
61
Ce risque, déjà formulé par la Cour à titre d’hypothèse en 2002
73
repose aujourd’hui sur deux constats.
En premier lieu, alors que les charges d’hospitalisation publique
ont augmenté de 6,2 % en 2006 pour le risque maladie, celles de la
branche AT-MP ont diminué de 9,5 %, ces évolutions contrastées portant,
pour ces charges, la part de la branche de 0,9% à 0,8% du total des
dépenses d’hospitalisation. La diminution de ces charges ne s’explique
pas par une baisse particulière du nombre d’accidents du travail en 2006
et elle n’est cohérente ni avec l'augmentation du nombre des maladies
professionnelles observée en 2006 comme au cours des années
antérieures, ni avec le fait que les prestations en nature d’AT-MP
exécutées en ville ont augmenté de 3,8%.
En second lieu, la répartition des charges d’hospitalisation entre les
deux branches est dépourvue de cohérence : elle varie en effet dans un
rapport de 1 à 5 entre les CPAM sans justification claire des écarts.
Cette
situation
pourrait
s’expliquer
par
le
fait
que
les
établissements
hospitaliers
ne
transmettent
pas
aux
CPAM
les
informations appropriées sur la nature du risque (maladie ou AT-MP).
L’annexe (note 22-1) indique en effet que « la baisse de 13,1% des
charges du régime général (…) ne traduit pas une baisse réelle des
charges, mais est liée à la baisse du poids des AT-MP dans les
informations de séjour valorisées par les établissements hospitaliers à
partir desquelles sont calculées les clés de répartition par régime et par
risque ».
Pour estimer l’incidence financière de cette très probable sous-
évaluation des dépenses hospitalières, il est possible de simuler un
relèvement de la part moyenne de la branche AT-MP, qui passerait de
0,8% à 1,0%, soit 0,2% de plus qu’en 2005 : les charges augmenteraient
alors de 87,9 M€, soit d’un montant très significatif au regard des masses
financières de la branche.
Cependant, en l’état actuel de la réglementation, la branche
AT/MP
n’est
pas
en
mesure
d’aller
au-delà
de
la
procédure
administrative
74
de répartition des charges selon une clé analytique issue
de ces données déclaratives. La Cour prend note que les administrations
concernées ont exprimé l’intention de revoir les méthodes actuelles de
chiffrage à la faveur du passage à la tarification à l’activité des hôpitaux,
mais dans des délais qui restent à préciser.
73. « La gestion du risque accidents du travail et maladies professionnelles », rapport
public particulier, février 2002.
74. Articles R 174-1-2
à R 174-1-4 du CSS.
62
COUR DES COMPTES
La Cour constate que le dispositif de calcul des charges
d’hospitalisation fait peser le risque d’une sous-estimation significative
des charges d’hospitalisation des comptes de la branche AT-MP. Ceci
constitue une limitation à l’audit en même temps qu’une incertitude sur
l’exactitude de ces charges
75
.
3 -
Conditions d’apurement de la créance sur le FCAATA
Le fonds de cessation anticipée d'activité des travailleurs de
l'amiante (FCAATA), qui n’est pas doté de la personnalité morale, a été
créé par l’article 41 de la LFSS pour 1999. Le décret du 29 mars 1999 en
a précisé les règles de fonctionnement et de financement. Prise en
application de ce dernier texte, la convention du 9 novembre 1999 entre,
notamment, le ministre chargé de la sécurité sociale, la CNAMTS et la
Caisse des dépôts et consignations (qui tient les comptes du FCAATA),
indique que « l'État et la CNAMTS pour le compte de la branche AT-MP
s’engagent à donner au FCAATA les moyens financiers nécessaires à
l’accomplissement de sa mission ». Son article 7 indique que « la gestion
spécifique relative au FCAATA retracée dans les écritures de la
CNAMTS doit être présentée à la clôture de chaque exercice comptable
en équilibre »
76
et qu’« en cas d’insuffisance des ressources, un produit à
recevoir du fonds des travailleurs de l’amiante sera comptabilisé ».
La branche AT-MP est à la fois le principal contributeur du fonds
(700 M€ en 2006) et son premier opérateur. Les CRAM ont enregistré en
charges 608,1 M€ d’allocation de cessation anticipée d’activité, la
CNAMTS a fait de même pour 168,7 M€ de cotisations de retraite
d’assurance volontaire vieillesse et de contributions aux régimes
complémentaires. La CNAMTS a également constaté une charge de
12,2 M€ au titre de la contribution du fonds aux frais de gestion supportés
par la branche et 0,8 M€ d’autres charges, notamment des dotations aux
provisions pour charges techniques. Ces charges, soit 789,7 M€, sont
supérieures à la contribution de 700 M€ reçue de la branche, augmentée
de 1,0 M€ de reprises et autres produits, ce qui conduit à un déficit de
88,7 M€.
75. A contrario, les charges de la branche maladie devraient être réduites d’autant.
Mais, compte tenu de la différence d’échelle entre les deux branches, l’impact sur les
masses du compte de résultat et sur le solde serait peu significatif.
76. En 2005, cette règle n’ayant pas été appliquée, le compte de résultat spécifique du
FCAATA au sein des écritures de la CNAMTS a présenté un résultat négatif de
159,2 M€. Ce déficit, enregistré au bilan des comptes combinés de la branche,
continue d’affecter la situation nette de celle-ci.
LES BRANCHES MALADIE ET ATMP
63
En application de la convention précitée, la CNAMTS a
comptabilisé dans les comptes combinés de la branche AT-MP une
charge correspondant à ce déficit et a inscrit un produit à recevoir sur le
FCAATA (compte 4563 « divers fonds gérés par la CDC »). Une charge
à payer d’un même montant figure dans les écritures du fonds tenues par
la Caisse des dépôts. Toutefois, ce dernier est dénué de la personnalité
morale et l’Etat n’a aucun engagement spécifique au-delà de ressources
fiscales dédiées. Il n’existe donc aujourd’hui aucune perspective sérieuse
de recouvrement de cette créance qui n’a d’ailleurs pas été formalisée
juridiquement. En conséquence, faute de débiteur réel, celle-ci aurait dû
être provisionnée pour l’intégralité de son montant, ce qui n’a pas été le
cas.
La Cour est donc conduite à constater un sous-provisionnement à
hauteur d’environ 90 M€ dans les comptes de la branche AT-MP. Elle est
en désaccord avec le producteur de comptes sur ce point.
E - Les comptes combinés maladie et AT-MP
1 -
Les insuffisances dans la tenue de l’inventaire physique des
immobilisations - branche maladie
Il ressort, tant de l’examen d’une dizaine de dossiers de clôture que
des missions effectuées par la Cour, qu’environ la moitié des CPAM ne
disposent
pas
d’un
inventaire
à
jour
de
leurs
biens
meubles
(immobilisations inscrites aux comptes 218). Cette incertitude affecte
ainsi l’inscription de la moitié des « diverses autres immobilisations
corporelles » soit autour de 560 M€, représentant 14 % de l’actif brut du
bilan.
2 -
Les insuffisances dans la tenue de l’inventaire physique des
immobilisations - branche AT-MP
Environ la moitié des CPAM ne disposent pas d’un inventaire à
jour de leurs biens meubles (immobilisations inscrites aux comptes 218).
Cette incertitude affecte ainsi l’inscription de la moitié des « diverses
autres immobilisations corporelles » soit autour de 65 M€, représentant
14 % de l’actif brut du bilan.
64
COUR DES COMPTES
V
-
Position sur les comptes 2006 des branches
maladie et accidents de travail-maladies
professionnelles et de la CNAMTS
A - Les comptes combinés de la branche maladie
En application de la mission de certification des comptes qui lui est
assignée par l’article LO 132.2.1 du CJF, la Cour a vérifié les comptes
combinés de la branche maladie signés le 30 avril 2007 par l’agent
comptable de la CNAMTS et visés le même jour par le directeur.
Les états financiers objet de la mission de certification de la Cour
ont été élaborés conformément aux normes comptables applicables aux
organismes de sécurité sociale présentées au chapitre préliminaire
(section I) du présent rapport et notamment à l’arrêté du 27 novembre
2006 portant adoption des règles de combinaison des comptes des
organismes de sécurité sociale. Ils comprennent : le bilan combiné de
synthèse, le compte de résultat combiné de synthèse et l’annexe,
conformément aux modèles agréés par le haut conseil interministériel de la
comptabilité des organismes de sécurité sociale. Les vérifications ont été
menées en référence aux dispositions pertinentes du code de la sécurité
sociale, aux normes internationales d’audit sous les réserves mentionnées
au chapitre préliminaire (section II) et dans le respect des procédures de
contradiction et de collégialité fixées par le code des juridictions
financières. Compte tenu de la date d’application des dispositions
susmentionnées, les comptes de l’exercice précédent n’ont pas fait l’objet
de vérifications autres que la revue mentionnée dans le rapport
préparatoire de septembre 2006.
La Cour, au terme de vérifications dont les limites ont été
rappelées au chapitre préliminaire, certifie qu’au regard
des principes et
règles comptables qui lui sont applicables,
les comptes combinés de la
branche maladie sont réguliers, sincères et donnent, dans leurs aspects
significatifs, une image fidèle de la situation financière et du patrimoine
de l’organisme, sous les réserves ci-dessous énumérées.
L’audit des comptes a été affecté de limitations :
1°) Le déploiement inachevé des dispositifs de contrôle interne
constitue une limitation aux travaux d’audit du certificateur.
2°) Les insuffisances des dispositifs de contrôle interne, qui ne sont
pas à même de détecter certaines
erreurs de facturation et de liquidation
pour le paiement à l’acte par les caisses primaires, sont à l’origine d’une
incertitude (non chiffrée) sur l’exactitude des charges afférentes et sur le
poste des créances d’indus figurant au bilan combiné.
LES BRANCHES MALADIE ET ATMP
65
3°) Les vérifications relatives aux opérations du règlement à l’acte
sont affectées par l’absence d’un chemin de révision.
4°) La CNAMTS ne dispose pas des moyens permettant d’obtenir
une assurance raisonnable de la fiabilité des données financières
relatives aux opérations des mutuelles.
5°) Les vérifications d’audit effectuées par la CNAMTS ne
permettent pas de fonder la validation des comptes des organismes de
base sur des éléments suffisamment probants en raison de l’absence de
missions d’audit (intermédiaires et finales) sur place
en 2006, des
critères insuffisamment sélectifs retenus pour valider les comptes et du
caractère partiel des travaux de révision sur pièces.
6°) La branche maladie prend en charge le solde des régimes
intégrés (CNMSS pour les militaires, CCMSA pour les salariés agricoles
et la CAVIMAC pour les cultes). Les comptes de la CCMSA et ceux de la
CAVIMAC ne font pas encore l’objet d’une certification par un
commissaire aux comptes. Nonobstant les moyens de contrôle dont
dispose la CNAMTS sur ces régimes, il existe une incertitude sur le
montant des déficits pris en charge.
La Cour constate une incertitude sur le point suivant :
Il existe une incertitude quant aux modalités et au calendrier du
remboursement du solde de 75% des avances aux hôpitaux constaté à la
clôture 2006 (4,3 Md€). Cette incertitude est à terme de nature à affecter
la valeur de ces actifs.
*
*
*
En outre, la Cour formule les observations suivantes :
1°) S’agissant de la créance sur l’Etat au titre de l’aide médicale
d’Etat (920 M€) et des grands invalides de guerre (42 M€), la Cour
relève l’incertitude pesant sur la valeur de ces actifs. Toutefois, celle-ci
n’incombe pas au producteur des comptes mais à ses autorités de tutelle.
Dès lors que l’Etat vient de reconnaître ses dettes dans ses comptes 2006,
il doit s’en acquitter dans les meilleurs délais.
2°) Des créances sur l’Etat antérieures à 2002 et relatives aux
exonérations de cotisations sociales subsistent dans les comptes combinés
pour un montant de 460,0 M€. Dès lors que l’Etat vient de reconnaître
ses dettes dans ses comptes 2006, il doit s’en acquitter dans les meilleurs
délais.
66
COUR DES COMPTES
3°) Pour des raisons explicitées dans l’annexe aux comptes
combinés, le périmètre du bilan combiné de la branche est plus large que
celui du compte de résultat. Il importe que les modalités de traitement
comptable des opérations concernées soient revues dans un sens
conforme aux règles de combinaison.
4°) La Cour estime devoir souligner les particularités du calcul
des provisions pour charges techniques qui s’élèvent à près de 8,5 Md€.
Les hypothèses méthodologiques à l’appui de calculs effectués sur une
base essentiellement statistique doivent être mieux justifiées dans
l’annexe aux comptes.
B - Les comptes combinés de la branche accidents du
travail et maladies professionnelles
En application de la mission de certification des comptes qui lui
est assignée par l’article LO 132.2.1 du CJF, la Cour a vérifié les
comptes combinés de la branche AT/MP signés le 30 avril 2007 par le
directeur général et l’agent comptable de la CNAMTS.
Les états financiers objet de la mission de certification de la Cour
ont été élaborés conformément aux normes comptables applicables aux
organismes de sécurité sociale présentées au chapitre préliminaire
(section I) du présent rapport et notamment à l’arrêté du 27 novembre
2006 portant adoption des règles de combinaison des comptes des
organismes de sécurité sociale. Ils comprennent : le bilan combiné de
synthèse, le compte de résultat combiné de synthèse et l’annexe,
conformément aux modèles agréés par le haut conseil interministériel de
la comptabilité des organismes de sécurité sociale. Les vérifications ont
été menées en référence aux dispositions pertinentes du code de la
sécurité sociale, aux normes internationales d’audit sous les réserves
mentionnées au chapitre préliminaire (section II) et dans le respect des
procédures de contradiction et de collégialité fixées par le code des
juridictions financières. Compte tenu de la date d’application des
dispositions susmentionnées, les comptes de l’exercice précédent n’ont
pas fait l’objet de vérifications autres que la revue mentionnée dans le
rapport préparatoire de septembre 2006.
La Cour, au terme de vérifications dont les limites ont été
rappelées au chapitre préliminaire, certifie qu’au regard des principes
et règles comptables qui lui sont applicables, les comptes de la branche
AT-MP sont réguliers, sincères et donnent dans leurs aspects
significatifs, une image fidèle de la situation financière et du
patrimoine de la branche, sous les réserves ci-dessous énumérées.
LES BRANCHES MALADIE ET ATMP
67
L’audit des comptes a été affecté de limitations :
1°) Le déploiement inachevé des dispositifs de contrôle interne
dans les organismes de base constitue une limitation aux travaux d’audit
du certificateur.
2°) Les vérifications d’audit effectuées par la CNAMTS ne
permettent pas de fonder la validation des comptes des organismes de
base sur des éléments suffisamment probants en raison de l’absence de
missions d’audit (intermédiaires et finales) sur place
en 2006 et du
caractère partiel des travaux de révision sur pièces.
3°) Les charges d’hospitalisation sont calculées sur la base d’une
clé de répartition issue d’une procédure administrative fondée sur les
données déclaratives des hôpitaux. Celle-ci est porteuse d’un risque de
sous-évaluation desdites charges. La procédure actuelle constitue une
limitation substantielle à
l’audit.
Le traitement comptable de la créance de la CNAMTS sur le
FCAATA n’est pas approprié :
En effet, l’intégralité du montant de la créance de 89 M€ sur le
fonds de cessation anticipée d’activité des travailleurs de l’amiante
(FCAATA) aurait dû être provisionnée en raison de l’absence de garantie
de son recouvrement.
*
*
*
En outre, la Cour formule les observations suivantes :
1°) Des créances sur l’Etat antérieures à 2002 et relatives aux
exonérations de cotisations sociales subsistent dans les comptes combinés
de la branche pour un montant de 89,5M€. Dès lors que l’Etat vient de
reconnaître ses dettes dans ses comptes 2006, il doit s’en acquitter dans
les meilleurs délais.
2°) Pour des raisons explicitées dans l’annexe aux comptes
combinés, le périmètre du bilan de la branche est plus large que celui du
compte de résultat. Il importe que les modalités de traitement comptable
des opérations concernées soient revues dans un sens conforme aux
règles de combinaison.
3°) La Cour estime devoir souligner les particularités du calcul
des provisions pour charges techniques qui s’élèvent à plus de 300 M€.
Les hypothèses méthodologiques à l’appui de calculs effectués sur une
base
essentiellement statistique doivent être mieux justifiées dans
l’annexe aux comptes.
68
COUR DES COMPTES
C - Les comptes de la CNAMTS
En application de la mission de certification des comptes qui lui
est assignée par l’article LO 132.2.1 du CJF, la Cour a vérifié les
comptes de la Caisse signés le 30 avril 2007 par l’agent comptable de la
CNAMTS et visés le même jour par le directeur.
Les états financiers objet de la mission de certification de la Cour
ont été élaborés conformément aux normes comptables applicables aux
organismes de sécurité sociale présentées au chapitre préliminaire
(section I) du présent rapport. Ils comprennent : le bilan
de synthèse, le
compte de résultat
de synthèse et l’annexe, conformément aux modèles
agréés par le haut conseil interministériel de la comptabilité des
organismes de sécurité sociale. Les vérifications ont été menées en
référence aux dispositions pertinentes du code de la sécurité sociale, aux
normes internationales d’audit sous
les réserves mentionnées au chapitre
préliminaire (section II) et dans le respect des procédures de
contradiction et de collégialité fixées par le code des juridictions
financières. Compte tenu de la date d’application des dispositions
susmentionnées, les comptes de l’exercice précédent n’ont pas fait l’objet
de vérifications autres que la revue mentionnée dans le rapport
préparatoire de septembre 2006.
La Cour, au terme de vérifications dont les limites ont été
rappelées au chapitre préliminaire, certifie qu’au regard des principes
et règles comptables qui lui sont applicables, les comptes de la
CNAMTS sont réguliers, sincères et donnent, dans leurs aspects
significatifs, une image fidèle de la situation financière et du
patrimoine de l’organisme, sous les réserves énumérées ci-dessous.
L’audit des comptes a été affecté de limitations :
1°) Au vu des limitations
affectant l’audit des comptes combinés,
la Cour estime que l’audit des comptes de la caisse nationale est lui-
même affecté par une limitation. En effet, le bilan et le compte de résultat
de la CNAMTS retracent l’ensemble des relations entre la caisse
nationale et les organismes de base et principalement les dotations de
gestion technique permettant aux CPAM de servir les prestations de
sécurité sociale. Ces dotations
sont calculées pour couvrir exactement
les charges nettes des CPAM. Si les données financières correspondantes
dans les comptes de la CNAMTS sont exactes, elles ne le sont que pour
autant que les comptes des CPAM sont eux-mêmes réguliers, sincères et
donnent une image fidèle de leur situation financière.
LES BRANCHES MALADIE ET ATMP
69
2°) La CNAMTS prend en charge le solde des régimes intégrés
(CNMSS pour les militaires, CCMSA pour les salariés agricoles et
CAVIMAC pour les cultes). Les comptes de la CCMSA et ceux de la
CAVIMAC ne font pas encore l’objet d’une certification par un
commissaire aux comptes. Nonobstant les moyens de contrôle dont
dispose la CNAMTS sur ces régimes, il existe une incertitude sur le
montant des déficits pris en charge.
Le traitement comptable de la créance de la CNAMTS sur le
FCAATA n’est pas approprié :
L’intégralité du montant de la créance de 89 M€ sur le fonds de
cessation anticipée d’activité des travailleurs de l’amiante (FCAATA)
aurait dû être provisionnée en raison de l’absence de garantie de son
recouvrement.
*
*
*
En outre, la Cour formule les observations suivantes :
1°) S’agissant de la créance sur l’Etat au titre de l’aide médicale
d’Etat (920 M€) et des grands invalides de guerre (42 M€), la Cour
relève l’incertitude pesant sur la valeur de ces actifs. Toutefois, celle-ci
n’incombe pas au producteur des comptes mais à ses autorités de tutelle.
La Cour attend de l’Etat qu’il s’acquitte dans les meilleurs délais de ses
dettes, qu’il vient de reconnaître dans ses comptes 2006.
2°) Des créances sur l’Etat antérieures à 2002 et relatives aux
exonérations de cotisations sociales subsistent dans les comptes de la
CNAMTS pour un montant de 549,5 M€. Dès lors que l’Etat vient de
reconnaître ses dettes dans ses comptes 2006, il doit s’en acquitter dans
les meilleurs délais.
3°) La présence d’écritures qui se neutralisent entre les charges et
les produits à hauteur de plus de 7 Md€ majore indûment les charges et
les produits et affecte la clarté de l’information financière donnée par les
comptes de la CNAMTS. Ces écritures n’ont pas lieu d’être retracées
dans les états financiers de synthèse.
Chapitre III
La branche famille
LA BRANCHE FAMILLE
73
La branche famille est constituée de la caisse nationale des
allocations familiales (CNAF), des 123 caisses d’allocations familiales
(CAF), de 13 fédérations de CAF et huit
77
centres électroniques
régionaux de traitement informatique (CERTI).
I
-
Les comptes 2006
La branche famille verse aux allocataires différentes aides
financées par plusieurs fonds :
des prestations familiales financées par des cotisations sociales et
comptabilisées en compte de charges (37,4 Md€ pour un total de
charges de 52 Md€) ;
des allocations aux parents isolés et aux adultes handicapés
financées par l’Etat et dont les fonds transitent par la CNAF, qui
les comptabilise en compte de charges (6,2 Md€);
des aides au logement
78
, aux étudiants et la prime dite de Noël
aux bénéficiaires du RMI financées par l’Etat et dont les fonds
transitent par la CNAF, qui les comptabilise cette fois en compte
de tiers (soit un flux de 10 Md€) ;
des minima sociaux, comme le RMI, dont le financement revient
aux conseils généraux, et que la CNAF comptabilise aussi en
compte de tiers (soit un flux de 6 Md€).
Du fait des comptabilisations en comptes de tiers, le compte de
résultat de la branche famille ne traduit pas la totalité des aides
distribuées. Seul le solde de ces opérations apparaît au bilan. Tel est le
cas, par exemple, du RMI. Par construction, cette activité ne dégage
aucun résultat significatif au niveau des CAF.
Le résultat comptable annuel de la CNAF résulte essentiellement
de la différence entre les charges de dotations allouées aux CAF pour les
prestations familiales et les produits versés par l’ACOSS et l’Etat.
77. Dont un est dépourvu de la personnalité juridique et rattaché à une CAF.
78. Ces aides (aide personnalisée au logement et allocation de logement à caractère
social distribuées pour le compte du fonds national d’aide au logement) sont à
distinguer des allocations de logement famille qui sont, elles, partie prenante des
allocations familiales. Cependant, la branche famille contribue au financement de ces
aides : cf. infra, la participation au FNAL.
COUR DES COMPTES
74
A - Les comptes de la CNAF et les comptes combinés
1 -
Les comptes de la CNAF
Les comptes de la CNAF retracent d’abord les dotations annuelles de
gestion technique et de gestion administrative versées aux CAF.
En second lieu, ils couvrent les relations financières que la branche
famille entretient avec l’Etat ou d’autres régimes de la sécurité sociale. Y
figurent ainsi les charges de l’assurance vieillesse des parents au foyer
(AVPF) (4,2 Md€), la majoration pour enfants versée au FSV (2,2 Md€), la
participation au Fonds national d’aide au logement (FNAL) (3,7 Md€), la
prise en charge des congés de paternité (248 M €). Lors des opérations de
combinaison, ces dépenses sont reprises dans les comptes combinés.
Enfin, la CNAF intègre dans ses comptes les données comptables
(1,4 Md€) transmises en vertu de l’article R. 252-29 du code de la sécurité
sociale par des organismes ou services habilités par les textes à assurer le
service de prestations familiales auprès des affiliés :
de certains régimes spéciaux, dont les principaux sont les affiliés des
entreprises électriques et gazières, de la SNCF et de la RATP ;
des régimes de mutualité sociale agricole (salariés et exploitants).
Il s’agit d’une intégration comptable partielle portant sur les
prestations familiales servies et sur les cotisations dues au titre des salariés
intéressés.
a)
Le bilan de la CNAF
Le total du bilan de la CNAF est de 9,3 Md€ à comparer aux
12,4 Md€ des comptes combinés.
L’actif immobilisé n’a pas évolué entre 2005 et 2006, mais l’actif
circulant a baissé de 747 M€. Cela est principalement dû à la diminution du
compte courant ACOSS, qui a baissé de moitié d’un exercice à l’autre.
Le solde des droits détenus sur l’Etat à la clôture est stable à hauteur
de 2,9 Md€. Cet actif est constitué pour près du tiers de produits à recevoir.
Les capitaux propres passent de 3,9 Md€ à 3,0 Md€. Ils diminuent de
927 M€ dont 908 M€ correspondant à l’exercice déficitaire de la CNAF.
Le passif ne présente aucun endettement auprès d’établissements de
crédit externes. La relation financière avec les CAF fait apparaître une dette
de 6,2 Md€. Cette dette est neutralisée lors des opérations de combinaison.
LA BRANCHE FAMILLE
75
b)
Le compte de résultat
Les charges de gestion technique s’élèvent à plus de 52,1 Md€.
Elles ne sont pas représentatives de l’activité technique de la CNAF, ces
masses financières se retrouvant en produits dans les CAF en couverture
des prestations versées. Les mécanismes de combinaison des comptes
neutralisent ces montants.
2 -
Les comptes combinés
a)
Le bilan
Sur un total d’actif net de 12,4 Md€, le poste le plus important est
celui des créances d’exploitation (9,1 Md€). Il s’agit en particulier du
solde des relations financières avec l’Etat et les départements pour un
montant de 3,4 Md€. Le compte courant ACOSS diminue de moitié entre
2005 et 2006 traduisant l’effet sur la trésorerie d’un nouvel exercice
déficitaire.
Concernant les comptes de passif, sur les 12,4 Md€, les prestations
liquidées et non encore versées aux allocataires représentent 3,3 Md€ (en
progression de plus de 10%), et les charges à payer aux partenaires des
CAF pour l’action sociale s’élèvent à 2,5 Md€.
Les provisions pour rappels de prestations passent de 871 M€ à
922 M€, ce qui vient consolider l’effort entrepris en 2005.
Les capitaux propres passent de 5,0 Md€ à 4,1 Md€ en raison de
l’impact du résultat négatif de 2006 (891 M€) et des prélèvements opérés
sur les réserves consacrées au fonds d’investissement pour la petite
enfance (FIPE).
b)
Le compte de résultat combiné
Avec un déficit de 0,9 Md€, le résultat de la branche s’est amélioré
par rapport à 2005 (-1,3 Md€).
Le total des charges de gestion technique s’élève à 52,1 Md€
contre 49,9 Md€ soit une progression de 4,25%. Les dépenses de
prestations légales en faveur de la petite enfance sont en hausse de +10,0
% du fait de la montée en charge de la PAJE.
COUR DES COMPTES
76
Si les prestations légales s’élèvent à 37,4 Md€ et suivent la
tendance générale, les dépenses liées à l’action sociale sont stables en
niveau, soit 3,3 Md€, en raison des mesures de redressement prises par la
branche.
Le total des produits du compte de résultat est de 53,5 Md€, il
progresse de près de 5 % entre les deux exercices.
c)
Les insuffisances de l’annexe
Malgré
des
améliorations,
l’annexe
présente
encore
des
insuffisances. Le périmètre de combinaison mériterait plus de précisions
quant au nombre des organismes, à leur catégorie et aux motifs
d’exclusion
de
certains.
La
méthode
d’intégration
des
données
comptables des régimes spéciaux et de MSA n’est pas décrite.
Certaines procédures d’inventaire dans les organismes de base,
telles celles relatives aux charges à payer (évaluation et suivi) ou aux
provisions pour indus, devraient être précisées. De même, une meilleure
description des relations avec les autres organismes de sécurité sociale ou
les entités publiques serait souhaitable. Il en est ainsi de la créance
annuelle détenue sur l’Etat au titre de l’AAH et de l’API.
A cet égard, la Cour a pris acte des engagements de progrès de la
CNAF.
B - Les faits caractéristiques de l’exercice
1 -
Les évolutions législatives et réglementaires
La mise en place, souvent précipitée, de plusieurs mesures a pesé
sur les procédures de gestion et de l’informatique. Ceci entraîne un biais
dans la production de l’information financière, qui ne peut toutefois être
mesuré.
Créée par l’article 87 de la loi de financement de la sécurité sociale
pour 2006, l’allocation journalière de présence parentale (AJPP) remplace
l’allocation de présence parentale (APP) dont les droits continuent
cependant d’être régis par le dispositif antérieur.
Le complément optionnel de libre choix d’activité (COLCA)
institué par l’article 86 de la loi de financement de la sécurité sociale pour
2006, offre un choix supplémentaire aux familles ayant au moins trois
enfants.
LA BRANCHE FAMILLE
77
L’allocation d’installation étudiante (ALINE), servie aux ayants
droits des CAF, est instaurée à compter de l’année universitaire 2006–
2007 et financée sur un fonds d’Etat spécifique.
2 -
Les changements de méthode comptable
Comme l’indique l’annexe, l’exercice 2006 a connu plusieurs
changements de méthode comptable :
afin d’améliorer la lisibilité des comptes et l’estimation des
droits prévisionnels, il a été mis fin à la pratique de l’extourne
globale (2,5 Md€) des charges à payer des prestations de
services (action sociale). Un suivi comptable détaillé de la
liquidation par type de prestations a été mis en place. Ce
dispositif n’est cependant pas applicable aux régularisations des
charges à payer de l’exercice 2005 ;
les créances sur indus prescrits au 31 décembre 2006 ont fait
l’objet d’une provision pour dépréciation (45,55 M€) ;
avant 2006, le montant des produits à recevoir (585 M€ en
2005) pour l’AAH et l’API était égal aux sommes en attente de
remboursement par l’Etat. En 2006, la CNAF a procédé à une
première facturation intermédiaire en cours d’exercice sur la
base des onze premiers mois de prestations et a enregistré ce
montant en produit courant. Le montant des prestations du mois
de décembre identifié au mois de janvier a été facturé en 2007
et comptabilisé en produits à recevoir à l’arrêté des comptes
(630 M€ pour ces mêmes aides) ;
COUR DES COMPTES
78
II
-
Vérifications de la Cour
A - Missions intermédiaires
La Cour a effectué des missions intermédiaires dans quatre CAF
fin 2006
79
afin de porter une appréciation sur les dispositifs de contrôle
interne sous-jacents à la production des états financiers. Ces quatre
missions ont porté sur les éléments suivants :
au titre du cycle de gestion technique : les sous-cycles relatifs
aux prestations légales et aux prestations versées pour le
compte de tiers (AAH et RMI) ;
au titre du cycle de gestion administrative : personnel et
immobilisations ;
au titre des travaux d’audit en vue de la validation : la mise en
oeuvre de la maîtrise des risques financiers et comptables au
sein de la branche, notamment l’examen de la couverture du
risque des processus en général, le contrôle des prestations
légales, le programme d’audit des auditeurs, le contrôle
informatique et la lutte contre la fraude.
La Cour a également effectué des vérifications au sein de la CNAF
et d’un CNEDI portant notamment sur l’assurance vieillesse du parent au
foyer (AVPF) et les prestations versées par les autres régimes.
Un audit informatique a porté sur les contrôles généraux et sur les
prestations d’allocations familiales de base ainsi que sur les allocations
aux adultes handicapés gérées par l’application CRISTAL.
B - Missions finales
Au titre des missions finales, indépendamment des opérations de
clôture, la Cour a effectué un suivi des risques de contrôle identifiés lors
des missions intermédiaires et ayant donné lieu à des observations
d’audit. Ont été effectués à ce titre des travaux complémentaires aux
missions intermédiaires dans trois CAF
80
et une revue de la procédure
81
de contrôle des conditions de ressources.
79. CAF d’Elbeuf, de Cergy, de Paris et de Caen. Ces CAF représentent 5,62% des
charges de la branche.
80. CAF de Cergy, de Paris et de Caen. Ces CAF représentent 5,27% des charges de
la branche.
81. Procédure TDF (transmission des données fiscales)
LA BRANCHE FAMILLE
79
Au titre de la validation, une revue des contrôles clés ayant
principalement trait aux processus de combinaison des comptes, des
opérations d’inventaire et des dossiers de clôture a été réalisée.
Ces travaux de revue générale ont été assortis de tests de contrôles,
de revues analytiques, de techniques d’audit assistées par ordinateur en
adéquation avec l’appréciation portée sur les travaux de l’audit
comptable. Parallèlement, des travaux de circularisation ont été entrepris
vers les comptes de l’Etat et de l’ACOSS.
Les missions finales se sont achevées par :
une revue documentaire de l’annexe aux états financiers et des
documents produits à l’appui de la validation des comptes
combinés ;
une revue analytique d’états statistiques détaillant la mise en
oeuvre du contrôle interne (maîtrise des risques et sécurité
informatique).
L’annexe aux comptes de la CNAF n’a pu être revue de façon
approfondie car communiquée trop tardivement, ce qui constitue une
limitation substantielle aux travaux d’audit.
III
-
Observations sur le contrôle interne et le
dispositif de validation
A - Audit informatique
1 -
Evaluation des risques informatiques
Conformément au référentiel de validation des comptes des
organismes de base, la CNAF a diffusé fin 2006 aux CAF et aux CERTI
un instrument d’évaluation du contrôle interne informatique dans le
domaine de la sécurité (questionnaire TACITE
82
). Cet outil définit un
ensemble de bonnes pratiques applicables par ces entités, mais il couvre
cependant moins de la moitié de la norme de référence. Parmi celles-ci,
75% des actions prévues devaient être mises en place par les entités dès
2006. Les CAF et les CERTI se sont vus assigner des objectifs forts peu
contraignants. En outre, les CNEDI, qui gèrent pourtant tout le patrimoine
applicatif de la branche, ne sont pas tenus de mettre en place ces actions.
82. Traitement de l’Acquittement et de la Certification Informatique avec Tableaux
Explicatifs.
COUR DES COMPTES
80
La remontée et l’analyse des réponses au questionnaire sont
intervenues au premier trimestre 2007 sans qu’aucune synthèse en soit
réalisée. Les objectifs n’ont pas été atteints pour un CERTI sur huit.
Concernant les 123 CAF, 34 d’entre elles ne remplissent pas les
conditions assignées notamment en matière de gestion des habilitations.
L’audit informatique a fait apparaître des éléments de risques de
contrôle ayant trait à l’intégrité des données : insuffisance de la gestion
des habilitations, absence de traçabilité des accès et absence de tests de
reprise après sauvegarde.
Par ailleurs, la Cour estime que si l’applicatif CRISTAL bénéficie
d’une bonne maîtrise globale (sous réserve de ce qui est dit ci-dessous),
tel n’est pas le cas des applications dites «Progress», à la fois dans leur
développement par les CNEDI et leur exploitation sur les serveurs des
CAF. De même, la séparation des tâches et des fonctions entre les CNEDI
et les autres acteurs, ainsi que l’absence de tests de non-régression de
l’ensemble des composants informatiques utilisés par les CAF,
engendrent des dysfonctionnements liés au manque de synchronisation
dans la mise à jour des différentes applications.
Si des engagements de progrès ont été effectivement pris par la
CNAF, la Cour insiste cependant sur la nécessité de compléter et
déployer
intégralement
l’outil
d’évaluation
du
contrôle
interne
(TACITE). En outre, il importe que soit défini un système efficace de suivi
des projets informatiques.
2 -
Audit de l’ensemble applicatif CRISTAL et des applicatifs liés
L’ensemble applicatif CRISTAL est utilisé pour le traitement des
prestations familiales, des allocations logement, des aides à l’insertion et
à l’handicap. Il comporte plus de 15 000 règles de gestion. Cet ensemble,
qui prend en compte toutes les prestations complexes nouvelles apparues
depuis sa version initiale, est bien maîtrisé. Le processus de recette, de
détection et de correction des anomalies est fiable. Les nombreux
contrôles informatiques sont de nature à garantir que les paiements sont
conformes
à
la
réglementation.
Toutefois,
certains
contrôles
informatiques internes à CRISTAL et portant également sur les interfaces
comptables pourraient être améliorés. Surtout, les informations sur les
bénéficiaires qui figurent dans Cristal sont insuffisantes s’agissant de
l’identification des allocataires et ayants droit et du contrôle y afférent (cf
B ci-après)
Les contrôles informatiques doivent être complétés par des
vérifications faites par les techniciens, mais aucun dispositif de
supervision ne permet de s’assurer de leur effectivité.
LA BRANCHE FAMILLE
81
B - Observations sur le contrôle interne
Les différents dispositifs relatifs à la maîtrise des risques financiers
et comptables appellent les observations suivantes.
1 -
La maîtrise des risques
Pour la maîtrise des risques (MDR) inhérents aux différents
processus, la portée du contrôle des caisses par la CNAF, effectué sur une
base déclarative, est limitée. Les réponses des CAF sont renseignées de
façon hétérogène. La réalité et le bien fondé de ces déclarations ne font
l’objet d’aucune vérification. La CNAF est consciente de la nécessité de
mettre en place une évaluation fiable de la maîtrise des risques au sein du
réseau.
2 -
Les risques liés aux contrôles des droits des allocataires
Au titre du contrôle par les CAF des prestations familiales ou pour
le compte de tiers, les rapprochements de fichiers entre les CAF et les
organismes externes sont insuffisants. D’une part, il n’existe pas de fichier
national des allocataires, chacun d’entre eux disposant d’un identifiant
délivré par la CAF d’appartenance, sans consolidation nationale des
données.
D’autre part, l’efficacité des échanges de fichiers entre les CAF ou
d’autres organismes (ASSEDIC) est réduite par le fait qu’ils sont limités
géographiquement à la circonscription de la CAF et ne permettent donc pas
de repérer une affiliation abusive dans plusieurs organismes. Par ailleurs,
les informations sur les bénéficiaires qui figurent dans CRISTAL sont
insuffisantes. Si le NIR (numéro d’inscription au répertoire
83
) de chaque
allocataire est bien renseigné, il l’est beaucoup moins pour ses ayants
droits
84
. Son utilisation à des fins de contrôle n’est pas satisfaisante. En
effet, en septembre 2006, les taux de certification du NIR
85
varient selon
les CAF de 72,6% à 99,5%
86
. La généralisation du NIR à l’ensemble des
83. Le Numéro d’Inscription au Répertoire désigne ce que l’on appelle communément
le numéro de sécurité sociale. C’est le numéro d’identification à 13 chiffres qui est
attribué, en France, à chaque personne physique.
84. On appelle ici ayant droit le conjoint et les enfants.
85. La « certification » consiste à obtenir confirmation du NIR auprès des services de
la CNAVTS.
86. Suite à une action lancée fin 2006, les taux étaient de 84,4% et de 99,5% en
janvier 2007.
COUR DES COMPTES
82
ayants droits de la branche famille fiabiliserait ces contrôles. Enfin, les
éléments retenus pour les recoupements sont incomplets.
Ces graves insuffisances dans le dispositif de contrôle interne
présentent le risque que des prestations soient versées indûment. Bien que
ni la Cour ni la CNAF ne soient en mesure de les estimer, les indus non
détectés sont probablement supérieurs à ceux constatés, qui représentent
déjà en moyenne 3% des prestations versées. A cet égard, il est impératif
d’instaurer une procédure de contrôles approfondis, à partir de dossiers
sélectionnés de façon aléatoire et mettant en oeuvre tous les recoupements
possibles. En fonction des résultats obtenus, leur généralisation devrait être
envisagée. Compte tenu de tous ces éléments, il existe donc un risque
significatif de non-détection d’indus, qui ne peut cependant être chiffré par
la Cour.
3 -
L’AVPF
Les contrôles effectués dans les CAF pour l’AVPF sont très
hétérogènes, certaines CAF en effectuant peu, d’autres pas. En outre, la
supervision effectuée par la CNAF se limite à des contrôles de cohérence.
A la suite des constats de la Cour, la CNAF s’est engagée à rappeler par
circulaire à l’ensemble des CAF l’obligation de contrôle qui leur incombe
sur la gestion de l’AVPF. Au-delà, en vue d’adapter le plan national de
maîtrise des risques aux exigences de la validation des comptes, la CNAF a
indiqué que les conditions d’une couverture spécifique des risques AVPF
par le contrôle interne de la branche famille seront étudiées en 2007, sans
plus de précisions.
*
*
*
Ces trois séries de constats constituent des limitations substantielles
aux travaux d’audit
de la Cour.
Au regard des explications fournies par la CNAF sur ces différents
sujets, la Cour estime urgentes et
impératives des améliorations
tangibles
et mesurables aux dispositifs de contrôle interne, notamment à la faveur de
la mise en place d’un fichier national des bénéficiaires. La Cour prend
acte de l’engagement du directeur général de la CNAF de créer en 2007
un répertoire national des allocataires et de parvenir, fin 2008, à un
référentiel complet des personnes dans lequel les numéros d’inscription au
répertoire (NIR) des enfants et personnes à charges auront été
authentifiés.
Quant à la réorganisation du contrôle interne relatif à l’AVPF, il
importe que les mesures envisagées soient précisées et mises en oeuvre très
rapidement.
LA BRANCHE FAMILLE
83
C - Les travaux d’audit de la CNAF en vue de la
validation des comptes des organismes de base
Le rapport de validation de l’agent comptable est fondé sur la prise
en considération des résultats du contrôle interne, lesquels relèvent
d’autres services que le sien et sur des travaux d’audit comptable
proprement dits réalisés sous son autorité.
1 -
La prise en compte du contrôle interne
La mesure de la réalisation de l’objectif 2006 de la MDR
(mentionnée
supra
) est obtenue par la somme des réponses positives à un
questionnaire déclaratif. Les éléments ne sont ni hiérarchisés ni pondérés
et les réponses-types binaires excluent toute modulation. Tous les
organismes de base ayant atteint l’objectif, les résultats de la MDR ne
peuvent être discriminants pour conclure à l’efficacité des dispositifs
mesurés.
La comparaison entre les résultats de la MDR et ceux des contrôles
traditionnels de l’activité de liquidation (contrôles sur les « données
entrantes et métier ») montre qu’il n’existe aucune corrélation entre ces
deux sources d’information alors que le résultat de ces seconds contrôles
est un indicateur, certes imparfait, mais représentatif de la qualité du
contrôle interne. Il aurait dû être pris en considération au titre de la
validation des comptes des organismes de base pour 2006. Il n’est pas
possible de se fonder sur la MDR dès lors que celle-ci n’est pas un
véritable indicateur de la performance dans le domaine du contrôle
interne.
En matière d’audit informatique, l’outil d’évaluation du contrôle
interne évoqué précédemment (TACITE) ne permet pas de tirer des
conclusions discriminantes dans la perspective de la validation. Cela est
d’autant plus dommageable que l’agent comptable n’est pas en situation
d’évaluer les conséquences financières des anomalies informatiques.
2 -
Les travaux d’audit comptable
L’audit comptable sur l’exercice 2006 a reposé sur une démarche
de contrôle au siège de la CNAF des dossiers de clôture transmis par les
organismes de base. L’étude des systèmes s’est limitée à la construction
d’un référentiel d’audit comprenant des diagrammes de flux, des matrices
de risques en lien avec le référentiel national des risques et des
programmes de travail d’audit financier et de contrôle interne. La Cour
COUR DES COMPTES
84
relève que pour ces vérifications l’agent comptable n’a bénéficié du
concours que de deux auditeurs. Quatre auditeurs supplémentaires ont été
recrutés début 2007 dont deux affectés au service en charge de l’action
sociale et deux affectés au service en charge de la gestion administrative.
Cette répartition des moyens d’audit ne correspond pas à celle des
risques, qui résident principalement en dehors de ces deux secteurs, et ne
permet pas à l’agent comptable de la CNAF de remplir la mission que lui
confie la loi.
Plusieurs déficiences affectent le respect des principes de base
applicables généralement admis :
l’absence de compétence des auditeurs nationaux en matière
d’audit informatique est une limite à leur capacité de révision,
alors que l’environnement de contrôle aurait du conduire la
CNAF à se doter des moyens d’effectuer des vérifications en
matière de système d’information ;
les informations relatives aux contrôles sur les données
entrantes et métier n’ont pas été intégrées par la CNAF dans la
démarche de validation proprement comptable ;
la maîtrise des risques aurait dû être prise en compte si elle
avait constitué un instrument fiable ;
le programme de travail des auditeurs aurait dû définir le mode
d’obtention de l’assurance nécessaire, cette dernière étant
généralement obtenue par l’examen du système de contrôle
interne et par des tests de corroboration ;
l’audit à distance n’a pas permis d’obtenir des éléments
suffisamment probants au soutien de l’opinion ; des techniques
supplétives telles que l’évaluation du contrôle interne, des
sondages et échantillons, des procédures analytiques ou bien
des techniques d’audit assistées par ordinateur n’ont pas été
utilisées.
LA BRANCHE FAMILLE
85
3 -
Le rapport de validation
Un comité de validation
87
a été créé le 22 février 2007. Il s’est
réuni les 23 et 30 mars 2007. Les travaux de l’audit comptable, de la
maîtrise des risques (prestations légales et action sociale) et de la sécurité
informatique y ont été présentés.
La prise en compte des résultats de la MDR et de l’évaluation du
contrôle interne dans l’appréciation des comptes n’est pas explicitée dans
le rapport de validation. Si ce dernier énumère les actions entreprises, il
ne mentionne aucune donnée chiffrée.
Ce rapport valide sans restriction deux CAF, trois CERTI et une
fédération, valide avec observations 134 organismes et refuse de valider
une CAF (la CAF de Pointe-à-Pitre qui représente 0,8% des charges de la
branche famille), un CERTI et une fédération.
Opinions sur les comptes des organismes de base
CAF
Fédérations de
CAF
CERTI
Validation sans restriction
2
1
3
Validation avec observations
120
11
3
Validation avec observations et
corrections
-
-
-
Refus de validation
1
1
1
La seconde partie du rapport comporte un compte rendu des
vérifications
effectuées,
propose
un
classement
thématique
des
observations et corrections sans valorisation et énumère des engagements
de progrès. Une annexe détaille par organisme les observations et les
limitations et motive les trois refus de validation.
Les engagements de progrès afférents au dispositif de validation
formulés par la CNAF ne paraissent réalisables que s’ils s’appuient sur un
renforcement très significatif de l’effectif des auditeurs et sur la
réorganisation du service d’audit. Pour l’exercice 2006, le dispositif
existant n’a pas pu permettre à l’agent comptable d’émettre une opinion
avec un niveau d’assurance suffisant.
87. Le comité d’examen des comptes, co-présidé par le directeur général et l’agent
comptable de la CNAF, examine les résultats produits par la direction ressources et
réseau (pour la maîtrise des risques), la direction des systèmes d’information (pour la
sécurité informatique) et les auditeurs comptables pour émettre un avis en vue de la
validation des comptes des CAF pour l’exercice 2006. Ce dispositif, propre à la
branche famille, n’est pas prévu par le code de la sécurité sociale.
COUR DES COMPTES
86
La Cour prend acte de l’engagement du directeur général de la
CNAF de créer trois postes supplémentaires d’auditeurs d’ici la fin de
l’année 2007 afin d’entreprendre des audits sur place.
En conclusion, la Cour estime que l’ensemble des travaux réalisés
au titre de l’exercice 2006 ne permet pas à l’agent comptable d’émettre une
opinion avec un niveau d’assurance suffisant. Ces insuffisances constituent
des limitations substantielles aux travaux d’audit de la Cour sur les
comptes combinés de la branche famille.
IV
-
Observations sur les comptes
A - Observations sur les comptes de la CNAF et les
comptes combinés
1 -
Les cotisations d’assurance vieillesse des parents au foyer
(AVPF)
L’AVPF a été instaurée en 1972 et son champ a été continûment
étendu par le législateur. Elle a pour objet d’atténuer l’incidence de
l’interruption ou de la réduction d’activité professionnelle liée à la charge
d’enfants sur la carrière prise en compte pour le calcul des pensions futures
des bénéficiaires de certaines prestations familiales qui satisfont par ailleurs
eux-mêmes à des conditions de ressources. Pour 2006, leur nombre
s’élèverait à deux millions environ. Les CAF et les organismes auxquels la
gestion de prestations familiales est déléguée déclarent à la branche retraite
des « salaires » mensuels correspondant à un SMIC brut, le cas échéant
minoré et cotisent à ce titre selon le barème de droit commun. En l’absence
de dispositions spécifiques, la prescription trentenaire d’ordre public de
l’article L 2262 du code civil s’applique à l’AVPF et aux cotisations qui s’y
rapportent
88
.
Un arrêté - toujours en vigueur - du 13 juillet 1978 prévoit que les
droits des assurés sociaux au titre d’une année N doivent être recensés au
28 février de l’année N+1, dans des délais par conséquent compatibles avec
l’arrêté des comptes de l’année N. Mais les droits sont en pratique détectés
après cette date, dans un délai qui s’étire habituellement jusqu’à quatre
années.
Cette
situation
est
rendue
inévitable
par
les
délais
de
88. Ne s’appliquent ni la prescription biennale relative aux prestations famille et
vieillesse, ni la prescription triennale en matière de cotisations de sécurité sociale, non
plus, a fortiori, que la prescription décennale de l’article L. 110-4 du code de
commerce, qui vise exclusivement les obligations nées à l’occasion de leur commerce
entre commerçants ou entre commerçants et non commerçants.
LA BRANCHE FAMILLE
87
communication à la branche famille, par certains bénéficiaires de l’AVPF,
de leurs ressources pour l’année d’affiliation. Elle tient aussi à l’absence de
priorité donnée au niveau national et local à la mise en oeuvre des
traitements informatiques qui assurent le recensement des droits. Depuis la
seconde moitié des années 1990, les retards apportés à l’intégration à l’outil
CRISTAL du module relatif à l’AVPF et les dysfonctionnements ayant
affecté ledit module ont encore allongé les délais habituels, parfois jusqu’à
dix ans.
Compte tenu de l’absence ou du caractère partiel du recensement des
droits à l’AVPF à la clôture de l’exercice, la charge pour la branche famille
(le produit pour la branche retraite) liée aux cotisations d’AVPF correspond
nécessairement à une estimation.
La CNAF a estimé la charge des cotisations de l’année 2006
(4,21 Md€) en fonction d’une méthode qui n’est pas formellement
approuvée par la CNAVTS et le ministère chargé de la sécurité sociale. En
l’absence de notification formelle par la CNAF, la CNAVTS a comptabilisé
en produits le montant indiqué dans le rapport de la commission des
comptes de la sécurité sociale de septembre 2006. Une surestimation avérée
d’environ 70 M€ affecte la quote-part de cotisations d’AVPF relative à la
gestion déléguée de prestations familiales à des organismes tiers aux CAF.
Compte tenu de l’enregistrement de montants estimatifs, la Cour a
souligné la nécessité, pour la CNAF et la CNAVTS, de procéder chaque
année à des régularisations portant sur l’ensemble des années non prescrites
en fonction des éléments connus ou pouvant être raisonnablement estimés à
la date d’arrêté des comptes
89
.
Cependant, la CNAF et la CNAVTS n’ont pas enregistré de
régularisations au titre des années précédentes dans les comptes de
l’exercice 2006. Depuis l’instauration d’une comptabilité en droits
constatés en 1996, elles s’abstiennent de tirer les conséquences comptables
des cotisations effectivement notifiées et validées, ce qui affecte la sincérité
de leurs comptes
90
.
89. Voir le rapport de la Cour sur la préparation de la certification des comptes de la
sécurité sociale de septembre 2006. En pratique, les régularisations à effectuer doivent
porter sur la totalité des années depuis la création de l’AVPF : lors de précédentes
régularisations intervenues en 1992 et 1996, tout ou partie des produits concernés
avait un caractère forfaitaire et n’était pas ventilé entre les années visées par les
régularisations
90. En 2005, la CNAF et la CNAVTS ont toutefois effectué des régularisations, mais
celles-ci étaient fondées, selon les années concernées, sur une référence aux
« salaires » AVPF reportés aux comptes « retraite » des assurés sociaux ou une
estimation des salaires « AVPF » qui restaient à l’être.
COUR DES COMPTES
88
Or, pour les années antérieures à 2002, les informations dont
disposait la CNAF à la clôture des comptes auraient dû la conduire à
comptabiliser un produit exceptionnel de 159 M€ (sur la base des mêmes
informations, la CNAVTS aurait dû constater une charge exceptionnelle
de même montant) :
-
les régularisations à effectuer au titre des années 1996 à 2001
avaient vocation à prendre en compte les cotisations notifiées par
la branche famille qui ont été validées par la branche retraite, les
cotisations notifiées mais non encore validées et une estimation
des cotisations non encore notifiées. Sur la base des informations
connues des deux branches, une charge exceptionnelle de
131 M€ devait être constatée par la branche famille (et un produit
exceptionnel de même montant par la branche retraite) ;
-
en l’absence de perspective d’évolution notable du montant des
cotisations, les régularisations au titre de la période antérieure à
1996 devaient être fondées sur les seules cotisations notifiées et
validées. Sur la base des informations connues des deux
branches, un produit exceptionnel de 290 M€ devait être
comptabilisé par la branche famille (et une charge exceptionnelle
de même montant par la branche retraite).
S’agissant des charges comptabilisées dans un passé plus récent
par la branche famille au titre de 2002, 2003 et 2004, la Cour constate
qu’une incertitude majeure affecte leur montant. En effet, les estimations
correspondantes ne sont que partiellement confirmées à la clôture des
comptes de l’exercice 2006 : à cette date, la somme des cotisations
effectivement notifiées par la CNAF était inférieure de plus de 930 M€
aux produits comptabilisés
par la CNAVTS sur la base des estimations
initiales (et aux charges de même montant comptabilisées par la CNAF).
Au regard du rythme de détection des droits à l’AVPF et des
cotisations afférentes observable pour les années 1993 à 1996, la CNAF
estime que cet écart sera
in fine
comblé à hauteur de 600 M€ par des
notifications supplémentaires à la branche retraite, ce qui laisserait une
surestimation quasi-définitive du montant des cotisations de 330 M€.
La Cour n’est pas en mesure d’apprécier si les constats relatifs aux
années 1993 à 1996 sont transposables aux années 2002 à 2004, compte
tenu notamment de l’évolution des prestations familiales ouvrant droit à
l’AVPF. Elle souligne par ailleurs le caractère insuffisamment développé
et fiable de l’analyse des cotisations d’AVPF au regard des effectifs de
bénéficiaires des prestations qui ouvrent droit à cet avantage.
LA BRANCHE FAMILLE
89
En définitive, la Cour constate sur quatre points l’existence de
limitations substantielles ou de désaccords avec la CNAF :
-
en l’absence d’une chronique cohérente des charges de
cotisations pour les années antérieures, un aléa non chiffrable en
affecte le montant estimatif au titre de l’année 2006 (4,21 Md€) ;
-
en tout état de cause, la quote-part du montant précité qui
correspond à la gestion déléguée de prestations familiales à des
organismes tiers aux CAF apparaît surévaluée d’environ
70 M€ ;
-
sur la base des informations disponibles, le résultat de la
branche famille devrait être majoré de 159 M€ au titre de
régularisations à effectuer pour les années antérieures à 2002 (et
celui de la branche vieillesse être dégradé à due concurrence) ;
-
l’incertitude qui affecte le caractère exhaustif du recensement
des droits à l’AVPF par la branche famille fait peser sur son
résultat un aléa susceptible d’atteindre jusqu’à +930 M€ au titre
des cotisations dues à la branche retraite pour les années 2002 à
2004 (et, sur les résultats de la branche retraite, un aléa
susceptible d’atteindre jusqu’à -930 M), même si l’écart ainsi
constaté est susceptible d’être en large partie comblé, sans
cependant de certitude à cet égard.
La CNAF s’est engagée à avancer dans le temps la détection des
droits à l’AVPF et celle des cotisations afférentes (au 31 janvier N+1
pour 80% des bénéficiaires ; au 30 septembre N+1 pour les autres
bénéficiaires pour lesquels l’ouverture des droits est subordonnée à la
communication des ressources de l’année d’affiliation). La Cour sera
particulièrement attentive à la réalisation de cet engagement.
2 -
Les insuffisances relatives aux autres opérations effectuées par
des organismes ou services pour le compte de la CNAF
La CNAF ne procède à aucun contrôle des prestations versées par
les autres organismes gérant des prestations familiales
91
et dont les
écritures comptables afférentes à ces prestations sont intégrées dans les
siennes lors de la clôture des comptes. Pour ce motif,
aucune assurance
n’est apportée sur l’exhaustivité, la réalité, l’exactitude, la valorisation et
la bonne appartenance des transactions enregistrées.
91. Il s’agit notamment de la MSA, de la SNCF, d’EDF/GDF, de la RATP et de
divers autres régimes.
COUR DES COMPTES
90
Les charges et produits de ces régimes sont intégrés dans les
comptes de la CNAF et de la branche conformément à l’article R. 252-29
du code de la sécurité sociale. Toutefois, cet article n’oblige pas ces
régimes à communiquer à la CNAF le montant de leurs créances et dettes
au titre des prestations familiales. De ce fait, les comptes de la CNAF et
de la branche ne les retracent pas. Une évolution réglementaire est donc
nécessaire pour satisfaire au critère d’exhaustivité des comptes. Par
ailleurs, la Cour relève que certains régimes n’enregistrent pas de
provisions pour rappels.
Au total, il existe une incertitude globale sur les données des
organismes ou services habilités à servir des prestations familiales. La
Cour estime que ce problème ne pourra être résolu qu’avec
l’établissement d’un rapport particulier d’audit des commissaires aux
comptes des organismes habilités. Ceci suppose l’aboutissement des
travaux menés en ce sens par le ministère chargé de la sécurité sociale.
B - Observations sur les comptes combinés
1 -
La sous-estimation des charges lors des écritures de fin
d’exercice
a)
Charges à payer et provisions pour rappel de prestations légales
Selon les normes comptables, les provisions peuvent être évaluées
sur des bases statistiques alors que les charges à payer ne peuvent être
déterminées de manière forfaitaire. Les procédures mises en oeuvre par la
CNAF pour déterminer les montants des provisions et des charges à payer
ne respectent pas ces principes.
Au-delà de cette question de principe, les méthodes retenues
induisent un risque de doublon entre les deux types de charges calculées.
Le rapprochement par la Cour du montant global
92
des sommes
inscrites au passif fin 2005 des paiements intervenus en 2006 pour des
droits rattachables aux exercices 2005 et antérieurs a montré que les
sommes inscrites au passif de l’exercice 2005 ont été sous estimées de
109 M€
93
.
92. Ce montant regroupe à la fois les charges à payer et la provision pour rappel.
93. Ces 109 M€ se décomposent en 87 M€ correspondant aux charges à rattacher à
2005 versées en 2006 [22,8 M€ Prestations + 64,2 M€ (AGED, AFEAMA et CMG
PAJE)], plus une estimation des charges rattachées à 2005 qui seront versées en 2007
(estimation faite à hauteur de 22 M€ à partir des données d’une CAF).
LA BRANCHE FAMILLE
91
Cette comparaison n’a pas été possible à la clôture de l’exercice
2006 pour les charges à payer, faute de données appropriées, ni pour les
provisions pour rappels, faute d’analyse historique. Mais, compte tenu de
l’augmentation du nombre d’allocataires et de la revalorisation des
prestations, l’insuffisance observée pour 2005 n’a pu que croître
significativement.
b)
Charges à payer de l’action sociale
Des procédures de contrôle interne telles que l’utilisation de
l’application SIAS
94
ou bien la circularisation d’information de gestion
auprès des collectivités locales n’ont pas été mises en oeuvre par neuf des
123 CAF.
En raison de l’absence de mise en oeuvre de procédures minimales en
matière d’évaluation de charges à payer, la Cour considère, sur la base de
ses propres estimations, qu’il existe une incertitude sur le bien fondé d’un
montant chiffré à 197 M€ de charges à payer (sur un total de 2,5 Md€ de
charges à payer d’action sociale).
c)
Provision pour dépréciation d’indus sur prestations versées
La méthode retenue par la branche pour évaluer par CAF les
provisions pour dépréciation de créances d’indus sur prestations légales
consiste à prendre en compte le montant des annulations et remises de
dettes de l’année N et l’évolution de l’encours des indus entre l’année N et
N-1. Cette méthode est inadaptée. Il conviendrait plutôt de classer les indus
par ancienneté
95
, selon les vérifications menées pour les recouvrer et selon
la possibilité ou non de compenser ces indus avec les versements à venir.
En considérant que les indus générés en 2004 et avant (dont les indus
prescrits) sont à provisionner à 100%, cette deuxième méthode conduit à
constater une sous-estimation de ces provisions d’environ 60 M€.
A partir d’une analyse menée dans une CAF, la CNAF estime pour
sa part que 40% de ces indus sont recouvrables, dans la mesure où des
sommes peuvent encore être retenues sur des prestations à verser.
Cependant, la modicité des sommes retenues (30 € par mois) conduit la
Cour à maintenir, par prudence, sa position initiale
96
.
94. Système d’information de l’action sociale.
95. Les créances douteuses ne sont pas isolées en comptabilité. Le compte prévu à cet
effet n’a pas été alimenté et a été clôturé en novembre 2006.
96. Dans son estimation, la Cour a d’ailleurs considéré que les créances nées après
2004 étaient encore recouvrables alors que certaines ne le sont sans doute déjà plus.
COUR DES COMPTES
92
Faute d’une bonne connaissance de la structure du portefeuille de
créances et en l’absence d’une estimation individualisée, les conditions
requises tant pour une estimation globale que pour un calcul statistique
probant ne sont pas remplies.
Au total, les procédures mises en oeuvre pour l’évaluation des
charges à payer et des provisions pour rappels ainsi que pour
dépréciation de créances douteuses ne permettent pas de satisfaire les
critère d’exhaustivité, d’exactitude et d’évaluation des comptes. La Cour
est en désaccord sur ces points pour les comptes 2006 ; elle prend note
de l’engagement de la CNAF de revoir ses méthodes de calcul pour les
opérations d’inventaire de l’exercice 2007.
2 -
La sous-estimation de créances
a)
Les créances sur indus
Afin de s’assurer de l’exactitude des conditions de ressources
nécessaires à la liquidation de certaines prestations, la branche famille a
mis en place une procédure d’échange de fichiers informatiques avec la
direction générale des impôts
97
.
Au début de l’année 2006, pour les prestations 2005 conditionnées
par les ressources 2004, les informations de la CAF de Rennes (CAF
pilote) ont été rapprochées à titre expérimental de la déclaration fiscale
préremplie et acceptée par le contribuable. Le rapprochement a été
effectué pour cela avec les revenus préalablement rapprochés des
déclarations des employeurs ou bien de celles des caisses de retraite.
L’expérimentation a permis de constater un montant croissant d’indus (de
2,5 M€ en 2006 contre 1,8 M€ en 2005, soit + 40 %). En dépit de ce
constat, certes limité à une CAF, mais alarmant, la CNAF n’a pas
réactualisé en cours d’année son analyse de risque, ni envisagé un
contrôle automatisé plus précoce pour l’ensemble des CAF.
Selon les résultats disponibles de huit CAF (l’expérimentation
ayant été généralisée pour les prestations 2006), les indus progressent en
nombre (+116%) et en montant (+83%), les rappels baissant en montant
(-1,25%). Cela tendrait à prouver qu’un nombre significatif d’allocataires
ont minoré leurs ressources. A partir des valeurs médianes de
l’échantillon, la Cour estime la somme des indus latents à 200 M€,
réduite à 190 M € pour tenir compte des rappels.
97. En conformité avec l’article L. 161-1-4 du code de la sécurité sociale.
LA BRANCHE FAMILLE
93
Il est donc permis de conclure que pour les comptes 2006, les
charges de prestations sont majorées d’environ 190 M€ et les créances
minorées d’un même montant. La Cour constate un désaccord avec le
producteur des comptes sur ce point.
b)
L’exhaustivité des droits de la CNAF sur l’Etat au titre de certaines
prestations
Les CAF versent pour le compte de l’Etat l’API et l’AAH. Ces
dépenses sont remboursées intégralement par l’Etat à l’exception des
annulations et remises de dettes acceptées par les commissions de recours
amiables de ces CAF. Les sommes correspondantes représentent environ
122 M€ pour les années 2003 à 2006 et devraient en principe, selon la
CNAF, être prises en charge par l’Etat
98
. Les produits sont ainsi sous-
estimés de 122 M€ et les créances minorées d’un même montant.
Cependant, l’Etat considère que ces remises ou annulations ne l’engagent
pas : dès lors la constatation d’une créance devrait s’accompagner de la
constitution d’une provision.
Compte tenu de la position prise par l’Etat, les conventions
régissant les relations entre celui-ci et la branche famille, en sa qualité de
mandataire pour le versement de prestations, devraient être précisées, en
particulier pour le traitement des indus et pertes sur ces créances. Les
conséquences en résultant sur les règles de comptabilisation de ces
prestations devraient en être tirées.
La Cour estime que l’incertitude qui découle de ce constat aboutit
à un désaccord avec le producteur des comptes.
3 -
Les créances anciennes détenues sur l’Etat
S’agissant des créances anciennes d’un montant de 332,9 M€
relatives aux exonérations de cotisations sociales que la CNAF détient sur
l’Etat (cf. Chapitre I), dès lors que l’Etat vient de reconnaître ses dettes
dans ses comptes 2006, il doit s’en acquitter dans les meilleurs délais.
98. L’Etat et les départements se voient transférer les indus relatifs aux autres
prestations, respectivement pour les allocations logement et le RMI.
COUR DES COMPTES
94
4 -
L’absence de contrôle des immobilisations
L’analyse des résultats du plan de maîtrise des risques fait ressortir
que 59 CAF ne procèdent pas à un inventaire physique. Les informations
déclaratives ne sont pas vérifiables : une CAF auditée lors d’une mission
intermédiaire avait affirmé avoir actualisé son inventaire physique alors
qu’il n’avait pas été mis à jour depuis 2000.
Il existe dans cette mesure une incertitude sur les comptes « autres
immobilisations corporelles » pour les 59 CAF concernés d’un montant
total de 45 M €.
V
-
Position sur les comptes 2006 de la branche
famille et de la CNAF
A - Les comptes combinés de la branche famille
En application de la mission de certification des comptes qui lui
est assignée par l’article LO 132.2.1 du CJF, la Cour a vérifié les
comptes combinés de la branche famille signés le 16 avril 2007 par
l’agent comptable de la CNAF et visés le même jour par le directeur.
Les états financiers objet de la mission de certification de la Cour
ont été élaborés conformément aux normes comptables applicables aux
organismes de sécurité sociale présentées au chapitre préliminaire
(section I) du présent rapport et notamment à l’arrêté du 27 novembre
2006 portant adoption des règles de combinaison des comptes des
organismes de sécurité sociale. Ils comprennent : le bilan combiné de
synthèse, le compte de résultat combiné de synthèse et l’annexe,
conformément aux modèles agréés par le haut conseil interministériel de
la comptabilité des organismes de sécurité sociale. Les vérifications ont
été menées en référence aux dispositions pertinentes du code de la
sécurité sociale, aux normes internationales d’audit sous les réserves
mentionnées au chapitre préliminaire (section II) et dans le respect des
procédures de contradiction et de collégialité fixées par le code des
juridictions financières. Compte tenu de la date d’application des
dispositions susmentionnées, les comptes de l’exercice précédent n’ont
pas fait l’objet de vérifications autres que la revue mentionnée dans le
rapport préparatoire de septembre 2006.
LA BRANCHE FAMILLE
95
La Cour, au terme de vérifications dont les limites ont été
rappelées au chapitre préliminaire, n’est pas en mesure d’exprimer une
opinion sur les comptes combinés de la branche famille en raison des
nombreuses limitations substantielles ci-dessous énumérées :
L’audit des comptes a été affecté de limitations substantielles :
1°) Les insuffisances du contrôle interne portant sur la liquidation
et la comptabilisation des droits entraînent une forte incertitude sur le
versement à bon droit des prestations légales et sur l’estimation des indus
et provisions associées.
2°) Le déploiement du processus de validation est marqué par de
nombreuses insuffisances (faiblesse des moyens d’audit, absence de
missions sur place, caractère restrictif de l’information fournie), qui ne
permettent pas de fonder la validation des comptes des organismes de
base sur des éléments probants.
3°) L’intégration de charges et de produits de gestion technique en
provenance d’organismes délégataires, pour un montant de 1,47 Md€,
est effectuée sans contrôle de la fiabilité de ces données. Les créances et
dettes de ces organismes afférentes à la gestion de ces opérations ne sont
pas retracées dans les comptes de la CNAF.
Des limitations substantielles et de fortes incertitudes affectent la
comptabilisation des opérations relatives à l’AVPF
En premier lieu, la faiblesse générale du contrôle interne et le
caractère encore partiel et tardif du recensement des droits à la clôture
de l’exercice comporte les conséquences suivantes :
-
Le recensement exhaustif des droits à l’AVPF par les CAF et les
organismes dotés d’une délégation de gestion des prestations
familiales n’est par construction pas assuré.
-
Un aléa substantiel, quoique non chiffrable, affecte dès lors le
montant des charges estimatives enregistrées par la CNAF au
titre de l’année 2006.
-
En outre, il existe un aléa substantiel sur le résultat de la
CNAF : à la clôture des comptes, les cotisations notifiées à la
branche retraite ou indiquées par la CNAF comme restant à
l’être au titre des années 2002 à 2004 sont inférieures de 930 M€
aux charges estimatives enregistrées dans les comptes de la
CNAF au titre de ces mêmes années ; cet écart est susceptible
d’être significativement réduit mais dans une proportion qui
reste aléatoire.
COUR DES COMPTES
96
En second lieu, sur la base des informations disponibles, le
résultat de la CNAF devrait être majoré de 229 M€ au titre des
cotisations d’AVPF qui ont été versées à la CNAVTS (159 M€
correspondant à un produit à constater au titre de régularisations à
effectuer pour les années antérieures à 2002 et 70 M€ au titre d’une
correction à apporter à une surestimation avérée du montant de la
charge comptabilisée par la CNAF au titre de l’année 2006).
*
*
*
En outre, la Cour tient à souligner les insuffisances constatées lors
des opérations d’inventaire :
1°) Le rapprochement opéré par la Cour des charges à payer et
provisions 2005 en matière de charges de prestations légales avec les
paiements effectués en 2006 a permis de chiffrer la sous-estimation des
charges à payer et provisions dans les comptes 2005 à 109 M€. A
méthode constante, cette sous-estimation est au moins d’un même
montant pour les comptes 2006.
2°) L’absence de mise en oeuvre, dans plusieurs CAF, de
procédures minimales en matière d’évaluation de charges à payer
d’action sociale conduit la Cour à considérer, sur la base de ses propres
estimations, qu’il existe une incertitude sur un montant de 197 M€ de
charges à payer.
3°) Les provisions pour dépréciation d’indus sont calculées selon
une méthode inadaptée qui conduit à en sous-estimer le montant de 60
M€.
4°) L’insuffisance des contrôles des ressources des allocataires a
entraîné une majoration indue de charges de prestations pour un montant
d’environ 190 M€ et, par conséquent, une sous-estimation des créances
d’un même montant.
5°) La branche famille n’enregistre pas de créances sur l’Etat
pour les annulations et remises de dettes relatives aux aides que les CAF
versent pour le compte de l’Etat. Pour les années 2003 à 2006, ces
montants représentent 122 M€. Cette situation est la résultante d’une
incertitude sur les relations contractuelles entre l’Etat et la CNAF qui
doit impérativement être levée.
*
*
*
LA BRANCHE FAMILLE
97
Enfin, la Cour formule l’observation suivante :
Des créances sur l’Etat antérieures à 2002 et relatives aux
exonérations de cotisations sociales subsistent dans les comptes de la
CNAF pour un montant de 332,9 M€. Dès lors que l’Etat vient de
reconnaître ses dettes dans ses comptes 2006, il doit s’en acquitter dans
les meilleurs délais.
B - Les comptes de la CNAF
En application de la mission de certification des comptes qui lui est
assignée par l’article LO 132.2.1 du CJF, la Cour a vérifié les comptes de
la Caisse nationale des allocations familiales signés le 16 avril 2007 par
l’agent comptable et visés le même jour par le directeur.
Les états financiers objet de la mission de certification de la Cour
ont été élaborés conformément aux normes comptables applicables aux
organismes de sécurité sociale présentées au chapitre préliminaire
(section I) du présent rapport. Ils comprennent : le bilan de synthèse, le
compte de résultat de synthèse et l’annexe, conformément aux modèles
agréés par le haut conseil interministériel de la comptabilité des
organismes de sécurité sociale. Les vérifications ont été menées en
référence aux dispositions pertinentes du code de la sécurité sociale, aux
normes internationales d’audit sous les réserves mentionnées au chapitre
préliminaire (section II) et dans le respect des procédures de contradiction
et de collégialité fixées par le code des juridictions financières. Compte
tenu de la date d’application des dispositions susmentionnées, les comptes
de l’exercice précédent n’ont pas fait l’objet de vérifications autres que la
revue mentionnée dans le rapport préparatoire de septembre 2006.
La Cour, au terme de vérifications dont les limites ont été
rappelées au chapitre préliminaire, n’est pas en mesure d’exprimer une
opinion sur les comptes de la CNAF, en raison des
nombreuses
limitations substantielles ci-dessous énumérées :
L’audit des comptes a été affecté de limitations substantielles :
1°) Au vu des limitations substantielles affectant l’audit des comptes
combinés, la Cour estime que l’audit des comptes de la caisse nationale
est lui-même affecté par des limitations substantielles. En effet, le bilan et
le compte de résultat de la CNAF retracent l’ensemble des relations entre
la caisse nationale et les organismes de base et principalement les
dotations de gestion technique permettant aux CAF de servir les
prestations de sécurité sociale. Ces dotations
sont calculées pour couvrir
exactement les charges nettes des CAF. Si les données financières
correspondantes dans les comptes de la CNAF sont exactes, elles ne le
sont que pour autant que les comptes des CAF sont eux-mêmes réguliers,
sincères et donnent une image fidèle de leur situation financière.
COUR DES COMPTES
98
2°) L’intégration de charges et de produits de gestion technique en
provenance d’organismes délégataires, pour un montant de 1,47 Md€,
est
effectuée sans contrôle de la fiabilité de ces données. Les créances et
dettes de ces organismes afférentes à la gestion de ces opérations ne sont
pas retracées dans les comptes de la CNAF.
3°) En raison de sa production tardive, l’annexe aux comptes de la
CNAF n’a pu être examinée de manière approfondie.
Des limitations substantielles et de fortes incertitudes affectent la
comptabilisation des opérations relatives à l’AVPF
En premier lieu, la faiblesse générale du contrôle interne et le
caractère encore partiel et tardif du recensement des droits à la clôture de
l’exercice comportent
les conséquences suivantes :
-
Le recensement exhaustif des droits à l’AVPF par les CAF et les
organismes dotés d’une délégation de gestion des prestations
familiales n’est par construction pas assuré.
-
Un aléa substantiel, quoique non chiffrable, affecte dès lors le
montant des charges estimatives enregistrées par la CNAF au titre
de l’année 2006.
-
En outre, il existe un aléa substantiel sur le résultat de la CNAF : à
la clôture des comptes, les cotisations notifiées à la branche retraite
ou indiquées par la CNAF comme restant à l’être au titre des
années 2002 à 2004 sont inférieures de 930 M€ aux charges
estimatives enregistrées dans les comptes de la CNAF au titre de ces
mêmes années ; cet écart est susceptible d’être significativement
réduit mais dans une proportion qui reste aléatoire.
En second lieu, sur la base des informations disponibles, le résultat
de la CNAF devrait être majoré de 229 M€ au titre des cotisations
d’AVPF qui ont été versées à la CNAVTS (159 M€ correspondant à un
produit à constater au titre de régularisations à effectuer pour les années
antérieures à 2002 et 70 M€ au titre d’une correction à apporter à une
surestimation avérée du montant de la charge comptabilisée par la CNAF
au titre de l’année 2006).
*
*
*
En outre, la Cour formule l’observation suivante :
Des créances sur l’Etat antérieures à 2002 et relatives aux
exonérations de cotisations sociales subsistent dans les comptes de la
CNAF pour un montant de 332,9 M€. Dès lors que l’Etat vient de
reconnaître ses dettes dans ses comptes 2006, il doit s’en acquitter dans
les meilleurs délais.
Chapitre IV
La branche retraite
LA BRANCHE RETRAITE
101
La branche retraite est composée de vingt organismes : la caisse
nationale d’assurance vieillesse des travailleurs salariés (CNAVTS), qui la
pilote, quatorze caisses régionales d’assurance maladie (CRAM), la caisse
régionale d’assurance vieillesse (CRAV) d’Alsace Moselle et quatre
caisses générales de sécurité sociale (CGSS) compétentes pour les
départements d’Outre-mer. Au-delà de ses missions nationales, la
CNAVTS assure la liquidation et le paiement des prestations des assurés
sociaux de la région Ile-de-France, qui représente à elle seule un peu plus
du quart de l’activité de la branche.
I
-
Les comptes 2006
A - Les comptes de la CNAVTS et de la branche
Comme le montrent les états financiers en annexe, les bilans de
l’établissement public (20,13 Md€) et de la branche (20,37 Md€) ont un
ordre de grandeur comparable. Les différences portent sur les créances et
dettes des caisses locales liées à leur activité courante.
Sous réserve du traitement du régime spécial des chemins de fer
secondaire
99
, le résultat de la CNAVTS (déficit de 1,89 Md€) est par
construction similaire au résultat combiné (déficit de 1,85 Md€).
Le compte de résultat de la CNAVTS retrace la totalité des rapports
de la branche retraite avec les autres branches du régime général, les autres
régimes de sécurité sociale, l’Etat et les fonds de financement du risque
vieillesse (fonds de solidarité vieillesse et fonds de réserve pour les
retraites), les charges de prestations liées à sa qualité de caisse régionale
pour l’Ile-de-France (25,6 % des charges de prestations légales de la
branche) et les dotations aux organismes de base destinées à couvrir leurs
charges de tous ordres..
Sauf mention spécifique, les commentaires chiffrés qui suivent
portent uniquement sur les comptes combinés. Ils s’appliquent également
aux comptes de la CNAVTS.
99. A compter de l’exercice 2006, le bilan combiné de la branche retraite du régime
général n’inclut plus le fonds dans le cadre duquel la CNAVTS gère le régime spécial
des chemins de fer secondaires. Dépourvu de la personnalité juridique, ce fonds
demeure en revanche intégré aux comptes de la CNAVTS.
COUR DES COMPTES
102
B -
Les faits caractéristiques de l’exercice
Le résultat net de l’exercice 2006 s’est établi à –1,85 Md€, soit un
niveau comparable à celui de l’exercice 2005 (-1,87 Md€). Compte tenu
des pertes cumulées, les capitaux propres de la branche sont devenus
négatifs
(-93 M€
au
31
décembre
2006,
contre
1,76
Md€
au
31 décembre 2005). En raison de l’inclusion des résultats cumulés positifs
du régime des chemins de fer secondaires, les capitaux propres de la
CNAVTS demeurent légèrement positifs (11 M€).
1 -
La formation du résultat
Le résultat de l’exercice 2006 est favorablement affecté par des
éléments à caractère non récurrent, dont l’incidence nette s’élève à
437 M€. Il s’agit notamment de régularisations sur exercices antérieurs au
titre des produits à recevoir de cotisations et d’impôts et taxes affectés, de
la compensation démographique généralisée et des rapports du régime
général avec le régime des salariés agricoles, qui lui est financièrement
intégré. Le résultat de l’exercice 2005 tenait également compte d’éléments
positifs non récurrents à hauteur de 484 M€.
La contribution négative du résultat financier au résultat global a
augmenté (-257 M€ contre –92 M€ en 2005), sous l’effet de la poursuite de
la dégradation de la trésorerie (cf.
infra
).
Les charges liées à la solidarité inter-régimes s’élèvent à 5,18 Md€,
contre 5,24 Md€ en 2005. La diminution de la charge liée à la
compensation démographique généralisée traduit notamment le retrait du
champ de cette compensation du régime des cultes, juridiquement intégré
au régime général par la LFSS pour 2006. Symétriquement, le déficit du
régime des cultes à la charge intégrale du régime général a augmenté.
Le produit des cotisations prend en compte l’incidence du
relèvement de 0,2 point des taux des parts employeur et salarié, qui les a
portées à un taux global de 16,65% au 1
er
janvier 2006.
2 -
La dégradation de la trésorerie
La trésorerie s’est à nouveau dégradée, passant de -6,5 Md€
au 31 décembre 2005 à -9,6 Md€ au 31 décembre 2006, principalement
sous l’effet du résultat net de l’exercice (-1,85 Md€) et d’une nouvelle
augmentation des créances sur le FSV (-1,31 Md€). Ces dernières s’élèvent
à 5,94 Md€, contre 4,63 Md€ au 31 décembre 2005. Elles ne sont pas
rémunérées.
LA BRANCHE RETRAITE
103
Le besoin en fonds de roulement est également affecté par des
créances anciennes sur l’Etat (au 31 décembre 2006, 664 M€ de créances
d’une ancienneté supérieure à un an sur 1,11 Md€ de créances au total –
voir
supra
, chapitre I).
3 -
L’incidence de l’adossement du régime spécial des IEG
L’incidence sur le résultat global de l’adossement du financement
d’une partie des prestations du régime spécial des industries électriques et
gazières (IEG) est stable par rapport à l’exercice précédent (-218 M€,
contre -225 M€). Elle doit être appréciée au regard du traitement
comptable de la soulte due par les entreprises des IEG (7,64 Md€
actualisés au taux de 2,5%), adopté par le haut conseil interministériel de la
comptabilité des organismes de sécurité sociale :
-
la fraction de 40% de la soulte versée en 2005 par les entreprises
des IEG (3,06 Md€) est gérée par le Fonds de réserve pour les
retraites (FRR) et immobilisée en créance financière au bilan de la
branche retraite. Elle sera reprise au compte de résultat à partir de
2020 dans des conditions qui ne sont pas fixées à ce jour. Chaque
année, les produits définitifs liés à sa gestion financière par le FRR
sont immobilisés dans les mêmes conditions (359 M€ au 31
décembre 2006) ;
-
depuis 2005, la fraction de 60% de la soulte versée par la caisse
nationale des industries électriques et gazières (CNIEG) (4,58
Md€ en valeur actualisée) est comptabilisée linéairement sur 20
ans au compte de résultat (287 M€ par an exprimés en euros
constants, soit 292 M€ en 2006). Le montant restant à recevoir est
retracé en engagement hors bilan reçu.
Pour ce qui concerne la mise en oeuvre de l’adossement, le décret du
24 mars 2005 relatif aux ressources de la CNIEG autorise celle-ci à
déléguer à l’ACOSS le contrôle des assiettes de salaires que déclarent les
entreprises des IEG à l’appui des cotisations qu’elles versent à la CNIEG et
que cette dernière reverse à la CNAVTS. Cependant, l’ACOSS n’est pas
dotée à ce jour de l’ensemble des moyens juridiques nécessaires à
l’exercice de cette mission.
En l’absence d’un contrôle effectif des cotisations des employeurs
des IEG (845 M€), il existe une incertitude sur leur caractère exhaustif, ce
qui constitue une limitation pour l’opinion de la Cour sur les comptes de la
CNAVTS et de la branche. Le ministère chargé de la sécurité sociale fait
état de la préparation d’un décret destiné à fixer le cadre juridique des
redressements éventuels.
COUR DES COMPTES
104
4 -
Les corrections opérées à la demande de la Cour
La CNAVTS et ses autorités de tutelle ont accepté l’ensemble des
corrections demandées par la Cour qui n’avaient pas d’incidence sur le
résultat net de l’exercice 2006.
a)
Surévaluation du bilan
Les corrections précitées ont conduit à mettre fin à une
surévaluation de 698 M€ du bilan combiné à fin 2005, au titre :
-
du retrait du périmètre du bilan combiné du régime spécial
d’assurance vieillesse des chemins de fer secondaires, qui a en
particulier une incidence négative de 246 M€ sur les capitaux
propres et de 171 M€ sur la trésorerie de la branche ;
-
de l’immobilisation des seuls produits financiers réalisés au titre
de la gestion financière par le FRR de la fraction de 40% de la
soulte
versée
par
les
entreprises
électriques
et
gazières.
Contrairement aux préconisations du HCICOSS, les plus-values
latentes, soit 178 M€, avaient également été immobilisées au
31 décembre 2005 ;
-
de la suppression de charges constatées d’avance et de dettes aux
prestataires, dont l’enregistrement était infondé en l’absence de
décaissement effectif au 31 décembre 2005 des prestations du
mois de janvier 2006 (Alsace-Moselle)
100
, pour 308 M€ ;
-
de l’alignement sur les méthodes habituelles du traitement
comptable des prestations liquidées en dehors des systèmes
d’information, dont les charges étaient à tort dotées en provisions
au lieu d’être constatées en charges liées aux prestations légales
(127 M€ en 2005).
Par ailleurs, la contrepartie au passif de la créance sur le FRR liée à
la fraction de 40% de la soulte des entreprises électriques et gazières et aux
produits financiers afférents a été reclassée des « dettes à l’égard d’entités
publiques », auxquelles son objet ne correspond pas, aux « produits
constatés d’avance ».
100. A la différence des autres caisses, la CRAV d’Alsace-Moselle doit payer à terme à
échoir les prestations des assurés qui en relèvent (décret n° 46-1428). De manière
irrégulière, elle restreint l’application de cette disposition aux résidents en France.
LA BRANCHE RETRAITE
105
b)
Présentation des comptes
Afin d’assurer la comparabilité des comptes, la Cour a demandé à la
CNAVTS de présenter un bilan
proforma
de l’exercice 2005 en
complément du bilan tel qu’arrêté (qui a un caractère intangible) ainsi
qu’une note annexe détaillant les corrections précitées et leur incidence.
Par ailleurs, les annexes de la CNAVTS et de la branche
communiquées à la direction de la sécurité sociale et à la Cour, avec les
comptes de résultat et bilans, comportaient des omissions, inexactitudes et
imprécisions de portée significative. Par conséquent, la Cour a demandé à
la CNAVTS d’établir de nouvelles annexes selon les indications qu’elle lui
a fixées. Ces documents répondent aux demandes de la Cour.
II
-
Vérifications de la Cour
La démarche d’audit de la branche retraite a reposé sur une analyse
des risques élaborée au second semestre 2006. Compte tenu de la quasi-
identité, par construction, du résultat et du total du bilan de la CNAVTS et
de ceux de la branche, cette démarche porte à la fois sur les comptes
combinés de la branche et sur les comptes de la CNAVTS.
Les travaux de la Cour ont porté sur cinq organismes, qui
représentent en cumul 52,8 % des charges de prestations légales de la
branche pour 2006 : la CNAVTS, la CRAM Rhône-Alpes, la CRAM
Sud-Est, la CRAM Nord-Est et la CRAV d’Alsace Moselle. Pour chacun
d’entre eux, la Cour est intervenue en deux phases, intermédiaire et finale.
A - Missions intermédiaires
Au niveau de la branche, l’examen du contrôle interne a porté sur
l’appréciation du pilotage et du contrôle des organismes du réseau par la
CNAVTS. Il a également eu pour objet l’évaluation du cadre national du
contrôle interne, dont le référentiel national de contrôle interne (RNCI)
constitue le support documentaire, ainsi que le début de la mise en place
d’un dispositif de détection et de prévention des fraudes. Enfin, il a
comporté un audit informatique réalisé dans les mêmes conditions que
pour les autres branches
.
Dans les caisses examinées, les vérifications de la Cour ont eu pour
objet d’apprécier le contrôle interne de l’activité retraite : constitution des
droits des assurés, liquidation des prestations légales et contrôle des droits
liquidés, paiement des prestations. Le contrôle interne comptable a
également été examiné.
COUR DES COMPTES
106
L’audit de l’Outil Retraite, qui concourt à l’évaluation du contrôle
interne des processus de liquidation et paiement de prestations, a eu pour
objet de s’assurer de la fiabilité de cet outil développé par la branche.
Deux types de travaux ont été menés : d’une part, des tests des
contrôles internes informatiques sur la base de cas unitaires (contrôles
bloquants, contrôles de cohérence), d’autre part, des tests des règles de
gestion de l’outil sur la base de cas unitaires et de tests élargis. Ces
derniers visaient à apprécier la traduction dans l’outil des principales règles
de droit. Ils ont été menés à l’aide d’un calcul parallèle de pensions
effectué à partir d’échantillons de données prélevés dans le système
d’information
101
. Compte tenu de la programmation pluriannuelle des
travaux d’audit de la Cour, les autres systèmes d’information n’ont pas été
examinés en 2006.
L’examen du contrôle interne de l’activité retraite a porté sur
l’organisation et les actes de gestion de l’année 2006. Il n’a pas été procédé
à un examen des droits mis en paiement antérieurement à 2006.
B - Missions finales
Pour l’appréciation des comptes clos au 31 décembre 2006, la Cour
a effectué trois types de vérifications : l’examen par sondage des éléments
probants justifiant les données contenues dans les comptes, l’appréciation
des principes et des méthodes comptables appliqués et l’appréciation de la
présentation d’ensemble des comptes. Par ailleurs, elle a examiné le bien-
fondé de l’absence de rattachement du fonds de solidarité vieillesse (FSV)
au périmètre des comptes du régime général.
Par ailleurs, la Cour a examiné la méthode suivie par la CNAVTS
en vue de répondre à sa demande d’une évaluation financière du risque que
subsistent des erreurs dans les droits mis en paiement, qu’ils aient ou non
fait l’objet d’un contrôle préalable par les agences comptables.
Enfin, elle a apprécié le niveau d’assurance sur les comptes des
organismes de base procuré par le rapport de validation des comptes des
organismes de la branche établi par l’agent comptable national et le
dispositif qui le sous-tend.
101. Selon les cas, les échantillons retenus ont compris de 100 à 400 dossiers d’assurés
sociaux (carrière, nombre d’enfants, situation du conjoint, situation fiscale).
LA BRANCHE RETRAITE
107
III
-
Observations sur le contrôle interne et le
dispositif de validation
A - Audit informatique
1 -
Evaluation des risques informatiques
De manière générale, les risques informatiques de la branche
apparaissent maîtrisés dans le périmètre examiné par la Cour.
La Cour estime cependant nécessaires l’amélioration de la
gouvernance des systèmes d’information ainsi que l’établissement et la
mise à jour régulière d’une cartographie des systèmes. Par ailleurs, il
apparaît souhaitable que des audits de sécurité informatique accompagnent
la poursuite du déploiement de la politique de sécurité des systèmes
d’information (PSSI), dont l’achèvement est prévu en 2008. En outre, un
dispositif pérenne et structuré de contrôle périodique des habilitations
informatiques devrait être mis en place. Enfin, les incidents relatifs à la
sécurité informatique et ceux susceptibles de conduire à des anomalies
comptables ont vocation à faire l’objet d’un suivi particulier.
2 -
Audit de l’application Outil Retraite
Les tests menés sur les contrôles applicatifs de l’Outil Retraite (OR)
fournissent des éléments d’assurance sur la fiabilité du contrôle interne
informatique des processus liquidation et paiement, notamment en matière
d’unicité des droits ouverts au titre d’un même assuré ou encore
d’adéquation des paiements effectués avec les droits ouverts.
Les tests conduits sur les règles de gestion de l’outil fournissent une
assurance raisonnable, sur la base des échantillons retenus, que les calculs
automatisés des montants de pensions versés aux assurés sont conformes à
la réglementation en vigueur. Ont notamment été testés le respect des
conditions d’attribution des prestations (âge, durée d’assurance, enfants,
ressources), le nombre d’années retenu pour le calcul du salaire annuel
moyen (pensions de droit propre), le calcul des prélèvements sociaux ou
encore la prise en compte du taux de 54% pour la détermination du
montant des pensions de réversion à partir de la pension de droit propre du
conjoint décédé.
COUR DES COMPTES
108
Un risque d’anomalies fonctionnelles découle de l’insuffisante
formalisation par la CNAVTS des plans de tests de qualification des
programmes informatiques, qui précèdent leur mise en production, ainsi
que des tests eux-mêmes. Un autre risque procède de la dispersion des
opérations de qualification de l’OR sur quatre sites en 2006.
Par ailleurs, l’OR est affecté d’un nombre élevé d’incidents
informatiques, dont la résolution est tardive. En l’absence d’une
description précise et hiérarchisée des incidents et de leur impact éventuel
sur les droits liquidés, la Cour n’est pas en mesure de porter une
appréciation des risques d’erreur susceptibles d’en résulter.
La
CNAVTS
s’est
engagée
à
apporter
des
améliorations
significatives au suivi et à la correction des incidents qui affectent l’OR.
La Cour souligne cependant que, dès lors que leur portée n’est pas connue
avec précision, ces incidents, même en nombre plus réduit à l’avenir,
représentent une limitation à l’audit des comptes de la CNAVTS et de la
branche.
B - Observations sur le contrôle interne
1 -
Pilotage général du contrôle interne et maîtrise des risques
Depuis 1998, la branche a développé un référentiel national de
contrôle interne (RNCI), qui vise à inscrire les activités des caisses du
réseau dans un cadre structuré et homogène Ce référentiel s’inscrit
désormais dans le référentiel commun de validation des comptes des
organismes de base présenté au chapitre préliminaire.
Le RNCI comporte des limites certaines, notamment l’absence
d’analyse préalable des risques liés à l’activité et son caractère incomplet.
Cependant, il constitue un socle formalisé des procédures de contrôle
interne dont l’appropriation par les organismes du réseau est réelle quoique
inégale. Afin de le rendre plus pertinent au regard des risques opérationnels
et financiers de la branche, il paraît nécessaire d’engager une refonte de
son mode d’élaboration et de son contenu. L’accompagnement des caisses
régionales par la CNAVTS devrait être renforcé en vue d’assurer une mise
en oeuvre effective et homogène.
La démarche de contrôle interne demeure en marge du pilotage
opérationnel de la branche. Le caractère purement déclaratif des
indicateurs relatifs à la mise en oeuvre des actions de contrôle interne du
RNCI, qui approchent 100%, leur confère une portée limitée en l’absence
de contrôle ou d’audit visant à apprécier la réalité et l’efficience des
actions de contrôle interne mises en oeuvre.
LA BRANCHE RETRAITE
109
Au regard des « bonnes pratiques » d’audit interne, l’évaluation par
la CNAVTS du contrôle interne des caisses régionales parait nettement
perfectible. Si la CNAVTS coordonne la réalisation de missions
thématiques par les auditeurs internes des caisses, celles-ci sont
généralement réalisées par un nombre limité d’organismes et sans contrôle
véritable de la CNAVTS sur leurs réalisation et conclusions. En outre, les
audits réalisés directement par la CNAVTS dans les organismes portent
principalement sur les indicateurs de la COG et n’ont pas pour objet
premier l’évaluation de la maîtrise des risques liés à l’activité.
L’audit interne de la branche n’apporte donc pas des éléments
d’assurance suffisants pour la certification des comptes. La Cour estime
nécessaire d’en renforcer le pilotage et d’en élargir l’objet. Sur ce dernier
point, la Cour note l’extension, annoncée par la CNAVTS, de l’objet des
audits qu’elle effectue dans les organismes de base à l’informatique
(sécurités logiques et physiques et habilitations) et à la matérialité et à la
fiabilité des actions de contrôle interne du RNCI.
2 -
Contrôle interne de l’activité « retraite »
L’examen du contrôle interne des processus de l’activité retraite met
en évidence des risques susceptibles de conduire à des anomalies non
détectées et affectant les comptes. Par nature, ces risques constituent des
incertitudes pour la qualité des comptes. Variable selon les processus
concernés, leur portée financière est souvent non mesurable.
a)
Constitution des droits
Le calcul des droits liquidés se fonde sur des salaires déclarés par
les employeurs, des périodes assimilées à des périodes d’assurance
(chômage, congés maladie) déclarées par les ASSEDIC et CPAM, et enfin
d’équivalents de salaires déclarés par les CAF et les organismes dotés
d’une délégation de gestion des prestations familiales au titre de
l’assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF). L’exactitude de la
carrière des assurés sociaux a donc une incidence directe, quoique à effet
différé, sur celle des pensions versées.
Pour des raisons juridiques et de fait, il existe un risque que soient
liquidés des droits en fonction de déclarations (DADS) erronées des
employeurs non contrôlées par les URSSAF ou pour lesquelles les
URSSAF n’ont pas communiqué aux organismes de la branche retraite
l’incidence, sur la carrière des assurés, des redressements effectués. Par
ailleurs, des limites avérées affectent l’exhaustivité et la fiabilité des
déclarations transmises par les organismes sociaux à la branche retraite,
notamment les CAF et les ASSEDIC.
COUR DES COMPTES
110
Les régularisations de carrière au cours de la vie active des assurés, le
traitement des anomalies de report des éléments déclaratifs au système de
gestion des carrières et les contrôles effectués par les agences comptables
préalablement à la mise en paiement des droits liquidés (voir
infra
) atténuent,
mais ne font pas disparaître, le risque que des droits soient mis en paiement
en fonction d’éléments déclaratifs omis, surabondants ou erronés.
Par nature, les incertitudes de portée non chiffrable qui affectent la
carrière des assurés sociaux prise en compte lors de la liquidation de leurs
droits constituent une limitation à l’audit des comptes de la CNAVTS et de la
branche.
b)
Liquidation et contrôle des droits
En dehors de la carrière, d’autres erreurs sont susceptibles d’affecter
les droits liquidés. Elles portent notamment sur la date d’entrée en jouissance
des droits, la situation familiale, le cumul d’avantages sociaux et la saisie de
données dans l’Outil Retraite. Ces risques sont accrus par le caractère récent
et évolutif des changements de l’organisation (déconcentration de la
liquidation des droits dans des agences locales), de la législation (loi
du 21 août 2003 portant réforme des retraites et ses nombreux textes
réglementaires et circulaires d’application) et des outils (Outil Retraite).
En principe, les risques de tous ordres liés à la liquidation des droits
sont prévenus par les contrôles effectués par les agences comptables
préalablement à leur mise en paiement.
Cependant, dans les organismes de la branche, ces contrôles sont
exercés sur une part variable des droits liquidés.
Pour autant, en 2006, l’absence de contrôle ne résultait pas, sauf
exception, d’une sélection des dossiers à contrôler en fonction d’une
évaluation du risque financier qui leur est lié. En effet, l’outil de sélection
des droits à contrôler (OMRF) a uniquement été implanté, pour les seuls
droits propres, au cours de l’année 2006 dans deux organismes (CNAVTS et
CRAV, où il est aujourd’hui suspendu) et en fin d’année dans trois autres. De
longue date, des incertitudes affectent son déploiement. Au-delà des
modalités de sélection des droits liquidés à contrôler, un contrôle sélectif
appelle une supervision de la fiabilité des opérations de liquidation par les
ordonnateurs, une coopération renforcée entre les ordonnateurs et les agents
comptables (analyse partagée des motifs d’erreur et définition de plans
d’action) et l’établissement par l’agent comptable national d’un tableau de
bord des contrôles effectués par les agents comptables des caisses régionales.
Jusque là manquante, une vision d’ensemble des situations locales en matière
de contrôle a commencé à être élaborée à l’occasion de la validation des
comptes de ces organismes.
LA BRANCHE RETRAITE
111
En outre, lorsque les agences comptables contrôlent les droits
liquidés préalablement à leur mise en paiement, elles omettraient, selon la
CNAVTS, de détecter des erreurs de portée financière dans 15% des cas.
Sans doute, la convention d’objectifs et de gestion (COG) avec
l’Etat pour les années 2005 à 2008 assigne-t-elle à la branche retraite un
objectif d’amélioration de la qualité de la liquidation des droits. Cependant,
cet objectif représente seulement 2,5% des objectifs chiffrés de la COG, ce
qui ne lui confère pas un caractère prioritaire. Il est suivi par l’indicateur
IQL, qui mesure le pourcentage de droits liquidés pour lesquels une ou
plusieurs erreurs de portée financière sont détectées par les agences
comptables (10,2% en 2006 au regard d’un objectif de 6% pour
2008). Les
conventions qui déclinent la COG au niveau des organismes de la branche
prennent également en compte l’indicateur SDV2, qui mesure le
pourcentage de droits mis en paiement – contrôlés ou non par les agences
comptables -, comportant des erreurs de portée financière. Mais seul est
alors pris en compte le pourcentage de droits mis en paiement pour
lesquels ces erreurs dépassent 10% de leur montant.
En tout état de cause, les indicateurs suivis par la CNAVTS, qui ont
été conçus en fonction d’autres besoins, ne permettaient pas d’apprécier le
risque que les comptes de la branche retraite soient affectés par des
anomalies significatives qui résulteraient d’erreurs portant sur les droits
mis en paiement en 2006 au vu des éléments de carrière connus.
C’est pourquoi la Cour a demandé à la CNAVTS de procéder à
l’échelle de la branche à une évaluation financière de ces erreurs. Fondée
sur les données d’échantillon utilisées pour la mesure des indicateurs
SDV2 régionaux
102
, l’étude réalisée par la CNAVTS fait apparaître que le
rapport entre le montant mensuel des erreurs et celui des droits mis en
paiement, pondéré en fonction de l’activité des caisses, s’établit pour 2006
à une valeur centrale de 0,34%, qui a une probabilité de 99% d’être
comprise entre 0,24% et 0,44% du flux annuel des droits (4,35 Md€).
Cette mesure, dont l’incidence est inférieure à 20 M€, traduit
l’absence d’anomalies de portée significative dans les comptes de la
branche au titre des droits mis en paiement en 2006 au vu des éléments de
carrière connus. Viennent nuancer cette appréciation l’absence de prise en
compte de l’activité des quatre CGSS (0,84% des charges de prestations en
2006) et, pour l’ensemble des organismes de la branche, des erreurs
relatives aux dates d’entrée en jouissance des droits. Quoique non mesuré à
l’échelle de la branche, ce motif d’erreur est fréquent.
102. Soit 9 766 liquidations de droits, dont 324 comportaient une erreur financière d’un
montant variable.
COUR DES COMPTES
112
c)
Service et paiement des droits
L’évolution de la situation personnelle ou des ressources des
bénéficiaires de certains droits doit conduire la branche retraite à suspendre
le paiement ou à réviser les pensions.
Fin 2006, aucun contrôle de ressources n’avait été effectué sur les
titulaires de pensions de réversion liquidées depuis le 1
er
juillet 2004, date
d’entrée en vigueur de la réforme, dont les dispositions n’ont été que
récemment stabilisées. En outre, les questionnaires de ressources ne sont
pas abordés par le RNCI et ceux relatifs aux pensions pour inaptitude et à
certaines
majorations
ne
s’accompagnent
pas
d’une
demande
de
communication du dernier avis d’imposition Enfin, la branche n’a pas pris
de mesure en vue de s’assurer du respect des limites de cumul emploi-
retraite qui ont pris effet au 1
er
janvier 2004.
Par ailleurs, l’encadrement par la CNAVTS des opérations relatives
au paiement des prestations et la gestion des comptes des prestataires
103
est limité : les procédures nationales concernent uniquement l’utilisation de
l’Outil retraite. Les organisations et modalités de supervision locales sont
hétérogènes. Compte tenu des risques, le cadre national du contrôle interne
doit être renforcé.
***
Prises ensemble, les incertitudes de portée non chiffrable qui
affectent la carrière des assurés sociaux prise en compte lors de la
liquidation des droits, la mesure financière des erreurs qui affectent les
droits mis en paiement (0,24% à 0,44% du flux des droits), l’incidence non
mesurée des erreurs relatives à la date d’entrée en jouissance des droits mis
en paiement et l’absence de suspension du paiement ou de révision de
certains droits en contradiction avec les dispositions légales font apparaître
l’existence d’anomalies de portée significative, quoique généralement non
mesurable, dans les charges de prestations légales comptabilisées en 2006.
Cette situation traduit une limitation à l’audit des comptes de la
CNAVTS et de la branche. La CNAVTS a indiqué à la Cour sa volonté de
redéfinir le cadre conventionnel de ses rapports avec la branche famille et
l’assurance-chômage pour la carrière des assurés sociaux, l’ouverture
d’une réflexion sur la mesure financière des erreurs de liquidation et la
mise en oeuvre prochaine de contrôles en matière de
pensions de réversion
et de cumul emploi-retraite.
103. Changements
de
résidence
et
coordonnées
bancaires,
suivi
des
indus,
enregistrement des décès et des « certificats d’existence » demandés aux assurés
résidant à l’étranger.
LA BRANCHE RETRAITE
113
3 -
Contrôle interne comptable
Au titre du référentiel de validation des comptes des organismes de
base, la CNAVTS a, pour la première fois, diffusé à la fin de l’année 2006
un recueil (« dictionnaire ») des comptes de la branche. Cette source
documentaire indique l’objet des comptes, décrit les modalités générales de
leur utilisation et désigne les circulaires en vigueur.
Cependant, au cours de ses missions finales, la Cour a constaté que
les personnels des agences comptables continuaient à se référer, de
manière directe et exclusive, aux circulaires présumées applicables.
De manière générale, les pratiques locales sont variables et
conduisent dans certains cas à des anomalies pouvant affecter les comptes
ou leur justification. En outre, la diversité et la complexité des états
comptables utilisés par les caisses affectent l’homogénéité et l’efficience
des contrôles comptables qu’elles effectuent.
Des dysfonctionnements de l’outil informatique affectent les états
de restitution utilisés pour le suivi et la comptabilisation des opérations de
paiement. En l’absence de diffusion par la CNAVTS d’instructions
appropriées, le contrôle des anomalies identifiées, qui concernent
principalement le suivi des indus, est inégalement mis en oeuvre dans les
caisses. Des incertitudes affectent par conséquent la réalité et l’exhaustivité
des indus comptabilisés (66 M€ au 31/12/2006).
Par ailleurs, les revues analytiques des charges de prestations légales
de la branche et des cinq organismes audités par la Cour, qui ont pour objet
d’expliquer les variations de charges de prestations légales enregistrées
dans les comptes, font apparaître des limites. En particulier, la part de ces
variations qui ne peut être attribuée à la revalorisation annuelle des
pensions, à l’évolution du nombre de prestataires ou à celle du montant
moyen des pensions (soit 80 M€ au total) n’a pu être éclairée par la
CNAVTS et les caisses concernées. Ce point est également relevé dans le
rapport de validation de l’agent comptable national. Il en découle que le
risque d’incohérences affectant les charges de prestations légales
enregistrées dans les comptes ne peut être écarté.
La Cour estime que les contrôles à finalité comptable mis en oeuvre
par la CNAVTS ne lui permettent pas de disposer d’une assurance
suffisante sur la fiabilité des comptes, ce qui constitue une limitation à
l’audit des comptes de la CNAVTS et de la branche. La CNAVTS s’est
engagée à améliorer l’analyse des prestations légales et à l’étendre aux
prélèvements sociaux précomptés.
COUR DES COMPTES
114
C - Les travaux d’audit de la CNAVTS en vue de la
validation des comptes des organismes de base
1 -
Dispositif et vérifications
La portée du dispositif de validation est limitée par le faible nombre
de caisses examinées directement par les auditeurs comptables de la
CNAVTS au titre des comptes clos au 31 décembre 2006 (trois caisses
représentant 9,4% des charges de prestations). Le rapport de validation
indique que, pour les autres caisses, un audit sur pièces a été réalisé mais
précise que cet audit a reposé sur l’exploitation de documents complétés
par les organismes et seulement en partie sur des pièces justificatives.
Le dossier de clôture, qui constitue le support documentaire de la
justification des comptes annuels examiné par l’agent comptable national,
ne répond qu’imparfaitement aux besoins d’une révision des comptes
adaptée aux enjeux financiers des opérations dites techniques. Une
importance disproportionnée est donnée à la gestion administrative alors
qu’elle ne représente que 1% des charges.
Compte tenu de ce qui précède, la description des vérifications dans
le rapport de validation apparaît d’une tonalité excessivement positive. La
nature et l’étendue des vérifications sur les comptes ne sont pas décrites.
Afin de renforcer la pertinence et l’efficience du dispositif de
validation des comptes, la Cour estime nécessaire un renforcement des
contrôles effectués directement dans les organismes par les auditeurs
internes comptables. La démarche de contrôle des comptes annuels des
organismes, matérialisée dans le dossier de clôture qu’ils doivent préparer
à cette fin, doit être réorientée vers les prestations légales.
Par ailleurs, la validation des comptes par l’agent comptable
national est tributaire d’informations et de travaux du ressort de services de
l’ordonnateur. Au niveau des caisses régionales et de la CNAVTS elle-
même, la mise en place d’une coopération structurée apparaît nécessaire.
2 -
Conclusions du rapport de validation
L’agent comptable national a validé avec observations les comptes
de quatorze caisses, avec observations et corrections les comptes de la
CRAV d’Alsace Moselle et de la CRAM Rhône Alpes et a refusé de
valider les comptes des CGSS de Guadeloupe, Martinique, et Guyane, qui
représentent 0,84% des charges de prestations.
LA BRANCHE RETRAITE
115
S’agissant de la CRAV, le rapport ne précise pas la nature des
corrections et leur incidence sur les comptes. Il indique que les corrections
ont été enregistrées, ce qui aurait dû conduire à écarter une validation avec
corrections. S’agissant de la CRAM Rhône-Alpes, le rapport préconise une
provision de 49,2 M€ au titre du « risque financier calculé sur la partie des
prestations non contrôlées ». La Cour a constaté que la qualité des droits que
cet organisme met en paiement est préoccupante, mais seuls pourraient
justifier une provision le lancement de contrôles a posteriori sur les droits
déjà en paiement et l’anticipation que ces contrôles conduiront à des
révisions favorables aux pensionnés.
De manière générale, l’opinion de l’agent comptable se fonde en
grande partie sur les indicateurs évoqués
supra
, dont ont été soulignées les
limites intrinsèques (portée des pourcentages de réalisation des actions du
RNCI), propres à la justification des comptes dans le cadre de la certification
(indicateurs IQL) ou communes à ces deux aspects (indicateurs SDV2).
En définitive, sauf exception (limites des revues analytiques en
matière de droits dérivés, absence d’inventaire physique des immobilisations
corporelles), les appréciations qui figurent dans le rapport de validation de
l’agent comptable national diffèrent des conclusions auxquelles la Cour est
parvenue dans le cadre de ses interventions directes dans cinq caisses.
Pris en eux-mêmes, les constats de la Cour sur le dispositif et le
rapport de validation des comptes seraient susceptibles de constituer des
limitations à l’audit des comptes. Toutefois, la portée de ces limitations est
en grande partie atténuée par le périmètre d’audit propre à la Cour (cinq
organismes représentant 52,8 % des charges de prestations légales de la
branche en 2006) et les vérifications qu’elle a effectuées.
IV
-
Observations sur les comptes
Les observations ci-dessous concernent à la fois les comptes de la
CNAVTS et les comptes combinés de la branche.
A - Périmètre des comptes
La contribution totale du fonds de solidarité vieillesse (FSV) au
régime général au titre de la prise en charge de prestations et de cotisations
s’élève à 12,6 Md€ (4,9 Mds de prise en charge de prestations et 7,7 Mds
pour la prise en charge de cotisations) soit 15 % du total des produits de la
branche retraite pour l’exercice 2006. La branche retraite du régime général
représente à elle seule 85,7 % du montant des charges techniques du FSV,
qui s’élèvent à 14,7 Md€. Compte tenu de l’intégration financière au régime
général du régime des salariés agricoles et du régime des cultes, la part du
régime général dans les charges précitées atteint 89,2 %.
COUR DES COMPTES
116
Le FSV est dépourvu de toute autonomie de décision quant au
principe et au montant des ressources qu’il affecte au régime général. Le
code de la sécurité sociale (CSS) lui confie une mission exclusive de
financement de certains régimes de sécurité sociale au titre du risque
vieillesse. Pour l’exercice de cette mission, il ne reconnaît au FSV aucun
pouvoir discrétionnaire, même limité en pratique par l’exercice par l’Etat de
ses pouvoirs de tutelle. Le CSS prévoit exhaustivement et limitativement les
régimes d’assurance vieillesse au financement desquels il contribue, les
charges de ces régimes et situations qu’il prend en charge ainsi que les
modalités de calcul de ses concours.
Dans le cadre ainsi fixé par le législateur, aucun aléa ne s’attache,
pour les régimes concernés, au principe et au montant des concours du FSV
correspondant à des périodes acquises : leur reconnaissance par le FSV
n’est tributaire d’aucune condition suspensive ou future, qui serait ou non
d’ores et déjà définie
104
. Tout au plus le FSV est-il autonome pour, sous le
contrôle de ses autorités de tutelle, déterminer et exécuter son budget de
fonctionnement (1,1 M€ en 2006) et convenir avec les régimes concernés
du calendrier de versement de ses concours.
Par ailleurs, à l’occasion de l’établissement de son bilan d’ouverture
au 1
er
janvier 2006, l’Etat a estimé qu’il ne contrôlait pas le FSV au sens
des dispositions de la norme applicable à ses immobilisations financières
(norme comptable de l’Etat n° 7). Cette position, acceptée par la Cour dans
le cadre de la certification des comptes de l’Etat, est justifiée par la raison
que cet établissement public a,
de facto
, le caractère d’un démembrement
institutionnel des régimes de sécurité sociale dont il assure une partie du
financement.
Or, les règles applicables à l’établissement des comptes combinés
des régimes de sécurité sociale fixées par l’arrêté du 27 novembre 2006 pris
pour l’application de l’article D 114-4-2 du CSS ne permettent pas de
prendre en compte cette situation. En effet, elles font obstacle au
rattachement du FSV aux périmètres de combinaison des branches retraite
des régimes qu’il contribue à financer.
L’absence de rattachement du FSV au périmètre des comptes du
régime général fausse l’image donnée par les comptes de la branche
retraite. La Cour évalue à -1,1 Md€ la quote-part du résultat du FSV qui
serait à lui rattacher au titre de 2006, portant le résultat de la branche à -3,0
Md€. L’intégration des résultats cumulés antérieurs à 2006 aurait une
incidence de -3,4 Md€ sur les capitaux propres de la branche retraite. Au
104. La situation du FRR diffère de celle du FSV car le montant global et par régime de
ses concours futurs ainsi que les exercices au titre desquels ils seront attribués ne sont
pas connus à ce jour.
LA BRANCHE RETRAITE
117
terme de ces corrections, les capitaux propres de la branche s’élèveraient à -
4,6 Md€ au 31 décembre 2006, au lieu de -93 M€.
En dépit d’une demande de la Cour en ce sens, l’annexe aux comptes
de la branche retraite n’a pas été modifiée afin de faire apparaître
l’incidence des résultats du FSV sur le résultat et les capitaux propres de
l’exercice 2006, qui seule est à même de procurer une image fidèle du
résultat, du patrimoine et de la situation financière de la branche retraite.
Pour l’avenir, la Cour souhaite que l’arrêté du 27 novembre 2006
soit modifié afin de prévoir une combinaison partagée du FSV avec les
branches retraite des régimes de sécurité sociale au financement desquels
il contribue, au prorata de la part des charges techniques du FSV qui se
rapportent à chacun d’entre eux.
B - Rapports avec d’autres caisses et régimes
1 -
Les cotisations d’assurance vieillesse des parents au foyer
(AVPF)
L’observation relative à l’évaluation des cotisations d’AVPF dans les
comptes combinés de la branche famille et les comptes individuels de la
CNAF (cf. chapitre III) vise également, s’agissant de ses conséquences
comptables, les comptes combinés de la branche retraite et les comptes
individuels de la CNAVTS.
Sur quatre points, la Cour constate l’existence de limitations
à ses
travaux d’audit ou de désaccords avec la CNAVTS :
-
en l’absence d’une chronique cohérente des produits de cotisations
pour les années antérieures, un aléa non chiffrable en affecte le
montant estimatif au titre de l’année 2006 (4,21 Md€) ;
-
en tout état de cause, la quote-part du montant précité qui
correspond à la gestion déléguée de prestations familiales à des
organismes tiers aux CAF apparaît surévaluée d’environ 70 M€ ;
-
sur la base des informations disponibles, le résultat exceptionnel
devrait être dégradé de 159 M€ au titre de régularisations à
effectuer pour les années antérieures à 2002 ;
-
l’incertitude qui affecte le caractère exhaustif du recensement des
droits à l’AVPF par la branche famille fait peser sur le résultat de
la branche retraite un aléa susceptible d’atteindre jusqu’à -
930 M€ au titre des cotisations dues pour les années 2002 à 2004,
même si l’écart ainsi constaté est susceptible d’être en large partie
comblé, sans cependant de certitude à cet égard.
COUR DES COMPTES
118
2 -
Annulations de versements de cotisations
Les régimes spéciaux de retraite peuvent valider des périodes
d’assurance accomplies au régime général par des assurés titularisés dans
leur emploi. Les cotisations vieillesse versées au régime général sont alors
annulées et reversées à la caisse de retraite dont relève l’employeur. Les
annulations sont effectuées par la branche retraite sur la demande des
régimes spéciaux. Accompagnée d’un devis, cette demande intervient
généralement au moment de la titularisation des assurés concernés.
En application d’une circulaire ancienne de la CNAVTS, les charges
relatives aux annulations de versements de cotisations sont uniquement
comptabilisées au moment de leur paiement.
Au regard du principe législatif d’une comptabilité en droits
constatés, la Cour estime que des provisions doivent être constatées au titre
d’une estimation des devis reçus des régimes spéciaux qui se traduiront par
une annulation-reversement. Sur la base des informations communiquées
par la CNAVTS (62 279 demandes en cours d’instruction dans la branche
au 31 décembre 2006), elle en évalue le montant à 350 M€. Sans être en
mesure d’en fournir une autre, la CNAVTS fait valoir que cette évaluation
est un majorant.
Par ailleurs, des charges définitives doivent être constatées à la
réception de l’accord des régimes spéciaux faisant suite à l’instruction de
la branche retraite et non, comme aujourd’hui, à leur décaissement.
La Cour estime nécessaire la constatation de provisions au titre des
annulations de versements de cotisations. Tout en constatant l’existence
d’un désaccord sur ce point pour les comptes de l’exercice 2006, elle
prend note de l’annonce par la CNAVTS d’un traitement en droits
constatés dans les comptes de l’exercice 2007, qui appelle l’élaboration de
données fiables.
3 -
Compensation des déficits des régimes intégrés au régime
général
La branche retraite du régime général assure une solidarité
financière illimitée à l’égard du régime des salariés agricoles et du régime
des cultes, respectivement représentés par la CCMSA et la CAVIMAC.
Cependant, elle ne dispose d’aucun pouvoir de contrôle sur leurs
opérations. En outre, les comptes du régime des salariés agricoles et du
régime des cultes pour l’exercice 2006, sur le fondement desquels la
LA BRANCHE RETRAITE
119
CNAVTS constate des soldes dans son compte de résultat et ceux de la
branche retraite, ne sont pas certifiés par un commissaire aux comptes
105
.
En l’absence de comptes certifiés du régime des salariés agricoles
et du régime des cultes, il existe une incertitude, de portée non chiffrable,
sur le montant des déficits enregistrés en charges dans les comptes de la
CNAVTS et de la branche retraite (329 M€). Ceci entraîne une limitation
pour l’opinion de la Cour.
C - Autres observations
1 -
Les créances anciennes détenue sur l’Etat
S’agissant des créances anciennes d’un montant de 339,5 M€
relatives aux exonérations de cotisations sociales (cf. Chapitre I), dès lors
que l’Etat vient de reconnaître ses dettes dans ses comptes 2006, il doit
s’en acquitter dans les meilleurs délais.
2 -
Evaluation des rappels de prestations légales
Les rappels de prestations correspondent aux droits liquidés
postérieurement à leur date d’entrée en jouissance et à des révisions de
droits donnant lieu à un paiement rétroactif. Depuis 1996, la CNAVTS
constate une provision à ce titre (262 M€ au 31 décembre 2006). Son
évaluation repose sur des données financières qui ne sont ni suivies dans le
cadre de la gestion, ni analysées. En l’absence de développements
informatiques appropriés, la méthode statistique utilisée par la CNAVTS
se fonde sur clés de répartition des rappels par année d’antériorité
inchangées depuis 1996.
Une incertitude affecte le montant de la provision pour rappels de
prestations légales. La CNAVTS a communiqué à la Cour des éléments
tendant à monter qu’il est surévalué de 20 M€.
3 -
Absence d’inventaire
La plupart des organismes de la branche, dont la CNAVTS, sont
dépourvus d’un inventaire physique des immobilisations corporelles
(251 M€ en valeur nette au 31 décembre 2006). Il en va de même pour les
immobilisations incorporelles (48 M€).
105. Ils ne devraient l’être qu’à partir de 2008.
COUR DES COMPTES
120
V
-
Position sur les comptes 2006 de la branche
retraite et de la CNAVTS
A - Les comptes combinés de la branche retraite
En application de la mission de certification des comptes qui lui est
assignée par l’article LO 132.2.1 du code des juridictions financières, la
Cour a vérifié les comptes combinés de la branche retraite du régime
général signés le 13 avril 2007 par l’agent comptable national et visés le
même jour par le directeur.
Les états financiers objet de la mission de certification de la Cour ont
été élaborés conformément aux normes comptables applicables aux
organismes de sécurité sociale présentées au chapitre préliminaire du
présent rapport (section I) et notamment à l’arrêté du 27 novembre 2006
portant adoption des règles de combinaison des comptes des organismes de
sécurité sociale. Ils comprennent : le bilan combiné de synthèse, le compte
de résultat combiné de synthèse et l’annexe, conformément aux modèles
agréés par le haut conseil interministériel de la comptabilité des organismes
de sécurité sociale. Les vérifications ont été menées en référence aux
dispositions pertinentes du code de la sécurité sociale, aux
normes
internationales d’audit sous
les réserves mentionnées au chapitre
préliminaire (section II),, et dans le respect des procédures de contradiction
et de collégialité du code des juridictions financières. Compte tenu de la
date d’application des dispositions susmentionnées, les comptes de
l’exercice précédent n’ont pas fait l’objet de vérifications autres que la
revue mentionnée dans le rapport préparatoire de septembre 2006.
La Cour exprime son opinion dans le cadre des règles applicables
(1-). Elle estime néanmoins devoir souligner le point suivant : bien qu’elles
soient appliquées régulièrement, les règles définissant le périmètre de
combinaison des comptes ne permettent pas d’appréhender de manière
exhaustive la situation financière de la branche et elle relève que
l’information appropriée n’est pas fournie dans l’annexe aux comptes (2-).
LA BRANCHE RETRAITE
121
1 -
La Cour, au terme de vérifications dont les limites ont été
rappelées au chapitre préliminaire, certifie qu’au regard des
principes et règles comptables qui lui sont applicables, les comptes
combinés de la branche retraite sont réguliers, sincères et donnent,
dans leurs aspects significatifs, une image fidèle de la situation
financière et du patrimoine de la branche, sous les réserves
ci-dessous énumérées.
L’audit des comptes a été affecté de limitations :
1°) Les charges de la branche sont affectées à la fois par des
incertitudes de portée non chiffrable portant sur la fiabilité de la carrière
des assurés sociaux prise en compte lors de la liquidation de leurs droits,
des erreurs portant sur le montant des droits mis en paiement (qui
représentent 0,24% à 0,44% du flux des droits) ainsi que des dates
erronées d’entrée en jouissance des droits mis en paiement et l’absence de
suspension du paiement ou de révision de droits déjà en paiement en
contradiction avec les dispositions légales, dont l’incidence potentielle
n’est pas connue.
2°) En l’absence d’un contrôle de la branche retraite du régime
général sur leur gestion et de certification de leurs comptes, une
incertitude de portée non chiffrable affecte les déficits des régimes
financièrement intégrés au régime général (CCMSA pour les salariés
agricoles et CAVIMAC pour les cultes) pris en charge par la branche
retraite.
3°) En l’absence d’un contrôle effectif par l’ACOSS, une incertitude
de portée non chiffrable affecte le produit des cotisations à la charge des
employeurs des industries électriques et gazières dans le cadre de
l’adossement au régime général.
4°) Les variations des charges de prestations légales de la branche
retraite (+4,3 Md€ au total) par rapport à l’exercice précédent sont
imparfaitement corroborées par les revues analytiques disponibles.
5°) En l’absence d’une description précise et détaillée des incidents
qui affectent l’application informatique utilisée pour la liquidation et le
règlement des prestations légales, les risques d’erreurs susceptibles
d’affecter les charges, créances et dettes afférentes à ces prestations dans
les comptes ne peuvent être appréciés.
COUR DES COMPTES
122
De fortes incertitudes affectent la comptabilisation des opérations
relatives à l’AVPF :
En effet, sur la base des informations disponibles, le résultat de la
branche retraite du régime général devrait être minoré de -229 M€ au titre
des cotisations d’assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF) qui lui
ont été versées par la branche famille (-159 M€ correspondant à une
charge à constater au titre de régularisations à effectuer pour les années
antérieures à 2002 et -70 M€ au titre d’une correction à apporter à une
surestimation avérée du montant du produit comptabilisé par la branche
retraite au titre de l’année 2006). En outre, l’incertitude qui affecte le
caractère exhaustif du recensement des droits à l’AVPF par les CAF et les
organismes dotés d’une délégation de gestion des prestations familiales
fait peser un aléa substantiel sur le résultat de la branche retraite : à la
clôture des comptes, les cotisations notifiées à la branche retraite ou
indiquées par la branche famille comme restant à l’être au titre des années
2002 à 2004 sont inférieures de 930 M€ aux produits estimatifs enregistrés
dans les comptes de la branche retraite au titre de ces mêmes années. Cet
écart est susceptible d’être réduit mais dans une proportion qui reste
aléatoire. Enfin, pour les mêmes raisons, un aléa substantiel, quoique non
chiffrable, affecte le montant des produits estimatifs enregistrés par la
branche retraite au titre de l’année 2006.
L’absence de constatation de provisions au titre des annulations de
cotisations en faveur de régimes spéciaux de retraite améliore le
résultat de la branche retraite du régime général dans une mesure
significative, mais que la Cour n’a pu déterminer avec une certitude
suffisante.
*
*
*
Par ailleurs, la Cour formule les observations suivantes :
1°)
L’incidence
défavorable
(-218 M€)
de
l’adossement
du
financement d’une partie des prestations du régime spécial des industries
électriques et gazières sur le résultat de la branche retraite du régime
général doit être appréciée au regard du traitement spécifique de la soulte
due par les entreprises de ce secteur retenu par le haut conseil
interministériel de la comptabilité des organismes de sécurité sociale.
2°) S’agissant des créances anciennes relatives aux exonérations de
cotisations sociales (339,5 M€), dès lors que l’Etat vient de reconnaître ses
dettes dans ses comptes 2006, il doit s’en acquitter dans les meilleurs
délais.
LA BRANCHE RETRAITE
123
2 -
Bien qu’elles soient appliquées régulièrement, les règles
définissant le périmètre de combinaison des comptes ne permettent
pas d’appréhender de manière exhaustive la situation financière
de la branche
En dépit de l’absence totale d’autonomie de décision du fonds de
solidarité vieillesse (FSV) sur le principe et le montant des concours qu’il
lui affecte, les règles en application desquelles sont établis les comptes
combinés de la branche retraite (arrêté du 27 novembre 2006 pris pour
l’application de l’article D 114-4-2 du CSS) conduisent à écarter le FSV
du périmètre de ces comptes.
Néanmoins, une information appropriée aurait dû être fournie dans
l’annexe aux comptes 2006. La Cour évalue à -1,1 Md€ la quote-part du
résultat du FSV qui serait à rattacher au résultat de la branche retraite au
titre de 2006, portant ce dernier à -3 Md€. L’intégration des quotes-parts
de résultats cumulés antérieurs à 2006 aurait une incidence de -3,4 Md€
sur les capitaux propres de la branche retraite, les portant au total à -
4,6 Md€ au 31 décembre 2006.
B - Les comptes de la CNAVTS
En application de la mission de certification des comptes qui lui est
assignée par l’article LO 132.2.1 du code des juridictions financières, la
Cour a vérifié les comptes de la Caisse nationale d’assurance vieillesse
des travailleurs salariés (CNAVTS) signés le 13 avril 2007 par l’agent
comptable et visés le même jour par le directeur.
Les états financiers objet de la mission de certification de la Cour
ont été élaborés conformément aux normes comptables applicables aux
organismes de sécurité sociale présentées au chapitre préliminaire du
présent rapport (section I). Ils comprennent : le bilan de synthèse, le
compte de résultat de synthèse et l’annexe, conformément aux modèles
agréés par le haut conseil interministériel de la comptabilité des
organismes de sécurité sociale. Les vérifications ont été menées en
référence aux dispositions pertinentes du code de la sécurité sociale, aux
normes internationales d’audit sous
les réserves mentionnées au chapitre
préliminaire (section II), et dans le respect des procédures de
contradiction et de collégialité du code des juridictions financières.
Compte tenu de la date d’application des dispositions susmentionnées, les
comptes de l’exercice précédent n’ont pas fait l’objet de vérifications
autres que la revue mentionnée dans le rapport préparatoire de septembre
2006.
COUR DES COMPTES
124
La Cour, au terme de vérifications dont les limites ont été
rappelées au chapitre préliminaire, certifie qu’au regard des principes et
règles comptables qui lui sont applicables, les comptes de la CNAVTS
sont réguliers, sincères et donnent, dans leurs aspects significatifs, une
image fidèle de la situation financière et du patrimoine de la branche,
sous les réserves
ci-dessous énumérées.
L’audit des comptes a été affecté de limitations :
1°) Les charges de la CNAVTS sont affectées à la fois par des
incertitudes de portée non chiffrable portant sur la fiabilité de la carrière
des assurés sociaux prise en compte lors de la liquidation de leurs droits,
des erreurs portant sur le montant des droits mis en paiement ainsi que des
dates erronées d’entrée en jouissance des droits mis en paiement et
l’absence de suspension du paiement ou de révision de droits déjà en
paiement en contradiction avec les dispositions légales, dont l’incidence
potentielle n’est pas connue.
2°) En l’absence de contrôle de la CNAVTS sur leur gestion et de
certification de leurs comptes, une incertitude de portée non chiffrable
affecte les déficits des régimes financièrement intégrés au régime général
(CCMSA pour les salariés agricoles et CAVIMAC pour les cultes) pris en
charge par la CNAVTS.
3°) En l’absence d’un contrôle effectif par l’ACOSS, une incertitude
de portée non chiffrable affecte le produit des cotisations à la charge des
employeurs des industries électriques et gazières dans le cadre de
l’adossement au régime général.
4°) Les variations des charges de prestations légales versées par la
CNAVTS en tant que caisse régionale (+0,9 Md€ au total) et des charges
de prestations légales des organismes de base (+3,6 Md€ au total) qui
déterminent les dotations techniques de la CNAVTS à ces mêmes
organismes par rapport à l’exercice précédent sont imparfaitement
corroborées par les revues analytiques disponibles.
5°) En l’absence d’une description précise et détaillée des incidents
qui affectent l’application informatique utilisée pour la liquidation et le
règlement des prestations légales, les risques d’erreurs susceptibles
d’affecter les charges, créances et dettes afférentes à ces prestations dans
les comptes de la CNAVTS ne peuvent être appréciés.
LA BRANCHE RETRAITE
125
De fortes incertitudes affectent la comptabilisation des opérations
relatives à l’AVPF :
En effet, sur la base des informations disponibles, le résultat de la
CNAVTS devrait être minoré de -229 M€ au titre des cotisations
d’assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF) qui lui ont été versées
par la branche famille (-159 M€ correspondant à une charge à constater
au titre de régularisations à effectuer pour les années antérieures à 2002
et -70 M€ au titre d’une correction à apporter à une surestimation avérée
du montant du produit comptabilisé par la CNAVTS au titre de l’année
2006). En outre, l’incertitude qui affecte le caractère exhaustif du
recensement des droits à l’AVPF par les CAF et les organismes dotés
d’une délégation de gestion des prestations familiales fait peser un aléa
substantiel sur le résultat de la CNAVTS : à la clôture des comptes, les
cotisations notifiées à la CNAVTS ou indiquées par la branche famille
comme restant à l’être au titre des années 2002 à 2004 sont inférieures de
930 M€ aux produits estimatifs enregistrés dans les comptes de la
CNAVTS au titre de ces mêmes années. Cet écart est susceptible d’être
réduit mais dans une proportion qui reste aléatoire. Enfin, pour les mêmes
raisons, un aléa substantiel, quoique non chiffrable, affecte le montant des
produits estimatifs enregistrés par la CNAVTS au titre de l’année 2006.
L’absence de constatation de provisions au titre des annulations de
cotisations en faveur de régimes spéciaux de retraite améliore le
résultat de la CNAVTS dans une mesure significative, mais que la
Cour n’a pu déterminer avec une certitude suffisante.
*
*
*
Enfin, la Cour formule les observations suivantes :
1°)
L’incidence
défavorable
(-218 M€)
de
l’adossement
du
financement d’une partie des prestations du régime spécial des industries
électriques et gazières sur le résultat de la CNAVTS doit être appréciée au
regard du traitement spécifique de la soulte due par les entreprises de ce
secteur retenu par le haut conseil interministériel de la comptabilité des
organismes de sécurité sociale.
2°) S’agissant des créances anciennes relatives aux exonérations de
cotisations sociales (339,5 M€), Dès lors que l’Etat vient de reconnaître
ses dettes dans ses comptes 2006, il doit s’en acquitter dans les meilleurs
délais.
Annexe
Etats financiers résumés
106
106. Les états financiers résumés sont issus de l’adaptation par la Cour des bilans et
comptes de résultat de synthèse au format du présent rapport.
COUR DES COMPTES
128
Bilan résumé – ACOSS
Exercice 2006
Exercice 2005
ACTIF (en M€)
Net
Net
ACTIF IMMOBILISE
- Immobilisations incorporelles
0,7
0,5
- Immobilisations corporelles
11,7
12,3
- Immobilisations financières
325,8
333,9
Total actif immobilisé
338,1
346,7
ACTIF CIRCULANT
- Cotisants
4 071,7
3 187,7
- Entités publiques
3 779,6
3 291,2
dont Etat
-
-
- Organismes et autres régimes de
sécurité sociale
14 866,7
10 778,9
- Fournisseurs
0,2
0,1
- Personnel et comptes rattachés
0,1
0,1
- Débiteurs divers et autres
75,4
23,2
- Disponibilités
130,4
117,4
Total actif circulant
22 924,2
17 398,7
TOTAL ACTIF
23 262,3
17 745,4
ANNEXE – ÉTATS FINANCIERS RÉSUMÉS
129
Bilan résumé – ACOSS
PASSIF (en M€)
Exercice
2006
avant
affectation
Exercice
2005
avant
affectation
Exercice
2006
après
affectation
Exercice
2005
après
affectation
CAPITAUX PROPRES
- Dotations, apports et
réserves
335,3
330,7
326,7
335,3
- Report à nouveau
-
-
-
-
- Résultat net de l'exercice
44 076,3
22 656,8
-
-
Total capitaux propres
44 411,6
22 987,6
326,7
335,3
PROVISIONS
0,7
-
0,7
-
DETTES FINANCIERES
dont :
Concours
bancaires
courants
Billets de trésorerie
12 710,5
7 725,0
4 960,0
7 011,5
7 005,0
-
12 710,5
7 725,0
4 960,0
7 011,5
7 005,0
-
PASSIF CIRCULANT
- Cotisants et clients
créditeurs
20,5
44,5
20,5
44,5
- Entités publiques
323,0
363,0
323,0
363,0
- Organismes et autres
régimes de
sécurité
sociale
-34 287,8
-12 810,8
9 797,1
9 841,5
- Fournisseurs
4,5
4,8
4,5
4,8
- Personnel et comptes
rattachés
7,0
6,1
7,0
6,1
- Créditeurs divers
72,2
138,6
72,2
138,6
Total passif circulant
-33 860,5
-12 253,8
10 224,3
10 398,5
TOTAL PASSIF
23 262,3
17 745,4
23 262,3
17 745,4
COUR DES COMPTES
130
Compte de résultat résumé – ACOSS
CHARGES (en M€)
2006
2005
CHARGES DE GESTION TECHNIQUE
- Charges techniques, transferts,
subventions
62,0
27,3
Total charges de gestion technique (I)
62,0
27,3
CHARGES DE GESTION COURANTE
Matières premières et fournitures
0,4
0,5
Autres charges externes
14,2
16,4
Impôts, taxes et assimilés
3,6
3,5
Charges de personnel
35,5
33,4
Amortissements et provisions
3,4
2,8
Autres charges de gestion courante
1 091,3
1 092,0
Total charges de gestion courante (II)
1 148,4
1 148,5
CHARGES FINANCIERES
Total charges financières (III)
-
-
CHARGES EXCEPTIONNELLES
Total charges exceptionnelles (IV)
-
-
TOTAL CHARGES (V = I+II+III+IV)
1 210,5
1 175,9
RESULTAT NET DE L'EXERCICE
44 076,3
22 656,8
EXCEDENTAIRE (XI = X-V)
ANNEXE – ÉTATS FINANCIERS RÉSUMÉS
131
Compte de résultat résumé - ACOSS
PRODUITS (en M€)
2006
2005
PRODUITS DE GESTION TECHNIQUE
- Cotisations, impôts et produits affectés
43 610,0
22 225,7
Cotisations sociales
1 120,5
1 036,3
Cotisations prises en charge par l'Etat
212,7
-1 730,0
Impôts : CSG et assimilés
18 660,2
16 604,1
Impôts et taxes affectés
23 254,8
6 023,0
Autres
361,9
292,4
- Produits techniques
104,5
97,3
- Divers produits techniques
432,2
356,5
- Reprises de provisions
0,1
-
Total produits de gestion technique (VI)
44 146,8
22 679,5
PRODUITS DE GESTION COURANTE
Total produits de gestion courante (VII)
1 078,6
1 107,0
PRODUITS FINANCIERS
Total produits financiers (VIII)
61,2
46,1
PRODUITS EXCEPTIONNELS
Total produits exceptionnels (IX)
0,1
-
TOTAL PRODUITS (X =
VI+VII+VIII+IX)
45 286,7
23 832,7
COUR DES COMPTES
132
Bilan combiné résumé - activité Recouvrement
31/12/2006
31/12/2005
ACTIF (En M€)
Net
Net
ACTIF IMMOBILISE
- Immobilisations incorporelles
9,3
10,3
- Immobilisations corporelles
258,2
280,7
- Immobilisations financières
50,9
50,9
Total actif immobilisé
318,4
341,8
ACTIF CIRCULANT
- Cotisants – créances
249,8
102,6
- Cotisants douteux ou litigieux
2 613,1
2 600,8
- Cotisants : produits à recevoir
25 574,6
23 428,9
- Entités publiques
3 779,7
3 291,3
dont Etat
3 769,3
3 256,7
- Organismes et autres régimes de sécurité
sociale :
Compte courant CNAMTS
5 192,0
3 724,3
Compte courant CNAVTS
9 447,0
6 299,0
Autres organismes et régimes
237,5
763,8
- Fournisseurs
2,8
4,6
- Personnel et comptes rattachés
1,9
2,0
- Débiteurs divers et autres
131,0
73,8
- Charges constatées d'avance
4,0
3,8
- Disponibilités
197,0
166,5
Total actif circulant
47 430,5
40 461,3
TOTAL ACTIF
47 748,9
40 803,1
ANNEXE – ÉTATS FINANCIERS RÉSUMÉS
133
Bilan combiné résumé – activité Recouvrement
PASSIF (en M€)
Exercice
2006
avant
affectation
Exercice
2005
avant
affectation
Exercice
2006
après
affectation
Exercice
2005
après
affectation
CAPITAUX PROPRES
- Dotations, apports, réserves
364,5
359,9
355,9
364,5
- Résultat net de l'exercice
264 259,9
246 133,6
- Subventions d'investissement
0,1
0,1
0,1
0,1
Total capitaux propres
264 624,5
246 493,7
356,0
364,7
PROVISIONS
96,7
91,3
96,7
91,3
Total dettes financières
dont :
Concours bancaires courants
Billets de trésorerie
12 704,0
7 725,0
4 960,0
7 005,0
7 005,0
-
12 704,0
7 725,0
4 960,0
7 005,0
7 005,0
-
PASSIF CIRCULANT
- Cotisants créditeurs
200,2
201,0
200,2
201,0
- Entités publiques
889,6
936,0
889,6
936,0
- Organismes et autres régimes de
SS :
Comptes courants caisses
nationales
977,9
2 069,4
977,9
2 069,4
Autres organismes et régimes
-232 557,5
-216 834,4
31 711,0
29 294,6
- Fournisseurs
31,8
50,7
31,8
50,7
- Personnel et comptes rattachés
120,8
115,6
120,8
115,6
- Créditeurs divers et autres
661,0
674,7
661,0
674,7
Total passif circulant
-229 676,2
-212 786,9
34 592,3
33 342,1
TOTAL PASSIF
47 748,9
40 803,1
47 748,9
40 803,1
COUR DES COMPTES
134
Compte de résultat combiné résumé - Activité recouvrement
CHARGES (en M€)
2006
2005
CHARGES DE GESTION TECHNIQUE
- Charges techniques, transferts,
subventions
1 849,6
1 652,8
Total charges de gestion technique (I)
1 849,6
1 652,8
CHARGES DE GESTION COURANTE
Matières premières et fournitures
21,1
21,4
Autres charges externes
172,2
172,3
Impôts, taxes et assimilés
73,6
72,4
Charges de personnel
722,9
733,6
Amortissements et provisions
51,8
39,4
Autres charges de gestion courante
109,1
106,3
Total charges de gestion courante (II)
1 150,7
1 145,4
CHARGES FINANCIERES
Total charges financières (III)
-
-
CHARGES EXCEPTIONNELLES
Total charges exceptionnelles (IV)
17,8
2,1
TOTAL CHARGES (V = I+II+III+IV)
3 018,2
2 800,3
RESULTAT NET DE L'EXERCICE
EXCEDENTAIRE (XI = X-V)
264 259,9
246 133,6
ANNEXE – ÉTATS FINANCIERS RÉSUMÉS
135
Compte de résultat combiné résumé - Activité recouvrement
PRODUITS (en M€)
2006
2005
PRODUITS DE GESTION TECHNIQUE
- Cotisations, impôts et produits affectés
263 521,4
245 552,0
Cotisations sociales
157 705,5
148 640,6
Cotisations prises en charge par l'Etat
3 303,0
17 235,3
Cotisations prises en charge par la SS
1 597,8
1 650,9
Impôts : CSG et assimilés
75 032,9
70 579,5
Impôts et taxes affectés
25 388,6
7 135,8
Autres
493,6
309,9
- Produits techniques
1 771,7
1 688,6
- Divers produits techniques
588,6
356,5
- Reprises de provisions techniques
202,0
157,0
Total produits de gestion technique (VI)
266 083,8
247 754,0
PRODUITS DE GESTION COURANTE
Total produits de gestion courante (VII)
1 074,6
1 103,7
PRODUITS FINANCIERS
Total produits financiers (VIII)
61,3
46,2
PRODUITS EXCEPTIONNELS
Total produits exceptionnels (IX)
58,4
30,1
TOTAL PRODUITS
(X = VI+VII+VIII+IX)
267 278,1
248 933,9
COUR DES COMPTES
136
Bilan résumé - CNAMTS
31/12/2006
31/12/2005
ACTIF (en M€)
Net
Net
ACTIF IMMOBILISE
- Immobilisations incorporelles
28,3
23,9
- Immobilisations corporelles
171,7
187,1
- Immobilisations financières
1 978,6
1 993,2
Total actif immobilisé
2 178,6
2 204,3
ACTIF CIRCULANT
- Cotisants
13 784,9
12 540,2
- Fournisseurs
- Entités publiques
-
3 152,5
0,3
2 934,5
- Organismes et autres régimes de
sécurité sociale
2 083,7
1 884,3
dont compte courant ACOSS
45,4
-
- Personnel et comptes rattachés
0,4
0,5
- Débiteurs divers et autres
24,1
70,8
Total actif circulant
19 045,7
17 430,6
TOTAL ACTIF (I)
21 224,3
19 634,9
ANNEXE – ÉTATS FINANCIERS RÉSUMÉS
137
Bilan résumé - CNAMTS
31/12/2006
31/12/2005
PASSIF (en M€)
Net
Net
CAPITAUX PROPRES
- Dotations, apports et réserves
1 356,6
1 356,6
- Report à nouveau combiné
7 241,5
10 150,7
- Résultat de l’exercice combiné
-6 007,1
-8 595,6
Total capitaux propres
2 591,0
2 911,8
PROVISIONS
1 435,1
373,6
DETTES FINANCIERES
36,7
39,6
PASSIF CIRCULANT
- Cotisants et clients créditeurs
78,1
85,6
- Fournisseurs
- Entités publiques
35,2
438,1
48,2
712,2
- Organismes et autres régimes de
sécurité sociale
16 472,8
15 260,3
dont compte courant ACOSS
5 288,5
-
- Personnel et comptes rattachés
25,4
20,4
- Créditeurs divers
111,9
183,2
Total PASSIF CIRCULANT
17 161,5
16 309,9
TOTAL PASSIF (II)
21 224,3
19 634,9
COUR DES COMPTES
138
Compte de résultat résumé – CNAMTS
CHARGES (en M€)
2006
2005
CHARGES DE GESTION TECHNIQUE
- Prestations sociales, dont :
621,3
587,6
Prestations légales
-
-
Prestations extra-légales
63,9
92,8
- Charges techniques, transferts, contributions
15 482,3
5 625,9
- Diverses charges techniques
140 485,5
136 506,4
- Dotations aux provisions techniques
1 342,5
170,5
Total charges de gestion technique (I)
157 931,7
142 890,3
CHARGES DE GESTION COURANTE
Total charges de gestion courante
(II)
6 078,6
6 302,0
CHARGES FINANCIERES
Total charges financières (III)
137,1
63,8
CHARGES EXCEPTIONNELLES
Total charges exceptionnelles (IV)
95,6
34,9
Impôts sur les bénéfices et assimilés (V)
-
0,1
TOTAL DES CHARGES
(VI=I+II+III+IV+V)
164 243,0
149 291,2
ANNEXE – ÉTATS FINANCIERS RÉSUMÉS
139
Compte de résultat résumé – CNAMTS
PRODUITS (en M€)
2006
2005
PRODUITS DE GESTION TECHNIQUE
- Cotisations, impôts et produits affectés, dont :
138 031,0
130 334,0
Cotisations sociales
70 660,0
68 106,1
Impôts : CSG
47 138,8
43 968,5
Impôts et taxes affectés
14 526,8
4 934,9
Autres
2,2
932,9
- Produits techniques
10 854,3
1 330,4
- Divers produits techniques
8 662,2
8 475,0
- Reprises de provisions techniques
250,8
149,8
Total produits de gestion technique (VII)
157 798,4
140 289,2
PRODUITS DE GESTION COURANTE
Total produits de gestion courante (VIII)
294,3
335,0
PRODUITS FINANCIERS
Total produits financiers (IX)
6,3
21,8
PRODUITS EXCEPTIONNELS
Total produits exceptionnels (X)
136,9
49,7
TOTAL PRODUITS (XI=VII+VIII+IX+X)
158 235,9
140 695,6
RESULTAT NET DE L’EXERCICE
DEFICITAIRE
= XII (XI–VI)
-6 007,1
-8 595,6
COUR DES COMPTES
140
Bilan combiné résumé
- branche maladie
31/12/2006
31/12/2005
ACTIF (en M€)
Net
Net
ACTIF IMMOBILISE
- Immobilisations incorporelles
40,7
38,6
- Immobilisations corporelles
1 226,3
1 270,6
- Immobilisations financières
981,3
961,0
Total actif immobilisé
2 248,3
2 270,2
ACTIF CIRCULANT
- Prestataires débiteurs
5 899,9
4 761,7
- Clients, cotisants et comptes rattachés
12 554,1
11 433,1
- Entités publiques
2 867,6
2 706,6
dont Etat
2 376,5
2 001,9
- Organismes et autres régimes de sécurité
sociale
2 899,1
4 646,1
- Stocks et en-cours
1,6
1,4
- Personnel et comptes rattachés
11,9
7,0
- Débiteurs divers et autres
266,2
328,5
- Charges constatées d’avance
97,0
104,7
Total actif circulant
24 597,5
23 989,1
TOTAL ACTIF (I)
26 845,7
26 259,3
ANNEXE – ÉTATS FINANCIERS RÉSUMÉS
141
Bilan combiné résumé
- branche maladie
31/12/2006
31/12/2005
PASSIF (en M€)
Net
Net
CAPITAUX PROPRES
- Dotations, apports, réserves
1 478,5
1 482,1
- Report à nouveau combiné
6 980,3
9 292,6
- Résultat de l’exercice combiné
-5 949,1
-7 998,6
- Subventions d’investissements
11,5
12,2
Total capitaux propres
2 521,3
2 788,2
PROVISIONS
8 938,0
7 518,5
DETTES FINANCIERES
260,6
212,5
PASSIF CIRCULANT
- Prestataires
3 780,7
3 814,2
- Entités publiques
284,4
489,0
- Organismes et autres régimes de sécurité
sociale,
6 396,4
7 254,9
dont compte courant ACOSS
4 423,8
3 580,8
- Cotisants et clients créditeurs
74,8
87,9
- Fournisseurs
164,6
215,8
- Personnel et comptes rattachés
542,8
517,8
- Créditeurs divers et autres
3 881,8
3 360,3
- Produits constatés d’avance
0,3
0,3
Total passif circulant
15 125,8
15 740,1
TOTAL PASSIF (II)
26 845,7
26 259,3
COUR DES COMPTES
142
Compte de résultat combiné résumé – branche maladie
CHARGES (en M€)
2006
2005
CHARGES DE GESTION TECHNIQUE
– Prestations sociales, dont :
122 130,4
116 284,4
Prestations légales
121 047,8
115 258,6
Prestations extra-légales
426,5
455,8
– Charges techniques, transferts, subventions
et contributions
15 564,0
6 027,8
– Diverses charges techniques
965,8
893,3
– Dotations aux provisions techniques
8 552,6
7 143,6
Total charges de gestion technique (I)
147 212,8
130 349,1
CHARGES DE GESTION COURANTE
Total charges de gestion courante
(II)
5 119,2
5 259,3
CHARGES FINANCIERES
Total charges financières (III)
130,1
63,8
CHARGES EXCEPTIONNELLES
Total charges exceptionnelles (IV)
178,1
42,8
Impôts sur les bénéfices et assimilés (V)
0,1
0,2
TOTAL DES CHARGES
(VI=I+II+III+IV+V)
152 640,2
135 715,2
ANNEXE – ÉTATS FINANCIERS RÉSUMÉS
143
Compte de résultat combiné résumé – branche maladie
PRODUITS (en M€)
2006
2005
PRODUITS DE GESTION TECHNIQUE
– Cotisations, impôts et produits affectés, dont :
126 731,4
119 931,5
Cotisations sociales
63 116,6
61 009,4
Impôts : CSG
47 138,8
43 968,5
Impôts et taxes affectés
12 907,1
4 934,9
Autres
1,9
775,1
– Produits techniques
10 771,7
1 321,5
– Divers produits techniques
1 757,5
1 468,6
– Reprises de provisions techniques
7 207,9
4 783,8
Total produits de gestion technique (VII)
146 468,5
127 505,4
PRODUITS DE GESTION COURANTE
Total produits de gestion courante (VIII)
166,5
127,4
PRODUITS FINANCIERS
Total produits financiers (IX)
2,0
7,9
PRODUITS EXCEPTIONNELS
Total produits exceptionnels (X)
67,2
66,0
TOTAL PRODUITS (XI=VII+VIII+IX+X)
146 704,3
127 706,6
RESULTAT NET DE
L’EXERCICE
DEFICITAIRE
= XII (XI-VI)
- 5 936,1
- 8 008,6
COUR DES COMPTES
144
Bilan combiné résumé - branche AT-MP
31/12/2006
31/12/2005
ACTIF (en M€)
Net
Net
ACTIF IMMOBILISE
- Immobilisations incorporelles
5,4
4,9
- Immobilisations corporelles
150,0
152,9
- Immobilisations financières
68,5
67,6
Total actif immobilisé
223,9
225,4
ACTIF CIRCULANT
- Prestataires débiteurs
591,0
545,4
- Cotisants
1 243,8
1 124,8
- Entités publiques
317,0
260,4
dont Etat
314,7
259,5
- Organismes et autres régimes de sécurité
sociale
152,5
67,8
- Personnel et comptes rattachés
1,8
1,2
- Débiteurs divers et autres
16,7
13,4
- Stocks et en-cours
0,1
0,1
- Charges constatées d’avance
8,5
5,6
Total actif circulant
2 331,3
2 018,7
TOTAL ACTIF (I)
2 555,2
2 244,1
ANNEXE – ÉTATS FINANCIERS RÉSUMÉS
145
Bilan combiné résumé - branche AT-MP
31/12/2006
31/12/2005
PASSIF (en M€)
Net
Net
CAPITAUX PROPRES
- Dotations, apports et réserves
116,9
117,0
- Report à nouveau combiné
264,5
862,7
- Résultat de l’exercice combiné
-59,3
-598,1
- Subventions d'investissement
0,1
0,1
Total capitaux propres
322,2
381,5
PROVISIONS
295,3
289,1
DETTES FINANCIÈRES
8,7
10,2
PASSIF CIRCULANT
- Prestataires
291,1
291,4
- Entités publiques
216,2
275,4
Organismes et autres régimes de sécurité sociale
867,0
383,8
dont compte courant ACOSS
768,2
143,5
-
Cotisants et clients créditeurs
4,2
2,6
- Fournisseurs
20,3
24,9
- Personnel et Comptes rattachés
88,2
82,2
- Créditeurs divers et autres
442,1
502,8
Total passif circulant
1 929,1
1 563,2
TOTAL PASSIF (II)
2 555,2
2 244,1
COUR DES COMPTES
146
Compte de résultat combiné résumé – branche ATMP
CHARGES (en M€)
2006
2005
CHARGES DE GESTION TECHNIQUE
– Prestations sociales,
dont :
6 938,5
6 826,1
Prestations légales
6 745,9
6 614,0
Prestations extra-légales
4,8
6,4
– Charges techniques, transferts, subventions
et contributions
1 721,3
1 490,3
– Diverses charges techniques
531,6
429,5
– Dotations aux provisions techniques
305,1
293,3
Total charges de gestion technique (I)
9 496,5
9 039,2
CHARGES DE GESTION COURANTE
Total charges de gestion courante
(II)
756,7
746,9
CHARGES FINANCIERES
Total charges financières (III)
7,0
0,1
CHARGES EXCEPTIONNELLES
Total charges exceptionnelles (IV)
2,4
1,5
TOTAL DES CHARGES (V=I+II+III+IV)
10 262,5
9 787,7
ANNEXE – ÉTATS FINANCIERS RÉSUMÉS
147
Compte de résultat combiné résumé – branche ATMP
PRODUITS (en M€)
2006
2005
PRODUITS DE GESTION TECHNIQUE
– Cotisations, impôts et produits affectés,
dont :
9 401,5
8 698,3
Cotisations sociales
7 518,6
7 059,5
Impôts et taxes affectés
Autres
1 619,7
0,3
-
157,8
– Produits techniques
54,9
0,9
– Divers produits techniques
433,8
358,2
– Reprises sur provisions
288,7
267,7
Total produits de gestion technique (VI)
10 179,0
9 325,2
PRODUITS DE GESTION COURANTE
Total produits de gestion courante (VII)
14,0
9,3
PRODUITS FINANCIERS
Total produits financiers (VIII)
1,1
11,4
PRODUITS EXCEPTIONNELS
Total produits exceptionnels (IX)
9,7
3,7
TOTAL PRODUITS
(X=VI+VII+VIII+IX)
10 203,8
9 349,6
RESULTAT NET DE
L’EXERCICE
DEFICITAIRE
= XI (X-V)
- 58,7
- 438,2
COUR DES COMPTES
148
Bilan résumé – CNAF
31/12/2006
31/12/2005
ACTIF (en M€)
Net
Net
ACTIF IMMOBILISE
- Immobilisations incorporelles
0,1
0,3
- Immobilisations corporelles
62,8
68,4
- Immobilisations financières
675,3
663,6
Total actif immobilisé
738,3
732,2
ACTIF CIRCULANT
- Cotisants
3 925,6
3 674,3
- Entités publiques
2 904,4
2 943,8
dont Etat
2 904,4
2 943,8
- Organismes et autres régimes de sécurité
sociale,
1 736,6
2 694,7
dont compte courant ACOSS
934,4
2 033,2
- Débiteurs divers et autres
1,8
3,0
Total actif circulant
8 568,5
9 315,8
TOTAL ACTIF (I)
9 306,8
10 048,0
ANNEXE – ÉTATS FINANCIERS RÉSUMÉS
149
Bilan résumé - CNAF
31/12/2006
31/12/2005
PASSIF (en M€)
Net
Net
CAPITAUX PROPRES
- Dotations, apports et réserves
95,9
122,1
- Report à nouveau
3 850,1
5 152,9
- Résultat de l’exercice
-908,4
-1 310,4
Total capitaux propres
3 037,6
3 964,6
PROVISIONS
1,9
1,0
DETTES FINANCIÈRES
-
0,1
PASSIF CIRCULANT
- Dettes fournisseurs
4,3
1,8
- Entités publiques
16,3
15,9
- Organismes et autres régimes de sécurité sociale
6 240,8
6 059,2
dont Organismes de la branche famille
5 631,1
5 408,6
- Personnel et comptes rattachés
3,6
3,4
- Créditeurs divers et autres
2,1
2,1
Total passif circulant
6 267,2
6 082,4
TOTAL PASSIF (II)
9 306,8
10 048,0
COUR DES COMPTES
150
Compte de résultat résumé – CNAF
CHARGES (en M€)
2006
2005
CHARGES DE GESTION TECHNIQUE
- Prestations sociales
Prestations légales
Prestations extra-légales
1 478,6
1 478,5
0,1
1 709,5
1 709,2
0,2
-
Charges techniques, transferts, subventions
et contributions
10 589,1
10 233,8
-
Diverses charges techniques
39 975,1
37 978,9
-
Dotations aux provisions techniques
62,7
51,3
Total charges de gestion technique (I)
52 105,6
49 973,5
CHARGES DE GESTION COURANTE
Total charges de gestion courante
(II)
1 723,4
1 751,9
CHARGES FINANCIERES
Total charges financières (III)
0,2
-
CHARGES EXCEPTIONNELLES
Total charges exceptionnelles (IV)
39,4
68,0
TOTAL DES CHARGES (V=I+II+III+IV)
53 868,6
51 793,4
ANNEXE – ÉTATS FINANCIERS RÉSUMÉS
151
Compte de résultat résumé – CNAF
PRODUITS (en M€)
2006
2005
PRODUITS DE GESTION TECHNIQUE
- Cotisations, impôts et produits affectés :
Cotisations sociales
Impôts : CSG
Impôts et taxes affectés
Autres
45 871,0
30 449,7
11 083,8
3 493,5
1,0
43 602,3
29 321,3
10 431,9
-
327,6
-
Produits techniques
6 312,3
6 063,6
-
Divers produits techniques
279,8
137,0
-
Reprises de provisions techniques
39,7
44,1
Total produits de gestion technique (VI)
52 502,7
49 847,0
PRODUITS DE GESTION COURANTE
Total produits de gestion courante (VII)
140,2
105,2
PRODUITS FINANCIERS
Total produits financiers (VIII)
57,5
82,6
PRODUITS EXCEPTIONNELS
Total produits exceptionnels (IX)
259,8
448,2
TOTAL PRODUITS
(X=VI+VII+VIII+IX)
52 960,2
50 483,0
RESULTAT NET DE
L’EXERCICE
DEFICITAIRE
= XI (X-V)
- 908,4
- 1 310,4
COUR DES COMPTES
152
Bilan combiné résumé – branche famille
31/12/2006
31/12/2005
ACTIF (en M€)
Net
Net
ACTIF IMMOBILISE
- Immobilisations incorporelles
18,1
17,2
- Immobilisations corporelles
855,6
847,2
- Immobilisations financières
412,9
438,7
Total actif immobilisé
1 286,7
1 303,1
ACTIF CIRCULANT
- Prestataires débiteurs
2 117,9
1 982,4
- Cotisants
3 943,8
3 696,9
- Entités publiques (dont Etat)
3 455,8
3 476,4
- Organismes et autres régimes de sécurité
sociale
1 761,3
2 706,4
dont compte courant ACOSS
934,4
2 033,2
- Débiteurs divers
35,1
53,7
- Personnel et comptes rattachés
1,7
2,1
- Charges constatées d'avance
4,6
3,1
- Disponibilités
-135,4
-156,9
Total actif circulant
11 184,8
11 764,1
TOTAL ACTIF (I)
12 471,5
13 067,3
ANNEXE – ÉTATS FINANCIERS RÉSUMÉS
153
Bilan combiné résumé – branche famille
31/12/2006
31/12/2005
PASSIF (en M€)
Net
Net
CAPITAUX PROPRES
- Dotations, apports, réserves et autres
785,8
812,2
- Report à nouveau combiné
4 244,2
5 548,2
- Résultat de l’exercice combiné
-891,1
- 1 314,4
Total capitaux propres
4 138,8
5 046,0
PROVISIONS
944,0
893,6
DETTES FINANCIÈRES
0,6
0,9
PASSIF CIRCULANT
- Dettes fournisseurs (dont charges à payer au
titre de l’action sanitaire et sociale : 2 508 M€)
2 559,7
2 382,3
- Dettes prestataires
3 894,2
3 722,1
- Cotisants et clients créditeurs
0,4
0,3
- Entités publiques
35,8
35,0
- Organismes et autres régimes de sécurité
sociale
645,3
683,5
- Créditeurs divers et autres
33,0
89,7
- Personnel et comptes rattachés
218,9
213,3
- Produits constatés d’avance
0,8
0,7
Total passif circulant
7 388,1
7 126,9
TOTAL PASSIF (II)
12 471,5
13 067,3
COUR DES COMPTES
154
Compte de résultat combiné résumé – branche famille
CHARGES DE GESTION TECHNIQUE
- Prestations sociales dont
40 800,6
39 157,5
Prestations légales
37 412,9
35 833,8
Prestations extra-légales
3 337,1
3 323,5
- Charges techniques, transferts, subventions
et contributions
10 589,1
10 233,8
- Diverses charges techniques
463,0
420,9
- Dotations aux provisions techniques
223,7
139,4
Total charges de gestion technique (I)
52 076,3
49 951,6
CHARGES DE GESTION COURANTE
Total charges de gestion courante
(II)
2 173,4
2 165,2
CHARGES FINANCIERES
Total charges financières (III)
1,8
0,1
CHARGES EXCEPTIONNELLES
Total charges exceptionnelles (IV)
149,0
175,4
Impôts sur les bénéfices et assimilés (V)
0,2
0,2
TOTAL DES CHARGES
(VI=I+II+III+IV+V)
54 400,8
52 292,5
ANNEXE – ÉTATS FINANCIERS RÉSUMÉS
155
Compte de résultat combiné résumé – branche famille
PRODUITS DE GESTION TECHNIQUE
- Cotisations, impôts et produits affectés dont :
45 871,0
43 602,3
Cotisations sociales
30 449,7
29 321,3
Cotisations prises en charge par l’Etat
Impôts : contribution sociale généralisée
580,9
11 083,8
3 255,2
10 431,9
Impôts et taxes affectés
3 493,5
-
Autres
1,0
327,6
- Produits techniques
6 312,5
6 063,9
- Divers produits techniques
663,6
522,9
-Reprises de provisions techniques
158,7
81,0
Total produits de gestion technique (VII)
53 005,7
50 269,5
PRODUITS DE GESTION COURANTE
Total produits de gestion courante (VIII)
173,0
161,1
PRODUITS FINANCIERS
Total produits financiers (IX)
58,7
83,4
PRODUITS EXCEPTIONNELS
Total produits exceptionnels (X)
272,3
464,1
TOTAL PRODUITS (XI=VII+VIII+IX+X)
53 509,8
50 978,2
RESULTAT NET DE L’EXERCICE
DEFICITAIRE
= XII (XI-VI)
- 891,1
- 1 314,4
COUR DES COMPTES
156
Bilan résumé – CNAVTS
31/12/2006
31/12/2005
ACTIF (en M€)
Net
Net
ACTIF IMMOBILISE
- Immobilisations incorporelles
17,8
17,5
- Immobilisations corporelles
56,9
102,7
- Immobilisations financières
4 188,3
4 060,1
Dont créance sur le FRR (40% de la soulte IEG)
3 441,6
3 322,0
Total actif immobilisé
4 263,0
4 180,3
ACTIF CIRCULANT
-
Prestataires débiteurs
47,9
64,2
-
Cotisations, ITAF
7 733,1
7 383,5
-
Créances sur l’Etat et entités publiques
1 433,5
1 146,7
Exonérations de cotisations
1 114,5
903,0
Exonérations de cotisations – PAR
181,0
127,6
- Organismes et autres régimes de sécurité
sociale, dont :
6 634,9
5 414,8
FSV
5 942,8
4 625,7
CNAF
307,1
307,1
Compensations
332,5
219,3
- Personnel et comptes rattachés
0,6
0,3
- Débiteurs divers
3,4
6,4
- Charges constatées d’avances
0,2
0,1
- Disponibilités
15,7
7,1
Total actif circulant
15 869,2
14 023,1
TOTAL ACTIF (I)
20 132,2
18 203,4
ANNEXE – ÉTATS FINANCIERS RÉSUMÉS
157
Bilan résumé – CNAVTS
31/12/2006
31/12/2005
PASSIF (en M€)
Net
Net
CAPITAUX PROPRES
- Dotations, apports et réserves
441,1
483,8
- Report à nouveau combiné
1 460,0
3 341,3
- Résultat de l’exercice combiné
- 1 890,6
-1 881,3
Total capitaux propres
10,6
1 943,80
PROVISIONS
83,6
103,5
DETTES FINANCIÈRES
1,5
1,3
PASSIF CIRCULANT
- Dettes cotisants
84,1
67,8
- Dettes prestataires
1 502,7
1 418,1
- Dettes sur l’Etat et entités publiques
15,9
8,2
- Organismes et autres régimes de sécurité sociale,
dont :
14 923,9
11 275,8
Compte courant ACOSS
9 447,0
6 299,0
Comptes
courant organismes branche
4 688,8
4 376,0
CNAF
265,6
233,3
- Fournisseurs
11,3
23,2
- Personnel et comptes rattachés
31,2
30,1
- Créditeurs divers
25,7
9,8
- Produits constatés d’avance (40% soulte IEG)
3 441,6
3 322,0
Total passif circulant
20 036,5
16 154,8
TOTAL PASSIF (II)
20 132,2
18 203,4
COUR DES COMPTES
158
Compte de résultat résumé – CNAVTS
CHARGES (en M€)
2006
2005
CHARGES DE GESTION TECHNIQUE
- Prestations sociales
19 982,8
19 089,6
Prestations légales
19 947,1
19 056,9
Droits propres
Droits dérivés
Prestations adossement IEG
16 789,8
1 716,8
1 403,7
16 024,6
1 636,1
1 376,7
Autres
36,8
19,6
Prestations extra-légales
35,7
32,6
- Charges techniques
Compensation démographique généralisée
Compensation intégrale déficits régime des salariés
agricoles et régime des cultes
Autres transferts
5 494,6
4 831,0
329,4
334,3
5 516,5
5 100,0
92,1
324,5
- Diverses charges techniques
D
otations aux organismes de base
Pertes sur créances de cotisations
Autres
- Dotations aux provisions techniques
58 687,2
58 168,2
476,9
42,1
61,6
55 268,1
54 793,9
434,3
39,9
77,9
Total charges de gestion technique (I)
84 226,2
79 952,0
CHARGES DE GESTION COURANTE
Total charges de gestion courante (II)
944,7
934,7
CHARGES FINANCIERES
Total charges financières (III)
256,6
91,6
CHARGES EXCEPTIONNELLES
Total charges exceptionnelles (IV)
4,8
266,1
TOTAL DES CHARGES (V=I+II+III+IV)
85 432,3
81 244,4
ANNEXE – ÉTATS FINANCIERS RÉSUMÉS
159
Compte de résultat résumé – CNAVTS
PRODUITS (en M€)
2006
2005
PRODUITS DE GESTION TECHNIQUE
- Cotisations, impôts et produits affectés
65 644,3
61 910,0
Cotisations sociales
58 390,6
55 647,7
Cotisations des salariés
Cotisations des entreprises IEG
Autres
56 984,8
845,3
560,5
54 301,3
816,7
529,7
Impôts et taxes affectés
6 143,9
862,8
Cotisations prises en charge par l’Etat
1 109,8
5 399,5
- Produits techniques, dont :
Assurance vieillesse des parents au foyer
(CNAF)
Prise en charge de prestations par le FSV
Prise en charge de cotisations par le FSV
Quote-part de la fraction de 60% de la soulte
IEG
17 489,0
4 212,3
4 871,7
7 686,6
292,2
17 290,7
4 224,4
4 644,3
7 803,6
287,00
- Divers produits techniques
- Reprises de provisions techniques
38,8
165,0
35,3
86,1
Total
produits de gestion technique (VI)
83 337,1
79 322,1
PRODUITS DE GESTION COURANTE
Total
produits de gestion courante (VII)
45,7
32,9
PRODUITS FINANCIERS
Total produits financiers (VIII)
0,1
0,5
PRODUITS EXCEPTIONNELS
Total produits exceptionnels (IX)
158,9
7,6
TOTAL DES PRODUITS (X=VI+VII+VIII+IX)
83 541,8
79 363,0
RESULTAT NET DE
L’EXERCICE
DEFICITAIRE
= XI (X –V)
-1 890,6
-1 881,3
COUR DES COMPTES
160
Bilan combiné résumé – branche vieillesse
31/12/ 2006
31/12/2005
proforma
31/12/2005
ACTIF (en M€)
Net
Net
Net
ACTIF IMMOBILISE
- Immobilisations incorporelles
48,2
46,3
46,3
- Immobilisations corporelles
251,0
250,0
294,1
- Immobilisations financières
Créance sur le FRR (40% de la soulte
IEG)
Prêts d’action sanitaire et sociale
Autres immobilisations financières
4 013,3
3 441,6
557,2
14,5
3 709,2
3 144,3
549,7
15,3
3 886,8
3 322,0
549,7
15,3
Total actif immobilisé
4 312,5
4 005,5
4 227,2
ACTIF CIRCULANT
-
Prestataires débiteurs
134,3
116,9
243,7
-
Cotisations, ITAF
Créances sur les cotisants
Cotisations - produits à recevoir
(PAR)
Impôts et taxes affectés- PAR
Rachats de cotisations et autres
7 794,9
613,5
6 380,6
652,8
148,0
7 443,3
654,8
6 087,4
571,0
130,1
7 443,3
654,8
6 087,4
571,0
130,1
-
Créances sur l’Etat et entités publiques
Exonérations de cotisations
Exonérations de cotisations – PAR
Contributions publiques et autres
1 433,7
1 114,5
181,0
138,3
1 147,3
903,0
127,6
116,7
1 147,3
903,0
127,6
116,7
- Créances sur organismes et autres
régimes de sécurité sociale
FSV
CNAF
Compensations
Autres
6 638,7
5 942,8
307,1
332,5
56,3
5 382,4
4 625,7
307,1
219,3
230,3
5 418,6
4 625,7
307,1
219,3
266,5
- Personnel et comptes rattachés
2,7
1,5
1,5
- Débiteurs divers
8,9
11,5
16,1
- Charges constatées d’avance
24,1
22,0
330,0
- Disponibilités
21,7
13,0
13,0
Total actif circulant
16 059,1
14 137,8
14 613,6
TOTAL ACTIF (I)
20 371,6
18 143,3
18 440,8
ANNEXE – ÉTATS FINANCIERS RÉSUMÉS
161
Bilan combiné résumé – branche vieillesse
PASSIF (en M€)
31/12/2006
31/12/2005
proforma
31/12/2005
CAPITAUX PROPRES
- Dotations, apports et réserves
479,9
477,9
524,9
- Report à nouveau combiné
1 271,4
3 149,5
3 353,6
- Résultat de l’exercice combiné
- 1 854,2
-1 876,1
-1 881,0
- Subventions d’investissement
10,2
10,2
10,2
Total capitaux propres
-92,7
1 761,5
2 007,7
PROVISIONS
279,2
252,4
379,0
DETTES FINANCIÈRES
7,7
6,9
7,1
PASSIF CIRCULANT
- Dettes cotisants
146,0
126,4
126,4
- Dettes prestataires
5 934,0
5 254,7
5 553,6
- Dettes sur l’Etat et entités publiques
22,4
14,9
3 336,9
- Organismes et autres régimes de sécurité
sociale
10 434,9
7 077,1
6 906,6
Compte courant ACOSS
Prélèvements sociaux sur prestations
(ACOSS)
CNAF
Autres
9 618,3
442,9
265,6
108,1
6 468,0
318,4
233,3
57,4
6 298,9
318,4
233,3
56,0
- Fournisseurs
34,9
49,6
49,8
- Personnel et comptes rattachés
106,5
103,6
103,7
- Créditeurs divers
56,9
351,4
351,4
- Produits constatés d’avance
(contrepartie de la fraction de 40 % de la
soulte IEG)
3 441,9
3 144,7
17,1
Total passif circulant
20 177,4
16 122,4
16 445,5
Insuffisance de tirages
1,5
TOTAL PASSIF (II)
20 371,6
18 143,3
18 840,8
COUR DES COMPTES
162
Compte de résultat combiné résumé – branche vieillesse
CHARGES (en M€)
2006
2005
CHARGES DE GESTION TECHNIQUE
- Prestations sociales
77 824,0
73 453,9
Prestations légales
77 543,0
73 166,5
Droits propres
Droits dérivés
Prestations adossement IEG
67 911,8
8 081,7
1 403,7
64 042,9
7 670,7
1 376,7
Autres
145,8
76,3
Prestations extra-légales : action sanitaire et
sociale
281,0
287,4
- Charges techniques
Compensation démographique généralisée
Compensation intégrale déficits régime des
salariés
agricoles et régime des cultes
Autres transferts
5 797,1
4 831,0
329,4
636,7
5 867,7
5 100,0
92,1
675,6
- Diverses charges techniques
Pertes sur créances de cotisations
Autres
- Dotations aux provisions techniques
521,5
476,9
44,6
214,4
477,0
434,3
42,7
283,1
Total charges de gestion technique (I)
84 357,0
80 081,6
CHARGES DE GESTION COURANTE
Total charges de gestion courante (II)
1 007,8
989,6
CHARGES FINANCIERES
Total charges financières (III)
256,6
91,7
CHARGES EXCEPTIONNELLES
Total charges exceptionnelles (IV)
5,3
266,7
TOTAL DES CHARGES (V=I+II+III+IV)
85 626,6
81 429,6
ANNEXE – ÉTATS FINANCIERS RÉSUMÉS
163
Compte de résultat combiné résumé – branche vieillesse
PRODUITS (en M€)
2006
2005
PRODUITS DE GESTION TECHNIQUE
- Cotisations, impôts et produits affectés
65 644,3
61 910,0
Cotisations sociales
58 390,6
55 647,7
Cotisations des salariés
Cotisations des entreprises IEG
Autres
56 984,8
845,3
560,5
54 301,3
816,7
529,7
Impôts et taxes affectés
6 143,9
862,8
Cotisations prises en charge par l’Etat
1 109,8
5 399,5
- Produits techniques
Assurance vieillesse des parents au foyer
(CNAF)
Prise en charge de prestations par le FSV
Prise en charge de cotisations par le FSV
Quote-part de la fraction de 60% de la
soulte
IEG
Autres
17 450,7
4 212,3
4 871,6
7 686,6
292,2
388,1
17 239,9
4 224,4
4 644,3
7 803,6
287,0
280,7
- Divers produits techniques
- Reprises de provisions techniques
106,5
298,5
87,4
217,3
Total
produits de gestion technique (VI)
83 500,0
79 454,6
PRODUITS DE GESTION COURANTE
Total
produits de gestion courante (VII)
110,8
89,5
PRODUITS FINANCIERS
Total produits financiers (VIII)
0,4
0,7
PRODUITS EXCEPTIONNELS
Total produits exceptionnels (IX)
161,3
8,7
TOTAL DES PRODUITS
(X=VI+VII+VIII+IX)
83 772,4
79 553,6
RÉSULTAT DE L’EXERCICE
DÉFICITAIRE = XII (XI – VI))…….………...
-1 854,2
-1 876,1
GLOSSAIRE
AAH
ACOSS
Allocation aux adultes handicapés
Agence centrale des organismes de sécurité
sociale
AFEAMA
Aide à la famille pour l’emploi d’une assistante
maternelle agréée
AGED
Allocation de garde d’enfant à domicile
AJPP
Allocation journalière de présence parentale
ALINE
Allocation d’installation étudiante
AME
Aide médicale de l’Etat
API
Allocation de parent isolé
APP
Allocation de présence parentale
ARH
Agence régionale de l’hospitalisation
ASSEDIC
Association pour l’emploi dans l’industrie et le
commerce
AT-MP
Accidents du travail – maladies professionnelles
AVPF
Assurance vieillesse des parents au foyer
CADES
Caisse d'amortissement de la dette sociale
CAF
Caisse d'allocations familiales
CASF
Code de l’action sociale et de la famille
CAVIMAC
Caisse d’assurance vieillesse invalidité et
maladie des cultes
CCMSA
Caisse centrale de mutualité sociale agricole
CDC
Caisse des dépôts et consignations
CEPS
Comité économique des produits de santé
CERTI
Centres régionaux de traitements de
l’informatique
CGSS
Caisse générale de sécurité sociale
CLEISS
Centre de liaisons européennes et internationales
de sécurité sociale
CMG PAJE
Complément de libre choix du mode de garde
CMU
Couverture maladie universelle
CMUC
Couverture maladie universelle complémentaire
CNAF
Caisse nationale des allocations familiales
COUR DES COMPTES
166
CNAMTS
Caisse nationale de l’assurance maladie des
travailleurs salariés
CNAVTS
Caisse nationale d’assurance vieillesse des
travailleurs salariés
CNC
Conseil national de la comptabilité
CNEDI
Centre national d’études et de développement
informatique
CNIEG
Caisse nationale des industries électriques et
gazières
CNMSS
Caisse nationale militaire de sécurité sociale
CNSA
Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie
COG
Convention d'objectifs et de gestion
COLCA
Complément optionnel de libre choix d’activité
CPAM
Caisse primaire d’assurance maladie
CRAM
Caisse régionale d'assurance maladie
CRAV
Caisse régionale d’assurance vieillesse d’Alsace
Moselle
CRDS
Contribution au remboursement de la dette
sociale
CRFPP
Centres régionaux de formation et de
perfectionnement professionnels
CRISTAL
Conception relationnelle intégrée du système de
traitement des allocations
CSG
Cotisation sociale généralisée
CSS
Code de la sécurité sociale
CTI
Centre technique informatique
DADS
Déclaration annuelle de données sociales
DHOS
Direction de l’hospitalisation et de l’organisation
des soins
DFC
Direction des finances et de la comptabilité
DNA
Déclaration nominative annuelle
DRSM
Direction régionale du service médical
EDF
Electricité de France
FAQSV
Fonds d’aide à la qualité des soins de ville
GLOSSAIRE
167
FCAATA
Fonds de cessation anticipée d’activité des
travailleurs de l’amiante
FIPE
Fonds d’investissement petite enfance
FIVA
Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante
FNAL
Fonds national d’aide au logement
FOREC
Fonds de financement de la réforme des
cotisations patronales
FORMMEL
Fonds de réorientation et de modernisation de la
médecine libérale
FOS
Flux opératoires stratégiques
FRR
Fonds de réserve des retraites
FSE
FSL
FSV
Feuilles de soins électroniques
Fonds de solidarité pour le logement
Fonds de solidarité vieillesse
GHS
Groupe homogène de séjours
HCICOSS
Haut conseil interministériel de la comptabilité
des organismes de sécurité sociale
IEG
Industries électrique et gazière
IFAC
Fédération internationale des experts comptables
IFRS
International Financial Reporting Standards
IQL
Indicateur de la qualité de liquidation
ISA
International Standards on Auditing
ITAF
Impôts et taxes affectés
LFSS
Loi de financement de la sécurité sociale
MCP
Mission comptable permanente
MDR
Maîtrise des risques
MSA
Mutualité sociale agricole
NIR
Numéro d’identification au répertoire
OMRF
Outil de maîtrise du risque financier
ONDAM
Objectif national de dépenses d’assurance
maladie
OR
Outil retraite
PAJE
Prestation d’accueil des jeunes enfants
PAR
Produits à recevoir
PCG
Plan comptable général
COUR DES COMPTES
168
PCUOSS
Plan comptable unique des organismes de
sécurité sociale
PEL
Plan d’épargne logement
PMS
Plan de maîtrise socle
PSSI
Politique de sécurité des systèmes d’information
RFP
Référentiel national des fonctions et processus
RNCI
Référentiel national de contrôle interne
SDSI
Schéma directeur des systèmes d’information
SDV2
Sondage des dossiers validés (2)
SIAS
Système d’information de l’action sociale
SLM
Section locale mutualiste
SMIC
Salaire minimum interprofessionnel de
croissance
SNV2
Système national version 2
SPR
Standards de pratiques recommandées
T2A
Tarification à l’activité
TACITE
Traitement de l’acquittement et de la certification
informatique avec tableaux explicatifs
TDF
Procédure de transmission des données fiscales
UIOSS
Union immobilière des organismes de sécurité
sociale
URCAM
Union régionale des caisses d’assurance maladie
URSSAF
Union pour le recouvrement des cotisations de
sécurité sociale et d’allocations familiales
Liste des rapports publiés par la Cour des
comptes depuis le 1
er
janvier 2005
* Rapport public annuel (février 2005)
* Rapport public annuel (février 2006)
* Rapport public annuel (février 2007)
* Rapports sur l’exécution des lois de finances 2004 :
Rapport sur les résultats et la gestion budgétaire (juin 2005)
Rapport sur les comptes de l’Etat (juin 2005)
Rapport préliminaire au débat d’orientation budgétaire ( juin 2005)
* Rapports sur l’exécution des lois de finances 2005 :
Résultats et gestion budgétaire de l’Etat – Exercice 2005 (mai 2006)
Les comptes de l’Etat – Exercice 2005 (mai 2006)
Rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques –
préliminaire au débat d’orientation budgétaire (juin 2006)
* Rapports sur l’exécution des lois de finances 2006 :
Résultats et gestion budgétaire de l’Etat – Exercice 2006 (mai 2007)
La certification des comptes de l’Etat – Exercice 2006 (mai 2007)
* Rapport sur l’application de la loi de financement de la sécurité
sociale (septembre 2005)
* Rapport sur l’application de la loi de financement de la sécurité
sociale (septembre 2006)
COUR DES COMPTES
170
Rapports publics thématiques :
Le démantèlement des installations nucléaires et la gestion des déchets
radioactifs (janvier 2005)
La Banque de France (mars 2005)
Les transports publics urbains (avril 2005)
La gestion de la recherche dans les universités (octobre 2005)
Les personnes âgées dépendantes (novembre 2005)
L’intercommunalité en France (novembre 2005)
Garde et réinsertion - la gestion des prisons (janvier 2006)
L'évolution de l'assurance chômage : de l'indemnisation à l'aide au
retour à l'emploi (mars 2006)
Les personnels des établissements publics de santé (avril 2006)
Les ports français face aux mutations du transport maritime : l’urgence
de l’action (juillet 2006)
La carte universitaire d’Île-de-France : une recomposition nécessaire
(décembre 2006)
L’aide française aux victimes du tsunami du 26 décembre 2004
(décembre 2006)
Les personnes sans domicile (mars 2007)
La gestion de la recherche publique en sciences du vivant (mars 2007)
* Contrôle des organismes faisant appel à la générosité publique
Association pour la Recherche sur le Cancer - ARC (février 2005)
Fondation « Abbé Pierre pour le logement des défavorisés » (juin 2006)
Association « France Alzheimer et maladies apparentées » (juin 2006)
Association « Le Secours Catholique » (février 2007)
Fondation « Aide à Toute détresse » - ATD Quart Monde (mars 2007)