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Rapport d’observations définitives
COMITE DES ŒUVRES SOCIALES
(Département de la Seine-Maritime)
Exercices 2014 à 2018
Observations délibérées le 11 septembre 2020
SOMMAIRE
Synthèse
..........................................................................................................................
1
Principales recommandations
.......................................................................................
1
Introduction
...........................................................................................................
2
Le fonctionnement de l’association
....................................................................
3
A -
Présentation et dispositions statutaires
.................................................................................
3
B -
Le fonctionnement des instances
...........................................................................................
3
La situation financière et l’activité de l’association
...........................................
4
A -
Des comptes certifiés sans réserves
.....................................................................................
4
B -
Des ressources en baisse mais pérennes
.............................................................................
4
C -
Analyse de l’activité et des dépenses
....................................................................................
5
1 -
Conformité des prestations servies
.............................................................................................
5
2 -
Une activité en baisse
.................................................................................................................
6
3 -
Autres charges
............................................................................................................................
7
Les fonctions support
..........................................................................................
8
A -
Les ressources humaines
......................................................................................................
8
B -
Les achats
..............................................................................................................................
8
1 -
Soumission au droit de la commande publique
...........................................................................
8
2 -
Conséquences en matière de procédures d’achat
......................................................................
9
Rapport d’observations définitives sur la gestion du comité des œuvres sociales du département de la Seine-Maritime
1
SYNTHESE
Association régie par la loi de 1901, le comité des œuvres sociales du
département de la Seine-Maritime (COS 76, dit APSM) est voué, selon ses statuts, à « la
définition, l’animation, la promotion et la gestion des activités sociales, culturelles et de
loisir de ses membres ».
Le COS 76 s’est investi dans le domaine des loisirs, distribue des allocations
pour certaines activités ou certains événements (camping, sport et loisirs, événements
familiaux, rentrée scolaire) et alloue à ses membres, à tarif avantageux, des billets
d’entrée (cinémas, piscines, parcs de loisirs, spectacles), des chèques vacances, des
séjours en colonies de vacances, des locations saisonnières et hors saison, des sorties
familiales et des voyages.
Avec une trésorerie disponible de l’ordre de 310 000 euros, des fonds propres
de 535 000 euros au 31 décembre 2018 et en l’absence de tout emprunt, la situation
financière de l’association, qui dépend largement du soutien du département (plus d’un
million d’euros par an), apparaît saine.
Différents outils ont été mis en place dans le cadre d’un contrôle interne destiné
à garantir l’utilisation régulière des fonds publics.
Son champ d’action restreint, le fonctionnement correct de ses instances
statutaires et la définition rigoureuse de ses relations avec le département traduisent une
bonne maîtrise des risques juridiques et financiers.
Sa qualité de pouvoir adjudicateur justifie cependant la vigilance de
l’association sur le terrain des achats au regard des principes fondamentaux de la
commande publique.
PRINCIPALES RECOMMANDATIONS
1- Adapter la stratégie de l’association aux attentes des adhérents au regard des
tendances constatées sur certaines prestations-clef (colonies de vacances, chèques-
vacances, billetterie) ;
2- renforcer et formaliser les procédures de concurrence en matière d’achat.
Rapport d’observations définitives sur la gestion du comité des œuvres sociales du département de la Seine-Maritime
2
INTRODUCTION
Le contrôle des comptes et de la gestion, pour les exercices 2014 à 2018, du
comité des œuvres sociales du personnel du département de Seine-Maritime (association
également dénommée APSM) a été inscrit au programme 2019 de la chambre régionale des
comptes Normandie.
Entre 2014 et 2019, le département de la Seine-Maritime a octroyé à l’association
des subventions annuelles de fonctionnement d'un montant compris entre 1 250 000 € et
1 300 000 €.
Ces concours financiers, supérieurs au montant prévu à l'article L. 211-8 du code
des juridictions financières, fondent la compétence de la chambre pour le contrôle des
comptes et de la gestion des exercices 2014 à 2018.
L’ouverture du contrôle a été notifiée au président de l’association le
24 septembre 2019, après avis du procureur financier. L’entretien de début de contrôle a eu
lieu le 5 novembre 2019 et l’entretien de fin de contrôle le 9 avril 2020.
Le rapport d’observations provisoires a été établi à l’issue du délibéré de la
chambre le 23 avril 2020, au vu des conclusions du ministère public.
Par lettre en date du 2 juin 2020, reçue le 9 juin 2020, il a été adressé au président
actuel de l’association, M. Nicolas Milot, ainsi qu’au tiers concerné (département de la Seine-
Maritime). La réponse de M. Milot a été reçue le 6 août 2020.
Le présent rapport d’observations définitives a été établi à l’issue du délibéré de
la chambre le 11 septembre 2020, au vu des conclusions du ministère public.
Le rapport a été communiqué au président en fonction et au président du conseil
départemental qui apporte un concours financier à l’association. Ce rapport, devra être
communiqué par le président du conseil départemental au conseil d’administration lors de la
plus proche réunion suivant sa réception. Il fera l'objet d'une inscription à l'ordre du jour, sera
joint à la convocation adressée à chacun de ses membres et donnera lieu à un débat.
Ce rapport sera communicable dans les conditions prévues au livre III du code
des relations entre le public et l’administration
Principaux points examinés
L’APSM a rendu compte de sa gestion à son principal financeur, le département,
selon des modalités tenant lieu de compte d’emploi. La subvention n’étant pas affectée
spécifiquement, le contrôle a porté sur l’ensemble de la gestion de l’association, en
application de l’article R. 243-2-1 du code des juridictions financières. L’examen de la gestion
a ainsi été principalement conduit selon les axes suivants :
Le fonctionnement de l’association
le fonctionnement des instances, le respect des statuts et du projet
associatif ;
les relations entre l’association et le département.
La situation financière et l’activité
l’évolution des charges et des produits d’exploitation ;
les équilibres financiers et l’affectation des résultats.
Les ressources humaines et les achats
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3
LE FONCTIONNEMENT DE L’ASSOCIATION
A -
Présentation et dispositions statutaires
Le comité des œuvres sociales du personnel du département de la Seine-
Maritime est une association régie par la loi du 1
er
juillet 1901 et le décret du
16 août 1901. Il a pour objet la définition, l’animation, la promotion et la gestion des activités
sociales, culturelles et de loisirs de ses adhérents. L’association a été déclarée à la
préfecture de la Seine-Maritime le 30 janvier 1990.
L’article 9 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des
fonctionnaires précise que l’action sociale « collective ou individuelle, vise à améliorer les
conditions de vie des agents publics et de leurs familles, notamment dans les domaines de
la restauration, du logement, de l'enfance et des loisirs, ainsi qu'à les aider à faire face à des
situations difficiles ».
L’inscription de ces dépenses d’action sociale dans les budgets des collectivités
locales est obligatoire au titre de l’article 71 de la loi n° 2007-209 du 19 février 2007.
Toutefois, les collectivités locales et leurs établissements publics peuvent confier à titre
exclusif la gestion de tout ou partie des prestations dont bénéficient les agents à des
organismes à but non lucratif ou à des associations nationales ou locales. Ainsi, les
collectivités et leurs établissements publics peuvent créer
1
une amicale du personnel ou
recourir à un comité des œuvres sociales (COS) ou à un comité d’action sociale (CAS) sous
la forme d’une association, ou bien adhérer à un organisme national comme le comité
national d’action sociale (CNAS) ou le fonds national d’action sanitaire et sociale (FNASS).
L’APSM intervient dans ce cadre pour ses membres. Le nombre d’adhérents
s’élève à 5 375 pour l’année 2018 et présente une certaine stabilité depuis 2014.
Les statuts de l’association, les conventions signées avec le département et les
délibérations du département octroyant les subventions à l’APSM n’appellent pas
d’observations particulières.
Les modifications apportées aux statuts en 2019 ont permis l’ajout aux catégories
existantes des
membres actifs associés.
Il s’agit d’agents qui ne sont pas des agents publics
travaillant pour le département, mais des salariés de structures publiques ou associatives qui
travaillent en lien étroit avec le département, tels les 28 agents de la maison départementale
des personnes âgées (MDPH).
B -
Le fonctionnement des instances
L’organisation matérielle de l’assemblée générale paraît satisfaisante malgré
quelques anomalies mineures, comme l’absence de retranscription des questions posées
par les adhérents (lorsque c’est le cas) dans le procès-verbal.
L'association est administrée par un conseil d'administration composé de
quinze administrateurs élus représentant les membres actifs de l'association, ainsi qu'à titre
consultatif, des membres d'honneur et des membres de droit, à savoir le président du conseil
départemental de la Seine-Maritime, le président de la commission du conseil départemental
chargée du personnel, le directeur général des services du département, le directeur général
adjoint chargé des ressources humaines et le responsable administratif de l'association.
1
Ils peuvent le faire sans avoir à respecter les procédures de publicité et de mise en concurrence préalables prévues par le
code des marchés publics.
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4
Les droits et devoirs des administrateurs ont été renforcés en 2019, dans le cadre
d’une charte que chaque administrateur doit signer et qui mentionne désormais assiduité,
compétence, loyauté, confidentialité et absence de conflit d’intérêts.
Le fait que les membres d’honneur et de droit n’aient que voix consultative et
qu’aucun élu du conseil départemental ne siège en son sein avec une fonction exécutive est
une garantie crédible contre un éventuel conflit d’intérêts, notamment au moment du vote de
la subvention allouée à l’association par le conseil départemental.
Le règlement intérieur précise que le président de l’APSM « assure l’ensemble
des responsabilités de l’association. Il a seul qualité pour ester en justice, engager
l’association et ordonnancer les dépenses conformément aux statuts de l’association. »
Une convention est établie chaque année avec le département de la Seine-
Maritime, conformément à la loi n° 2000-321 du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens
dans leurs relations avec les administrations et au décret n° 2001-495 du 6 juin 2001.
Conformément à ce cadre légal et à la convention signée avec le département,
l’association transmet par courriel le rapport financier et d’activité annuel lors des demandes
de subvention, ces documents conditionnant les versements.
Cette information devrait revêtir la forme d’un compte rendu financier de
subvention, lequel a pour objet la description des opérations comptables qui attestent de la
conformité des dépenses effectuées à l’objet de la subvention (cf. formulaire CERFA
n° 15059-02), ce qui n’est pas le cas actuellement. Les relations avec le département
apparaissent cependant satisfaisantes et n’appellent pas, sous cette réserve de forme, de
remarques particulières.
LA SITUATION FINANCIÈRE ET L’ACTIVITÉ DE L’ASSOCIATION
A -
Des comptes certifiés sans réserves
Depuis 2011, les comptes sont établis par un cabinet d’experts-comptables, qui
assure le contrôle des pièces justificatives de dépenses et de recettes, la coordination des
travaux avec le commissaire aux comptes et la présentation des comptes en assemblée
générale.
Les comptes sont certifiés sincères et conformes par les commissaires aux
comptes sur chacun des exercices sous revue.
B -
Des ressources en baisse mais pérennes
Comme en témoigne le tableau ci-après, la subvention du département (hors
mise à disposition des locaux et du matériel à titre gratuit) est légèrement en baisse depuis
2014 (- 33 867 €, soit - 2,61 %).
Les ressources annuelles régressent significativement entre 2014 et 2018
(- 613 636 €, soit - 20,45 %) en raison de la baisse des participations des adhérents
(- 578 489 €, soit - 34,14 %).
Rapport d’observations définitives sur la gestion du comité des œuvres sociales du département de la Seine-Maritime
5
Tableau n° 1 : Ressources de 2014 à 2018
Ressources annuelles
Total
dont subventions annuelles
dont participation
2014
3 001 302 €
1 300 000 €
1 694 494 €
2015
3 028 125 €
1 300 000 €
1 721 295 €
2016
2 962 954 €
1 250 000 €
1 707 524 €
2017
3 075 248 €
1 253 599 €
1 816 837 €
2018
2 387 666 €
1 266 133 €
1 116 005 €
2019
2 930 001 €
1 281 705 €
2
1 648 296 €
Source : rapports de gestion COS76
L’association indique que la baisse de la subvention en 2016 résulte d’une
recherche d’économies souhaitée par le département, rendue possible par le niveau élevé
des participations des adhérents mais aussi par un niveau de réserves conséquent
(428 524 €, stable sur la période sous revue, cf.
infra
).
La baisse sensible des participations des adhérents en 2018 a conduit à ce que
le montant des subventions dépasse en apparence celui des participations. Celles-ci
s’élèvent cependant à 1 638 123 € après retraitement comptable des plans chèques
vacances selon la méthode utilisée les années antérieures, soit une baisse de 10 % en un
an.
Le rapport du commissaire aux comptes sur l’exercice 2019 fait état de
participations atteignant 1 648 296 €, pour une subvention de 1 281 705 €.
La convention en cours, qui couvre la période 2019-2021, garantit une ressource
de 1 275 000 €, avec une progression annuelle.
Le département met également à disposition, à titre gratuit, des locaux, du
mobilier et des services pour un montant estimé en 2018 à 16 399 € par les commissaires
aux comptes.
C -
Analyse de l’activité et des dépenses
1 -
Conformité des prestations servies
Le règlement intérieur de 2012 a mis en place des règles relatives aux actions et
prestations de l’association. Un règlement des prestations est mis à jour régulièrement pour
informer les adhérents des règles d’octroi de chaque prestation ou action, décrites dans un
guide des prestations.
Le conseil d’administration détermine les actions et prestations qui sont soumises
à l’application d’un quotient familial (chèque-vacances, colonies, voyages). Il réactualise
celui-ci tous les ans en fonction des indicateurs économiques et sociaux.
L’association a réduit marginalement le champ de ses activités en 2014. En effet,
non agréée à cette fin
3
, elle a suspendu le prêt social et proposé aux adhérents de s’orienter
vers le crédit social des fonctionnaires (CSF), l'APSM et le CSF ayant signé une convention
de partenariat qui permet
aux adhérents de l'APSM de bénéficier d'un « prêt avantage ».
2
Le montant versé par le département dépasse, comme les deux années précédentes, le montant de la subvention
conventionnelle (article 4.1) car il recouvre également le reversement des sommes issues d’une convention entre le
département et le fonds pour l’insertion des personnes handicapées de la fonction publique (FIPHFP) pour le financement de
bonifications spécifiques (30 %) par le COS en faveur des agents en situation de handicap sur les chèques-vacances. 4 000 €
sont versés par ailleurs par le GIP MPDH pour financer l’adhésion de 28 agents dans le cadre d’une convention particulière.
3
Le président précise que le choix du CSF vient de l’« obligation de suspendre le prêt social, faute d’un accord de l’URSSAF
sur les exonérations de charges sociales sur cette prestation ». Aussi, l’association a-t-elle cherché et trouvé en 2014 un
nouveau partenaire avec le crédit social des fonctionnaires (CSF).
Rapport d’observations définitives sur la gestion du comité des œuvres sociales du département de la Seine-Maritime
6
Si l’adhésion à l’association est gratuite, une participation financière, dont la part
est définie par les différents comités, est systématiquement demandée pour toute activité.
La prestation billetterie permet aux adhérents de bénéficier d’un tarif très
avantageux (- 50 % sur le prix public du cinéma par exemple, soit - 25 % sur le tarif obtenu
par les comités d’entreprise).
Chaque adhérent peut souscrire un plan chèque-vacances par année civile.
L’APSM met en place la majoration de 30 % de la bonification des chèques-vacances
accordée par le fonds pour l’insertion des personnes handicapées de la fonction publique
(FIPHFP) en faveur des agents en situation de handicap en activité, bénéficiaires de
l’obligation d’emploi reconnus en tant que tels par le département.
Contrairement à certains comités des œuvres sociales, cette association ne gère
pas l’arbre de Noël.
Toutes les prestations servies apparaissent conformes à celles définies dans les
statuts de l’association et concordantes avec les conventions signées avec le département
de la Seine-Maritime.
2 -
Une activité en baisse
Les différents documents consultés par la chambre (notamment les bilans
mensuels) attestent d’un suivi précis des différentes activités proposées par le comité des
œuvres sociales.
La plus grande part des dépenses concerne les chèques-vacances, dont la
participation varie en fonction de la composition familiale et des ressources. Ils sont en baisse
notable, de 1 811 unités en 2014 à 1 469 en 2018 (sous réserve du changement de méthode
de comptabilisation indiqué
supra
).
Les demandes concernant les colonies de vacances sont également en baisse.
L’APSM confirme une baisse tendancielle des demandes au fil des années, de 207 séjours
en 2014 à 133 en 2018. Ces 133 enfants de 6 à 17 ans ont bénéficié en 2018 d’une
participation de l’association avec une prise en charge allant de de 45 à 75 % en fonction du
quotient familial. Aucun dossier n’a été refusé.
Les séjours en colonie de vacances sont proposés sur toutes les périodes de
l’année. A titre d’exemple, 34 enfants sont partis en colonie d’été en 2018, pour cinq
destinations différentes, pour un coût total de la prestation de 31 100 €, avec une
participation totale de l’association de 20 215 €, soit 65 % en moyenne. Pour l’automne 2019,
25 enfants en ont bénéficié (coût de la prestation : 16 790 €, pour une participation moyenne
également de 65 %, soit 10 913 €).
Interrogée sur les causes du nombre peu élevé de départs et de cette baisse,
l’APSM fait valoir que les changements observés peuvent s’expliquer par les mesures prises
par l’association : restriction à deux séjours par an et par enfant (2009) et baisse de la prise
en charge de l’APSM (depuis 2014).
Des locations saisonnières sont également proposées au personnel. Pour l’été
2018, 412 semaines ont été achetées, 384 ont été vendues à tarif plein, 12 ont été reprises,
16 ont été vendues en solde. Le coût d’achat de l’ensemble des semaines est de 313 711€,
la participation des adhérents de 192 875 € et celle de l’association est de 120 836 €, soit
38,52 %.
De nombreuses sorties familiales sont également organisées. Alors que
360 participants étaient attendus au budget 2018, 213 personnes y ont pris part. La
participation moyenne de l’association est de 39 %, soit 14 161€.
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Enfin de nombreux voyages sont proposés. En 2018, 40 personnes sont parties
en Inde, 80 en Sardaigne, 48 ont bénéficié d’un week-end à Lisbonne, 61 se sont rendues
sur la Costa Brava et 50 ont participé à un week-end à Varsovie. Les dépenses réelles
s’élèvent à 215 959 € et la participation de l’association est de 22,58 % soit 48 773 €.
A ceci s’ajoute la billetterie, qui fait l’objet de contrôles réguliers au regard des
risques de dérive possibles.
Un contrôle interne est mis en place afin de sécuriser la bonne utilisation des
fonds de l’association. Des bilans d’activité sont réalisés chaque mois sur l’ensemble des
prestations. De plus, les commissaires aux comptes valident chaque année par sondage les
coûts d'activité et les participations des membres à ces activités. Ils ont ainsi participé à
l'inventaire physique de la billetterie permanente et des chèques à l'encaissement en 2018.
Un inventaire mensuel de la billetterie est effectué en présence d’un gestionnaire,
du responsable administratif et financier et du trésorier.
L’ensemble des opérations comptables est enregistré dans l’outil informatique
(ACL) qui permet de réaliser le lettrage des comptes et l’élaboration des états de
rapprochement bancaire chaque mois. Ces derniers sont visés chaque mois par le trésorier.
Si la subvention versée par le département a régressé de 2,61 % de 2014 à 2018,
les participations des adhérents ont également diminué (moins de départs en colonie,
consommation de billetterie en baisse avec la mise en place d’un plafond maximum par
adhérent, régression des abonnements).
Ces baisses résultent d’un intérêt moindre des adhérents pour les colonies de
vacances et, en ce qui concerne les chèques-vacances, la formule actuelle avec une prise
en compte inchangée du quotient familial semble moins attractive au regard de la hausse
des ressources des adhérents liée à l’effet GVT. Une modification de la formule et des
bonifications afférentes de l’APSM est à l’étude.
Cette érosion tendancielle pourrait être un motif d’interrogation sur la stratégie de
l’association et son adéquation aux attentes réelles des adhérents. Par-delà la remise
régulière de questionnaires de satisfaction, que l’association fait valoir, cette situation
pourrait justifier une enquête plus large auprès de ces derniers afin de mieux identifier les
besoins non couverts et les modalités des prestations servies.
L’association est ainsi appelée à la vigilance sur les attentes nouvelles des
adhérents au regard de la relative désaffection qui caractérise les activités habituelles.
3 -
Autres charges
Les charges de personnel remboursées au département sont stables sur la
période :
Tableau n° 2 : Charges de personnel remboursées par le COS au département
de la Seine-Maritime
2014
2015
2016
2017
2018
Charges de personnel (en €)
235 070
226 516
232 846 244 036 250 082
Source : rapports d’activité
La bonne maîtrise des dépenses et la juste appréciation des recettes permettent
de constater des résultats positifs sauf en 2017.
Rapport d’observations définitives sur la gestion du comité des œuvres sociales du département de la Seine-Maritime
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Tableau n° 3 : Les résultats annuels
Source : CAC / retraitement CRC
La trésorerie était de 310 332 € au 31 décembre 2018. Sur ce montant,
227 744 € étaient placés en valeurs mobilières de placement au crédit coopératif.
On peut souligner l’importance des réserves (428 524 euros, de 2014 à 2019).
Leur parfaite stabilité sur la période indique cependant qu’elles ne résultent ni d’un
déséquilibre dans la prévision, ni d’une volonté de thésaurisation excessive. L’association
indique avoir recours à ces réserves comme complément de trésorerie pour le paiement des
chèques-vacances entre les mois d’avril et de juillet, au moment de l’arrivée à terme des
plans bonifiés de chèques-vacances, ce qui lui évite d’avoir à souscrire des lignes de
trésorerie auprès d’un organisme bancaire. L’association n’a d’ailleurs souscrit aucun
emprunt.
En synthèse, la situation budgétaire et financière de cette association apparaît
saine. Les comptes sont certifiés conformes et sincères par les commissaires aux comptes.
Les différents outils mis en place au travers du contrôle interne permettent de sécuriser la
tenue des comptes et la juste utilisation des fonds. Sa trésorerie lui permet d’honorer ses
dettes dans des délais satisfaisants.
LES FONCTIONS SUPPORT
A -
Les ressources humaines
Depuis 2014, 6 agents correspondant à 5,6 ETP sont mis à disposition par le
département de la Seine-Maritime.
La valorisation du personnel mis à disposition (250 082 €) figure dans les
comptes de résultat. Elle donne lieu tous les trimestres à remboursement par l’APSM des
rémunérations et charges de personnel concernés, dès réception du titre de recette émis par
le département de la Seine-Maritime.
Les décharges d’activité des administrateurs sont transmises mensuellement à
la collectivité et, même si elles ne sont actuellement pas valorisées dans les comptes de
l’association, elles font néanmoins l’objet d’un suivi précis.
Un contrôle de l’URSSAF, mené en 2017, a conclu à l’absence d’irrégularités au
regard de la législation de la sécurité sociale.
B -
Les achats
1 -
Soumission au droit de la commande publique
L’APSM, association de la loi de 1901, estime ne pas être soumise aux règles de
la commande publique pour ses achats, qui s’élevaient à 1 767 042 € en 2018 et
2 412 041 € en 2019. Aucun marché n’a donc été passé en la forme pendant la période sous
revue.
2014
2015
2016
2017
2018
Résultats annuels retraités
(dont chèques-vacances)
94 014 €
41 033 €
6 582 €
-62 817 €
143 623 €
Rapport d’observations définitives sur la gestion du comité des œuvres sociales du département de la Seine-Maritime
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L’association fait valoir que, sans avoir conclu spécifiquement que les règles de
la commande publique ne s'appliquaient pas à son activité, leurs instances de contrôle
(commissaire aux comptes et expert-comptable) n’ont jamais indiqué qu’elle devait s’y
soumettre.
La chambre régionale des comptes ne partage pas ce point de vue.
Selon l’article L. 1211-1 du code de la commande publique, constituent des
pouvoirs adjudicateurs les personnes morales de droit privé qui ont été créées pour satisfaire
spécifiquement des besoins d’intérêt général ayant un caractère autre qu’industriel ou
commercial, dont :
- soit l’activité est financée majoritairement par un pouvoir adjudicateur ;
- soit la gestion est soumise à un contrôle par un pouvoir adjudicateur ;
- soit l’organe d’administration, de direction ou de surveillance est composé de
membres dont plus de la moitié sont désignés par un pouvoir adjudicateur.
Au regard de ces critères, si son activité n’est pas financée majoritairement par
un pouvoir adjudicateur, sauf pour l’année 2018 (sous réserve des observations
supra
), la
gestion de l’APSM est bien soumise à un contrôle du département.
Son secteur d’intervention (l’action sociale) et la prise en compte des ressources
des adhérents pour la fixation des prix finaux des prestations constituent également des
éléments en ce sens
4
.
L’APSM assure en effet des prestations présentant des caractéristiques
garantissant leur vocation sociale et les distinguant des prestations à caractère purement
marchand (prise en compte du quotient familial, participation tarifaire).
Il apparaît ainsi qu’elle constitue bien, sur l’ensemble de la période sous revue,
un pouvoir adjudicateur au sens successivement de l’ordonnance
du 6 juin 2005, de
l’ordonnance du 23 juillet 2015 et désormais de l’article L. 1211-1 du code de la commande
publique, issu de l’ordonnance n° 2018-1074 du 26 novembre 2018.
2 -
Conséquences en matière de procédures d’achat
Pour l’ensemble de ses achats, sans préjudice des règles plus contraignantes
qui peuvent trouver à s’appliquer en cas de dépassement d’un seuil de formalisation, il
apparaît que les principes fondamentaux de l’article L. 3 du code de la commande publique
(liberté d’accès, transparence et égalité de traitement) doivent être respectés.
L’association fait valoir que ses commissions (voyages, sorties familiales,
locations saisonnières, colonies de vacances, billetteries) procèdent à une mise en
concurrence des prestataires. Des devis seraient demandés et ceux-ci reçus avant que la
commission établisse une sélection. Une proposition de prestations serait ensuite soumise à
la décision du conseil d’administration.
La consultation des différents comptes rendus des conseils d’administration
témoigne du recours à un large panel de prestataires. La liste de ces derniers évolue
régulièrement au fil des années et aucun fournisseur n’apparaît bénéficier d’avantages
quelconques.
Au regard des considérations qui précèdent, il apparaît que, si l’association ne
passe pas de marché formalisé, avec avis d’appel public à la concurrence, rien n’indique que
les principes fondamentaux de la commande publique ne sont pas respectés.
4
Cf. jurisprudence de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE, 16 octobre 2003, commission c/ Royaume d'Espagne,
aff. C-283/00 ; CJCE, arrêt du 27 février 2003, Adolph Truley, C-373/00, point 50 ; CJCE, arrêt du 10 avril 2008, Ing. Aigner,
C-393/06, point 40) et l’avis du Conseil d’Etat : Assemblée, 23 octobre 2003, Avis numéro 369.315, « association Jean Moulin ».
Rapport d’observations définitives sur la gestion du comité des œuvres sociales du département de la Seine-Maritime
10
Elle est néanmoins appelée à la vigilance sur ce plan et à renforcer ses
procédures en ce sens afin de limiter tout risque juridique. En réponse aux observations de
la chambre, l’association a fait part de son intention de renforcer, dans les mois à venir, les
procédures en matière d'achat et la formalisation des choix qui seront présentés par les
différentes commissions.
La chambre prend acte de son engagement en ce sens.