33
3, place des Grands Hommes CS 30059
–
33064 BORDEAUX EDEX
–
www.ccomptes .fr
LT 38
Le président
Le 08/12/2017
à
Monsieur le Président
de l’association Office de tourisme
et des congrès de Bordeaux Métropole
12 Cours du XXX Juillet
33000 BORDEAUX
Dossier suivi par :
Jean-Pierre ROLLAND, greffier de la 1
re
section
T. 05 56 56 47 00
Mel. : nouvelleaquitaine@crtc.ccomptes.fr
Contrôle n° 2016-0484
Objet :
observations définitives relatives au contrôle des
comptes et de la gestion de
l’association Office de tourisme et
des congrès de Bordeaux Métropole (OTCBM)
P.J. : 1 rapport
Lettre recommandée avec accusé de réception
Je vous prie de bien vouloir trouver ci-joint le rapport comportant les observations définitives de la
chambre sur le contrôle des comptes et de la gestion de
l’association Officie de tourisme et des congrès
de Bordeaux Métropole concernant les exercices 2012 et suivants ainsi que la réponse qui y a été
apportée.
Je vous rappelle que ce document revêt un caractère confidentiel qu’il vous appartient de protéger
jusqu’à
sa communication à votre assemblée délibérante. Il conviendra de l’inscrire à l’ordre du jour de sa plus
proche réunion, au cours de laquelle il donnera lieu à un débat. Dans cette perspective, le rapport et la
réponse seront joints à la convocation adressée à chacun de ses membres.
Ce document, également transmis
à l’
ordonnateur de la collectivité qui lui apporte un concours financier
et qui détient une partie de voix dans ses instances de décision, sera présenté à son assemblée
délibérante dès sa plus proche réunion.
Dès la tenue de cette réunion il pourra être publié et communiqué aux tiers en faisant la demande, dans
les conditions fixées par le code des relations entre le public et l’administration.
Enfin, je vous précise qu’en application
des dis
positions de l’article R. 243
-17 du code précité, le rapport
d’observations et la réponse
jointe sont transmis au préfet ainsi
qu’à la
directrice régionale des finances
publiques de Nouvelle-Aquitaine et du département de la Gironde.
Jean-François Monteils
Le présent document, qui a fait l’objet d’une contradiction avec
les destinataires concernés,
a été délibéré par la chambre le 29 septembre 2017.
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES
ET SA RÉPONSE
OFFICE DE TOURISME ET DES
CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
(Département de la Gironde)
Exercices 2012 et suivants
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
1
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION
......................................................................................................................
5
SYNTHÈSE DU CAHIER N° 1
................................................................................................
7
RECOMMANDATIONS DU CAHIER N° 1
............................................................................
9
1
LE FONCTIONNEMENT DE
L’OFFICE
..........................................................................
10
1.1
Des instances décisionnelles composites
......................................................................
10
1.1.1
D’une assemblée générale composée de collèges à une assemblée générale
constituée des membres de l’association
........................................................................
10
1.1.2
Un conseil d’administration représentatif des acteurs publics et privés du tourisme
.....
10
1.1.3 Le rôle et les fonctions du directeur général
...................................................................
11
1.1.4
L’absence de délégations de signature
............................................................................
12
1.1.5 Les « coquilles
» des rapports d’activité et des procès
-verbaux des instances
délibérantes
.....................................................................................................................
12
1.2
La gestion des ressources humaines
.............................................................................
13
1.2.1 Le recrutement du nouveau directeur général
.................................................................
13
1.2.2 Des contrats de travail incomplets ou non conformes aux exigences de la CCNOT
......
14
1.2.3
L’harmonisatio
n des salaires et la classification des emplois
.........................................
16
1.2.4
Des majorations horaires octroyées à l’ancien directeur général contrair
es aux
dispositions de son contrat de travail
..............................................................................
17
1.2.5
Une prime d’ancienneté et une prime de fin d’année dont les modalités de
calcul
n’ont pas fait l’objet de décisions écrites approuvées en bureau
....................................
18
1.2.6 Les primes spécifiques
....................................................................................................
19
1.2.7 Des avantages en nature du ressort du directeur général
................................................
19
1.2.8 Un plan de formation 2014-2016 adapté aux objectifs stratégiques
...............................
20
1.2.9 Les relations collectives de travail
..................................................................................
21
1.2.10 Un non-respect de la réglementation en matière de publicité des rémunérations des
cadres dirigeants et des avantages en nature
...................................................................
22
1.3
L’organisation du service comptable
............................................................................
22
1.3.1
L’absence d’une véritable comptabilité analytique
........................................................
22
1.3.2 La gestion et la comptabilisation des stocks
...................................................................
23
1.3.3 Le fonctionnement des billetteries et de la boutique
......................................................
23
1.3.4
L’absence de procédures écrites et sécurisées en matière financière
..............................
24
2
LA SITUATION FINANCIERE
.........................................................................................
25
2.1
Des charges qui progressent plus vite que les produits
.................................................
25
2.2
Des ressources en expansion grâce au secteur commercial
..........................................
27
2.2.1 Un secteur commercial en pleine croissance sur la période sous revue
..........................
27
2.2.2 Une hausse sensible des cotisations adhérents
................................................................
29
2.2.3 Des subventions ne r
eprésentant qu’un peu plus du tiers des produits en 2015
.............
30
2.3
Des charges également en accroissement continu
........................................................
31
2.3.1
Des charges de personnel plus importantes qu’affiché
...................................................
31
2.3.2 Le coût des guides-conférenciers
....................................................................................
33
2.3.3 Un comptoir « accueil
» du CIVB assuré par l’OT, désormais plus coûteux que la
refacturation au CIVB
.....................................................................................................
33
2.3.4
L’élargissement du champ d’intervention de l’OT vers la métropole
............................
34
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
2
SYNTHÈSE DU CAHIER N° 2
..............................................................................................
36
RECOMMANDATIONS DU CAHIER N° 2
..........................................................................
40
3
LE PANORAMA DU TOURISME A BORDEAUX ET DANS SON
AGGLOMERATION
..........................................................................................................
41
3.1
Présentation de la métropole bordelaise
.......................................................................
41
3.2
Les atouts touristiques de la ville et de son agglomération
..........................................
42
3.2.1
Le renouveau urbain consacré par l’inscription à l’UNESCO
........................................
42
3.2.2 Un fleuve
........................................................................................................................
43
3.2.3 Un territoire viticole
.......................................................................................................
44
3.2.4 Une offre événementielle en développement
..................................................................
44
3.2.5 Les sites touristiques
.......................................................................................................
45
3.2.6 Les principales filières touristiques
................................................................................
46
3.2.7 Une notoriété croissante
.................................................................................................
46
3.2.8
Les destinations comparables et les destinations concurrentes selon l’office de
tourisme
..........................................................................................................................
46
3.2.9 Les forces et faiblesses de la destination
........................................................................
49
3.3
Le poids du tourisme à Bordeaux et dans sa métropole
................................................
50
3.3.1 Nombre de visiteurs accueillis
........................................................................................
50
3.3.2 Dépenses des visiteurs
....................................................................................................
50
3.3.3 Retombées économiques
................................................................................................
50
3.3.4 Pratiques touristiques
......................................................................................................
51
3.4
Les fréquentations touristiques de Bordeaux et sa métropole :
un tourisme en
croissance notable qui pose la question de la répartition des flux touristiques entre
les territoires
..................................................................................................................
52
3.4.1 Les nuitées hôtelières de la métropole confirment le dynamisme de la progression
des fréquentations touristiques
........................................................................................
52
3.4.2 La concentration des clientèles lointaines sur Bordeaux et sa métropole
.......................
55
3.4.3 La part de la ville de Bordeaux dans les fréquentations touristiques de
l’agglomération
...............................................................................................................
55
3.5
Les hébergements et la restauration
..............................................................................
55
3.5.1 Le parc des hébergements métropolitains
.......................................................................
55
3.5.2
Une capacité d’hébergement jugée suffisante mais une information peu précise sur
la qualité des services
.....................................................................................................
57
3.5.3
Un positionnement peu clair de l’office pour l’accueil des investisseurs
.......................
57
3.5.4 La taxe de séjour
.............................................................................................................
58
3.5.5 La restauration
................................................................................................................
60
3.6
L’accessibilité
...............................................................................................................
60
3.6.1 Une accessibilité de la destination améliorée
.................................................................
60
3.6.2 Le trafic aérien
................................................................................................................
61
3.6.3 La desserte par le train
: le caractère tardif de la préparation de l’arri
vée de la LGV
....
65
3.6.4 La desserte par la route
...................................................................................................
65
4
LE CONSTAT : UN SUIVI DU SECTEUR ESSENTIELLEMENT QUANTITATIF
RECEMMENT RESTRUCTURE
.......................................................................................
66
4.1
Le suivi quantitatif
........................................................................................................
66
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
3
4.1.1 Le suivi des fréquentations confirme la croissance du tourisme dans la métropole
bordelaise
........................................................................................................................
66
4.1.2 Le partenariat avec le CRT
.............................................................................................
67
4.2
Le suivi qualitatif
..........................................................................................................
68
4.2.1
L’observatoire ou baromètre du tourisme
: une réponse très récente et incomplète
aux besoins de l’office, par ailleurs peu articulée avec l’observatoire régional
.............
68
4.2.2
Les études engagées par l’office de tourisme
.................................................................
70
5
STRATEGIE ET GOUVERNANCE
..................................................................................
71
5.1
Les missions et le périmètre géographique de l’office de tourisme
..............................
71
5.1.1
Le rôle de l’office
...........................................................................................................
71
5.1.2 Le périmètre géograp
hique de l’office
............................................................................
72
5.1.3 Un office de 1
ère
catégorie
...............................................................................................
72
5.2
Une stratégie touristique fondée sur le vin, le fleuve et le patrimoine, confortée
par la métropolisation de l’office et le contrat de destination
.......................................
73
5.2.1 Une stratégie fondée sur le quadriptyque « vin, fleuve, patrimoine, gastronomie »
.......
73
5.2.2
La métropolisation de l’office
.........................................................................................
73
5.2.3 Une stratégie touristique confortée par le contrat de destination
....................................
78
5.2.4
L’insuffisante formalisation de la stratégie
touristique à moyen terme
..........................
85
5.3
Une stratégie touristique qui valorise financièrement la commercialisation de la
destination
.....................................................................................................................
88
6
L’INFORMATION ET L’A
CCUEIL DES TOURISTES
..................................................
90
6.1
L’accueil et l’information dans les locaux de l’office de tourisme
..............................
90
6.1.1 Un accueil diversifié
.......................................................................................................
90
6.1.2 Un accueil engagé dans une démarche qualité
...............................................................
91
6.2
La politique éditoriale
...................................................................................................
92
7
COMMUNICATION ET PROMOTION
............................................................................
93
7.1
Une stratégie de communication qui ne privilégie pas le grand public hors outils
numériques
....................................................................................................................
93
7.2
Les relations avec la presse
...........................................................................................
93
7.3
Une promotion centrée sur la relation avec les professionnels
.....................................
95
7.4
L’utilisation croissante et réussie du numérique pour informer sur la destination
.......
97
7.4.1 Le site portail de la destination
.......................................................................................
97
7.4.2 Une notoriété croissante dans les réseaux sociaux
.........................................................
99
7.4.3
Le Bordeaux CityPass agrémenté d’une «
conciergerie de destination »
.....................
100
7.4.4 Le développement des applications pour mobiles
........................................................
100
8
UN ROLE ACTIF DANS LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS
TOURISTIQUES MAIS QUI POSE DES PROBLEMES DE REGULARITE
...............
101
8.1
La diversité des produits touristiques vendus et le dynamisme du secteur
commercial de l’office
................................................................................................
101
8.1.1 Les visites patrimoniales
...............................................................................................
101
8.1.2 Les visites du vignoble
.................................................................................................
105
8.1.3 Les balades fluviales
.....................................................................................................
111
8.1.4 Le bureau des visites guidées et groupes (BVG)
..........................................................
112
8.1.5
La boutique de l’office
..................................................................................................
113
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
4
8.1.6 La priorité à la commercialisation de produits secs et non packagés avec de
l’hébergement
...............................................................................................................
113
8.1.7 Conclusion : le dynamisme du secteur commercial
......................................................
114
8.2
Les questions de régularité posées par la commercialisation de certains produits
touristiques
..................................................................................................................
115
8.2.1
La commercialisation des sites hors du périmètre géographique de l’office de
tourisme
........................................................................................................................
115
8.2.2 La commercialisation des visites dans le vignoble dans le cadre de la plateforme
œnotouristique de la Cité du vin
...................................................................................
122
8.3
Le partenariat entre l’office de tourisme et Gironde Tourisme
..................................
124
8.3.1 Les interrogations sur la régularité du projet de convention, support de la
plateforme œnotouristique
............................................................................................
125
8.3.2 La question des conditions de recours aux guides-conférenciers
.................................
126
ANNEXES
.............................................................................................................................
134
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
5
INTRODUCTION
La chambre régionale des comptes Nouvelle-Aquitaine a procédé à
l’examen de la
gestion
de l’association
«
Office de tourisme et des congrès de Bordeaux Métropole »
(OTCBM), de 20
12 jusqu’à 2016,
en application des articles L. 211-8 et R. 243-2 du code des
juridictions financières.
Le
contrôle de l’OTCBM s’est inscrit dans le cadre d’une enqu
ête nationale conduite
par la formation inter-juridictions, réunissant la Cour des comptes et des chambres régionales
des comptes, relative aux politiques en faveur du tourisme.
Le contrôle a porté,
d’une part,
sur
le fonctionnement de l’association et not
amment sur
la gestion des personnels et la situation financière
et, d’autre part, pour l’enquête nationale, sur
l’observation du secteur touristique,
la stratégie et la gouvernance, l’offre touristique, la
promotion, la communication et la commercialisation de la destination.
Le président de l’office de tourisme et de
s congrès de Bordeaux Métropole, M. Stéphan
DELAUX,
a été informé de l’ouverture du contrôle
par lettre du 9 mars 2016.
L’entretien de
fin de contrôle, prévu par
l’article L.
243-1 du code des juridictions financières,
s’est tenu
le 31
août 2016 avec le président
de l’association, en présence de son directeur
.
Les observations provisoires de la chambre ont été arrêtées en délibéré du 11 octobre
2016 et adressées le 7 avril 2017 à M. Stephan DELAUX, qui y a répondu par courriers des 13
et 27 juin 2017, enregistrés au greffe à ces mêmes dates. Des extraits ont été adressés à la ville
de Bordeaux, à Bordeaux Métropole, au conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, au comité
régional du tourisme (CRT) Nouvelle-Aquitaine,
à l’agence de développement touristique de
la France (Atout France),
à l’agence de développement touristique
(ADT) de la Gironde, à
l’URSSAF Nouvelle
-Aquitaine, aux entreprises SNCF Réseau, LISEA et Acom Audit, à la
fondation de la Cité du Vin, ainsi q
u’à MM.
Hugues MARTIN, Nicolas MARTIN et Jean-
Daniel TERRASSIN).
Atout France, l’ADT, l’URSSAF, SNCF Réseau, Acom Audit, la
fondation de la Cité du Vin et MM. Hugues MARTIN, Nicolas MARTIN et Jean-Daniel
TERRASSIN
ont fait valoir leurs réponses. Les autres destinataires d’extraits n’ont pas
répondu.
Après avoir examiné
l’ensemble de ces réponses
et entendu M. Stéphan DELAUX à sa
demande, en présence du directeur
de l’OTCBM,
le 29 septembre 2017, la chambre a délibéré
et arrêté ses observations définitives le même jour.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
6
CAHIER N° 1
VOLET ORGANIQUE
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
7
SYNTHÈSE DU CAHIER N° 1
I
–
Un fonctionnement des instances de gouvernance à améliorer
Si un nouveau règlement intérieur a bien été établi par
l’OTCBM le 15 juin 2017, l
es
réunions de bureau ne faisaient toujours
pas l’objet de procès
-verbaux
jusqu’en 2015
. La
chambre
note également l’absence de délégations de signature
à certains salariés
susceptibles
de viser des documents dans le cadre de leurs attributions.
Les rapports d’activité présentent des dissonances dans les chiffres relatifs aux mêmes
données touristiques d’une année sur l’autre. Enfin, le budget prévisionnel 2015 n’a pas été
voté pour un montant identique par le conseil d’administration et l’assemblée générale bien que
cette dernière fasse référence à la proposition du conseil d’administration.
II
–
Une gestion des ressources humaines perfectible
Méconnaissant les exigences de la convention collective nationale des organismes de
tourisme (CCNOT)
, les contrats de travail des salariés de l’office ne prévoient pas l’emploi de
langues étrangères.
Néanmoins, la grille de qualification de la CCNOT est respectée et le niveau
des indices de rémunération est compatible avec les préconisations de cette convention
collective. Cependant, plusieurs anomalies ont été relevées
: un contrat de travail d’un
salarié
du Convention Bureau
n’a pas été régularisé après son intégration à l’office de tourisme et des
majorations horaires ont été octroyées à un ancien directeur, à rebours des dispositions de son
contrat de travail.
Par ailleurs,
des primes sont allouées à l’ensemble du personnel, sans délibération fixant
leurs modalités de calcul. Des primes spécifiques sont également attribuées sans délibération
fixant les conditions de versement et leurs montants, et des avantages en nature sont accordés
sans avoir été formalisés dans une délibération. De plus, certaines dispositions du code du
travail concernant les relations collectives au travail ne sont pas appliquées. Le plan de
formation professionnelle des salariés mis
en œuvre à l’office de tourisme
se révèle, en
revanche, bien adapté aux objectifs stratégiques de ce dernier.
La chambre observe en outre une absence de respect de la règlementation par
l’expert
-
comptable et le commissaire aux comptes, particulièrement en matière d’information sur les
avantages en nature des cadres dirigeants.
III
–
Une situation financière saine, malgré des charges qui augmentent plus vite
que les produits entre 2012 et 2015
La surface financière de l’association s’est accrue avec sa métropolisation et
l’intégration du
Convention Bureau
dédié au tourisme d’affaires.
La situation financière de l’OTCBM se caractérise par des réserves confortables, mais
des déficits qui absorbent progressivement le fonds de roulement. Les déficits des exercices
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
8
2014 et 2015 sont inhérents à l’augmentation des charges de personnel
dont le poids est
supérieur à 52 % des charges totales, à la baisse des subventions en 2015 et à la rénovation du
hall d’accueil et d’une partie des locaux du 1
er
étage pour lesquel
s l’office de tourisme a souscr
it
un emprunt de 300
000 € sur neuf ans.
En dépit d’
un secteur commercial dynamique et
d’
une hausse non négligeable des
cotisations « adhérents »,
l’office doit rester vigilant afin de juguler l’évolution divergente des
charges et des produits, laquelle entraîne
des résultats annuels négatifs susceptibles d’entamer
ses réserves durablement.
Enfin, la chambre observe que la convention de partenariat passée en 2005 avec le
conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), pour la promotion, l’accueil et le
développement du tourisme viticole en bordelais, est devenue défavorable à l’office en terme
s
financiers,
s’agissant de la
prise en charge des frais de personnel.
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
9
RECOMMANDATIONS DU CAHIER N° 1
Les juridictions financières examinent les suites réservées à leurs recommandations de
régularité et de performance et les évaluent en fonction du niveau de mise en œuvre.
Recommandations formulées au cours du contrôle actuel
Recommandation n°
1
: r
édiger et mettre en œuvre le règlement intérieur mentionné au 6
e
alinéa de l’article 15 des statuts de l’OTCBM
[Performance (gouvernance et organisation interne) :
mise en œuvre totale]
Recommandation n°
2
: prendre les décisions individuelles de délégation de signature
nécessaires
[Performance (gouvernance et organisation interne) :
mise en œuvre en cours
]
Recommandation n°
3
: actualiser les contrats de travail des salariés employant une ou
plusieurs langues étrangères, conformément à l’article 38 de la
convention collective nationale
des organismes de tourisme
[Performance (gestion des ressources humaines) :
mise en œuvre en cours
]
Recommandation n°
4
: annexer au règlement intérieur un récapitulatif des primes et
avantages, précisant notamment
les modalités d’octroi de la prime de fin d’année et la base de
c
alcul de la prime d’ancienneté
[Performance (gestion des ressources humaines) :
mise en œuvre en cours
]
Recommandation n°
5
: mentionner dans le compte financier la rémunération et les avantages
en nature consentis aux trois plus hauts cadres dirigeants, conformément aux dispositions de
l’article 20 de la
loi n° 2006-586 du 23 mai 2006 r
elative à l’engagement éducatif
[Régularité (comptabilité) :
mise en œuvre en cours
]
Recommandation n°
6
: mettre en place une véritable comptabilité analytique faisant
apparaître les coûts complets de chaque activité, et définir une clef de répartition des charges
générales entre les s
ecteurs d’activité de l’office
[Performance (comptabilité) :
mise en œuvre en cours]
Recommandation n°
7
: établir un manuel des procédures en matière financière afin de
sécuriser le circuit de la commande, de la dépense et de la gestion de trésorerie
[Performance (gouvernance et organisation interne) :
mise en œuvre en cours]
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
10
1
LE FONCTIONNEMENT
DE L’OFFICE
L’association «
office de tourisme et de congrès de Bordeaux Métropole » est présidée
par M. Stéphan DELAUX, conseiller métropolitain, maire-adjoint de Bordeaux, en charge du
tourisme, de la promotion touristique du territoire, de l'animation de la ville et de la vie fluviale.
Auparavant, il a été président de l’office de tourisme de Bordeaux (OTB) jusqu’à sa
transformation en office métropolitain en mars 2015.
1.1
Des instances décisionnelles composites
1.1.1
D’une assemblée générale composée de collèges à une assemblée générale
constit
uée des membres de l’association
En 2012, l’assemblée général
e
1
de l’OTB, qui comprenait 40 membres, était composée
de 4 collèges : les conseillers municipaux au nombre de 6, les membres ès-qualités (associations
et organismes socio-professionnels élus pour 3 ans, au nombre de 15, membres qualifiés
représentants des institutions, également au nombre de 15 et collège des adhérents
2
).
Les
nouveaux statuts de l’OTCBM
, en date du 24 mars 2015, précisent en leur article 5
que l’ensemble des membres de l’association qui compose
nt
l’assemblée générale
sont les
membres de droit
–
conseillers métropolitains
–
, les membres es-qualités représentant les
institutions, groupements, associations ou organismes contribuant à la vie touristique de
Bordeaux et les membres adhérents professionnels (hébergement, restauration, œnotourisme,
autres activités : voyagistes, guides, centrale réservation, bien-être/beauté, casino, change,
assurance, école de langues, produits locaux, monuments historiques, transports en commun,
modes et accessoires, art/antiquaires…).
1.1.2
Un conseil d’administration représentatif des acteurs publics et privés du
tourisme
La composition des trois instances décisionnelles de l’OTCBM
(assemblée générale,
conseil d’administration et bureau
)
respecte bien les dispositions de l’article R. 133
-19 du code
du tourisme s’agissant de l’obligation de mixité acteurs publics et privés
, notamment en ce qui
concerne la représentation au sein du conseil d’admi
nistration (14 élus métropolitains, 14 sièges
pour les institutionnels publics et privés et 14 sièges pour les socio-professionnels).
1
Article 7 des statuts du 16 novembre 2006
2
dont le nombre n’est pas précisé dans les statuts –
En 2012, le nombre d’adhérents était de 490
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
11
1.1.2.1
Le rôle et les pouvoirs de son président au sein du bureau de l’OTCBM
Le bureau, qui se réunit sur convocation du président, assure le fonctionnement de
l’
office
et prépare les décisions qui seront soumises à l’assemblée générale ou au conseil
d’administration
, notamment les emprunts
3
nécessaires au développement de l’
office. La voix
du président est prépondérante en cas d’ég
alité
4
.
Il représente l’office en justice et dans les actes
de la vie civile. Le président recrute le directeur général auquel il délègue, sous son autorité, la
responsabilité du fonctionnement de l’office
5
.
Bien que cette fonction existât déjà au sein de
l’office
,
les précédents statuts de l’OTB
ne mentionnaient pas le recrutement d’un directeur général. La présence d’un
directeur général
est inscrite dorénavant dans les statuts de l
’OTCBM en date du 24 mars 2015.
La chambre note que les réunions de bureau
ne font l’objet de procès
-verbaux que depuis
octobre 2015, à la suite de
la transformation de l’OTB en office métropoli
tain. Le bureau ne
s’est jamais réuni avant cette date,
dans la mesure où le format encore
restreint de l’ancien
conseil d’administratio
n permettai
t l’association de l’ensemble
de ses 18 membres aux
décisions du président.
1.1.3
Le rôle et les fonctions du directeur général
L’article 15 des statuts de l’OTCBM prévoit désormais le recrutement d’un
directeur
général
pour assurer la gestion de l’of
fice et fixe ses prérogatives. Il indique notamment, que
les montants afférents aux délégations d’engagement et de paiement sont fixés par le
règlement
intérieur de l’office.
Le règlement intérieur
6
, en date du 20 mars 2007, ne concernait que les
règles applicables
, au sein de l’OTB,
en matière de droit disciplinaire et d’
hygiène et sécurité,
l’OTCBM ne l’ayant pas non plus revu lors de la mise en œuvre des nouveaux statuts.
Le
nouveau règlement intérieur, adopté en conseil d’admini
stration du 15 juin 2017, est désormais
conforme aux statuts de l’office s’agissant des prérogatives du directeur général, notamment en
matière de délégations d’engagement et de paiement.
Le rôle et les missions du directeur général sont détaillés à l’art
icle 2 de son contrat de
travail :
•
manager et gérer la structure dans tous ses aspects -administratif, financier, juridique et gestion
du personnel - (ordonnancer la paye du personnel, certifier les factures après vérification du service fait, émettre
des titres de recette, régler les dépenses courantes…)
;
•
proposer et mettre e
n œuvre toutes les actions visant à accroître l’activité touristique de la ville
en vue de contribuer à son expansion économique, sociale et culturelle ;
•
assurer la promotion touristique nationale et internationale de la destination Bordeaux ainsi
que la communication tant auprès des professionnels que de la presse et du grand public ;
•
animer, coordonner les missions d’un OT en veillant à la qualité des prestations et de l’accueil
;
3
Article 13 des statuts du 24 mars 2015
4
Article 9 des statuts du 24 mars 2015
5
Article 15 des statuts du 24 mars 2015
6
Prévu à l’article 9 des statuts adoptés le 11 décembre 2006
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
12
•
développer et diversifier les actions touristiques adaptées au tourisme urbain et élargir les
clientèles potentielles y compris au niveau du tourisme d’affaires
;
•
coordonner et accompagner les actions des différents prestataires dont les partenaires privés
dans le développement du tourisme métropolitain ;
•
représenter la structure au sein des différentes organisations professionnelles ;
•
diversifier et dynamiser la production touristique et la commercialisation ;
•
s’inscrire dans la qualité et les nouvelles technologies –
(e-
tourisme, réseaux sociaux,…)
;
•
fédérer son équipe sur des projets forts et collectifs.
1 : rédiger et mettre en
œ
uvre le règlement intérieur mentionné
au 6
e
alinéa de l
’
article 15 des statuts de l
’
OTCBM
1.1.4
L’absence de délégations de signature
Si les statuts évoquent les attributions de l’assemblée générale, du conseil
d’administration, du
« Convention Bureau »
, du bureau et du directeur général, ils sont muets
quant aux personnes habilitées à signer notamment les contrats de travail, les conventions et
contrats passés avec des entreprises privées ou tous autre
s documents engageant l’office.
Le règlement intérieur récemment adopté prévoit désormais l’établissement de
délégations de signature aux directeur général, trésorier et responsable comptable de
l’association.
Des avenants de contrats de travail, signés le 24 juillet 2017, transcrivent de telles
délégations de signature au bénéfice du directeur général et de son adjointe, mais non du
trésorier et du responsable comptable.
2 : prendre les décisions individuelles de délégation de signature
nécessaires
1.1.5
Les « coquilles
» des rapports d’activité et des procès
-verbaux des instances
délibérantes
Si le
rapport annuel d’activité
7
présenté en assemblée générale est bien renseigné et
présente de manière synthétique
les missions et actions réalisées par l’office, ainsi que sa
situation financière, il ne présente pas de volet social sur la gestion des ressources humaines et
la mise
en œuvre du plan de formation.
En outre,
les rapports d’activité comportent
des erreurs d’addition dans les chiffres de
certains graphiques ou encore des différences par rapport
à l’exercice précédent. Ces anomalies,
dont la cause provient, à priori, de reports erronés ou de mauvais « copier/coller » altèrent,
7
Rapport d’activité 2015 –
OTCBM
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
13
certes à la marge, mais néanmoins, la fiabilité des données touristiques présentées aux instances
dé
cisionnelles de l’OTCBM.
Par ailleurs, les instances délibérantes n’ont pas voté le budget prévisionnel 2015 pour
le même montant,
le conseil d’administr
ation
8
ayant approuvé un budget prévisionnel de
4 420
000 € alors que l’assemblée générale
9
, qui fait référence au co
nseil d’administration
précité, a voté un budget de 4 450
000 € soit un
e différence de 30
000 € provenant des produits
des visites guidées et de la boutique (10 0
00 €) et des cotisations des adhérents
(20
000 €
). De
plus, un autre budget prévisionnel, non daté, présente un budget établi pour un montant de
4 545
000 €.
L’attention de l’association est appelée sur la nécessité de vérifier les actes préparatoires
à l’
assemblée générale afin que ceux-ci ne soient pas discordants par rapport aux décisions
précédentes lorsque ces dernières sont visées en référence ou pour mémoire.
1.2
La gestion des ressources humaines
1.2.1
Le recrutement du nouveau directeur général
Une procédure
a été engagée en 2012, avec l’appui d’un cabinet de recrutement, pour le
de remplacement du directeur général de l’office du tourisme partant
à la retraite.
L’office de
tourisme indique que vingt-sept candidatures ont été proposées par le cabinet et que les cinq
retenues pour être auditionnées
disposaient d’une expérience plus ou moins longue dans le
tourisme.
Les candidats ont été auditionnés le 3 juillet 2012 par un jury composé du représentant
du cabinet de recrutement et de représentants de la ville de Bordeaux (deux conseillers
municipaux adjoints du maire,
dont l’un était président de l’office de tourisme, ainsi que
le
directeur de cabinet du maire et le directeur général des services de la ville).
Invité à transmettre le PV du jury, l’office a indiqu
é que
le choix s’étant
porté sur une
candidature
à l’unanimité, aucun procès
-
verbal n’a été élaboré
. Le nouveau directeur général a
donc pris ses fonctions le 17 décembre 2012, après avoir signé son contrat de travail avec le
président de l’office de touri
sme le 18 octobre 2012.
Si le président d
e l’office de tourisme pouvait recruter son directeur selon des modalités
librement définies,
la chambre s’étonne que le jury ait été constitué de deux élus de la ville et
de deux membres de l’administration communale et n’ait pas été l’émanation du conseil
d’administration, ce dernier n’ayant été que simplement informé de la procédure de recrutement
et de son résultat.
8
PV du 8 janvier 2015 page 3
9
PV du 2 juillet 2015 page 6
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
14
1.2.2
Des contrats de travail incomplets ou non conformes aux exigences de la
CCNOT
Selon l’article 10
10
de la convention collective nationale des organismes de tourisme
11
,
qui porte not
amment sur les conditions d’emploi et de travail des salariés de la branche
« tourisme »
et dont relèvent les agents de l’OTCBM, un contrat de travail
«
doit comporter au
minimum
l’
ensemble des informations définies ci-dessous :
Le nom du salarié, l'intitulé du poste et la qualification conventionnelle qui y est
attachée, la référence à la convention collective applicable, la durée de la période d'essai, le
montant et l'indice de la rémunération ainsi que ses différentes composantes, y compris, s'il en
existe, les primes et accessoires de salaire, le nom et l'adresse de la caisse complémentaire de
retraite et celles de l'organisme de prévoyance. Une fiche de poste sera obligatoirement
annexée au contrat de travail.
Pour les contrats à durée déterminée, le contrat de travail devra également comporter
le nom, la qualification du salarié remplacé et le motif du contrat, la date d'échéance du terme
et, le cas échéant, une clause de renouvellement. Toute modification du contrat de travail ou
de ses conditions d'exécution devra faire l'objet d'un avenant audit contrat.
»
Si les contrats de travail amendés, produits par l’office, reprennent la majorité des
dispositions prévues à l’article précité de la CCNOT, il n’en demeure pas moins que l’emploi
d’une ou plusieurs langues étrangères n’est toujours pas précisé, comme le prévoit l’
article 38,
3
e
alinéa
12
, de cette même convention.
1.2.2.1
Les contrats de travail des cadres de l’OTCBM
La rédaction des contrats de travail des cadres, pour certains ancienne, ne répond pas
aux exigences de la convention collective précitée. En effet, hormis les contrats des directeurs
successifs, les salariés de l’OTCBM ont été recrutés, à priori, sur simple lettre d’embauche. En
outre, les contrats examinés présentent des lacunes. On constate, entre autres,
l’absence de
référence aux mentions suivantes :
-
n° de sécurité sociale de l’agent
;
-
qualification du poste selon convention ;
-
durée du préavis en cas de démission ;
-
avantages en nature et modalités de leur cessation en fin de contrat ;
-
p
rime d’ancienneté,
prime de fin d’année et autres primes
;
-
durée des congés ;
-
utilisation de langues étrangères ;
10
Page 7 de la CCNOT
11
Convention collective nationale des organismes de tourisme (CCNOT) du 5 février 1996, étendue par arrêté du
6 décembre 1996
12
Page78 de la CCNOT
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
15
-
nom et/ou adresse de la caisse complémentaire, de l’organisme de prévoyance, de la
mutuelle,
-
fiche de poste ;
-
règlement intérieur et protocole
d’accord négocié sur le temps de travail spécifique à
l’office.
Par ailleurs
, a été relevée l’absence de présentation du contrat initial d’un salarié chargé
de missions administratives au sein de l’OTCBM.
L’office a indiqué à juste titre que la signature
d’un contrat de travail écrit n’est pas obligatoire pour un salarié en CDI. Néanmoins, si aucun
écrit n'est exigé pour un CDI à temps plein
13
, une convention collective peut imposer la
rédaction d’un contrat, ce qui est le cas de la CCNOT en son article 10
: «
[…]
Toute embauche
de personnel, quel que soit son statut, doit faire l’objet d’
un contrat de travail écrit qui sera
établi entre l’employeur et le salarié
[
…
] »
. En l’occurrence, la CCNOT complétant les
dispositions du code du travail, elle s’impose à l’OTCBM dont les salariés relèvent de ladite
convention.
1.2.2.2
Les autres contrats de travail
Les contrats des autres personnels
sont à l’imag
e des contrats des cadres et, pour la
plupart, tout aussi lacunaires. Seuls, les contrats des personnels du
Convention
Bureau comportent des mentions conformes.
Néanmoins, tous les agents disposent d’une fiche de poste détaillant notamment leurs
missions ainsi que les connaissances et qualités requises pour exercer leurs fonctions. De plus,
lorsque les agents exercent des fonctions en temps partagé au sein de plusieurs services de
l’office, une fiche de missions fixe le pourcentage de temps dévolu à chaque secteur en
détaillant les tâches à réaliser.
En réponse aux observations provisoires, l’office a indiqué que les contr
ats des cadres
auraient été révisés par avenants, à compter du 1
er
janvier 2017, sur la base du volontariat des
intéressés, conformément aux exigences de la CCNOT, selon le modèle produit par l’office à
la chambre. Cependant, les contrats ne font toujours
pas référence à l’utilisation d’une langue
étrangère
14
.
3 : actualiser les contrats de travail des salariés utilisant une ou
plusieurs langues étrangères, conformément à l’article 38 de la
convention collective
nationale des organismes de tourisme
13
Article L. 1221-1 du code du travail
14
Article 38 de la CCNOT :
« Si, selon l'emploi, le niveau ou le lieu de travail, une ou plusieurs langues
étrangères sont nécessaires, elles devront être précisées au contrat de travail. »
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
16
1.2.3
L’harmonisation des salaires et la classification des emplois
1.2.3.1
Les dispositions de la CCNOT en matière de rémunération
La CCNOT prévoit la répartition des personnels en trois catégories professionnelles
(employés, agents de maîtrise et techniciens, cadres) au vu des compétences et des capacités
requises, du degré d’autonomie, des spécificités des fonctions
mais également des
responsabilités inhérentes.
Ventilation des degrés d'autonomie et de responsabilité suivant 3 critères
Source : article 39 de la CCNOT, grille de qualification des emplois
En outre, à chaque niveau d'emploi correspond un niveau de diplôme mentionné à titre
indicatif, et un seuil minimal d'embauche, identifié par un indice « plancher », mais sans indice
« plafond ».
La CCNOT prévoit également que l’expérience professionnelle peut
-être prise en
compte si celle-
ci est mise en œuvre sur le poste confié.
Par ailleurs, la valeur du point d’indice fait l’objet d’une négociation annuelle au niveau
de l’accord de branche
« tourisme ». Entre 2012 et 2015, la valeur du point a été portée de
1,115 € à 1,133 € soit une augmentation de 1,6 % sur 4 ans. Aux 1
er
janvier et 1
er
juillet 2016,
les indices ont été réévalués de 4 points, soit 8 points au total.
Exécution tâches ne faisant
pas appel à une
compétence particulière
Exécution de tâches faisant
appel à des savoirs précis
Exécution de tâches
complexes faisant appel à
des savoirs multiples ou de
la polyvalence
1.1 - à partir de 1268
1300 (au 01/01/2013)
1.2 - à partir de 1368
1382 (au 01/01/2013)
1.3 - à partir de 1488
1495 (au 01/01/2013)
Exécution d'une mission
limitée faisant appel à des
compétences multiples
Gestion d'une mission
limitée
Gestion d'une mission
globale
Gestion d'une mission
globale
2.1 - à partir de 1568
2.2 - à partir de 1708
2.3 - à partir de 1818
2.4 - à partir de 2158
Animation et gestion d'une
structure ou d'un projet
global ou gestion d'une
mission complexe faisant
appel à un profil de
spécialiste
Animation et gestion d'une
structure et/ou d'un service
et/ou d'une mission
complexe. Responsable de
projet
Animation et gestion d'une
structure
3.1 -
à partir de 2418
3.2 - à partir de 2818
3.3 - à partir de 3368
1. Employés
exécution des tâches
et
missions
déterminées
2. Agents de maîtrise,
techniciens
actions entrant dans
le cadre des projets
et des missions
3. Cadres
responsabilité
globale des projets
et des missions
Qualification de la fonction - Indices "plancher" au 1
er
janvier 2011 (valeur en points)
(source : CCNOT et Légifrance - accord IDCC 1909 du 27/09/2010)
Catégories professionnelles
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
17
Les dispositions
précitées sont bien appliquées par l’OTCBM, au niveau tant de la
classification des personnels que de leur rémunération
.
1.2.3.2
Des agents rémunérés dans l’esprit de la grille de qualification de la CCNOT
La CCNOT prévoit, en ses article 39 et annexe I, une grille de qualification avec des
emplois repères mentionnés à titre indicatif.
En outre, l’article 38 précise « […]
Une
augmentation de la rémunération, traduite par un indice, amenant le salarié au-delà du seuil
minimal du niveau supérieur, n'entraîne pas automatiquement l'acquisition de ce niveau.
[…]
La progression sur la grille ne se fait pas à l'ancienneté, mais par la reconnaissance de
l'expérience professionnelle et des qualifications acquises et/ou validées.
»
Le c
ontrôle des rémunérations des cadres de l’office n’a pas mis en lumière
d’incohérences dénaturant l’exercice de classification des emplois
. Les agents nouvellement
promus « cadre
» se voient attribuer l’indice «
plancher
» de l’échelon correspondant à leur
nouvelle qualification. Les autres personnels d’encadrement ont des rémunérations tenant
compte de leur ancienneté et du niveau de leur emploi. Les revalorisations de salaire sont
accordées au vu de leurs qualités professionnelles et de leur performance. Par ailleurs, dans le
cadre des négociations nationales annuelles, la valeur du point d’indice des salariés est
systématiquement réévaluée et/ou l’indice revalorisé.
L’examen de l’ensemble des bulletins de salaire de l’année 2015 n’a pas révélé de
distorsion entre date de recrutement, classification, indice de rémunération et évolution de
salaire. Les personnels exerçant des fonctions identiques ou similaires perçoivent une
rémunération conforme à la grille de qualification de la CCNOT, les agents les plus anciens
bénéficiant, en général, d’un coefficient de rémunération supérieur à celui des personnels
recrutés postérieurement. En cas de promotion avec changement de catégorie, les agents sont
rémunérés à l’indice «
plancher
» de l’échelon correspondant à le
ur nouvelle qualification ou
emploi.
La chambre constate que les rémunérations de base de l’ensemble des personnels de
l’OTCBM sont octroyées en tenant compte des préconisations de la CCNOT
, et notamment de
l’accord du 10 décembre 2001 relatif à la qualifi
cation des emplois.
1.2.4
Des majorations horaires octroyées à l’ancien directeur général contraires
aux dispositions de son contrat de travail
Le contrôle des bulletins de paie de
l’ancien directeur général
a permis de déceler que
ce dernier percevait, certains mois
de l’année 2012
, des majorations pour des heures effectuées
le weekend. Or, son contrat de travail du 22 novembre 1993 précisait, en son article 5, que le
montant de sa rémunération était fixé pour tenir compte des sujétions inhérentes à sa fonction
qu’il était susceptible d’
effectuer au-delà des heures de travail habituelles.
accord IDCC 1909
Tourisme
01/01/2012
01/07/2012
01/01/2013
01/07/2013
01/01/2014
01/07/2014
01/01/2015
01/07/2015
Evol. 12/15
Valeur du point
1,115 €
1,121 €
1,124 €
1,128 €
1,124 €
1,128 €
1,131 €
1,133 €
1,6%
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
18
Sans avenant à son contrat de travail et sans décision
écrite du président de l’office
d’accorder des majorations pour heures supplémentaires réalisées le weekend, celles
-ci
n’auraien
t pas dû lui être payées.
1.2.5
Une prime d’ancienneté et une prime de fin d’année dont les modalités de calcul
n’ont pas fait l’obje
t de décisions écrites approuvées en bureau
Au salaire de base des personnels de l’OTCBM s’ajoutent une prime d’ancienneté égale
à 3 % du salaire brut à partir de trois années de présence,
augmentée d’un point
par année
supplémentaire dans la limite de 20
%, et une gratification de fin d’année
égale à un treizième
mois brut.
1.2.5.1
La prime d’ancienneté
Article 20 de la CCNOT
–
Prime d’ancienneté
« Les
salariés bénéficient d'une prime en fonction de leur ancienneté dans l'organisme employeur.
[…]
La prime d'ancienneté est calculée sur le salaire de base de l'intéressé sur les bases suivantes : 3 %
après 3 années de présence, plus 1 % pour chaque année supplémentaire avec un maximum de 20 %.
[…]
»
La prime d’ancienneté versée aux salariés de l’office n’est pas calculée uniquement sur
le salaire de base comme le prévoit l’article 20 de la convention collective,
mais sur le salaire
de base
augmenté de la prime de fin d’année
, des majorations de nuit et de weekend et des
heures supplémentaires, les mois où ces autres composantes du salaire brut sont payées aux
intéressés.
La base de calcul de cette prime n’est pas précisée dans le tablea
u récapitulant les
primes et avantages servis aux salariés de l’office, annexé à la réponse de l’office a
ux
observations provisoires.
1.2.5.2
La prime de fin d’année
La CCNOT prévoit, en son article 21, l’octroi aux personnels d’une gratification de fin
d’année.
Toutefois son montant, sans être inférieur à 10 % de la rémunération de base des
salariés, peut être librement fix
é par l’autorité décisionnaire.
Article 21 de la CCNOT
–
Gratification
«
Les organismes accorderont à leur personnel ayant au moins 6 mois d'ancienneté une gratification de
fin d'année ou de fin d'exercice. On entend par gratification toute somme versée à fréquence semestrielle ou
annuelle, quelle que soit son appellation (gratification ou prime de fin d'année ou 13
e
mois).
Son montant ne peut
être inférieur à 10 % de la rémunération de base brute mensuelle du salarié
, cette moyenne étant calculée sur
les 12 mois précédant le versement de la prime.
[…]
»
La prime de fin d’année octroyée aux salariés de l’OTCBM est versée par moitié en juin
et en novembre. Si elle est bien calculée sur la rémunération de base brute mensuelle, en
revanche son montant est égal à un mois de salaire de base brut (soit un 13
e
mois).
Cette gratification de fin d’année
a été étendue, à compter du 1
er
janvier 2012, aux
guides-
conférenciers rémunérés à la vacation par l’office bien que ceux
-ci ne relèvent pas de la
CCNOT. Elle est versée en décembre.
Cette prime accordée par l’ancien directeur général est
uniquement mentionnée dans le compte rendu de la réunion avec les délégués du personnel en
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
19
date du 18 octobre 2012. En effet, le tableau récapitulatif des primes et avantages fourni par
l’
office ne mentionne pas que les guides-conférenciers bénéficient de cette prime au même titre
que les salariés relevant de la CCNOT.
1.2.6
Les primes spécifiques
Certains agents bénéficient de primes spécifiques
auxquelles s’ajoutent des majorations
pour heures supplémentaires, de nuit, de weekend, de jours fériés
15
. De plus, certains agents
peuvent bénéficier d’une
prime exceptionnelle
16
.
Primes allouées à des catégories caractéristiques de personnel
En ce qui concerne les primes attribuées au titre de sujétions liées à la fonction des
intéressés, l’ordonnateur a produit les décisions individuelles d’attribution
. Toutefois,
s’agissant des primes allouées à l’ensemble d’une catégorie de personnel, telles que celles de
nettoyage et d’accueil les dimanches et jours fériés
, aucune décision ou délibération de
l’autorité compétente n’a approuvé la création ou le montant
de ces primes supplémentaires.
1.2.7
Des avantages en nature du ressort du directeur général
De
s avantages en nature sont servis aux personnels de l’office, dont la complémentaire
santé désormais obligatoire depuis le 1
er
janvier 2016.
Les autres avantages en nature consentis
par l’OTCBM au titre d’une fonction sont
un véhicule au directeur général
17
et un logement au
gardien du siège de l’association. Ces deux avantages qui font l’objet d’une décision
individuel
le d’attribution, sont bien déclarés fiscalement.
15
Article 14 de la CCNOT
16
Exemple :
prime de 2 000 € en 2015, pour forte progression d’activité attribu
ée à 2 cadres
–
prime de 500 €
octroyée au « community manager »
17
Article VII « Déplacements » du contrat de travail
–
véhicule de fonction de type Renault Scénic (7CV fiscaux
maximum)
(source : OTCBM)
Primes spécifiques - OTCBM
Catégories de personnel
Montant prime ou taux
prime de nettoyage
personnel d'accueil en CDI
conseillers en séjour - personnel boutique
chef service accueil
7,62 €/mois
prime exceptionnelle d’accueil de travail
de dimanche et jours fériés (PEADJF)
personnel d'accueil en CDI
conseillers en séjour
48,78 €/jour
prime "Bordeaux Monumental"
cadres :
DGA et adjoint de direction
CA TTC compris entre 0 et 10 000 € : 0,5%
CA TTC compris entre 10 000 € et 15 000 € : 0,6%
CA TTC de plus de 15 000 € : 0,75%
prime de boutique
personnel (3) boutique
1% du CA HT vente produits
"Bordeaux patrimoine mondial"
prime d’objectif
community manager
500 €
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
20
C
es avantages accordés aux personnels de l’OTCBM n’appellent pas de remarque sur
les modali
tés d’attribution et leur coût. L’
octroi de ces divers avantages, désormais de la
compétence du directeur général,
a été validé en assemblée générale par l’article 6 du règlement
intérieur en date du 15 juin 2017
.
Au vu de ses observations relatives aux primes et aux avantages en nature, la chambre
recommande à l’office de tourisme
de compléter le tableau récapitulatif précité, pour ce qui
concerne les m
odalités d’octroi
de la prime de fin d’année
et de calcul
de la prime d’ancienneté
.
4 : annexer au règlement intérieur un récapitulatif des primes et
avantages, précisant notamment les modalités d’octroi de la prime de fin d’année et la
base de calcul de la prime d’ancienneté
1.2.8
Un plan de formation 2014-2016 adapté aux objectifs stratégiques
A la suite du deuxième audit « Qualité Tourisme » de 2013
, le nombre d’heures
minimum de formation est de 100 par personnel pour les conseillers en séjour, réparties sur
trois ans, dont 50 % dispensées par des organismes de formation agréés, le reste pouvant
prendre la forme d’éductours, de visites de prestat
aires, de formations internes.
Pour les personnels administr
atifs, les stages sont programmés d’autorité, pour les autres
services, le temps de formation est de 50 heures par personnel réparties, sur trois ans, dont 50%
dispensées par des organismes de formation agréés et 50% pouvant prendre la forme de
rencontres,
de séminaires, d’ateliers, de visites de prestataires ou de fo
rmations internes.
Plusieurs axes de formation ont été retenus :
-
perfectionner les compétences techniques et rédactionnelles : utilisation de différents
logiciels (Sirtaqui et Tourinsoft : gest
ion et diffusion de l’
information touristique, Inanna
logiciel de commercialisation spécifique billetterie et boutique, Power Point, Excel,
Publisher dédié à la création de supports de communication, Cegid spécial comptabilité) ;
initiation aux réseaux soc
iaux, développement d’une politique de communication
;
formation photos ; formation rédaction et marketing ;
-
a
méliorer l’o
rganisation et la communication interne :
stages de secourisme et d’habilitation
électrique ; gestion des ressources humaines ; formation aux aspects juridiques de la
commercialisation ; formation au management ; gestion du temps ;
-
parf
aire l’accueil de la clientèle
: porteuse de handicap (langage des signes) ; étrangère
(stages de langues : anglais, espagnol, portugais, allemand) ; pour les guides-conférenciers,
connaissances patrimoniales et architecturales.
La chambre constate
que la mise en œuvre du plan de formation est adaptée à chaque
catégorie de personnel au vu des actions envisagées.
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
21
1.2.9
Les relations collectives de travail
La tenue
d’une
négociation annuelle obligatoire (NAO) est imposée à l
’
employeur
18
par
l’article L. 2242
-8 du code du travail et concerne les entreprises de plus de cinquante salariés.
Néanmoins, la loi
19
permet, dans les organismes de moins de cinquante salariés, aux
organisations syndicales de faire jouer le rôle de délégué syndical à un délégué du personnel
pour la durée de son mandat
20
. En outre, dans toutes les entreprises,
quel que soit l'effectif, un
accord doit obligatoirement traiter les questions d'égalité salariale hommes-femmes
21
. L’article
8 de la CCNOT prévoit que la NAO intervient à la même date
que celle du comité d’entreprise
si celui-ci existe
22
.
Chaque année, l’employeur doit soumettre au comité d’entreprise, ou à défaut aux
délégués du personnel, un rapport écrit sur la situation comparée des conditions générales
d’emploi et de formation des femmes et des hommes dans l’entreprise
23
. Il analyse les écarts
de salaires et de déroulement de carrière en fonction de leur âge, de leur qualification et de leur
ancienneté. Il décrit l’évolution des taux de promotion respectifs des femmes et des hommes
p
ar métier dans l’entreprise. Dans les entreprises de moins de
trois cent salariés, ces éléments
font partie du rapport sur la situation de l’entreprise établi par l’employeur.
Les accords de branche négociés annuellement au niveau national sont bien répercutés
par l’OTCBM. Toutefois, si les employés de l’OTCBM qui ont élu des délégués du personnel
(collèges « cadres » et « non-cadres ») rencontrent bien la direction régulièrement, aucune
réunion annuelle n’évoque le fonctionnement de la structure et n’appré
cie les rémunérations
servies aux personnels et les déroulements de carrière (
par exemple : nombre de salariés n’ayant
bénéficié ni d’augmentation de salaire ni de primes au cours des
trois, cinq ou dix dernières
années). Les seules mentions trouvées dans les procès-verbaux de réunions entre direction et
délégués du personnel concernent l’augmentation du salaire des guides
-conférenciers (les
membres de l’AGICA
24
peuvent être représentés par les délégués du personnel).
Interrogée lors d’un contrôle sur place,
la directrice-adjointe a indiqué que ces questions
étaient abordées uniquement lors de l’entretien individuel annuel.
L
’office, dont les effectifs en progression constante
dépassent désormais le seuil de
50 salariés, a prévu, en application de la loi n° 2015-994 du 17 août 2015 relative au dialogue
social et à l’emploi, d’organiser dès le secon
d semestre 2017
l’élection d’une délégation unique
du personnel regroupant trois instances : délégué du personnel, comité d’entreprise et comité
18
Négociation annuelle obligatoire
–
Articles L. 2241-1 et L. 2242-8 du code du travail
19
Article L. 2143-6 du code du travail
20
Article 8 de la CCNOT : «
[…] Les délégués du personnel sont élus pour 4 ans et rééligibles. La durée de ce
mandat peut être ramenée, par accord d’entreprise, à 2 ans […]
»
21
Négociation annuelle obligatoire
–
Articles L. 2241-1 et L. 2242-8 du code du travail
22
Article 8 de la CCNOT : «
[…] Les délégués du personnel sont élus pour 4 ans et rééligibles. La durée de
ce
mandat peut être ramenée, par accord d’entreprise, à 2 ans […]
»
23
Articles L. 2323-47 et R. 2323-8 du code du travail
–
Article R. 2323-8 : « Dans les entreprises de moins de
trois cents salariés, le rapport annuel sur la situation économique et les perspectives de l'entreprise prévu à
l'article L. 2323-47 porte sur : 1° L'activité et la situation financière de l'entreprise ; 2° Le bilan du travail à temps
partiel dans l'entreprise ; 3° L'évolution de l'emploi, des qualifications, de la formation et des salaires ; 4° La
situation comparée des conditions générales d'emploi et de formation des femmes et des hommes ; 5° Les actions
en faveur de l'emploi des travailleurs handicapés dans l'entreprise. »
24
Association des guides interprètes et conférenciers d’Aquitaine,
créée en 1983
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
22
d’hygiène, de sécur
ité et des conditions de travail (CHSCT). La chambre prend acte de cet
engagement
, tout en attirant l’attention de l’OTCBM sur le cadre juridique rénové, issu de
l’ordonnance n° 2017
-
1386 du 22 septembre 2017 et des prochains décrets d’application
subséque
nts, dans lequel devra s’inscrire l’évolution de son dialogue social.
1.2.10
Un non-respect de la réglementation en matière de publicité des
rémunérations des cadres dirigeants et des avantages en nature
L’article 20 de la loi n° 2006
-586 du 23 mai 2006, relative à l'engagement éducatif,
précise que les
associations dont le
budget annuel est supérieur à 150
000 €
et qui
bénéficient
de
subventions publiques supérieures à 50
000 €
doivent, entre autres, mentionner dans leur
compte financier les rémunérations des trois plus hauts cadres dirigeants salariés ainsi que les
avantages en nature qui leur sont consentis.
Sans être individualisées, ces informations doivent faire l’objet d’une communication
sur leur montant global.
Les comptes 2016 produits par l’office tienne
nt compte de
l’observation de la chambre quant à l’information relative à
la rémunération des trois plus hauts
cadres dirigeants
. Toutefois, la chambre note l’absence de publication
des avantages en nature
qui leur sont consentis.
5 : mentionner dans le compte financier la rémunération et les
avantages en nature consentis aux trois plus hauts cadres dirigeants, conformément aux
dispositions de l’article 20 de la
loi n° 2006-586 du 23 mai 2006
relative à l’engagement
éducatif
1.3
L’organisation du service
comptable
1.3.1
L’absence d’une véritable comptabilité analytique
La partie commerciale intitulée « Bureau des visites guidées » (BVG), qui comprend
également la boutique et la partie non commerciale de l’office de
tourisme (OT), fait l’objet de
deux dossiers dans la comptabilité, avec uti
lisation d’un compte de liaison.
Leur consolidation
est réalisée par le cabinet
d’expertise comptable.
L’office utilise le logiciel CEGID pour la tenue de la comptabilité, le suivi des
règlements, la gestion commerciale (service groupe et commissions partenaires) et la paie. La
comptabilité dite « analytique » est utilisée pour le secteur commercial (BVG) qui permet de
déterminer, sous Excel, une marge par produit. Pour la partie administrative de l’office, il s’agit
d’une compta
bilité de sections budgétaires, chaque écriture de charge et de produit comprenant
un compte général et une section « analytique ».
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
23
Par ailleurs, le contrôle de l’évolution des charges et des produits par rapport au budget
prévisionnel n’est réalisé qu’au moment de l’élaboration du budget prévisionnel
N+1 et de la
clôture des comptes
de l’exercice N
.
Compte tenu de la taille de l’office et de ses diverses activités notamment commerciales,
la chambre recommande la mise en place d’une véritable comptabilité a
nalytique, permettant
de procéder au calcul de différents coûts (coûts complets, coûts partiels). Elle devra être assortie
d’une clef
de répartition des charges générales entre les secteurs d’activités.
L’office, qui reconnaît le bien
-
fondé de l’observatio
n a produit une ébauche de
comptabilité analytique recensant, par activité, les postes de dépenses assortis de leur
nomenclature. La chambre en prend acte.
6 : mettre en place une véritable comptabilité analytique faisant
apparaître les coûts complets de chaque activité, et définir une clef de répartition des
charges générales entre les se
cteurs d’activité
de l’office
1.3.2
La gestion et la comptabilisation des stocks
Les stocks sont évalués suivant la méthode « premier entré, premier sorti ». Ils sont
évalués au
prix d’
achat, y compris les droits et taxes non récupérables, les frais de transport, de
manutention et de stockage, et les autres coû
ts directement attribuables à l’
acquisition, après
déduction des rabais, remises, escomptes de règlement et autres éléments similaires. Les stocks
sont donc valorisés au dernier coût d’acquisition. L’inventair
e est réalisé une fois par an.
Une provision pour dépréciation des stocks est alors constituée lorsque la valeur brute
(historique, inscrite au bilan) est supérieure au cours du jour ou à la valeur de réalisation,
déduction faite des frais proportionnels de vente. L
’identificatio
n des produits par codes-barres
permet en outre
de modifier le stock à chaque encaissement et d’être tenu ainsi à jour. L’analyse
des taux de rotation des produits effectuée une fois par an au minimum, au mois de janvier,
conditionne le maintien ou le retrait des produits proposés à la vente.
1.3.3
Le fonctionnement des billetteries et de la boutique
La totalité des caisses (boutique, billetterie), situées dans les différents points d’accueil,
ainsi que les ventes en ligne sur le site bordeauxtourisme.com (guichetNet), sont gérées via le
progiciel « Inanna » de la société Enkiea, également hébergeur de la base de données. Les
guichets éditent des tickets thermiques et fournissent des cartes pour le Bordeaux Métropole
CityPass. Lors des achats sur internet, les clients reçoivent un
voucher
25
disposant d’un code
barre.
25
Bon émis par l’office échangeable contre des prestations
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
24
En ce qui concerne la boutique, son mode de fonctionnement est décliné dans le manuel
« Qualité » 2013
26
révisable fin 2
016, relatif aux prestations fournies par l’office et conçu selon
le référentiel
Qualité Tourisme
établi par la FNOTSI et le ministère délégué au tourisme. Le
logiciel de vente et de gestion permet de connaître les seuils d’alerte pour les commandes et
d’é
tablir les inventaires sous « Inanna
». L’office achète les articles qu’il vend. Dans le cadre
d’un dépôt
-vente pour les articles artisanaux, un contrat et/ou une convention est établi(e) avec
le fournisseur qui facture les quantités vendues avec une remise de 30 %. Concernant la
librairie, la commission est de 30 %-35 % selon les éditeurs.
1.3.4
L’absence de
procédures écrites et sécurisées en matière financière
Pour les procédures de sécurisation mises en place pour le traitement des commandes et
la finalisation des paiements, l
es services de l’office ont
produit le relevé de conclusions du
commissaire aux comptes établi lors de son audit annuel des comptes. Il est indiqué à la fin du
document : «
Des projets sont en cours quant à une sécurisation des décaissements et une
séparation des tâches plus accrues dans le processus de paiement des factures. Il y a la volonté
sur l’
initiative du responsable comptable et du directeur de mettre en place une double
signature électronique pour valider les virements bancaires. Des plafonds seraient déterminés
à partir desquels la signature soit de M. le directeur, soit M. le trésorier, deviendrait obligatoire
pour que le virement soit effectué.
»
Depuis fin 2015, l’office uti
lise une procédure de paiement par virement au moyen de
signatures électroniques (
keynetics
) :
-
en-dessous de 1
000 €
, une seule signature : chef comptable ;
-
entre 1
000 € et 10
000 €
, deux signatures : chef comptable et directeur ;
-
au-dessus de 10
000 €
,
deux signatures : directeur et trésorier de l’OTCBM.
Les remboursements de frais dits « simples » sont soumis à la seule vérification du chef
comptable. Certains remboursements sont soumis aux visas des responsables de service avant
vérification du chef comptable. Ceux relatifs aux opérations de promotion sont vérifiés par
l’assistante de direction, chargée de mission promotion, avant vérification par le chef
comptable. Les remboursements de frais sont effectués par virement. Aucune des procédures
relatées
précédemment ne fait l’objet d’un document officiel soumis à l’approbation du bureau.
La chambre recommande donc à l’association de prendre l’attache de son commissaire
aux comptes afin de mettre en place un manuel de procédures écrites et sécurisées s’a
gissant
des circuits de la commande, de la dépense et de la gestion de trésorerie.
L’office a indiqué que
la mise en œuvre de cette recommandation était amorcée et que le document final serait validé
en bureau avant la fin de l’année. La chambre en prend a
cte.
7 : établir un manuel des procédures en matière financière afin de
sécuriser le circuit de la commande, de la dépense et de la gestion de trésorerie
26
Pages 101 à 110
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
25
2
LA SITUATION FINANCIERE
2.1
Des charges qui progressent plus vite que les produits
(Tableaux réalisés à partir des comptes financiers OTB-OTCBM)
Sur toute la période 2012-2015, les charges augmentent, chaque année, plus vite
(+26,4 %) que les produits (+20,9 %). La fusion-absorption du Convention Bureau
27
, en juillet
2015, explique pour partie la hausse des charges de personnel (+14,7 % au lieu de 8,8 % sans
le CB) et de certaines autres charges telles que les prestations de service imputées au c/62 pour
60
036 € de plus, les taxes sur salaires du CB enregistrées au c/63 pour 7
049 €.
Outre l’intégration du CB, la forte hausse constatée entre 2012 et 2015 (+99 %) au
compte 62 « autres services extérieurs » est inhérente à de nouvelles éditions notamment en
langues étrangères et au développement des actions de promotion dans les foires et salons, mais
également en direction des professionnels du tourisme et de la presse.
27
Soit au c/64 salaires et charges soci
ales, un montant de 123 031,85 € pour la période allant de juillet à décembre
2015
-1M
€
M
€
1M
€
2M
€
3M
€
4M
€
5M
€
6M
€
2 012
2 013
2 014
2 015
Charges
4 139 384
€
4 200 201
€
4 517 379
€
5 231 101
€
Produits
4 173 719
€
4 198 775
€
4 400 965
€
5 045 055
€
RESULTAT de l'exercice
43 240
€
10 124
€
-68 457
€
-186 046
€
4,1 M
€
4,2 M
€
4,5 M
€
5,2 M
€
4,2 M
€
4,2 M
€
4,4 M
€
5 M
€
OTCBM - Evolution des charges et des produits en M
€
-8,9%
1,5%
7,6%
15,8%
-10,7%
0,6%
4,8%
14,6%
-15,0%
-10,0%
-5,0%
0,0%
5,0%
10,0%
15,0%
20,0%
2 012
2 013
2 014
2 015
OTCBM - Evolution des charges et des produits en %
Charges
Produits
2 012
2 015
Evol. 12/15
c/622600
honoraires guides
37 045
184 537
398,1%
c/6230-6233
frais de promotion
70 549
205 722
191,6%
c/623301
éditions
30 868
132 745
330,0%
c/623302
foires et salons
123 380
213 418
73,0%
c/623303
actions "professionnels"
11 752
31 825
170,8%
c/623304
actions "presse"
32 548
65 328
100,7%
c/62810
cotisations
26 653
35 151
31,9%
332 794
868 724
161,0%
58,8%
77,1%
31,2%
566 150
1 126 855
99,0%
OTCBM - autres services extérieurs (partiel)
TOTAL
TOTAL GENERAL c/62
en % du total du c/62
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
26
En 2015, les 7 lignes budgétaires mentionnées au tableau ci-dessus représentent à elles
seules 868
724 €, soit 77 % des dépenses du compte
62 « autres services extérieurs ».
De plus,
la rénovation du hall d’accueil courant 2015, financée par un emprunt de 300 000 €
contracté
sur 9 ans, génère une charge d’intérêts
–
auparavant inexistante
–
de 3
613 € en 2015.
Par ailleurs, entre 2012 et 2015, la dotation aux amortissements et aux provisions a
progressé de plus de +221 %, passant de 45
210 € en 2012 à 145
209 € en 2015. Cette évolution
est due, d’une part, à l’amortissement des travaux du hall d’accueil (+44 614 €) et des nouveaux
mobiliers (+66
539 €) et, d’autre part, à la hausse des provi
sions sur engagements de retraite
(34
034 €).
En effet, les provisions constituées pour les indemnités de départ en retraite ont
augmenté de près de 39 % en raison du vieillissement des agents et de l’intégration des salariés
du Convention Bureau
.
Elles so
nt retracées au passif du bilan, au compte 1531. L’estimation
est effectuée, au
prorata temporis
, sur la base d’une hypothèse de départ des salariés à 65 ans
en tenant compte notamment du statut, de l’ancienneté, du salaire brut annuel, des obligations
lié
es à la convention collective et d’un taux d’actualisation retenu de 3,17 %.
Le déficit de l’exercice 2014 (
-68
457 €) provient en majeure partie de l’augmentation
des charges de personnel (+113
003 € entre 2013 et 2014, dont 77
970 € de salaires et
indemnités et 35
033 € de charges sociales)
28
.
L’intégration, au bilan 2015 de l’office, du report à nouveau négatif de 16
472 € du
Convention Bureau
s’est accompagnée d’une réduction des subventions allouées par la ville et
la CCIB à ce dernier en 2015 (-50
000 €).
La décision d’autofinancer à 50 % la réhabilitation des locaux a eu pour conséquence
une dégradation importante du fonds de roulement qui, de 93 jours au 31 décembre 2014, est
tombé à 37 jours au 31 décembre 2015.
28
Cf. § 2.4.1.1
2 012
2 013
2 014
2 015
Evol. 12/15
c/1531
provisions - indemnités de départ en retraite
239 317
255 634
272 634
332 184
38,8%
BILAN - PASSIF - OTCBM
OTCBM
2012
2013
2014
2015
2016
106800 - Autres réserves
800 000 €
800 000 €
800 000 €
800 000 €
NC
110000 - Report à nouveau
207 605 €
250 846 €
260 970 €
176 041 €
-10 005 €
report à nouveau Convention Bureau
intégration 02 juillet 2015
-16 472 €
RESULTAT de l'exercice
43 240 €
10 124 €
-68 457 €
-186 046 €
NC
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
27
Compte tenu des réserves disponibles (800
000 €), la situation financière de l’office
n’est pa
s préoccupante.
Néanmoins, l’office devra rester vigilant afin que l’évolution divergente
des charges et des produits ne conduise pas à un effet de ciseau, entraînant des résultats annuels
n
égatifs susceptibles d’entamer ses réserves durablement.
2.2
Des ressources en expansion grâce au secteur commercial
2.2.1
Un secteur commercial en pleine croissance sur la période sous revue
Entre 2012 et 2015, le chiffre d’affaires net des produits d’exploitation
, qui représentait
51,5 % du total des produits en 2015 contre 41,9 % en 2012, a augmenté
de 1,8 M€ à 2,6 M€,
soit une progression de +48,5 % bien que la boutique ait été fermée, en décembre 2014 et durant
le 1
er
trimestre 2015, pour des travaux d’embellis
sement.
On note une amplification des ventes de marchandises (+43,9 %), telles que
mugs
,
magnets
, tee-shirts, papeterie, artisanat et spécialités locales, guides touristiques, ainsi que
d’une gamme d’articles «
Bordeaux Fête le Vin » et « Bordeaux Fête le Fleuve
» … Par ailleurs,
depuis 2014, l’office achète directement les
articles destinés à la boutique, contrairement aux
exercices précédents où ils étaient en dépôt-vente
. L’office dégage ainsi une marge
commerciale plus importante.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
28
Après déduction du coût des salaires de la marge hors taxe, le solde reste largement
positif. Toutefois, en l’absence de comptabilité analytique et de clef de répartition des charges
de fonctionnement, il n’a pas été possible de déterminer le bénéfice réel que d
égage la vente
des produits de la boutique.
En revanche, les objectifs de vente du CityPass, affichés lors du conseil d’administration
du 5 mai 2014 n’ont pas été atteints (cf.
infra
, cahier n°2).
Par ailleurs, la commercialisation des prestations de service est constituée par la vente
des visites guidées de groupes, les visites individuelles des sites patrimoniaux, notamment de
la Flèche Saint-Michel, et les commissions perçues sur la billetterie des balades fluviales, des
visites de ville et du vignoble (cf.
infra
, cahier n°2).
(Source : compte financier OTCBM)
2012
2013
2014
2015
Evolution
2012/2015
TOTAL DES PRODUITS
4 173 719 €
4 198 775 €
4 448 925 €
5 045 055 €
20,9%
chiffre d'affaires net
produits d'exploitation
1 750 038 €
1 721 904 €
2 161 944 €
2 598 862 €
48,5%
en % du total des produits
41,9%
41,0%
48,6%
51,5%
22,9%
dont
vente de marchandises
(c/707)
- boutique
+ coffrets BordeauxBox
(c/70700312)
+divers
(c/70700328 - tickets tram, parking, frais de dossier internet…)
367 719 €
423 146 €
489 703 €
529 079 €
43,9%
dont cityPass
120 294 €
247 388 €
105,7%
dont
vente prestations de service BVG
(c/7069)
1 750 038 €
1 721 904 €
1 551 948 €
1 822 395 €
4,1%
dont
visites guidées groupes
c/706002+706911+706914
409 870 €
453 900 €
410 240 €
541 879 €
32,2%
dont
vistes individuelles St-Michel - c/706923
34 789 €
56 641 €
55 068 €
106 032 €
204,8%
dont
commissions / billetterie - c/708810
131 546 €
130 849 €
166 227 €
220 225 €
67,4%
Evolution des produits d'exploitation du secteur commercial
(source : rapport d'activité OTCBM et service finances)
2012
2013
2014
2015
Evol. 12/15
Chiffre d'affaires HT
343 730 €
394 495 €
415 689 €
486 342 €
41,5%
Marge HT
150 915 €
177 211 €
197 914 €
251 229 €
66,5%
Nombre d'acheteurs
19 952
27 566
27 650
23 769
19,1%
Panier moyen par personne
20,60 €
17 €
18 €
22 €
6,8%
Nombre de personnel
2
3
2
2
Coût du personnel
72 662 €
74 666 €
88 944 €
86 112 €
18,5%
Reste sur marge après déduction des
salaires des personnels
78 253 €
102 545 €
108 970 €
165 117 €
111,0%
Evolution annuelle du solde positif
+31,0%
+6,1%
+51,5%
La boutique
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
29
2.2.2
Une hausse sensible des cotisations adhérents
Après avoir été réévaluées en 2013, les cotisations « adhérents » ont été totalement
repensées en 2016
29
afin de se rapprocher des tarifs pratiqués par les offices de tourisme de
même calibre. La nouvelle configuration des tarifs à la hausse, par type d’adhésion avec options
(pack services, pack premium ou pack Convention Bureau), par activité et tail
le d’organisme,
devrait permettre à l’office de dégager des recettes supplémentaires. Entre 2012 et 2015, le
produit généré par les cotisations des membres est passé de 67
575 € à 110
520 €, soit une
augmentation de 63,6 % hors adhésions au Convention Bureau. Elles représentent, en 2015,
près de 4 % du total des produits.
Depuis 2016,
le guide de l’adhérent
présente l’ensemble des prest
ations offertes en
fonction du pack choisi et récapitule les différents tarifs afférents.
29
Conseil d’administration du 16 septembre 2015
(Source : compte financier OTCBM)
2012
2013
2014
2015
Evolution
2012/2015
2016
TOTAL DES PRODUITS
4 173 719 €
4 198 775 €
4 448 925 €
5 045 055 €
20,9%
NC
pack services - activité principale
de 250 € à 500 €
autres activités de 250 € à 800 €
activités supplémentaires 50 €
pack premium - activité principale
de 325 € à 650 €
autres activités de 325 € à 1 040 €
activités supplémentaires inclus
pack CB - activité principale
de 1 325 € à 1 995 €
autres activités de 630 € à 15 960 €
nombre d'adhérents OT
490
438
461
530
8,2%
503
nombre d'adhérents CB
120
-
122
c/75810 - cotisations membres OT
67 575 €
100 025 €
100 765 €
110 520 €
63,6%
c/75820 - adhérents CB
83 114 €
-
en % des produits
1,6%
2,4%
2,3%
3,8%
137,1%
NC
Evolution de la cotisation des membres et adhérents
montant cotisation
150 €
150 €
(associations
et
non professionnels)
autres 250 €
150
€
(associations
et
non professionnels)
autres 250 €
150 €
(associations
et
non professionnels)
autres 250 €
66,7%
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
30
2.2.3
Des subventions ne représentant qu’un peu plus du tiers des produits en 2015
Source : comptes financiers OTCBM
Entre 2012 et 2015, la ville de Bordeaux a réduit le montant de sa subvention de
15
000 € (
-0,8 %) alors que, dans le même temps, la taxe de séjour perçue par la ville de
Bordeaux progressait de 18,6 %. La subvention qui était égale à 94 % de la taxe de séjour en
2012, ne représente plus que 78,6 % de la taxe de séjour collectée par la ville en 2015.
En 2015, la subvention versée par la ville de Bordeaux ne représentait plus que 35,6 %
du total des produits contre 43,4 % en 2012.
En ce qui concerne les subventions versées au « Convention Bureau » avant la fusion,
elles se montaient fin juin 2015 à 37
500 €, dont 25
000 € de la ville et 12
500 € de la CCIB.
Après intégration, le CB a reçu 60
000 €, dont 47
500 € de Bordeaux Métropole et 12
500 € de
la CCIB. Au total, en 2015, le CB a perçu 97
500 € de
sub
ventions alors qu’en 2014
les
subventions allouées étaient de 150
000 € (50
000 € de la ville, 50
000 € de la chambre de
(Source : compte financier OTCBM)
2012
2013
2014
2015
Evolution
2012/2015
TOTAL DES PRODUITS
4 173 719 €
4 198 775 €
4 448 925 €
5 045 055 €
20,9%
Total des subventions d'exploitation
1 792 862 €
1 761 297 €
1 800 090 €
1 900 000 €
6,0%
Subvention versée par la ville
1 810 000 €
1 750 000 €
1 795 000 €
1 795 000 €
-0,8%
en % des produits
43,4%
41,7%
40,3%
35,6%
-18,0%
en % de la taxe de séjour
94,0%
84,5%
81,6%
78,6%
-16,4%
Taxe de séjour
1 925 545 €
2 070 948 €
2 198 429 €
2 283 801 €
18,6%
Subventions versées au Convention Bureau BCB
60 000 €
subventions versées avant fusion-absorption
150 000 €
37 500 €
-35,0%
Evolution de la subvention versée par la ville de BORDEAUX
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
31
commerce et d’industrie de Bordeaux et 50
000 € de Bordeaux Métropole
30
), soit un différentiel
de plus de 50
000 € en défaveur de l’OTCB
M au 31 décembre 2015, expliquant une partie du
résultat déficitaire enregistré en 2015 dans les comptes de l’office.
2.3
Des charges également en accroissement continu
2.3.1
Des charges de personnel plus importantes qu’affiché
Les charges de personnel permanent, hors provisions pour indemnités de départ en
retraite, impôts et taxes sur salaires, indemnités des stagiaires et rémunération des guides-
conférenciers, représentent 45,8 % des dépenses totales en 2015
31
contre 50,5 % en 2012,
déduction faite du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE)
32
, soit une baisse des
charges sociales du bureau des visites guidées
33
.
Néanmoins, si l’on intègre les dépenses connexes
précisées au paragraphe précédent, et
après remboursements effectués par les organismes sociaux et refacturations de dépenses de
personnel mis à disposition, les charges de personnel sont, en réalité, égales à 52,1 % des
charges totales en 2015 contre 55,2 % en 2012.
30
Source : grand-livre des comptes 2014 du BCB
31
Cf. tableau général § 2.2
32
M
is en place par l’Etat au 1er j
anvier 2013
–
Seuls les salaires ne dépassant pas 2,5 fois le Smic (c'est-à-dire
inférieurs à 3 643,79
€
bruts par mois en 2015) sont retenus. Son taux est de 6 % des rémunérations versées.
33
BVG seul secteur commercial taxable à l’impôt sur les bénéfices
et dont, en conséquence, les rémunérations
sont éligibles au CICE
2 012
2 013
2 014
2 015
Evol. 13/15
c/649
produit du CICE
-
-
13 920
-
21 263
-
23 983
72,3%
OTCBM - en €
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
32
En 2012, après déduction des remboursements effectués par l’Etat
34
, les organismes
sociaux
35
et refacturations
36
de dépenses de personnel mis à disposition d’autres entités, les
dépenses de personnel de l’office, qui représentaient une charge par habitant de 9,46 €
à
l’échelle de Bordeaux, sont passées à 11,12 € en 2015 compte te
nu de la fusion/absorption du
CB intervenue en juillet 2015 et de l’augmentation des honoraires et déplacements des guides
-
conférenciers. Si l’on considère la population de la métropole bordelaise, la
dépense rapportée
au nombre d’habitants
aurait été, pour 2015,
de 3,64 €.
Entre 2012 et 2015, les effectifs en contrat à durée indéterminée et déterminée, traduits
en nombre d’équivalents temps plein, qui étaient de 41,52 ETP en 2012, sont passés en 2015 à
49,07 ETP, soit une augmentation de 7,55 ETP.
34
Prise en charge des contrats aidés à un certain % du SMIC
35
Caisse primaire d’assurance maladie, AGEFOS (association de gestion de formation des salariés) est un OPCA
(organisme paritaire collecteur agréé) qui collecte la contribution patronale au titre de la formation
professionnelle
36
Refacturation personnel assurant l’accueil pour le CIVB (convention du 13 avril 2005) et heures du comptable
de l’office pour la tenue des caisses des évène
mentiels « Bordeaux Fête le vin et Bordeaux So Good
Evol. 12/15
2015
Evol. 12/15
Population Bordeaux
(source INSEE)
241 287
243 626
243 626
245 223
Population Bordeaux Métropole
(source INSEE)
737 492
749 595
749 595
749 595
621
Personnel intérimaire - stagiaires
27 306
0,11 €
27 269
0,11 €
27 172
0,11 €
38 380
0,16 €
40,56%
62260/62510
Honoraires et déplacements guides
49 919
0,21 €
61 598
0,25 €
106 727
0,44 €
194 017
0,79 €
288,67%
631/633/635
Taxes et assimilés
(sur salaires, formation…)
147 304
0,61 €
140 416
0,58 €
137 264
0,56 €
153 434
0,63 €
4,16%
641
Salaires et indemnités
1 434 370
5,94 €
1 401 581
5,75 €
1 479 551
6,07 €
1 655 961
6,75 €
15,45%
645/647/648
-649
Charges sociales
(cotisations
retraite, mutuele, médecine du W,
provisions CP, abonnement transport,
tickets-restaurant, formation)-produit impôt CICE
655 765
2,72 €
625 620
2,57 €
660 653
2,71 €
716 848
2,92 €
9,31%
6815
Provisions retraite
24 180
0,10 €
16 316
0,07 €
17 000
0,07 €
34 034
0,14 €
40,75%
2 338 844
3,17 €
2 272 800
3,03 €
2 428 367
3,24 €
2 792 674
3,73 €
19,40%
-79101
Remboursement CPAM
0
-2 895
-1 306
-7 785
-79106
Refacturation frais de personnel CIVB
-33 000
-33 000
-33 000
-33 000
-79130
Remboursement CES
-10 341
-8 811
-13 501
-19 893
-79140
Remboursement formation- Agefos
-3 877
-2 170
-169
-3 602
-758908
Refacturation heures comptable OT -
BGE - fête du vin
- so good
-8 189
-12 781
-2 272
-55 407
-46 875
-60 756
-66 552
2 283 437
9,46 €
2 225 924
9,14 €
2 367 611
9,72 €
2 726 121
11,12 €
19,4%
4 139 384
17,16 €
4 200 201
17,24 €
4 517 379
18,54 €
5 231 101
21,33 €
52,1%
Sous-total
Sous-total
3,73 €
0,96 €
Evolution des charges globales de personnel
OTCBM
(source : comptes annuels)
en €
1,6%
BORDEAUX
METROPOLE
€/hab
1,6%
Ville de
BORDEAUX
€/hab
Ville de
BORDEAUX
€/hab
Ville de
BORDEAUX
€/hab
Total charges de personnel
3,64 €
Total C/6
Charges totales de personnel
en % du total des charges C/6
0,05 €
0,26 €
0,20 €
2,21 €
Ville de
BORDEAUX
€/hab
55,2%
53,0%
52,4%
* fusion juillet 2015
2012
2013
2014
2015*
0,05 €
Effectif total
2012
2013
2014
2015
Evol. 12/15
Nombre d'ETP (CDI et CDD)
(source : service financier OTCBM)
41,52
42,09
45,32
49,07
18,2%
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
33
2.3.2
Le coût des guides-conférenciers
La profession de guide-conférencier est réglementée par
l’article L. 221
-1 du code du
tourisme, qui fait obligation pour la visite commentée dans les musées et monuments
historiques, dans le cadre d’une prestation commercialisée, d’avoi
r recours à des personnes
qualifiées, détentrices de la carte professionnelle de guide-conférencier
37
.
L’
office de tourisme emploie des personnes titulaires du diplôme de guide-
conférencier
: 11 guides sont en CDI à temps partiel, d’autres sont en CDD de type contrat
d’usage (20 en 2015), payés à la vacation, chaque contrat correspondant à une prestation. En
outre, l’office a également recours à
des guides-conférenciers autoentrepreneurs rémunérés en
honoraires sur présentation de factures.
L’office a indiqué que désormais les guides
-
conférenciers n’étaient plus recrutés en
CDI, mais pour une prestation particulière, soit en CDD de courte durée (paiement à la
vacation), notamment pendant la saison estivale, soit en qualité d’autoentrepreneur payés sur
facture, à la prestation, limitant ainsi les charges de structure, ce que confirme l’augmentation
du coût des honoraires versés (+443 %) qui sont passés de 33
074 € en 2012 à 179
565 € en
2015, représentant 32 % du coût global de la rémunération des guides-conférenciers contre
7,2 % en 2012.
2.3.3
Un comptoir « accueil
» du CIVB assuré par l’OT, désormais plus coûte
ux
que la refacturation au CIVB
La convention de partenariat, en date du 13 avril 2005, signée avec le CIVB pour la
promoti
on, l’accueil et le développement du tourisme viticole en bordelais, d’une durée de 3
ans renouvelable par tacite reconduction, prévoit que le CIVB apporte une aide financière
annuelle de 33
000 €, à charge pour l’office de recruter une personne à temps plein, affectée
notamment à l’accueil.
37
La délivrance de la carte professionnelle est soumise aux conditions fixées par les articles R. 221-1 et suivants
du code du tourisme. Elle est délivrée aux titulaires de la licence professionnelle de guide-conférencier ou
d’un
diplôme national de master ayant validé au cours de leur formation les trois unités d’enseignement
complémentaire prévu par l’arrêté du 9 novembre 2011
.
source : OTCBM
Evol. 12/15
CDD - CDI
424 155 €
92,8%
433 455 €
89,9%
381 743 €
80,4%
381 072 €
68,0%
-10,2%
honoraires
33 074 €
7,2%
48 688 €
10,1%
93 333 €
19,6%
179 565 €
32,0%
442,9%
Total
457 229 €
100%
482 143 €
100%
475 076 €
100%
560 637 €
100%
22,6%
2012
2013
2014
2015
Coût des guides-conférenciers
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
34
Extrait de la convention du 13 avril 2005
La personne
38
recrutée à cet effet depuis le 22 juillet 2005, a coûté 39
976 €
39
à l’office
en 2015, soit un différentiel de 6
976 € à la charge de l’office auquel il faut ajouter le coût de
la seconde personne remplaçant la titulaire du poste en-dehors de ses heures de travail et de
congés, le comptoir étant ouvert sept jours sur sept.
Par ailleurs,
l’ensemble des avantages sociaux et en nature octroy
és aux salariés
représente une somme de 66 430 € en 2015
, hors logement de fonction, celui-ci ne disposant
pas de sous-
compteur pour les fluides. A compter de 2016, il convient d’ajouter la mutuelle
complémentaire devenue obligatoire au 1
er
janvier, dont le montant sera d’environ 6
500 € pou
r
l’année.
2.3.4
L’élargissement du champ d’intervention de l’OT vers la métropole
Le budget prévisionnel 2016
de l’OTCBM est nettement moins sommaire que celui de
l’OTB. L’intégration du
«
Convention bureau »
et l’ouverture de la plateforme de la Cité du
vin en juin 2016 expliquent pour partie le montant du budget prévisionnel 2016, 5 900
000 €
contre 4 420
000 € en 2015, en augmentation de 33,5 %, l’autre partie
résultant du
développement de l’office du fait d
e sa métropolisation.
38
Mme Isabelle VAUGELADE, conseiller en séjour, qualification : employé
–
indice 1495 au 31 décembre 2015
39
Année 2015 : cumul base SS 26
402,59 € + 13
573,75 € de charges patronales = 39
976,34 €
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
35
CAHIER N° 2
ENQUETE INTER-JURIDICTIONS
« LES POLITIQUES EN FAVEUR DU TOURISME »
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
36
SYNTHÈSE DU CAHIER N° 2
I
–
Le panorama du tourisme à Bordeaux et dans son agglomération
Bordeaux et son agglomération disposent
d’atouts touristiques riches s’appuyant sur le
renouveau urbain de la ville, consacré par l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO,
le fleuve et son territoire viticole réputé mondialement. Le nombre de visiteurs est en
augmentation notable (5,8 M en 2014 dont 3,3 M de touristes,
selon les chiffres de l’office de
tourisme), induisant des retombées économiques estimées à 926
M€. L’augmentation des
fréquentations touristiques est confirmée par les données de l’INSEE sur les nuitées hôtelières.
Ces dernières sont passées de 2,6 M en 2012 à 2,9 M en 2015, soit une augmentation de
13,4 % et concernent majoritairement les touristes français (80 % des nuitées hôtelières).
L’ensemble des projets urbains en cours sur la métropole tels que Bordeaux
Euratlantique et le Bassin à flot comportent une dimension touristique importante. Pourtant,
l’office ne semble pas avoir développé un dispositif particulier pour structurer son offre de
service en termes d’expertise et d’ingénierie en direction des investisse
urs potentiellement
intéressés.
La mise en service de la LGV au 1
er
juillet 2017 constitue une opportunité importante
pour l’attractivité touristique du territoire. Cependant, la préparation des acteurs en
matière de
définition des clientèles cibles et des produits touristiques à mettre en avant voire à constituer,
n’a
pas été anticipée
par l’office de tourisme dans d
es conditions optimales, à la mesure des
enjeux touristiques de cette nouvelle ligne.
II
–
Un suivi du secteur essentiellement quantitatif et récemment restructuré
L’office de tourisme a mis en place en mai 2016 son propre observatoire
-baromètre du
tourisme qui lui permet de suivre certaines données quantitatives mais qui, à ce stade, ne produit
pas de données qualitatives sur la destination. Ce baromètre ne saurait tenir lieu de source
principale d’information de l’office de tourisme, quand bien même ce dernier aurait
parallèlement recours aux notations recueillies sur diverses plateformes numériques de
commercialisation.
III
–
Stratégie et gouvernance
La stratégie touristique de l’office s’appuie sur la valorisation des quatre points forts de
la destination : la ville et sa grande richesse patrimoniale, le vin, le fleuve et la gastronomie.
Avec l’élargissement du périmètre géographique de l’office de to
urisme induit par sa
métropolisation à compter du 1
er
janvier 2015, consécutivement à la loi du 27 janvier 2014 de
modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles, sa stratégie
touristique s’enrichit de deux thématiques nouv
elles : le tourisme de nature et le tourisme
d’affaires.
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
37
Faisant le constat que les acteurs locaux éparpillaient leurs moyens d’intervention dans
des actions promotionnelles qui, par ailleurs, brouillent l’image des territoires touristiques sur
les marchés étrangers, le gouvernement a décidé de soutenir la structuration des territoires
correspondant à des destinations à dimension internationale. Dans la lignée de
l’appel à projet
lancé par l’État en 2014, le contrat de destination porté par l’office de tour
isme a été retenu.
Parce qu’il reconnaît un périmètre géographique dépassant les seules frontières administratives
de la métropole bordelaise et
qu’il concerne des filières fortes du territoire (l’œ
notourisme et le
fleuve), le contrat de destination a enclenché une dynamique positive dans la stratégie
touristique de l’office de tourisme de Bor
deaux Métropole.
La stratégie touristique de l’office de tourisme est formalisée dans les conventions
conclues avec la ville de Bordeaux jusqu’à 2015, puis avec
la métropole depuis cette date, mais
ces conventions ne permettent pas une appréhension suffisamment claire de la stratégie
touristique de l’of
fice de tourisme à moyen terme.
En effet, si la stratégie touristique de
moyen terme développée par l’office de tourism
e
apparaît de plus en plus clairement dans les documents supports (conventions avec le financeur
et procès-v
erbaux de l’assemblée générale), elle
reste insuffisamment précise quant aux
objectifs
poursuivis, aux moyens d’action
à mettre en œuvre et aux indi
cateurs de suivi et de
résultat. Par ailleurs éclatée dans divers documents à visibilité variable, cette stratégie
touristique n’est pas suffisamment
identifiable par
l’ensemble des acteurs touristiques du ressort
de l’office et
, plus largement, du périmètre géographique de la destination, compliquant par là-
même son
appropriation par l’ensemble de l’
écosystème touristique.
IV
–
L’information et l’accueil des touristes
L’office de tourisme reçoit les touristes, en majorité français, dans des points d’accuei
l
diversifiés dont deux sont en centre-
ville de Bordeaux. Par ailleurs, l’office de tourisme pratique
l’accueil hors les murs consistant à détacher des conseillers en séjour sur les lieux à forte
fréquentation touristique. L’office de tourisme de Bordeaux
applique depuis 2009 les critères
du référentiel « Qualité tourisme »,
label créé par l’
État, auquel sont soumis les offices de
catégorie I. L’information des touristes et des professionnels (tours opérateurs et agences de
voyage) se fonde également sur une politique éditoriale reposant sur la publication de
nombreuses éditions, parmi lesquelles quatre sont tirées à plus de 100 000 exemplaires.
V
–
Communication et promotion
Compte
tenu de la faiblesse de son budget de communication, l’office a fait le choi
x
depuis plusieurs années de privilégier les relations avec la presse et les intermédiaires de vente,
ainsi que les outils numériques.
Interrogé sur le niveau de programmation de la destination auprès des tours opérateurs
et agences de voyages qui commercialisent particulièrement la destination, l’office de tourisme
indique ne pas connaître le niveau de vente de ces opérateurs, ni le niveau général
d’intermédiation de la destination, c’est
-à-dire la part des touristes ayant acquis leur séjour au
travers
d’un intermédiaire de vente.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
38
VI
–
Un rôle actif dans la commercialisation des produits touristiques, mais qui
pose des questions de régularité
Les visites patrimoniales
L’évolution de la fréquentation des sites patrimoniaux est en constante augmentation
depuis le classement de Bordeaux au patrimoine m
ondial de l’UNESCO en 2007. Le chiffre
d’affaires que tire l’office de tourisme des visites
de la ville, ainsi que des entrées et visites
guidées dans les sites patrimoniaux, est en hausse de 14,8 % sur la période, passant de
875
575 € en 2012 à 1 M€
en 2015.
L’office de tourisme commercialise plusieurs excursions dans les sites classés
UNESCO, vers Blaye et Saint-Emilion
–
donc hors de son périmètre géographique
–
en autocar
ou en bateau. Le « pass UNESCO » mis en place en 2013 pour commercialiser ensemble les
sites UNESCO n’a pas fonctionné et a été remplacé en 2015 par l’intégration des visite
s de la
citadelle de Blaye et de la cité de Saint-Emilion dans le CityPass.
Les visites du vignoble
Bordeaux est le plus vaste vignoble d’appellations contrôlées de France. L’office de
tourisme commercialise des circuits de découverte du vignoble bordelais au départ de Bordeaux
pour individuels regroupés (circuits journée, demi-journée, soirée), en augmentation sur la
période.
Les balades fluviales
Même si le nombre des visiteurs du tourisme fluvial est en forte hausse, le nombre des
visiteurs de sites patrimoniaux et de musées demeure majoritaire dans le total des visites
commercialisées par
l’office de tourisme, devant celui des
visiteurs du vignoble.
Le Bordeaux Métropole CityPass
La principale offre packagée est le CityPass. Lancée en avril 2014, cette offre agrège
transports, musées, monuments et visites en un même support selon une logique forfaitaire. Les
objectifs de vente ambitieux
du CityPass, affichés lors du conseil d’administration du 5 mai
2014, n’ont pas été atteints.
La commercialisation des sites hors du périmètre géogr
aphique de l’office de
tourisme
Certains produits commercialisés par l’office de tourisme concernent des sites situés
dans un périmètre géographique qui n’est pas celui de l’office de tourisme, donc au
-delà du
territoire métropolitain. La commercialisation par l’office de tourisme de ces produits
touristiques pose deux questions : celle de la concurrence avec les acteurs privés et celle de la
régularité de la commercialisation des produits touristiques hors du périmètre géographique de
l’office de tourisme. Dès lors qu’il entre dans le champ d’application des dispositions
législatives prévues à l’article L. 211
-1 du code du tourisme pour les opérations
commercialisées mentionnées dans la loi, l’office de tou
risme est soumis à la double condition
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
39
que ses opérations commerciales s’effectuent
«
dans l’intérêt général
» et «
dans
[sa]
zone
géographique d’intervention
»
.
L’office de tourisme semble jouer un véritable rôle d’apporteur d’affaires. En ce sens,
et sou
s réserve de l’appréciation du juge administratif, l’intervention de l’OTCBM
dans la
commercialisation des prestations visées au I de l’article L. 211
-1 du code du tourisme, pourrait
être regardée comme intervenant dans le cadre de l’i
ntérêt général, à tout le moins pour celles
de ses prestations réalisées dans le cadre de la zone géographi
que d’intervention de l’office.
Les interventions commerciales de l’office de tourisme en dehors de son périmètre
géographique, indépendamment de la question de savoir si
elles entrent dans le champ d’un
intérêt public suffisant et en l’état actuel des relations conventionnelles avec les offices des
territoires voisins, sont donc irrégulières au regard des dispositions législatives posées par
l’article L. 211
-1 du code du tourisme.
La question des conditions de recours aux guides-conférenciers
Le recours aux guides-conférenciers est en augmentation sur la période, passant de
457
229 € en 2012 à 560
637 € en 2015. Le recrutement des guides
-conférenciers dans le cadre
de contrats à durée déterminée (CDD) de courte période (2 à 3 heures) intervient de manière
irrégulière au regard des dispositions du code du travail (article L. 1242-2), faute
d’accord
collectif prévoyant la possibilité de recourir à ce mode de recrutement. De
surcroît, l’office
emploie des guides-conférenciers en méconnaissance du volume horaire minimal établi, sur le
fondement de la loi de sécurisation de l’emploi du 14 juin 2013, par l’accord
de branche du 13
décembre 2014.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
40
RECOMMANDATIONS DU CAHIER N° 2
Les juridictions financières examinent les suites réservées à leurs recommandations de
régularité et de performance et les évaluent en fonction du niveau de mise en œuvre.
Recommandations formulées au cours du contrôle actuel
Recommandation n°
1
: p
réciser l’articulation en
tre le « baromètre du tourisme » et
l’observatoire régional
du tourisme,
sous la forme d’une convention entre l’OTCBM et le
comité régional du tourisme
[Performance (relations avec les tiers) :
mise en œuvre en cours]
Recommandation n°
2
: rédiger l
’
annexe aux statuts relative à la gouvernance du Convention
Bureau
, conformément aux dispositions de l’article 10 desdits statuts
[Régularité (gouvernance et organisation interne) :
mise en œuvre totale
]
Recommandation n°
3
: identifier le périmètre géographique de la destination Bordeaux en
fonction des clientèles touristiques visées
[Performance (gouvernance et organisation interne) :
mise en œuvre
en cours]
Recommandation n°
4
: p
réciser le rôle de l’office de tourisme par rapport aux actio
ns
stratégiques portées par la mission tourisme de Bordeaux Métropole
[Performance (relations avec les tiers) :
mise en œuvre en cours]
Recommandation n°
5
: p
résenter à l’assemblée générale
un budget exécuté sous la même
forme que le budget prévisionnel
[Performance (comptabilité) :
mise en œuvre totale
]
Recommandation n°
6
: établir des conventions avec les offices de tourisme voisins afin de
régulariser les opérations commerciales,
visées au I de l’art
icle L. 211-1 du code du tourisme,
menées par l’OTCBM au
-
delà de son périmètre d’intervention
légal
[Régularité (relations avec les tiers) :
mise en œuvre
en cours]
Recommandation n°
7
: ne plus recourir aux CDD d
’
usage pour les guides-conférenciers
[Régularité (gestion des ressources humaines) :
non mise en œuvre]
Recommandation n°
8
: respecter les dispositions légales relatives au temps partiel pour les
guides-conférenciers
[Régularité (gestion des ressources humaines) :
non mise en œuvre]
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
41
3
LE PANORAMA DU TOURISME A BORDEAUX ET DANS SON
AGGLOMERATION
3.1
Présentation de la métropole bordelaise
Avec 245 223 habitants en 2015, Bordeaux se situe au 9
e
rang des villes de France
métropolitaine
40
les plus peuplées. Quant à la métropole bordelaise, qui rassemble 28
communes, ses 749 597 habitants la placent en 4
e
position des métropoles, derrière le Grand
Paris (7 M hab.
41
), Aix-Marseille-Provence (1,8 M hab.) et Lille (1,1 M hab.), mais devant
Toulouse (725 091 hab.) et Nantes (602 923 hab.).
De même si l’on considère l’aire urbaine (1
178 335 habitants, 255 communes),
Bordeaux se trouve à la 5
e
place
42
derrière Paris, Lyon, Marseille
–
Aix-en-Provence et
Toulouse.
40
Après Paris (2 229 621 hab.), Marseille (855 393 hab.), Lyon (500 715 hab.), Toulouse (458 298 hab.), Nice
(342 295 hab.), Nantes (292 718 hab.), Strasbourg (275 718 hab.), Montpellier (272 084 hab.) ; cf. décret n° 2015-
1851 du 29 décembre 2015 authentifiant notamment les chiffres 2013 des populations de métropole
41
Millions d’habitants
42
Chiffres INSEE 2013
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
42
Population à Bordeaux, Bordeaux Métropole et en Gironde entre 2009 et 2015
3.2
Les atouts touristiques de la ville et de son agglomération
3.2.1
Le renouveau urbain consacré par l’inscription à l’UNESCO
3.2.1.1
Le renouveau urbain ou le réveil de la «
belle endormie »
L’office de tourisme indique que
«
le Bordeaux des années 90 communément appelé
dans la presse
« la belle endormie » ne semblait pas avoir de visibilité ni de destin touristique.
La métamorphose de la ville entre 1995 et 2007 qui a conduit à son inscription au Patrimoine
de l’UNESCO a rad
icalement changé le regard porté sur elle par ses habitants, ses visiteurs,
les médias, et, de fait, elle est devenue en quelques années, une grande destination touristique
».
Le renouveau urbain a consisté en la mise en valeur du patrimoine historique de la ville,
la rénovation des quais, la construction du pont Chaban-Delmas, la mise en place du tramway
et la revitalisation du fleuve (cf.
infra
). Selon les chiffres transmis par l’office de tourisme,
120 M€
ont été consacré
s à l’aménagement des q
uais et 140
M€ pour le p
ont Jacques Chaban-
Delmas.
Le renouveau urbain de la ville est toujours en cours avec une nouvelle phase autour de
la création ou de la requalification de certains quartiers de la ville (les Bassins à flot
43
où le port
de Bordeaux est né et où se trouve la Cité du vin, avec notamment ses bureaux, ses logements
et le musée de Mer et de la marine, Bordeaux Euratlantique avec
l’ouverture de
la ligne LGV
depuis le 1
er
juillet 2017, futur poumon économique de la ville qui vise à attirer les sièges de
grandes entreprises
44
, requalification du quartier de Brazza sur la rive droite de Bordeaux).
43
Au nord de la ville, le chantier des Bassins à flot est engagé depuis 2012 dans l’ancien pôle manufacturier
: un
chantier de 160 hectares dont 22h de plans d’eau. A terme, ce sont 700
000m2 mêlant logements, activité
économiques et équipements collectifs qui vont sortir de terre. Bordeaux aura son musée de la Mer et de la Marine
fin 2017 à 500 m de la Cité
; geste architectural fort, le musée se composera d’une tou
r imposante de 30 m de
haut.
44
Au sud de la ville, le projet d’aménagement dénommé Bordeaux E
uratlantique - un des plus vastes de France
avec 738 hectares répartis sur Bordeaux, Bègles et Floirac
–
prévoit 500 000 m² de bureaux, 17 000 logements et
100 000m²
pour les commerces et hôtels autour de la gare de Bordeaux. Avec l’arrivée de la ligne gra
nde vitesse
en 2017 et Paris à 2h05, ce sont 18 millions de voyageurs qui transiteront par Bordeaux chaque année à l’horizon
2010 (source : dossier de presse, office de tourisme et des congrès Bordeaux Métropole, 2016). Un nouveau pôle
2009
2011
2012
2013
2014
2015
Evol. 09/15
En % pop .
Bx métropole
En % pop .
Gironde
236 727
239 399
241 287
243 626
243 626
245 223
3,6%
32,7%
16,3%
2009
2011
2012
2013
2014
2015
Evol. 09/15
en % pop.
Gironde
708 880
720 049
737 492
749 595
749 596
749 597
7,5%
49,8%
2009
2011
2012
2013
2014
2015
Evol. 09/15
en % pop.
France
1 434 661
1 463 662
1 483 712
1 505 517
1 505 517
1 505 517
4,9%
2,3%
Bordeaux
Métropole
GIRONDE
population municipale légale (source INSEE)
BORDEAUX
source : INSEE
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
43
3.2.1.2
Le classement UNESCO
Le 28 juin 2007, l’UNESCO a inscrit Bordeaux,
port de la Lune, sur la liste du
Patrimoine Mondial au titre
d’«
Ensemble urbain exceptionnel ». La distinction concerne un
vaste périmètre de 1 810 hectares. La ville de Bordeaux est avant tout reconnue pour son
architecture datant du XVIII
e
siècle. 380 monuments sont ainsi inscrits au Patrimoine Mondial
de l’UNESCO.
La fréquentation touristique de Bordeaux a augmenté de plus de 60 % entre 2007 et
2016, notamment en lien avec le projet urbain qui a transformé la ville, et en a fait une
destination touristique couronnée par l’UNESCO. L’augmentation de la fréquentation
touristique constatée à compter des années 2003-
2004 s’est ensuite accélérée grâce au
classement UNESCO, mais également du fait des investissements réalisés en faveur de l’accueil
des touristes, sur la destination.
3.2.2
Un fleuve
3.2.2.1
Le port de la Lune : un port de plus en plus actif
Bordeaux est appelé le port de la Lune, car la rivière y forme un croissant. Par sa
situation géographique privilégiée, à 100 km de l'océan, Bordeaux est un port fluviomaritime
de plus en plus actif. La ville est à ce titre une escale privilégiée sur la façade Atlantique pour
les paquebots de croisière maritime, avec 20 à 30 navires de croisières par an accostant en
cœur
d’animation événemen
tiel et commercial
–
le Grand Aréna
–
va y être implanté à Floirac. Il accueillera une salle
de spectacles d’une capacité de 15
000 places et un espace commercial de surface de vente consacré à
l’équipement de la mai
son, aux sports et aux loisirs.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
44
de ville. Le port de la Lune accueille ponctuellement de nombreux paquebots de croisière,
des navires de la marine nationale, des voiliers-écoles étrangers et des bateaux de prestige. Il
est également le port d’
attache de compagnies de croisières fluviales internationales et locales
(cf.
infra
).
3.2.2.2
Une politique de revitalisation du fleuve
La ville de Bordeaux a engagé une politique volontariste pour la revitalisation du fleuve
à travers un plan d’investissement dédié aux pontons permettant l’ac
cueil des bateaux en centre-
ville avec le soutien financier notamment du département et de la région. L’effort financier a
permis la création et la rénovation de 11 pontons et ouvrages nautiques, allant par exemple, des
postes à paquebots fluviaux, au pont
on d’ho
nneur, au ponton de la Cité du vin.
Près de 9 M€
ont été investis depuis 2003 dans les pontons dont 4 M€ à la charge de la ville.
Cette politique de réanimation du fleuve s’est également traduite par le développement
des événementiels avec notamment la « Fête du fleuve » qui se déroule tous les deux ans sur
les quais.
3.2.3
Un territoire viticole
Si Bordeaux compte quelques rangs de vignes
45
,
il n’y a pas
pour autant de « caves » ou
de « châteaux viticoles » actuellement dans la ville. Les 400 négociants de Bordeaux ne
comptent plus que des bureaux dans leur quartier historique des Chartrons. Les anciens chais
ont été convertis en galeries d
’art, bars à vin ou restaurants. Le
vignoble de Bordeaux regroupe
les vignes du département de la Gironde. Certains vins qui y sont produits sont parmi les plus
réputés et les plus chers du monde, faisant du bordeaux une référence mondiale.
3.2.4
Une offre événementielle en développement
Outre la fête du vin qui attire tous les deux ans à Bordeaux près de 500 000 visiteurs
ainsi que la fête du fleuve qui connait une fréquentation croissante, les événementiels à forte
notoriété se développent dans la ville et son agglomération. Ainsi, en 2015, le Marathon de
Bordeaux Métropole a été lancé et a lieu désormais, tous les ans. Lors de l’examen du soutien
à apporter à la première édition du Marathon (18 avril 2015), le conseil municipal de la ville de
Bordeaux, dans sa délibération du 30 mars 2015 a identifié le lien avec le tourisme considérant
que «
cet événement apparaît clairement comme étant d’intérêt métropolitain du fait de
sa
contribution directe à la promotion du tourisme (nouvelle compétence en cours de transfert),
en particulier par la mise en valeur du patrimoine sur quatre communes (Bordeaux, Pessac,
Mérignac et Talence)
[…]
».
45
La vigne de la Victoire a été plantée il y a plus de 200 ans place de la Victoire et la vigne de la Béchade, derrière
le stade Chaban-Delmas compte 1 000 pieds de merlot noir et de cabernet-sauvignon (source : dossier de presse
2016 - office de tourisme Bordeaux Métropole).
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
45
3.2.5
Les sites touristiques
Le tourisme de la métropole bordelaise est un tourisme urbain, de type « city-break »
46
.
La présence de nombreux sites dans l’environnement de l’agglomération se traduit par une
fréquentation au-delà des frontières administratives de la métropole : les vignobles (Saint-
Emilion et le Médoc), le littoral (bassin d’Arcachon, stations balnéaires sur la côte, etc
.), la
citadelle de Blaye
....
Selon l’étude relative à l’impact économique du tourisme réalisée en
2014-2015 par le cabinet Protourisme
à la demande de l’office de tourisme, 45 % des touristes
effectuent des visites hors de la métropole, principalement sur
le bassin d’Arcachon et à Saint
-
Emilion. Cette proportion est plus élevée pour les touristes étrangers (70 % font des visites en
dehors de la métropole, principalement à Saint-Emilion). Les visiteurs français privilégient le
bassin d’Arcachon (49 %).
Outre la réflexion aux
sites compris dans l’ensemble urbain classé UNESCO (
Grosse
Cloche, Porte Cailhau, Tour Pey Berland
…), l’
office de tourisme présente les sites suivants
parmi les principaux de la destination : l
e musée d’Aquitaine (150
000 visiteurs par an), le zoo
de Pessac (120 000 visiteurs), le CAPC (130 000 visiteurs) et la Tour Pey-Berland (60 000
visiteurs).
La consultation d’autres documents élaborés par l’office de tourisme –
notamment le
document intitulé «
appel à projet structuration touristique du territoire Bordeaux Métropole
»
–
montre que d’autres sites situés hors territoire de la métropole mais dans son environnement
proche, connaissent un niveau de fréquentation important :
-
la dune du Pilat
47
–
dont les chiffres de fréquentation varient de 329 844 visiteurs
(estimation à partir du parking payant situé en contrebas) à 1,9 M (source : syndicat
mixte de la Grande dune du Pilat) ;
-
la citadelle de Blaye : 443 293 visiteurs en 2014 ;
-
la visite du bassin d’Arcachon (Union des Bateliers Arcachonnai
s) : 300 000 visiteurs ;
-
la maison du vin de Saint-Emilion : 166 658 visiteurs en 2014 ;
-
les monuments souterrains de Saint-Emilion : 109 568 visiteurs en 2014, le phare du
Cap-Ferret (80 985 visiteurs).
L’office de tourisme cite également la Cité du vin inaugurée en juin 2016. Jusqu’à la
construction de la Cité du vin, il manquait à Bordeaux un emblème. L’objectif de fréquentation
en année pleine est de 450
000 visiteurs. Avec la Cité du vin, Bordeaux se dote d’un équipement
dont il est attendu un rayonnement au-
delà de l’agglomération.
46
Le terme « city-break » désigne des « escapades » réalisée en milieu urbain, (souvent par d'autres urbains),
c'est-à-dire un tourisme d'évasion du quotidien effectué dans un temps bref (moins de quatre nuits passées hors
domicile pour la définition statistique internationale du « court séjour »), et le plus souvent adossé à un week-end.
Cette brièveté permet sa multiplication (leurs adeptes en France les pratiquent au moins trois à quatre fois par
an). Il en résulte une fragmentation du temps de vacances » (source, Direction du Tourisme - 27 mars 2008,
Ministère de
l’Economie
et de
l’industrie).
47
Seul le parking situé en contrebas est payant
; l’accès à la dune est gratuit.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
46
3.2.6
Les principales filières touristiques
L’office de tourisme indique que les trois filières principales sont l’œnot
ourisme, le
tourisme fluvial et le tourisme patrimonial.
3.2.7
Une notoriété croissante
L’office de tourisme communiq
ue fréquemment, dans ses publications sur les
classements de la ville dans des palmarès afin d’asseoir l’image positive de la ville auprès des
clientèles touristiques : élue «
European Best Destination 2015
»
devant Lisbonne et Athènes ;
ville préférée des français en 2015 devant Montpellier, Nantes et Toulouse, selon un sondage
réalisé par l’Institut CSA pour l’Observatoire du bonheur
48
; deuxième destination
incontournable du monde en 2016 selon le New York Times ; classée en tête des villes à
découvrir en 2017 devant Le Cap et Los Angeles par le leader mondial des guides de voyage
«
Lonely Planet
», édité en dix langues ; arrivée deuxième en 2016 derrière Lyon mais avant
Berlin, Lisbonne aux «
World Travel Awards
» dans la catégorie «
Meilleure destination de
week-end européenne
»
…
Par ailleurs, la ville a été la première ville labellisée par l’Etat au titre du label
« Destination pour tous »
; elle a été ainsi valorisée pour son accessibilité aux personnes en
situation de handicap. L
’office de tourisme a développé un applicatif dédié à faciliter le séjour
dans la ville des personnes en situation de handicap
49
.
3.2.8
Les destinations comparables et les destinations concurrentes selon l’office de
tourisme
3.2.8.1
Les destinations comparables
Comparaisons en termes de notoriété
Selon l’office de tourisme, «
en terme de notoriété et grâce à la renommée mondiale
des vins de Bordeaux, Bordeaux se situe parmi les villes françaises les plus connues à
l’international, après Paris bien sûr, et probablement au
même rang que Nice-
Côte d’Azur,
avant les autres métropoles françaises
».
48
«
Créé en 2010 à l’initiative de Coca
-
Cola France, l’Observatoire du Bonheur est une structure dédiée à
l’analyse et à la compréh
ension des multiples représentations du bonheur. Il a pour objet de rassembler les
connaissances sur le bonheur tout en analysant les phénomènes sociaux et en décryptant les perceptions du
bonheur et de ses représentations. (…) Le travail de l’Observatoire
du Bonheur est porté par un Comité de pilotage
composé de plusieurs experts en Sciences Humaines et Sociales : Jean-Pierre Ternaux, coordonnateur de
l’Observatoire, Directeur de recherche honoraire au CNRS et neurobiologiste, Gilles Boëtsch, directeur de
recherche au CNRS, directeur de l
’UMIESS et de l’OHMi Tessékéré
Michèle Gally, professeur des universités »
(source
: site internet de l’Observatoire du Bonheur).
49
http://tourisme-accessible.bordeaux.fr
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
47
L’office considère qu’à l’international, la notoriété de la destination bordelaise «
la
place d’emblée au niveau de villes comme Vienne, Florence ou Copenhague, dans le Top 20
des villes les plus connues
». Il cite à l’appui de sa comparaison
un récent classement chinois
50
qui confirme que Bordeaux arrive à la 12
e
position derrière Paris, Londres, Amsterdam, Prague,
Venise, Budapest, Athènes, Rome, Florence et Vienne. Pour autant, aucune étude de notoriété
n’a été réalisée permettant de confirmer la mesure de la notoriété de la ville auprès des clientèles
étrangères. Une étude en cours réalisée par Atout France dans le cadre du contrat de destination
(cf.
infra
) confirme la notoriété de
la marque Bordeaux auprès d’un certain nombre de publics
(les bureaux internationaux
d’Atout France, des journalistes et blogueurs) et outils (guides
touristiques, sites internet). Mais il manque à la destination, une grande enquête sur sa notoriété
auprè
s du grand public, qui serait utile à la compréhension d’une part de son attractivité sur les
marchés étrangers et d’autre part au contenu même de ce qui fonde sa notoriété, en particulier
la dépendance de l’image de Bordeaux par rapport au vin.
L’office
juge superflue et onéreuse
une telle dépense qui ne ferait que confirmer sa connaissance des forces et des faiblesses de la
marque à l’international.
Si la comparaison avec les villes susmentionnées peut être effectuée au plan de la
notoriété, l’office considère qu’en revanche au niveau des fréquentations, Bordeaux n’est pas
encore au niveau de ces villes en raison de s
a situation excentrée à l’Ouest de l’Europe, à l’écart
des circuits traditionnels, du caractère moins peuplé de la ville par rapport à ses « concurrentes »
et donc moins bien desservie en connexions aériennes, d’une industrie touristique récente
comparée à des villes comme Venise ou Florence («
dont c’est l’activité principale depuis des
décennies, voire des siècles
»). La dernière raison a
vancée est que Bordeaux n’est pas une
capitale, «
et en France, le tropisme parisien reste encore très fort
» selon l’office de tourisme
.
L’office a par ailleurs souligné sa volonté de conserver un équilibre entre résidents
« temporaires » et permanents, d
e façon à éviter qu’un afflux touristique trop important
n’engendre des réactions de mécontentement ou de rejet de la part des habitants, telles qu’elles
peuvent se manifester dans certaines villes européennes.
Comparaisons en termes de tourisme de loisirs
L’office précise que les comparaisons sont compliquées en raison du caractère peu facile
et peu précis des outils statistiques français et ajoute qu’«
aucun document officiel émanant de
l’INSEE notamment, n’établit un classement des principales destinatio
ns urbaines en la
matière
».
Selon l’office de tourisme, la ville de Bordeaux serait positionnée «
avant des villes
comme Lyon, Nantes ou Toulouse en termes de tourisme de loisirs
». Il indique que les taux
d’occupation hôteliers observés durant les week
-e
nds et les vacances d’été confortent cette
analyse, sans justifier pour autant sa réponse.
L’office considère que la comparaison avec la ville de Nice est compliquée, cette
dernière s’inscrivant dans un contexte à la fois de tourisme urbain et de tourisme
balnéaire, avec
la puissance de la marque « Côte
d’Azur
» ou « French Riviera ».
50
Classement effectué par un magasine chinois, « Hi Europe ».
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
48
Au final, l’office considère que la ville française la plus comparable à Bordeaux «
est
probablement Lyon, avec une sociologie comparable, un tourisme patrimonial (classement
UNESCO), des croisières fluviales…
».
Comparaison en termes de tourisme
d’affaires
S’agissant du tourisme d’affaires, l’office de tourisme considère que Lyon et Toulouse
«
bénéficient d’un tissu économique et industriel plus dynamique, qui entrai
ne davantage de
fréquentation "business"
».
Comparaison en termes de taux de remplissage hôtelier
Le baromètre MKG
51
transmis par l’office de tourisme
, relatif au remplissage hôtelier
pour l’année 2015 permet de comparer Bordeaux et les autres principales métropoles
françaises.
Selon les chiffres issus de ce baromètre, la ville de Bordeaux a bénéficié en 2015, du meilleur
taux d’occupation des métropoles hors Paris (68 % vs 65,4 % Marseille, 64,7 % Lyon, 63,1 %
Toulouse, 63,2 % Nantes, 61,5 % Lille).
Baromètre MKG-tau
x d’occupation hôtelier en 2015
Source : transm
ission par l’office de tourisme
51
Le baromètre MKG Hospitality est un baromètre hôtelier élaboré par MkG Hospitality qui traite les
informations mensuelles concernant les taux d’occupation, les prix moyens et RevPAR (Revenue per Available
Room) à partir d’un panel d’hôtels. Chaque année, l’échantillon est mis à jour.
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
49
3.2.8.2
Les destinations concurrentes selon l’office de tourisme
Invité à indiquer les principales destinations concurrentes de Bordeaux, l’office répond
que dans le tourisme urbain les villes ne sont pas nécessairement « concurrentes », la clientèle
de séjour «
citybreak
» découvrant les villes les unes après les autres. Il précise que certaines
villes peuvent être concurrentes sur certains marchés («
un londonien peut hésiter entre un
week-end à Bilbao et un week-end à Bordeaux
») et complémentaires sur d’autres («
pour un
américain ou un chinois, un circuit Bordeaux- Biarritz-San Sebastian-Bilbao est porteur de
sens, chaque destination renforce l’autre
»).
Cela étant, l’office indi
que que «
s’il faut vraiment faire des comparaisons
», sur le
marché européen des clientèles «
citybreak
», des villes au riche patrimoine comme Vienne,
Prague ou Lyon par exemple peuvent venir en concurrence avec Bordeaux lorsqu’il s’agit de
choisir sa de
stination, ce qui n’est pas le cas de villes comme Paris, Londres ou Rome «
qui
sont hors catégorie
».
3.2.8.3
Les destinations comparables et/ou concurrentes en termes de moyens
financiers
D’une manière générale, les comparaisons sont complexes, «
car les périmètres sont
différents d’une ville à l’autre, certaines structures gèrent des équipements, d’autres des
évènements forts…
»
.
Au final, l’office de tourisme considère que compte tenu de l’attractivité de la marque
Bordeaux, la destination est en compétition avec des villes dont la population et la surface
budgétaire sont plus importantes que la sienne. «
En caricaturant nous pourrions dire que
Bordeaux est une grande marque et une petite ville
»
. L’office conclut en indiquant qu’avec ses
partenaires qui
travaillent sur l’attractivité de la destination, il est appelé à relever le défi de l
a
mutualisation des ressources.
3.2.9
Les forces et faiblesses de la destination
Invité à indiquer les forces et faiblesses du secteur, l’office de tourisme
a mentionné par
ses forces le développement des croisières maritimes et fluviales,
ainsi que la richesse de l’offre
touristique de la destination Bordeaux au sens large,
c’est
-à-dire de Saint-Emilion au bassin
d’Arcachon en passant par le Médoc et l’estuaire.
L’office de tou
risme a cependant indiqué
qu’il lui manque des éléments de comparaison avec des destinat
ions similaires ou concurrentes,
tout en précisant
qu’il est membre du cluster European Cities Marketing qui permet des
échanges entre grandes villes européennes.
Le co
ntrôle révèle un positionnement de l’office de tourisme
assez peu engagé dans le
développement de politiques attractives visant à faire venir les touristes, ce qui tend à expliquer
un surinvestissement dans la commercialisation de produits touristiques, ai
nsi qu’un
développement insuffisant des actions de promotion (cf.
infra
) et des dispositifs d
’analyse et
de
mesure des fréquentations touristiques (cf.
infra
).
Cette stratégie essentiellement bâtie sur l’adaptation aux évolutions de la demande
s’accompagne
néanmoins d’un effort de l’OTCBM dirigé par la conquête de nouveaux
touristes, qui se matérialise notamment par sa participation à des opérations promotionnelles à
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
50
l’international,
par ses relations avec la presse et les tours opérateurs, ainsi que par le recours à
divers outils numériques.
3.3
Le poids du tourisme à Bordeaux et dans sa métropole
Une étude portant sur
l’impact économique du tourisme à l’échelle de la métropole
bordelaise, réalisée de mai 2014 à avril 2015 par le cabinet « Protourisme », sur la maîtrise
d’ouvrage de l’office de tourisme, a donn
é lieu aux résultats suivants :
3.3.1
Nombre de visiteurs accueillis
En 2014, le territoire métropolitain a enregistré 5,8 M de visiteurs dont 2,5 M
d’excursionnistes
et 3,3 M de touristes, ce qui en fait la première destination touristique
d’Aquitaine. Selon les informations figurant dans
le compte-
rendu de l’assemblée générale de
l’office du 2 juillet 2015
, le nombre de visiteurs en 2000 était de 2 M
; c’est donc un quasi
triplement du nombre des visiteurs constatés en 2014. Sur les 5,8 M de visiteurs, 1,7 M de
visiteurs sont venus pour affaires et 4,1 M pour loisirs.
Avec une moyenne de 2,6 nuitées par personne, les 3,3 M de touristes ont enregistré
8,7 M de nuitées réparties entre les touristes d’agrément (6,
5 M de nuitées) et les touristes
d’affaires (2,2 M de nuitées).
Les 8,7 M de nuitées se répartissent en 3,3 M en hébergements
non marchands et 5,4 M dans les hébergements marchands.
3.3.2
Dépenses des visiteurs
Avec 5,4 M de nuitées marchandes, l’hébergement est
le premier poste de dépense des
visiteurs. Un excursionniste d’agrément dépense en moyenne 36 € par jour contre 74 € pour un
touriste d’agrément. Un touriste d’affaires dépense quant à lui 150 € par jour en moyenne. Les
visiteurs d’agrément, plus nombreux
sur le territoire, sont à l’origine de 65 % du montant total
des dépenses des visiteurs.
3.3.3
Retombées économiques
Les retombées économiques s’élèvent à un total de 926 M€ et comprennent les
retombées directes (dépenses d’hébergement, dépenses liées aux activ
ités culturelles ou de
loisirs) à hauteur de 148 M€ (soit 16 % du total), les retombées indirectes (les frais de
restauration, le transport, les achats dans les commerces) pour 213 M€ (23 %) et les retombées
induites pour un montant de 564 M€ (62 %). Les r
etombées induites mesurent les flux financiers
générés par les visiteurs dans l’économie locale (dépenses des salariés dans l’économie local
e,
dépenses fournisseurs etc.).
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
51
Selon le périmètre des activités retenues, le secteur du tourisme représentait entre
6 300
52
et 31 210
53
emplois directs et indirects à l’échelle de la métropole, sur la période 2013
-
2015.
L
’emploi dans le tourisme en Gironde
Source : chiffres URSSAF 2013,
cités par l’office de tourisme
3.3.4
Pratiques touristiques
Les activités les plus pratiquées par les touristes portent essentiellement sur la visite de
la ville
(80 %), les activités culturelles (musées et événements, 65 %), l’œnotourisme (plus de
56 % des visiteurs visitent des caves, châteaux, vignobles où se font des dégustations de vins)
et le shopping (42 %).
52
Source : étude du cabinet Protourisme
53
Source : URSSAF
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
52
3.4
Les fréquentations touristiques de Bordeaux et sa métropole :
un tourisme en croissance notable qui pose la question de la répartition
des flux touristiques entre les territoires
3.4.1
Les nuitées hôtelières de la métropole confirment le dynamisme de la
progression des fréquentations touristiques
3.4.1.1
Une progression de l’ensemble des
clientèles
La consultation des données de l’INSEE sur les nuitées
dans les hôtels de la métropole
montre une augmentation constante
sur la période de l’ensemble des nuitées hôtelières
(touristes français et étrangers) dans la métropole. Le nombre de nuitées hôtelières est passé de
2,6 M en 2012 à 2,9 M en 2015, soit une augmentation de 13,4 %. Cette progression représente
le double de
ce qui est observé à l’échelle régionale, les nuitées hôtelières dans le périmètre de
l’ex région aquitaine ayant augmenté de 6 % en 2015 (9,3 M de nuitées hôtelières) par rapport
à 2012 (8,8 M de nuitées hôtelières).
Nuitées touristiques dans les hôtels de la métropole 2012-2013
Source : données INSEE tran
smises par l’office de tourisme
Les touristes français sont les plus nombreux (8,8 M de nuitées sur la période sur les
11 M de nuitées totales. Ils représentent 80 % du nombre total des nuitées. Les nuitées des
français augmentent sur la période (8,2 % en 2015 par rapport à 2012) mais moins vite que les
nuitées hôtelières des touristes étrangers qui ont progressé de 36,8 % en 2015 par rapport à
2012.
Moins nombreuses en volume mais plus dynamiques en évolution sur la période, les
nuitées des touristes étrangers sont le fait majoritairement des touristes européens (14,2 % des
2012
2013
2014
2015
total
Part dans le nb total
des nuitées
Evolution
2012/2015
ENSEMBLE
2 622 934
2 706 398
2 735 098
2 976 376
11 040 806
13,5%
France
2 139 721
2 212 692
2 206 360
2 315 106
8 873 879
80,37%
8,2%
ETRANGER
483 214
493 707
528 735
661 272
2 166 928
19,63%
36,8%
EUROPE
361 714
356 529
380 714
475 217
1 574 174
14,26%
31,4%
Allemagne
31 434
39 523
33 145
41 023
145 125
1,31%
30,5%
Belgique
33 123
25 646
30 023
37 352
126 144
1,14%
12,8%
Espagne
94 446
97 706
105 545
137 768
435 465
3,94%
45,87%
Italie
21 419
21 689
24 477
29 168
96 753
0,88%
36,18%
Pays-Bas
14 360
15 299
18 147
21 342
69 148
0,63%
48,62%
Royaume-Uni
89 751
74 724
82 661
102 659
349 795
3,17%
14,38%
Suisse
17 831
21 828
23 367
30 513
93 539
0,85%
71,12%
Amériques
65 760
77 719
82 242
96 774
322 495
2,92%
47,16%
Etats-Unis
39 302
42 906
51 431
57 332
190 971
1,73%
45,88%
Asie/Océanie/Australie
48 885
51 835
57 567
77 615
235 902
2,14%
58,77%
Japon
15 436
13 723
13 797
15 282
58 238
0,53%
-1,00%
Chine
12 960
15 395
14 568
20 145
63 068
0,57%
55,44%
Proche et Moyen Orient
2 629
3 381
3 943
6 182
16 135
0,15%
135,15%
Afrique
6 854
7 625
8 212
11 664
34 355
0,31%
70,18%
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
53
nuitées totales entre 2012 et 2015) suivis des touristes des zones géographiques Amériques
(2,9 % des nuitées hôtelières sur la période), Asie/Océanie/Australie (2,1 %) et Afrique
(0,3 %).
Les clientèles étrangères majoritairement présentes dans les hôtels de la métropole sont,
dans l’ordre de leur part dans le nombre total des nuitées hôtelières de la période 2012 à 2015
:
la clientèle espagnole qui est la plus nombreuse dans les hôtels de la métropole, suivie des
clientèles du Royaume-Uni, des Etats-
Unis, de l’Allemagne, de la Belgique, de l’Italie,
de la
Suisse, des Pays-
Bas, de Chine, du Japon, de l’Afrique et du Proche et Moyen
-Orient.
3.4.1.2
La comparaison avec le niveau régional révèle l’importance de la clientèle des
Etats-Unis et une attractivité perfectible pour les clientèles des Pays-Bas
Les cinq premières clientèles touristiques étrangères accueillies dans le périmètre de
l’ex
-région Aquitaine proviennent du Royaume-
Uni, de l’Espagne, des Pays
-Bas, de
l’Allemagn
e et de la Belgique/Luxembourg. La fréquentation touristique de Bordeaux et de sa
métropole se caractérise par l’importance de la clientèle en provenance des Etats
-Unis (3
e
clientèle touristique dans les nuitées hôtelières de la métropole) et la part relativement modeste
des clientèles en provenance des Pays-Bas (0,6 %) qui progressent néanmoins de 48,6 %. La
comparaison avec le niveau régional révèle également la présence à un niveau important de la
clientèle italienne (6
e
clientèle touristique accueillie mesurée en nombre de nuitées hôtelière),
qui ne figure pas parmi les flux touristiques majoritaires dans le périmètre de l’ex région
Aquitaine.
3.4.1.3
La question de la répartition des flux touristiques sur le territoire régional
Le fait pour la métropole bordelaise de recevoir les flux touristiques les plus importants
pour la région questionne à un double niveau :
-
d’abord, le questionnement sur la répartition des fréquentations t
ouristiques bordelaises (ou
métropolitaines) vers le reste du territoire régional ;
-
ensuite, la question de la redirection de flux présents en dehors de l’agglomération et qui ne
semblent pas profiter de leur présence pour visiter la capitale régionale et son
agglomération.
Si la première question est clairement posée par l’ensemble des acteurs, la seconde reste
un impensé dans la stratégie touristique de l’office de tourisme tant elle soulève la question
sensible de la concurrence entre les territoires.
L
’office de tourisme affiche clairement l’objectif de rediriger les flux touristiques vers
le territoire environnant, profitant également des potentialités de séduction de la zone littorale
du bassin d’Arcachon et des vignobles du Médoc et de Saint
-Emilion. Le contrat de destination
porté par l’office est irrigué par cette logique stratégique (cf.
infra
). Le site internet portail de
la destination a par exemple développé une rubrique présentant les territoires voisins («
les
alentours
»). La question de la redirection des flux touristiques de Bordeaux et son
agglomération vers le reste du territoire régional se pose essentiellement pour un certain nombre
de clientèles étrangères, notamment les clientèles lointaines en provenance des États-Unis ou
de Chine qui se concentrent sur Bordeaux et son agglomération.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
54
En revanche, se pose également la question de la redirection de certains flux touristiques
peu présents à Bordeaux,
comme l’illustre le cas
de la clientèle néerlandaise, bien davantage
représentée en zone littorale. Cette clientèle des Pays-Bas est très présente au niveau régional
(3
e
clientèle derrière le Royaume-
Uni et l’Espagne), principalement l’été, en zone littorale et en
hôtellerie de plein air. Sa part dans les nuitées hôtelières de la métropole bordelaise révèle une
difficulté à attirer cette clientèle hors de la zone littorale et confirme une marge de progression
possible pour l’accueil de cette clientèle à Bordeaux. Selon le CRT, la clientèle néerlandaise
accueillie au niveau régional essentiellement familiale et estivale souhaite, pendant ses
vacances, «
à la fois de grands espaces et de la nature
» et reste attachée à l’hôtellerie de plein
air.
L’office de tourisme partage cette analyse tout en relevant que cette clientèle augmente
ces dernières années dans la métropole bordelaise «
grâce probablement à la montée en charge
des vols Easyjet et KLM qui facilite l’accès pour la clientèle
citybreak
, même si en effet elle
n’est pas majoritaire aux Pays
-Bas
». Les nuitées générées par cette clientèle de janvier à juin
2016 ont en effet progressé de 29,8 % par rapport à la même période, selon les données de
l’INSEE.
La croissance de la clientèle néerlandaise plaide pour une analyse plus nuancée que celle
développée par le CRT et l’office de tourisme. Il n’est pas démontré que les néerlandais présents
à Bordeaux ne proviennent pas pour partie de la clientèle accueillie en région, en zone littorale
et en camping et que l’ensemble de la clientèle néerlandaise accueillie à Bordeaux serait
constituée d’une cible différente, en l’occurrence la cible dite
citybreak
. En réponse à cette
observation, l’office a assuré ne pas nég
liger la clientèle néerlandaise, moins attirée par les
escapades en ville, en prenant pour exemple la réalisation en 2017 d’une campagne
promotionnelle en partenariat avec le CRT
dans le cadre du programme #FeelFrance d’Atout
France.
Le
CRT et l’office de
tourisme persistent à considérer que les touristes qui viennent à
Bordeaux le font d’abord pour Bordeaux. Aucune étude n’a démontré que les touristes présents
à Bordeaux sont issus d’autres zones, notamment du périmètre régional. Des touristes présents
en zone littorale peuvent avoir visité Bordeaux à un moment de leur séjour en y effectuant
quelques nuitées. La chambre régionale des comptes observe que si Bordeaux, compte tenu de
sa notoriété internationale, est un facteur d’attractivité touristique pour u
ne zone plus large
qu’elle
-
même, d’autres produits d’appel présents dans un périmètre plus large peuvent à
l’inverse mo
biliser des flux vers Bordeaux. Cette observation rejoint par ailleurs le constat
d’une absence de politique claire portée par l’office d
e tourisme vis-à-vis des clientèles à
favoriser, les flux touristiques étant d’avantage subis qu’influencés par ce dernier.
L’OTCBM indique à ce titre que de nombreux offices de tourisme incitent à découvrir
l’ensemble du territoire Aquitain, tout en valor
isant Bordeaux sur leurs sites internet. De plus,
il précise que la brochure « Travel Planner », destinée aux tours opérateurs et aux professionnels
étrangers, présente des circuits intra régionaux qui incluent non seulement le grand ouest de la
France mais a
ussi l’Espagne et le Portugal.
Toutefois, l’office reconnaît l’existence d’une marge de progression dans le
développement d’une stratégie commune, qui impliquerait les acteurs du tourisme des
départements voisins, afin de promouvoir la circulation des f
lux touristiques sur l’ensemble du
territoire aquitain. Il souligne en ce sens que certaines actions de promotion destinées aux
clientèles étrangères, souvent co-
organisées avec le comité régional de tourisme d’Aquitaine,
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
55
sont concertées et menées conjointement avec plusieurs territoires aquitains (par exemple :
Etats-
Unis et tourisme d’affaires avec Biarritz, Chine et Etats
-Unis avec Saint-Emilion, Chine
et Allemagne avec le Bassin d’Arcachon).
3.4.2
La concentration des clientèles lointaines sur Bordeaux et sa métropole
La comparaison avec le niveau régional révèle également que les nuitées hôtelières des
clientèles lointaines se concentrent sur Bordeaux et sa métropole. De plus, Bordeaux et sa
métropole concentrent près de la moitié des nuitées hôtelières des clientèles étrangères dans
leur ensemble.
3.4.3
La part de la ville de Bordeaux dans les fréquentations touristiques de
l’agglomération
Les nuitées hôtelières constatées à l’échelle de la métropole montrent que Bordeaux
représente un peu plus de la moitié des fréquentations touristiques (54,9 % en 2015) et que cette
part est en augmentation sur la période.
Nuitées à Bordeaux et Bordeaux Métropole entre 2012 et 2015
Source : chiffres transm
is par l’office de tourisme
3.5
Les hébergements et la restauration
3.5.1
Le parc des hébergements métropolitains
L’agglomération bordelaise compte 150 hôtels (un peu moins de la mo
itié à Bordeaux,
45 % en 2015).
2012
2013
2014
2015
Nuitées
Bordeaux
1 391 502
1 404 884
1 486 801
1 635 057
Nuitées Bordeaux
Métropole
2 622 934
2 706 398
2 735 098
2 976 376
Part nuitées
Bordeaux/nuitées
Bordeaux
53,1%
51,9%
54,4%
54,9%
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
56
N
ombre d’hôtels dans la région, Bordeaux et sa
métropole
Nombre d'hôtels ouvert le 1
er
août
2012
2013
2014
2015
Aquitaine
1155
1137
1137
Unité urbaine de Bordeaux (sauf Bordeaux)
138
86
84
86
Bordeaux
64
66
69
Total Bordeaux et unité urbaine de
Bordeaux
138
150
150
155
Source : enquête hôtelière (INSEE)
Dans sa réponse à
l’appel à projet lancé par la r
égion pour la structuration des territoires
touristiques, l’office de tourisme, se basant sur les chiffres de l’année 2013, notait qu’avec 153
hôtels dont 69 situés sur la commune de Bordeaux et 84 répartis sur le reste du territoire, l’offre
hôtelière cumule près de 10 000 chambres (18 000 lits) et 10,3 chambres pour 1 000 habitants,
«
la métropole est la deuxième agglomération de province en termes de densité hôtelière après
Strasbourg qui dispose d’un profil particulier en raison de la présence du siège offici
el du
Parlement Européen
».
Par ailleurs, toujours selon le même document, le parc des hébergements métropolitains
serait composé de 26 résidences de tourisme, de deux campings (340 emplacements pour l’un
situé à Bruges, 31 emplacements pour l’autre implan
té à Gradignan), de 49 meublés de tourisme
(dont 33 sur Bordeaux) soit 196 lits, et
90 chambres d’hôtes (180 lits).
Au total, selon les
informations figurant dans ce document établi par l’office de tourisme, les hébergements
marchands proposent 26 473 lits touristiques sur la métropole.
La chambre régionale des comptes relève des incohérences entre ces chiffres produits
en 2014 à l’occasion de l’appel à projet de la Région et ceux figurant dans son rapport d’activité
de 2015.
L’office de tourisme indique
en effet
dans son rapport d’activité établi pour l’année
2015 que 701 hébergements touristiques (93 hôtels, 16 résidences de tourisme, 522 meublés de
tourisme, 68 chambres d’hôtes et deux auberges de jeunesse)
touristiques ont été assujettis à la
taxe de séjour
pour un montant total de 222 873 €.
L’attention de l’office est appelée sur la nécessité de disposer d’une base de données
claire sur le parc des hébergements touristiques dans son ressort. D’un document à un autre, les
chiffres ne sont pas les mêmes. Les structures assujetties à la taxe de séjour sont pourtant
connues de l’office de tourisme. Si l’ensemble des structures ne sont pas éligibles à la taxe de
séjour compte-tenu des exceptions votées par la métropole, le nombre global des structures
composa
nt l’offre d’hébergement devrait être connue par la structure chargé d’assurer l’accueil,
l’information, la commercialisation de l’offre et sa promotion.
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
57
3.5.2
Une capacité d’hébergement jugée suffisante mais une information peu précise
sur la qualité des services
L’office de tourisme considère la capacité d’hébergement «
aujourd’hui compatible
»
avec les objectifs de croissance de la clientèle touristique à court et moyen terme. Selon l’office,
les hôtels de Bordeaux, Bordeaux-lac, Mérignac ou de la rive droite
sont en capacité d’absorber
une croissance du nombre de visiteurs ce qui est le cas lors des périodes d’affluence liées à des
événements phares. Par ailleurs, avec la création de nouveaux quartiers (Euratlantique) et la
requalification d’autres quartie
rs tels que le Bassin à flot (cf.
supra
), l’implantation d
e nouveaux
hôtels est en cours.
L’office précise que la municipalité, la métropole et l’office de tourisme suivent «
au
cas par cas
» ces projets d’installation de nouveaux hôtels. Pour l’office de tour
isme, la
croissance du parc doit être maîtrisée mais quelques segments demandent des compléments
d’offres, notamment pour ce qui concerne les auberges de jeunesse, les enseignes
internationales, les hébergements insolites et les campings.
Si l’offre d’hébergement est jugée suffisante en termes quantitatifs
, aucune enquête de
satisfaction sur la qualité des hébergements n’a été menée à l’échelle métropolitaine. L’office
indique que la satisfaction du client se mesure désormais aux notations recueillies sur les
différentes plateformes de commercialisation de séjours, locations ou voyages.
L’OTCBM
précise en outre
qu’une grande partie du parc hôtelier a été rénovée ces dernières années et que
«
l’objectif est maintenant plutôt qualitatif, d’entretien perm
anent du parc, et de qualité du
service
».
L’office n’est pas engagé dans des actions particulières de promotion des démarches
qualité en direction des hébergements métropolitains, celles-ci étant portées par la CCI de
Bordeaux dans le cadre d’un programme
d’accompagnement destiné aux professionnels du
secteur (au-delà donc des hébergements) dénommé «
thank you for coming
». Toutefois,
l’office dit être très impliqué dans l’ob
tention des labels « Tourisme et handicap » et
« Destination pour tous ». Par aill
eurs, l’office a informé la chambre qu’un classement des
meublés de tourisme est en cours de réalisation par la « mission tourisme » de Bordeaux-
Métropole avec la collaboration de l’ADT de la Gironde qui est en charge de la qualification de
l’offre (classe
ment meublés de tourisme, label tourisme et handicap).
3.5.3
Un positionnement peu clair de l’office pour l’accueil des investisseurs
Les statuts, pas plus que l’ensemble des documents décrivant l’activité de l’office, ne
mentionnent le positionnement de l’office s’agissant de l’accueil des investisseurs intéressés à
développer un projet touristique sur le territoire métropolitain que ce soit pour les hébergements
ou pour les loisirs. Seul le rôle de l’office s’agissant des investisseurs dans le domaine du
tourisme d’affaires est précisé depuis l’absorption de l’association
Bordeaux Convention
Bureau
précédemment en charge du tourisme d’a
ffaires (cf.
infra
).
Cependant, les points
d’entrée des investisseurs
sont multiples (ville de Bordeaux,
métropole, CCI de Bordeaux, fédérations professionnelles
). L’office précise qu’il n’intervient
que sur demande de la métropole, l’accueil des investiss
eurs publics et parapublics relevant de
la compétence de la direction générale du développement de Bordeaux-Métropole qui
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
58
comprend notamment, la « mission tourisme » et la « mission attractivité et animation des
réseaux économiques ». Par ailleurs, l’agenc
e Invest in Bordeaux et la CCI de Bordeaux
accuei
llent les investisseurs privés, et ce nonobstant de l’absorption par l’OTCBM du
Convention Bureau également compétent en cette matière.
L’office
a indiqué
qu’un chargé de mission a été recruté spécialement p
our assurer la
transversalité des informations avec la métropole. Chargé, entre autres, de l’observation, il est
l’interlocuteur des investisseurs souhaitant obtenir des statistiques touristiques, «
les rendez-
vous plus stratégiques étant assurés par le Président et/ou le Directeur Général
».
Lors de l’entretien de fin de contrôle, le président de l’office a confirmé l’absence de
structuration de l’office s’agissant de l’accueil des investisseurs ainsi que l’absence
d’informations régulières de la part des
structures en charge des développements des nouveaux
quartiers, telles qu’Euratlantique et Bordeaux Métropole Aménagement
54
.
3.5.4
La taxe de séjour
3.5.4.1
La période 2012-2016 : une taxe de séjour municipale dont le montant est
supérieur au montant de la subvention reç
ue par l’office de tourisme
Jusqu’à la mise en place d’une taxe de séjour communautaire par la métropole à
compter
du 1
er
janvier 2016
–
donc applicable sur les 28 communes et à des tarifs identiques
–
seules
7
55
des 28 communes de l’agglomération dont Bord
eaux percevaient la taxe de séjour.
Le produit de la taxe de séjour n’est pas reversé à l’office de tourisme, ce qui d’ailleurs
ne constitue pas une obligation juridique, la taxe n’étant pas obligatoirement reversée aux
offices de tourisme. Le produit de l
a taxe de séjour collecté jusqu’en 2011 était inférieur au
montant de la subvention de la ville de Bordeaux reçue par l’office de tourisme. Depuis 2012,
le montant collecté est supérieur au montant de la subvention versée à l’office. L’écart entre les
deux est croissant sur la période (le montant de la subvention attribuée par la ville de Bordeaux
à l’office de tourisme représentait 94 % du produit de la collecte
en 2012 contre 78,6 % en
2015).
54
Société Anonyme d’Economie Mixte Locale (SAEML), aménage de grands sites urbains de l’agglomération
bordelaise, construit des équipements publics et privés sur le ter
ritoire et participe à l’élaboration des projets d
e
développement métropolitains
55
Bordeaux, Bruges, Cenon, Gradignan, Lormont, Mérignac et Pessac.
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
59
Subvention versée par la ville de Bordeaux, rapportée au produit de la taxe de séjour
3.5.4.2
La métropolisation de la taxe et la participation d’AirBnb à sa collecte
Les régimes de la taxe de séjour réelle et de la taxe de séjour forfaitaire sont fixés par
les articles L. 2333-26 et suivants du code général des collectivités territoriales (CGCT),
modifiés par la loi de finances pour 2015 (loi n° 2014-1654 du 29 décembre 2014) et le décret
n° 2015-970 du 31 juillet 2015.
En outre, les dispositions de l’article L. 5211
-21 du CGCT prévoient que les EPCI érigés
en stations classés, ou bénéficiant de la dotation supplémentaire touristique, ou qui réalisent des
actions de promotion en faveur du tourisme, ou qui réalisent des actions de protection et de
gestion de leurs espaces naturels, peuvent instituer une taxe de séjour. Dans la mesure où la loi
n° 2014-58 du 27 janvier 2014
de modernisation de l’action publique territoriale et
d’affirmation des métropoles
(dite MAPTAM) a transféré la compétence de la promotion du
tourisme aux métropoles, Bordeaux Métropole entre dans le champ des EPCI pouvant instituer
la taxe.
Par délibération du 26 juin 2015, Bordeaux Métropole a institué la taxe de séjour au
réel
56
sur l’ensemble des 28 communes à partir du 1
er
janvier 2016. Depuis cette même date,
Airbnb assure, à Bordeaux, la collecte de la taxe de séjour et la reverse à la métropole. Cette
modalité de collecte n’était pas encore effective en juin 2017 mais devait être mise en œuvre
dans les mois suivants. Mise en place en 2015 à Paris et Chamonix, la mesure concerne à ce
jour quelque 20
villes et agglomérations. Selon le président de l’office de tourisme, cette ta
xe
56
La taxe de séjour au réel est établie sur les personnes hébergées qui ne sont pas domiciliées sur le territoire et
qui n’y possèdent pas de résidence au titre de laquelle elles sont passibles de la taxe d’habitation
; elle est due
par personne et par nuitée
(Source : OTCBM)
2001
2006
2011
2012
2013
2014
2015
Evolution
2011/2015
Taxe de séjour
721 316 €
1 085 930 €
1 713 089 €
1 925 545 €
2 070 948 €
2 198 429 €
2 283 801 €
33,3%
Nombre de nuitées taxées
1 221 563
1 422 536
1 850 070
1 899 059
2 010 327
2 118 735
2 189 923
18,4%
Budget de l'OTMB
2 115 535 €
2 510 900 €
3 615 000 €
3 895 000 €
3 946 000 €
4 354 000 €
4 485 000 €
24,1%
Subvention versée par la ville
hors Convention Bureau
1 524 490 €
1 650 000 €
1 875 000 €
1 810 000 €
1 750 000 €
1 795 000 €
1 795 000 €
-4,3%
en % du budget
72,1%
65,7%
51,9%
46,5%
44,3%
41,2%
40,0%
-22,8%
en % de la taxe de séjour
211,3%
151,9%
109,5%
94,0%
84,5%
81,6%
78,6%
-28,2%
Tableau n° 7 : Evolution de la subvention versée par la ville de Bordeaux à l'OTMB par rapport au produit de la taxe de séjour
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
60
collectée auprès d’Airbnb
«
servira à financer l’ensemble des actions d’accueil et de promotion
touristiques
».
Pour la période allant du 1er août au 31 décembre 2016, Airbnb a déclaré pour
Bordeaux-
ville, 190 019 € de recettes de taxe de séjour pour un total de 237 524 nuitées.
Le
montant de la subvention attribuée par la métropole à l’office de tourisme et des congrès de
Bordeaux métropole
pour l’année 2016 est
de 2,5 M€, soit 48,6 % du
produit total de la collecte
de la taxe de séjour (y compris la part reversée par AirBnb)
qui s’élève, pour l’exercice 2016,
à 5 141
247 €.
3.5.5
La restauration
L’office de tourisme, dans ses divers supports destinés à assurer la
promotion de la
destination, communique fréquemment sur la présence à Bordeaux de deux «
stars mondiales
des fourneaux
:
Joël Robuchon et Gordon Ramsay cumulant 39 étoiles Michelin à eux deux
»,
ainsi que sur l’existence d’une offre de restauration primée
avec notamment, dix restaurants
étoilés sur le territoire départemental. Par ailleurs, la ville est présentée par l’office comme étant
«
la ville aux mille restaurants ».
L’office de tourisme assure également la promotion d’un événementiel, porté par
l’association qu’elle héberge et dont le président est le même que celui de l’office de tourisme
–
Bordeaux Grand Evénement (BGE)
–
mis en place récemment à l’initiative de la CCI de
Bordeaux : Bordeaux So good.
3.6
L’accessibilité
3.6.1
Une accessibilité de la destination améliorée
Ces dernières années l’agglomération bordelaise a bénéficié de nombreuses
améliorations de sa desserte routière avec l’ouverture de nouvelles autoroutes et de nouvelles
lignes aériennes. La desserte ferroviaire Paris-Bordeaux par LGV, en 2 h, sera effective en
2017. Par ailleurs, la desserte de la gare SNCF et des principaux quartiers touristiques de
Bordeaux est assurée par le tramway. Une ligne de tramway sera bientôt prolongée jusqu’à
l’aéroport. La construction d’un nouveau stade, accueilla
nt le déroulement de certains matches
de l’Euro 2016 à Bordeaux, a conduit la Métropole à ouvrir une ligne de tramway desservant le
palais des congrès, le parc des expositions et le stade Matmut
favorisant ainsi l’accès à des sites
fréquentés par les touri
stes et une clientèle d’affaires.
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
61
L
’accessibilité de la ville
3.6.2
Le trafic aérien
3.6.2.1
La croissance du trafic passager à l’aéroport de Bordeaux
-Mérignac
L’aéroport international de Bordeaux Mérignac est desservi par 26 compagnies
aériennes. Il dispose de 51 lignes low-cost. Selon les informations figurant dans le compte-
rendu de l’assemblée générale annuelle de l’office de tourisme le 13 juin 2016
dont un point
était consacré au positionnement de Bordeaux dans les flux aériens internationaux, l’aéroport
de Bordeaux est le «
8
e
aéroport de France et le 2
e
aéroport du top 10 le plus croissant en 2015
(+7,6 % par rapport à 2014)
». La croissance de son trafic est soutenue par le trafic des
compagnies low-cost (42 % de parts de marché) et des flux internationaux.
En
2016, l’aéroport est relié à 100 destinations dont 78 sont des destinations régulières
(63 low-cost et 15 assurées par les autres compagnies) et 22 sont des charters. Parmi les
destinations, les liaisons vers la Grande-
Bretagne et l’Allemagne (dont Berlin
mise en service
en 2016) sont considérées par l’office de tourisme comme de véritables atouts, «
les Anglo-
saxons et les Allemands constituant deux clientèles majeures du tourisme fluvial en France
»).
L’aéroport indique dans son communiqué de presse, du 7
janvier 2016 (bilan 2015), que
depuis 2009, Bordeaux voit son trafic international doublé avec en 2015, cinq destinations qui
se sont démarquées en nombre de passagers : Londres (British Airways, Easyjet et Ryanair)
desservies sur trois aéroports (Gatwick, Stansted et Luton) avec une croissance de 6 % par
rapport à 2014, Amsterdam (KLM, easyjet +24 %), Lisbonne (TAP Portugal, +18,4 %), Genève
(easyjet +5,2 %) et Bâle (easyJet +5,1 %).
L’office de tourisme met l’accent sur le développement particulièrement
soutenu de
l’aéroport de Bordeaux Mérignac. L’évolution du nombre de passagers confirme le dynamisme
du trafic (+21 %) par rapport à 2012. Selon l’office de tourisme, «
l’aéroport de Bordeaux a
transports routiers
transports ferroviaires
transports aériens
transports maritimes et fluviales
autoroute A10 Paris-Bordeaux-
(Pays Basque) - Espagne
LGV Paris-Bordeaux en 2h en 2017
ouverture de nouvelles lignes directes
internationales et de vols low-cost
13 nouvelles destinations en 2015
10 nouvelles destinations en 2016
Bat3 : navette fluviale
ouverture de l’autoroute A65
Pau-Langon en décembre 2010
TER désservent les principales zones
touristiques
Principales compagnies aériennes
desservant Bordeaux : Air France,
HOP!, EasyJet
Bordeaux : accostage en centre-ville
des bateaux de croisière
autoroute A89 Lyon-Bordeaux
depuis janvier 2013
Inter-cités Bordeaux - Toulouse -
Montpellier -Marseille
Autres compagnies desservant
Bordeaux :
KLM - Brussels Airlines – Tunisair -
Vueling Airlines - Flybe – Alitalia –
Iberia - Aer Lingus - British Airways -
Air Algerie - Volotea - Twin Jet -
Chalair
ouverture du pont levant
Jacques Chaban-Delmas mars 2013
sa travée centrale levante permet aux
navires de croisières et
grands voiliers
d'accéder au port de la Lune
passage RN10 en autoroute A62
Bordeaux-Béobie avec mise à 2 fois
trois voies depuis mai 2013
train touristique Gironde (Guîtres)
bateaux de balades et croisières fluviales
élargissement de la rocade à trois voies
sur toute sa longueur en cours
tramway - extension palais des
congrès/parc des expositions/
stade Matmut
extension de lignes en cours notamment
vers aéroport
Cars TransGironde (dont navette plage)
Bus de ville (lianes)
Navette aéroport
taxis
Vélos en libre service : V3
Véhicules électriques en libre service
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
62
enregistré en 2015 la meilleure croissance des grands aéroports régionaux français avec un
trafic annuel de 5 290 000 passagers, soit +7,6 % par rapport à 2014
».
É
volution du trafic de l’aéroport de Bordeaux
-Mérignac
(Source : communiqué de pres
se de l’Aéroport
du 7 janvier 2015)
Évolution du nombre des passagers de
l’aéroport de Bordeaux
-Mérignac
(Source : chiffres produits par
l’office de tourisme)
3.6.2.2
L’impact touristique des ouvertures de ligne
Le nombre de compagnies qui s’installent à Bordeaux est croissant. En 2015, trois
nouvelles compagnies se sont installées (Brussels Airlines, Gavion et ASL Airlines) et 12
nouvelles lignes ont été mises en service dont 6 low-cost (vers Brest, Prague, Dubrovnik,
Corfou par Volotea, Malaga par Vueling), Glasgow par EasyJet, Vienne par ASL Airlines,
Bruxelles par Brussels Airlines, Athènes par Aegean Airlines, Metz-Nancy par Twinje et Milan
par Alitalia.
Sur les 5 290 000 passagers accueillis à Bordeaux-Mérignac en 2015, 2 217 000
provenaient des
low-cost
soit 42 %. Le
low-cost
a généré 65 % de la croissance en 2015 soit
375 000 passagers de plus qu’en 2014. Trois opérateurs ont contribué
largement à cette
croissance : EasyJet (52
% soit 162 204 passagers de plus qu’en 2014), Volotea (23
% soit
65 052 passagers de plus par rapport à 2014) et Vueling (12 % soit 31 973 passagers de plus).
L’office met en avant les impacts positifs pour le développement touristique de la
métropole des ouvertures de nouvelles lignes, notamment les lignes low-
cost avec l’Espagne
(Barcelone avec Easyjet, Alicante avec Volotea, Madrid avec Iberai Express) qui vont permettre
de conforter la présence des espagnols (deuxième nationalité étrangère relevée aux comptoirs
de l’office). Les nouvelles lignes vers l’Allemagne seront également bénéfiques à la destination
Bordeaux-Mérignac
2001
2006
2011
2012
2013
2014
2015
Evolution 2012/2015
Nombre de passagers aéroport
3 087 364
3 261 971
4 117 200
4 380 185
4 574 357
4 952 000
5 290 000
21%
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
63
(Ber
lin avec Easyjet, Hambourg avec ASL Airlines), de même que vers l’Italie (Naples avec
Volotea) ou l’Irlande (Cork avec Ryanair, Dublin avec Aerlingus).
L’office indique que dès qu’une nouvelle ligne low
-cost est mise en place en connexion
avec une destination émettrice, la fréquentation de la nationalité concernée augmente nettement,
notamment dans les statistiques de fréquentations relevées à l’accueil de tourisme. Ainsi, la
fréquentation de la clientèle suisse par exemple est en forte augmentation depuis plusieurs
années «
grâce aux fréquences des vols avec Genève et Bâle-Mulhouse
».
Les vols
low-cost
ne sont pas les seuls concernés. L’ouverture des liaisons, vers Istanbul,
Zurich ou Vienne par des compagnies régulières par exemple, contribue également au
développement de nouvelles clientèles.
Le dynamisme de l’aéroport et l’ouverture des lignes
est un argument qui compte auprès des tours opérateurs étrangers notamment américains,
chinois, brésiliens ou japonais afin de placer la ville dans leur programmation.
3.6.2.3
La part du marché local dans le trafic passager
En 2016, 63 % du trafic passager est réalisée par le marché local soit 3 628 873 passagers
locaux sur un total de 5 759 537 passagers. Cependant, le pourcentage des autres passagers
hexagonaux et étrangers tend à progresser depuis 2013, passant de 1 524 213 passagers à
2 130 664 en 2016 soit une augmentation de 39,8 %, à comparer au nombre total de passagers
qui ne s’est accru que de 25,9 % sur la même période
57
.
3.6.2.4
Le transport des clientèles lointaines transitant par Paris : les correspondances
aériennes Bordeaux/Paris et leur impact sur le tourisme
Interrogé sur les problèmes que posent les correspondances aériennes Bordeaux/Paris
pour les touristes, l’office indique que «
le problème vient plutôt du manque
d’alternatives aux
hubs de Charles de Gaulle et Amsterdam Schiphol. Une connexion avec les plateformes de
Londres Heathrow et Francfort ainsi que celles du Moyen Orient serait de nature à favoriser
le trafic à l’aéroport de Bordeaux
-Mérignac et par conséquence la fréquentation sur la
métropole et la région
».
Cette réponse révèle l’existence de la concurrence entre les plateformes aéroportuaires
et la nécessité du renforcement de l’ouverture à l’international des aéroports de province par
des liaisons dire
ctes avec d’autres aéroports étrangers exprimée par leurs représentants. Avec
seulement quelques fréquences long courrier, une capacité
low-cost
encore limitée même si elle
augmente et une place encore prépondérante d’Air France au sein des plateformes
aéroportuaires
58
, la desserte restreinte des aéroports de province
59
par des liaisons directes vers
l’étranger limite les opportunités de développer
les flux touristiques sur les territoires desservis.
57
Source : enquêtes O&D
–
chiffres transmis par l’aéroport de Bordeaux
-Mérignac
58
Dans le rapport public thématique de juillet 2008, « Les aéroports français face aux mutations du transport
aérien
», la Cour et les CRC constataient l’existence d’une relation déséquilibrée entre les gestionnaires et Air
France dans nombre d’aéroports, la compagnie étant souve
nt le client principal, voire majoritaire, du
gestionnaire.
59
surtout les grands aéroports régionaux
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
64
3.6.2.5
L’insuffisant développement des liaisons régulières pour le tourisme d’affaires
Les nombreuses ouvertures de lignes à l’aéroport de Bordeaux
-Mérignac favorisent le
tourisme de loisirs mais, selon l’offi
ce de tourisme, «
pour amplifier le développement sur le
segment du tourisme d’affaires, il manque des vols réguliers directs, annuels et avec des
fréquences régulières vers des plateformes aéroportuaires majeures, en moyen et long courrier
(Francfort, Londres Heathrow, Pays du golfe, Asie, Amérique du Nord
) ».
3.6.2.6
Le
s informations à la disposition de l’office
L’office n’est pas informé de l’origine géographique des touristes venus à Bordeaux via
une correspondance aérienne, mais l’aéroport transmet à l’office
ses communiqués de presse
présentant le trafic et la fréquentation des principales lignes.
L’office dispose par ailleurs des données fournies par la société Forwardkeys, dans le
cadre d’un partenariat signé avec le CRT Aquitaine. Cet observatoire des donné
es aériennes
fondé sur les outils GDS (Global Distribution System) communique ainsi, à intervalle régulier,
des statistiques sur la provenance des voyages, les tendances passées et futures de la réservation,
le nombre de correspondances avant l’
arrivée.
La société Forwardkeys est une entreprise espagnole spécialisée dans les études de
marché et le traitement de données liées aux voyageurs. Elle agrège deux types de données : les
données de réservations aériennes issues des agences de voyage via les Global Distribution
Systems (180 000 agences de voyages dans le monde) et les données de capacité aérienne en
nombre de vols et de sièges via les informations provenant des Schedule Reference Service ou
SRS, qui permettent de connaître le programme de vols jusqu’à
12 mois à l’avance. L’office ne
dispose pas de données en provenance d’Aéroports de Paris.
Les lignes pour lesquelles les flux touristiques les plus importants sont attendus
concernent les lignes d’Europe du Nord et de l’Est (Allemagne, Autriche, Suisse p
ar exemple).
Plus largement, l’attente est forte vers les grandes villes européennes émettrices de clientèles
« citybreak » (Londres, Amsterdam, Berlin, Milan, Genève, Rome, Lisbonne, Madrid).
3.6.2.7
Le partenariat de l’office de tourisme avec Air France
Chaque a
nnée, l’office de tourisme conclut une convention de partenariat avec la
direction régionale d’Air France. Sur cette base, l’office bénéficie de facilités de transport pour
les déplacements professionnels de ses salariés à l’occasion de salons ou workshops
à l’étranger
et pour l’accu
eil des journalistes étrangers.
3.6.2.8
L’accueil des touristes à l’aéroport et sa desserte depuis la ville
L’
aéroport de Bordeaux a reçu, en mars 2016,
l’
Award
du « Meilleur Aéroport » dans
la catégorie moins de 10 M de passagers décerné par le magazine professionnel
Air Transport
News
.
Selon l’office de tourisme, c
ette distinction témoigne de la qualité des services offerts
par l’aéroport.
S’agissant de la desserte de l’aéroport depuis la ville, l’office considère qu
e la liaison
sera réellement adaptée lorsque le projet d’extension de la ligne A du tramway de Mérignac
vers l’aéroport sera concrétisé. Dans l’intervalle, l’accès actuel est composé d’une ligne de bus
(liane 1) et d’une navette qui «
permettent un accès direct et bon marché au centre-ville
».
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
65
3.6.3
La desserte par le train :
le caractère tardif de la préparation de l’arrivée de la
LGV
La gare Saint-Jean de Bordeaux enregistre 11,5 M de voyageurs par an. Le nombre des
visiteurs devrait augmenter avec la mise en service de la LGV depuis le 1
er
juillet 2017 qui met
la ville de Bordeaux à deux heures de Paris.
L’office considère que la LGV
représente une
grande opportunité pour le territoire. S’il
a communiqué
depuis deux ans sur l’arrivée de
cette ligne, force est de constater que la
préparation des acteurs en termes de définition des clientèles cibles et des produits touristiques
à mettre en avant voire à
constituer, n’était
pas très avancée
en milieu d’année 2016
.
En effet, si l’office participe aux réunions du club «
TGV Bordeaux-Gironde 2017 » mis
en place par la SNCF, dont l’objet est, selon l’office
«
d’
optimiser les effets positifs de son
arrivée sur l'attractivité économique, le tourisme, les grands aménagements et la mobilité sur
le territoire
». La persistance des questions posée par la chambre sur le fond
–
quelles clientèles
sont ciblées ? les franciliens ? les clientèles étrangères en séjour à Paris et dont il conviendrait
de les convaincre de venir à Bordeaux dans le cadre de courts séjours ? pour quels produits ? la
promotion doit-elle être assurée sur une filière en particulier (le vin, le patrimoine, le littoral) ?
–
a condui
t l’office à, finalement, indiquer que les réflexions n’avançaient pas dans le cadre de
ce club et que le directeur avait pris l’attache du directeur du «
Pôle Destination France » de la
SNCF à Paris afin de lancer une réflexion prospective. L’ensemble des
acteurs concernés (CRT,
ADT33, Métropole, Mairie de Bordeaux, CCI, BGI, Euratlantique) ont participé à une réunion
de travail le 15 juin 2016 à Bordeaux.
Selon les articles de presse relayant leurs propos lors de cette réunion, le président du
comité
scientifique de l’Observatoire Socio
-Economique de LISEA, société concessionnaire de
la nouvelle ligne,
a indiqué qu’ave
c
l’arrivée de la LGV «
il y
[aurait]
une croissance du
tourisme
[…]
dont de 20 à 30
% pour le seul tourisme d’affaires
» ; le directeur
de l’office du
tourisme et des congrès estime la progression à 50 %.
L’office indique que les moyens de communication actuels permettent de réagir très
rapidement et qu’une anticipation trop en amont est inefficace. De son côté, SNCF Réseau
précise que la
date d’ouverture de la ligne LGV était connue dès la signature du contrat de
concession en juillet 2011 et que les médias ont largement relayé cette information. La chambre
relève le caractère tardif du lancement de ces réflexions.
3.6.4
La desserte par la route
La ville de Bordeaux est reliée par autoroutes à Paris (A10), Lyon (A89), Toulouse
(A62), Pau (A65), Pyrénées et Espagne (A63). L’office indique en outre que la desserte par le
car est variée. Le d
épartement gère 59 lignes régulières de cars toute l’anné
e dans le réseau
TransGironde
hors desserte scolaire. Avec 390 communes desservies, le réseau
TransGironde
se distingue par son envergure et une offre de plus en plus complète.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
66
4
LE CONSTAT : UN SUIVI DU SECTEUR ESSENTIELLEMENT
QUANTITATIF RECEMMENT RESTRUCTURE
4.1
Le suivi quantitatif
4.1.1
Le suivi des fréquentations confirme la croissance du tourisme dans la
métropole bordelaise
4.1.1.1
Le suivi des entrées dans les musées, monuments et sites touristiques
L’office de tourisme suit la progression des fréquentations à traver
s plusieurs indicateurs
reposant principalement sur le nombre des entrées dans les musées, les monuments et les sites
touristiques Le nombre des entrées dans l’ensemble de ces structures confirme la croissance de
la fréquentation de ces sites et monuments
mais les données n’étant pas disponibles sur le profil
des visiteurs (touristes, locaux) avant le 1
er
juin 2017, il
n’était
pas possible d’en tirer une
conclusion particulière sur la fréquentation touristique, même s’il
était
vraisemblable qu’une
partie non négligeable de ces visiteurs sont des touristes.
Cette lacune est désormais comblée,
l’office demandant aux visiteurs habitant en France de renseigner leur code postal de résidence,
afin de déterminer
in fine
la proportion
de visiteurs issus de l’agglomération bordelaise.
4.1.1.2
L’accueil des visiteurs à l’office de tourisme
Outre les entrées dans les principaux monuments et sites touristiques, l’office suit un
autre indicateur relatif au nombre des visiteurs accueillis dans ses bureaux.
L’office de tourisme gère quatre bureaux d’information répartis sur l’ensemble du
territoire : le siège situé au centre-ville, la gare Saint-Jean, le centre Bordeaux Patrimoine
Mondial situé place de la Bourse et un point d’information à l’aérop
ort de Bordeaux-Mérignac
qui est installé en haute saison (mi-juin à mi-septembre).
Le bureau d’accueil situé au siège, en centre
-ville, enregistre une baisse des visiteurs
entre 2012 et 2014, probablement en raison des travaux engagés sur cette période. En 2015, le
nombre des visiteurs accueillis augmente. Le bureau situé place de la Bourse appelé « Bordeaux
Monumental », récemment ouvert, connaît une augmentation importante de ses fréquentations
(source : rapport d'activité OTCBM)
nombre de visiteurs
2012
2013
2014
2015
Evol. 12/15
sites gérés par l'office de tourisme
Porte Cailhau, Flèche St-Michel, Site archéologique
St-Seurin, Palais Gallien, Couvent de l'Annonciade,
Grosse Cloche (depuis fin 2012), Palais Rohan
Sites non gérés par l'office de tourisme
Tour Pey Berland
51 673
39 484
56 414
65 128
26,0%
Grand-Théâtre (visites guidées)
5 851
5 123
24 553
27 277
366,2%
total
90 097
91 657
163 880
206 801
129,5%
32 573
47 050
82 913
114 396
251,2%
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
67
en lien avec la progression du tourisme patrimonial dans la
ville. Le point d’accueil situé à la
gare connaît des fréquentations à la baisse tout au long de la période sous revue. A l’aéroport,
le bureau d’accueil enregistre une augmentation des visites en 2
012 et 2014 mais chute en 2015.
C’est par le cumul du total des visiteurs tous points d’accueils confondus (
854 511 en
2015 contre 745 112 en 2012)
que l’office indique recevoir plus de visiteurs sur la période
.
Toutefois,
l’analyse plus fine des fréquentations
,
par point d’accueil
, donne des résultats plus
c
ontrastés et relativise le commentaire apporté par l’office dans ses rapports d’activité
, selon
lequel contrairement à la tendance nationale (cf. tableau nombre de visiteurs dans les offices de
tourisme membre du cluster tourisme urbain d’Atout France) qui
se caractérise par la baisse des
visiteurs dans les accueils physiques des offices de tourisme les visiteurs s’inform
ant
directement sur les sites internet
, le nombre des visiteurs dans les bureaux d’accueil de l’office
augmente.
Par ailleurs, la chambre régionale des comptes observe que les chiffres de la
fréquentation d’au moins deux bureaux d’accueil (siège et place de la Bourse) sont faussés par
le comptage des visiteurs qui se présentent uniquement
aux points d’accueils car
ces bureaux
constituent le point de départ des visites dans le vignoble et la ville.
Lors de l’entretien de fin de contrôle, le président et le directeur de l’office ont indiqué
que la croissance des fréquentations était due en effet à la billetterie mais également à la
boutique installée au siège.
4.1.2
Le partenariat avec le CRT
4.1.2.1
Le caractère inadapté des données produites par le CRT aux besoins de l’office
Le représentant de l’office de tourisme au conseil d’administration du CRT y siège en
tant que personnalité qualifiée. L’office indique que son avis est demandé pour la
programmation des études et qu’il est associé aux travaux menés lorsqu’il est concerné.
Inversement, l’office associe le service observation du CRT lorsqu’il lance des études
spécifiques comme cela a été le cas pour les trois études réalisées par le cabinet Protourisme
(cf.
infra
).
Points d'accueil
(source : rapport d'activité OTCBM)
2012
2013
2014
2015
Evol. 12/15
2015
en % du total
Centre-ville
618 837
597 572
570 698
703 054
13,6%
82,3%
Gare
61 632
58 549
53 464
52 211
-15,3%
6,1%
Bordeaux Monumental
49 336
50 382
57 186
85 453
73,2%
10,0%
Aéroport
(mi-juin/mi-septembre)
15 307
17 737
19 492
13 793
-9,9%
1,6%
Total
745 112
724 240
700 840
854 511
14,7%
100,0%
Evolution annuelle
-2,8%
-3,2%
+21,9%
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
68
L’office de tourisme considère que du fait de leur périmètre
régional, les études
qualitatives produites par l’observatoire régional du tourisme porté par le CRT ne répondent
pas toujours à ses préoccupations de mesures plus métropolitaines. Dans la mesure où l’office
de tourisme de Bordeaux, de même d’ailleurs que
d’autres représentants du tourisme urbain,
siège au conseil d’administration du CRT, il pourrait être force de propositions sur les
« besoins
» d’études qualitatives intéressant spécifiqueme
nt le champ du tourisme urbain.
Alors qu’il constate le caractère
inadapté des études de l’observatoire à ses besoins,
l’office ne formule pas pour autant de propositions concrètes auprès de l’observatoire pour y
remédier.
4.1.2.2
L’ignorance de l’outil EFET par l’office de tourisme
L’office de tourisme est la structure porteus
e du contrat de destination dont le
rayonnement géographique dépasse le ressort de l’agglomération (
cf.
infra
). Interrogé sur la
possibilité d’adapter son observatoire
régional au territoire spécifique du contrat de destination,
le comité régional du tourisme
indique qu’il es
t en capacité de le réaliser, mais que «
toutefois,
cette adaptation ne lui a pas été demandée
». Le CRT ajoute que «
l’outil EFET développé (par
lui) pour l’observation dans les stations touristiques ou dans les communautés de communes
peut aisément constituer une première base vers l’observation d’un territoire de contrat de
destination
» et précise que cet outil donné gratuitement aux CDTs qui souhaitaient en assurer
l’animation dans leur territoire de compétence n’a donné lieu à la signature que d’une seule
convention d’utilisation (par l’office de tourisme de Biscar
osse).
Le CRT, en partenariat avec le CRT Rhône-Alpes a conçu un applicatif dénommé
«
Estimation de fréquentation des espaces touristiques
» (EFET)
permettant d’établir un
estimatif des fréquentations sur le territoire à partir de ratios locaux, départementaux et
régionaux provenant des enquêtes menées
par l’INSEE, le CRT et les CDT.
Interrogé sur cet outil
, le directeur de l’office de tourisme de Bordeaux Métropole
indique
en ignorer l’existence. Pourtant,
CRT et OTCBM ont à de multiples reprises, au cours
du contrôle, salué les échanges nombreux qui caractérisent leurs relations, et
sont d’ailleurs
représentés dans les in
stances de l’une et de l’autre.
4.2
Le suivi qualitatif
4.2.1
L’observatoire ou baromètre du tourisme
: une réponse très récente et
incomplète aux besoins de l’office, par ailleurs peu articulée avec l’observatoire
régional
L’office de tourisme utilise indifféremment le terme «
baromètre » ou « observatoire »
pour qualifier le suivi du secteur réalisé dans le cadre du contrat de destination. Cet outil, issu
du système élaboré par l’office de tourisme d’Amsterdam, mis en ligne sur un site internet
a été mis en place par l’office
pour un coût de 11
850 €.
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
69
La consultation des données qui y figurent révèle qu’il relève davantage de la logique
d’un baromètre que d’un observatoire. Il permet en effet de suivre d
es données quantitatives
mais à ce stade ne produit pas de données qualitatives sur la destination. Ces données sont
multiples
: fréquentation des sites touristiques et de l’aéroport, nombre de passagers lors des
escales des paquebots maritimes, fréquentat
ion de l’office de tourisme, ventes de CityPass,
audiences du site portail de la destination, fréquentation des musées. Un indicateur sur les
day
cruises
et les croisières fluviales est en cours de mise en œuvre.
Les indicateurs renseignés mensuellement et
directement sur l’applicatif par
54 acteurs
locaux pour 73 sites touristiques
–
permettant ainsi d’éviter
les erreurs de double saisie
–
permettent aux partenaires engagés dans le contrat de destination de partager des données et de
disposer d’un état des
lieux sur le secteur touristique «
en temps réel
».
Jusqu’à la mise en place du baromètre, l’office de tourisme suivait la filière touristique
à travers les études et publications pour la plupart publiques (par exemple, le baromètre hôtelier
de la CCI de Bordeaux, les communiqués de l’aéroport de Bordeaux
-Mérignac, les bilans
mensuels sur l’hébergement réalisés par le cabinet Deloitte In Extenso, les articles de presse,
les études menées par le CRT ainsi que par le Comité Départemental du Tourisme de la Gironde
dénommé Gironde Tourisme).
L’office considère q
ue le nouveau baromètre va lui permettre de simplifier les
recherches en regroupant en un outil toutes ces informations («
un outil donc idéal pour suivre
l’activité touristique et suivre les retombées des actions menées
»). Cependant, il considère
manquer de données fiables et suivies sur l’emploi dans la filière tourisme. En outre, ce
baromètre permettra à l’office, non pas de se comparer avec l’ensemble des destinations
comparables ou concurrentes, mais à tout le moins avec celles qui disposent du même type
d’outil (Lyon, Amsterdam, Genève, Rotterdam, Br
uxelles, Göteborg, Copenhague et
dernièrement Toulouse).
Principaux indicateurs
Fournisseurs de données
nombre de visiteurs dans les principaux musées et lieux d'exposition
mairie de Bordeaux et musées -nombre d'entrées enregistrées
nombre de visiteurs dans les principaux sites et monuments touristiques
(Métropole et hors Métropole)
gestionnaires de sites - billets vendus ou chiffres enregistrés par les éco-compteurs
pour la Dune du Pilat et la Citadelle de Blaye
nuitées enregistrées dans les hôtels
nationalité de la clientèle hôtelière
trafic national et international de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac
trafic vers et depuis les principaux hubs
Aéroports Paris-Charles-de-Gaulle, Istanbul-Atatürk
Madrid-Barajas, Portela (Lisbonne), Amsterdam-Schiphol
nombre de passagers des croisières maritimes
Grand port maritime de Bordeaux
nombre de CityPass commercialisés
nombre de visiteurs accueillis dans les quatre bureaux de l'office de tourisme
fréquentation du site bordeaux-tourisme.com
fréquentation enregistrée au sein des châteaux viticoles du vignoble bordelais
fréquentation enregistrée au sein des maisons du vin du vignoble bordelais
(source : OTCBM)
OTCBM
maisons du vin et châteaux viticoles
aéroport de Bordeaux-Mérignac
Insee
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
70
L’office indique utiliser «
très ponctuellement
» les statistiques nationales. Ces
dernières sont essentiellement co
nstituées des statistiques fournies par les bureaux d’Atout
France à l’étranger pour leur présentation des différents marchés de clientèles.
Le baromètre mis en place en 2016 ne saurait tenir lieu de seule et unique information
de l’office de tourisme. La chambre note les insuffisances de l’office dans le suivi quantitatif
des hébergements auquel le baromètre ne permet pas de faire face puisq
u’il n’intègre pas ces
données. Néanmoins, avec l’instauration de la taxe de séjour communautaire au 1
er
janvier
2016
, le baromètre s’appuie dorénavant sur des données en temps réel relatives aux différents
types d’hébergements marchands de la métropole bordelaise. D
e plus, le suivi qualitatif du
secteur nécessite pour l’office d’élargir l’observation au
-delà du baromètre.
La chambre régionale des comptes relève également l’absence de l’observatoire
régional du tourisme porté par le CRT parmi les contributeurs au baromètre, d’autant que le
contrat de destination
–
qui prévoyait la mise en place de ce baromètre
–
prévoyait
l’articulat
ion
entre les deux structures.
Lors du comité de pilotage du contrat de destination du 14 janvier 2016, le directeur de
l’office rappelait qu’il lui paraissait «
important de mettre en place un dispositif d’observation
à l’échelle du territoire de la
Destination Bordeaux, afin de mieux identifier les données
statistiques, et de mesurer l’impact des actions mises en œuvre
.
Dans un objectif d’optimisation
de ressources, les moyens alloués à cette mission seront mutualisés avec ceux du comité
régional du touris
me d’Aquitaine, qui intègrera les besoins du contrat de destination à son
propre observatoire
».
Au moment où le contrôle s’est achevé, il n’existe pas d’articulation claire entre
l’observatoire régional et le baromètre de l’office de tourisme.
L’office a
informé la chambre
qu’une réunion de travail avec le
CRT Nouvelle-
Aquitaine et l’ADT de la Gironde était prévue
au second semestre 2017, afin d’harmoniser les pratiques en matière d’observation et de
concrétiser leur collaboration par la rédaction d’une co
nvention. »
1 : préciser
l’articulation entre le « baromètre du tourisme » et
l’observatoire régional du tourisme, sous la forme d’une convention entre l’OTCBM et
le comité régional du tourisme
4.2.2
Les études engagées par l’office de tourisme
Au cours de la pé
riode sous revue, l’office de tourisme a conduit trois
études, confiées
à la société Protourisme et cofinancées par la Cité du Vin, la CCI de Bordeaux, le Conseil
interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) et l’association Bordeaux Grands Evènements
(BGE)
: l’une est relative à l’impact économique du tourisme sur l’agglomération de Bordeaux
dont les principaux résultats ont été présentés, la deuxième concerne les hébergements dans les
propriétés viticoles du vignoble bordelais (cf.
infra
) et la troisième est relative à la fréquentation
et aux impacts économiques de l’événementiel organisé tous les deux ans à Bordeaux,
«
Bordeaux Fête le vin
».
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
71
5
STRATEGIE ET GOUVERNANCE
5.1
Les missions et le périmètre géographique de l’office de tourisme
5.1.1
Le rôle de l’office
L’article L. 133
-3 du code du code du tourisme dispose : «
L’office de
tourisme assure
l’accueil et l’
information des touristes ainsi que la promotion touristique de la commune, ou
du groupement de communes, en coordination avec le comité départemental et le comité
régional du tourisme. Il contribue à coordonner les interventions des divers partenaires du
développement touristique local. Il peut être chargé, par le conseil municipal, de tout ou partie
de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique
locale du tourisme et des programmes
locaux de développement touristique, notamment dans les domaines de l'élaboration des
services touristiques, de l'exploitation d'installations touristiques et de loisirs, des études, de
l'animation des loisirs, de l'organisation de fêtes et de manifestations culturelles. Par ailleurs,
l’
office de tourisme peut commercialiser des prestations de services touristiques.
»
La loi organise ainsi les missions obligatoires (l’accueil et l’information des touristes,
la promotion touristique du territoire de la collectivité, la coordination des interventions des
divers partenaires du développement touristique local) et les missions qui peuvent être
attribuées à l’office de tourisme par la collectivité (la commercialisation de servi
ce touristiques
notamment).
L’office de tourisme a connu deux statuts au cours de la période
examinée : ceux adoptés
par son assemblée générale le 16 novembre 2006 et ceux adoptés le 24 mars 2015 pour sa
métropolisation.
Les deux statuts ont reconnu à
l’office les mêmes missions que celles définies dans la
loi. La mission, facultative, de commercialisation, lui est également reconnue. Les missions
exercées par l’office de tourisme de Bordeaux, devenu à partir du 1
er
janvier 2015 l’office de
tourisme et des congrès de Bordeaux Métropole, peuvent être regroupées ainsi :
-
accueil et d’
information des touristes ;
-
promotion touristique de la commune ;
-
coordination des interventions des divers partenaires du développement touristique local ;
-
études sur le secteur ;
-
commercialisation des prestations de services touristiques.
L’office a structuré son organisation en fonction de ses missions
et des filières sur
lesquels repose sa stratégie touristique : un service accueil, un service tourisme métropolitain,
un serv
ice tourisme patrimonial, un service œnotourisme, un service tourisme d’affaire
(Convention Bureau), un service communication, un service commercialisation et un service
comptabilité.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
72
5.1.2
Le périmètre géographique de l’office
5.1.2.1
Jusqu’à 2015
De même qu’elle ne peut déléguer plus que les compétences touristiques qu’elle a, une
collectivité ne peut mettre en place un office de tourisme sur un périmètre géographique qui
n’est pas le sien. Le périmètre géographique d’un office de tourisme municipal doit
correspondre au périmètre de la collectivité qui le crée.
Les statuts valables jusqu’à l’adoption des nouveaux statuts actant sa métropolisation,
étaient ceux qui avaient été adoptés par l’assemblée générale de l’office de tourisme de
Bordeaux le 16 novembre 2006. L’article 1 de ces statuts prévoyait, jusqu’à la fin de l’année
2014, que
l’action de l’office «
s’étend dans l’intérêt de la ville de Bordeaux, sur le territoire
de la commune et sur le Bordelais au sens large
».
Cette stipulation irrégulière était probablement liée à la mission de commercialisation
des produits touristiques qui lui avait été confiée par la ville. L’office étant actif dans la
commercialisation des visites du vignoble
–
donc sur un territoire géographique qui n’est pas
celui de la ville de Bordeaux
–, l’introduction du périmètre «
le Bordelais » était certainement
destinée à lui donner une assise formelle.
5.1.2.2
Depuis 2015
L’article 2 des nouveaux statuts de l’office de tourisme et des congrès de Bordeaux
Métropole précise que l’office
«
assure la promotion touristique nationale et internationale de
la métropole bordelaise
, y compris en s’appuyant sur la notoriété et les richesses des territoires
environnants
»
et qu’il «
peut commercialiser des documents et objets touristiques et exercer
un
e activité d’organisation et de vente de voyages et de séjours
», sans mention d’une
intervention
de facto
hors périmètre géographique de la métropole. Ce point donne lieu à des
développements approfondis dans la partie du rapport relative aux
missions de
commercialisation.
5.1.3
Un office de 1
ère
catégorie
Classé
60
en 2008 en catégorie 4
étoiles
pour cinq ans, l’office
de tourisme de Bordeaux
a été classé, par arrêté préfectoral du 22 octobre 2013, pour une durée de cinq ans, en catégorie
I de la nouvelle grille de classement des offices de tourisme qui comporte trois catégories.
L’office de catégorie III est une structure de petite taille dotée d’une équipe essentiellement
chargée des missions fondamentales relatives à l’accueil et à l’information touristique. L’
office
de catégorie II est de taille moyenne, intervenant dans une zone géographique représentative
d’un bassin de consommation. Il propose des services variés, développe une politique de
promotion ciblée et dispose d’outils d’écoute et d’amélioration de
la qualité des services rendus.
L’office de catégorie I dispose d’une équipe renforcée et déploie une promotion d’envergure
nationale ou internationale dans un bassin de consommation.
60
Arrêté préfectoral du 11 juillet 2008
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
73
5.2
Une stratégie touristique fondée sur le vin, le fleuve et le patrimoine,
confortée par la métropolisation de l’office et le contrat de destination
5.2.1
Une stratégie fondée sur le quadriptyque « vin, fleuve,
patrimoine,
gastronomie »
La stratégie touristique de l’office s’appuie sur la valorisation des trois p
oints forts de
la destination :
-
sa marque et le vin : le prestige des vins de Bordeaux et leur présentation dans un projet
œnotouristique ambitieux
;
-
le fleuve : la revitalisation de la vie fluviale sous tous ses aspects, sa dimension maritime
avec les perspectives liées à la
croisière maritime et fluviale et à l’événementiel
;
-
sa grande richesse patrimoniale (le patrimoine historique) ;
-
sa gastronomie et son art de vivre.
L’office de tourisme indique que «
l’œnotourisme a été, dès 2001, la priorité absolue
du rayonnement touri
stique aussi bien sur le plan national qu’international par la construction
de circuits autour de l’art, du patrimoine, de la nature, de la gastronomie, de l’histoire etc
.
».
Le patrimoine UNESCO a servi de base à une découverte historique et architecturale de
la ville dans toute sa diversité de manière à offrir une richesse très grande de circuits, aussi bien
classiques que plus originaux.
Le fleuve a demandé dans un premier temps des investissements importants de la part
de la ville. Le fleuve a été utilisé comme une liaison entre Bordeaux et son territoire, en
particulier viticole, puisque les croisières fluviales assurent la découverte de l’e
nsemble des
terroirs bordelais.
5.2.2
La métropolisation de l’office
Avec l’élargissement du périmètre géographique de l’office de tourisme dans le cadre
de sa métropolisation, sa stratégie touristique s’enrichit de deux thématiques nouvelles
: le
tourisme de nature et le tourisme d’affaires.
5.2.2.1
La métropolisation de l’office de tourisme
La communauté urbaine de Bordeaux (CUB) est devenue « Bordeaux Métropole » le 1
er
janvier 2015 dans le cadre de la loi n° 2014-58 du 27 janvier 2014
de modernisation de l’action
publique territoriale et d’affirmation des métropoles
(dite MAPTAM). Dans le prolongement
de cette modification institutionnelle, la compétence tourisme a été transférée des communes
vers la métropole, et depuis le 2 juillet 2015 l’office de tourisme de Bordeaux est devenu l’office
de tourisme et des congrès de Bordeaux Métropole. L’office de tourisme de Lormont qui étai
t
le seul office de tourisme existant après la métropolisation de l’office de tourisme de Bordeaux
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
74
a été dissout le 31 décembre 2015
61
, ses fonctions étant reprises par l’office de Bordeaux
Métropole.
Les missions transférées
La métropole bordelaise intègre
dans le champ de ses compétences l’ensemble des
missions qui ressortent d’un office de tourisme métropolitain et qui sont désormais de son
niveau, selon la conception développée dans le rapport accompagnant la délibération de la
métropole du 26 juin 2015. Ce sont sur ces champs que se construisent désormais les
interventions réciproques de l’office de tourisme et de la métropole en tant que financeur mais
également collectivité en charge d’une politique touristique qui s’est d’ailleurs dotée d’un
service tourisme en cours de renforcement.
Le rapport accompagnant la délibération de la Métropole le 26 juin 2015 comporte des
mentions sur la façon dont la métropole comprend l’étendue de la compétence transférée qui
intégre les missions suivantes composant une politique touristique complète voire ambitieuse
compte-tenu des objectifs ainsi déclinés :
-
l’observation économique du tourisme, qui portera notamment sur l’offre, les projets, la
taxe de séjour. Cet observatoire se fera en collaboration avec des partenaires déjà eux-
mêmes producteurs de données touristiques du territoire comme le CRT, le CDT et la CCI
«
afin d’éviter les doublons
» ;
-
la définition d’une stratégie touristique métropolitaine qui devra proposer un plan de
marketing stratégique, l’objectif étan
t de développer la Destination Bordeaux, «
une
destination plus large et sans démarcation territoriale, mais un grand ensemble, riche d’un
portefeuille de marques internationales
» d’une part en renforçant l’offre métropolitaine,
d’autre part, en développa
nt les alliances interterritoriales pertinentes, proches de la
métropole (Saint-
Emilion, le bassin d’Arcachon, le tourisme balnéaire, le libournais, le
blayais, Pauillac etc), « limitrophes » (comme la Dordogne, le Pays-Basque, la Charente-
Maritime) ou encore les synergies avec les territoires internationaux de proximité comme
Bilbao, San-Sébastian ;
-
le développement des grands événements métropolitains qui participent au rayonnement et
à l’attractivité du territoire
;
-
le développement de cinq filières prioritaires
: l’œnotourisme, le tourisme d’affaires, le
tourisme fluvial et de croisières, le tourisme urbain et patrimonial, le tourisme intérieur et
de proximité à destination des habitants métropolitains et de ceux des territoires voisins
(activités de loi
sirs, culturelles, sportives, d’itinérance et de mobilité)
;
-
la coordination des projets ;
-
un développement qualitatif du tourisme sur le territoire.
La convention triennale conclue par la métropole et l’office de tourisme
pour les années
2016 à 2018 consacre cette vision large avec notamment la création
d’une «
mission tourisme »
au sein de Bordeaux Métropole le 1
er
janvier 2016 et dont l’objet est de valoriser les filières
touristiques et de structurer et qualifier l’offre ainsi que de donner une dim
ension métropolitaine
61
Son unique salarié a été transféré au sein du service tourisme de la Métropole
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
75
à la stratégie touristique. Il est prévu que cette mission
mette en œuvre de grands événements
culturels, sportifs et festifs participant au rayonnement et à l’attractivité du territoire.
A la question de l’articulation du rôle de cet
te mission au sein de Bordeaux Métropole
et de l’office de tourisme, le président ainsi que le directeur ont indiqué lors de l’entretien de
fin de contrôle que les rôles étaient clairs
: l’équipe composant la
« mission tourisme » au sein
de Bordeaux Métropole serait en nombre très limité et se consacrerait principalement à la
structuration de l’offre touristique notamment s’agissant de la question du tourisme fluvial et
des pontons. La lecture de la convention triennale conclue entre Bordeaux métropole et l
’office
de tourisme donne pourtant à penser que cette mission
et l’office de tourisme sont en charge
des mêmes sujets, sans clarification du rôle de chacun.
Les étapes de la mise en place de l’office de tourisme métropolitain
: du
19 juin 2014 au 12 février 2016
Par décision prise en bureau le 19 juin 2014, a été acté le principe de la création d’un
office de tourisme métropolitain. Le président de la communauté urbaine de Bordeaux, a confié
le 7 juillet 2014 une mission d’investigation au président de l’office de tourisme de Bordeaux
sur la mise en œuvre de la nouvelle compétence transférée et la définition des missions d’un
office de tourisme métropolitain, ses modalités de fonctionnement et son mode de gouvernance.
Selon le compte-rendu effectué de cette mission dans le rapport accompagnant la délibération
de la métropole le 23 janvier 2015, «
il ressort de cette mission une volonté claire des 28
communes de s’associer à cette démarche, véritable levier de rayonnement et d’attractivité de
la Métropole bordelaise
».
Par délibération du 23 janvier 2015
, la métropole a acté la mise en place de l’office de
tourisme métropolitain par la modification des statuts de l’office de tourisme de Bordeaux qui
élargit ainsi son périmètre géographique au territoire métropolitain tout en maintenant son
caractère associatif. Par ailleurs, la métropole a également délibéré sur l’intégration, dans les
missions de l’office de tourisme métropolitain, de la compétence sur le tourisme d’affaires
; cet
élargissement au tourism
e d’affaires de l’office de tourisme de Bordeaux se réalisant par
l’absorption de l’association jusque
-là en charge du secteur
–
Bordeaux Convention Bureau.
Le rapport accompagnant la délibération mentionnait «
les grandes orientations des
missions
» de l’
office de tourisme métropolitain à mettre en place
: l’accueil des touristes, la
promotion de la destination, la commercialisation des offres touristiques, l’observation de la
filière, la promotion du tourisme d’affaires et la mise en avant des aspects
«
nature
» de la
métropole, la valorisation de filières spécifiques (croisières fluviales, œnotourisme, tourisme et
handicap, culture et patrimoine, tourisme social et solidaire…) et l’exercice de missions
supplémentaires qui pourraient faire l’objet d
e conventions avec les mairies.
Par cette délibération, la métropole autorisait son président à «
négocier la modification
des statuts de l’association Office de Tourisme de Bordeaux avec ses adhérents, dans l’optique
de la création d’un Office de Tourisme et des
Congrès métropolitain
».
L’assemblée générale extraordinaire de l’office de tourisme de Bordeaux a approuvé
les
nouveaux statuts de l’office
conférant à ce dernier les missions suivantes : assurer la promotion
touristique nationale et internationale de la métropole bordelaise ainsi que l’accueil et
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
76
l’information des touristes, assurer la valorisation de l’offre de tourisme de proximité et mettr
e
en place un observatoire touristique, afin de se doter d’un outil performant d’aide à la décision.
Par délibération du 26 juin 2015,
la métropole a validé les statuts de l’office de tourisme
et des congrès métropolitain et a désigné ses représentants au
conseil d’administration de
l’office.
La métropole ayant une conception large de la compétence qui lui a été transférée par
la loi (cf.
supra
) a transféré une partie de sa compétence à l’office de tourisme par cette même
délibération : «
une grande partie
des actions transférées à la Métropole sera mise en œuvre
par l’OTCM
» (office de tourisme et des congrès de la métropole)
: l’accueil et la promotion, y
compris tourisme d’affaires, la possibilité de contractualiser avec les communes de la métropole
pour
la valorisation et l’accueil dans les monum
ents historiques emblématiques.
Le processus de métropolisation de l’office de tourisme est finalisé par l’assemblée
générale de l’office de tourisme et des congrès de Bordeaux Métropole
qui approuve le traité
de
fusion avec l’association
Bordeaux Convention Bureau
et procède à l’élection du nouveau
conseil d’
administration.
Le 2 juillet 2015, l’office de tourisme de Bordeaux est ainsi devenu
l’office de tourisme et des congrès de Bordeaux Métropole.
Le 12 février 2016, une délibération de Bordeaux Métropole fixe les modalités de
partenariat avec l’
office de tourisme et les orientations stratégiques de ce dernier
dans le cadre
d'une convention cadre triennale (dont une partie est rétroactive puisque la convention inclut
l’année 2015), complétée d'une convention d’
application annuelle
au titre de l’année 2016
qui
accorde à la structure la toute première subvention de fonctionnement de Bordeaux Métropole
62
pour un montant de 2,5 M
€
.
L’intégration d’une association dédi
ée au tourisme
d’affaires
, le « BCB »
Avec l’introduction du tourisme d’affaires dans le champ d’intervention de l’office de
tourisme, c’est l’ensemble du champ touristique (tourisme d’agrément et tourisme d’affaire)
qui est désormais appré
hendé par l’offi
ce de tourisme.
La volonté des élus métropolitains de donner une dimension métropolitaine au tourisme
d’affaires a conduit à l’absorption par l’OTCBM de
l’association en charge du secteur depuis
1991, dénommée «
Bordeaux Convention Bureau
» (BCB)
63
qui regroupe des collectivités
locales, des organismes socio-professionnels, des organismes de promotion touristique et des
entreprises basées en Gironde. Jusqu’en 2015, le soutien financier au BCB pour le
développement du tourisme d’affaires était ap
porté par la ville de Bordeaux.
Les deux associations ont signé un « traité de fusion-absorption », le 2 juillet 2015, qui
prévoit le transfert des missions ainsi que l’actif (167
260
€) et
le passif (183 731
€) de
l’association BCB vers l’office de tourisme.
Les assemblées générales extraordinaires du BCB
et de l’OTCBM ont validé l’intégration des personnels
64
et des missions du BCB dans
l’OTCBM qui comporte désormais un bureau des congrès
doté
d’un budget de promotion et
62
La Ville de Bordeaux ayant assuré le financement de la structure pour l'exercice 2015
63
Cette association bénéficiait d’une subvention annuelle (50 000€ en moyenne) attribuée par l’agglomération
bordelaise (CUB puis Bordeaux Métropole) depuis 2004
64
3 salariés avec reprise de leur ancienneté et de leurs droits acquis.
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
77
d’un programme d’actions spécifiques. U
n siège de vice-
président de l’office est réservé à
l’activité tourisme d’affaires
qui dispose d’un comité de pilotage
6566
.
En outre, l’article 10 des statuts de l’OTCBM prévoit que
la gouvernance du Convention
Bureau
fait l’objet d’une annexe aux statuts. Or, à ce jour, cette annexe n’est toujours pas
rédigée. Cependant, le procès-verbal du comité de pilotage (COPIL) du 10 septembre 2015
indique que ce projet d’annexe
«
reprendra et synthétisera les documents d’origine du BCB
:
statuts, protocole d’accord et
règlement. Il définira le fonctionnement et les objectifs du CB
»
.
Ce procès-verbal, qui abordait la définition des missions et objectifs du COPIL du
Convention Bureau,
n’a
vait pas force juridique.
A la suite de l’observation de la chambre,
l’office a int
égré dans son règlement intérieur, adopté le 15 juin 2017, un article 8 consacrant
le rôle et les attributions du Convention Bureau.
2 : r
édiger l’annexe aux statuts, relative à la go
uvernance du
Convention Bureau,
conformément aux dispositions de l’article 10 desdits statuts
Le comité de pilotage (COPIL)
chargé d’assister le président du Convention Bureau
s’est réuni quatre fois depuis l’intégration en juillet 2015
: 10 septembre et 14 décembre 2015,
1
er
avril et 22 juin 2016.
Sa composition n’a été validée que récemment par l’insertion, au
règlement intérieur du 15 juin 2017, d’un article 8.2 relatif au fonctionnement du Convention
Bureau.
Au vu des procès-verbaux du COPIL, les organismes suivants constituent le comité de
pilotage : OTCBM, Congrès et Expositions de Bordeaux (CEB), Bordeaux Executive Travel,
Hôtel de Sèze, Le Pin Galant, Novotel Bordeaux Lac, Palais de la Bourse, Lacoste, le Stade
Matmut Atlantique, Château Giscours. Avec un budget, une équipe et des actions propres, le
Convention Bureau
, au sein de l’office de tourisme, conserve, de fait,
son identité.
L’autre
apport
de la métropolisation à la stratégie touristique de l’office
:
l’élargissement du territoire géographique d’intervention et l’introduction du
tourisme de nature
La métropolisation de l’office de tourisme s’est également traduite par l’élargissement
du ter
ritoire géographique d’intervention ainsi que l’introduction d’une autre thématique
: la
valorisation du tourisme de nature. La métropole bordelaise ajoute à la destination
œnotouristique, fluviale et patrimoniale une autre dimension de son offre
: une destination
nature
en sus du tourisme d’affaires.
L’introduction dans la stratégie touristique de l’office, d’une filière nature conduit ce
dernier à mettre en avant d’autres territoires tels que la presqu’île d’Ambès au nord de
l’agglomération, qui abrite de
s marais aux paysages et à la faune typiques des zones humides ;
plus à l’ouest, le parc des Jalles abritant la réserve naturelle régionale des marais de Bruges qui
65
Article 10 des statuts de l’OTCBM
66
COPIL
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
78
offre un habitat à plus de 4
000 espèces d’animaux
; au sud, la vallée de l’Eau Bourde et l
a
vallée de l’Eau Blanche et à l’est, sur la rive droite de la Garonne, le parc des Coteaux et ses
100 hectares de balades nature.
5.2.2.2
Les perspectives
d’un
transfert de compétence du niveau départemental vers le
niveau métropolitain et son impact à venir sur
l’office de tourisme
Bordeaux Métropole et le conseil départemental se sont accordés sur le transfert partiel
à la métropole de la compétence de Gironde Tourisme (volet promotion) dans le cadre de la loi
n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République (dite
NOTRe). Au-delà de la voirie dont le transfert est obligatoire et des collèges, transférables
uniquement si les départements le veulent, ces derniers doivent en effet transférer au 1
er
janvier
2017 au moins trois compétences sur un groupe de huit listées par la loi NOTRe parmi
lesquelles figure le tourisme.
Au titre du tourisme, seraient transférées à Bordeaux Métropole les interventions sur le
territoire métropolitain concernant la réalisation et la mise en œuvre du schéma d’aménagement
et de développement touristique, l’itinérance pédestre et cyclable et le tourisme fluvial. Une
conventi
on de partenariat passée entre Gironde Tourisme et l’office devrait permettre d’assurer
la cohérence et la complémentarité de l’action des deux structures.
5.2.3
Une stratégie touristique confortée par le contrat de destination
5.2.3.1
Un contrat qui reconnaît le rayonnement de la Bordeaux hors de ses frontières
administratives
Devant l’éparpillement des moyens d’intervention des acteurs locaux engagés dans des
actions promotionnelles brouillant l’image des territoires touristiques sur les marchés étrangers,
le gouvernement a souhaité de soutenir la structuration des territoires correspondant à des
destinations dont la dimension internationale est identifiable par les clientèles touristiques.
Ainsi, le
gouvernement a décidé de mettre en œuvre un nouvel outil de développe
ment
touristique, le contrat de destination dont l’objet est de fédérer les acteurs publics et privés
autour d’une offre touristique cohérente et visible au regard des attentes des clientèles
étrangères. Le contrat de destination définit, sur une période de trois à cinq ans, les engagements
des partenaires sur une stratégie de promotion partagée, déclinée à travers des actions portant
sur la structuration et la lisibilité de l’offre et la promotio
n vis-à-vis des marchés cibles.
Suite à l’appel à projet lancé par l’Etat en 2014, quatre contrats de destination ont été
conclus dans le territoire correspondant à l’ancienne région Aquitaine dont, le contrat porté par
l’office de tourisme de Bordeaux, dénommé
« Le Monde de Bordeaux ».
Ce contrat de destination (2014-2017) vise à promouvoir un périmètre géographique
large recouvrant l’agglomération bordelaise, le
reste du département de la Gironde et de la rive
droite de l’estuaire de la Gironde située dans le département de la Charente
-Maritime. Cette
promotion devait se réaliser autour de trois filières
: l’œnotourisme,
le tourisme maritime et
fluvial et le patrimoine. Suite à une reconfiguration du budget du contrat de destination liée à
la baisse de la dotation de l’Etat initialement prévue à 175
000 €, ramenée à
75
000 €, il a été
décidé de supprimer la mention à la filière du patrimoine, les partenaires prévoyant désormais
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
79
que cette filière serait désormais «
irriguée par les deux autres
». Outre les filières, le contrat
de destination vise à créer un outil d’ob
servation du secteur, à promouvoir la destination sur les
marchés internationaux et à mettre en place une marque destinée à promouvoir la destination.
Un poste de chargé de mission placé auprès de l’office de tourisme est également prévu.
Parce qu’il recon
naît un périmètre géographique
67
dépassant les seules frontières
administratives de la métropole bordelaise et qui a vocation à s’élargir au
-delà
68
et qu’il
concerne des filières fortes du territoire, le contrat de destination a enclenché une dynamique
posit
ive dans la stratégie touristique de l’office de t
ourisme de Bordeaux Métropole. Le
rayonnement de la destination hors de ses frontières administratives est légitimé par le contrat
de destination auprès des partenaires qui le portent.
5.2.3.2
Des moyens modestes concentrés sur le financement du site internet dédié à
l’œnotourisme
Malgré le caractère ambitieux de son périmètre géographique et l’importance des filières
concernées, le contrat de destination « Destination Bordeaux
» reste modeste dans son
enveloppe financière. Conclu pour une période de trois ans, les actions sont financées à hauteur
de 405
000 €
sur trois ans (soit 135
000 € par an), le financement étant réparti entre douze
partenaires
: l’Etat, le CRT, le CDT de la Gironde (ADT Gironde Tourisme), l’of
fice de
tourisme et des congrès de Bordeaux Métropole, le syndicat mixte pour le développement
d
urable de l’Estuaire de la Gironde, le Pays Médoc, le CIVB, la Cité du vin, l’aéroport de
Bordeaux-Mérignac, le grand port maritime de Bordeaux et Atout France.
Budget prévisionnel du contrat de destination Bordeaux établi en 2016
Source : comité de pilotage du contrat de destination (26 mai 2016)
Le budget prévisionnel, arrêté à 405
000 € par le comité de pilotage du contrat de
destination le 26 mai 2016, apparaissait initialement dans le contrat de destination signé par les
partenaires pour un montant de 425
000 € réparti de façon plus équilibrée entre les différentes
thématiques du contrat. La reconfiguration du budget par le comité de pilotage du 26 mai 2016
s’est traduite par le doublement de la dotation initialement prévue pour la filière œnotourisme
67
Bordeaux et sa métropole, pays Médoc, Blayais, Bourgeais, Libournais, Saint-
Emilion, Bassin d’Arcachon,
Entre-Deux-Mers, Sud-Gironde, Estuaire de la Gironde, secteur « Charente-Maritime »
68
Elargissement envisagé du partenariat à la ville et à l’office de
Tourisme de Cognac, au CDT de Charente et
CDT de Charente-Maritime, office de tourisme de Royan.
2015
2016
2017
total
part dans le total
promotion
4 800,00
32 200,00
65 000,00
102 000,00
25%
oenotourisme (site internet www.bordea
39 871,50
70 179,50
8 945,00
118 996,00
29%
tourisme fluvial (site internet
www.cruise-bordeaux.com)
10 200,00
15 139,20
10 200,80
35 540,00
9%
stratégie de marque
24 261,60
32 642,40
-
56 904,00
14%
Observatoire touristique
-
10 780,00
5 780,00
16 560,00
4%
frais chargé de mission
25 000,00
25 000,00
25 000,00
75 000,00
19%
Total
104 133,10
185 941,10
114 925,80
405 000,00
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
80
et la baisse (-24
460 €) du financement prévu pour le tourisme fluvial ainsi que pour
l’observatoire touristique (
-28
440 €). Le contrat de
destination concentre ses moyens financiers
déjà limités en priorité sur l’œnotourisme (29 % du contrat, 118
996 €), filière pour laquelle la
majorité des actions consistant en l’élaboration d’un site internet à partir d’un site et d’une
application déjà existants (
Bordeaux wine trip
) ont été menées les deux premières années du
contrat de destination, la dernière année (2017) étant valorisée pour un solde de 8
945 €.
La promotion figure dans le budget à hauteur de 25 % du montant total mais peu
d’actions o
nt été engagées durant les deux premières années, la dernière année du contrat devant
concentrer l’essentiel des actions promotionnelles (65
000 €). Les actions menées en 2015 et
2016, à l’exception de la conférence de presse et du workshop organisé au Roy
aume-Uni
correspondent à des actions (French Affairs aux Etats-Unis, workshop Chine) habituellement
mises en place par l’office de tourisme et le CRT.
Le tourisme fluvial, censé irriguer le
patrimoine de la destination (9 % du budget total)
et l’observatoi
re (4 %), reste le parent pauvre
du contrat de destination.
In fine
, le contrat de destination « Le Monde de Bordeaux »
, doté d’un budget modeste,
affiche des actions promotionnelles habituellement mises en œuvre par les acteurs concernés,
ne soutient que
marginalement le tourisme fluvial et l’observatoire du secteur et concentre ses
moyens sur le financement d’un site et d’un applicatif dédié à la promotion et à la
commercialisation des circuits dans le vignoble alors même que le site et l’applicatif exist
aient
déjà et que la mise en place d’un site internet –
de surcroît à partir d’un site existant –
ne suppose
pas, par nature, un degré de complexité et de coordination entre les acteurs justifiant la logique
d’un contrat de destination.
Comparaison du budget prévisionnel du contrat de destination arrêté en 2014 et en 2016
Source : contrat de destination (2014) et comité de pilotage du 26 mai 2016
S’agissant de la réalisation des actions, à la clôture de l’instruction, les deux sites
internet prévus dans le contrat de destination ont été mis en ligne (création du site internet
Bordeaux Wine Trip mis en ligne en mai 2016 dans le cadre de l’ouv
erture de la Cité du vin,
(cf.
infra
) ; mise en ligne également en mars 2016 du site internet www.cruise-bordeaux.com
dédié aux professionnels du tourisme fluvial (cf.
infra
). L
’observatoir
e-baromètre de la
destination (cf.
supra
) a été mis en ligne en mai 2016 et Atout France a présenté en mai 2016
Budget
prévisionnel dans
le contrat de
destination
Budget retenu par le
comité de pilotage le
26 mai 2016
Ecart
Promotion
95 000
102 000
7 000
Oenotourisme
60 000
118 996
58 996
Tourisme fluvial
60 000
35 540
24 460
-
Patrimoine
30 000
-
30 000
-
Stratégie de marque
60 000
56 904
3 096
-
Observatoire touristique
45 000
16 560
28 440
-
Chargé de mission
75 000
75 000
-
total
425 000
405 000
20 000
-
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
81
les résultats de son étude sur les marques de la destination. Le contrat de destination a, par
ailleurs, permis de prendre en charge une partie du coût de la présence des offices de tourisme
de Saint-
Emilion et du bassin d’Arcachon à un atelier de travail orga
nisé par Atout France en
Chine en novembre 2015 ainsi que des opérations promotionnelles à Londres et New-York en
2016.
Part de chaque co-financeur dans le budget du contrat de destination
Source : office de tourisme
5.2.3.3
L’observation du secteur
: l’absence d’articulation entre le baromètre du contrat
de destination et l’observatoire régional du tourisme
Le contrat de destination affiche pour objectif de mettre en place un dispositif
d’observation à l’échelle du territoire de la Destination Bordeaux, afin d’e
n mieux identifier les
données statistiques, et de mesurer l’impact des actions mises en œuvre. Il précise que dans un
objectif d’optimisation de ressources, les moyens alloués à cette mission seront mutualisés avec
ceux du comité régional du tourisme, qui intègrera les besoins du contrat de destination à son
propre observatoire. La mutualisation des données devrait être mise en œuvre au cours du
dernier trimestre de 2017.
5.2.3.4
L’incapacité des acteurs à décider d’une stratégie de marque claire
L’étude d’Atout F
rance confirme la visibilité et le rayonnement
international de la marque Bordeaux.
Le contrat de destination avait prévu la mise en place d’une étude consistant en l’analyse
de la présence des marques de la destination sur le web et auprès des publics cibles sur les six
marchés ainsi qu’auprès des acteurs du territoire. Cette étude a été présentée au comité de
pilotage du contrat de destination le 26 mai 2016. La marque « Bordeaux » ressort
systématiquement parmi l’ensemble des marques de la destination qu
elle que soit le support
d’analyse (internet, guides touristiques étrangers
: allemands, britanniques, américains,
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
82
japonais, chinois et brésiliens
, bureaux d’Atout France à l’étranger
: notoriété la plus visible,
journalistes, blogueurs et tours opérateurs étrangers : destination la plus attractive suivie de
Saint-
Emilion et du bassin d’Arcachon).
Atout France a également interrogé les journalistes, blogueurs et tours opérateurs
étrangers référentes sur leurs préférences pour un nom qui désignerait le grand territoire. Sur
les neuf marques proposées, deux apparaissent comme les plus souvent choisies (Bordeaux et
Destination Bordeaux)
et une retient l’attention
(
Bordeaux Atlantic Coast
) ; les six autres
apparaissent moins attractives et non consensuelles.
Les ambiguïtés des partenaires
s’agissant
de la marque Bordeaux
Alors que la marque Bordeaux a une réelle visibilité auprès des marchés internationaux,
confirmée par
l’étude d’Atout France
réalisée dans le cadre du contrat de destination, les
partenaires deux
ans après le lancement du contrat de destination n’avaient toujours pas défini
une politique de marque claire ni décidé du principe de l’utilisation de Bordeaux, seule marque
connue sur l’ensemble des marchés. L’office précise toutefois que, en 2017, un
«
outil de
relations presse
»
commun à l’ensemble des m
arques de la façade Atlantique est en cours
d’élaboration.
Il ressort de l
’étude réalisée par Atout France
que
l’appropriation de la marque Bordeaux
par les destinations du territoire du contrat demeure
peu visible. Ainsi, l’
utilisation de la marque
Bordeaux
demeure faible en dépit de son impact positif sur l’ensemble du territoire. L’analyse
des sites
web
des organismes de promotion des différentes composantes territoriales réalisée
par Atout France mon
tre qu’une diversité de marques est utilisée
69
. Actuellement, trois sites
(Saint-Emilion, Arcachon et Bordeaux) valorisent un territoire élargi. Les autres sites valorisent
exclusivement leur propre destination. Au global, Bordeaux n’est cité que par deux s
ites (Saint-
Emilion et Arcachon), qui proposent depuis 2017 un lien
vers le site de l’office de tourisme de
Bordeaux Métropole.
De surcroît, le
sentiment d’apparten
ance à la marque Bordeaux reste ambigu. La marque
est considérée comme une « locomotive » pour le tourisme local mais suscite des réticences
face à un déséquilibre des échanges qui profiteraient plus à Bordeaux qu’aux autres territoires
en terme de visibilité et de chiffre d’affaires. Sur les marchés lointains, la marque Bordeaux est
un point de repère attractif. En revanche, sur les marchés européens et français, les différentes
destinations placées en situation de concurrence souhaitent valoriser leur propre marque.
La question de la marque partagée
Interrogés
par Atout France sur la question d’une marque partagée qui serait Bordeaux,
Côte Atlantique ou Destination Bordeaux, les opérateurs touristiques n’adhérent pas à ces
marques. S’agissant de la marque Bordeaux, Atout France note qu’elle «
est reconnue comme
forte et lisible même si elle ne permet pas d’évoquer la composante maritime du territoire
».
69
Saint-
Emilion, Bordeaux, Bassin d’Arcachon, Royan,
Blaye, Medoc, Tourisme Sud Gironde
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
83
L’office précise que si la marque « Bordeaux » est unanimement reconnue par ses
partenaires, elle s’appuie néanmoins sur des « marques complémentaires », qu’elle
symbolise
le grand Sud-
Ouest pour les opérateurs étrangers, et qu’elle se suffit à elle
-même, position
partagée par Atout-France.
Dans le contrat de destination, les partenaires fixent les étapes de «
la définition d’une
marque de territoire
» (diagnostic
et choix d’une marque
70
et rédaction d’un code de marque
71
).
La stratégie de marque ainsi affichée repose sur l’identification d’une marque commune à la
destination et non sur la juxtaposition de marques dont il faudrait rechercher la synergie. La
démarche affichée par le contrat de destination repose donc sur un choix nécessaire entre les
marques existantes.
Or, force est de constater que deux ans après le lancement du contrat de destination,
alors même que les partenaires disposent d’une marque visible à l’internationale dont la
notoriété a été confirmée par l’étude d’Atout France, la marque de la destination n’a toujours
pas fait l’objet d’une décision.
L’utilisation floue d’une marque commune de la destination pénalise les actions de
promotion qui ne peu
vent s’engager sur le fondement d’un discours clair articulé sur une
marque partagée par l’ensemble des partenaires. Aux interrogations sur la stratégie de marque
s’ajoutent également les questions relatives au périmètre géographique pertinent de la
destination.
5.2.3.5
Les interrogations sur le périmètre pertinent de la destination : quel
rayonnement ?
Pour l’office de tourisme, afin de renforcer la promotion touristique de Bordeaux, il
convient d’inscrire la destination dans un périmètre géographique plus large q
ue les frontières
administratives de la ville et de la métropole. Dans ses diverses publications (revues, catalogue
et site internet), l’office communique sur un ressort plus large que Bordeaux et sa métropole,
dans une logique de cercles de rayonnement de plus en plus larges : ainsi les rubriques « Autour
de Bordeaux » ou « Escapades autour de Bordeaux » déclinent le territoire touristique « à
45mn », « à 1h », « à 1h30 », « à 2h », « à 2h30 ».
Le contrat de destination repousse les frontières administratives qui « enserraient » le
périmètre de la destination à l’échelle de l’office de tourisme
: d’un périmètre administratif
communal, l’office passe à un périmètre métropolitain puis enfin à un périmètre départemental
reconnu par les partenaires. Le contrôle montre que des interrogations demeurent sur le
périmètre pertinent qui semble être au-delà des territoires du contrat de destination.
L’office indique n’avoir «
jamais considéré que Bordeaux seul, pouvait exister mais
qu’elle doit être considérée comme le
point d’entrée d’un vaste territoire touristique qui
descend jusqu’au Pays Basque, remonte jusqu’en Poitou Charente et permet de regrouper ainsi
une offre immensément variée et un nombre considérable de marques : Biarritz Pays Basque,
70
«
cette étape passe par une série d’analyses
; ces analyses permette
nt d’aboutir à l’identification de valeurs et
univers associés au territoire et de faciliter le choix d’un positionnement
» (contrat de destination)
71
«
cette étape vise à traduire graphiquement l’univers de communication de la marque ainsi que de définir
les
règles d’usage
»
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
84
Bassin d’Arcachon, L
ascaux, Cognac, Marais Poitevin, Porcelaine de Limoges, Festival de la
Bande Dessinée d’Angoulême, les Francofolies de la Rochelle, Côte Atlantique, Armagnac…
».
Selon l’office de tourisme, le territoire pertinent de la destination touristique comprend
plusieurs départements (Pyrénées-
Atlantiques, Gironde, Dordogne, les départements de l’ex
-
région Poitou-
Charentes, une partie de l’ex
-région du Limousin) sans que le territoire ne soit
délimité de façon claire. Selon les documents concernés, la promotion du territoire englobe un
périmètre géographique plus ou moins large, défini de façon plus ou moins précise (souvent le
territoire de la destination donne lieu à des énumérations qui se poursuivent par un « etc. »). La
chambre régionale des comptes recommande q
u’un travail de fond soit réalisé par l’office de
tourisme sur l’identification du périmètre géographique de la destination Bordeaux, hors du
périmètre du contrat de destination et en fonction des clientèles touristiques ciblées.
Ce ressort large, sans précision sur sa délimitation, est partagé par Bordeaux métropole,
qui élargit le territoire de rayonnement jusqu’à Bilbao et San Sébastien. Ainsi, dans
le rapport
accompagnant sa délibération du 26 juin 2015
relative à la création d’un office de tourisme
métropolitain, Bordeaux-
Métropole précise que l’objectif est de «
développer la Destination
Bordeaux, une destination plus large et sans « démarcation territoriale
», pour laquelle il
s’agira de développer «
des alliances interterritoriales pertinentes, proches de la Métropole
(Saint-
Emilion, le Bassin d’Arcachon, le tourisme balnéaire, le libournais, le blayais, Pauillac
etc
…
), « limitrophes » (comme la Dordogne, le Pays Basque, la Charente maritime), ou encore
les synergies avec les « territoires internationaux de proximité » comme Bilbao, San
Sébastian
».
3 : identifier le périmètre géographique de la destination
Bordeaux en fonction des clientèles touristiques visées
5.2.3.6
L’insuffisant cadrage des clientèles cibles
Les clientèles touristiques ciblées par
l’office de tourisme sont pour l’essentiel les
« citybreakers ». Cette cible de clientèle qui recherche un court séjour urbain est cohérente avec
le périmètre géographique de Bordeaux et sa métropole car elle correspond aux attentes de ce
type de clientèle
en termes d’offre touristique (patrimoine, fluvial, vignoble). Mais le fait de
repousser le périmètre géographique de la destination au-delà de la métropole devrait conduire
l’office à élargir les cibles de clientèles. En effet, les territoires au
-delà du périmètre
métropolitain ont des logiques touristiques relativement différentes en ce qu’ils intègrent pour
une grande partie d’entre eux le littoral et donc une clientèle familiale avec enfants qui ne
correspond pas à la clientèle type accueillie à Bordeaux selon les caractéristiques qui ressortent
de l’étude menée p
ar le cabinet « Protourisme » (cf.
supra
).
La cible de clientèle affichée par l’office de tourisme ne correspond plus à une
destination qui a enrichi son périmètre géographique incluant d’autres produits d’appel (
littoral,
préhistoire, nature).
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
85
5.2.4
L
’
insuffisante formalisation de la stratégie touristique à moyen terme
5.2.4.1
Les conventions avec le financeur : le cadrage des orientations stratégiques à
travers la délimitation des missions de l’office
La st
ratégie touristique de l’office de tourisme est formalisée dans les conventions
conclues avec la ville de Bordeaux jusqu’à 2015, puis la métropole depuis cette date. Les
orientations stratégiques de l’office de tourisme apparaissent de manière de plus en p
lus précise
au cours de la période. Mais la chambre régionale des comptes relève que ces conventions ne
permettent pas d’avoir une appréhension suffisamment claire de la stratégie touristique de
l’of
fice de tourisme à moyen terme.
L’office de tourisme et l
a ville de Bordeaux ont ainsi conclu, sur la période, une
convention-cadre pour trois ans (2012 à 2014) en date du 26 avril 2012. Cette convention cadre
présentait la stratégie touristique de l’office à travers une description de ses actions. Cette
présent
ation rappelait davantage les missions de l’office (accueil et information du public,
promotion, commercialisation), que le fond même de la stratégie touristique à déployer. Ainsi,
la stratégie promotionnelle n’est pas définie s’agissant des marchés et des
clientèles, la
convention se contentant de rappeler que l’office de tourisme «
assurera des actions de
promotion touristique en France et à l’étranger
» et que ces actions «
pourront être conduites
en propre ou en partenariat avec d’autres instances touri
stiques
[...]
et institutionnelles
». Les
filières et produits à promouvoir sont présentés sous forme d’une liste énumérative (tourisme
d’affaires, tourisme de luxe, tourisme familial, tourisme culturel, tourisme fluvial, croisière et
plaisance, tourisme vitivinicole, tourisme pour tous, tourisme de découverte économique,
tourisme à vélo, séjours linguistiques, golf, parcs et jardins, artisanat, shopping, marchés, etc.)
dans laquelle n’apparaissent pas les priorités sur les trois filières pourtant mise en a
vant, par
ailleurs, par l’office (tourisme fluvial, œnotourisme, patrimoine). Les conventions annuelles
conclues en application de la convention cadre en 2012, 2013 et 2014 ne précisent pas
davantage la stratégie touristique menée par l’office de tourisme
et soutenue financièrement par
la ville à hauteur de
1 810 000 € en 2012, 1 750 000 € en 2013 et 1 795 000 € en 2014.
La convention cadre pluriannuelle portant sur les années 2016 à 2018, signée par le
président de l’office de tourisme et le président de B
ordeaux Métropole le 1
er
mars 2016,
complétée par une convention d’application annuelle définissant les actions à mener,
clarifie
davantage la stratégie touristique conduite par l’office et soutenue financièrement par la
métropole. Elle précise également les objectifs touristiques généraux de la métropole qui
apparaissent cohérents avec ceux de l’office de tourisme
mais elle est peu claire dans
l’articulation des rôles de chacun et peu précise dans les objectifs assignés à chaque action
.
Ainsi, la convention précise que la métropole met en place au sein de ses services, une
« Mission tourisme et rayonnement métropolitain »
dont l’objectif est de «
valoriser les filières
touristiques, de structurer et qualifier l’offre et de donner une di
mension métropolitaine à la
stratégie touristique dans sa conception et sa mise en œuvre
».
Les objectifs et le rôle de cette « mission tourisme », qui relève de la direction générale
de la valorisation du territoire de Bordeaux-Métropole, sont définis dans sa feuille de route pour
2017, en date du 1
er
septembre 2016 :
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
86
Par ailleurs
, le plan d’actions, adopté pour l’année 2016 par
délibération de la métropole
le 12 février 2016 et soutenu financièrement par cette dernière, précise davantage les actions
promotionnelles à mener sur les marchés étrangers. Toutefois, cette présentation ne cadre pas
avec les orientations stratégiques de fond sur les marchés internationaux, se contentant de
rappeler de manière descriptive les actions à mener en Europe (conférence de presse au
Royaume-
Uni, Belgique, Allemagne, salons en Europe sur le tourisme d’affaires, workshop et
salons à Prague et Berlin) et sur les marchés lointains (
workshops
aux Etats-Unis, Chine,
Canada, Australie, Moyen-Orient).
La chambre prend acte de la clarification des compétences assignées aux deux entités,
apportée par la feuille de route de la mission tourisme mais note cependant que la répartition
de certaines missions fait encore l’objet de discussion entre l’office et Bordeaux
-Métropole.
4 : pré
ciser le rôle de l’office de tourisme par rapport aux actions
stratégiques portées par la mission tourisme de Bordeaux Métropole
5.2.4.2
La stratégie touristique dans les documents internes de l’office de tourisme
La stratégie touristique de l’office de tourisme e
st formalisée dans les documents
internes de l’office de tourisme dans le cadre de leur présentation à l’assemblée générale
annuelle, et notamment dans les procès-verbaux (PV) de celle-ci.
La stratégie touristique pour 2015/2016 est présentée dans le PV de
l’assemblée
générale de l’office de tourisme en date du 2 juillet 2015. Les objectifs poursuivis apparaissent
plus clairement que dans les conventions signées avec le financeur. Les objectifs affichés se
déclinent à travers la nécessité de «
réussir la métropolisation
» par la création d’un sentiment
d’appartenance des habitants, la formation des guides locaux, la valorisation des espaces
naturels et de la mobilité douce. S’agissant du tourisme d’affaires, les objectifs de l’office
apparaissent comme étant les suivants :
Missions de l'OTCBM (Statuts)
Compétences de la Mission Tourisme de Bordeaux-Métropole
Accueil et information du public
Interface entre Bordeaux-Métropole et organismes partenaires (conventions,
évaluation…)
Promotion touristique nationale et internationale , communication,
Promotion et développement de l'offre tourisme d'affaires
Valorisation de l'offre de tourisme de proximité (relais pour les communes de la
métropole)
Valorisation des grands évènements structurants
Structuration de l'offre et grands équipementsments/démarches qualité & labels :
suivi des projets d'hébergement touristique, études stratégiques, subventions
(Gironde Tourisme, escales, accueil de yachts…)
Elaboration de prestations touristiques et commercialisation,
Développer des filières spécifiques : croisières maritimes et fluviales, oenotourisme,
nature, itinérance et circulations douces
Vie du fleuve : croisières et tourisme fluvial - aménagement berges, revitalisation,
création de pontons, d'une brigade fluviale dotée de moyens techniques
(embarcation, barge)
Animation (fédérer les acteurs du tourisme)
Tourisme d'affaires : remise à niveau des équipements, soutien aux congrès
Produits dérivés et marques touristiques
Itinérance & tourisme de proximité : aménagement des sites naturels, jalonnements
des parcours touristiques, développement d'outils de communication…
Formation
Soutien technique et financier aux évènements festifs métropolitains, sonorisations
des quais
Observation de l'activité touristique (aide à la décision)
Collecte de la taxe de séjour - redevance de stationnement et d'accostage des
navires et services
Répartition des compétences
(source : satatuts OTCBM et feuille de route Mission tourisme BM pour 2017)
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
87
-
accompagner les investissements programmés au parc des Expositions sans mention
toutefois des modalités pratiques de cet accompagnement ;
-
mettre en place «
une stratégie offensive de conquête de congrès et événements
professionnels
internationaux, en lien avec l’ensemble des professionnels du secteur et le
réseau des ambassadeurs
», là encore sans précision sur le contenu même de cette stratégie
pourtant qualifiée d’offensive
;
-
s’appuyer sur les filières fortes (vin, bois, aéronautiq
ue, lasers, numérique etc.) et sur les
projets et équipements structurants tels qu’Euratlantique, la LGV et le nouveau stade, sans
précision des actions concrètes à mener.
La promotion à l’international renvoie à la marque
« Destination Bordeaux » qui doit
entraîner les destinations environnantes dans le cadre du contrat de destination, sans précision
des actions concrètes en la matière. Les autres objectifs de la promotion à l’international
renvoient au travail en synergie avec le CRT et l’ensemble des par
tenaires, sans mention des
objectifs poursuivis et des thématiques sur lesquelles doit se construire ce partenariat. L’office
affiche également l’objectif de placer la Cité des civilisations du vin «
au cœur de la stratégie
promotionnelle
» sans précision supplémentaire.
La stratégie des saisons touristiques précédentes 2014/2015 et 2013/2014 était présentée
sous un angle essentiellement descriptif consistant à décliner les actions à mettre en œuvre
chaque année.
5.2.4.3
La nécessité d’une validation politique de l
a stratégie par le niveau
métropolitain
La stratégie touristique à moyen terme développée par l’office de tourisme apparaît de
façon de plus en plus claire dans les documents supports (conventions avec le financeur et PV
de l’assemblée générale) mais reste
insuffisamment précise quant aux objectifs poursuivis, aux
moyens d’actions à mettre en œuvre et aux indicateurs de suivi et de résultat. Par
ailleurs,
éclatée dans divers documents à visibilité différente (PV des assemblées générales à destination
des administr
ateurs et adhérents à l’office,
conventions pluriannuelles signées par l’office et le
financeur à destination des parties contractantes), la stratégie touristique de l’office n’est pas
suffisamment visible pour l’ensemble des acteurs touristiques du
ressort de l’office et plus
largement du périmètre géographique de la destination, compliquant par là-même,
l’appropriation de cette stratégie par l’écosystème.
Au vu du nombre des acteurs concernés compte-tenu du périmètre géographique large
de la destin
ation telle qu’envisagé
e
par l’office de tourisme et la
métropole, il serait opportun
qu’un
schéma touristique pluriannuel soit élaboré. Cette stratégie pluriannuelle, qui pourrait
donner lieu à une concertation large
sous l’égide de la métropole et
associant
l’office de
tourisme et ses partenaires (notamment le CRT, le CDT de la Gironde et les offices de tourisme)
dans une logique de cohérence des stratégies touristiques des acteurs, pourrait préciser les
objectifs à poursuivre à moyen terme, les actions à mener au regard de ces objectifs et les
indicateurs de suivi et de résultat. Par ailleurs, un tel schéma
présenterait l’avantage
de
confirmer le périmètre géographique élargi de la destination, les clientèles ciblées et le rôle de
l’offic
e de tourisme par rapport à la mission tourisme de la métropole.
D’ores et déjà, l'office indique que ses modalités d’intervention auprès des communes
membres de la métropole sont les suivantes :
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
88
-
informer et valoriser leurs savoir-faire et de leurs potentialités touristiques, patrimoniales et
naturelles ;
-
ê
tre l’interlocuteur des forces économiques et de la filière de ces communes
;
-
m
ettre en œuvre l’axe stratégique que nous avons choisi, à savoir développement d’un
tourisme interne et de proximité axé sur les espaces naturels de la métropole ;
-
g
lobaliser à l’échelle métropolitaine l’ensemble des valeurs sur les 4 axes principaux le
patrimoine, le vin, le fleuve, la nature.
Il annonce par ailleurs l’ouverture, à l’automne 2017, d’un nouveau portail sur un site
internet dédié au tourisme de proximité et plus particulièrement destiné aux habitants de
l’agglomération.
5.3
Une
stratégie
touristique
qui
valorise
financièrement
la
commercialisation de la destination
Dans ses budgets prévisionnels sur la base desquels la ville de B
ordeaux jusqu’en 2015
et Bordeaux Métropole depuis 2016 accorde son soutien financier, l’office de tourisme ventile
ses dépenses autour des quatre postes suivants correspondant pour partie à ses missions
stratégiques :
-
la communication et la promotion sont présentées dans une ligne budgétaire commune ;
-
les dépenses au titre de la commercialisation figurent dans la rubrique « bureau des visites
guidées (BVG) et achats boutiques » ;
-
les dépenses de fonctionnement ;
-
les dépenses d’investissement.
Si ces budget
s prévisionnels sont adoptés par l’assemblée générale tous les ans et font
l’objet d’une délibération du financeur (ville de Bordeaux et Bordeaux Métropole), l’office ne
présente pas ensuite le même budget dans sa version exécutée. La consultation des comptes
annuels ne permet pas de recouper pleinement cette présentation et de regrouper parmi les
charges externes (achats de marchandise, variations stocks de marchandise, autres achats non
stockés, services extérieurs et autres charges) les dépenses relatives à la communication, à la
promotion et au bureau des visites guidées et achats boutique.
L’office de tourisme a indiqué ne plus présenter à ses instances décisionnelles (CA et
AG) l’exécution budgétaire autrement que dans les comptes annuels et n’a pu fou
rnir à la
chambre régionale des comptes une version des budgets exécutés sur la période à l’exception
de l’année 2013. Aussi, la présentation de la ventilation financière du budget entre
communication/promotion est fondée sur les budgets prévisionnels. Toutefois, tenant compte
des observations de la chambre, l’office a révisé la présentation de son budget exécuté 2016,
dont la forme est désormais identique à celle du budget prévisionnel. Adoptée
par l’assemblée
générale du 15 juin 2017, cette nouvelle présentation du budget exécuté a été intégrée au rapport
d’activité 2016 de l’office.
Sur un total de 16,8 M€ de budget prévisionnel sur la période 2012 à 2015, l’office de
tourisme a choisi de concentrer 51 % de ses dépenses sur sa mission de commercialisation des
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
89
produits touristiques (visites, excursions et achats pour la boutique), 10 % sur les dépenses de
communication et de promotion. L’enveloppe financière moyenne annuelle prévue pour la
commercialisation a été de 2,1 M€ entre 2012 et 2015, tandis que la
communication et la
promotion bénéficiaient d’une enveloppe prévisionnelle de 434
800 €.
D
épenses de l’office de tourisme
Source : budgets prévisionnels
Recommandation n° 5
: présenter à l’assemblée générale un budget exécuté sous la
même forme que le budget prévisionnel
2012
2013
2014
2015
Total
%/montant total
communication/promotio
410 330
368 870
460 000
500 000
1 739 200
10%
1 979 300
2 078 865
2 270 000
2 360 000
8 688 165
51%
fonctionnement
1 430 370
1 417 265
1 524 000
1 640 000
6 011 635
36%
investissements
75 000
81 000
100 000
200 000
456 000
3%
3 895 000,00
3 946 000
4 354 000
4 700 000
16 895 000,00
bureau des visites
guidées et achats
boutique
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
90
6
L’INFORMATION ET L’A
CCUEIL DES TOURISTES
6.1
L’accueil et l’information dans les locaux de l’office de tourisme
6.1.1
Un accueil diversifié
L’office de tourisme reçoit les touristes dans des points d’accueil diversifiés dont deux
sont en centre-
ville de Bordeaux (l’un se trouve au siège de l’office de tourisme qui a fait l’objet
d’un agrandissement passant de 70m
2
à 120 m
2
en 2015 pour un montant total de 659
074€,
l’autre
, « Bordeaux Patrimoine Mondial »,
est situé place de la Bourse). S’agissant des deux
autres points d’accueil, la chambre relève des incohérences entre la réponse qui lui a été donnée
et les documents internes de l’office.
En réponse aux questions de la chambre, l’office a précisé que l’office dispose d’une
antenne située à la gare : ouverte 7 jours sur 7 de mai à octobre et du lundi au vendredi de
novembre à avril. Un accueil ponctuel est organisé à l’aéroport de Bordeaux de mi
-juin à mi-
septembre. Le
PV du conseil d’administration daté du
3 mai 2016
fait état pourtant d’une
décision de «
ne pas maintenir une présence permanente en saison
» à l’aéroport et d’être
présent «
ponctuellement quand un événement spécifique le justifie
». S’agissant de l’antenne à
la gare, le même PV mentionne la décision de ne pas reconduire le bail du local qui expire à la
fin de l’année 2016 et d’engager des discussions avec la métropole afin d’étudier l’intégration
de l’accueil de l’office au sein de l’espace «
Modalis » situé dans la zone « arrivées » de la gare.
Selon les informations figurant dans
le document de l’office de tourisme en réponse à
l’appel à projet de la région sur la structuration de l’offre touristique
, les français sont les
principaux visiteurs des bureaux d’information avec 65 % de la fréque
ntation totale. Les
étrangers, représentant 35 % du total, sont surtout des britanniques, des espagnols et des
américains. Le rapport d’activité établi pour l’année 2015 dresse ainsi le classement des dix
premières clientèles étrangères accueillies dans les bur
eaux d’information de l’office.
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
91
Les dix premières clientèles touristiques étrangères
accueillies dans les bureaux d’information de l’office de tourisme
Source
: rapport d’activité 2015
Par ailleurs, l’office de tourisme pratique l’accueil hors les
murs consistant à détacher
des conseillers en séjour sur les lieux à forte fréquentation touristique. Il détache notamment
des conseillers en séjour sur les paquebots faisant escale dans le port de Bordeaux pour
renseigner les croisiéristes à bord. Dans le
cadre de la métropolisation de l’office, il est prévu
d’implanter des présentoirs spécifiques «
tourisme » dans les mairies des 28 communes
membres de Bordeaux métropole et d’utiliser un point d’information «
mobile » pour aller à la
rencontre des habitan
ts et des touristes à l’occasion des événementi
els réalisés dans les
communes.
6.1.2
Un accueil engagé dans une démarche qualité
L’office de tourisme de Bordeaux applique depuis 2009 les critères du référentiel
« Qualité tourisme »,
label créé par l’Etat, auquel
sont soumis les offices de catégorie 1 (cf.
infra
). Les audits menés dans le cadre du label national « Qualité tourisme »
sont réactualisés
tous les trois ans (2009 et 2013)
72
.
Par ailleurs, l’office de tourisme est également labellisé au
titre du label national « Tourisme et Handicap ». La labellisation concerne quatre handicaps
principaux (moteur, auditif, mental et visuel).
Depuis novembre 2015, l’office de tourisme est
également labellisé « Accueil vélo ».
72
A
u moment où le contrôle s’achève, un autre audit n’a pas encore été engagé.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
92
6.2
La politique éditoriale
L’information des touri
stes et des professionnels (tours opérateurs et agences de voyage)
est fondée également sur une politique éditoriale reposant sur la publication de nombreuses
éditions parmi lesquelles quatre sont tirées à plus de 100 000 exemplaires : le guide présentant
Bordeaux (Bordeaux bienvenue/City Guide) dont les publications ont été augmentées en 2015
à 150 000 exemplaires (100 000 en 2013 et 2014), le plan de la ville tiré à 370 000 exemplaires
ainsi que le plan liasse (320 000 exemplaires) et le journal trimestriel Bordeaux tourisme
(155 000 exemplaires).
Par ailleurs, des publications dédiées aux filières sont également réalisées par l’office
:
« Bordeaux vignobles & excursions », tiré et publié tous les deux ans 20 000 exemplaires en
2014 ; « Parcours découverte Unesco » dont la dernière publication, tirée à 18 000 exemplaires,
remonte à 2013 ; « Bordeaux Patrimoine », tiré en 2015 pour la première fois à 70 000
exemplaires. Par ailleurs, l’office adresse une newsletter à plus de 42
000 prospects dans sa
version française et 7 865 dans sa version anglaise.
Les principales éditions en nombre d'exemplaires
S
ource : rapport d’
activité OTCBM
Documents de base
2012
2013
2014
2015
Bordeaux bienvenue/City Guide
120 000
100 000
100 000
150 000
Bordeaux (en langues étrangères)
4 x 5000
Plan pliant ville
300 000
300 000
300 000
370 000
Plan liasse
100 000
300 000
320 000
Bordeaux Travel Planner
2 000
3 000
Journal trimestriel Bordeaux Tourisme
150 000
150 000
150 000
155 000
Travel planner 2012/2013
2 000
Forfait découverte 2 nuits/3 jours
15 000
15 000
box
Bordeaux vignobles & excursions
15 000
20 000
Parcours découverte Unesco
5 000
18 000
Sites et monuments
20 000
20 000
20 000
Bordeaux patrimoine
70 000
Bordeaux parcours contemporains
2 000
2 000
Livret Bordeaux Métropole CityPass
12 000
20 000
Congrès & Meeting guide
2 500
Momies de Saint-Michel
1 000
autres éditions flyers divers
X
X
X
visite virtuelle Bordeaux 360°
X
X
vidéo "Rendez-vous à Bordeaux"
facebook, Vimeo, dailymotion, Youtube
à/c du
17/10/2013
vu 50 000
vu 85 526
vu 150 000
Newsletter
nbre de prospects (français)
anglais
9 976
42 972
7 865
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
93
7
COMMUNICATION ET PROMOTION
7.1
Une stratégie de communication qui ne privilégie pas le grand public
hors outils numériques
A l’inverse du CRT qui privilégie les campagnes de communication sur les marchés
européens, l’office de tourisme n’engage pas de campagne
s de communication publicitaire.
Compte-tenu de la faiblesse de son budget de communication, il a fait le choix depuis plusieurs
années de privilégier les relations presse, les intermédiaires de vente (tours opérateurs et
agences de voyage) ainsi que les o
utils numériques afin d’éviter le «
saupoudrage publicitaire »
selon les termes de sa
réponse à l’équipe de contrôle.
L’office de tourisme ne participe pas aux salons grands publics, indiquant que ses
moyens et ses effectifs ne lui permettent pas d’assurer
cette participation. De plus, «
les
retombées de ces salons sont toujours très difficiles à mesurer et souvent décevantes
»
. L’office
concentre l’ensemble de ses moyens de promotion auprès du grand public à travers les outils
numériques (site internet et réseaux sociaux). Les seuls événements « grand public » auxquels
participe l’office de tourisme sont les versions étrangères à Québec, Hong Kong et Bruxelles,
de l’événementiel qu’il a longtemps porté,
« Bordeaux fête le vin »
, dont l’organisation repose
s
ur l’association Bordeaux Grands Evénements (BGE).
7.2
Les relations avec la presse
L’office de tourisme indique privilégier de longue date les relations presse «
qui
permettent une diffusion mondiale de
[son]
image de marque pour un coût beaucoup plus
raisonn
able que l’achat d’espaces
».
L’office accueille ainsi plusieurs centaine
s de journalistes
chaque année.
Sa stratégie en direction de la presse se décline en :
-
l’utilisation d’un outil de base, le dossier de presse bi
-média (
web
et papier). Selon l’office
de tourisme, «
Bordeaux est encore à ce jour la seule destination française à proposer ce
type de support, traduit en six langues, dont le chinois et le japonais, qui présente la
destination par fiches thématiques avec des textes spécialement écrits pour ce support
» ;
-
le démarchage des journalistes via les conférences de presse promotionnelles organisées à
l’étranger, l’envoi régulier de communiqués de presse, le travail de son attaché de presse et
de la responsable du service communication.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
94
Accueils et
retombées presse de l’offic
e de tourisme
Source :
réponse de l’office de tourisme
A
ccueils presse selon les rapports d’activité de l’office de tourisme
Les actions menées auprès des journalistes se traduisent par l’accueil d’un nombre de
journalistes en progression sur la période avec 289 journalistes accueillis en 2015 contre 143
en 2012. La grande majorité des journalistes sont étrangers (189 sur 289 en 2015). Les
retombées presse sont également en augmentation avec 1 034 publications en ligne ou dans la
presse écrite et audiovisuelle en 2015 contre 526 en 2012. Le détail des accueils presse tel qu’il
ressort des rapports d’activité montre qu’en fait le nombre des journalistes accueillis a augmenté
en 2015
73
du fait de l’intégration au sein de l’office
de tourisme des missions de l’association
Convention Bureau
en charge du tourisme d’affaires. Le nombre des journalistes accueillis en
73
Le nombre total de journalistes accueillis en 2015 diffère selon la source
: 289 dans la réponse de l’office de
tourisme à l’équipe de contrôle, 255 dans
le rapport d’activité établi par l’office de tourisme pour l’année 2015
(source : rapport d'activité OTCBM)
par nationalité
2012
2013
2014
2015
France
33
55
31
29
Europe
70
50
77
41
dont Royaume-Uni
30
27
10
15
Etats-Unis
14
26
20
6
Canada
5
5
5
3
Amérique du Sud
2
10
Asie
17
40
22
4
dont Chine
2
28
2
Autres
2
3
5
3
Convention Bureau
journalistes spécialisés
169
Français
29
Etrangers
140
Total
143
189
160
255
Accueils presse **
(hors accréditation Bordeaux Fête du vin et du fleuve)
**
"
Accueils presse"
désigne les journalistes accueillis par le service presse de l'OT tout au long de l'année
en dehors des grands événéments
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
95
2015 hors tourisme d’affaires (Convention B
ureau) se révèle en baisse (86 journalistes contre
160 en 2014, 189 en 2013 et 143 en 2012).
S’agissant du détail des retombées «
presse
» tel qu’il ressort des rapports d’activité de
l’office de tourisme, le nombre en augmentation notable de ces retombées en 2015 est lié à
l’intégration du tourisme d’af
faires au sein de la structure.
Nombre de journalistes accrédités
pour Bordeaux fête le vin et Bordeaux fête le fleuve
Par ailleurs, l’office de tourisme accueille également des journalistes accrédités durant
les événementiels « Bordeaux fête le vin » (tous les deux ans) et « Bordeaux fête le fleuve »
(tous les deux ans en alternance avec « Bordeaux fête le vin »), soit un nombre de 300
journalistes pour « Bordeaux fête le vin » en 2014 et 72 en 2015 pour « Bordeaux fête le
fleuve ».
7.3
Une promotion centrée sur la relation avec les professionnels
L’office de tourisme participe aux workshops (ateliers de travail) et salons
professionnels sur ses marchés cibles (marchés européens et marchés lointains dits long
courrier) en lien avec Atout France et en coordination avec le CRT.
Sa participation aux salons et workshops professionnels est destinée à renforcer la
programmation de la destination auprès des tours opérateurs et agences de voyages ainsi qu’à
générer de l’activité supplémentaire pour la commercialisation de ses produits tou
ristiques et à
mettre en avant les professionnels du tourisme de la destination. Interrogé sur le niveau de
programmation de la destination auprès des tours opérateurs et agences de voyages qui
commercialisent particulièrement la destination (objectif affiché à sa participation aux salons
et workshops professionnels), l’office de tourisme indique ne pas connaître le niveau de vente
de ces opérateurs ni le niveau général d’intermédiation de la destination, c’est
-à-dire la part des
touristes qui viennent via
un séjour acheté auprès d’un intermédiaire de vente (tours opérateurs
et agences de voyage). Le directeur de l’office de tourisme précise cependant suivre de façon
informelle les catalogues des tours opérateurs démarchés, en lien avec Atout France, mais
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
96
co
nfirme qu’il n’existe pas de statistiques précises sur le sujet et précise que l’office ne possède
pas d’effectif dédié à la promotion en capacité d’effectuer cette veille.
Les actions promotionnelles s’organisent également dans le cadre d
es actions dites de
soutien aux lignes aériennes qui se concrétisent par la présentation de la destination lors des
réunions organisées par les compagnies concernées auprès des tours opérateurs et agences de
voyage.
Les clientèles étrangères ciblées par l’office de tourism
e à travers ces actions sont
stables pour ce qui concerne la Belgique, la Grande-Bretagne et la Suisse, marchés sur lesquels
la structure est présente tous les ans au cours
de la période sous revue. Depuis 2014, l’office de
tourisme a renforcé ses actions sur les marchés européens en ajoutant des actions en Allemagne,
Espagne et, depuis 2015 en Italie. S’agissant des marchés lointains, le Brésil constitue un
marché d’intervention régulier tout au long de la période alors que de son côté le CRT a
abandonné ses actions sur ce pays. La Chine/Hong Kong et Taiwan, ainsi que les États-Unis et
le Japon, représentent
également un marché sur lequel l’office engage tous les an
s des actions
promotionnelles.
Clientèles étrangères ci
blées par l’office de tourisme
Source : programmes d’actions de
l’office de tourisme
2012
2013
2014
2015
Marchés européens
Belgique
X
X
X
X
Grande-Bretagne
X
X
X
X
Suisse
X
X
X
X
Allemagne
X
X
Espagne
X
X
Italie
X
Marchés lointains
Australie
X
X
X
Brésil
X
X
X
X
Canada
X
X
X
Chine/Hong Kong/Taiwan
X
X
X
X
Etats-Unis
X
X
X
X
Japon
X
X
X
X
Corée du Sud
X
X
Moyen-Orient
X
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
97
7.4
L’uti
lisation croissante et réussie du numérique pour informer sur la
destination
7.4.1
Le site portail de la destination
7.4.1.1
La visibilité, la convivialité et l’attractivité du site portail
Entre 2012 et 2015, l’office de tourisme a consacré une enveloppe de 228
000 € T
TC
pour le site internet, soit en moyenne 57
000 € par an. Le nouveau site internet de l’office de
tourisme, mis en ligne en avril 2014, vise à accompagner l’internaute durant l’ensemble du
cycle du voyage (avant, pendant et après le séjour). Il est organi
sé pour donner de l’information
mais également commercialiser les produits touristiques tels que les excursions et les visites.
L’
évolution du site portail dans ses fonctionnalités et son référencement a dopé sa
fréquentation
(8
versions
dont
2
complètes :
français/anglais ;
et
6
simplifiées :
espagnol/allemand/italien/portugais/chinois/japonais). De 728 830 visiteurs uniques en 2012
pour l’ancienne version du site internet, le nouveau site internet connait une augmentation de
son audience (1,5 M de visiteurs uniques en 2015). En 2015, 39 % des visiteurs uniques du site
étaient étrangers et 61 % français.
Fréquentation du site internet en nombre de consultations
Source
: rapport d’activité de l’office de tourisme et réponse de l’office de tourisme
La présentation sur le site internet en 2015, des grands événements tels que « Bordeaux
Fête le Fleuve »
, l’arrivée de l’
Hermione
, le symposi
um mondial des feux d’artifice, est –
selon
l’office de tourisme –
«
à l’origine de pics de fréquentation spectaculair
es
».
En outre, en 2015, la création d’une collection inédite de vidéos filmées depuis un drone,
qui propose une visite virtuelle valorisant neuf sites et monuments classés UNESCO, Le Palais
Gallien, la Flèche Saint-Michel ou la Grosse Cloche, à travers des vues aériennes, images de
synthèse, time lapses
74
ou scènes de vie, participe à l’attractivité du site.
74
Effet d’ultra accéléré
www.bordeaux-tourisme.com
2012
2013
2014
*
2015
visites/sessions
1 261 416
1 307 061
visiteurs uniques
728 830
986 572
860 709
1 506 101
nombre de connections
trafic via les moteurs de recherche
605 763
1 035 621
trafic via les réseaux sociaux
29 593
89 469
consultation du site sur smartpohone
152 506
415 205
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
98
Un nouveau support numérique a été mis en ligne en 2014, la newsletter qui permet de
recevoir les actualités et les bons plans de l’office. En 2015, un
e version anglaise a été créée.
Entre 2014 et 2015, la base francophone de données prospects
75
a augmenté de 331 %.
Avec le hashtag
76
maintien #BDXLIVE
77
et la rubrique « Regard bordelais »
78
, l
’
office
de tourisme a voulu faire du site internet une plateforme interactive.
7.4.1.2
La commercialisation des produits sur le site internet, hors hébergement
L’office commercialise sur son site internet une sélection de produits touristiques de
prestataires privés «
qui sont les plus demandés par les touristes
» (visites de Bordeaux à pied,
en car cabriolet, en petit train, en bateau mouche, excursions dans le vignoble en autocar, en
bateau ou à vélo). Le site permet de commercialiser des produits secs au nombre de 6 182
excursions (soit 428
598 € de chiffre d’affaires) d
ans le vignoble en 2015, de 4 648 croisières
fluviales à la journée (101
558 €) et 5
164 visites de la ville (51
526 €). Les ventes en ligne
représentent 20 % du total de la billetterie.
Le site internet de l’office ne permet pas de commercialiser les hébergements. L’office
de tourisme explique qu’avec l’avènement des
Online Travel Agency
(OTA) telles que Booking
ou Expedia, l’hébergement ne fait plus partie des demandes des touristes auprès des offices de
tourisme urbains. Il précise que les chiffres de ré
servations d’hébergements auprès des offices
urbains qui ont une centrale de réservation sont en baisse continue depuis quelques années.
L’office de tourisme a cependant cherché à intégrer un moteur de réservation avec
une
OTA,
afin de valoriser l’offre hô
telière sur son site en lien avec les professionnels du secteur,
mais le projet n’a pas abouti, malgré des discussions engagées depuis deux années. L’office de
tourisme indique qu’«
il subsiste un blocage d’ordre politique tant que différents contentieux
s
eront en cours à l’égard de cette société, que ce soit de la part des pouvoirs publics pour des
raisons fiscales, où de la part des syndicats et organismes professionnels
». Il indique
également qu’une solution alternative est actuellement à l’étude.
75
Visiteurs potentiels
76
Egalement mot-dièse # - marqueur de métadonnées, utilisé sur Internet et notamment les réseaux sociaux,
permettant de marquer un contenu avec un mot-clé plus ou moins partagé
77
Application pour Androïd -
l’actualité de Bordeaux en temps réel à travers des rubriques thématiques
: actu
live, business, sortir, sport…
78
Sur le site de l’OTCBM, les habitants de la métropole bordelaise propos
ent leurs bonnes adresses et leurs bons
plans
(source : rapport d'activité OTCBM)
www.bordeaux-tourisme.com
2012
à/c du
1
er
octobre 2013
2014
*
2015
Evol. 14/15
Base francophone
nombre de prospects
9 976
42 972
331%
Base anglophone
nombre de prospects
7 865
*
site internet nouvelle version
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
99
7.4.1.3
Le renforcement du référencement de la destination sur les moteurs de recherche
au cœur de la stratégie digitale de l’office
Le positionnement sur les moteurs de recherche est un axe majeur de la stratégie digitale
de l’offic
e de tourisme qui a recruté un «
community manager
» en octobre 2013. Afin de
séduire les internautes et optimiser son positionnement sur les moteurs de recherche, l’office de
tourisme indique rédiger ses textes éditoriaux avec des contenus à fort potentiel viral
79
et SEO
80
pour augmenter le trafic du site. En 2015, plus de 70 % des visiteurs uniques ont été captés via
les moteurs de recherche, soit un million de visiteurs sur les 1,5 M
de l’année
81
.
Interrogé sur le caractère payant de son référencement (notamment par l’achat de mots
-
clés), l’office de tourisme précise n’avoir mis en place aucune campagne d’acquisition payante.
7.4.1.4
La surveillance de la e-réputation de la destination
En 2016, l’office a a
cquis
Talkwalker
, un outil de recherche et d'analyse pour les médias
sociaux moyennant une redev
ance annuelle de 5 130 € pour 2016
qui lui permet de détecter
quotidiennement des articles nationaux et internationaux et d’exploiter les contenus valorisant
la destination Bordeaux et donc de surveiller son e-réputation.
7.4.2
Une notoriété croissante dans les réseaux sociaux
L’office utilise les réseaux sociaux pour informer le public des projets et événements
culturels de la métropole et porter ainsi l’attractivité touristique de la destination. Les chiffres
des audiences des réseaux sociaux sur lesquels l’off
ice est présent sont en augmentation (39 313
fans sur Facebook en 2015 contre 24 643 en 2014 soit une croissance de 60 % ; 7 415
followers
sur Twitter en 2015 contre 3 300 en 2014).
En 2015, selon l’office de tou
risme, il serait entré dans le « Top 5 » des offices de
tourisme de France sur les réseaux sociaux devant Paris, Marseille, Montpellier, Toulouse,
Strasbourg.
82
79
= Fort degré d'intérêt
80
Search Engine Optimization = référencement : art de positionner un site, une page web, une application dans
les premiers résultats des moteurs de recherche
81
Source : dossier de presse Bordeaux destination touristique connectée et innovante
82
Etude menée par We Like Travel - 5 réseaux sociaux pris en compte : Facebook, Twitter, Instagram, You tube,
Pinterest
(source : rapport d'activité OTCBM)
www.bordeaux-tourisme.com
2012
à/c du
1
er
octobre 2013
2014
*
2015
Evol. 14/15
Facebook Bordeaux Tourisme&Visit Bordeaux
14 749
24 643
39 313
60%
Twitter @BordeauxTourism & Visit Bordeaux
698
3 300
7 415
125%
Instagram @BDXLive
366
1 567
5 443
247%
Tableau n° 26 : fréquentation réseaux sociaux
*
site internet nouvelle version
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
100
En 2015, selon l’office de tourisme, Bordeaux a été la première destinati
on touristique
française à lancer son compte Périscope
83
(filiale de Twitter), « Bordeaux Périscope le Fleuve »,
vidéo éphémère diffusé
e en direct durant l’évènement.
@Visit Bordeaux, le compte officiel de Bordeaux-Tourisme sur Facebook et Twitter, a
été créé fin 2015.
Un dispositif live pour l’Euro et la Fête du
vin a été lancé pour améliorer la
visibilité
de la destination auprès des anglophones. Dans ce domaine, l’office collabore avec
l’agence bordelaise
«
My Destination
»
84
pour animer les communautés de fans.
7.4.3
Le Bordeaux CityPass agrémenté d’une «
conciergerie de destination »
L’OTCBM indique être
parmi les premiers offices
à s’être doté
d’un
«
pass touristique
mains libres
»
muni d’une puce électronique sans contact,
le Bordeaux Métropole CityPass qui
permet de voyager et d’accéder librement durant 1, 2 ou 3
jours à un grand nombre de sites
touristiques de Bordeaux et de ses alentours (vignoble et littoral notamment) et d’emprunter
l’ensemble des transports en commun de la métropole. Les détenteurs de ce pass bénéficient
d’un accès à une assistance personnelle
via l’application Wiidii
85
, une conciergerie haut de
gamme qui propose des services sur mesure à la demande du visiteur (taxi, restaurant, médecin,
etc.). Grâce à la reconnaissance vocale ou avec le clavier, les utilisateurs posent leurs questions
et Wiidii répond dans les minutes qui suivent en français, en anglais et en chinois, tous les jours
de 9h à 23h. La clientèle étrangère peut y adjoindre un « wifi de poche » qui permet de pallier
les frais prohibitifs de connexion internet sur un téléphone portabl
e d’un opérateur étranger.
7.4.4
Le développement des applications pour mobiles
Par ailleurs, l
’office cherche à s’adapter aux nouvelles exigences des voyageurs en
termes de recherche des bons plans en temps réel à partir de leurs outils connectés, pour la
préparation des activités de leur journée. Ainsi, il propose des applications pour mobiles mises
à jour régulièrement et dont le téléchargement est gratuit comme :
Monument tracker
, Opéra
national de Bordeaux, Agenda Bordeaux, Musée d’Aquitaine, Bordeaux code,
Bordeaux
Shopping, Bordeaux métro vélo, Toilettes à Bordeaux, Transports Bordeaux, qui permettent de
disposer d’informations embarquées et géo
-localisées.
83
Application logicielle pour appareils mobiles, permettant à tous de diffuser en direct une captation vidéo, et
d’échanger via des commentaires –
visualisation durant les 24 h suivant l’enregistrement
84
Agence Social Media basée à Bordeaux, spécialiste du « Community management » dans le secteur du voyage,
tant dans le Soci
al Media Marketing que dans l’
e-tourisme
85
Téléchargeable sur Apple store ou Google Play
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
101
8
UN ROLE ACTIF DANS LA COMMERCIALISATION DES
PRODUITS
TOURISTIQUES
MAIS
QUI
POSE
DES
PROBLEMES DE REGULARITE
8.1
La diversité des produits touristiques vendus et le dynamisme du secteur
commercial de l’office
L’office de tourisme commercialise des produits touristiques variés qui se répartissent
entre les visites patrimoniales, les excursions dans le vignoble ainsi que les visites de groupe
gérées par le bureau des visites groupées. L’office de tourisme commercialise ses propres
produits mais également les produits de prestataires privés.
8.1.1
Les visites patrimoniales
L’office de tourisme vend les billets d’entrée
et les visites guidées des sites pour lesquels
il bénéficie d’une convention d’occupation précaire octroyée par la ville de Bordeaux
: la Porte
Cailhau, la Flèche Saint-Michel, le site archéologique Saint-Seurin, le Palais Galien, le couvent
de l’Annonciad
e, la Grosse Cloche (depuis 2012) et le Palais Rohan.
Il commercialise également les entrées et des visites guidées d’autres sites dont il
n’assure pas l’exploitation (Tour Pey Berland et Grand Théâtre) ainsi que celles des musées de
la ville de Bordeaux (
musées d’Aquitaine, des arts décoratifs et du design, d’art contemporain,
des beaux-Arts, Jean Moulin e
t Muséum d’histoire naturelle).
La fréquentation des sites patrimoniaux est en constante augmentation depuis le
classement de Bordeaux au Patrimoine Mond
ial de l’UNESCO en 2007. L’office de tourisme
indique que dès la première année du classement, il a enregistré une hausse de près de 30 %.
8.1.1.1
Un nombre de visiteurs en hausse
Les chiffres de l’office de tourisme relatif à la fréquentation des sites patrimonia
ux ne
distinguent pas les visiteurs qui sont des touristes des autres. Le nombre de visiteurs est en
hausse. Ainsi, le nombre de visiteurs dans les sites gérés par l’office de tourisme a progressé de
manière sensible entre 2012 (32 573 visiteurs) et 2015 (114 396), soit une augmentation de
251,2 %. La progression se rencontre également dans les sites non gérés par l’office de tourisme
pour lesquels il vend des billets d’entrée et visites guidées (65
128 visiteurs en 2015 à la Tour
Pey-Berland v/s 51 673 en 2012 ; 27 277 visiteurs au Grand-théâtre en 2015 v/s 5 851 en 2012).
La Tour Pey-Berland est le monument payant le plus visité à Bordeaux.
Le nombre de visiteurs des musées de la ville de Bordeaux est également en hausse
(445 401 en 2015 contre 413 165 en 2012).
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
102
Nombre de visiteurs dans les sites patrimoniaux
Nombre de visiteurs dans les sites patrimoniaux gérés par la ville
8.1.1.2
Un chiffre d’affaires en hausse
Le chiffre d’affaires que retire l’office de tourisme des visites de la ville et des entrées
et visites guidées dans les sites patrimoniaux est en hausse sur la période passant de 875
575 €
en 2012 à 1 M€ en 2015, s
oit une augmentation de 14,8 %.
C
hiffre d’affaires des visites de la
ville et des sites patrimoniaux
S’agissant des visites de la ville, l’office de tourisme commercialise ses propres produits
mais également les produits de prestataires privés, la part des visiteurs achetant auprès de
l’office de tourisme les produits des prestataires privés étant plus importante et en hausse sur la
période (86 988 visiteurs en 2015 contre 22
276 visiteurs achetant les produits de l’office de
tourisme).
(source : rapport d'activité OTCBM)
nombre de visiteurs
2012
2013
2014
2015
Evol. 12/15
sites gérés par l'office de tourisme
Porte Cailhau, Flèche St-Michel, Site archéologique
St-Seurin, Palais Gallien, Couvent de l'Annonciade,
Grosse Cloche (depuis fin 2012), Palais Rohan
Sites non gérés par l'office de tourisme
Tour Pey Berland
51 673
39 484
56 414
65 128
26,0%
Grand-Théâtre (visites guidées)
5 851
5 123
24 553
27 277
366,2%
total
90 097
91 657
163 880
206 801
129,5%
Sites patrimoniaux
32 573
47 050
82 913
114 396
251,2%
(source : rapport d'activité OTCBM - DGAC/DAF mairie de Bordeaux)
nombre de visiteurs
2012
2013
2014
2015
Evol. 12/15
Musées d'aquitaine, des arts décoratifs et du design,
d'art contemporain (CAPC), des beaux-Arts, Jean Moulin,
galerie des Beaux-Arts, Muséum d'histoire naturelle
413 165
443 866
495 266
445 401
7,8%
Musées de la ville de bordeaux
(source : rapport d'activité OTCBM)
2012
2013
2014
2015
EvoL. 12/15
Visites de ville
830 479 €
716 329 €
773 985 €
907 416 €
9,3%
Visites de sites patrimoniaiaux
45 096 €
57 692 €
71 661 €
97 564 €
116,3%
total chiffre d'affaires
875 575 €
774 021 €
845 646 €
1 004 980 €
14,8%
Les balades fluviales
NC
179 230 €
196 611 €
376 039 €
109,8%
Visites de ville et sites patrimoniaux
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
103
N
ombre de visiteurs achetant les visites de la ville proposés par l’office de tourisme et les visites des
prestataires privés commercialisés par l’office
8.1.1.3
L’intermodalité
L’office déclare n’enregistrer aucune réclamation ni remarques particulières de la part
des visiteurs au sujet de l’articulation des trajets effectués en tram/bus/TER. En revanche,
s’agissant de la desserte de certains sites touristiques,
si la desserte actuelle effectuée par le
TER semble correspondre à la demande (TER à destination d’Arcachon ou Saint
-Emilion par
exemple très demandés par les visiteurs), l’office précise que la rupture de charge une fois arrivé
dans certaines gares pose problème, en ces termes : «
comment aller par exemple de la gare de
Libourne ou de Saint-
Emilion jusqu’à la cité de Saint
-
Emilion, aujourd’hui aucune possibilité
sauf le taxi. Même phénomène pour aller visiter des vignobles depuis les gares de Pauillac,
Margaux ou Langon par exemple
».
8.1.1.4
La valorisation des sites classés UNESCO
L’office de tourisme indique valoriser les sites classés UNESCO à travers un
jalonnement des balades à effectuer sur ces sites ainsi que l’élaboration d’un itinéraire
labellisé
« Tourisme et Handicap ».
Par ailleurs, l’office dispose d’un point d’information et de vent
e dédié aux sites
patrimoniaux au sein du
centre d’interprétation de l’Architecture et du Patrimoine (CIAP)
86
situé place de la Bourse qui constitue «
une vitrine patrimoniale permanente sur le classement
Unesco
».
L’office de tourisme commercialise plusieurs excursions dans les sites classés
UNESCO, vers Blaye et Saint-Emilion
–
donc hors de son périmètre géographique
–
en autocar
ou en bateau
87
.
86
Dans le cadre d’une convention signée entre l’Etat et la ville de Bordeaux en 2009, il a été décidé de créer un
centre d’interprétation de l’architecture et du patri
moine (CIAP) à destination des habitants, des professionnels
et des touristes. Cet outil a pour but de mettre en valeur les ressources architecturales, patrimoniales et
touristiques et de sensibiliser la population aux enjeux de l’évolution architecturale,
urbaine et paysagère.
87
(source : rapport d'activité OTCBM)
nombre de visiteurs
2012
2013
2014
2015
Evol. 12/15
Office de tourisme
16 068
19 321
18 917
22 276
38,6%
Prestaires privés
(car, cabriolets, petit train,
Imayana, histoire de voir)
79 572
69 553
75 121
86 988
9,3%
total
95 640
88 874
94 038
109 264
14,2%
Billetterie - Visites de ville
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
104
Depuis 2008, Bordeaux, la Juridiction de Saint-Emilion, la ville de Blaye et la ville de
Cussac-Fort-Médoc sont engagées, avec le soutien opérationnel de leur office de tourisme
respectif, dans une logique de valorisation et de commercialisation croisée des sites classés
UNESCO.
Sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO
:
-
en 1998, les chemins de Saint-Jacques de Compostelle qui se répartissent dans 32
départements dont on trouve sept sites en Gironde sur 78 classés : les basiliques Saint-
Michel, Saint-Seurin et la cathédrale Saint-
André à Bordeaux, l’église Notre
-Dame de la
fin des Terres à Soulac-sur-
Mer, l’ancienne abbaye Notre
-
Dame et l’église Saint
-Pierre de
la Sauve-
Majeure ainsi que l’ancienne cathédr
ale Saint-Jean Baptiste à Bazas ;
-
en 1999, la Juridiction de Saint-Emilion ;
-
en 2007, Bordeaux Port de la Lune ;
-
en 2008, le Verrou de l’estuaire (citadelle de Blaye/Fort
-Pâté/Fort-Médoc) au titre des 12
sites majeurs des fortifications de Vauban.
Par convention signée en 2008 couvrant la période 2008-2012, la ville de Bordeaux, la
communauté de communes de la Juridiction de Saint-Emilion, la ville de Blaye et la ville de
Cussac-Fort-Médoc ont établi entre elles une charte fondatrice pour un projet de coopération
au titre du patrimoine mondial. Considérant les liens historiques entre ces territoires et la même
reconnaissance au titre de Patrimoine Mondial de l’Humanité, les parties contractantes ont
convenu de rechercher des actions favorables à la notoriété et l’attractivité de leurs sites tant au
niveau nat
ional qu’international.
Par convention signée en 2014 pour la période 2014-2018, la ville de Bordeaux,
l’association de Saint
-
Emilion, Patrimoine Mondial de l’Humanité, la ville de Blaye et la ville
de Cussac-Fort-Médoc ont établi entre elles une charte fondatrice pour un projet de coopération
au titre du patrimoine mondial qui confirme leur volonté de développer «
une politique
touristique durable
» (article 4), de «
rechercher des actions favorables à la notoriété et
l’attractivité de leurs sites tant au niveau national qu’international
» (article 9) et de «
faire
émerger de nouvelles initiatives, partenariats et solidarités notamment avec les sites girondins
inscrits sur la liste du patrimoine mondial au titre des chemins de Saint-Jacques de
Compostelle
» (article 10).
Sur le fondement de ces conventions, une convention de partenariat a été conclue le 14
février 2014
par l’office de tourisme de Bordeaux, l’office de tourisme de la J
uridiction de
Saint-
Emilion, l’office de tourisme de Blaye et la commune de
Cussac-Fort-Médoc pour la mise
en place d’un
« pass UNESCO » et la réalisation
d’une «
exposition UNESCO ». Faisant le
constat que le produit touristique né de la convention signée en 2008 par les collectivités
territoriales susmentionnées, consistant en une découverte des sites UNESCO sur deux jours,
n’avait pas connu les résultats esc
omptés, les partenaires ont décidé de mettre en place un « pass
UNESCO » qui,
sur présentation d’un ticket de visite d’un des quatre sites UNESCO,
permettrait d’avoir accès au tarif réduit sur les trois autres sites. Par ailleurs, la réalisation d’une
exposition de photographies des biens UNESCO est programmée pour un budget de
16
634 € HT.
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
105
Si l’exposition de photographies a bien eu lieu
88
, en revanche, le « pass UNESCO » mis
en place en 2013 pour commercialiser ensemble les sites UNESCO n’a pas fonctionné (une
seule demande a été enregistrée sur le territoire de Bordeaux). Il a été remplacé en 2015 par
l’intégration des visites de la citadelle de Blaye et de la
cité de Saint-Emilion dans le CityPass.
Le nombre de visites issues du CityPass est plus important mais reste encore toutefois assez
faible (65 titulaires du CityPass ont visité la citadelle de Blaye et 338 Saint-Emilion) et pose
des problèmes de régularité juridique au regard de l’intervention de l’office de tourisme hors
de son périmètre géographique (cf.
infra
).
8.1.1.5
Les actions en direction des sites les moins fréquentés
L’offi
ce a développé une offre concernant les sites moins fréquentés par les visiteurs
consistant à proposer la découverte des vieilles pharmacies, le décor des anciens cafés et
restaurants, les sous-
sols de Bordeaux, le fort du Hâ, l’Ecole nationale de la magis
trature,
l’hôpital Charles Perrens, la demeure du préfet anciennement hôtel de Nesmond, le bâtiment de
la Philomatique et les théâtres.
8.1.2
Les visites du vignoble
8.1.2.1
Présentation du vignoble
Bordeaux est le plus vaste vignoble d’appellations contrôlées de France. L’espace
viticole s’étend sur 112
600 hectares et se distingue par une grande diversité de productions :
vins rouges, blancs secs, blancs moelleux et liquoreux, rosés, clairets, Crémant et Fine de
Bordeaux. Environ 800 prestataires sont labellisés en Gironde sur la période 2014-2015 dans le
cadre du label national « Vignobles et Découvertes » géré localement par le CDT de la Gironde
(Gironde Tourisme). L’ensemble de ces structures labellisées est regroupé en 6 «
Routes du Vin
de Bordeaux » correspondant aux cinq grandes régions viticoles et à la ville de Bordeaux, porte
du vignoble.
Carte d’identité du vignoble bordelais
(source :
conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB))
112 600 hectares de vignes
–
Taille moyenne des exploitations : 15 ha
89 % de la superficie plantée en cépages rouges (63 % Merlot, 25 % Cabernet-Sauvignon, 11 % Cabernet-Franc)
11 % en cépages blancs (53 % Sémillon, 38 % Sauvignon, 6 % Muscadelle).
60 Appellations d’Origine Contrôlée (AOC)
88
L’exposition «
Grands crus UNESCO » a valorisé, à travers les photos de Steve Le Clech , quatre biens
girondins inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO (chemins de Saint
-Jacques de Compostelle
inscrits en 1990, juridiction de Saint-Emilion inscrite en 1999, Bordeaux, port de la Lune inscrit en 2007 et les
douze sites majeurs des fortifications de Vaubin inscrits en 2008, le Verrou de l’estuaire composé de trois
fortifications : la Citadelle de Blaye, le Fort Pâté et le Fort Médoc). Les photos ont été affichées à Soulac-sur-
Mer à l’automne 2015, puis à Blaye (printemps 2016), Saint
-Emilion (été 2016), la Sauve-Majeure (automne 2016)
et seront affichées au Fort Médoc au printemps 2017
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
106
9000 châteaux viticoles
300 maisons de négoce
–
88 courtiers
–
38 caves coopératives
600 adhérents à la marque « Vignobles et Chais en Bordelais® »
40 hébergements « Bacchus
» au cœur des vignes
740 millions de bouteilles vendues dans le monde en 2012
1 vignoble classé au Patrimoine
Mondial de l’Humanité par l’UNESCO : les paysages viticoles de la Juridiction de
Saint-Emilion.
8.1.2.2
L’étude comparative sur l’œnotourisme réalisée par le réseau «
Capitales
Mondiales du Vin »
Selon l’étude de marché menée par le réseau des capitales de gran
ds vignobles en 2010-
2011 intitulée « Stabilité et viabilité financières du tourisme vitivinicole dans le réseau des
capitales de grands vignobles », auprès de 454 propriétés
89,
on constate une différence entre les
régions viticoles du « Nouveau Monde » et les villes membres européennes. En général, les
89
102 pour Cape Town, 102 pour Bordeaux, 68 pour Florence, 53 pour Mendoza, 43 pour Mayence
–
Rheinhessen,
34 pour Bilbao
–
Rioja, 27 pour Porto, 25 pour San Francisco
–
Napa Valley
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
107
villes de l’Ancien Monde (Bordeaux, Mayence, Porto, Bilbao
-Rioja, Florence) ont une tradition
vinicole qui remonte au XVII
ème
siècle alors que les régions du Nouveau Monde (Le Cap,
Mendoza, Napa) ont une tradition vinicole plus récente, qui remonte aux années 1990 (avec une
exception pour Mendoza dont la tradition vinicole est plus ancienne)
. S’agissant de l’activité
œno
touristique, elle semble être assez récente dans toutes les régions, «
remontant
essentiellement au début des années 1990
»
.
Le total des dépenses moyennes par visiteur se situe entre 30 et 200 $. Ce montant varie
selon les régions viticoles du Réseau. En Italie et plus particulièrement à Florence, le montant
des dépenses par visiteur est assez élevé, soit environ 200 $. Il est également élevé à Napa :
188 $ en moyenne. Au contraire, Bilbao-Rioja, Mayence et Cape-Town obtiennent les plus bas
revenus par visiteur, avec respectivement une dépense moyenne de 30, 40 et 41 $. Selon cette
étude, les dépenses moyennes par visiteur dans les propriétés bordelaises interrogées seraient
de 75
€, donc en dessous des dépenses moyennes à Florence et à Napa.
Dépense moyenne par visiteur
Source : étude du réseau des capitales mondiales du vin (2010-2011)
Cette étude révèle également que les activités proposées par les propriétés sont souvent
limitées : même si une grande majorité propose des dégustations (83,1 %) et des visites guidées
(74,9 %), seulement 40
% d’entre elles disposent d’un lieu de restauration e
t moins de 30 %
proposent un service d’hébergement à leurs visiteurs.
Selon cette étude, l’activité touristique contribue au revenu des propriétés à hauteur de
20 % environ. La majeure partie du revenu total des activités œnotouristiques provient des
vente
s de vin. L’hébergement et la restauration contribuent respectivement au revenu total à
hauteur de 36,58 % et 23,61 %.
En revanche, les services touristiques, le merchandising et les gadgets apportent une
moindre part au revenu total des propriétés. Bordeaux et Bilbao-Rioja ont le plus haut revenu
moyen, mais en général il s’élève à 7
000 $. Seules les données de Porto sont moins élevées
que la moyenne générale, tandis que les informations collectées à Napa sur cette réponse
n’étaient pas assez fournies pour montrer une moyenne. Le sentiment relatif aux activités
œnotouristiques
est assez positif. 63,3 % des interrogés ont répondu que les activités
œnotouristiques
sont une bonne alternative pour gérer les périodes de crise économique.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
108
27,5 % considèrent que c’est une aide en période de crise et seulement 10 % pensent que
l’œnotourisme n’e
st pas une alternative valable.
8.1.2.3
L’étude de l’office de tourisme sur l’hébergement dans le vignoble
Une étude a été réalisée en 2015 par le cabinet « Protourisme » relative au panorama de
l’hébergement dans les propriétés viticoles
du vignoble bordelais, sur maîtrise d’ouvrage de
l’office de
tourisme et des congrès de Bordeaux en 2015, avec le soutien financier de la
métropole, de la ville de Bordeaux, de la CCI de Bordeaux et du CIVB.
Selon les informations figurant dans cette étude, il existe 9 000 noms de châteaux sur le
vignoble bordelais et 7 000 déclarants de récolte ; 2 000 à 3
000 d’entre eux seraient ouverts à
la visite. Face aux flux de visiteurs importants, plusieurs propriétés viticoles ont développé un
service d’hébergement ouvert aux seuls acheteurs ou au grand public. Cette offre
d’hébergement «
chez l’habitant
» (chambres d’hôtes et meublés
, hors hôtellerie) est diffuse.
Près de 320 structures d’hébergement (169 meublés et 150 structures de chambres
d’hôtes) ont été identifiées dans les propriétés viticoles du vignoble bordelais,
pour un total de
près de 2
200 lits (55 % en chambres d’hôtes et 45 % en meublés) qui se répartissent
principalement dans les AOC Bordeaux supérieur, Bordeaux, Côtes de Bourg, Hauts-Médocs
et Saint-Emilion grands crus. Une étude réalisée par le CDT de la Gironde (Gironde Tourisme)
en 2011 recensait près de 4
400 lits dans les chambres d’hôtes et meublés de tourisme du
vignoble bordelais, ce qui signifie qu’avec 2
200 lits, c’est près de la moitié de l’offre qui est
située dans une propriété viticole.
Près
de 2/3 des établissements sont ouverts toute l’année, les autres ferment pour la
plupart au moment des vacances de Noël et un quart est fermé en basse saison lors des
vendanges et au printemps. Plus d’un quart des hébergements (28 %) est situé dans des châ
teaux
ou demeures de prestige. 71 % des hébergements sont classés ou labellisés. Les établissements
qui ne font partie d’aucun classement ni label sont essentiellement des chambres d’hôtes. La
majorité de l’offre est concentrée sur le milieu de gamme (83 %
en équivalent 2 ou 3 étoiles),
principalement sur le 3 étoiles (un établissement sur deux). Le haut de gamme (4 et 5 étoiles)
représente près d’un établissement sur cinq. Les chambres d’hôtes sont commercialisées à un
prix moyen de 97 € par nuit
; les meu
blés sont affichés à un prix moyen de 530 € la semaine.
Selon l’étude réalisée au niveau national par la magazine «
Accueillir Magazine », en octobre
2012, citée par le cabinet Protourisme, le prix moyen affiché d’une nuit en chambre d’hôtes en
Aquitaine s
erait de 71,40 € (ajusté avec l’indice des prix à la consommation
à fin 2014) ; le prix dans les propriétés viticoles serait donc plus cher de 35 % par rapport à la
moyenne régionale.
Seul un quart des répondants assurent un service de restauration sur place. 60 % des
établissements proposent des prestations en plus de l’hébergement (hors restaurant) (30 %
disposent d’une piscine et 16 % d’un équipement de loisirs tels qu’un terrain de sport, tennis
ou vélo ; 10 % des hébergements proposent une activité de bien-
être telle qu’un sauna, un
hammam, un spa, des soins etc.).
Les hébergements haut de gamme et luxe comptent près de 530 lits (4 et 5 étoiles) ; le
prix moyen des chambres d’hôtes haut de gamme dans les propriétés viticoles (141 €) est le
même que celui des hôtels haut de gamme de Bordeaux
; en revanche, le taux d’occupation
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
109
moyen des chambres d’hôtes du vignoble est moindre que le taux d’occupation des hôtels haut
de gamme de l’agglomération
(30 % contre 50 %).
Près des 2/3 des établissements ont recours à des intermédiaires (le plus souvent des
offices du tourisme mais également des guides touristiques). Parmi les OTA, Booking.com est
particulièrement utilisé par les chambres d’hôtes (40 % les utilisent comme canal de
commercialisation) ; 23 % sont commercialisés uniquement en direct, via leur site internet.
134
300 nuitées ont été enregistrées en 2013 dans les chambres d’hôtes et les meublés
du vignoble. La durée moyenne des séjours est de 6 nuits dans les meublés et de 2 nuits en
chambres d’hôtes. Se
lon les propriétaires, les étrangers représenteraient environ 37 % de la
clientèle totale, ce qui est supérieur au niveau régional (27 % dans les sites œnotouristiques de
la région). Les touristes hébergés dans les meublés et chambres d’hôtes des propriété
s viticoles
du bordelais dépenseraient environ 13,8 M€ par an.
Invité à indiquer si le développement de l’œnotourisme est limité par les capacités
d’hébergement notamment pour l’accueil des groupes, l’office de tourisme précise que «
dans
Bordeaux Métropol
e, nous ne rencontrons pas de problème de capacité d’hébergement puisque
Bordeaux compte 154 hôtels sur la métropole dont 116 à Bordeaux (horizon 2018 : + 10 000
chambres) qui cumulent près de 9 000 chambres et 18 000 lits touristiques. Concernant
l’héberg
ement dans le vignoble
[…]
, le manque de « gros porteurs » est certainement un
problème qui ne nous impacte pas puisque notre activité porte essentiellement sur le
renseignement et la vente de visites à des visiteurs hébergés à Bordeaux et souhaitant visiter le
vignoble à la journée
».
Les chiffres ainsi cités par l’office de tourisme ne sont pas cohérents avec ceux par
ailleurs mis en avant par l’office de tourisme (cf
.
supra
: chiffres figurant dans la réponse de
l’office de tourisme à l’appel à projet
lancé par la Région 153 hôtels dont 69 situés sur la
commune de Bordeaux
; chiffres figurant dans le rapport d’activité de l’office de tourisme en
2014 : 93 hôtels).
L’office a néanmoins indiqué que, avec la mise en place de la taxe de séjour
métropolitaine à compter du 1
er
janvier 2016, le suivi de la capacité hôtelière gagnerait en
précision et ne donnerait plus lieu à ce type d’écart.
8.1.2.4
Un chiffre d’affaires en hausse
L’office de tourisme
dispose d’un comptoir d’accueil dédié au tourisme du vin dans le
cad
re d’une
convention de partenariat signée le 13 avril 2005 avec le CIVB qui définit les rôles
de chacun dans l’accueil des œno
touristes : le CIVB est chargé de la dégustation et de la
formation sur les vins à travers le Bar à vin installé dans ses locaux ;
l’office de tourisme prend
en charge l’information, la documentation et la vente de circuits dans le vignoble. La convention
prévoit également la prise en charge à hauteur de 33
000 € par an, par le CIVB de l’un des deux
postes de conseillers en séjour au
comptoir d’information œno
touristique situé au siège de
l’office.
L’office de tourisme commercialise des circuits de découverte du vignoble bordelais au
départ de Bordeaux pour individuels regroupés (circuits journée, demi-
journée, soirée). L’offre
de produits est packagée sur des thématiques et des formats variés avec des produits vendus
entre 15 € et 230 €. L’office indique qu’avec l’arrivée d’acteurs privés sur ce créneau à partir
de 2010, il a fait le choix de privilégier la commercialisation de circuits pour le compte de ces
partenaires privés (7 agences à ce jour) et publics (6 offices de tourisme du vignoble) et ne
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
110
développe de ce fait que «
peu de nouveau circuits en propre
». Sur la soixantaine de visites
vendues par l’office de tourisme en 2015, i
l indique que 11 produits lui appartiennent, le reste
étant des produits développés par des partenaires privés pour lesquels l’office de tourisme
propose les services de sa billetterie et sur lesquels il se rémunère par l
e prélèvement d’une
commission.
Les
visites du vignoble commercialisées par l’office de tourisme se traduisent par un
nombre de visites en baisse sur la période (28 200 en 2012 et 27 124 en 2015, soit -3,8 %) mais
un chiffre d’affaires en hausse (1,2 M€ en 2012 et 1,6 M€ en 2015). La baisse
du nombre de
visiteurs serait liée au fait que depuis 2013, les croisières œnologiques sont désormais
comptabilisées dans le tourisme fluvial. La hausse du chiffre d’affaires serait liée aux prix plus
élevés des prestations des partenaires privées en forte progression.
Œu
notourisme
: nombre de visites et montant du chiffre d’a
ffaires
Les visites dans le vignoble sont majoritairement composées par les produits développés
par l’office de tourisme (16
638 visiteurs ayant acheté les produits de l’office de
tourisme en
2015 contre 10 486 visiteurs ayant acheté les produits des prestataires privés), même si le
nombre des visites concernant les produits de l’office de tourisme sont en baisse sur la période
(-17,9% en 2015 par rapport à 2012) alors que les produits des prestataires privés se développent
(57,3% en 2015 par rapport à 2012).
En 2015, le «
top 3 des visites œnotouristiques
» affiché par l’office de tourisme dans
son rapport d’activité sont les visites de «
Châteaux et terroirs » (1/2 journée,
38 €) qui ont
(source : rapport d'activité OTCBM)
2012
2013
2014
2015
EvoL. 12/15
nombre de visites
28 200
25 317
26 545
27 124
-3,8%
chiffre d'affaires
1 203 034 €
1 220 093 €
1 430 225 €
1 629 680 €
35,5%
dont
office de tourisme
713 120 €
687 026 €
699 435 €
739 753 €
3,7%
prestataires privés
414 806 €
463 202 €
669 009 €
822 910 €
98,4%
institutionnels
75 108 €
69 865 €
61 781 €
67 017 €
-10,8%
Œnotourisme
(source : rapport d'activité OTCBM)
nombre de visiteurs
2012
2013
2014
2015
Evol. 12/15
Office de tourisme
20 269
18 247
17 709
16 638
-17,9%
Prestataires privés
(Ecole du vin, offices de
tourismes, mairie de Pessac,
Bordovino, Cognac tasting Tour,
Les Ateliers de Bardins…)
6 668
7 070
8 992
10 486
57,3%
total
26 937
25 317
26 701
27 124
0,7%
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
111
regroupé 11 465 participants, la visite de « Saint-Emilion, route du patrimoine » (journée,
105€
; 507 participants) et le «
Best of Tour
» (jou
rnée, 105 €
; 575 participants).
8.1.3
Les balades fluviales
8.1.3.1
Un nombre de visiteurs en hausse
Le nombre
des visiteurs ayant acheté des balades fluviales auprès de l’office de tourisme
est en forte augmentation sur la période (19 353 en 2015 contre 6 942 en 2012, soit une hausse
de 178,8 %). Même si le nombre des visiteurs du tourisme fluvial est en forte hausse, le nombre
des visiteurs dans les sites patrimoniaux (206 801 en 2015) et les musées (445 401) est
majoritaire dans le nombre total des visites commercialisées par l’office de tourisme, devant les
visites dans le vignoble (27 124 en 2015).
8.1.3.2
Le dynamisme du tourisme fluvial à Bordeaux
Bordeaux est « tête de ligne » pour quatre compagnies : Croisieurope qui organise des
croisières sur la Garonne et la Dordogne à bord de ses navires Princesse d’Aquitaine et
Cyrano de Bergerac, Viking River Cruises et Uniworld qui lui ont emboîté le pas en 2014,
rejoints en 2015 par Scenic Cruises et Circle Travel, deux autres spécialistes des croisières
fluviales. L’office de tourisme indique que ces sociétés seront rejointes par AmaWaterways,
Aquitaine Croisières et Crystal Cruises. Les compagnies de croisières fluviales ayant un
paquebot à Bordeaux
sont aujourd’hui au nombre de huit
.
(source : rapport d'activité OTCBM)
nombre de visiteurs
2012
2013
2014
2015
Evol. 12/15
Croisières Burdigala
Bordeaux
River Cruise
Marco Polo*, Bateau des
curiosités*
(*à partir de 2015)
11 917
9 093
6 942
19 353
178,8%
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
112
Compagnies de croisières fluviales à Bordeaux
Le dynamisme des acteurs du tourisme fluvial se rencontre également dans le domaine
de la croisière maritime avec 50 escales à Bordeaux en 2016. Huit
paquebots ont aujourd’hui
leur port d’attache à Bordeaux et assurent plus de 250 départs de croisière par an.
L’office de
tourisme intervient auprès de ces opérateurs en mettant en place un accueil à destination des
croisiéristes et en mobilisant les guides conférenciers pour les visites guidées.
8.1.4
Le bureau des visites guidées et groupes (BVG)
Les visites guidées et de groupes vendues par le bureau des visites guidées de l’office
de tourisme sont en hausse sur la période passant de 1 840 en 2012 à 2 194 soit une
augmentation de 19,2 %. Les visiteurs sont majoritairement des français (70 %). Les prestations
commercialisées par le bureau des visites guidées concernent essentiellement les visites de la
ville en deux heures (1 012 prestations en 2015), suivies par les visites scolaires (462), les
visites des monuments (313), les visites sur une journée (218) et sur une demi-journée (189).
(source : rapport d'activité OTCBM)
origine des visiteurs
nombre
visites vendues
en % du total
nombre
visites vendues
en % du total
nombre
visites vendues
en % du total
nombre
visites vendues
en % du total
France
1 270
69,0%
1 346
68,4%
1 334
70,1%
1 558
71,0%
22,7%
Etranger
570
31,0%
623
31,6%
568
29,9%
636
29,0%
11,6%
total
1 840
100,0%
1 969
100,0%
1 902
100,0%
2 194
100,0%
19,2%
nature des prestations
Thématiques et monuments
125,2%
Scolaires et 1h30
19,7%
Visites de ville 2h
3,0%
Visites 1/2 journée
26,0%
Visites d'1 journée
19,8%
total
19,2%
chiffres d'affaires
32,2%
2012
2013
2014
2015
Evolution
2012/2015
139
386
983
150
182
1 840
337
410
847
181
194
1 969
218
2 194
309
406
824
161
202
1 902
409 870 €
453 900 €
410 240 €
541 879 €
nombre de prestations
313
462
1 012
189
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
113
8.1.5
La boutique de l’office
La boutique de l’office de tourisme génère un chiffre d’affaires en hausse sur la période
(486
342 € en 2015 contre 343
730 € en 2012, soit une augmentation de 41,5 %).
8.1.6
La priorité à la commercialisation de produits secs et non packagés avec de
l’hébergement
8.1.6.1
Les produits secs
L’office commercialise une sélection de produits touristiques les plus demandés par les
touristes (visites de Bordeaux à pied, en car cabriolet, en petit train, en bateau-mouche,
excursions dans le vignoble en autocar, en bateau ou à vélo).
8.1.6.2
La Bordeaux Box
, seul produit packagé avec de l’hébergement
L’office ne commercialise pas d’hébergement en produit sec, ni en offre packagée,
considérant qu’il n’y a pas de demande en territoire urbain, «
vu la puissance des plateformes
internationales (Airbnb, Booking, comparateurs, etc.)
»
.
La seule commercialisation
d’hébergement par l’office de tourisme consiste dans la vente d’
une collection de coffrets
cadeaux « Bordeaux Box » qui propose trois séjours clés en main pour deux personnes où sont
inclus avec l’hébergeme
nt, deux nuits avec petit déjeuner, en hôtel ou chambre d'hôtes à choisir
parmi
une sélection. Il s’agit essentiellement d’un produit d’image, les ventes étant très faibles
(101 coffrets vendus en 2015). Ce produit packagé est vendu uniquement en ligne sur le site
internet.
8.1.6.3
L’offre packagée hors hébergement
: le « CityPass »
La principale offre packagée est le « CityPass », lancé en avril 2014, qui agrège
transport, musées, monuments et visites en un même support selon une logique forfaitaire
(forfait 1 jour, 2 jours ou 3 jours)
90
. Les ambitieux objectifs de vente du « CityPass », affichés
lors du conseil d’administration du 5 mai 2014
,
n’ont pas été atteints (objectifs 8 000 cartes en
2014, 15 000 en 2015, 30 000 en 2016). En effet, en 2014, 5 551 cartes ont été vendues contre
8 000 prévues, et seulement 10
073 cartes en 2015 soit un objectif qui n’a été réalisé qu’à 67 %
seulement. Les 10 073 « CityPass » vendus entre le 1
er
mars 2015 et le 29 février 2016
représentent un chiffre d’affaires de 315
910 €, constitué essentiellement des forfaits 3 jours
90
Vendu pour un montant de 25
€ pour le forfait 1 jour,
30
€ pour le forfait 2 jou
rs et 35
€ pour le
forfait 3 jours,
le Bordeaux Citypass propose un accès gratuit à plus de 30 musées et monuments, au transport public urbain et
une visite gratuite de la ville ainsi que de nombreuses réductions pour les visites dans d’autres sites.
(source : rapport d'activité OTCBM et service finances)
2012
2013
2014
2015
Evol. 12/15
Chiffre d'affaires HT
343 730 €
394 495 €
415 689 €
486 342 €
41,5%
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
114
(153
615 €, soit 48,6 % du montant du CA total en 2015) et du forfait 2 jours (121
170 €,
38,4 % du CA total en 2015). Pour 20
17, l’office prévoit de dépasser les 20
000 cartes vendues
en raison de l’attractivité suscitée par la Cité du vin.
Sur ce chiffre d’affaires réalisé en 2015, quelques produits touristiques sont d’avantage
consommés que d’autres
: les cinq produits touristiques les plus consommés sont le visiotour,
Bordeaux à pied, le Musée d’Aquitaine, la Tour Pey
-Berland et le CAPC. Les produits les moins
consommés sont : le site archéologique Saint-
Seurin, l’Annonciade, la visite guidée de Saint
-
Emilion et la citadelle de Blaye.
V
entes et chiffre d’affaires
CityPass
8.1.7
Conclusion : le dynamisme du secteur commercial
Le chiffre d’affaires net des produits d’exploitation représente 51,5 % du montant total
des produits de l’office de tourisme, cette part progressant nettement
sur la période (41,9 % en
2012). Entre 2012 et 2015, le chiffre d’affaires net des produits d’exploitation augmente,
passant de 1,8 M€ à 2,6 M€ soit une progression de +48,5 %.
(source : rapport d'activité OTCBM)
2012
2013
2014
23/04/15 au 31/12/15
2015
01/03/15 au 29/02/16
2015
en % du total
tarif 1 jour
21 €
25 €
nombre de ventes
1 568
1 645
16,3%
chiffre d'affaires
32 928 €
41 125 €
13,0%
tarif 2 jours
27 €
30 €
nombre de ventes
2 310
4 039
40,1%
chiffre d'affaires
62 370 €
121 170 €
38,4%
tarif 3 jours
33 €
35 €
nombre de ventes
1 673
4 389
43,6%
chiffre d'affaires
55 209 €
153 615 €
48,6%
Total
nombre de ventes
5 551
10 073
100,0%
chiffre d'affaires
150 507 €
315 910 €
100,0%
Bordeaux Métropole CityPass - (office de tourisme - TBC/Kéolis)
(Source : compte financier OTCBM)
2012
2013
2014
2015
Evolution
2012/2015
TOTAL DES PRODUITS
4 173 719 €
4 198 775 €
4 448 925 €
5 045 055 €
20,9%
chiffre d'affaires net
produits d'exploitation
1 750 038 €
1 721 904 €
2 161 944 €
2 598 862 €
48,5%
en % du total des produits
41,9%
41,0%
48,6%
51,5%
22,9%
dont
vente de marchandises
(c/707)
- boutique
+ coffrets BordeauxBox
(c/70700312)
+divers
(c/70700328 - tickets tram, parking, frais de dossier internet…)
367 719 €
423 146 €
489 703 €
529 079 €
43,9%
dont cityPass
120 294 €
247 388 €
105,7%
dont
vente prestations de service BVG
(c/7069)
1 750 038 €
1 721 904 €
1 551 948 €
1 822 395 €
4,1%
dont
visites guidées groupes
c/706002+706911+706914
409 870 €
453 900 €
410 240 €
541 879 €
32,2%
dont
vistes individue les St-Michel - c/706923
34 789 €
56 641 €
55 068 €
106 032 €
204,8%
dont
commissions / biletterie - c/708810
131 546 €
130 849 €
166 227 €
220 225 €
67,4%
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
115
8.2
Les questions de régularité posées par la commercialisation de certains
produits touristiques
8.2.1
La commercialisation des sites hors du périmètre géographique de l’office de
tourisme
8.2.1.1
Les produits commercialisés hors périmètre géographique
Certains produits commercialisés par l’office de tourisme concernent des sites situés
dans u
n périmètre géographique qui n’est pas celui de l’office de tourisme, donc au
-delà du
territoire métropolitain. La commercialisation de ces produits se réalise
–
selon l’office de
tourisme
–
dans le cadre du « CityPass » qui, dans son forfait 3 jours, propose la découverte
«
aux alentours de Bordeaux
» de visites telles que celles du château de La Brède, du Fort-
Médoc, de l’Abbaye de la Sauve
-Majeure, de la grotte préhistorique de Pair-non-Pair, de
Cadillac, Soulac, Roquetaillade. Ces visites sont proposées dans le cadre de réductions des
billets d’entrée. Pour d’autres sites (citadelle de Blaye, église monolithe de Saint
-Emilion, ville
d’hiver d’Arcachon), l’entrée est proposée à titre gratuit.
L’office de tourisme précise que la commercialisation, hors de
son périmètre
géographique, ne correspond pas à sa vocation première. Il ajoute que «
dans le double objectif
d’irriguer les territoires environnants et de prolonger la durée du séjour
»
, l’office a intégré
dans le « CityPass », à partir de 2015, des sites extérieurs à la métropole bordelaise, mais les
ventes sur ces sites sont faibles
–
ce que confirme le bilan transmis des ventes de « CityPass »
91
.
Si ces ventes sont faibles au titre des produits proposés dans le cadre du CityPass, en
revanche, les ventes sont importantes, concernant les visites dans le vignoble réalisées à partir
de l’office de tourisme (par autocar, des pontons situés en centre
-ville (tourisme fluvial), ou à
partir de la Cité du vin. Pourtant, les visites concernent des sites situés hors périmètre
géographique de l’office de tourisme. D’autres produits touristiques que l’œnotourisme sont
également commercialisés par l’office de tourisme hors de son périmètre géographique,
principalement à travers les ballades fluviales.
La commercialisatio
n par l’office de tourisme de ces produits touristiques pose deux
questions : celle de la concurrence avec les acteurs privés et celle de la régularité de la
commercialisation des produits touristiques hors du périmètre géogra
phique de l’office de
tourisme.
91
Bilan 2015 des sites commercialisés par Citypass, hors périmètre géographique de l’office de tourisme
(« Citypass Bilan 2015 sites avec réduction »)
: l’office de tourisme de Blaye a accueilli en 2015, 172 personnes
munis d’un citypass pour visiter la citadelle par les souterrains
;
s’agissant des visites au château de Vayres, le
bilan fait état de « très peu de retombées de Citypass. Ce sont des étrangers qui se sont présentés : sans mode de
transport
personnel, venir à Vayres leur a été compliqué » ; 13 visiteurs ont visité le château de La Brède en 2015
munis de la Citypass. Une seule personne est venue à Soulac avec la Citypass en 2015 ; 10 personnes ont été
reçues à Pauillac munies de la Citypass.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
116
8.2.1.2
Le rappel du droit
L’obligation d’immatriculation au registre national tenu par Atout France
Jusqu’en 2009, l’activité de vente de voyages et de séjours était soumise à la loi
n° 92-
645 du 13 juillet 1992 fixant les conditions d’exercice des activités r
elatives à
l’organisation et à la vente de voyages ou séjours. Chaque opérateur devait être titulaire d’une
autorisation préfectorale
92
.
Ce cadre a été modifié par la loi du 22 juillet 2009 de développement et de modernisation
des services touristiques qui
institue un régime unique d’immatriculation sur un registre tenu
par le GIE Atout France (article L. 141-2 du code du tourisme). Les conditions à remplir pour
exercer l’activité sont fixées à l’article L. 211
-18 du code du tourisme et renvoient à la nécessité
de j
ustifier d’une garantie financière suffisante à l’égard des clients selon les conditions fixées
par l’arrêté du 23 décembre 2009,
j
ustifier d’une assurance garantissant les conséquences
pécuniaires de la responsabilité civile professionnelle et démontrer que le représentant de
l’office de tourisme remplit les conditions d’aptitude professionnelle (stage, expérience
professionnelle reconnue, diplôme reconnu).
L’office de tourisme est immatriculé au registre des opérateurs de voyages et de séjours
tenu par Atout France à effet du 7 février 2017. Cette nouvelle immatriculation
n° IM033110011 a été rendue nécessaire par le changement de statut juridique de l’office
.
La nécessité pour les organismes locaux de tourisme de respecter
l’intérêt général et la zone géographique d’intervention pour la commercialisation
de certaines opérations
L’article L. 211
-1 (III) du code du tourisme dispose que «
les organismes locaux de
touri
sme bénéficiant du soutien de l’
État, des collectivités territoriales ou de leurs groupements
peuvent se livrer ou apporter leur concours,
dans l’
intérêt général, à des opérations
mentionnées au I, dès lors que celles-ci permett
ent de faciliter l’accueil ou d’
améliorer les
conditions de séjour des touristes dans leur z
one géographique d’intervention
». Les opérations
mentionnées au « I
» consistent en l’organisation ou la vente
:
-
a) de voyages ou de séjours individuels ou collectifs ;
-
b) de services pouvant être fournis à l'occasion de voyages ou de séjours, notamment la
délivrance de titres de transport, la réservation de chambres dans des établissements
hôteliers ou dans des locaux d’
hébergement touristique et la délivrance de bons
d
’
hébergement ou de restauration ;
-
c) de services liés à
l’
a
ccueil touristique, notamment l’
organisation de visites de musées ou
de monuments historiques » ;
92
Licence pour les entreprises commerciales, habilitation pour les gestionnaires d’
activités de loisirs pour qui les
prestations touristiques étaient complémentaires ou accessoires à leur activité principale, agrément pour les
associations et organismes sans but lucratif, autorisation pour les organismes locaux de tourisme qui
commercial
isent des prestations touristiques dans l’intérêt de leur zone géographique
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
117
-
d’
« opérations de production ou de vente de forfaits touristiques, tels que ceux-ci sont
définis à l'article L. 211-2 » qui les définit ainsi : «
Constitue un forfait touristique la
prestation :
1° résultan
t de la combinaison préalable d’
au moins deux opérations portant
respectivement sur le transport, le logement ou d'autres services touristiques non
accessoires au transport ou au logement et représentant une part significative dans le
forfait ;
2° dépassant vingt-quatre heures ou incluant une nuitée ;
3° vendue ou offerte à la vente à un prix tout compris
» ;
-
d’
opérations liées à l'organisation et à l'accueil de foires, salons et congrès ou de
manifestations apparentées dès lors que ces opérations incluent tout ou partie des prestations
prévues aux (a), (b) et (c) du présent I.
L’office de tourisme entre dans le champ d’application de la loi. Lorsqu’il était
municipal et depuis qu’il est métropolitain, l’office de tourisme reçoit un soutien public
(commune de Bordeaux jusqu’en 2015, Bordeaux métropole
depuis 2016) et commercialise les
opérations relevant du c) puisqu’il vend des visites de musées et de monuments historiques
ainsi que des opérations de production et de vente de forfaits touristiques dans le cadre d’offres
packagées vendues à travers le Bordeaux « CityPass
» qui, dans le cadre d’une vente à un prix
tout compris, combine le transport et des services touristiques relatifs aux visites et balades qui
dépassent 24 heures pour les formules de la carte 2 jours et 3 jours.
Dès lors qu’il entre dans le champ d’application des dispositions législatives prévues à
l’article L. 211
-1 du code du tourisme pour les opérations commercialisées mentionnées dans
la loi, l’office de tourisme est alors soumis à la double condition que ses opérations
commerciales
s’effectuent «
dans l’intérêt général
» et «
dans
(sa)
zone géographique
d’intervention
».
8.2.1.3
L’interrogation sur l’intervention de l’office de
tourisme dans le respect de
l’«
intérêt général »
La notion d’intérêt général
: de la carence ou insuffisance de l
’initiative
privée à la recherche de l’intérêt public suffisant
La condition de l’intervention des organismes institutionnels du tourisme dans la
commercialisation des opérations de vente de séjours et de prestations de services touristiques
a pendant long
temps été appréciée par la jurisprudence au regard de l’existence d’une carence
de l’initiative privée. Ainsi, en 1964
93
, le Conseil d’
État reconnaissait la légalité de
l’exploitation d’un camping par une commune après avoir constaté que l’offre privée étai
t
insuffisante car elle ne permettait pas l’accueil de tous les usagers
.
Ce principe de l’insuffisance de l’initiative privée est ensuite devenu un des indices mais
plus une condition à la reconnaissance de la légalité de l’intervention dans le champ de la
commercialisation, le juge recherchant désormais si l’intervention de l’organisme est justifiée
93
CE, 17 avril 1964, Cne de Merville-Franceville
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
118
par un intérêt public suffisant. La cour administrative d’appel de Nancy a ainsi jugé en 2007
94
que l’intervention d’une SEM dans la commercialisation de presta
tions touristiques était
justifiée par un intérêt public local suffisant.
Saisi de cette même affaire
95
,
le Conseil d’État confirme la décision de la Cour d’appel
et
précise que si l’intérêt général
peut résulter de la ca
rence ou de l’insuffisance de l’
initiative
des entreprises privées, une telle carence ou une telle insuffisance ne saurait être regardée
comme une condition nécessaire de
l’intervention d’une société d’
économie mixte (SEM) sur
un marché.
Le Conseil d’État a considéré qu’en recherchant si
la prise en charge par la société
d’
économie mixte locale, en complément de son activité
principale de service public, d’
activités
touristiques présentait un intérêt public suffisant permettant de regarder ces activités comme
des activit
és d’intérêt général, la cour n’a pas commis d’erreur de droit et n’a pas notamment,
méconnu le principe
de liberté du commerce et de l’
industrie.
8.2.1.4
Le contexte national
: l’insuffisant développement de l’offre réceptive privée
en province
Plusieurs types d’acteurs privés
interviennent dans la commercialisation des séjours, des
offres packagées et des visites touristiques : les producteurs des offres concernées, les
organismes institutionnels du tourisme et les agences dites réceptives.
Selon une étude réalisée par les cabinets de consultants Howarth HTL et Interface
Tourisme France, intitulée «
L’offre réceptive, un levier de dynamisation de l’offre touristique
française sur les marchés étrangers »,
publiée en mars 2013 et réalisée à la demande de la
Direction générale de la
compétitivité, de l’industrie et des s
ervices
(ministère de l’É
conomie
et des Finances), les agences réceptives seraient peu développées en province.
Un réceptif «
est un opérateur, le plus souvent une agence de voyages, qui se charge
d’accueillir une clientèle d’individuels ou de groupes touristiques dans le déroulement de leur
séjour sur un territoire. Il intervient notamment dans la réservation des hébergements, l’accueil
et l’acheminement des clients
à l’aéroport, la gestion des prestations terrestres e
t des
excursions, le guidage, etc.
» (source : étude réalisée pour la direction générale de la
compétitivité, de l’industrie et des
services, mars 2013, cabinet).
Selon cette étude, sur les 3 700 agences de voyages ou apparentées, 1 200, soit plus du
tiers déclarent avoir une activité réceptive et 170 sont spécialisées dans le réceptif. Parmi ces
spécialistes du réceptif, une vingtaine d’entreprises peuvent être considérées comme des
« ténors du réceptif, largement tournées vers les marchés internationaux, mais parfois
dépendantes d’un seul marché émetteur
». De façon générale, les agences réceptives sont
fortement implantées à Paris (44 % des agences
) et sur la Côte d’Azur (13 %).
L’étude de 2013 relevait que les 510 organismes institutionnels du tourisme (
offices du
tourisme et autres organismes locaux) immatriculés au répertoire des opérateurs de voyages et
de séjours tenu par Atout France interviennent à différents niveaux :
-
la mise en marché d’hébergements secs –
ce qui n’est pas le cas de l’office de to
urisme de
Bordeaux métropole ;
94
CAA Nancy, 14 juin 2007, SAEM Reims Champagne congrès expo
95
CE, 5 juillet 2010, Syndicat national des agences de voyages, req n°308564
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
119
-
l’assemblage et la commercialisation de produits en forfaits tout compris pour groupes et
individuels, «
avec une intervention bridée par les limites géographiques des
départements
»
; l’office de tourisme et des congrès Bordeaux Métropole intervient à ce
niveau puisqu’il assemble et commercialise des produits en forfaits dans le cadre de la
CityPass
, en revanche, il ne s’interdit pas d’y inclure des produits touristiques ne
correspondant pas à son périmètre géographique ;
-
l’organisation de visites de villes «
par les offices de tourisme les plus importants
», avec
du personnel salarié ou des guides vacataires.
L’étude mentionnait que l’intervention des organismes institutionnels du
tourisme est
«
souvent critiquée par les agences réceptives privées qui se sont exprimées lors de cette étude.
Ces dernières considèrent que le rôle des acteurs publics n’est pas de commercialiser des
produits touristiques.
» Les agences réceptives «
consi
dèrent que le secteur public n’a pas pour
mission de vendre et devrait se limiter à la promotion de la destination et à la délivrance
d’informations sur les activités et prestations offertes par les opérateurs locaux. Elles estiment
qu’il s’agit de concurr
ence déloyale de la part des organismes publics qui ne supportent pas
les mêmes charges
».
Figurant en annexe à cette étude, l’entretien, avec le directeur de l’agence réceptive
bordelaise « Bordeaux Label », spécialisée dans la production « Wines & Lifestyle
», c’est
-à-
dire l’art de vivre lié aux vins et notamment du Bordelais, montre que ce de
rnier partage cette
position («
de manière générale, Bordeaux Label considère que les organismes institutionnels
doivent se limiter à la promotion des produits et des destinations, cette opinion est valable pour
les Comités Départementaux et Régionaux du tourisme et les offices de tourisme
»
), à l’instar
du président de l’OTCBM
.
L’étude relevait cependant que «
dans les faits, les ventes réalisées
[par les organismes
institutionnels du tourisme]
portent sur des volumes limités et concernent avant tout des
territoires où les réceptifs privés sont peu présents. Il s’agit donc là de répondre à une demande
non satisfaite ou insuffisamment structurée par les acteurs privés
», constat toutefois nuancé
par le fait que l’offre de prestations des organismes institutionnels du tourisme est bridée par
leur zone de chalandise limitée à un marché local.
La position de l’office de tourisme
Interrogé sur l’évolution du nombre des str
uctures privées qui vendent des produits
touristiques du type « circuits » et « itinérances »
notamment dans le vignoble, l’office de
tourisme indique qu’il ne dispose pas de recensement exhaustif, «
d’autant que nombre de
structures para commerciales de type associations existent également
». Il précise qu’il y a une
dizaine d’années,
«
l’office de tourisme de Bordeaux fut précurseur en matière d’œnotourisme
en proposant des circuits à partir de Bordeaux vers les châteaux, produit qui n’existait pas à
l’ép
oque
». Se fondant sur le recensement figurant sur le site Trip Advisor
96
, l’office de
tourisme indique que 38 structures sont référencées en tant que prestataires œnotouristiques à
Bordeaux.
96
www.tripadvisor.fr/Attractions-g187079-Activities-c42-t205-Bordeaux_Gironde_Aquitaine.html
www.tripadvisor.fr/Attractions-g187079-Activities-c55-Bordeaux_Gironde_Aquitaine.html
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
120
Invité à indiquer s’il considère que les offres privées dans l’œn
otourisme, le tourisme
fluvial et le tourisme de patrimoine sont suffisantes en nombre et diversifiées en contenu,
l’office de tourisme indique que «
l’offre privée
[lui]
paraît globalement suffisante aussi bien
en volume qu’en terme de diversification. Néanmoins, le tourisme étant une économie de l’offre,
nous nous rendons compte que le marché est en capacité d’absorber les offres nouvelles dès
lors qu’elles sont qualitatives et professionnelles et que leurs concepteurs font l’effort de
commercialisation nécessaire
».
S’agissant des agences réceptives, l’office de tourisme considère que la ville de
Bordeaux est relativement bien équipée en agences qui font du «
sur mesure
» pour des groupes
et des clientèles haut de gamme. En revanche, «
il manque à ce jour un DMC (Destination
Management Company) d’envergure internationale et opérant sur le marché des individuels
regroupés, la plupart des agences de ce type sont situées à
Paris et sur la Côte d’Azur
»
.
Cette réponse sur la présence des agences réceptives sur
le marché de l’œnotourisme est
confirmée par le constat effectué par
l’assemblée générale de l’office de tourisme le 19 juin
2012 : «
l’
office a multiplié par deux le nombre de circuits de découverte du vignoble au départ
de Bordeaux et parallèlement des agences réceptives se sont positionnées pour la première fois
sur le créneau des excursions à la journée ou ½ journées pour individuels regroupés, jusqu’ici
l’apanage des offices de tourisme
». Lors de sa réunion le 10 février 2014 le conseil
d’administrat
ion
de l’office constatait qu’
«
en matière d’œnotourisme, l’offre est maintenant
structurée, de nombreux opérateurs privés proposent des circuits et prestations de qualité. Tout
naturellement, la programmation proposée par notre office de tourisme s’appuie
largement sur
ces opérateurs
».
Pour l’office de tourisme, il n’y a pas «
à ce jour de problématique de « concurrence »
avec les acteurs privés, nous sommes pour beaucoup d’entre eux un apporteur d’affaires
important. Par exemple certains croisiéristes travaillent avec notre service groupe pour les
visites guidées, d’autres avec des agences privées, et certains font travailler des guides en
direct. Pour ce qui concerne par exemple les excursions dans le vignoble, nous
commercialisons à la fois notre production propre et les circuits des agences privées. Il nous
arrive très régulièrement de coopérer avec les agences privées et de leur suggérer la création
de produits.
Ces dernières années par exemple nous avons suscité la création d’excursions à
la journée v
ers Cognac et Lascaux, qui font partie de l’offre bordelaise, au même titre que des
excursions au Mont Saint-Michel ou vers les Châteaux de la Loire sont couramment
commercialisées depuis Paris
97
. »
Un rôle d’apporteur d’affaires
La chambre relève le carac
tère quelque peu contradictoire de la position de l’office de
tourisme consistant :
-
à considérer l’offre privée suffisante et, par ailleurs, continuer à concevoir des
produits
touristiques en propre ;
97
www.bordeaux-tourism.co.uk/offre/fiche/dordogne-discovery-full-day-tour/OP031AQU033V5097PA
/
www.bordeaux-tourism.co.uk/offre/fiche/experience-cognac-and-its-vineyard/OP031AQU033V504H0Y
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
121
-
à juger que les agences réceptives sont également en no
mbre suffisant même s’il manque
un acteur d’envergure internationale et continuer à commercialiser les produits touristiques
de surcroît, hors de sa zone géographique, alors qu’il existe des acteurs privés dont c’est
l’activité principale (agences réceptiv
es stricto sensu) ou accessoire (agences de voyage).
La chambre observe que l’office de tourisme semble jouer un véritable rôle d’apporteur
d’affaires et constate l’existence d’une complémentarité entre l’office de tourisme dans sa
compétence relative à la commercialisation et les opérateurs privés en tant que producteurs
d’offres touristiques.
En ce sens, et sous réserve de l’appréciation souveraine du juge administratif,
l’intervention de l’office de tourisme dans la commercialisation des prestations
touristiques
visées au I de l’article L. 211
-1 du code du tourisme, pourrait être regardée comme effectuée
dans le cadre de l’intérêt général, à tout le moins pour celles de ces prestations situées dans le
cadre de sa zone géographique d’intervention. Les interventions commerciales de l’office de
tourisme en dehors de son périmètre géographique, indépendamment de la question de savoir
si elles entrent dans un le champ d’un intérêt public suffisant, sont irrégulières au regard des
dispositions législatives précitées.
8.2.1.5
La question du périmètre géographique
L’office de tourisme commercialise hors de son périmètre géographique (en particulier
dans le vignoble) des produits touristiques entrant dans le champ du I de l’article L. 211
-1 du
code de tourisme. Cette in
tervention est d’ailleurs réalisée avec l’accord et le soutien de la ville
de Bordeaux qui dans le cadre de la convention triennale conclue avec l’office de tourisme de
Bordeaux pour les années 2012 à 2014 stipulait dans son point 3.3 (« Elaboration de prestations
touristiques
et
commercialisation »)
que
«
l’office
poursuivra
l’élaboration
et
la
commercialisation de visites guidées patrimoniales et thématiques, d’excursions dans le
vignoble
[…]
.
L’office de tourisme apportera son concours à la mise en résea
u et à la
commercialisation de produits et circuits autour de sites girondins reconnus au titre du
patrimoine mondial de l’UNESCO, conformément à la charte fondatrice pour un projet de
coopération au titre du patrimoine mondial signée le 11 juillet 2008 entre les villes de
Bordeaux, Blaye, Cussac, Fort-Médoc et la communauté de communes de la Juridiction de
Saint-Emilion
».
Cette intervention est également réalisée avec l’accord et le soutien de Bordeaux
Métropole qui, dans la convention triennale signée a
vec l’office de tourisme pour les années
2016-2018, reconduit les mêmes stipulations que celles figurant dans la convention triennale
conclue avec Bordeaux pour les années 2012 à 2014.
La commercialisation des opérations mentionnées au I de l’article
L. 211-1 du code du
tourisme
en dehors de la zone géographique d’intervention est contraire a
ux dispositions de cet
article.
Certaines opérations commercialisées par l’office de tourisme, hors de sa zone
géographique d’intervention, correspondent à des produits
appartenant à d’autres offices de
tourisme que l’OTCBM vend sur la base d’un partenariat avec ces derniers et sur lesquels il
prélève une commission. L’office de tourisme a transmis à la chambre des projets de convention
non encore signés par certains off
ices de tourisme. S’agissant des produits commercialisés sur
d’autres territoires que ceux pour lesquels une convention est en attente de signature, l’office
de tourisme indique procéder «
sans conventions, en procédant par échanges d’e
-mails
».
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
122
Même si ce
montage juridique ne permet pas de répondre stricto sensu à l’obligation
posée par les textes ci-
dessus rappelés du périmètre géographique d’intervention, le fait pour
l’office de tourisme de passer par les offices de tourisme du ressort géographique des
produits
et prestations commercialisés pourrait être de nature à atténuer l’irrégularité de la
commercialisation hors du périmètre géographique. Il conviendrait alors pour l’office de
tourisme de conventionner avec l’ensemble des offices de tourisme du pér
imètre de
commercialisation actuelle et d’insérer dans ces conventions l’ensemble des produits et services
y compris, en intégrant ceux qui sont développés par des prestataires privés.
Dans sa réponse
aux observations provisoires de la chambre, l’office a
manifesté sa volonté de proposer de telles
conventions aux offices de tourisme voisins. La chambre en prend acte.
6 : établir des conventions avec les offices de tourisme voisins afin
de régulariser les opérations commerciales,
visées au I de l’art
icle L. 211-1 du code du
tourisme, menées par l’OTCBM au
-
delà de son périmètre d’intervention légal
8.2.2
La commercialisation des visites dans le vignoble dans le cadre de la plateforme
œnotouristique de la Cité du vin
L’office de tourisme gère la plateforme œnotouri
stique de la Cité du vin ouverte en juin
2016 destinée à l’accueil, l’information la commercialisation des visites et circuits dans le
vignoble depuis la Cité du vin.
La mise en place de la plateforme
œno
touristique soulève par ailleurs un certain nombre
de questions juridiques. Ces questions
nécessitent préalablement à leur analyse d’être
introduites par la présentation
des attentes de l’office de tourisme s’agissant de la cité du vin et
de la commercialisation des visites dans le vignoble ainsi que l’expo
sé du contenu des
prestations de cette plateforme.
8.2.2.1
La Cité des civilisations du vin : emblème de « la capitale mondiale du vin » et
point de départ des visites vers le vignoble
L’équipement, d’un
montant affiché à 81
M€
HT (38 % pour la ville, 15 % pour
l’Union
européenne (FEDER), 10 % pour Bordeaux Métropole, 7 % pour le CIVB, 7 % pour la région,
2 % pour l’É
tat, 1 % pour la c
hambre de commerce et d’
industrie de Bordeaux, 1 % pour le
département de la Gironde), a été inauguré le 31 mai 2016.
La Cité du Vin propose un parcours de visite permanent de 3 500 m
2
ainsi que des
expositions temporaires sur les vignobles du monde, un auditorium de 250 places destiné à une
programmation artistique, culturelle et scientifique, des espaces de dégustation, des boutiques
et espaces de restauration et une plateforme de services
œno
touristiques gérée
par l’office de
tourisme. Cet équipement symbolise le positionnement que Bordeaux souhaite développer
comme capitale mondiale du vin. 450 000 visiteurs par an sont attendus.
Dans un article publié dans
Objectif Aquitaine
le 5 février 2016, le directeur général de
la Cité des civilisations du vin, déclarait que «
l
a Cité doit réinjecter 40 M€ chaque année dans
l'économie du territoire
»
. L’office de tourisme compte profiter de la fréquentation de
l’équipement pour inciter les visiteurs de passage à rester élargir leur visite sur le périmètre de
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
123
la destination et en particulier dans le vignoble. Cette stratégie est appuyée par le CIVB ; dans
le même article, son président indiquait que «
la Cité a vocation à être un phare et un point de
départ vers les vignobles
».
8.2.2.2
Le choix de l’office de tourisme comme gestionnaire de la plateforme
œnotouristique
Selon les documents recueillis lors du con
trôle, le choix de l’office de tourisme comme
futur gestionnaire de la plateforme
œno
touristique a été effectué en 2012.
Une association de préfiguration du projet de création du Centre culturel et touristique
du v
in à Bordeaux (selon la dénomination à l’é
poque utilisée), constituée de la région Aquitaine,
de la CUB, de la ville de Bordeaux, du CIVB et de la CCI de Bordeaux, avait été mise en place
préalablement à la constitution de la Fondation pour la culture et les civilisations du vin
–
fondation reconn
ue d’utilité publique par décret du 11 décembre 2014 –
chargée d’exploiter la
Cité des civilisations du vin.
Lors de la réunion de son
conseil d’administration le 10 décembre 2012
, a été validé «
à
l’unanimité que la gestion et l’exploitation de la platefo
rme
œnotouristique
soit confiée à
l’office de tourisme de Bordeaux qui fera son affaire des partenariats à mettre en œuvre
» et
acté le changement de dénomination de l’équipement en «
Cité des civilisations du vin ».
8.2.2.3
Les prestations de l’office de tourisme
dans le cadre de la plateforme
œnotouristique de la Cité des civilisations du vin
La plateforme
œnotouristique de la C
ité du vin, gérée
par l’office de tourisme
, est
constituée d’un accueil physique à la Cité du vin et d’outils d’
e-tourisme/promotion et
réservation de séjours.
Un comptoir
d’accueil et de ventes de
s circuits dans le vignoble
La plateforme consiste en l’installation au rez
-de-chaussée du bâtiment de la Cité des
civilisations du vin (CCV), dans un espace de 150 m
2
,
d’un comptoir d’informatio
n et de
commercialisation avec des agents chargés d’informer les visiteurs sur les vignobles et
de
commercialiser les circuits et balades à partir de la cité du vin, soit à partir du fleuve
98
, soit par
autocar
99
.
Deux types d’offres sont commercialisées par le comptoir d’accueil et de ventes ainsi
que sur le portail internet Bordeaux Wine Trip : des visites « sèches » dans les propriétés
viticoles pour les visiteurs motorisés et des circuits packagés pour individuels regroupés
(journée, demi-journée et croisi
ères) regroupant l’offre actuelle de l’office de tourisme (60
wine
tours
commercialisés pour le compte d’opérateurs privés, des offices de tourisme du vignoble,
etc) et une offre complémentaire « Les routes du vin de Bordeaux » proposées par les territoires
labellisés « Vignobles & découvertes ».
98
Un ponton de 90
m de long pour le départ de croisières œnologiques a été installé
99
U
n espace à l’extérieur étant aménagé pour les départs d’autocars et de minibus
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
124
Le comptoir d’accueil regroupe les salariés de l’office (deux
a
gents d’accueil hors
saison et trois en saison) ainsi que trois
agents d’accueil mis à disposition de l’office de tourisme
par le CDT de la Gironde (Gironde Tourisme).
Dans le document établi par l’office de tourisme en
réponse à
l’appel à projet de la
région concernant la structuration de l’offre touristique
,
l’office indique que la vocation de la
plateforme «
est d’inciter tous les visiteurs de la CCV
à compléter leur expérience par au moins
une visite ou excursion dans le vignoble.
[…]
Dans les faits, il s’agira notamment d’utiliser
l’œnotourisme comme un «
prétexte » à la découverte de territoires, de thématiques, de
producteurs et de sites patrimoniaux disséminés sur l’ensemble du vignoble
».
Une plateforme web «
bordeauxwinetrip
»
Prévue et financée dans le cadre du contrat de destination (Cf. supra), la plateforme web
a été mise en ligne en juin 2016 à partir du si
te et de l’applicatif développé
par le CIVB,
bordeauxwinetrip. Le site internet est bâti sur une approche géographique (présentation des 6
routes du vin
100
), thématique (le vignoble en famille, le vignoble à vélo, le vignoble bio…),
événementielle (Bordeaux Fête le Vin, Week-End des Grands Crus, Marathon du Médoc, Saint-
Emilion J
azz Festival…) et pratique
(ouverture des châteaux, transports, langues étrangères
pratiquées dans le
s propriétés viticoles, etc…). D
es outils de commercialisation en ligne des
visites dans le vignoble sont également présents sur le site. Gironde Tourisme a mis à
disposition du site internet son logiciel de réservation auprès des châteaux viticoles
(Resadirect).
8.3
Le partenariat entre l’office
de tourisme et Gironde Tourisme
Une convention signée le 1
er
juin 2016
par le président de l’office de tourisme et la
présidente de Gironde Tourisme définit le partenariat entre les deux structures pour la gestion
de la plateforme
, ainsi que pour l’organisation, au sein de l’office de tourisme, de l’accueil des
touristes en Gironde. Ce partenariat est structuré autour des deux fonctions de la plateforme :
la commercialisation et l’information
.
Les partenaires conviennent que la fonction de commercialisation des visites dans le
vignoble sera partagée entre l’office de tourisme
de Bordeaux, qui aura à sa charge la vente
d’excursions pour individuels regroupés via le logiciel Inanna et Gironde Tourisme qui sera
chargé de la commercialisation en ligne de produits « secs » (visites de châteaux, dégustations,
soit l’ens
emble des produits non packagés) avec son logiciel RésaDirect. Est ainsi actée une
répartition de la commercialisation entre l’office de tourisme, chargé de commercialiser les
100
Les Routes du Vin de Bordeaux en Graves et Sauternes ; les Routes du vin de Bordeaux en Entre-Deux-Mers ;
les Routes du Vin de Bordeaux-Bordeaux, porte du vignoble ; les Routes du vin de Bordeaux en Médoc ; les Routes
du Vin de Bordeaux en Blayais et Bourgeais ; les Routes du vin de Bordeaux en Saint-Emilion-Pomerol-Fronsac
et en Libournais.
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
125
produits packagés et Gironde Tourisme responsable de la commercialisation des produits
« secs ».
Pour assurer l’accueil, l’information, l’orientation des touristes en Gironde, Gironde
Tourisme met à la disposition de l’office de tourisme trois salariés en q
ualité de conseillers en
séjour.
Gironde tourisme reste l’employeu
r des salariés et les rémunère.
L’office de tourisme
s’engage à assurer dans ses locau
x et à la Cité du vin, la
diffusion de l’information touristique
de l’ensemble des territoires girondins relevant des domaines de compétence de Gironde
Tourisme.
8.3.1
Les interrogations sur la régularité du projet de convention, support de la
plateforme
œnotouristique
8.3.1.1
Le projet de convention
d’occupation précaire des lieux
A la clôture de l’instruction en août 2016, aucune base juridique n’existait
pour fonder
l’intervention de l’office de tourisme alor
s même que ce dernier, depuis le 1
er
juin 2016, avait
installé son comptoir, ses agents d’accueil et a
vait commencé la commercialisation des visites
du vignoble depuis la cité du vin. Cette situation de fait a été régularisée à compter du 12 juin
2017, par
la signature d’une convention portant autorisation d’occupation temporaire du
domaine public, conclue entre la Fondation et l’OTCBM.
La ville de Bordeaux et la Fondation avaient en effet signé le 4 mai 2015 une convention
par laquelle la ville met l’équipement à disposition de la Fondation. L’article 4 de la convention
précise que la Fondation peut consentir des sous-occupations à des tiers. La convention du
12 juin 2017 s’inscrit dans le cadre
de cette « autorisation » ac
cordée à la fondation d’
octroyer
des sous-occupations à des tiers.
L’article 3.1
de la convention du 12 juin 2017
prévoit le versement par l’office de
tourisme d’une redevance domaniale fixée à 1 €
.
L’article L
. 2125-1 du code général de la
propriété des personnes publiques (CG3P) pose le principe selon lequel toute occupation ou
utilisation privative du domaine public donne lieu au paiement d’une redevance. L’article
L. 2125-1 du CG3P prévoit cependant
des exceptions au caractère onéreux de l’occupation
privative du domaine public : «
en outre, l’autorisation d’occupation ou d’
utilisation du
domaine public peut être délivrée gratuitement aux associations à but non lucratif qui
concourent à la sat
isfaction d’un intérêt général.
»
Le fait que parmi les activ
ités que l’
office de tourisme développe au sein de la
plateforme figurent des missions d’intérêt général (information du public
et promotion de la
destination) est de nature à justifier le caractère quasiment gratuit de l’occupation précaire.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
126
8.3.2
La question des conditions de recours aux guides-conférenciers
8.3.2.1
Éléments de contexte
La profession de guide-conférencier est réglementée par l'article L. 221-1 du code du
tourisme
101
qui fait obligation pour la visite commentée dans les musées et monuments
historiques, d
ans le cadre d’une prestation commercialisée, d’avoir recours à des personnes
qualifiées, détentrices de la carte professionnelle de guide-conférencier
102
.
L’office de tourisme
indique que les guides auxquels il a recours «
sont souvent issus de formation universitaire bac
+4 (licence d’histoire ou d’histoire de l’art, métiers du patrimoine ou LEA de langues) ou
détenteurs de la carte professionnelle de guide-conférencier
».
L’office de tourisme et des congrès de Bordeaux Métropole a recours aux guides pour
les visites de découverte de la ville, de ses sites patrimoniaux, du vignoble et les balades
fluviales. Selon le président l’office de tourisme, au vu du développement touristique de la ville
et particulièrement du tourisme fluvial qui recourt de façon croissante aux guides-conférenciers,
le nombre des guides-conférenciers serait insuffi
sant. L’association des Guides interprètes et
c
onférenciers d’Aquitaine (AGICA) regroupe
désormais une centaine de guides diplômés,
contre une trentaine en 2008.
8.3.2.2
Les conditions et le coût du recours aux guides-conférenciers au niveau national
Selon l’étude réalisée par les cabinets de consultants Howarth HTL et Interface
Tourisme France, intitulée «
L’offre réceptive, un levier de dynamisation de l’offre touristique
française sur les marchés étrangers »,
publiée en mars 2013 et réalisée à la demande de la
Direction générale de la C
ompétitivité, de l’Industrie et des Services, on peut distinguer, au sein
des offices de tourisme qui proposent des visites guidées, plusieurs cas :
-
les «
villes et pays d’Art et d’histoire
» : dans les villes faisant partie du réseau de cette
association, les visites guidées sont, en général, effectuées par les guides rattachés à la
municipalité et dépendants de cette dernière. Celle-ci peut le cas échéant, les mettre à la
disposition de l’office de tourisme
;
-
les offices de tourisme qui disposent de leurs propres guides : les guides sont salariés de la
structure et complètent leur temps de visite par de l’accueil et du conseil aux visiteurs de
101
L’article L221
-1 du code du tourisme, récemment modifié par la loi n°2016-925 du 7 juillet 2016, dispose que
« Pour la conduite de visites guidées dans les musées de France et les monuments historiques, les personnes
physiques ou morales réalisant, y compris à titre accessoire, les opérations mentionnées au I de l'article L. 211-
1
101
ne peuvent utiliser que les services de personnes qualifiées titulaires de la carte professionnelle de guide-
conférencier délivrée dans des conditions fixées par décret en Conseil d'Etat. Les personnes morales mentionnées
au III de l'article L. 211-18 ne sont pas soumises à cette obligation.
». L’article R 221
-1 du code du tourisme
complète ces dispositions par les précisions suivantes : « Les personnes qualifiées mentionnées à l'article
L. 221-
1
sont les personnes titulaires de la carte professionnelle de guide-conférencier délivrée dans les conditions
prévues par les dispositions réglementaires des sections 2 et 3 du présent chapitre./Les musées et les monuments
historiques mentionnés à l'article L. 221-1 sont les musées de France définis au titre IV du livre IV du code du
patrimoine et les monuments historiques définis au titre II du livre VI du même code. »
102
La délivrance de la carte professionnelle est soumise aux conditions fixées par les articles R. 221-1 et suivants
du code du tourisme. Elle est délivrée aux titulaires de la licence professionnelle de guide-conférencier ou
d’un
diplôme national de master ay
ant validé au cours de leur formation les trois unités d’enseignement
complémentaire prévu par l’arrêté du 9 novembre 2011
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
127
l’office. En fonction des réservations, un planning est établi avec d
es créneaux attribués aux
différents guides ;
-
le recours aux guides vacataires : les offices de tourisme qui ne disposent pas au sein de leur
effectif salarié permanent du personnel nécessaire à la visite peuvent avoir recours au
service de guides vacatair
es. Il s’agit de guides rémunérés par l’office à la vacation, c’est
-
à-
dire à la visite. L’office de tourisme établit alors, en début de période, un planning de
vacations en fonction de la disponibilité des différents guides vacataires. Ils travaillent
souvent à temps partiel et sont engagés auprès de plusieurs structures ;
-
certains offices mettent à la disposition du public des propositions de visites guidées,
effectuées par des guides tout à fait indépendants de l’office de tourisme. La prestation est
alor
s réglée directement au guide (qui reverse parfois une commission à l’office de
tourisme).
8.3.2.3
Le recours aux guides par l’office de tourisme de Bordeaux Métropole
Le recours aux guides
par l’office de tourisme de Bordeaux Métropole
se réalise par la
combinaison de plusieurs solutions :
-
les CDD à caractère saisonniers dits «
CDD d’usage
», dont la durée est réglée sur la période
d’ouverture des sites
; les guides sont payés à la vacation, chaque contrat correspondant à
une prestation ;
-
les CDI à temps partiel : 11 guides sont en CDI à temps partiel ;
-
les autoentrepreneurs et les indépendants sont rémunérés en honoraires sur présentation de
factures.
Le recours aux guides-conférenciers est en augmentation sur la période,
d’où
l’augmentation de leur
coût de 457 229
€ en 2012
à 560 637
€ en 2015.
Le recrutement des guides-conférenciers dans le cadre de CDD de courte période (2/3
heures) mobilise de façon lourde les services de l’office de tourisme dans des tâches
administratives (rédaction d’une multiplicité de cont
rats, transmission URSSAF, etc.) ce qui le
conduit à privilégier désormais le recours aux guides-conférenciers payés sous forme
d’honoraires. Le montant des honoraires versés reste encore en dessous des salaires versés aux
guides salariés (CDD et CDI) mais augmente de façon importante sur la période, passant de
33
074 € en 2012 à 179
565 € en 2015 (+442
%). Les honoraires représentent 32 % du coût
global de la rémunération des guides-conférenciers contre 7,2 % en 2012.
source : OTCBM
Evol. 12/15
CDD - CDI
424 155 €
92,8%
433 455 €
89,9%
381 743 €
80,4%
381 072 €
68,0%
-10,2%
honoraires
33 074 €
7,2%
48 688 €
10,1%
93 333 €
19,6%
179 565 €
32,0%
442,9%
Total
457 229 €
100%
482 143 €
100%
475 076 €
100%
560 637 €
100%
22,6%
Tableau n° 39 : coût des guides-conférenciers
2012
2013
2014
2015
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
128
8.3.2.4
Le caractère irrégulier du recour
s par l’office de tourisme au CDD de droit
d’usage
Selon l'article L. 1243-10 du code du travail, la principale caractéristique du CDD
«
d’
usage » tient dans le fait que l'employeur est exonéré du paiement de la prime de précarité.
Cette prime est en principe obligatoire à la fin d'un contrat à durée déterminée.
Le recours au CDD «
d’usage
» est strictement encadré par la loi et ne concerne que
certains secteurs d'activité. Outre les secteurs du spectacle et de l'audiovisuel, il s'agit
notamment des exploitations forestières, de la réparation navale, les activités de montage et de
démontage d'installations foraines ou encore les activités d'enquête et de sondage.
L’article L
. 1242-2 du code du travail prévoit la possibilité de recourir au CDD
«
d’usage
»
pour les emplois à caractère saisonnier ou dans certains secteurs d’activité définis
par décret ou par convention ou accord collectif de travail étendu : «
Sous réserve des
dispositions de l'article L. 1242-3, un contrat de travail à durée déterminée ne peut être conclu
que pour l’exécution d’
une tâche précise et temporaire, et seulement dans les cas suivants :
[…]
3°
Emplois à caractère saisonnier ou pour lesquels, dans certains secteurs d'activité
définis par décret ou par convention ou accord collectif de travail étendu
, il est d’
usage
constant de ne pas recourir au contrat de travail à durée indéterminée en raison de la nature
de l'activité exercée et du caractère par nature temporaire de ces emplois.
»
Les secteurs d’activité dans lesquels ce type de CDD peut être conclu
sont définis soit
par voie réglementaire soit par convention ou accord de travail étendu.
L’article D. 1242
-1° du
code du travail
liste les 15 secteurs d’activité
103
dans lesquels les CDD «
d’usage
» peuvent être
conclus parmi lesquels ne figure pas le guidage touristique.
Les entreprises de la branche des agences de voyages et de tourisme pourront désormais
recruter des salariés en CDD «
d’usage
» po
ur des missions de guidage et d’
accompagnement.
Un accord collectif national, étendu par arrêté, a été signé le 29 avril 2016 entre les « entreprises
du voyage » (ex-SNAV) et trois organisations syndicales. Il concerne les salariés recrutés
ponctuellement pour des missions
de guidage et d’accompagnement.
Cet accord national ne concerne pas la branche collective des organismes de tourisme,
de laquelle relèvent
les offices de tourisme. En l’état actuel du droit, le recours par l’office de
tourisme aux CDD «
d’usage
»
est irrégulier, le pouvoir réglementaire n’ayant pas prévu ce
secteur d’activité parmi les secteurs autorisés à recourir à ce type de contrat. En l’absence
d’accord cadre national étendu par voie réglementaire, aucune base juridique n’existe
aujourd’hui p
our autoriser le recours aux CDD «
d’usage
» pour les guides-conférenciers par
les offices de tourisme.
103
exploitations forestières ; réparation navale ; déménagement ; hôtellerie et restauration ; sport professionnel ;
spectacles,
action
culturelle,
audiovisuel,
production
cinématographique,
édition
phonographique ;
enseignement, information, activités d’enquête et de sondage
; entreposage et stockage de la viande ; bâtiment et
travaux publics pour les chantiers à l’étranger
; activités
de coopération, d’assistance technique, d’ingénierie et
de recherche à l’étranger, activités d’insertion par l’activité économique exercées par les associations
intermédiaires ; recrutement de travailleurs pour les mettre, à titre onéreux, à la disposition de personnes
physiques dans le cadre du 2° de l’article L7232
-6°
; la recherche scientifique réalisée dans le cadre d’une
convention internationale, d’un arrangement administratif international pris en application d’une telle
convention, ou par des chercheurs étrangers résidant temporairement en France ; activités foraines
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
129
Entre 2012 et 2015, une vingtaine de guides-conférenciers (20 en 2015, 23 en 2012) ont
travaillé pour l’office de tourisme qui, pour chacun d’eux, a mul
tiplié les contrats à durée
déterminée d’usage.
8.3.2.5
Le recours irrégulier aux CDI et aux CDD à temps partiel inférieur au minimum
légal
La loi de sécurisation de l’
emploi du 14 juin 2013 a procédé à de nombreux changements
en matière de législation sociale notamment concernant le travail à temps partiel. Elle prévoit
une durée minimale de travail de 24 heures hebdomadaires pour les salariés à temps partiel.
Une convention ou un accord de branche étendu peut fixer une durée de travail inférieure à 24
heures hebdomadaires, à condition de comporter des garanties relatives à la mise en
œuvre
d'horaires réguliers permettant au salarié de cumuler plusieurs activités, afin d'atteindre une
durée hebdomadaire de travail globale d'au moins 24 heures.
Initialement cette durée minimale hebdomadaire de travail devait s'appliquer à compter
du 1
er
janvier 2014. Ainsi, tous les contrats ou avenants à temps partiel conclus à compter de
cette date devaient faire apparaître une durée minimum de travail de 24 heures
hebdomadaires. De plus, à partir du 1
er
janvier 2016, cette durée minimale de travail de 24
heures hebdomadaires devait également s'appliquer aux contrats conclus avant le 1
er
janvier
2014.
La loi n° 2014-1545 du 20 décembre 2014, puis une
ordonnance d’application n°
2015-
82 du 29 janvier 2015 ont assoupli le dispositif : elles créent de nouvelles dérogations au seuil
minimal de 24 heures hebdomadaires, obligatoire depuis le 1
er
juillet 2014 et pour les contrats
conclus entre le 1
er
et le 21 janvier 2014. Elles suppri
ment pour les autres contrats, l’échéance
de mise en conformité au 1
er
janvier 2016 et remplacent le droit au bénéfice de la durée
minimale, par une priorité d’accès à un emploi d’au moins 24 heures à la demande du salarié.
L’accord du 13 décembre 2014, si
gné par la branche collective des organismes de
tourisme,
relatif au travail à temps partiel, étendu par l’arrêté du l’
arrêté du 2 novembre 2015,
prévoit à son article 7 des dispositions relatives au temps partiel modulé pour les guides :
lorsque la durée
du travail est définie à l’année, la durée minimale de travail sur l’année est de
300 heures. Cet accord est entré en vigueur au lendemain de la par
ution de l’arrêté d’extension.
L’office de tourisme n’applique pas aux guides disposant d’un CDI ou d’un CDD
, cette
durée minimale de travail sur l’année et n’a pas modifié les contrats de travail des guides
-
conférenciers afin d’y intégrer la durée minimale de travail prévu
e
par l’accord
-cadre étendu.
Au moment où le contrôle s’achève, la durée minimale de trava
il depuis novembre 2015 des
Source : à partir des tableaux transmis par l’office de tourisme
2012
2013
2014
2015
Nombre de guides-conférenciers recrutés sur CDD
(un même guide pouvant bénéficier de plusieurs CDD au
cours de l’année)
23 guides
21 guides
21 guides
20 guides
Coût
88 134 €
88 796 €
69 517€
68 733 €
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
130
guides-conférenc
iers salariés n’est pas connue. L’office appliquant les
mêmes durées que sur
la période sous contrôle, la reconduite depuis novembre 2015 des durées annuelles de travail
constatées sur la période serait irrégulière.
La majorité des guides salariés ont accompli durée de travail annuelle inférieure à 300
heures (23 guides en 2012, 21 en 2013, 20 en 2014, 21 en 2015). Seule une dizaine de guides
(14 guides en 2012, 15 en 2013, 11 en 2014 et 10 en 2015) a travaillé da
ns le cadre d’une durée
de travail annuelle égale ou supérieure à 300 heures.
Le recours croissant aux guides-conférenciers indépendants ou autoentrepreneurs, qui
permet à l’office de tourisme d’avoir recours au guidage tout en ajustant ce recours aux duré
es
dont il a besoin, rencontre une limite
: selon la présidente de l’AGICA rencontrée lors du
contrôle, un certain nombre de guides-conférenciers ne souhaitent pas développer leur activité
de façon indépendante en raison des niveaux de TVA appliqués à leur profession.
Lors de l’entretien de fin de contrôle, le président de l’office de tourisme a indiqué que
les pratiques de l’office de tourisme s’observent ailleurs sur le territoire national et l’application
stricto sensu des textes ne lui permettrait pas,
aujourd’hui
, de recourir aux guides-conférenciers
dans le cadre du volume horaire nécessaire.
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
131
source : d'après tableaux OTCBM
2012
2013
2014
2015
Coût global (CDD et CDI) hors
recours aux
indépendants et autoentrepreneurs
424 155 € pour 10 322 h
travaillées dans l’année
433 455 € pour 10 287 h
travaillées dans l’année
381 743 € pour 8 803 h
travaillées dans l’année
381 072 € pour 8 413,50 h
travaillées dans l’année
Nombre
de
guides-conférenciers
recrutés
sur
CDD
(un
même
guide pouvant bénéficier de
plusieurs CDD au cours de l’année) et coût
23 guides en CDD
pour un coût de 88 134 €
21 guides en CDD
pour un coût de 88 796 €
21 guides
pour un coût de
69 517 €
20 guides
pour un coût de 68 733 €
4h
2h
4h
2h
6h
7h
4h
5h
8h
13h
8h
8h
18h
18h
8h
8h
18h
18h
12h
12h
21,5h
19h
12h
13h
27h
26h
13h
13h
28h
48h
19h
15h
32h
52h
23h
18h
42h
56h
27h
20h
46,5h
76h
34h
27h
59h
90h
35h
38h
65h
101h
70h
49h
112h
148h
81h
57h
116h
153h
82h
82h
113h
172h
58h
89h
130h
245h
83h
97h
141,5h
295h
116h
134h
206h
197h
180h
224,5h
260h
270h
280h
268h
353h
299h
21 guides ont eu une
durée de travail
annuelle inférieure à
300h
18 guides ont eu une
durée de travail
annuelle inférieure à
300h
22 guides ont eu une
durée de travail
annuelle inférieure à
300h
21 guides ont eu une
durée de travail
annuelle inférieure à
300h
348h
293h
395h
507,5h
355h
306h
511 h
513h
464,5h
309h
553h
627h
494h
376h
582h
656h
503,5h
440h
603h
698h
526h
543h
687h
708h
608h
589h
712h
724h
649,5h
597h
724h
743h
716,5h
621h
725h
781h
730h
666h
751h
966h
745h
691h
847h
761h
788h
841,5h
789h
880h
818h
922h
14 guides ont eu une
durée annuelle de
travail égale ou
supérieure à 300h
15 guides ont eu une
durée annuelle de
travail égale ou
supérieure à 300h
11 guides ont eu une
durée annuelle de
travail égale ou
supérieure à 300h
10 guides ont eu une
durée annuelle de
travail égale ou
supérieure à 300h
Durée annuelle du travail inférieur à 300 par
guide-conférencier
Durée annuelle du travail égale ou supérieure à
300 h par guide conférencier
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
132
8.3.2.6
Des irrégularités qui seraient observées à l’échelle nationale
L’étude réalisée
en 2009 par le cabinet « Richard Lewy Consultant » à la demande du
ministère
de l’Economie, de l’industrie et de l’Emploi, de la Direction g
énérale de la
compétitivité, de l’industrie et des services, relative à l’exercice des métiers de guide
-interprète
et conférencier,
montre que les constats qui ressortent du contrôle sur l’offi
ce de tourisme de
Bordeaux Métropole semblent
s’observer
à l’échelle nationale.
Selon cette étude, les guides-interprètes et conférenciers
104
ont plus de quatre
employeurs en moyenne, la durée moyenne d’une prestation étant de 3 heures. Les guides
comme
leurs
employeurs
s’accordent
«
à
considérer
que
le
métier
de
guide-
interprète/conférencier ne dispose d’aucun statut commun, que son activité e
st peu reconnue
».
Les engagements contractuels des guides-interprètes-conférenciers (GIC), hors
recrutement sur honoraires et bénévolat, seraient les suivants :
Le recours aux CDI et CDD à temps partiel apparait ainsi majoritaire selon les chiffres
cités par cette étude. Le CDD d’usage et la mention que les GIC réaliseraient des prestations
d’une durée moyenne de trois heures confirment le caractère national des constations
effectuées
lors du contrôle de
l’office
de tourisme et des congrès de Bordeaux Métropole.
Cette problématique est ancienne et connue. Par question écrite, publiée dans le JO
Sénat du 29 janvier 2004, le sénateur Philippe MADRELLE, président du conseil général de la
Gironde
jusqu’en 2015, avait
attiré
l’attention de la ministre des Affaires sociales, du Travail
et de la Solidarité sur la situation des guides salariés
au regard de l’interdiction de recourir aux
CDD «
d’usage
». La ministre lui avait
répondu qu’il appartenait aux partenaires sociau
x de se
prononcer sur le bien-fondé de l'introduction des contrats d
’
usage dans les conventions
collectives nationales couvrant le secteur du tourisme. Interrogé par question orale, publiée dans
le JO Sénat du 28 janvier 2004, M. Yann GAILLARD, secrétaire
d’Etat au T
ourisme, avait
apporté une réponse dans le même sens.
La chambre régionale des comptes rappelle en conséquence
à l’office du tourisme
l’obligation de respecter les dispositions du code du travail qui interdisent –
en l’état actuel du
droit
–
de
recourir aux CDD d’usage
.
104
Selon définitions retenues par la Commission Nationale de Terminologie et de néologie, le guide interprète est
le guide qui assure la prestation dans la langue du touriste dont il a la charge ; le guide conférencier est le guide
spécialisé qui assure, au cours d’une visite, une conférence sur un thème particulier.
Source : étude 2009 Richard Lewy Consultant
Selon les GIC
Selon les employeurs des GIC
CDI temps plein
8,80%
3,28%
CDI tems partiel ou vacations
26,90%
47,17%
CDD Temps plein
4,20%
0,53%
CDD temps partiel ou vacations (CDD d’usage)
15,10%
22,57%
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
133
7
: ne plus recourir aux CDD d’usage pour les guides
-
conférenciers
La chambre régionale des comptes demande également à
l’office du tourisme de
respecter les dispositions légales relatives à la durée minimale du temps de travail des guides
salariés.
8 : respecter les dispositions légales relatives au temps partiel pour
les guides conférenciers
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
134
ANNEXES
Annexe n° 1. Panorama du tourisme bordelais (ville / métropole)
.....................................................
135
Annexe n° 2.
Présentation de l’office de tourisme
..............................................................................
136
Annexe n° 3.
Composition du conseil d’administration (OTB / OTCBM)
........................................
137
Annexe n° 4. Budgets prévisionnels 2015 et 2016 (OTB / OTCBM)
................................................
138
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
135
Annexe n° 1.
Panorama du tourisme bordelais (ville / métropole)
METROPOLE *
2011
2012
2013
2014
2015
2015
Nombre de visiteurs par an
(étude Protourisme)
5,8 millions
dont 3,3 millions de touristes
-
dont touristes étrangers
(étude Protourisme)
(détailer si possible les principales origines géographiques)
-
dont touristes internes à la région
(étude Protourisme)
1 200 000
Nombre de nuitées
-
dont nuitées non marchandes
nc
nc
nc
3 300 000 (Protourisme)
-
dont nuitées hôtel
(INSEE)
1 424 088
1 391 502
1 404 884
1 486 801
1 635 057
2 975 303
-
dont nuitées camping
0
0
0
0
0
-
dont autres nuitées marchandes
Capacité d’hébergement (en nombre de lits)
12422
27905
dont hôtels
(nb chambres x 2)
8782
8814
8834
18000
dont résidence de tourisme
(INSEE)
2799
2799
2580
7300
dont meublés de tourisme
(meublés x 5)
nc
nc
1008
1492
dont Airbnb
nc
nc
3095 logements
NC
dont camping
0
0
0
1113
2011
2012
2013
2014
2015
2015
% du PIB régional
Tourisme en Aquitaine
= 8,3% du PIB
régional
Chiffre d’affaires du secteur sur Bordeaux
938 millions d'euros (2014)
Nombre d’emplois dans le secteur
7312 (INSEE,
mémento
CRTA 2015)
31 210 (Urssaf Gironde 2013)
Part du tourisme bordelais dans l’emploi régional
4,50%
6,8 (INSEE 2011, mémento CRTA 2015)
Principaux pays d’origine des touristes étrangers
Dépense par touriste
Durée moyenne des séjours
Principaux sites (et fréquentation annuelle sur 5 ans)
dont
sites
inscrits
au
patrimoine
mondial
de
l’UNESCO
Eléments de comparaison avec des destinations similaires ou concurrentes : baromètre réalisées par la CCI et Deloitte permettent de se comparer avec les grandes villes françaises.
L'office est également membre du cluster ECM qui permet des échanges avec de grandes villes européennes. Enfin le baromètre mis en place permet de comparer ses indicateurs avec
ceux des autres villes ayant mis en place cet outil (Lyon, Amsterdam, Genève, Rotterdam, Bruxelles, Goteborg, Copenhague)
2,6 nuits
Commentaires :
Les caractéristiques de la destination
Zoo de Pessac (120 000), Musée d'Aquitaine (150 000), CAPC (130 000), Tour Pey Berland (60 000). Ouverture en juin de la
Cité du Vin, 425 000 visiteurs attendus en année pleine
Plus vaste ensemble urbain classé UNESCO avec 1810 ha. 350 édifices classés ou inscrits (Grosse Cloche, Porte Cailhau,
Tour Pey Berland…)
Principales filières
Oenotourisme, tourisme fluvial, tourisme patrimonial
Principaux acteurs
CRT, Gironde Tourisme, CIVB, Aéroport, Port, Ville de Bordeaux, Métropole, Musées, Cité du Vin, CCI, Hôtels, UMIH, Région,
Keolis…
Commentaires :
Les forces et faiblesses du secteur
Destination en pleine croissance depuis son classement UNESCO. Développement des croisières martitimes et fluviales. Richesse de l'offre touristique de la Destination Bordeaux au
sens large, de Saint-Emilion au Bassin d'Arcachon en passant par le Médoc, l'Estuaire..
74€ par jour pour un touriste d'agrément, 150€ par jour pour un touriste d'affaires (hébergements marchand et non marchand)
Les chiffres clés du secteur
943 000
dont 22% UK, 18% Can/USA, 11% Esp
Commentaires : l'étude menée par Protourisme à l'échelle de métropole, nouveau périmètre d'actions de l'office de tourisme, a permis d'apporter de nombreuses informations jusqu'alors
inconnues comme le nombre de visiteurs (excursionnistes ET touristes), l'origine de ces visiteurs (pays et régions françaises). Les principales données provenaient jusqu'alors de l'INSEE
et du CRTA donnant des informations sur le nombre de touristes séjournant dans les hôtels de la ville/métropole/aire urbaine, sur le pays d'origine, mais pas sur les excursionnistes et sur
les autres types d'hébergements (pas de camping sur la commune de Bordeaux), difficilement accessibles.
La mise en place de la taxe de séjour métropolitaine va par ailleurs permettre d'affiner le suivi des différents types d'hébergements marchands (capacités, nuitées).
Enfin, un suivi de l'activité AirBnB sera permise lors de la mise en place de la taxe de séjour à Bordeaux à l'instar de ce qui a été fait à Paris.
Les enjeux économiques
Commentaires : très peu d'informations à l'échelle de la ville. Diverses données produites par l'INSEE, l'URSSAF, la Métropole sont produites mais les résultats s'avèrent très différents. Il
est donc difficile d'avoir une donnée fiable.
Les caractéristiques des séjours
Grande-Bretagne, Espagne, Allemagne, Etats-Unis, Canada
BORDEAUX
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
136
Annexe n° 2.
Présentation de
l’office de tourisme
2012
2013
2014
2015
2016
Effectif total de l’organisme
45
45
45
51
56
2012
2013
2014
2015
2016
Budget total de l’organisme
3 895 000 €
3 946 000 €
4 354 000 €
4 485 000 €
5 900 000 €
Dépenses
3 895 000 €
3 946 000 €
4 354 000 €
4 485 000 €
5 900 000 €
-
dont charges de personnel (salaires+ charges)
1 936 140 €
1 945 440 €
2 083 500 €
1 981 320 €
2 795 000 €
-
dont exploitation hors personnel
1 883 860 €
1 919 560 €
2 170 500 €
2 353 680 €
2 955 000 €
-
dont dépenses d'intervention
-
dont dépenses d'équipement
75 000 €
81 000 €
100 000 €
150 000 €
150 000 €
Recettes liées à
l’activité
dans le domaine du
tourisme
3 895 000 €
3 946 000 €
4 354 000 €
4 485 000 €
5 900 000 €
dont subventions
1 810 000 €
1 750 000 €
1 795 000 €
1 895 000 €
2 715 000 €
dont recettes propres
2 085 000 €
2 196 000 €
2 559 000 €
2 590 000 €
3 185 000 €
2012
2013
2014
2015
2016
Nombre de visiteurs par an
745 112
724 240
700 840
854 511
En cours
-
dont touristes étrangers
(détailler
si
possible les
principales origines
géographiques)
-
dont touristes internes à la région
nc
nc
nc
nc
nc
Visiteurs (sites touristiques exploités par l'office)
35%
36%
35%
En cours
35%
Budget
de l’organisme
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
Missions dans le domaine du tourisme
Assurer la promotion touristique nationale et internationale de la Métropole Bordelaise, accueillir et informer les visiteurs
français et étrangers ycompris les résidents, accroître l'activité touristique en vue de contribuer à son expansion économique,
culturelle et sociale, intensifier la fréquentation des hôtels de la métropole
Effectifs de l’organisme
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
137
Annexe n° 3.
Composition du conseil d’administration
(OTB / OTCBM)
1er collège
2e collège
3e collège
4e collège
1er collège
2e collège
3e collège
conseillers
municipaux
Bordeaux
associations
organismes
professionnels
institutionnels
adhérents
élus
métropolitains
institutionnels
membres qualifiés
socio-professionnels
6 membres "es-qualité"
4 membres qualifiés
2 membres
14 membres "es-qualité"
14 membres qualifiés
—
—
❶
UMIH33, gérant du restaurant
le Gabriel
Bordeaux Convention Bureau
propriétaire du Domaine
de Chevalier à Léognan
—
—
❶
chambre de commerce et
d'industrie de Bordeaux
—
—
❶
catégorie hébergeurs :
5
dont 3
hôtels et résidences de tourisme,
1
campings,
1
chambres d'hôtes et
autres hébergeurs
❷
association des commerces
"La ronde des quartiers de
bordeaux"
chambre
de commerce et d'industrie de
Bordeaux
❷
comité régional du tourisme
❷
catégorie oenotourisme :
3
(châteaux)
❸
président de la commission
tourisme UMIH33, PDG hôtel
Burdigala
Congrès et expositions de
Bordeaux (CEB)
Propriétaire Château
Cap Léon Veyrin
à Listrac-Médoc
❸
Agence de développement
touristique de la Gironde (ADT)
❸
catégorie restaurateurs :
1
❹
Congrès-Expositions de
Bordeaux
Conseil interprofessionnel du vin
de Bordeaux
❹
grand port maritime de Bordeaux
❹
catégorie agences réceptives et
opérateurs wine tours :
1
❺
Chambre syndicale des agents
de voyages du Sud-Ouest
❺
aéroport de Bordeaux-Mérignac
❺
catégorie autres prestataires :
2
(transporteurs, croisiérietes, activités
de loisirs, commerces…)
❻
Gérant de l'hôtel Mercure
Château Chartrons Bordeaux
❻
SNCF (direction régionale)
❼
congrès et expositions de
Bordeaux (CEB)
❽
Air France
partenaire o ficiel de l'OT
❾
conseil interprofessionnel du vin
de Bordeaux (CIVB)
❿
la ronde des quartiers de
Bordeaux
⓫
TBC , opérateur de transports en
commun de Bordeaux Métropole
⓬
fondation pour la culture et les
civilisations du vin
⓭
Union des métiers et industries de
l'hôte lerie de la Gironde (UMIH 33)
⓮
Syndicat national des agents de
voyages du Sud-Ouest (SNAV)
Composition du conseil d'administration de l'OTB - 2012
article 13 des statuts du 16/11/2006 -18 membres
Composition du conseil d'administration de l'OTCBM - 2015
article 8 des statutsdu 24/03/2015 - 42 membres
6 membres
14 membres
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
138
Annexe n° 4.
Budgets prévisionnels 2015 et 2016 (OTB / OTCBM)
(source : PV conseil d'administration)
OTB
OTCBM
OTB
OTCBM
(en €)
2015
2016
2015
2016
commercialisation
2 360 000
1 507 000
commercialisation
2 470 000
2 775 000
achats boutique
340 000
boutique
540 000
honoraires guides
190 000
bureau des visites guidées
560 000
achat prestations bureau des visites
714 000
billetterie
1 100 000
frais de commercialisation
50 000
commissions sur vente
240 000
hôtels
13 000
box
15 000
city pass
200 000
citypass
320 000
frais généraux
280 000
350 000
promotion - communication
500 000
858 000
subventions
1 795 000
2 715 000
promotion OT
300 000
235 000
Bordeaux Métropole
2 500 000
promotion CB
80 000
ville de Bordeaux
1 795 000
web
75 000
Contrat de destination
115 000
communication, éditions, insertions
200 000
116 000
CIVB
33 000
Métropole
80 000
CCIB
25 000
éductours
32 000
Région/Bordeaux Métropole (travaux)
42 000
cotisations
40 000
relations presse
90 000
contrat de destination
110 000
impôts et taxes
170 000
cotisations adhérents
100 000
320 000
salaires et charges
1 080 000
2 795 000
autres produits
55 000
90 000
bureau des visites
980 000
convention bureau
195 000
cité du vin
150 000
accueil et services généraux
1 080 000
1 470 000
cité du vin (hors salaires et charges)
70 000
investissements
200 000
amortissements - provisions
150 000
total charges
4 420 000
5 900 000
total produits
4 420 000
5 900 000
charges
produits
2 470 000
Budget prévisionnel voté en CA
Budget prévisionnel voté en CA
2 360 000
OFFICE DE TOURISME ET DES CONGRES DE BORDEAUX METROPOLE
139
PV
conseil d’administration
du 8 janvier 2015
PV assemblée générale du 2 juillet 2015
140
Chambre régionale des comptes
Nouvelle-Aquitaine
3, place des Grands Hommes
33064 BORDEAUX CEDEX
nouvelleaquitaine@crtc.ccomptes.fr
Les publications de la chambre régionale des comptes
Nouvelle-Aquitaine
sont disponibles sur le site :
www.ccomptes.fr/nouvelle-aquitaine