3, place des Grands-Hommes
–
CS 30059
–
33 064 BORDEAUX CEDEX
–
Tél : 05 56 56 47 00
–
Fax : 05 56 56 47 77
Mél : alpc@crtc.ccomptes.fr
–
www.ccomptes.fr
Le président
Le 1
ER
juillet 2016
à
Monsieur le Président
de la communauté de communes
Val de Garonne Agglomération
Maison du développement
Place du marché
47200 MARMANDE
Dossier suivi par :
Evelyne Legrand, Greffière de la 4ème section
T. 05 56 56 47 00
Mél : alpc@crtc.ccomptes.fr
Contrôle n° 2015-0035
Objet :
notification du rapport d’
observations définitives relatif à
l’examen de la gestion
de la communauté Val de Garonne
Agglomération
P.J.
: 1 rapport d’observations définitiv
es
Lettre recommandée avec accusé de réception
Je vous prie de bien vouloir trouver ci-joint le rapport comportant les observations définitives de la chambre
sur la gestion de la communauté de communes Val de Garonne Agglomération pour les exercices 2009 et
suivants
pour lequel, à l’expiration du délai d’un mois prévu par l’article L. 243
-5 du code des juridictions
financières, la chambre n’a reçu aucune réponse
écrite destinée à
être jointe.
Je vous rappelle que ce document revêt un caractère confide
ntiel qu’il vous appartient de protéger jusqu’à sa
communication à votre assemblée délibérante. Il conviendra de l’inscrire à l’ordre du jour de sa plus proche
réunion, au cours de laquelle il donnera lieu à débat. Dans cette perspective, le rapport sera joint à la
convocation adressée à chacun de ses membres.
Dès la tenue de cette réunion, ce document deviendra communicable à toute personne en faisant la demande,
dans les conditions fixées par la loi n° 78-753 du 17 juillet 1978 portant diverses mesures d'amélioration des
relations entre l'administration et le public et diverses dispositions d'ordre administratif, social et fiscal.
En application de l’article 241
-
18, je vous demande d’informer le greffe de la date de la plus proche réunion de
votre assemblée délibérante et de lui communiquer en temps utile copie de son ordre du jour.
Enfin, je vous rappelle qu’il vous appartient, dans un délai d’un an à compter de la présentation du rapport
d’observations définitives à l’assemblée délibérante, de présente
r, devant cette même assemblée, un rapport
sur les actions entreprises par la collectivité à la suite des observations de la Chambre régionale des comptes.
Ce rapport devra par ailleurs être communiqué à la chambre.
Jean-François Monteils
2
/
37
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s
3
/
37
SOMMAIRE
1.
SYNTHESE DES OBSERVATIONS
..........................................................................................
5
2.
RÉCAPITULATIF DES RECOMMANDATIONS DE GESTION
.........................................
6
3.
ÉLÉMENTS DE PROCÉDURE
..................................................................................................
7
4.
PRÉSENTATION DE VAL DE GARONNE AGGLOMÉRATION
.......................................
8
5.
ASPECTS GÉNÉRAUX SUR LA POLITIQUE PUBLIQUE EN FAVEUR DU
DÉPLOIEMENT DU HAUT ET TRÈS HAUT DÉBIT
............................................................
9
5.1.
Q
U
’
EST
-
CE QUE LE HAUT ET TRES HAUT DEBIT
?
..........................................................................
9
5.2.
U
N CADRE JURIDIQUE NATIONAL QUI A PROGRESSIVEMENT PERMIS AUX ACTEURS PRIVES ET
AUX COLLECTIVITES TERRITORIALES D
’
INVESTIR LA FONCTION D
’
OPERATEUR DE RESEAU
....
11
5.3.
U
NE AMBITION NATIONALE
FORTE
:
LE TRES HAUT DEBIT POUR TOUS EN
2022
.........................
12
5.4.
L
ES COLLECTIVITES TERRITORIALES
,
DEJA PORTEUSES DE RESEAUX HAUT DEBIT
,
SONT AU
CŒUR DE LA STRATEGIE
DE DEPLOIEMENT DU TRES HAUT DEBIT
,
EN PARTICULIER DANS LES
ZONES
«
NON CONVENTIONNEES
»
................................................................................................
13
6.
MOBILISÉ DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES SUR LA PROBLEMATIQUE DE
L’AMÉNAGEMENT D’UN R
ÉSEAU NUMÉRIQUE TRÈS HAUT DEBIT, VGA A
DÉSORMAIS TRANSFÉRÉ SES COMPÉTENCES DANS CE DOMAINE AU
SYNDICAT MIXTE OUVERT 47
.............................................................................................
15
6.1.
U
NE COUVERTURE HAUT DEBIT QUI S
’
EST AMELIOREE MAIS DEMEURE CARACTERISEE PAR
DES INEGALITES TERRITORIALES ET DES ZONES BLANCHES
........................................................
15
6.2.
U
NE PREOCCUPATION ANCIENNE DE
VGA
POUR LE TRES HAUT DEBIT QUI A DONNE LIEU A
DES REALISATIONS CONCRETES EN MATIERE DE POSE D
’
INFRASTRUCTURES DE GENIE CIVIL
... 16
6.3.
D
EPUIS
2011,
LA PLANIFICATION DU DEPLOIEMENT DES RESEAUX NUMERIQUES S
’
OPERE
DANS LE CADRE DU
SDTAN
..........................................................................................................
17
6.4.
H
ORMIS
M
ARMANDE
,
TOUT
LE
TERRITOIRE
DE
VGA
SE
SITUE
EN
ZONE
NON
CONVENTIONNEE
...........................................................................................................................
18
6.5.
E
N
MATIERE
DE
DEPLOIEMENT
DE
RESEAU
NUMERIQUE
,
VGA
A
TRANSFERE
SES
COMPETENCES AU SYNDICAT MIXTE
L
OT
-
ET
-G
ARONNE
N
UMERIQUE
.......................................
19
6.5.1.
Un syndicat
mixte numérique de création récente…
.....................................................................
19
6.5.2.
…qui a vocation à être le fer de lance du déploiement du futur réseau très haut débit de Lot
-
et-Garonne
.....................................................................................................................................
19
6.5.3.
La contribution de VGA aux décisions et au financement de ce syndicat est limitée
....................
20
6.6.
L
ES PREMIERES ESTIMATIONS FINANCIERES ET TECHNIQUES RELATIVES AU FUTUR RESEAU
D
’
INITIATIVE PUBLIQUE
................................................................................................................
21
7.
AVEC LE DÉPOT DEBUT 2015 DE LA DEMANDE DE SUBVENTION AU TITRE
DU FSN, LES CONTOURS PRÉCIS DU DÉPLOIEMENT DU THD ET DU FUTUR
RIP COMMENCENT À SE DESSINER
..................................................................................
22
4
/
37
7.1.
À
M
ARMANDE
,
LE DEPLOIEMENT DU
THD
DEVRAIT DEBUTER EN
2016
....................................
22
7.2.
E
N ZONE
RIP,
LES CHOIX TECHNOLOGIQUES ARBITRES ACCORDENT UNE LARGE PLACE AU
F
TT
H,
UN RECOURS LIMITE A LA MONTEE EN DEBIT CUIVRE ET UNE RENOVATION DU
RESEAU
W
I
M
AX
............................................................................................................................
23
7.2.1.
La couverture en fibre optique devrait concerner 70% de la population en 2025 et 100% à
l’horizon 2035
................................................................................................................................
23
7.2.2.
Des opérations de montée en débit cuivre d’une ampleur limitée
................................................
25
7.2.3.
Une amélioration des installations WiMax pertinente en termes de couverture mais incertaine
en termes d’usage
..........................................................................................................................
25
7.3.
D
ES ESTIMATIONS FINANCIERES REVUES A LA BAISSE
.................................................................
26
7.4.
L
A PARTICIPATION FINANCIERE DE
VGA
POURRAIT ETRE EN PARTIE COMPENSEE PAR DES
RENTREES FINANCIERES GENEREES PAR SON PATRIMOINE NUMERIQUE
....................................
28
7.4.1.
Une participation
financière de la part de VGA qui n’est pas précisément connue mais qui
devrait rester limitée
......................................................................................................................
29
7.4.2.
Le patrimoine détenu par VGA devrait lui permettre de bénéficier de recettes une fois les
réseaux déployés
............................................................................................................................
29
7.5.
LA DEFINITION PAR
VGA
DE SES PLAQUES PRIORITAIRES EN ZONE NON CONVENTIONNEE
EST EN COURS
................................................................................................................................
31
8.
LA COMMERCIALISATION DU FUTUR RÉSEAU SERA OPER
EE A L’ECHELLE
REGIONALE PAR UNE SPL
....................................................................................................
32
8.1.
U
N
«
MODELE AQUITAIN
»
BASE SUR DEUX NIVEAUX
:
LA CONSTRUCTION DES RESEAUX AU
NIVEAU DEPARTEMENTAL ET LEUR COMMERCIALISATION AU NIVEAU REGIONAL
....................
32
8.2.
U
N MONTAGE JURIDIQUE ORIGINAL QUI VISE A NEGOCIER DE MEILLEURS ACCORDS
COMMERCIAUX SANS PRIVER TOUTEFOIS LES SMO DE LEUR AUTONOMIE D
’
INVESTISSEMENT
ET DE LEUR SAVOIR
-
FAIRE EN TERMES DE CONSTRUCTION DE RESEAUX
....................................
32
9.
DESORMAIS, L’ACTION
DE VGA SE CONCENTRE SUR LES USAGES A
TRAVERS LA MISE EN ŒUVRE D’UN PLAN NUMER
IQUE TERRITORIAL
.............
33
10.
GLOSSAIRE
................................................................................................................................
35
5
/
37
1.
SYNTHESE DES OBSERVATIONS
Mobilisé depuis plusieurs années sur les enjeux du déploiement du très haut débit, Val de Garonne
Agglomération (VGA)
a transféré, fin 2013, ses compétences en matière d’aménagement d’un réseau
numérique au syndicat mixte ouvert Lot-et-Garonne numérique. Parallèlement à ce transfert de compétences,
VGA a recentré son action sur les usages avec pour ambition de mettre en œ
uvre un plan numérique
territorial.
Les contours précis du futur réseau très haut débit sur le territoire de VGA commencent à peine à se dessiner.
Seule la ville de Marmande a fait l’objet d’une intention d’investissement de la part de l’opérateur historiq
ue
(Orange)
. Les autres communes sont concernées par le réseau d’initiative publique (RIP) qui devrait être
déployé à compter de 2016 sous l’égide du syndicat mixte numérique puis commercialisé, à l’échelle
régionale, par une société publique locale. Ce réseau accorde une large place au FttH (fibre optique), un
recours limité et temporaire à la montée en débit cuivre et, pour apporter une réponse rapide aux besoins en
débit des habitants vivant dans les zones les moins denses, une rénovation des infrastructures WiMax mises
en
place dans le cadre d’un RIP première génération non porté par VGA.
L
a participation de VGA aux décisions et au financement du futur réseau d’initiative publique est relativement
limitée puisqu’il est prévu que cet investissement public
significatif (6
9 M€ sur la période 2016
-
2020 et 128 M€
sur un horizon décennal pour raccorder 70% des foyers lot-et-garonnais à la fibre optique) soit très
majoritairement supporté par le conseil régional, le c
onseil départemental et l’Etat au titre du FSN. Sans
remettre
en cause la pertinence pour VGA d’avoir confié au syndicat mixte le soin de piloter le déploiement du
très haut débit sur son territoire, il paraît toutefois judicieux que la communauté opère un suivi plus attentif des
débats et des arbitrages qui se rapp
ortent à cette politique, et ce, en raison de l’importance de cet
investissement public et de l’attente légitime que suscite le très haut débit au sein de sa population. A ce titre,
le recrutement récent d’un chargé de mission pour mener à bien un projet r
elatif aux usages numériques
s’inscrit dans une dynamique positive.
D’une manière générale, il ressort des orientations stratégiques relatives au déploiement du très haut débit en
Lot-et-Garonne que
si l’amélioration des conditions de réseau concernera, à l’horizon 2022, 100% des lot
-et-
garonnais, la part de ceux qui disposeront du très haut débit à cette date sera nettement inférieure à l’ambition
nationale énoncée dans le cadre du Plan France Très Haut Débit. En effet, toutes technologies confondues,
ce d
evrait être au mieux 70% des foyers de ce département qui bénéficieront d’un raccordement au très haut
débit en 2022, et non 100% comme le prévoit ce plan. A l’échelle du territoire de VGA, il est vraisemblable que
ce taux sera inférieur à 70%,
sauf si l’i
ntercommunalité opte pour un déploiement plus rapide dans le cadre du
« programme complémentaire » proposé par le syndicat mixte et accepte pour cela de revoir à la hausse son
niveau de participation financière.
Outre l’importance d’opérer un suivi plus at
tentif des débats et décisions prises au sein du comité syndical, la
chambre recommande à VGA de clarifier ses compétences auprès du syndicat mixte s’agissant, d’une part, de
la pose de fourreaux d’attente à l’occasion de travaux de génie civil opérés sur son territoire et, d’autre part,
de la propriété et des modalités éventuelles de mises à disposition et location de ces infrastructures passives.
6
/
37
2.
RÉCAPITULATIF DES RECOMMANDATIONS DE GESTION
-
Veiller à la présence systématique d’un agent de VGA, compéten
t dans le domaine du
numérique, aux réunions du comité syndical ;
-
Clarifier la répartition des compétences entre Val de Garonne Agglomération et le syndicat
mixte ouvert 47 s’agissant, d’une part, de la pose de fourreaux d’attente à l’occasion de travaux
de génie civil et, d’autre part, de la propriété et des modalités éventuelles de mises à
disposition et location de ces infrastructures passives ;
7
/
37
3.
ÉLÉMENTS DE PROCÉDURE
Par courriers en date du 09 mars 2015, la chambre régionale des compte
s d’Aquitaine, Poitou
-Charentes a
informé Monsieur Daniel BENQUET, ordonnateur en fonctions
de la communauté d’agglomération du Val de
Garonne Agglomération, ainsi que
Monsieur Gérard GOUZES, précédent ordonnateur (jusqu’au
11 avril
2014),
de l’ouverture d
u contrôle des comptes et de
l’examen de
la gestion de cette communauté pour les
exercices 2009 et suivants.
Ce contrôle comporte deux composantes : un contrôle organique de la gestion de Val de Garonne
Agglomération et un examen plus spécifique portant sur le thème du déploiement du haut et très haut débit
dans ce territoire. Seul ce second volet,
qui s’inscrit dans le cadre d’une enquête th
ématique nationale de la
Cour des comptes,
fait l’objet du
présent rapport.
L
’entretien préalable
à la formulation d
’observations
par la chambre,
prévu par l’article L. 243
-1 du code des
jur
idictions financières, s’est tenu
le 8 juillet 2015 avec M. BENQUET, Président de Val de Garonne
Agglomération et 24 juillet 2015 avec M. GOUZES, précédent ordonnateur.
Lors de sa séance du 24 septembre 2015, la chambre a arrêté ses observations provisoires. Le 11 janvier
2016 un rapport d’observations provisoires
a été notifié à l’ordonnateur, M. Daniel BENQUET, et à l’ancien
ordonnateur, M. Gérard GOUZES. Des extraits de ce rapport ont été adressés le même jour au conseil
départemental de Lot-et-Garonne et au syndicat mixte Lot-et-Garonne Numérique.
L
’ancien ordonnateur n’a
pas apporté de réponse au rapport provisoire.
Malgré une relance par courriel, l’ordonnateur
actuel
n’a pas
non plus apporté de réponse à ce rapport.
En tant que président du conseil départemental et du syndicat mixte Lot-et-Garonne Numérique. M. Pierre
CAMANI a apporté une réponse en date 4 mars 2016 (reçue à la chambre le 7 mars 2016).
8
/
37
4.
PRÉSENTATION DE VAL DE GARONNE AGGLOMÉRATION
Le 1
er
Janvier 2011, l’ancienne communauté de c
ommunes Val de Garonne créée en 1996 est devenue Val de
Garonne Agglomération (VGA).
Située dans la partie ouest du département du Lot-et-Garonne, Val de Garonne Agglomération est formée de
43 communes et regroupe près de 61 500 habitants sur une superficie de 657 km2 (12% de la superficie du
département) soit une densité moyenne de 92 habitants/km
2
. Ce territoire
jouxte la Gironde et s’étire de
Marmande (18 000 h) à Tonneins (9 000 h), le long du cours de la Garonne. Mis à part ces deux pôles
urbains, ce territoire est composé de communes rurales de petites tailles caractérisées par un habitat
dispersé.
Positionné entre Bordeaux et Agen, le territoire de Val de Garonne
bénéficie d’u
ne bonne desserte routière,
autoroutière et ferroviaire. Il se caractérise par de nombreux espaces ruraux, avec des terres agricoles fertiles
notamment propices à la culture maraîchère et fruitière, auxquelles se mêle un réseau de bourgs étoffé.
L’agro
-al
imentaire est le premier secteur industriel (Georgelin, Fruits d’Aquitaine, etc.) suivi de l’industrie du
bois (Righini, C2R, etc.). L’industrie aéronautique joue également un rôle important, en raison de la présence
sur le territoire de plusieurs sous-tra
itants d’Airbus dont deux entreprises phares de l’industrie du titane
(Creuzet, Asquini). Le tissu industriel est par conséquent relativement diversifié avec toutefois une
spécialisation marquée dans la construction de matériels aéronautiques et agricoles. Le territoire est doté de
trois pépinières d’entreprises qui permettent de stimuler la création d’entreprises.
Source : site internet de Val de Garonne Agglomération
D’après l’INSEE, le revenu annuel moyen des foyers de la communauté d’agglomération
, 20
707 € en 2011,
se situe dans la moyenne départementale mais est très en deçà de la moyenne nationale (25 140
€).
Dans le cadre d’Etats généraux de l’économie du territoire du pays de
Val de Garonne lancés début 2015, les
résultats d’
un diagnostic économique territorial conduit par un cabinet
d’audit
externe ont été présentés. Celui-
ci a identifié comme principales faiblesses économiques : le manque de qualification des salariés, le taux de
chômage élevé, la part réduite de cadres, le manque de collaboration entre les filières entreprises et le
manque d’accessibilité très haut débit
.
9
/
37
Outre les compétences
obligatoires (développement économique, aménagement de l’espace communautaire,
politique de la ville, etc.), VGA exerce des compétences optionnelles qui lui ont été transférées par ses
membres, notamment dans le domaine de
la création, l’aménagement ou l’entretien de voirie d’intérêt
communautaire.
En 2014, le budget principal de Val de Garonne Agglomération
atteignait 80 M€.
Les principaux postes de
dépenses se répartissaient comme suit :
Source : site internet de Val de Garonne Agglomération
5.
ASPECTS GÉNÉRAUX SUR LA POLITIQUE PUBLIQUE EN FAVEUR DU
DÉPLOIEMENT DU HAUT ET TRÈS HAUT DÉBIT
5.1.
Q
U
’
EST
-
CE QUE LE HAUT ET TRES HAUT DEBIT
?
Internet et les nouvelles technologies ont été à l’origine d’une vérita
ble révolution qui a profondément
bouleversé la plupart des secteurs économiques et le fonctionnement même de nos sociétés. Cette
transformation globale, loin d’être achevée, nécessite de disposer de réseaux numériques de plus en plus
performants, aptes à répondre à des usages et des outils sans cesse plus nombreux et sophistiqués.
En la matière, le débit est un indicateur de performance qui rend compte de la quantité de données transmises
dans une unité de temps donnée, que ce soit de manière descendante (
de l’internet vers l’utilisateur, par
exemple en cas de téléchargement de fichier) ou de manière ascendante (de
l’utilisateur vers l’internet, par
exemple en cas de publication de fichier). Pour quantifier
ce flux d’informations, l’unité de mesure
utilisée est
le bit/seconde.
La circulation des données numériques
du niveau mondial jusqu’à l’utilisateur
est schématisée en utilisant la
notion de réseau ou de boucle sur trois niveaux, à savoir : un niveau mondial dit réseau longue distance qui
connecte entre eux les opérateurs (le « web
» ou l’internet), un réseau dit de collecte qui relie le réseau longue
distance au réseau de desserte, et un réseau de desserte, dit aussi boucle locale, qui diffuse et raccorde les
services à l’utilisateur final.
10
/
37
Le réseau mondial et, plus récemment, le réseau de collecte sont généralement équipés en très haut débit
(THD). La boucle locale demeure à équiper dans la majeure partie du territoire national. Sur ces boucles
locales on trouve des technologies permettant l’accès au ha
ut et au très haut débit.
Les premiers services de données offerts au public permettaient des débits de quelques dizaines de kbits/s,
via les réseaux filaires équipés de modems branchés sur les lignes téléphoniques. Au début des années 2000,
sont apparues des technologies plus performantes dites de haut débit, du type ADSL, avec lesquelles le débit
de données montant d'une communication (
upload
) est plus faible que le débit descendant (
download
). Les
autres technologies déployées
permettant l’accès au haut
débit sont principalement le câble, le satellite, le
Wimax et les réseaux mobiles de 3ème et 4ème génération.
Il est d’usage désormais de considérer que la
limite inférieure du haut débit se situe à 2 Mbit/s.
L’arrivée du très haut débit marque une nouvelle rupture technologique. Son déploiement vise l’atteinte de
débits encore plus élevés. L’ARCEP
1
considère que les abonnements à très haut débit fixe sont ceux qui
incluent un service d’accès à l’internet dont le débit pic descendant est supérieur à 30
Mbit/s. Ces
abonnements s’appuient essentiellement sur la technologie VDSL2, pour le réseau cuivre, et sur le
déploiement d’un nouveau réseau basé sur la technologie de la fibre optique. Pour les réseaux mobiles, il
s’agit notamment des technologies LTE qui p
rendront progressivement la succession des réseaux 3G.
Actuellement, la France est plutôt bien positionnée dans le domaine du numérique. Son territoire est
presqu’intégralement couvert en haut débit et les comparaisons internationales soulignent la qualit
é des
infrastructures de communications dont dispose le pays et leur contribution à son attractivité au plan mondial.
L’offre de services internet se caractérise par une concurrence dynamique avec plus d’une dizaine de
fournisseurs d’accès ce qui a favoris
é, à la fois, une baisse des prix et une adhésion forte des consommateurs
au haut débit (plus de 25 millions d’abonnés). Toutefois, ce développement n’est pas dépourvu d’inégalités
entre les territoires comme en témoigne la présence de zones blanches (aucun opérateur haut débit présent)
et de zones grises (un seul opérateur présent).
Face à des besoins sans cesse croissants des entreprises, des services publics et du grand public en termes
de débit, le principal réseau d’accès à internet à haut débit, c’est
-à-
dire le réseau de cuivre bâti par l’État dans
les années 1970 pour fournir un service téléphonique à l’ensemble de la population, affiche des limites
de plus
en plus palpables en matière de propriétés physiques.
Fort de ce constat, le gouvernement affiche un objectif ambitieux de couverture intégrale en très haut débit du
territoire (cf.
infra
). Pour y parvenir, le FttH (
Fiber to the Home -
fibre jusqu’à l’abonné
) est largement
privilégiée dans les plans nationaux. La fibre apparaît en effet comme la solution technologique la plus
pérenne qui permet d’établir des infrastructures numériques évolutives, capables de répondre à une
augmentation continue des besoins de débits. L
es réseaux FttH permettent de bénéficier de l’intégralité des
avantages techniques de la fibre optique : capacité à supporter des débits quasi-illimités à très grande vitesse
même pour des sites très isolés (insensibilité à la distance) avec des flux symétriques (depuis et vers le
réseau) et une qualité élevée (insensibilité aux perturbations électromagnétiques extérieures notamment).
2
L’objectif final du déploiement de nouvelles boucles locales optiques (FttH) sur l’ensemble du territoire soulève
nécessairement la question du sort du réseau cuivre historique de boucle locale, en particulier dans les zones
les moins densément peuplées. Missionné par le Gouvernement pour réfléchir à l’opportunité de définir une
date d’extinction du réseau cuivre propriété d’Orange, le
rapport Champsaur
n’a pas préconisé le recours à
cette possibilité.
1
L’Autorité de régulation des communications électroniques et des
postes est une autorité administrative indépendante qui, depuis
sa création en 2009, fixe le cadre réglementaire du déploiement national de la fibre optique jusqu’à l’abonné.
2
Le principe de la transmission de données via la fibre optique consiste dans l
’envoi d’un signal électrique à l’entrée de la fibre,
convertie en signal optique par un appareil appelé transpondeur et récupéré à la sortie et retransformé en signal électrique puis en
données numériques.
11
/
37
Il apparaît de plus en plus nettement que pour des raisons de coûts, de rentabilité et d’i
nfrastructures, le FttH
ne pourra pas être déployé partout et tout de suite et que, dans ces conditions, le recours au mix
technologique peut s’avérer pertinent notamment en zones peu denses.
Le
Gouvernement estime qu’à l’horizon 2022 plus de 80% des log
ements seront éligibles au FttH. Il apparaît
que le coût à la prise lors du déploiement du FttH peut varier très fortement, au moins de 1 à 10, en fonction
notamment de la géographie et de la densité de population. Cette grande amplitude en matière de coût a
conduit la Cour des comptes, dans son référé n° 65999 sur le financement et le pilotage des investissements
liés au très haut débit en date du 8 février 2013, à considérer que pour couvrir les zones les moins rentables le
recours à des solutions alternatives peut s’avérer pertinent pour les collectivités territoriales.
Ceci revient à ne
pas considérer le FttH comme une solution unique au déploiement du très haut débit et privilégier, le cas
échéant, un mix technologique.
Parmi ces technologies alternatives figure la montée en débit sur le réseau cuivre
3
, c’est
-à-dire le fait de
r
approcher la fibre optique de l’abonné final (raccourcissement des lignes ADSL) tout en conservant la partie
terminale du réseau en cuivre ou en câble coaxial. Elle a pour avantage majeur de pouvoir être rapidement
mise en œuvre et pour inconvénients princ
ipaux de ne pas générer de recettes pour les collectivités
concernés et de ne pas être une solution pérenne.
Les technologies radio (Wifi/Wimax) et le satellite sont d’autres alternatives. La technologie hertzienne WiMax
est particulièrement adaptée à la desserte de territoires peu denses où la mise en place d'un réseau filaire
serait trop coûteuse. Cette technologie facilite la résorption de zones blanches car elle permet la couverture
de surfaces importantes, à savoir un rayon de plusieurs kilomètres autour de l'émetteur (station de base).
Concrètement il s’agit d’un réseau sans fil de transmission de données numérique
s via des points hauts ; les
émetteurs récepteurs sont installés sur des pylônes et reliés à l’
utilisateur via la technologie Wimax.
L’ensemble du trafic et les connexions sont rapatriés sur l’équipement principal relié à l’internet via la fibre.
A priori
, ce sont
surtout les collectivités disposant d’un RIP de première génération Wifi ou Wimax (telles que
le conseil départemental de Lot-et-Garonne via le réseau dit « 47 sans fil
»), qui ont le plus d’intérêt à y
recourir, en modernisant ces installations pour proposer un haut débit plus performant voire du très haut débit.
5.2.
U
N CADRE JURIDIQUE NATIONAL QUI A PROGRESSIVEMENT PERMIS AUX ACTEURS PRIVES ET
AUX COLLECTIVITES TERRITORIALES D
’
INVESTIR LA FONCTION D
’
OPERATEUR DE RESEAU
Le marché des télécommunications a été ouvert à la concurrence le 1
er
janvier 1998.
En amont, le Gouvernement a créée en 1996 une autorité administrative indépendante,
l’ARCEP
,
pour faciliter
la mise en place d’un marché pérenne, définir les conditions d’accès aux lignes et les obligations imposées
aux opérateurs.
Depuis juillet 2003,
l’activité d’opérateur
4
n’est plus soum
ise à autorisation ce qui permet aux opérateurs
privés
d’intervenir
pour déployer des réseaux et proposer des offres sur le marché de détail.
Les collectivités territoriales disposent également de cette faculté
d’intervention dans le cadre de l’équipement
numérique de leurs territoires. En effet
, l’ar
ticle L. 1425-1 du code général des collectivités territoriales
(CGCT), introduit par la loi n°2004-575 «
pour la confiance dans l’économie numérique »,
a doté les
3
France Telecom/Orange propose, sous certaines conditions techniques, une offre appelée PRM (point de raccordement
mutualisé), qui permet une montée en débit des lignes ADSL grâce à l’installation d’équipements actifs au sous
-répartiteur qui joue
alors le rôle d’un répartiteur (ou nœud de raccordement a
ctif - NRA).
4
On entend par opérateur toute personne physique ou morale exploitant un réseau de communications électroniques ouvert au
public ou fournissant au public un
service de communications électroniques.
12
/
37
collectivités territoriales de la compétence d’implantation et d’exploitation des réseaux de
communications
électroniques à compter de 2005.
Cette disposition juridique a progressivement transformé les collectivités territoriales en acteurs
incontournables du développement des réseaux de communications électroniques. Elle pose néanmoins des
cond
itions restrictives à l’exercice de ce droit, en particulier le fait d’avoir constaté en amont l’insuffisance de
l’initiative privée (constaté par un appel d’offres déclaré infructueux) et la constitution d’infrastructures en
cohérence avec les réseaux d’i
nitiative publique existants.
Les premières initiatives publiques qui en ont résulté (réseaux dits de 1
ère
génération) ont contribué au
dégroupage
5
des centraux téléphoniques grâce au déploiement de réseaux de collecte en fibre optique, la
desserte en fibr
e de zones d’activités et l’amélioration de la couverture haut débit de zones non éligibles à
l’ADSL, dites zones blanches.
Depuis 2010, une nouvelle génération de RIP se met en place. Ces projets plus structurants, d’envergure
départementale ou régionale
, s’appuient sur d
es schémas directeurs. La loi relative à la lutte contre la fracture
numérique du 17 décembre 2009, dite loi Pintat, prévoit en effet la possibilité pour les collectivités territoriales
d’établir des Schémas directeurs territoriaux d’aménagement numérique à l’échelle d’un département ou d’une
région ainsi que la mise en œuvre d’un fond d’aménagement numérique du territoire (
article L. 1425-2
du CGCT).
Ces RIP de seconde génération envisagent des déploiements ciblant le FttH dans un dél
ai d’une dizaine ou
d’une quinzaine d’années, en recourant à des solutions transitoires de montée en débit à la sous
-boucle locale
cuivre ou des solutions radio. Il apparaît que le déploiement des réseaux FttH demande un investissement
bien plus conséquent
que celui qui fut nécessaire à l’établissement des réseaux de collecte.
5.3.
U
NE AMBITION NATIONALE
FORTE
:
LE TRES HAUT DEBIT POUR TOUS EN
2022
Lancé par le Gouvernement au printemps 2013, le Plan France Très Haut Débit est un engagement de
campagne du Présid
ent de la République qui vise à couvrir l’intégralité du territoire national en très haut débit
d’ici à 2022. Ce Plan prévoit un objectif intermédiaire de très haut débit pour 50% des foyers en 2017.
En matière de réduction de la fracture numérique, ce pl
an prévoit aussi d’apporter du haut débit de qualité (3 à
4 Mbit/s) à l’ensemble des foyers d’ici 2017.
Cet engagement, ramène l’objectif de couverture intégrale en THD fixe à 2022 là où le
Programme national
Très haut débit pour tous
de juin 2010 fixait la date limite de 2025.
Il s’agit donc d’un objectif ambitieux qui a été confirmé lors du bilan d’étape pr
ésenté par le Gouvernement le
6 février 2014. Il
repose sur un investissement conséquent estimé à 20 milliards d’euros en dix ans, partagé
entre les
opérateurs privés, les collectivités territoriales et l’Etat. Il exige le déploiement d’infrastructures de
communications électroniques à très haut débit, c’est
-à-dire pouvant fournir des débits de données supérieurs
à 30 Mbit/s.
Ce Plan France Très Haut Débit découle de la volonté du Gouvernement de bénéficier pleinement des apports
de l'économie numérique pour renforcer la compétitivité et l’emploi. Il s’inscrit aussi dans un souci
d’aménagement et d’égalité des territoires pour éviter que ne se renforce
une « fracture numérique ». Il vise
5
Processus par lequel un opérateur alternat
if utilise la boucle locale téléphonique, propriété d’Orange, pour offrir des services à ses
abonnés. Le dégroupage s’appuie sur la mise à disposition, par Orange au bénéfice de l’opérateur dégroupeur, de tout ou parti
e de
la ligne téléphonique concernée.
Le dégroupage nécessite par ailleurs que l’opérateur dégroupeur installe son équipement actif
(DSLAM) dans le répartiteur téléphonique ou NRA.
13
/
37
aussi à tirer profit des apports du numérique pour compenser certaines difficultés liées à la démographie ou à
la géographie.
Enfin, il cherche à accompagner le développement d’usages numériques de demain (
cloud
,
télévision ultra haute définition, visio-conférences, objets connectés, télémédecine, etc.).
Le pilotage de ce plan a été confié à la Mission très haut débit, structure mise en place par le gouvernement
en novembre 2012. Récemment intégrée dans
l’Agence français
e du numérique, cette Mission est chargée
d’analyser les différentes options permettant d’atteindre les objectifs fixés. Elle assure notamment
:
L’encadrement des déploiements effectués par des opérateurs privés dans les zones conventionnées par
un suivi d
es conventions signées entre les opérateurs, les collectivités territoriales et l’Etat.
L’instruction des demandes de soutien financier déposées par les collectivités territoriales pour les
réseaux d’initiative publique.
L’accompagnement technique et le soutien à l’élaboration et au suivi des projets des collectivités
territoriales dans le but d’harmoniser et de renforcer la qualité des différents réseaux.
L’harmonisation et la standardisation des référentiels techniques de l’ensemble des réseaux et de leur
s
systèmes d’information.
Le suivi de l’exécution du Plan, avec l’ouverture de l’Observatoire France Très Haut Débit et la remise au
Parlement d’un rapport annuel sur l’avancement du Plan.
5.4.
L
ES COLLECTIVITES TERRITORIALES
,
DEJA PORTEUSES DE RESEAUX HAUT DEBIT
,
SONT AU
CŒUR DE LA STRATEGIE
DE DEPLOIEMENT DU TRES HAUT DEBIT
,
EN PARTICULIER DANS LES
ZONES
«
NON CONVENTIONNEES
»
Dans un souci de coordination des initiatives publiques et privées, l’Etat a organisé début 2011 un Appel à
Manifestation d’Intention d’Investir (AMII), en vue de recueillir les intentions d’investissement des opérateurs
en matière de déploiement de réseaux de boucles locales à THD à horizon de 5 ans.
Cette initiative a conduit à distinguer deux types de zones au sein du territoire national : les « zones
conventionnées » et les zones « zones non conventionnées », ces dernières sont également appelées
«
réseaux d’initiatives publiques
».
-
Les « zones conventionnées »
sont celles où les opérateurs privés, Orange et dans une moindre mesure
SFR/Numéricable, se sont engagés
dans le cadre de l’AMII
à déployer des réseaux de fibre optique
jusqu’à l’abonné (FttH) pour l’ensemble des habitants d’ici 2020. Il s’agît généralement de zones urbaines
très denses (correspondant à environ 3 400 communes situées dans plus de 200 agglomérations) qui
offrent des gages de rentabilité. Elles concernent 57% de la population et représentent un investissement
de 6 à 7
milliards d’euros en dix ans.
Ces déploiements sont effectués dans le cadre de conventions
tripa
rtites entre les opérateurs, les collectivités territoriales et l’Etat. Elles permettent aux élus de définir
avec les opérateurs les zones à raccorder en priorité.
Elles prévoient aussi que l’opérateur communique
un calendrier de ses engagements de déploiement. En cas de défaillance des engagements de
l’opérateur de réseau, une action publique donnant lieu à un soutien financier de l’Etat est envisageable.
-
Par opposition, les
zones dites « non conventionnées »
sont celles où les opérateurs n’ont pas expri
mé
leur intention d’investissement dans le cadre de l’AMII
et où les collectivités territoriales déploient des
réseaux d’initiatives publiques (communément appelées «
RIP
»). Ce défaut d’initiative privée permet aux
pouvoirs publics d’intervenir financière
ment comme la loi les y autorise, dans le respect de la
règlementation communautaire relative aux aides d’Etat. Ces RIP permettront le déploiement de la fibre
optique jusqu’à l’abonné ou la mise en œuvre de solutions alternatives de montée en débit. L’ense
mble
de ces zones concerne 43% de la population et représente un investissement de 13 à 14 milliards
d’euros en dix ans. Ces investissements seront pour moitié financés par les recettes d’exploitation de ces
14
/
37
RIP et le cofinancement des opérateurs privés. Pour la seconde partie du financement, le
Plan France
Très Haut Débit
prévoit un double accompagnement financier des collectivités territoriales :
Une enveloppe de subvention de l’Etat de 3,3 milliards d’euros, issue des fonds du Programme
des Investissemen
ts d’Avenir et des redevances payées par les opérateurs pour l’utilisation de
certaines bandes de fréquences 4G qui seront instaurées en 2015.
Des prêts à long terme mobilisant l’épargne réglementée (taux Livret A
+ 1%) et des prêts
accordés par la Banque
européenne d’investissement.
Source : Mission Très haut débit
Le Plan France Très Haut Débit repose donc largement sur l’action des collectivités territoriales. En amont des
déploiements elles doivent élaborer, généralement au niveau départemental, un Schéma Directeur Territorial
d’Aménagement Numérique (SDTAN). Ce document stratégique de planification locale dresse
l’état des lieux
de la couverture numérique et des réseaux existants, il identifie les projets en cours ou envisagés, il décrit
également
la vision du territoire en matière de couverture numérique et les scénarios d’action, selon une
stratégie recherchant la cohérence entre l’investissement privé et l’intervention publique. Le SDTAN
constitue
de plus en plus un outil de suivi et de communica
tion de la politique d’aménagement numérique mise en
œuvre.
Le soutien financier de l’Etat nécessite que le projet de réseau d’initiative publique ait au moins une envergure
départementale et s’inscrive en cohérence avec le ou les SDTAN du territoire conc
erné. Les collectivités
territoriales sont libres de choisir le mode de gestion qu’elles considèrent comme le plus adapté
: régie directe,
contrat de partenariat, délégation de service public de type affermage ou régie intéressée.
Au deuxième trimestre 2015, il ressort que 74 dossiers de demande de subvention représentant
87
départements ont été déposés auprès de l’Etat pour bénéficier d’un soutien du Fonds de soutien au
numérique. 28 projets avaient
fait l’objet d’un accord de prin
cipe de la part du Gouvernement et seul le dossier
du département de
l’Oise a
fait l’objet d’une décision de financement.
15
/
37
6.
MOBILISÉ DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES SUR LA PROBLEMATIQUE DE
L’AM
É
NAGEMENT D’UN R
ÉSEAU NUMÉRIQUE TRÈS HAUT DEBIT, VGA A
DÉSORMAIS TRANSFÉRÉ SES COMPÉTENCES DANS CE DOMAINE AU
SYNDICAT MIXTE OUVERT 47
6.1.
U
NE COUVERTURE HAUT DEBIT QUI S
’
EST AMELIOREE MAIS DEMEURE CARACTERISEE PAR
DES INEGALITES TERRITORIALES ET DES ZONES BLANCHES
A l’instar du Lot
-et-Garonne, le territoire de Val de Garonne se caractérise par un habitat dispersé important
qui explique que la couverture numérique soit délicate et inégale.
D’après les données au premier semestre 2015 de l’Observatoire France Très haut débit, l
a couverture
numérique actuelle du Lot-et-Garonne permet à 16% des logements d
e disposer d’une connex
ion très haut
débit par le biais de technologies autres que la fibre optique. Ceci signifie que 84% des foyers de ce
département ne disposent pas du très haut débit
. Force est de constater qu’un quart d’entre eux en sont très
éloigné
s puisqu’ils
disposent
d’un débit inférieur au seuil admis pour le haut débit.
Il s’avère qu’à l’échelle du
territoire de Val de Garonne Agglomération, le taux
d’accès au haut et très haut
débit diffère nettement selon les communes. A Marmande et Tonneins, communes les mieux dotées en très
haut débit, ce taux est, respectivement, de 12% et 36,5%. Dans ces deux villes, moins de 5% des foyers
dispose
nt d’une conn
exion inférieure à 3 Mbit/s alors que ce taux peut atteindre 100% dans certaines
communes rurales, à Cocumont par exemple.
Source : Observatoire France Très Haut débit
–
Données premier semestre 2015
16
/
37
Par ailleurs,
d’après d
es données communiquées par VGA,
les zones d’inéligibilité à l’
ADSL présentes sur ce
territoire concerneraient moins de 5% de la population, soit un total
d’environ
1 000 lignes.
Confronté à la problématique des « zones blanches ADSL » et de la fracture numérique suite à la mise en
place des réseaux haut débit dans les centres urbain, le conseil départemental a mis en place à compter de
2008 un programme visant à proposer une couverture haut débit à hauteur de 99 % sur tout le territoire et
100% en incluant les offres satellites.
Cette démarche s’est largement appuyée
sur la technologie hertzienne et, en particulier,
l’infrastructure
WiMax
. Elle s’est opérée
dans le cadre de trois délégations de services publics différentes faisant intervenir
trois opérateurs locaux :
Albret sans fil, Vallée du Lot sans fil et 47 Sans fil.
Cette dernière
bénéficie d’une
concession du conseil départemental pour couvrir, notamment
, l’essentiel
du territoire de Val de Garonne
Agglomération.
Ces initiatives, dont le coût aurait avoisiné 11 M€
,
dont 9,2 M€ de part publique
6
, ont permis la résorption de la
plupart des zones blanches. Elles permettent actuellement de couvrir plus de 3 000 abonnés. Sur son
territoire, Val de Garonne
dispose d’une douzaine
d’
antenne WiMax mais certaines auraient été arrêtées pour
des raisons de vétusté.
6.2.
U
NE PREOCCUPATION ANCIENNE DE
VGA
POUR LE TRES HAUT DEBIT QUI A DONNE LIEU A
DES REALISATIONS CONCRETES EN MATIERE DE POSE D
’
INFRASTRUCTURES DE GENIE CIVIL
Après une étude de faisabilité lancée en 2005, Val de Garonne Agglomération a demandé aux cabinets ON-X
e
t TACTIS de réaliser un diagnostic très haut débit de la communauté d’agglomération contenant des tracés
potentiels de fibre optique raccordant des sites définis comme prioritaires. Cette étude de piquetage visait à
disposer d’éléments prospectifs et écono
miques liés au
déploiement d’un réseau de fibres optiques
. Elle
n’a
pas fait l’objet d’une mise en œuvr
e concrète en raison des coûts associés.
Par la suite, la communauté d’agglomération a command
é aux sociétés ON-X et FMProjet, un Schéma
d’ingénierie p
our un patrimoine de fourreaux
7
. Ce schéma
d’ingénierie
a été livré fin 2010
appuyé d’un
document de présentation. Il
localise l’ensemble des points de connexion de la fibre optique pour chaque foyer
du Val de Garonne, caractérise le déploiement physique des fourreaux en attente et précise les solutions
retenues pour le câblage optique (nombre de fourreaux, taille et type des chambres, nombre de fibres par
fourreau).
Il conclut à un coût d’environ
90 M€ pour la pose de fourreaux permettant la desserte de près d
e
27 000 prises soit un coût moyen de 3 300
€ la prise.
En opérant ce schéma, l
a communauté d’agglomération
estime avoir pris conscience que son territoire était trop petit pour intéresser à lui tout seul un opérateur.
Par ailleurs, Val de Garonne a décidé, à compter de 2011, de profiter des travaux de voierie pour poser des
fourreaux en attente. Ces intervention
s que l’on peut qualifier «
d’opportunistes
» se sont opérées
conformément à l’
article L. 1425-1 du CGCT qui dispose que les collectivités sont fondées à poser des
fourreaux en attente et des chambres de tirages
8
.
Elles s’inscrivent dans le cadre
d’une
logique d’anticipation
puisque ces fourreaux ont vocation à recevoir des réseaux de communications électroniques en fibre optique.
Ces initiatives témoignent
d’une logique
de bonne gestion car ces travaux permettront
a priori
de minimiser les
interventions sur la voierie, de mutualiser les coûts de génie civil
9
et de générer des recettes futures pour la
6
D’après les données
extraites du SDAN 47, document établi en avril 2011.
7
Désigne toute gaine, tout tube ou toute canalisation en conduite souterraine permettant la pose de tubes, de sous tubes ou de
câbles à fibres optiques. Il peut être notamment en polyéthylène haute densité (PEHD) où en polychlorure de vinyle (PVC).
8
Ouvrage de génie civil enterré permettant le tirage et le raccordement de câbles.
9
La part du génie civil dans les coûts de déploiement de la fibre optique représente de 60 à 85%. En 2010, dans le cadre du
schéma d’ingénierie, le coût moyen du mètre linéaire de génie civil a été estimé à 58 € HT.
17
/
37
collectivité. En zone non conventionnée, elles présentent aussi
l’avantage de faciliter la venue d’opérateurs
privés car elles diminuent l’investissement initial nécessaire pour opérer le déploiement. L’
inconvénient
principal de cette démarche pourrait résulter du fait que les tronçons équipés sont épars et de petite taille, ce
qui complique leur intégration dans un futur réseau et plaide en faveur
d’
un recensement précis de ces
infrastructures. A ce propos, VGA indique que ces infrastructures se situent majoritairement à Marmande et à
Tonneins et que des conventions ont été établies pour que ces fourreaux soient posés conformément au
schéma d’ingénierie
et donnent lieu à un plan de récolement pour garantir une bonne connaissance du terrain.
La communauté a indiqué
qu’à ce stade
15 522 mètres linéaires de fourreaux ont été posés. Sur le plan
technique, il s’agit
principalement de fourreaux de type PVC, PEHD et TPC, réalisés à partir de tuyaux PVC
42x45. Le total des investissements se rapportant à ces travaux est de 660
459 €
ce qui, rapporté à la
longueur totale de l’
infrastructure, correspond à 42
€ du mètre linéaire en moyenne. L
a ventilation par exercice
de cette somme figure ci-après.
2009
32
830 €
2012
198
739 €
2010
118
305 €
2013
98
725 €
2011
108 60
0 €
2014
103
260 €
Source : données chiffrées transmises par VGA en réponse à un questionnaire de la chambre
En matière de connaissance des réseaux, ces données ont été, selon VGA, intégrées dans le PLU et le
SCOT
10
. Toujours selon la communauté, elles ont aussi
été intégrées dans l’outil de système d’information
géographique (SIG) au niveau départemental et, à
l’é
chelle régionale, reprises dans le système Gr@ce
(géoréférencement et recensement aquitain des infrastructures de communications électroniques). Ce travail
de récolement, opéré dans le but de permettre un parta
ge d’information
du patrimoine détenu en matière de
fourreaux, peut permettre de mutualiser et de réutiliser au maximum les infrastructures existantes et être gage
d’économies
.
Au total, ces
initiatives témoignent d’une prise de conscience plutôt anci
enne de VGA sur les enjeux du très
haut débit comparativement aux autres collectivités et EPCI du département.
6.3.
D
EPUIS
2011,
LA PLANIFICATION DU DEPLOIEMENT DES RESEAUX NUMERIQUES S
’
OPERE
DANS LE CADRE DU
SDTAN
Le département de Lot-et-Garonne a adopté le 21 avril 2011 son
Schéma Directeur de l’Aménagement
Numérique (SDAN 47). Ce document stratégique de pilotage, construit en cohérence avec les travaux réalisés
au niveau régional, a estimé à près
de 400 M€ le coût de la couverture intégrale du territoire en fibre optique.
Il
précise que ce coût se réduirait
à 280 M€ en cas de couverture FttH à 80% du territoire et 100 M€ pour une
couverture ramenée à 50%. Le coût à la prise y était
estimé de 600 €
(Agen) à plus de 2 000
€ pour environ
30% des prises du département.
Le SDAN (ou SDTAN) a fixé comme objectif la couverture de 60% des foyers lot-et-garonnais en fibre optique
jusqu’à l’abonné d’ici 10 ans
(2022)
, hors territoire couvert par l’opérateur h
istorique.
Sur le plan technique, ce document précise que le département compte 172 000 lignes téléphoniques
11
dont
26 353 sur le territoire de Val de Garonne Agglomération. C
e réseau s’appuie sur
135 nœuds de
10
Le Plan local d’urbanisme et Schéma de
cohérence territoriale peuvent en effet comporter un volet relatif à l’aménagement
numérique.
11
Plus récemment, ce nombre de lignes a été estimé à 162 300.
18
/
37
raccordements
d’
abonnés (NRA)
12
, tous équipés par France Télécom, dont 21 sont dégroupés et 15 localisés
sur le territoire de VGA.
Il précise par ailleurs qu’en termes d’infr
astructures très haut débit, Orange dispose sur le département
d’un
réseau fibre optique
qui s’apparente à une artère de collect
e des
principaux NRA. Il indique aussi, qu’en
complément de ce réseau, d’autres opérateurs tels que SFR, Bouygues Telecom et Free disposent de points
de présence dans le
département (autour d’Agen et de Marmande) ainsi que d’infrastructures en fibres
optiq
ues qui traversent le département et peuvent ainsi servir de point d’ancrage au déploiement du THD.
Ces
infrastructures courent principalement le long de l’autoroute A62, du canal du midi et de la voie ferrée reliant
Bordeaux à Toulouse.
6.4.
H
ORMIS
M
ARMANDE
,
TOUT
LE
TERRITOIRE
DE
VGA
SE
SITUE
EN
ZONE
NON
CONVENTIONNEE
Parmi les opérateurs privés, seule la société
Orange s’est engagée à déployer la fibre optiq
ue dans le Lot-et-
Garonne. D
’après
la
feuille de route d’actualisation du SDTAN
publiée en mars 2013, Orange envisageait
initialement de ne « fibrer » que la
commune d’Agen avant d’indiquer, en réponse à l’appel à manifestation
d’intention d’investissement
(AMII) lancé par le Gouvernement en 2011, son engagement à déployer aussi la
fibre optique dans les communes de Marmande, de Villeneuve-sur-Lot ainsi que toutes celles composant
l’agglomération d’Agen, soit
14 communes
13
au total représentées en gras dans la carte ci-dessous. 36% des
foyers lot-et-garonnais, soit environ 60 000 prises, sont concernés par l
’engagement de l’opérateur historique
.
A contrario
, la zone non conventionnée, laissée à
l’ini
tiative publique, intéresse 64% des foyers de ce
département, soit près de 100 000 prises.
Source : Dossier de demande de soutien financier par le FSN
–
annexe 2, Syndicat mixte ouvert Lot-et-Garonne numérique
L
’ancien ordonnateur de
VGA a
précisé que la communauté d’agglomération a
accueilli favorablement cette
décision de
la part d’Orange de déployer la fibre optique dans la commune de
Marmande.
12
Communément appelés répartiteur téléphonique, les NRA permettent de relier les lignes des différents abonnés du secteur (zone
arrière) au commutateur téléphonique. Le NRA se situe donc à l’interface entre les réseaux de desserte et de collecte.
13
Marmande, Villeneuve-sur-
Lot, la communauté d’agglomération d’Agen dans son étendue au 1
er
janvier 2011 (soit
12 communes) : Agen, Boé, Bon Encontre, Colayrac St Cirq, Foulayronne, Layrac, Le Passage, St Hilaire de Lusignan, Sauvagnas,
St Caprais de Lerm, Lafox.
19
/
37
6.5.
E
N MATIERE DE
DEPLOIEMENT DE
RESEAU NUMERIQUE
,
VGA
A
TRANSFERE SES
COMPETENCES AU SYNDICAT MIXTE
L
OT
-
ET
-G
ARONNE
N
UMERIQUE
6.5.1.
Un syndicat mixte numérique
de création récente…
En application des articles L. 5721-1 et suivants du CGCT, un syndicat mixte ouvert dénommé « Lot-et-
Garonne numérique » a été installé en février 2014. Malgré sa création
récente, il s’agit du premier syndicat
numérique dédié au très haut débit mis en place en Aquitaine. Ses statuts
indiquent qu’il a pour objet
l’aménagement numérique du territoire de L
ot-et-Garonne.
Crée sous l’impulsion du D
épartement, de la Région et du
Syndicat départemental d’électricité et d’énergie de
Lot-et-Garonne (SDEE 47), ce syndicat
doit réunir toutes les communautés d’agglomérations et de communes
volontaires, sous réserve
qu’elles aient adopté préalablement la compétence numérique
. Outre le
Département, la Région et le SDEE 47, il regroupe les 16 intercommunalités lot-et-garonnaises. Ce syndicat
est administré par des fonctionnaires mis à sa disposition par le conseil départemental de Lot-et-Garonne.
Déclaré en qualité d’opérateur de communication au sens de l’article L.
32 du code des postes et
communications électroniques, ce syndicat est présidé par le président du conseil départemental de Lot-et-
Garonne.
Le SDAN anticipait la constitution de ce syndicat tandis que
la feuille de route de la politique d’aménagement
numérique du territoire portant actualisation du SDAN en prévoyait la mise en place dès 2013. Ce dernier
document prévoyait qu’en année pleine le budget de fon
ctionnement de ce syndicat avoisine les 300
000 € et
qu’il se compose d’une équipe de quatre personnes (directeur, ingénieur expérimenté, responsable
administratif et financier, secrétaire).
Selon VGA, au 1
er
juillet 2015, ce syndicat se serait réuni à six reprises.
6.5.2.
…qui a vocation à être le f
er de lance du déploiement du futur réseau très haut débit de
Lot-et-Garonne
Les statuts précisent que ce syndicat a en charge des missions « socles » et des missions « à la carte ».
Les missions « socles »
consistent dans l’animation et la coordination de l’aménagement numérique du
territoire, ce qui inclut les questions d’infrastructure
s
, d’usages et de services. Elles comprennent également la
définition et la mise en œuvre
du SDTAN, prérogatives auparavant assumées par le Département.
Surtout, ce syndicat exerce des missions « à la carte » consistant principalement dans la mise en place
d’infrastructures de communication très haut débit
. Ceci couvre un large spectre de compétences allant de
l’établissement à la commercialisation des réseaux.
En cas d’adh
ésion à cette mission à la carte, les
adhérents concernés transfèrent au syndicat leurs prérogatives relatives à l’établissement d’un réseau très
haut débit.
Concrètement, ce
syndicat vise à fédérer et structurer l’action des collectivités territoriales ad
hérentes et
assurer un déploiement équilibré de la fibre optique, sur tout le département. Dans ce cadre, il doit assurer à
compter de 2015 la construction du futur réseau fibre optique dans les zones non couvertes par les opérateurs
privés en agissant pou
r cela comme maître d’ouvrage du futur réseau d’initiative public très haut débit.
Le
Syndicat départemental d’électricité et d’énergie de Lot
-et-Garonne (SDEE 47) est adhérent du syndicat
mixte. A ce titre, il entend apporter sa connaissance des problématiques de réseau de distribution pour
favoriser le déploiement de la fibre optique. Le SDTAN
précise qu’il «
dispose d’une infrastructure importante
qui peut être réutilisée dans le cadre du déploiement du futur réseau très haut débit
» et qu’il pourrait
apporter
«
des possibilités de réduction de coût de déploiement, mais aussi de valorisation d’un patrimoine
».
20
/
37
6.5.3.
La contribution de VGA aux décisions et au financement de ce syndicat est limitée
Par délibération du 23 mai 2013, Val de Garonne Agglomération a décidé
d’adhérer
au syndicat mixte
numérique de Lot-et-Garonne.
Cette adhésion s’est opérée par anticipation, avant que le syndicat mixte
ne
soit officiellement créé.
Cette adhésion a concerné à la fois les missions « socles
» d’animation et de coordinat
ion numérique du
territoire et les missions « à la carte
» de mise en place d’infrastructures de communication très haut débit.
En
d’autres termes,
VGA a
transféré au syndicat ses prérogatives relatives à l’établissement d’un réseau très haut
débit.
Les st
atuts montrent que VGA ne dispose que d’un seul représentant dans le comité syndical et aucun de ses
élus ne siège au bureau. Par ailleurs, le président de Val de Garonne Agglomération ne figure pas parmi les
vice-présidents de ce syndicat numérique. En termes de suffrages, Val de Garonne Agglomération dispose de
9 voix soit une représentation de 2,92%, très nettement inférieure à celle du conseil départemental (40%) et
du conseil régional (25%). Sur le plan budgétaire, VGA contribue au budget de fonctionnement de ce syndicat
numérique à hauteur de 18% de la part EPCI (12,5%), soit environ 2,25% du budget global. En 2015, cela
représente une participation de 6
757,20 € sur un budget global de 334
733 €. En réponse aux observations
provisoires, le président du syndicat mixte Lot-et-Garonne Numérique précise que, dans le cadre du
renouvellement du conseil syndical suite aux élections municipales et aux renouvellements des conseils
communautaires et d’agglomérations, un statut particulier a été créé permettant a
u représentant de Val de
Garonne Agglomération de participer aux réunions du bureau. De plus, il relativise cette absence de
participation avec voix délibérative au motif que les pouvoirs du b
ureau se limitent à la validation de l’ordre du
jour des comités syndicaux.
Lors des entretiens avec l’ordonnateur et les services de VGA, il est apparu que tous ces acteurs n’ont été en
mesure d’apporter
à la chambre que des informations partielles sur le fonctionnement, les décisions et
orientations récentes prises par le syndicat
. Le fait qu’il n’ait pas été possible au cours de l’instruction d’obtenir
de la part de VGA les comptes rendus des réunions du syndicat est révélateur de ce manque de visibilité, tant
de la part des services que des élus. En réponse aux observations provisoires, le président du syndicat mixte
indique que les comptes rendus des comités syndicaux ont été systématiquement transmis à VGA
et, qu’en
outre, des points téléphoniques et des réunions techniques se sont tenues avec les équipes de cet EPCI.
Or, le déploiement du très haut débit constitue au niveau national et local un grand projet public
d’investissement qui suscite déjà au sein de la population une attente forte, appelée à se renforcer dans les
années qui viennent. Cette situation ne s’
explique pas par un déficit de compétences en interne, lesquelles
paraissent réunies pour suivre de près ce dossier,
a fortiori
avec le recrutement en début d’année 2015 d’un
chargé de mission « usages numériques ».
Si plusieurs facteurs contribuent indéniablement à cette situation (montée en puissance plus lente que prévue
du syndicat, communication publique restreinte opérée par cette structure, caractère non public des réunions
du bureau syndical), il convient d’observer que les réunions du comité syndi
cal sont ouvertes à tous,
conformément à l’article 9.2 des statuts
. Par conséquent,
pour prévenir la survenance d’asymétries
d’informations qui pourraient se révéler préjudiciables, la chambre recommande à VGA qu’un de ses agents,
compétent dans le domaine du numérique, assiste systématiquement aux instances du comité syndical puis
en dresse et diffuse un compte rendu. La tenue de réunions régulières entre un/des représentants du syndicat
et des représentants de Val de Garonne pourrait également être envisagée.
Lors de l’entretien de fin de contrôle, l’ordonnateur a fait part de son souhait d’organiser une réunion publique
sur le numérique et d’y convier des représentants du syndicat mixte pour mieux informer la population sur les
enjeux et calendrier de déploiement du très haut débit. En réponse aux observations provisoires, le président
du syndicat mixte Lot-et-
Garonne Numérique a fait part de sa volonté d’attendre qu’un calendrier de
déploiement soit arrêté avant d’engager une communication à destination
du public.
21
/
37
6.6.
L
ES PREMIERES ESTIMATIONS FINANCIERES ET TECHNIQUES RELATIVES AU FUTUR RESEAU
D
’
INITIATIVE PUBLIQUE
La décision d’Orange d’intervenir sur 14 communes a permis
de revoir à la baisse l
’estimation financière
mentionnée dans le SDTAN quant au coût de
d’i
ntervention publique pour doter de la fibre optique 60% de la
population
du département d’ici 10 ans
. C
ela s’est
traduit par une baisse du nombre de prises à installer pour
atteindre cet objectif et
, a contrario
, par une hausse du coût moyen à la prise en zone RIP.
En mars 2013, la
feuille de route d’actualisation du SDTAN
a chiffré les investissements publics nécessaires
pour installer 42
500 prises d’ici 10 ans à 85 M€ dont 54,6 M€ supportés par les collectivités territoriales
(somme réduite à 37,8
M€ en cas de subventions européennes)
. Sur un horizon plus lointain, le coût intégral
du passage au très haut débit sur le département a été estimé
à 335 M€
dans ce même document.
Source : Feuille de ro
ute d’actualisation du
SDTAN.
Source : Feuille de
route d’actualisation du
SDTAN.
Début 2014, le
dossier de presse relatif à l’installation du syndicat mixte
communiqué par le conseil
départemental
précise qu’équiper ce département
en très haut débit, en visant un taux de couverture de 70%
d’ici 10 ans
(2024), rep
résente un investissement public de 128 M€.
Cette somme, qui ne porte que sur la
zone non conventionnée (par définition la zone AMII ne donne pas lieu à subventions publiques), est
nettement supérieure aux prévisions formulées dans la feuille de route du SDTAN
(85 M€)
. Cependant, elle
marque l’affirmation d’
un objectif plus ambitieux : atteindre 70 et non 60% de couverture FttH.
Il est à noter que ce nouveau chiffrage ne se traduit pas par une intervention financière plus conséquente de
la part des collectivités territoriales. L
es apports du Département (21 M€), de la Région (21 M€), du
SDEE 47
(5 M€), des intercommunalités (5 M€) et de l’Union européenne au titre du FEDER (5 M€)
sont quasiment
inchangés. Le
différentiel est essentiellement supporté par l’E
tat avec désormais la mobilisation de 48
M€
au
titre du Fonds national pour la société numérique (FSN). Cette intervention plus importante serait la résultante
des règles de calcul du FSN introduites dans le cadre du Plan très haut débit.
22
/
37
Ce plan d’
investissement prévisionnel, dont le détail figure ci-après, se décompose principalement en
dépenses de desserte (78 M€), de collecte (22 M€) et de raccordement (12
M€)
14
. Sur ces bases, le Val de
Garonne a estimé que sa participation financière aux coûts de couverture de son territoire serait
de l’ordre de
10 à 20%.
Source :
dossier de presse relative à l’installation du syndicat
« Lot-et-Garonne numérique », CG 47.
7.
AVEC LE DÉPOT DEBUT 2015 DE LA DEMANDE DE SUBVENTION AU TITRE DU
FSN, LES CONTOURS PRÉCIS DU DÉPLOIEMENT DU THD ET DU FUTUR RIP
COMMENCENT À SE DESSINER
7.1.
À
M
ARMANDE
,
LE DEPLOIEMENT DU
THD
DEVRAIT DEBUTER EN
2016
Orange s’est engagé
e à déployer la fibre optique sur la commune de Marmande qui est la seule du territoire
de VGA à figurer en zone conventionnée. Conformément aux préconisations du Gouvernement relatives à ce
type de zone, ce déploiement doit intervenir avant 2022 et ne peut mobiliser de subventions publiques. 11 406
logements et 155 entreprises sont concernés. Marmande est une ville de faible densité (700 ménages/km2)
disposant de zones périphériques rurales.
D’après VGA, l
e déploiement devrait
s’
y opérer en 4 lots pour un
coût moyen à la prise de l’ordre de 600/700 €
.
A ce stade, le déploiement n’en est qu’à ses balbutiements
et aucune convention n’a été signée
par les
acteurs publics. Orange a lancé une p
hase d’étude et s’est rapproché
en début d’année de
Val de Garonne
Agglomération pour connaître ses souhaits en matière de zones de déploiement prioritaires. VGA estime que
les travaux devraient commencer en 2016 et s’achever fin 2019, soit avant l’échéance de 2020
. Les études
réalisées par Orange puis communiquées à VGA
montrent qu’
un premier lot de 3 246 logements a été
délimité.
Ce calendrier
n’est
, à ce stade, que prévisionnel. Il doit donc être apprécié avec prudence notamment au vu
de
l’expérience nationale
qui montre que plusieurs facteurs, au premier rang desquels les incertitudes qui
pèsent sur le modèle économique de la fibre optique, sont susceptibles
d’engendrer des retards de
déploiement.
14
Le réseau de collecte permet de raccorder les nœuds à partir desquels les clients finaux sont rac
cordés alors que le réseau de
desserte (ou boucle locale) constitue le lien final entre l’abonné et le réseau.
23
/
37
Il est précisé que le syndicat mixte Lot-et-Garonne numérique propose à ses membres une mission à la carte
d’accomp
agnement des dé
ploiements privés (article 7.2) qui l’amène
à conclure une convention multipartite
encadrant l’organisation du déploi
ement en zone AMII et assurer la responsabilité opérationnelle du suivi des
déploiements. Val de Garonne Agglomération
n’a p
as souhaité adhérer à cette mission à la carte et prévoit
donc de piloter elle-même le suivi de ce déploiement.
Dans ces conditions, lors des discussions qui seront menées par VGA avec
l’opérateur historique, il importe
de rechercher un accord permettant
l’intégration dans le futur réseau
déployé par Orange des fourreaux déjà
posés par VGA dans la ville de Marmande
qui, d’après d
es estimations transmises par les services de la
communauté, représentent 4 060 mètres linéaires (ml) et 68 chambres. Cela éviterait,
d’une part
, que les
investissements réalisés par VGA ne se révèlent inutiles
et, d’autre part
, cela permettrait à VGA de retirer un
bénéfice financier, vraisemblablement sous la forme d’une redevance
.
15
S’agissant de la
capacité juridique de VGA poursuivre la pose de no
uveaux fourreaux d’attente
dans la ville de
Marmande (mais aussi plus largement dans la zone non conventionnée)
à l’occasion de tra
vaux de génie civil,
il apparaît
, d’une part,
que les statuts du syndicat ne permettent pas de disposer d
’une
réponse claire sur ce
point et
, d’autre part,
que les services de VGA expriment leurs incertitudes juridiques en la matière.
C’est
pourquoi la chambre recommande à VGA
d’inclure ce point dans le champ
d’une
clarification des
compétences à établir avec le syndicat mixte ouvert Lot-et-Garonne numérique.
7.2.
E
N ZONE
RIP,
LES CHOIX TECHNOLOGIQUES ARBITRES ACCORDENT UNE LARGE PLACE AU
F
TT
H,
UN RECOURS LIMITE A LA MONTEE EN DEBIT CUIVRE ET UNE RENOVATION DU
RESEAU
W
I
M
AX
7.2.1.
La couverture en fibre optique devrait concerner 70% de la population en 2025 et 100% à
l’horizon 2035
En mars 2015, le syndicat mixte a déposé un dossier au comité de concertation France Très Haut Débit en
vue d’obtenir un soutien financier au titre
du FSN
16
. Le
processus d’attribution de ces fin
ancements comporte
deux phases successives :
-
un accord préalable de principe du Premier ministre, permettant à la collectivité d’obtenir, avant de
lancer la procédure de sélection de son partenaire privé, une indication du niveau de financement de
l’Etat et les conditions de l’attribution de celui
-
ci, établies à partir d’un projet prévisionnel ;
-
une décision de financement qui se traduit par la signature d’une convention entre la Caisse des
dépôts et consignations et la collectivité. Cette décision n’intervient qu’au moment de la signature de
l’accord entre la collectivité et son partenaire privé, sur présentation d’un dossier final complet. En
pratique, un délai compris entre 6 mois et 2
ans sépare l’accord préalable de principe de la signature
de la convention.
C
e dossier permet de disposer d’une vision relativement précise des choix technologiques qui ont été arbitrés
en Lot-et-
Garonne. Composé d’une
présentation générale et de deux annexes (annexe 1 et annexe 2), il
énonce clairement un objectif de couve
rture de l’ensemble de la population départementale en fibre optique à
l’abonné à un horizon compris entre 2025 et 2035.
Pour ce faire, il est prévu un premier jalon à 10 ans (2015-2025) visant à atteindre une couverture de 70% de
la population en FttH. 36% de la population totale serait raccordée au FttH
par l’initiative privée et 34% par
l’initiative publique. En d’autres termes, cela pose un objectif de près de 55
000 prises en zone RIP à l’horizon
15
Sur ce point voir également les développements en V. D. 2.
16
En 2013, le gouvernement a ouvert le guichet « réseaux d’initiative publique » du
plan « France très haut débit » afin d’examiner
les demandes de financement émanant des collectivités territoriales pour leurs réseaux à très haut débit. Ce guichet s’appuie
actuellement sur le Fonds national pour la société numérique (FSN), doté de 900 M
€, du programme des investissements d’avenir.
24
/
37
2025 soit environ 55% de cette zone.
S’agissant de l’atteinte de l’objectif fixé par le Plan France Très Haut
Débit, sur un rythme de 6 000 prises par an, soit celui escompté pour la période 2016-2020, ce serait environ
42 000 prises qui seraient posées en zone RIP en 2022. En y ajoutant les 60 000 prises qui devraient être
installées par l’initiative privée ce serait donc environ 60% de la population qui serait couvert
e en fibre optique
à l’échéance fixée par c
e plan national.
Lors de l’instruction
, VGA a indiqué
qu’elle s’attend
ait
à un niveau de
couverture pl
us faible à l’échelle de son territoire, de l’ordre de 50%.
En réponse aux observations provisoires, le président du syndicat mixte Lot-et-Garonne Numérique a précisé
que sur la base des éléments figurant au dossier déposé au comité de concertation France Très Haut Débit en
mars 2015, la couverture prévisionnelle de VGA à 5 ans et 10 ans pouvait être estimée, respectivement, à
47,5% et 65%. Il ajoute que ces chiffrages ne prennent pas en compte les disposit
ions de l’appel à projets
lancé fin 2015 auprès des intercommunalités. Cet appel à projets ouvrirait, en effet, la possibilité aux
intercommunalités d’opter pour un déploiement plus rapide de la fibre optique sur leur territoire.
A condition,
toutefois,
qu’elles définissent des
plaques
17
« complémentaires
» et qu’elles
acceptent de prendre à leur
charge le montant qui correspond à la participation financière du Département et de la Région pour ces
plaques. Le président du syndicat
estime que l’utilisation par VGA des possibili
tés offertes par ce
« programme complémentaire » pourrait conduire à un taux de couverture en fibre optique de son territoire
proche de 85% à 10 ans et de 100% à 12 ans.
Le second jalon s’inscrit sur un horizon de 20 ans et vise à étendre la couverture en FttH à l’ensemble des
logements et entreprises du territoire lot-et-garonnais. Il est vraisemblable que la couverture de certaines
zones isolées marquées par une population peu dense se traduira par un coût à la prise élevé. D’après les
informations communiquées par VGA à partir d’élém
ents émanant du syndicat mixte, ce coût à la prise
pourrait excéder 3
000 € dans certaines franges du territoire. Ceci conduit la chambre à s’interroger sur la
pertinence de mettre en œuvre un objectif de couverture intégrale du territoire en fibre optique plutôt que
d’envisager un recours pérenne à des solutions technolo
giques alternatives.
A cet égard, le président du syndicat mixte indique que de son point de vue seule la fibre optique peut être
considérée comme une solution pérenne en raison notamment des incertitudes qui pèsent sur la viabilité du
réseau cuivre.
Comme évoqué
supra
, l
’adhésion de
Val de Garonne au syndicat mixte numérique avec pour corollaire le
transfert de ses
compétences en matière d’aménagement de réseau très haut débit vers cette structure,
conduit à s’interroger sur la capacité de VGA à poursuiv
re sa démarche, initiée en 2011, de pose
systématique de fourreaux d’attente à l’occasion de travaux de voierie.
Sans attendre la mise en ordre de
marche du syndicat mixte, VGA a fait le choix de poursuivre en 2014 sa démarche de pose systématique de
fourreaux, y compris en zone RIP. Ainsi, il a, par exemple, été acté en conseil communautaire du 15 avril 2015
la pose de fourreaux d’attente dans la commune de Virazeil.
Les services de VGA font part de leurs incertitudes juridiques sur un éventuel conflit de compétences avec le
syndicat mixte. Ils motivent la poursuite de leurs démarches de pose de fourreaux par
l’impact financier négatif
qui résulterait d’un abandon de cette stratégie (moindre recettes futures et surcoûts de voierie).
Cette
situation, suscep
tible d’exposer VGA à des recours
motivés par le fait
qu’elle
ne dispose plus de la
compétence de mise en place d’infrastructures de communication très haut débit, plaide en faveur d’une
clarification des compétences entre VGA et le syndicat mixte et, le c
as échéant, d’une modification des
statuts.
Dans sa jurisprudence, le juge administratif opère une distinction entre les installations de télécommunications
elles-mêmes et les infrastructures destinées à les accueillir. Ces dernières ne seraient pas assimilables à des
17
La construction du réseau optique se fait par plaques qui correspondent à un groupe de prises à commercialiser situées au sein
d’une même
zone géographique.
25
/
37
réseaux de communications
18
.
Les fourreaux d’attente sont considérés comme des infrastructures passives
tandis que les fibres constituent des équipements passifs au sens de l’article L. 32
-2 du code des postes et
des communications électroniques (CPCE) assimilables à un réseau de communications électroniques.
Dans l’hypothèse où la
démarche d
e pose de fourreaux d’attente devait se poursuivre
, il importerait de
continuer
les actions entreprises en faveur d’un recensement de ces infrastructures.
Pour ce faire, il est
recommandé d'inclure, dans les permissions de voirie ou conventions d’occupation, une obligation de remise
des plans de récolement avec un haut degré de précision. Autant que possible, ces plans doivent être réalisés
sous format numérique.
7.2.2.
Des opérations de montée en débit cuivre d’une ampleur limitée
De manière transitoire, le reste du territoire est concerné par des opérations de montée en débit cuivre et/ou
radio.
S’agissant
de la montée en débit sur cuivre, le SDTAN précisait en 2011 que sur la base des critères et
recommandations de l’ARCEP, 52 sous
-répartiteurs / 11 PRM seraient éligibles, ce qui nécessitait le
déploiement de 226 km de fibre optique pour les connecter aux NRA d’origine. Le budget escompté était
alors
de 8,3 M€ pour un total de lignes compris entre 7
500 et 10 000, soit un coût moyen à la prise de près de
1
000 €.
Ce coût a vraisemblablement été considéré comme trop élevé par le SMO47. En effet, le dossier de
financement déposé au FSN chiffre le recours à cette technologie à seulement 1,7
M€
soit environ 3 300
lignes qui seront équipées d’ici un an. VGA y voit le signe d’une préférence du
syndicat pour le long terme
avec la volonté de privilégier des investissements durables et générateurs de recettes pour les pouvoirs
publics
plutôt que d’investir
dans des infrastructures qui, certes, peuvent être déployées rapidement mais ne
seront lucratives que
pour l’opérateur historique.
Ce que confirme le président du syndicat mixte dans sa
réponse aux observations provisoires.
Les zones pressenties par la montée en débit cuivre sont par conséquent très ciblées. Le dossier précise que
ces projets seront ponctuels et s’opèreront en cohérence avec les projets de déploiement de desserte fibre
optique. Sont concernés l
es sous répartiteurs éligibles à l’offre PRM sous réserve que les communes
concernées ne fassent pas l’objet d’un déploiement d’infrastructure très haut d
ébit FttH lors de la 1
ere
phase de
déploiement. Sept NRA remplissent ces conditions et pourraient être potentiellement fibrés.
7.2.3.
Une amélioration des installations WiMax pertinente en termes de couverture mais
incertaine en termes
d’usage
Par ailleurs, le dossier remis au comité de concertation France Très Haut Débit confirme le choix opéré par le
Département de moderniser les installations Wimax et
de s’appuyer sur cette technologie pour couvrir
durant
plusieurs années les zones les moins denses.
Le réseau WiMax actuel couvre 97% du territoire du Lot-et-
Garonne avec plus d’une centaine de sites
d’émission
. Il compte environ 3 000 abonnés.
Cette technologie, qui utilise des relais terrestres, fait l’objet de
trois délégations de service public dans le département
Dans les faits, il peut être considéré que ces trois
réseaux ne font qu’un car ils ont été cons
truits par le même concepteur et le même constructeur avec des
équipements identiques et selon une architecture semblable.
Force est de constater que si le WiMax est une technologie adaptée à la couverture de zones peu denses, il
souffre
d’une image dégra
dée auprès du grand public, notamment en Lot-et-
Garonne. Ceci s’explique par une
triple cause : des performances technologiques limitées en raison notamment
d’
un débit partagé entre les
usagers d’une même station
, le caractère peu esthétique des antennes, généralement déployées sur des
18
Voir notamment CAA Bordeaux, 9 mars 2006,
Commune de Toulouse
; TA Rennes, 23 novembre 2012,
CA Pays de Vannes
.
26
/
37
points haut et donc visibles de loin, enfin, un
coût d’abonnement
relativement
élevé (35€/mois avec
47 Sans
Fil
).
Le projet déposé au comité de concertation France Très Haut Débit prévoit le renouvellement des antennes
WiMax
. Les nouvelles antennes qui seront installées sur une durée d’environ 18 mois sur des points hauts
permettront d’offrir des débits pouvant aller jusqu’à 20 Mbit/s pour le grand public
au lieu de 2 Mbit/s maximum
actuellement. Bien qu’il s’agisse d’une amé
lioration substantielle, le débit proposé demeurera en deçà de la
limite du très haut débit.
L’investissement nécessaire est estimé à près de 3
M€. Il devrait être in
tégralement supporté par le conseil
départemental de Lot-et-Garonne (1,7
M€) et le délégataire
SD Num
. Le déploiement de ce nouveau service
devrait commencer au second semestre 2015 et être achevé en 2016. Accessible pour la quasi-totalité des
foyers, il nécessitera la souscription d’un abonnement payant. Les foyers non couverts et disposant d’un
niveau de service inférieur à 4 Mbit/s pourront bénéficier d’une aide pour l’acquisition et l’installation de kit
inclusion numérique à hauteur de 300
€.
Le président du conseil départemental indique
qu’il s’agit
, de son point de vue,
d’une avancée majeure que
peu de territoires ruraux peuvent revendiquer. La chambre
estime qu’
e
u égard à l’image dégradé
e du WiMax,
ce choix technologique de montée en dé
bit radio n’est pas dénué de risques. Aussi, il pourrait être intéressant
que VGA s’inscrive en relai des éventuelles campagnes de promotion locales qui seront menées pour
réhabiliter cette technologie.
Il est précisé, par ailleurs, qu’en 2014, le Départem
ent a réaffirmé son souhait de fusion des trois sociétés
délégataires et fait part de son intention de transférer la délégation en résultant au syndicat mixte. Dans le
cadre de l’élaboration d
e son budget primitif 2015, le conseil départemental a confirmé
cet objectif qu’il
envisage de réaliser dans l’année.
Au total, s’il est incontestable que l’amélioration des conditions de réseau concernera 100% des lot
-et-
garonnais, force est de constater que la part de ceux qui disposeront du très haut débit en 2022 sera
nettement inférieure à l’ambition nationale portée par le Gouvernement. Toutes technologies confondues, ce
devrait être au mieux 70% des foyers de ce département qui bénéficieront d’un raccordement au très haut
débit en 2022, et non 100% comme le prévo
it le Plan France Très Haut Débit. A l’échelle du territoire de VGA,
ce taux sera vraisemblablement inférieur à 70%.
Au total, à la lecture du dossier de subvention FSN déposé en mars 2015, s’il est incontestable que
l’amélioration des conditions de rése
au concernera 100% des lot-et-garonnais, force est de constater que la
part de ceux qui disposeront du très haut débit en 2022 sera nettement inférieure à l’ambition nationale portée
par le Gouvernement. Toutes technologies confondues, ce devrait être au mieux 70% des foyers de ce
département qui bénéficieront d’un raccordement au très haut débit en 2022, et non 100% comme le prévoit le
Plan France Très Haut Débit. A l’échelle du territoire de VGA, ce taux sera vraisemblablement inférieur à 70%.
D’après les
éléments communiqués par le président du syndicat mixte en réponse aux observations
provisoires, les dispositions du programme « complémentaire » (cf. 7.2.1) ouvrent la possibilité aux
intercommunalités
d’améliorer sensiblement ces taux de couverture, à c
ondition
qu’elles
acceptent le principe
d’une participation financière plus importante
de leur part.
7.3.
D
ES ESTIMATIONS FINANCIERES REVUES A LA BAISSE
Le dossier remis au comité de concertation France Très Haut Débit concerne la phase 1 du déploiement du
très haut débit en Lot-et-Garonne. Il précise que le coût estimatif
global de l’opération se monte à 69,2 M€
sur
cinq ans (2016-2020). Cette estimation financière se décompose de la façon suivante :
27
/
37
Collecte
: coût estimé de 3,1 M€ (avec
une variante à 4,1 M€)
-
Opérations de complément du réseau de collecte existant pour raccorder les
nœuds de
raccordements optiques (NRO) ne bénéficiant pas de solution de collecte. Ce complément de
réseau est censé permettre de centraliser les flux de télécommunications et d’assurer
l’interconnexion avec les réseaux nationaux et transnationaux
;
-
Opérations pour fibrer les NRA de plus de 200 lignes, situées à proximité de futurs NRO et SRO
(sous répartiteurs optiques)
qui n’auraient pas été retenus dans la 1
ere
phase de déploiement. Il
s’agit de remplacer les liens de collecte en cuivre situés en amont des NRA par
une alimentation
en fibre optique. 7 NRA pourraient être concernés ;
-
Projets ponctuels de montée en débit filaire, en cohérence avec les projets de déploiement de
desserte fibre optique. Ces opérations ponctuelles s’opèreront vers les sous répartiteurs éli
gibles
à l’offre PRM, sous réserve que les communes concernées ne fassent pas l’objet d’un
déploiement d’in
frastructure Très Haut Débit FttH lors de la 1
ere
phase de déploiement.
Desserte et raccordements FttH - coût estimé à 65,5
M€
(dont 7,4 M€ de raccordements)
-
27 zones arrière de points de mutualisation sur lesquels 30 000 prises doivent être raccordées sur
la période 2016-2020 (le raccordement final sera réalisé au moment de la commercialisation de
chaque prise). Coût global estimé : 58,1
M€
soit près de 2
000 € la prise en moyenne
;
-
Perspectives de commercialisation estimées
à 21 070 prises d’ici à 10 ans
déterminées selon
différentes hypothèses de taux de pénétration, en fonction des différents types de sites.
Desserte et raccordements de bâtiments prioritaires -
coût estimé à 0,2 M€
-
Raccordement Ftt
E de l’ensemble des sites prioritaires retenu
s dans le périmètre de déploiement
Très Haut Débit sur la période 2016-2020.
Inclusion numérique -
coût estimé à 0,4 M€
-
Les foyers et entreprises non couverts par le RIP FttH et non éligibles au réseau Radio WiMax
bénéficieront d’une
prise en charge des équipements de réception de type inclusion numérique à
hauteur de 300
€.
-
1 200 Kits inclusion numérique sont envisagés dans le cadre de cette composante.
Ce coût estimatif
de 69,2 M€ fait intervenir plusieurs financeurs publics
comme détaillé dans le tableau ci-
après.
Il
s’appuie sur une demande de subvention FSN de 20 M€
. Ce montant a été estimé sur la base du
cahier des charges du plan France Très Haut Débit qui détaille le périmètre des coûts éligibles
19
et prévoit
l’application d’
un taux de soutien maximum variable selon les départements
, en fonction d’un indicateur de
ruralité et d’un indicateur de dispersion
20
, et qui
s’élève
, pour le Lot-et-Garonne, à 49,8 % soit un plafond
d’aide de 482 €
21
.
19
Il s'agit des réseaux de collecte fibre, des réseaux de desserte et de raccordement FttH (utilisateurs résidentiels et non
résidentiels), des réseaux de desserte et de raccordement des bâtiments prioritaires, de la composante dite "d'inclusion numérique"
et d'une composante "études" relative à la conception et à la réalisation du futur réseau.
20
Dans une logique de péréquation territoriale, l’Etat a choisi de moduler l’attribution de ses aide
s sur chaque département en tenant compte de la
part de la population vivant dans des communes n’appartenant pas à une unité urbaine (taux de ruralité) et de l’accroissement
des coûts liés à des
déploiements épars (taux de dispersion).
21
cf. annexe 3 du cahier des charges du plan France Très Haut Débit.
28
/
37
Source : dossier remis au comité de concertation France Très Haut Débit
–
annexe 2
Le plan de financement présenté
supra
prévoit que l’essentiel du coût
sera
supporté par l’
Etat (20
M€), la
Région (10,5 M€) et le Département (10,5
M€). Ce plan prévoit des recettes futures de 15,3 M€, montant qu’il
est prévu d’emprunter.
Il peut être relevé que si le plan de financement présente de manière détaillée les
différentes composantes du coût global de ce déploiement avec mention de la subvention FSN associée (voir
infra
), il ne détaille pas les modalités de détermination de cette subvention (coûts éligibles). Dans sa réponse
aux observations provisoires, le président du syndicat mixte indique que ces éléments correspondent à des
estimations vérifiées et validés par la mission France Très Haut Débit.
Source : dossier remis au comité de concertation France Très Haut Débit
Le détail du chiffrage des recettes futures ne figure pas dans ce rapport ce que le président du syndicat mixte
justifie par le fait que ce sont des estimations qui ne pourront être affinées
qu’après l’attribution de la
concession.
Seuls les tarifs d’accès au RIP sont mentionnés. Ainsi, le coût annuel pour la location de prise
serait de 520
€/prise et 7€/prise/mois (maintenance) en cas de cofinancement sous forme d’IRU
22
, de
12,7
€/prise/mois pour une prise passive FttH et de 17,65
€/prise/mois pour une prise activée FttH. Les
prévisions relatives à la vente de tranches d’IRU à des opérateurs (
ab initio
ou
a posteriori
) ne sont pas
mentionnées dans ce document ce qui ne permet pas de savoir quelles pourraient être les recettes perçues
très rapidement dans le cadre de ce qui s’apparente à un co
-
investissement (paiement initial d’un droit
22
L'IRU (
Indefeasible right of use
-
Droit irrévocable d’usage) est un contrat conférant à son détenteur un droit permanent, irrévocable et exclusif
d'usage de longue durée sans possibilité toutefois d’ali
éner le bien. Cela permet de répondre aux besoins des opérateurs en garantissant la
stabilité du montage contractuel. Si un contrat d’IRU n'opère aucun transfert de la propriété du câble ou de la fibre, il tra
nsfère au concessionnaire
l'ensemble des risques pouvant les affecter.
Appliqué à la boucle locale en fibre optique, il permet à un opérateur de disposer d’un droit d’usage,
généralement de 15 ou 20 ans, sur une boucle locale déployée par un autre opér
ateur via un paiement initial. Il s’agit donc d’une forme de co
-
investissement.
29
/
37
d’usage sur le long terme par un opérateur). A titre d
e comparaison, pour le département des Landes, ces
montants sont légèrement inférieurs et se montent à 520
€/prise et 7
€/prise/mois (maintenance) en cas
d’achat de tranches d’IRU, de 11,75
€/prise/mois pour de la location de fibre noire et de 16,75 €/prise/mois
pour de la fibre activée
23
.
Source : dossier remis au comité de concertation France Très Haut Débit
–
annexe 2
Il est prévu que la validation du montage financier du projet soit affinée mi 2015 sur la base de l’accord
préalable de financement de l’Etat.
A priori
, une délégation de service public devrait être conclue par la société
publique locale (SPL)
pour assurer l’exploitation et la commercialisation du réseau
et donner lieu à des
redevances
d’affermage. A ce stade, aucun élément relatif au taux de rentabilité interne (TRI) de la délégation
de ce projet n’a été communiqué
à VGA. Sur un tel projet, n
on exempt d’incertitudes en matière de rentabilité,
il pourrait être pertinent d’envisager une clause
de «
retour à meilleure fortune » dans l’idée de faire bénéficier
le syndicat d'un retour financier en cas d'amélioration de l'économie générale de la délégation et ainsi d'éviter
que le délégataire ne soit seul à profiter d'une amélioration de la rentabilité de l'opération. Le président du
syndicat mixte précise que le SMO47 pourra,
en tant qu’
actionnaire de la SPL, recevoir une partie des
bénéfices de cette société
si cette dernière se prononce en faveur d’une redistribution
.
7.4.
L
A PARTICIPATION FINANCIERE DE
VGA
POURRAIT ETRE EN PARTIE COMPENSEE PAR DES
RENTREES FINANCIERES GENEREES PAR SON PATRIMOINE NUMERIQUE
7.4.1.
Une participation financière de la part de VG
A qui n’est pas précisément connue mais qui
devrait rester limitée
La grande majorité du coût de déploiement de la fibre sur son territoire ne sera pas supportée par Val de
Garonne Agglomération.
Lors de l’instruction, VGA a estimé sa participation financ
ière au fibrage de sa zone RIP à maximum 200
€ par
prise. Sur la période 2016-2020, elle a dénombré 5 671 prises à réaliser sur son territoire. Elle évalue le coût
global de ces opérations à 6,4 M€ et la part revenant à sa charge entre 0,5 M€ et 1
M€ (en f
onction
notamment de cofinancements éventuels apportés par le SDEE47). Sur un horizon temporel de vingt ans, le
nombre total de prises à réaliser est d’environ 20
000, ce qui représenterait un investissement prévisionnel
total pour la commune d’au maximum
4
M€ soit, en moyenne, près de 200
k€/an.
En réponse aux observations provisoires, le président de Lot-et-Garonne Numérique précise que les
estimations de VGA ne prennent
pas en compte les évolutions introduites par l’appel à projets lancé fin 2015
par le syndicat. Cet appel à projets reverrait à la baisse la participation des EPCI (diminution compensée par
une augmentation de la participation du Département et de la Région) qui
s’établirait désormais à 45
€ par
prise au titre du « programme solidaire », s
oit un niveau de participation d’environ 2% du coût total.
Il ajoute
que le « programme complémentaire », instauré par ce même appel à projets et qui permet à une collectivité
de bénéficier
d’un déploiement plus rapide
sur son territoire
sous réserve d’une
participation financière plus
23
Voir le dossier remis au comité de concertation France Très Haut Débit par le Sydec 40.
30
/
37
importante de sa part, constitue une «
opportunité intéressante pour VGA qui bénéficie sur certaines plaques
de coûts inférieurs à 400
€ par prise
».
Sur la base des éléments communiqués par le président du syndicat mixte, informations
que la chambre n’est
pas en mesure à ce stade de confirmer, le coût
total supporté par l’EPCI devrait être au
minimum
de
900 000
€
24
, somme qui varierait en fonction du choix de la collectivité de recourir plus ou moins au
« programme complémentaire ».
Sur la base d’estimations communiquées à la chambre par VGA et qui émanent du syndicat mixte, le niveau
de cette participation apparaît limité. En effet, le coût réel à la prise sur le territoire de VGA, qui varie selon les
plaques, serait au minimum de 176 €/prise et au maximum de 3
179
€/prise pour un coût médian de
1 422
€/prise. Il s’agit donc d’un montant nettement supérieur aux
45 €
maximum par prise qu
’assumerait la
communauté dans le cadre du programme « solidaire ».
Il est intéressant de noter que ces coûts sont nettement inférieurs aux estimations obtenues par VGA en 2010.
Si le fait que ces dernières étaient établies par commune et non par plaques complique la comparaison et le
chiffrage du différentiel de coût, cela confirme toutefois
l’observation générale de la Cour des comptes dans
son référé précité comme quoi se dessine une baisse tendancielle des prix en matière de déploiement du très
haut débit.
S’agissant de la montée en débit cuivre dont le coût global est estimé à 1,7
M€ sur un an, cet investissement,
non subventionné par l’Etat, devrait être réparti selon la clé suivante
: 40% à la charge de la collectivité ; 60%
à la charge du syndicat. VGA indique ne pas être en mesure de procéder à une estimation fiable du nombre
de sous-répartiteur concernés par une montée en débit sur le territoire de Val de Garonne Agglomération. Il
est vraisemblable toutefois que le coût final à la charge de la col
lectivité soit de l’ordre de
200 k€ et s’inscrive
sur un ou deux exercices.
Enfin, il est rappelé que VGA ne supporte pas le financement des installations WiMax.
7.4.2.
Le patrimoine détenu par VGA devrait lui permettre de bénéficier de recettes une fois les
réseaux déployés
L’article L. 1
425-1 du code général des collectivités territoriales permet aux collectivités territoriales et à leurs
groupements d'établir des infrastructures de génie civil et de les mettre à disposition des opérateurs ou
d’utilisateurs de réseaux indépendants
. Les collectivités propriétaires de tronçons de génie civil peuvent ainsi
proposer, en direct ou via un partenaire privé dans le cadre d'une gestion déléguée, des offres de location de
fourreaux aux opérateurs souhaitant déployer leurs réseaux en fibre optique. Cette activité peut prendre la
forme de conventions d'occupation du domaine public si les infrastructures mises à disposition sont qualifiées
de dépendance du domaine public.
En l’espèce,
VGA est propriétaire de fourreaux en zone AMII dont elle escompte, à moyen terme, une mise à
disposition
onéreuse dans le cadre d’une convention d’o
ccupation privative du domaine public donnant lieu à
redevance d’occupation
domaniale
de la part d’Orange
25
.
S’agissant de la zone non conventionnée,
les perspectives financières paraissent plus incertaines pour VGA.
En effet, la communauté d’agglomération
prévoit d’opérer
, soit une location payante de ces infrastructures au
syndicat mixte ou à son délégataire, soit une cession onéreuse de ce patrimoine au profit du SMO47. Or, la
faisabilité de ces hypothèses pourrait se heurter aux dispositions des articles L. 1321 1, L. 1321-2 et
L. 5721-6-1 du CGCT qui prévoient que
le transfert d’une
compétence à un syndicat mixte entraîne de plein
24
A savoir 20 000 prises
x 45 €
/prise.
25
Les articles L. 2125-1 et L. 2125-3 du CGPPP disposent que «
toute occupation ou utilisation du domaine public d’une personne
publique mentionnée à l’article L. 1 donne lieu au paiement d’une redevance
» et que la redevance due « tient compte des
avantages de toute nature procurés au titulaire de l’u
tilisation ».
31
/
37
droit la mise à disposition gratuite au profit de cette dernière des biens meubles et immeubles utilisés, à la
date du transfert, pour l’exercice de cette compétence
. Si tel devait être le
cas, il s’agirait d’un changement
d’affectataire du domaine public sans transfert de
propriété. Là encore, ces incertitudes juridiques plaident en
faveur d’une clarification des relations et compétences entre la communauté d’agglomération et le syndicat
mixte.
Ces infrastructures représentent une distance totale de 15 522 mètres linéaires dont 4 060 ml en zone AMII et
11 462 ml en dehors de cette zone.
A titre d’illustration, la longueur totale de réseau de desserte su
r le
territoire de l’agglomération serait d’environ 1
529 km dont 367,5 km seraient concernés par la première phase
de déploiement d’ici 2020
26
. Par conséquent, la longueur totale de fourreaux posée par VGA représente sans
doute moins de 2 % des besoins qui seront à couvrir pour assurer une desserte totale.
S’
agissant des
chambres, les infrastructures posées par VGA représentent un total de 180 dont 68 chambres en zone AMII.
Bien que le patrimoine détenu par VGA puisse paraître limité au regard des besoins qui seront à satisfaire, il
n’en constitue pas moins
une opportunité financière intéressante pour la communauté,
a minima
en zone
conventionnée, de nature à lui permettre de rentabiliser partiellement les investissements consentis ces
dernières années. Interrogé à ce propos, VGA
ne paraît pas en mesure d’estimer
la tarification et les recettes
qu’elle pourrait retirer de ce patrimoine. Or, dans la per
spective de futures négociations avec les opérateurs, il
serait utile que VGA, s
ur la base de plusieurs scenarii, dispose d’une
estimation quant aux
tarifs qu’elle
pourrait rechercher.
D’une manière générale
, il convient de rappeler que le juge administratif peut être amené à censurer la
méconnaissance par l’administration du principe de proportionnalité dans la détermination
du tarif
d’une
redevance. En effet,
il ressort de la jurisprudence que le montant de la redevance doit à la fois prendre en
considéra
tion la valeur locative d’une propriété privé
e comparable à la dépendance du domaine public
occupée et les avantages retirés par le titulaire du titre d’occupation du domaine public (CE, 21 mars 2003,
Sipperec
). Si le
coût de construction supporté par la collectivité peut constituer
l’un des paramètres à retenir
pour fixer ce prix
, il doit toutefois au cas d’espèce être manié
avec précaution car les tranchées
n’ont pas
été
réalisées dans la seule finalité de poser des fourreaux pour les opérateurs de communications électroniques.
7.5.
LA DEFINITION PAR
VGA
DE SES PLAQUES PRIORITAIRES EN ZONE NON CONVENTIONNEE
EST EN COURS
Fin avril 2015
, le syndicat s’apprêtait à demander
à ses adhérents de lui faire remonter pour le mois de juin
2015 les plaques prioritaires qu’
ils souhaitent voir couvertes en très haut débit. Pour faciliter la tâche des
intercommunalités, le syndicat devait une batterie de critères tout en laissant une entière latitude aux EPCI
pour les hiérarchiser.
Ce travail d’identification a d’ores et déjà été initié par VGA qui entend privilégier les critères de l’activité
économique et de la densité de population. Ceci devrait conduire VGA à prioriser une partie de la commune
de Tonneins et Ste Bazeille.
S’agissant de la zone AMII
, la relation contractu
elle s’opère
ra directement entre Orange et Val de Garonne
Agglomération
car la ville de Marmande a transféré à la communauté l’ensemble de ses compétences en
matière de voierie.
26
Ces données sont extraites de la présentation du Schéma d’ingénierie établi en 2010 et de chiffrages produits par l’aggloméra
tion
en réponse à un questionnaire.
32
/
37
8.
LA COMMERCIALISATION DU FUTUR RÉSEAU
SERA OPEREE A L’ECHE
LLE
REGIONALE PAR UNE SPL
8.1.
U
N
«
MODELE AQUITAIN
»
BASE SUR DEUX NIVEAUX
:
LA CONSTRUCTION DES RESEAUX AU
NIVEAU DEPARTEMENTAL ET LEUR COMMERCIALISATION AU NIVEAU REGIONAL
En matière de commercialisation, le dossier déposé dans le cadre du FSN en mars 2015 et la campagne de
communication opérée en parallèle par voie de presse laissent augurer
la mise en place d’un « modèle
aquitain » reposant sur deux niveaux
d’intervention
:
-
un premier niveau en charge de la construction des réseaux
qui s’exerce
au niveau départemental
sous pilotage des syndicats mixtes ouverts, auxquels la région adhère ;
-
et par-dessus, un deuxième niveau qui
concerne l’exploitation, la commercialisation, la promotion et la
rech
erche des financements associés qui s’opère
au
sein d’une structure régionale
de type SPL
(société publique locale).
8.2.
U
N MONTAGE JURIDIQUE ORIGINAL QUI VISE A NEGOCIER DE MEILLEURS ACCORDS
COMMERCIAUX SANS PRIVER TOUTEFOIS LES SMO DE LEUR AUTONOMIE D
’
INVESTISSEMENT
ET DE LEUR SAVOIR
-
FAIRE EN TERMES DE CONSTRUCTION DE RESEAUX
La logique de confier au niveau départemental le volet construction des réseaux
s’explique
essentiellement
par les compétences détenues par ces entités en termes de réalisation de travaux d’infrastructure et
par la
proximité du projet avec les syndicats départe
mentaux d’énergie
. Comme dans la plupart des autres RIP de
seconde génération, le syndicat mixte interviendra directement dans la conception et la construction des
réseaux de communications. Le choix entre une procédure de type maitrise d’œuvre
et marché de travaux ou
marché de conc
eption réalisation n’a
pas encore été tranché. A ce stade, ce qui paraît acquis est que les SMO
seront maîtr
es d’ouvrage de leur réseau et
contractualiseront en direct avec des fourniss
eurs d’accès. Ainsi
,
les SMO, en particulier le SMO47, pourront choisir le calendrier de construction et de déploiement de leur
réseau, conserveront leur
autonomie d’investissement et
assumeront le risque financier.
S’agissant de l’exploitation et de la
commercialisation, le modèle envisagé se distingue nettement des autres
RIP existants ou
à l’état de
projet. En effet, le fait de confier la gestion à une SPL faisant office de guichet
unique régional d’exploitation et de commercialisation des réseaux
est une solution originale. Cette SPL a été
créée en mars 2015 sous la dénomination
Aquitaine THD
Outre les avantages juridiques « classiques
» d’une SPL, à savoir
le fait de recourir à une société commerciale
sans publicité ni mise en concurrence préalables,
ce choix est motivé par des considérations financières. Il
s’agit tout d’abord d’offrir
au niveau régional
un potentiel de prises attractif sur l’ensemble du
territoire pour
rechercher de meilleurs accords de commercialisation avec les
fournisseurs d’accès internet (
FAI). Par
ailleurs, cette mutualisation serait propice à une optimisation des charges financières. Enfin, elle est
a priori
de
nature à optimiser le concours finan
cier de l’État
. En effet, cette approche pluri-départementale, marquée par
l’engagement de 3 départements
(Lot-et-Garonne, Landes et
Dordogne), devrait permettre
l’obtention
d’une
prime de 15% au titre du FSN
27
. Une interprétation qui demande toutefois à être confirmée car, à ce stade,
aucun dossier analogue n’a été déposé.
Concrètement, il est prévu que la SPL intervienne par le biais de conventions de DSP conclues de gré-à-gré
dans les conditions prévues au b) de l’article L.
1411-12 du CGCT,
qu’elle
appuie les SMO sur tout ce qui est
opérationnel, de façon à réaliser
des économies d’échelle et
offrir
des points d’entrée simpli
fiés pour les
27
Le cahier des charges France Très Haut Débit précise (article 2.7) que cette prime «
sera accordée dès lors que le projet prévoit
que l’exploitation et la commercialisation du réseau est réalisée à une échelle supra
-
départementale, même si la maîtrise d’ouvrage
de la construction est assurée à un niveau départemental
».
33
/
37
opérateurs.
In fine
, cela devrait permettre
la mutualisation régionale de l’exploitation technique et commerciale
des RIP construits à l’échelle départementale.
Le dossier de soutien FSN précise qu’à travers la DSP qui sera conclue
, le SMO47, au même titre que les
autres SMO de la région Aquitaine parties prenantes, deviendra actionnaire de la SPL et lui remettra les prises
FttH et liens de collecte construits sous sa maitrise d’ouvrage. L’entrée des actionnaires dans
la SPL
s’opèrera
de manière progressive, à travers une prise de participation au capital opérée le moment venu, en fonction de
leurs besoins d’exploitation de leurs réseaux et de leur calendrier départemental. Suite à cela, la SPL
deviendra le seul interlocuteur contractuel direct avec les FAI. La SPL gèrera les commandes des FAI,
encaissera les recettes, tandis que les SMO percevront la redevance d’affermage. Un accord avec chaque
SMO autorisera la SPL à conserver une partie des recettes de l’exploitation du réseau qu’il lui a con
fié afin
que la SPL puisse couvrir les coûts fixes qu’elle supporte pour exercer sa mission d'exploitation des réseaux.
Au total,
le choix d’une
SPL est susceptible de constituer un moyen intéressant pour instaurer une coopération
territoriale régionale souple, garder un bon niveau de maîtrise du service public, mutualiser un certain nombre
de coûts fixes et
–
surtout - établir une bonne échelle de commercialisation avec un seul et unique espace de
marché tant pour les opérateurs de détail que de gros. Toutefois, ce montage juridique
n’
est pas dépourvu de
complexité et la plupart des avantages recherchés auraient pu être obtenus en créant un syndicat mixte supra-
départemental.
9.
DESORMAIS,
L’ACTION DE VGA
SE CONCENTRE SUR LES USAGES A
TRAVERS LA MISE EN Œ
UVRE
D’UN
PLAN NUMERIQUE TERRITORIAL
Suite au
transfert de ses compétences en matière d’aménagement numérique
très haut débit au syndicat
mixte, VGA a recentré son action sur le développement des usages
à travers la mise en place d’un
Plan
numérique territorial
.
Pour mener à bien ce projet
qui constitue l’une des priorités de la mandature du président actuel
, la
communauté a procédé
en début d’année au recrutement d’un
agent contractuel chargé de mission « usages
numériques ». Cette décision a été prise dans le cadre de la délibération du conseil communautaire du 26 juin
2014 qui a, par ailleurs,
validé le lancement d’une étude pour la définition de ce plan
. A
ssortie d’un budget de
132 000
€
TTC, cette étude,
menée à l’échelle du pays
Val de Garonne Guyenne Gascogne,
a fait l’objet
d’une participation prévisionnelle de VGA
à hauteur de 27 007
€
.
Par ailleurs, dans le cadre de la délibération du conseil communautaire du 25 juin 2015, un budget
prévisionnel au titre de cet exercice a été arrêté pour un montant total de 200
000 €
qui se décompose comme
suit :
Ingénierie Plan numérique territorial
50
000 €
Espace citoyen téléprocédures
50
000 €
Espace open-data
20
000 €
Développement de projets numériques public/privé
50
000 €
Etude d’évaluation des usages
10
000 €
Actions de communications
20
000 €
TOTAL
200
000 €
La participation de VGA à ce plan de financement s’établit à 105
710 €.
Ce plan
s’inscrit au
tour de la volonté
d’instaurer une dynamique entre réseau et usages et de ne pas attendre
l’achèvement des réseaux pour penser les usages.
Par ailleurs, l
’accès de tous
les habitants aux différents
34
/
37
services numériques est perçu comme un élément majeur du renforcement et du développement de la
compétitivité et de l’attractivité territoriale.
Programmé sur 5 ans (2015-2019), l
e dispositif proposé à l’échelle du Pays Val de G
aronne Guyenne
Gascogne poursuit un triple objectif :
-
augmenter les usages avancés des technologies numériques par les entreprises en soutenant le
développement des produits et services TIC, le commerce en ligne et la demande de TIC des acteurs
privés (Projets e-Entreprises) ;
-
accroître l’offre de services numériques à destination du public
, améliorer leur qualité et leur
appropriation par l’administration en ligne, l’intégration par les technologies de l’information des
données et services de la sant
é, du transport et de l’énergie
(Projets e-Administration).
-
faciliter les relations entre les EPCI et les opérateurs de services de télécommunication (SMO47,
opérateurs de téléphonie fixe et mobile).
La structuration du Plan repose sur quatre piliers :
-
u
ne ingénierie d’animation spécifique
: l
’animation sera réalis
ée en régie par le service des politiques
contractuelles de Val de Garonne Agglomération (chargé de mission Plan numérique territorial) pour
le compte des collectivités du Pays. L
’évaluation de ce plan sera assurée par une étude d’évaluation
des usages dans le cadre d’un observatoire ter
ritorial du numérique.
-
un programme e-Administration
: le Pays Val de Garonne Guyenne Gascogne ambitionne de se
positionner
comme territoire pilote dans l’utilisation de l’identifiant unique
France Connect
porté par le
SGMAP
28
au niveau national. Cette technologie vise à fédérer
l’accès aux différents services publics
nationaux et locaux à travers un « Espace citoyen » de services numériques pour la
e-administration
.
Il
permettra l’accès progressif aux différentes télé
-procédures proposées par les collectivités du
territoire grâce à un Compte citoyen ;
-
un programme e-Entreprises
: pour répondre aux besoins
en termes d’usages
avancés des
entreprises et des professionnels, il est prévu un accompagnement des acteurs économiques du
territoire en vue d’inciter le
s porteurs de projets privés à développer une offre de services et
d’usages
numériques innovants, une
sélection sur la base d’un
a
ppel à manifestation d’intérêt,
une mise à
disposition de fichiers de données ouvertes « open data » pour les données statistiques et de
géolocalisation ainsi qu’un visualiseur cartographique des données disponibles.
-
un accompagnement des populations
: ce
programme d’accompagnement sera mis en œuvre sous la
forme d’une campagne de communication à destination de cibles prioritaire
s (seniors, apprenants,
jeunes,…) et de projets de médiation numérique et d’insertion professionnelle en lien avec les
territoires.
La gouvernance de ce plan devrait être assurée par un comité de pilotage rassemblant les EPCI participantes
et les partenaires institutionnels, conseil départemental, conseil régional, Etat. Dans sa formation élargie, cette
gouvernance devrait prendre
la forme d’un c
onseil territorial du numérique ouvert à la « société civile du
numérique » (entreprises, associations, éducation
, …)
.
28
Secréta
riat Général de Modernisation de l’Action Publique.
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10.
GLOSSAIRE
ADSL
(asymetric digital subscriber line, lit.
ligne numérique asymétrique d’abonné)
: technologie de
communications électroniques utilisée pour la desserte. L’ADSL est basée sur le transport d’informations sur
la ligne téléphonique cuivre. Les fréquences utilisées sont différentes de celles utilisées pour le transport de la
voix, ce qui permet aux deux signaux de cohabiter sur une même ligne. L’ADSL2+ est une évolution de l’ADSL
qui offre des débits plus élevés. Les technologies xDSL ont été déployées rapidement et à moindre coût par
France Telecom au cours des dix dernières années. Avec une portée limitée à quelques kilomètres et un débit
décroissant quand la longueur de la ligne augmente. Afin de pallier les faiblesses de l’ADSL, qui repr
ésente
aujourd’hui en France 95% des accès haut débit, diverses technologies permettent d’augmenter, selon les
cas, le débit ou la portée (voir VDSL2).
AMII
(Appel à manifestations d’intentions d’investissement)
:
appel initialement organisé en octobre 2011
dans le cadre du Programme National Très Haut Débit en vue de recueillir les intentions d’investissements
des opérateurs en matière de déploiements de réseaux de boucle locale à très haut débit.
ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) :
autorité
administrative indépendante chargée depuis 1997 de réguler les télécommunications et le secteur postal en
France.
Boucle locale téléphonique ou boucle locale cuivre :
partie du réseau téléphonique située entre le
répartiteur téléphonique et les logements raccordés. La boucle locale téléphonique est notamment constituée
de câbles (fils de cuivre). Elle est aujourd’hui le support de l’ADSL.
Câble :
on désigne généralement par la dénomination « le câble » la technologie consistant à transporter des
informations sur le réseau câblé de télévision, présent dans certaines agglomérations. Les réseaux câblés
reposent sur une architecture de distribution mixte fibre optique et cuivre coaxial. La rénovation de ces
réseaux amène la fibre
jusqu’au dernier amplificateur (FttLA), seul le dernier tronçon du réseau jusqu’à
l’abonné étant en câble coaxial. Le FttLA fait partie des technologies à très haut débit.
Chambre :
Ouvrage de génie civil enterré permettant le tirage et le raccordement de câbles.
Dégroupage :
processus par lequel un opérateur alternatif utilise la boucle locale téléphonique, propriété
d’Orange, pour offrir des services à ses abonnés. Le dégroupage s’appuie sur la mise à disposition, par
Orange au bénéfice de l’opérateur dé
groupeur, de tout ou partie de la ligne téléphonique concernée. Le
dégroupage nécessite par ailleurs que l’opérateur dégroupeur installe son équipement actif (DSLAM) dans le
répartiteur téléphonique ou NRA.
FAI :
fournisseur d’accès à Internet, service commercial qui permet d’accéder à Internet par le biais d’un
abonnement.
Fibre optique :
guide d’ondes optiques permettant de transporter des signaux sur des grandes distances
avec de faibles pertes et à très haut débit. Ces fibres optiques sont assemblées par nombre pair (modulo 6 ou
12) dans des câbles de différentes technologies.
Fibre noire :
la fibre optique n’est pas activée (pas de signal par absence d’équipements d’extrémités actifs),
ce qui permet de la louer à des opérateurs / fournisseurs de services qui mettront en place les équipements
propres à générer et entretenir le signal à transporter via ce support.
Fourreaux :
désigne toute gaine, tout tube ou toute canalisation en conduite souterraine permettant la pose
de tubes, de sous tubes ou de câbles à fibres optiques. Il peut être notamment en polyéthylène haute densité
(PEHD) où en polychlorure de vinyle (PVC).
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Fracture numérique :
discrimination d’accès à Internet pour l’usager en termes de délai d’accès
supérieur à
un service et/ou de qualité moindre de ce service et/ou d’un coût d’accès élevé à ce service.
France Très Haut Débit :
nom donné au nouveau plan de déploiement du Très Haut Débit en France dans
les 10 ans à venir (d’ici 2022). Ce plan, annoncé
par le Président de la République en février 2013, entend
prendre pleinement en compte les dynamiques déjà engagées par les collectivités territoriales à travers la
mise en œuvre de RIP. Il se fixe la fibre à la maison comme objectif principal à atteindre
.
FSN :
Fonds National pour la Société Numérique : créé par l’Etat, ce fonds disposait à l’origine de
4,25 milliards d’euros destinés à accompagner en investissements les acteurs de l’économie numérique, dont
900 M€ pour subventionner les réseaux d’initia
tive publique (RIP)
FTTx (Fiber To The...) :
littéralement, fibre jusqu’à... Le FttX désigne les solutions réseaux utilisant la fibre
optique comme support physique, en comparaison aux réseaux cuivre pour le réseau téléphonique, ou aux
réseaux radioélectriques pour les réseaux sans fil (Wi-Fi, WiMax, téléphonie mobile). La lettre X désigne le
point de terminaison de la partie optique, les derniers mètres pouvant être réalisés en cuivre. Déclinaisons les
plus fréquentes : FttH (fiber to the home = domicile), FttB (building
= immeuble c’est
-à-dire en pied
d’immeuble), FttC (curb
= trottoir), FttN (neighbourhood = quartier), FttO (office = entreprise).
IRU (
Indefeasible right of use
) :
Droit d'usage irrévocable. Contrat de mise à disposition de la fibre
initialement utilisé dans les câbles sous-marins transatlantiques et généralisé aux câbles terrestres. Le
bénéficiaire d'un IRU reçoit du propriétaire des biens la propriété d'un droit irrévocable d'usage sur ces biens
et le droit de les exploiter et de les gérer comme s'il en était lui-même propriétaire.
Montée en débit :
se dit des différentes solutions techniques appliquées aux réseaux existants ou qui les
remplacent pour apporter aux usagers des débits supérieurs à ceux dont ils disposaient avant l’interventio
n.
Les cas les plus fréquents sont l’amélioration des performances du réseau ADSL par action à la sous
-boucle
cuivre (mise en place d’équipements de transmission spécifiques utilisant plusieurs paires de cuivre entre le
NRA et le sous-répartiteur ou raccordement en fibre optique du sous-répartiteur). Les performances des
réseaux radioélectriques fixes et mobiles peuvent aussi être améliorées par l’augmentation de capacité des
liens qui les relient à leur réseau amont.
Noeud de raccordement des abonnés (NRA) :
Le NRA est le siège du répartiteur général dans le réseau de
boucle locale de France Télécom. Il contient les équipements nécessaires au raccordement au réseau
téléphonique commuté. Depuis la mise en oeuvre du dégroupage au niveau du NRA, les opérateurs disposent
de l’accès à la boucle locale de France Télécom et peuvent y dégrouper les lignes de leurs abonnés. Ils y
installent leurs équipements actifs pour fournir le service haut débit à leurs abonnés.
Nœud
de raccordement optique (NRO) :
Point de conce
ntration du réseau de desserte en fibre optique d’un
opérateur auquel les opérateurs tiers peuvent se raccorder, installer leurs équipements actifs et collecter les
flux de données de leurs clients reliés à la boucle locale optique aval.
Point de Raccordement Mutualisé (PRM) :
Dans le cas d'un accès à la sous-boucle locale en mono-
injection, France Télécom propose la mise en place d'un Point de Raccordement Mutualisé à proximité du
sous-répartiteur. Le PRM accueille le répartiteur et les équipements actifs des opérateurs pour fournir un
service haut débit.
RIP (Réseaux d’initiative publique)
:
réseaux de communication électronique établis et exploités par des
collectivités territoriales et leurs groupements, dans le cadre de l’article
L. 1425-1 du CGCT.
Satellite :
technologie radio de transmission de données bi-directionnelle via un satellite en orbite
géostationnaire (à 36 000 km). Avantages
: disponibilité sur l’ensemble du territoire. Inconvénients
: temps de
latence élevé et débit partagé entre les abonnés.
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Schéma d’ingénierie
:
étude détaillée de l’architecture de réseau comprenant les éléments matériels précis
permettant aux entreprises de construire le réseau.
SDTAN (Schéma directeur territorial d’aménagement numérique)
:
instauré par la loi du 17 décembre
2009 relative à la lutte contre la fracture numérique, le SDTAN définit une stratégie de développement des
réseaux établie à l’échelle d’un département au moins. Il vise à soutenir la cohérence des initiatives publiques
et leur articulation avec les investissements privés.
SR / sous-répartiteur téléphonique :
pour le réseau de desserte cuivre, nœud intermédiaire entre le
répartiteur téléphonique (ou NRA) et les logements raccordés. Le sous-
répartiteur se trouve à l’intérieur de la
boucle locale té
léphonique. Il est généralement installé dans une armoire de rue et n’héberge pas
d’équipements actifs.
VDSL2 :
technologie de transmission de données applicable aux lignes de cuivre dont elle augmente
significativement le débit par rapport à l’ADSL, ce gain étant toutefois limité aux lignes de moins d’un
kilomètre. Les technologies DSL s’enrichissent avec la validation, par le comité indépendant d’experts cuivre,
de l’introduction du VDSL2 sur la boucle locale de cuivre de France Télécom. Environ 16% des l
ignes
principalement concentrées dans des zones qui ne feront pas l’objet de déploiements FttH à court terme
pourraient ainsi bénéficier d’un service haut débit plus performant.
Wi-Fi :
technologie de réseau de communications électroniques sans fil. Initialement conçu pour les réseaux
locaux (au sein d’un bâtiment ou d’un groupe de bâtiments voisins), le Wi
-
Fi est aujourd’hui également utilisé
pour des réseaux de desserte, généralement pour couvrir une petite zone blanche ou pour proposer un accès
nomade dans des lieux de passage (gares, hôtels, places publiques...). Le Wi-Fi a une portée et un débit
assez limités, mais les équipements sont peu coûteux, très répandus, et l’opérateur n’a pas besoin de licence.
WiMAX :
technologie de réseau de communications électroniques sans fil. Le WiMAX est adapté à la
desserte. Il s’agit d’une technologie récente, dont le déploiement a commencé en France en 2007. Une
licence est nécessaire pour son utilisation.
Zone arrière de point de mutualisation :
les points de mutualisation en dehors des zones très denses se
situent toujours hors de la propriété privée et regroupent les lignes à très haut débit en fibre optique
d’immeubles bâtis. L’ensemble des immeubles bâtis reliés, effectivement ou potentiellement, à ce point de
mutualisation, forment une zone géographique continue. Cette zone géographique constitue la zone arrière
d’un point de mutualisation.
Zones blanches :
secteurs géographiques non desservis par un service de communication électronique.
Zones conventionnées :
les zones conventionnées sont celles dans lesquelles les opérateurs privés
s’engagent à déployer des réseaux de fibre optique jusqu’à l’abonné (FttH) pour l’ensemble des habitants d’ici
2020. Ces déploiements sont effectués dans le cadre de conventions sig
nées entre les opérateurs, l’Etat et les
collectivités territoriales concernées. Elles permettent aux élus de définir avec les opérateurs les zones à
raccorder en priorité (57 % de la population).
Zones grises :
zones desservies en haut débit mais peu concurrentielles. Les usagers de ce type de zone
n’ont pas accès aux offres de dégroupage ni aux offres Triple Play.
Zones non conventionnées :
en dehors des zones conventionnées, les collectivités territoriales déploient
des réseaux d’initiative publique appe
lés « RIP » (elles concernent 43% de la population). La moitié de
l’investissement public sera financée par les recettes d’exploitation des RIP et le cofinancement des
opérateurs privés.