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Bureau 412 / AM
./.
6, Cours des Roches - B.P. 226 - Noisiel - 77441 Marne la Vallée Cedex 2
Tel.
01.64.80.88.88
Fax
01.64.80.88.53
L
e
P
résident
N°/G/159/12-0233 C
NOISIEL, le
13 AVR. 2012
N° 12-0072 R
RECOMMANDE AVEC A.R.
Monsieur le Président,
Je vous prie de bien vouloir trouver ci-joint le rapport comportant les observations
définitives arrêtées par la chambre régionale des comptes d’Ile-de-France sur la gestion du
groupe ESCP Europe.
Il est accompagné de la réponse reçue à la chambre dans le délai prévu par l’article
L. 243-5, alinéa 4, du code des juridictions financières.
Il vous appartient de transmettre ce rapport et la réponse jointe à l’assemblée
délibérante. Conformément à la loi, l’ensemble doit :
1. faire l’objet d’une inscription à l’ordre du jour de la plus proche réunion de
l’assemblée ;
2. être joint à la convocation adressée à chacun de ses membres ;
3. donner lieu à débat.
P.J.
:
1
Monsieur Pierre-Antoine GAILLY
Président de la CCIP
Chambre de commerce et d’industrie de Paris
27, avenue de Friedland
75382 PARIS CEDEX 08
Bureau 412 / AM
2
Dès la plus proche réunion de l’assemblée, le document final sera considéré comme
un document administratif communicable à toute personne en faisant la demande, dans les
conditions fixées par la loi n° 78-753 du 17 juillet 1978.
Vous voudrez bien informer le greffe de la chambre de la date à laquelle le rapport
d’observations et la réponse jointe auront été portés à la connaissance de l’assemblée
délibérante.
Enfin, je vous précise qu’en application des dispositions de l’article R. 241-23 du
code précité, le rapport d’observations et la réponse jointe sont transmis au préfet et au
directeur départemental des finances publiques des Hauts-de-Seine.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération distinguée.
Jean-Yves BERTUCCI
S4212011307 MP
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RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES
GROUPE ESCP EUROPE
-*-*-
Exercices 2006 et suivants
-*-*-
Service consulaire de la chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCIP), ESCP Europe
est née de la fusion de l’ESCP et de l’EAP dans le courant des années 2000. Elle est
constituée d’un campus situé au coeur de Paris et de quatre autres campus répartis en Europe
(Turin, Londres, Berlin et Madrid). Tournée vers l’intégration européenne, l’école a
récemment
développé
un
ensemble
de
partenariats
avec
plusieurs
établissements
d’enseignement supérieur.
La construction d’une école multi-campus a été marquée par le renforcement de l’identité
européenne de l’établissement, grâce en particulier à la création de séminaires européens pour
les élèves récemment intégrés. L’école a, par ailleurs, démontré sa faculté à réagir rapidement,
afin d’instituer des formations spécifiques, en réponse à des besoins ponctuels ou en relation
directe avec l’environnement économique international (crise financière).
La mise en place en 2008 de la charte de gouvernance destinée à régir les relations entre le
siège et les quatre campus (Allemagne, Espagne, Grande-Bretagne et Italie) est une première
étape majeure vers l’intégration coordonnée du groupe. Toutefois, la gouvernance de l’école
ne sera efficacement assurée qu’à l’issue d’une adaptation du statut du campus de Turin. En
termes stratégiques, il est donc indispensable de revoir le mode de gouvernance de cet
établissement, ce que la CCIP s’est engagée à examiner avant la fin du premier semestre
2012.
Le corps professoral permanent (CPP) du groupe ESCP Europe (131 personnes en 2012) se
féminise (+ 34 % de professeurs féminins entre 2006 et 2010). Par ailleurs, la progression de
la rémunération moyenne annuelle des hommes (+ 3,87 %) est inférieure à celle des femmes
(+ 11 %), d’où il résulte qu’entre 2006 et 2010, l’écart de rémunération s’est significativement
réduit (passage de 9 % à 2 %).
S4212011307 MP
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Dans ses relations avec ses partenaires en termes d’enseignement et de recherche, le groupe
ESCP Europe a fortement renforcé la qualification académique de son corps professoral
permanent. Son rapprochement avec le pôle de recherche et d’enseignement supérieur
(PRES
1
) Hautes Etudes-Sorbonne-Arts et Métiers (HESAM), avec l’ENA, ainsi qu’avec de
nombreuses universités et pôles de compétitivité internationalement reconnus, contribue à son
rayonnement scientifique. Le classement de son diplôme de formation « Grande école »
Master in Management
au troisième rang du classement du
Financial Times
en 2011 en est
l’illustration, dans un environnement national et international fortement concurrentiel.
Concernant la perspective des prochains travaux de ré-accréditation (AMBA, EQUIS et
AACSB), il est impératif que l’école poursuive les actions initiées au cours du second
semestre de l’année 2011, par lesquelles elle a conçu un ensemble de tableaux de bord
destinés, notamment, à la gestion des différents cursus de scolarité. La chambre note sur ce
point qu’un entrepôt de donnés en cours de construction servira à l’élaboration de statistiques
complémentaires aux informations issues des questionnaires de placement adressés chaque
année aux jeunes diplômés.
A l’issue de ce contrôle, la chambre recommande à l’école :
d’adopter pour l’ensemble des campus, dans un souci de cohérence globale de la
politique de recherche, les mêmes axes stratégiques que ceux en vigueur au sein du
campus de Paris ;
d’ajuster la périodicité d’examen du tableau de bord des articles publiés et de ceux en
cours de publication, afin d’en avoir une visibilité plus précise ;
de limiter le reliquat de créance non recouvré tant en matière de formation initiale que de
formation continue ;
pour optimiser le fonctionnement des différents acteurs, d’alimenter un tableau de suivi
budgétaire relatif à l’activité de formation continue (prise des commandes, formations
dispensées, facturées et encaissées) ;
en termes stratégiques, de mettre à profit le revirement de la chambre de commerce et
d’industrie de Turin (retrait du conseil de gestion de l’ESMI) pour revoir le mode de
gouvernance de cet établissement.
1
Les pôles de recherche et d’enseignement supérieur permettent aux universités, grandes écoles et organismes
de recherche de mettre en cohérence leurs différents dispositifs, de mutualiser leurs activités et leurs moyens afin
de proposer une offre de recherche et de formation plus cohérente, plus lisible et mieux adaptée aux besoins des
territoires.
S4212011307 MP
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1 - Présentation générale et procédure
Service consulaire de la chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCIP), ESCP Europe
est née de la fusion de l’ESCP et de l’EAP dans le courant des années 2000. Elle est
constituée d’un campus situé au coeur de Paris et de quatre autres campus répartis en Europe
(Turin, Londres, Berlin et Madrid). Tournée vers l’intégration européenne, l’école a
récemment
développé
un
ensemble
de
partenariats
avec
plusieurs
établissements
d’enseignement supérieur.
Le contrôle des chambres de commerce et d’industrie (CCI) a été délégué aux chambres
régionales des comptes (CRC) par un arrêté du Premier président de la Cour des comptes du
17 janvier 2003, pour les exercices 2001 à 2005 (exercices 2003 à 2005 pour la chambre
régionale des comptes d’Ile-de-France) reconduit pour les exercices 2006 à 2009 par arrêté du
13 octobre 2006. C’est l’arrêté du 8 novembre 2010 qui fonde aujourd’hui la compétence des
CRC sur ces établissements nationaux.
L’examen de gestion a porté sur les exercices 2006 et suivants. Restreint au périmètre d’une
enquête nationale portant principalement sur les processus opérationnels (stratégie et politique
de formation et de recherche, développement international, gouvernance…) et sur la mise en
oeuvre de la formation Grande école, le présent contrôle, inscrit au programme de l’année
2011, a été ouvert par la chambre régionale des comptes d’Ile-de-France auprès de la CCIP, le
21 janvier 2011. Conformément aux dispositions de l’article L.243-1 du code des juridictions
financières, l’entretien préalable s’est déroulé le 11 juillet 2011 avec M. Pierre-Antoine
Gailly, président de la CCIP et M. Pascal Morand, directeur général du groupe ESCP Europe.
L’entretien préalable avec M. Pierre Simon, ancien président de la CCIP, a eu lieu le 14
septembre 2011.
Le 29 septembre 2011, la chambre régionale des comptes d’Ile-de-France a arrêté des
observations provisoires qui ont été transmises le 21 novembre 2011 au président de la CCIP
en exercice, à son prédécesseur et au directeur général du groupe ESCP Europe. Par lettre en
date du 1
er
février 2012, l’actuel président de la CCIP a, au nom de l’ancien président et du
directeur général du groupe ESCP Europe, souhaité apporter des éléments complémentaires
en réponse au rapport d’observations provisoires. Dans sa séance du 15 mars 2012, la
chambre a arrêté les observations définitives qui suivent.
2 - La formation
2.1 - La formation initiale
2.1.1 - Formalisation de la stratégie
ESCP Europe délivre actuellement deux diplômes ayant fait l’objet d’un examen et d’un avis
favorable de la Commission d’évaluation des formations et des diplômes de gestion
(CEFDG) : le
Master in Management
(MIM - diplôme Grande école) et le
Master in
European Business
(MEB). Le MIM, troisième dans le classement mondial du
Financial
Times
en 2011, a fait l’objet d’un renouvellement de visa et du grade de master par la CEFDG
jusqu’en 2012.
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Selon l’école, la stratégie suivie doit permettre de former les futurs responsables des
entreprises, aptes à jouer un rôle clef dans l’économie et la société et de contribuer à la
compétitivité et au développement durable de l’économie européenne. Le PRES HESAM,
auquel ESCP Europe est partie prenante, est d’ailleurs lui-même structuré autour de valeurs
conformes à l’esprit de développement de l’école. En complément des processus
d’accréditation qui imposent une révision de la stratégie de formation chaque année, ESCP
Europe a revu le contenu de sa stratégie de formation, en particulier par la création, en 2009,
de séminaires « européens » et par un rapprochement avec l’ENA, concrétisé par une
convention signée en décembre 2010. A cet égard, la chambre note qu’un projet de stratégie
de formation a été préparé par le directeur général de l’école en liaison avec le comité de
direction au mois de décembre 2011. Validé par le directeur général délégué enseignement-
recherche-formation (DGA/ERF) de la CCIP, il devra être présenté, pour avis, au cours du
premier semestre 2012 au conseil d’établissement de l’école, à la commission de
l’enseignement de la CCIP et à chaque campus. Il sera ensuite validé par le bureau de la
CCIP.
Quant à la pédagogie suivie par ESCP Europe, elle vise à garantir l’excellence académique
des enseignements, à dispenser une formation académique et pratique et à proposer des
solutions « sur mesure » aux étudiants, à travers l’existence d’un portefeuille de masters
particulièrement développé. Or, si ces différents aspects apparaissent dans les documents de
travail élaborés en vue du renouvellement des accréditations et dans les brochures destinées
aux étudiants actuellement en cours de refonte, la chambre considère qu’ESCP Europe
gagnerait à les officialiser dans un document général permettant de mieux en suivre la mise en
oeuvre concrète. L’école s’est engagée sur ce point pour la rentrée des élèves en septembre
2012. Ce document fera, en outre, mention de la stratégie de développement international
suivie par le groupe.
2.1.2 - Les relations avec les pôles de compétitivité
A ce jour, l’école n’a pas encore de lien formellement établi avec des pôles de compétitivité.
Plusieurs professeurs ont toutefois été en relation avec ces derniers, à travers leurs recherches
en management public, entrepreneuriat et innovation. Par ailleurs, la constitution du PRES
HESAM a aussi permis un rapprochement avec les pôles Systematic et Cap Digital.
2.2 - L’accès à la formation Grande école
2.2.1 - Les frais de scolarité de la formation Grande école
Les droits d’inscription et de scolarité sont fixés pour chaque année académique. Le paiement
peut s’effectuer au comptant ou par prélèvement automatique sur compte bancaire, en cinq
échéances. La direction des études et la direction financière peuvent statuer sur des demandes
particulières d’échéancier de paiement, après examen au cas par cas.
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Tableau 1 : Evolution des frais annuels de scolarité de la formation Grande école entre 2006 et 2011
(source : ESCP Europe)
Grande école
(montants en €)
2006/2007
2007/2008
2008/2009
2009/2010
2010/2011
2011/2012
Variation
2006-2012
Pré-master
7 700
8 000
8 400
8 600
8 800
9 000
16,9 %
Master 1 et 2 en
admission directe
(Union européenne)
et étudiants venant de
l’année pré-master
7 700
8 000
8 400
11 000
11 300
11 500
49,4 %
Master 1 et 2 en
admission directe
(hors Union
européenne)
7 700
8 000
8 400
15 000
15 300
15 500
101,3 %
Année de césure
600
600
600
600
600
600
0 %
L’ambition du groupe ESCP Europe est d’intégrer de nombreux étudiants aux profils variés
tant sur le plan académique qu’en termes d’origines. La politique d’aide financière a donc
pour objectif de mettre en place des dispositifs permettant d’aider un nombre plus important
d’étudiants, tout en limitant le montant de la bourse pour chaque étudiant à 50 % des frais de
scolarité. Deux types de bourses ont ainsi été institués :
les bourses d’études allouées selon des critères de ressources qui couvrent 25 % ou
50 % du montant des frais de scolarité. Elles peuvent être attribuées aux étudiants de
l’année pré-master et à ceux de master 1 (M1) ressortissants de l’Union européenne.
Les bourses d’études ne sont pas attribuées en master 2 (M2), car les étudiants peuvent
trouver un financement en effectuant cette année d’études en apprentissage ;
les bourses au mérite attribuées aux étudiants non européens en fonction de leur rang
d’admission au concours. Elles représentent 25 % ou 50 % des frais de scolarité et ont
été développées pour inciter les meilleurs de ces étudiants internationaux à intégrer le
programme. Les candidats bénéficiant d’une bourse au mérite en sont informés au
moment de leur admission.
Le nombre total d’élèves bénéficiant d’une bourse d’études est en diminution depuis l’année
scolaire 2010/2011. Ceci s’explique par la volonté de développer les bourses au mérite
(+ 117 % entre 2009 et 2010) permettant d’attirer les meilleurs candidats étrangers. Par
ailleurs, avec la mise en place de l’apprentissage, ces bourses sont désormais moins
nécessaires en M2. Sur la période contrôlée, la réduction du nombre total de bourses
accordées (- 5,8 %), rapportée à l’accroissement des montants versés (+ 62,5 %), conduit au
constat
d’une
augmentation
moyenne
du
montant
des
bourses,
conséquence
de
l’accroissement des frais de scolarité. Les bourses peuvent être complétées par des aides
accordées sur critères de ressources et de mérite par la Fondation ESCP Europe dont le
nombre (passage de cinq en 2006/2007 à 60 en 2011/2012) et le montant (de 29 500 € à
270 000 €) sont en progression tout à fait significative.
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Tableau 2 : Nombre de bourses (source : ESCP Europe)
Année académique
2006/2007
2007/2008
2008/2009
2009/2010
2010/2011
2011/2012
Bourses d’études
327
376
314
329
244
185
dont étudiants français
127
145
145
176
157
123
dont étudiants
internationaux
200
231
169
153
87
62
Bourses au mérite
11
9
9
35
76
78
Bourses fondation
ESCP Europe
5
15
27
32
27
60
Total
343
400
350
396
347
323
Tableau 3 : Montants des bourses attribuées (source : ESCP Europe)
Montants en €
2006/2007
2007/2008
2008/2009
2009/2010
2010/2011
2011/2012
Bourses d’études
967 375
1 184 000
1 014 000
1 127 050
922 925
878 150
Bourses au mérite
53 250
40 700
42 900
307 300
540 200
559 000
Bourses fondation
ESCP Europe
29 500
60 000
114 500
146 400
131 700
270 000
Total
1 050 125
1 284 700
1 171 400
1 580 750
1 594 825
1 707 150
2.2.2 - Les relations avec les organismes de préparation
ESCP Europe entretient des relations privilégiées avec les classes préparatoires aux grandes
écoles (CPGE). Plusieurs manifestations entrent dans ce cadre :
la journée «
ESCP Europe des classes préparatoires
», organisée chaque année dans
les locaux de l’école au mois de novembre, rassemble toutes les CPGE autour d’une
conférence sur un thème d’actualité présentée par un professeur de l’école et d’un
bilan des concours réalisé par le directeur des admissions et concours de la CCIP ;
les présentations aux étudiants des CPGE ayant le plus d’étudiants admis au concours,
(sous la forme d’une quinzaine de visites réalisées chaque année) ;
la journée «
portes ouvertes
», chaque année en mars, qui convie les étudiants des
classes préparatoires par des campagnes d’information et d’affichage ;
un dispositif spécifique, les «
Cordées de la réussite
», organisé sous la forme d’un
partenariat avec deux CPGE proposant des filières technologiques (lycées Turgot de
Paris et Champlain de Chennevières-sur-Marne).
Le nombre de candidats inscrits est en augmentation constante sur la période contrôlée
(+ 28,8 % entre 2005 et 2011). En raison d’un nombre constant de places offertes, le concours
d’entrée en première année (L3 ou pré-master) du MIM est donc de plus en plus sélectif (ce
constat est d’ailleurs confirmé par l’élévation de la barre d’admissibilité).
Tableau 4 : Quelques chiffres relatifs aux concours d’entrée en pré-master (L3) - source : ESCP Europe
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Nombre d’inscrits issus des classes
préparatoires
4 138
4 408
4 606
5 033
5 235
5 281
5 331
Nombre d’admissibles issus des
classes préparatoires
1 369
1 348
1 348
1352
1 353
1 352
1 350
Barre d’admissibilité
10,83
11,43
11,65
11,94
12,07
12,31
12,31
Nombre de places
355
355
355
355
355
355
355
Nombre d’affectés
355
355
356
356
358
358
358
Sélectivité du concours
2
8,58 %
8,05 %
7,73 %
7,07 %
6,84 %
6,78 %
6,72 %
2
Ratio du nombre d’affectés rapporté au nombre d’inscrits.
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2.3 - La politique de formation de la Grande école
2.3.1 - Le contenu de la formation
Un comité de pilotage de l’évolution des contenus des programmes a été créé en 2009. Il est
actuellement en charge de l’évolution du programme Grande école, l’objectif de cette refonte
étant de conduire à un renforcement des options de spécialisation pour les étudiants qui le
souhaitent. Concrètement, ce comité a entériné la création d’options «
transversales
»
(marketing et contrôle de gestion, direction financière, conseil dans tous les domaines
organisationnels), tout en tenant compte de la mobilité étudiante entre les campus au sein
desquels les mêmes modules sont en cours de création.
Le MIM (comme le MEB et les 15 mastères spécialisés) est dirigé par un directeur
académique en charge de la formalisation de la stratégie de recrutement, du suivi des concours
nationaux et internationaux et de la poursuite du processus d’harmonisation des contenus
inter-campus. Sous son autorité, le directeur du programme MIM est responsable de la
direction opérationnelle de ce programme au niveau européen. Il assure, en particulier, la
gestion des équipes de scolarité du campus de Paris et entretient un lien fonctionnel avec les
directeurs du programme des autres campus. Les deux directeurs (directeur académique et
directeur du programme) sont nommés par la direction générale de la CCIP.
Selon l’école, la politique de formation initiale et continue de la CCIP repose sur trois
principes stratégiques : la sélectivité, l’excellence pédagogique et l’adaptation des formations
aux besoins des entreprises. Cette politique repose sur un engagement éducatif défini pour les
11 écoles de la CCIP et formalisé à travers une charte. Toutefois, au-delà de ces principes, la
chambre a pu noter que les écoles qui évoluent sur des marchés spécifiques disposaient d’une
autonomie importante dans leurs politiques de formation.
La cohérence entre la politique de formation de la CCIP et celle d’ESCP Europe est garantie
par la tenue de réunions régulières entre la CCIP
et le directeur général de l’école. Ces points
d’étape prennent la forme de conseils d’établissements ou de «
bilans annuels
» pour la
formation initiale et la formation continue. Par ailleurs, le respect des principes stratégiques
s’apprécie plus finement à partir de moyens complémentaires : le taux de sélectivité mesuré
chaque année, l’excellence pédagogique et la bonne adaptation des formations aux besoins
des entreprises.
Enfin, afin d’offrir aux étudiants un «
front office
» administratif centralisant l’ensemble des
informations durant leurs études, la chambre note qu’ESCP Europe a décidé, en 2011, de
créer un «
registrar
». Cette création est une innovation qui se justifie par l’existence de cinq
campus au sein desquels les étudiants peuvent accomplir une grande partie de leur scolarité.
Cette structure, directement rattachée à la direction académique Europe et dédiée aux aspects
pédagogiques, est un guichet unique en matière d’information des candidats et
d’accompagnement des étudiants en vue d’une intégration professionnelle optimisée des
jeunes diplômés. Le nouveau local du «
registrar
», situé au rez-de-chaussée du campus de
Paris, a ouvert ses portes en janvier 2012.
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2.3.2 - Le placement des étudiants
ESCP Europe effectue tous les ans une enquête emploi dont les résultats sont communiqués à
la Conférence des grandes écoles (CGE) pour son étude globale sur les écoles de
management. Cette enquête est effectuée en février-mars de l’année N et porte sur les
promotions N-1 et N-2, pour une étude réalisée entre six et 18 mois après l’obtention du
diplôme. En ce qui concerne ESCP, le «
taux de retour
» des réponses est en baisse sur la
période contrôlée. Cette érosion du taux de retour des questionnaires (- 13,88 % entre 2005 et
2010) s’explique, selon l’école, par l’internationalisation des promotions qui induit des
comportements différents concernant ce type de sollicitations. En effet, les diplômés
internationaux répondent traditionnellement moins que les Français dont le taux de réponse
reste constant. Toutefois, bien que l’école ne soit pas en mesure de contraindre les anciens
diplômés à renseigner le questionnaire qui leur est envoyé, il lui appartiendra néanmoins de
continuer à les sensibiliser en amont sur la valeur ajoutée qui peut en être retirée.
Tableau 5 : Taux de retour des questionnaires de placement entre 2005 et 2010 (source : ESCP Europe)
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Taux de retour du questionnaire
72 %
74,6 %
71,9 %
64,8 %
62,5 %
62 %
A l’issue de l’exploitation des questionnaires de placement renvoyés par les promotions 2005
à 2010, la très grande majorité des diplômés exerce une activité professionnelle (plus de 86 %
pour la promotion 2010). Toutefois, pour certaines informations, il convient de souligner que
l’école n’a pas été en mesure de remonter avant 2008. Cette situation la prive donc de toute
référence pour conduire des analyses rétrospectives de placement pourtant essentielles sur
cette question. Enfin, l’évaluation du taux d’emploi ne permet pas à ESCP Europe de mesurer
la performance de ses processus de formation. La chambre prend bonne note de la récente
décision d’initier une démarche plus ambitieuse visant à mesurer précisément d’acquisition
des compétences. Cette réflexion, qui a débuté au début de l’année 2012, devrait conduire à
un fonctionnement nominal du dispositif pour le MIM et le MEB en fin d’année 2012.
Le nombre de diplômés en recherche d’un premier emploi a augmenté en 2008 (6,9 %), en
raison du contexte économique international et de la baisse des recrutements, en particulier
dans le domaine de la finance. Il revient, en 2009, à un niveau plus bas (5,6 %), certes
supérieur à celui qui existait avant la crise, mais cependant conforme aux évolutions des
années antérieures.
Tableau 6 : Situation professionnelle des anciens élèves (source : ESCP Europe)
Position
Promotion
2005
Promotion
2006
Promotion
2007
Promotion
2008
Promotion
2009
Promotion
2010
Activité professionnelle (dont VIE
3
)
88 %
86,3 %
87,6 %
85,4 %
82,8 %
86,3 %
Recherche d’un premier emploi
6 %
5,3 %
5,3 %
6,9 %
5,6 %
5,8 %
Poursuite d’études
4 %
6,1 %
5,6 %
6,5 %
8,8 %
6,5 %
Projet personnel
2 %
2,3 %
1,5 %
1,2 %
2,8 %
1,4 %
3
Le volontariat international en entreprises (VIE), instauré par la loi du 14 mars 2000, permet aux entreprises
françaises de confier à un jeune diplômé (moins de 28 ans) une mission professionnelle à l’étranger durant une
période modulable de six à 24 mois, renouvelable une fois. Le volontaire perçoit une indemnité mensuelle. Selon
le pays et sans distinction de niveau d’études, l’indemnité varie entre 1 200 € et 2 500 € nets par mois,
couverture sociale incluse. Cette indemnité forfaitaire et non négociable comprend
une partie fixe et une partie
variable tenant compte, notamment, des variations des taux de change et des prix selon les pays.
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9/35
Sur la base des questionnaires de placement effectivement retournés par les anciens élèves, il
apparaît que la durée de recherche du premier emploi s’allonge légèrement pour les deux
dernières promotions, du fait d’un marché du travail toujours tendu par la crise financière
internationale.
Tableau 7 : Durée de recherche du premier emploi (source : ESCP Europe)
Statut des élèves
Promotion
2006
Promotion
2007
Promotion
2008
Promotion
2009
Promotion
2010
Embauchés avant la fin de
leur formation
58 %
51 %
66,6 %
79,6 %
66,8 %
Embauchés moins de 2
mois après la fin de leur
formation
22,3 %
25,3 %
11,1 %
14,7 %
13 %
Embauchés de 2 à 4 mois
après la fin de leur
formation
10,5 %
11,2 %
9,1 %
5,7 %
8,4 %
Embauchés de 4 à 6 mois
après la fin de leur
formation
3,4 %
5,6 %
5,7 %
0 %
5,5 %
En recherche d’emploi 6
mois après la fin de leur
formation
5,8 %
6,9 %
7,5 %
6,3 %
6,3 %
Parmi les principaux employeurs, on constate la prédominance du secteur privé. Les
embauches s’effectuent majoritairement sous la forme de contrats à durée indéterminée
(CDI).
Tableau 8 : Les principaux employeurs (source : ESCP Europe)
Promotion
2008
Promotion
2009
Promotion
2010
Salariés d’une entreprise privée
93 %
92,8 %
91,9 %
Salariés d’une entreprise publique
1,7 %
1,3 %
1,7 %
Salariés d’une autre structure
1,2 %
1,7 %
2 %
Chef d’entreprise, indépendant ou
profession libérale
4,1 %
4,2 %
4,4 %
Tableau 9 : Nature des contrats de travail (source : ESCP Europe)
Type de contrat
Promotion 2008
Promotion 2009
Promotion 2010
CDI
84,2 %
85 %
87,9 %
CDD
6,1 %
7,5 %
4,7 %
Intérim
0,4 %
0 %
0,7 %
Autres
9,3 %
7,5 %
6,7 %
La localisation géographique des emplois est centrée sur Paris et la région parisienne, ainsi
qu’à l’étranger, dans une importante proportion. Ce constat est cohérent avec la dimension
européenne de l’école.
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Tableau 10 : Localisation géographique des emplois (source : ESCP Europe)
Choix géographique
2008
2009
2010
Paris et région parisienne
67,2 %
55,8 %
61,6 %
Etranger
29,9 %
39,6 %
34,5 %
Province
2,9 %
4,6 %
3,9 %
S’agissant des élèves diplômés en recherche d’emploi, la chambre regrette qu’ESCP Europe
n’ait pas lancé une analyse des causes expliquant l’accroissement du taux d’anciens élèves à
la recherche d’un emploi, soit en raison de leur «
manque d’expérience professionnelle
», soit
pour des motifs rassemblés sous la catégorie générique «
autres difficultés
».
Tableau 11 : Les difficultés rencontrées par les anciens élèves en recherche d’emploi (source : ESCP
Europe)
Promotion 2008
Promotion 2009
Promotion 2010
Pour mémoire : taux de retour du questionnaire de
placement
64,8 %
62,5 %
62 %
Difficultés à trouver des offres d’emploi
78,6 %
64,3 %
56 %
Mauvaise maîtrise des techniques de recherche
d’emploi
1,8 %
7,1 %
4 %
Manque d’expérience professionnelle
7,1 %
14,3 %
16 %
Mobilité géographique difficile
3,6 %
7,1 %
4 %
En part relative des réponses reçues
Autres difficultés
8,9 %
7,2 %
20 %
2.4 - Les relations avec les entreprises
2.4.1 - Les stages
Dans le cadre du MIM, un minimum de 39 semaines de stages équivalent temps-plein est
requis sur l’ensemble de la scolarité (il s’agit d’une condition d’obtention du diplôme), qu’il
s’agisse du programme en trois ans ou du programme en deux ans. Le stage de fin d’année
pré-master (L3) s’achève par un rapport individuel. L’évaluation ne porte que sur le rapport
écrit ; il n’y a pas d’exposé oral. Quant aux expériences professionnelles du cycle M1, elles ne
donnent plus lieu à la rédaction d’un rapport de stage, ni à l’attribution d’une note et de
crédits ECTS
4
depuis 2008, date à laquelle il a été décidé de renforcer la valorisation du
mémoire de recherche, conformément à ce qui est pratiqué dans d’autres pays européens.
2.4.2 - Les chaires
Selon la direction générale du groupe ESCP Europe, la création de chaires poursuit plusieurs
objectifs. Il s’agit d’abord d’apporter un soutien financier à la recherche menée dans des
secteurs tout à fait spécifiques. L’idée est ainsi de rapprocher le monde de l’entreprise du
corps professoral pour faciliter les travaux menés de manière appliquée. La bonne gestion de
cette interface entre le monde académique et celui de l’entreprise est à l’origine d’un
enrichissement des programmes de formation et accroît les opportunités offertes aux élèves
(stages, recrutement, expertise…).
4
European Credits Transfer System
ou système européen de transfert de crédits. Il s’agit d’un mécanisme
développé par l’Union Européenne qui permet d’attribuer des points à toutes les composantes d’un programme
d’études en se fondant sur la charge de travail à réaliser par l’étudiant. Ce concept favorise la comparaison des
programmes d’études des différents pays européens.
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Les chaires n’ont pas d’objectif direct de recrutement d’étudiants. En pratique, les entreprises
souhaitent surtout développer une image de proximité auprès de l’école et conforter leur
réputation à travers un partenariat resserré. ESCP Europe ne suit donc pas le nombre
d’étudiants issus de la chaire et ayant ensuite intégré l’entreprise à l’origine de sa création.
Depuis 2007, les chaires ont été financées de diverses façons : soit par le sponsoring
(exemple : chaire Pfizer) dans lequel le budget de la chaire provient du budget de
communication de l’entreprise, soit par la taxe d’apprentissage (exemple : chaire IFACI) qui
présente l’avantage de ne pas engager de dépenses additionnelles (l’entreprise décide
d’allouer la taxe en faveur de la chaire), soit enfin par le mécénat (exemple : chaire KPMG)
qui permet de bénéficier de la déductibilité fiscale à travers la fondation de l’école par
laquelle transitent les financements. Les deux premiers modes de financement ne perdurent
que pour les chaires les plus anciennes, afin de ne pas marquer de rupture avec des entreprises
ou des entités ayant tissé des relations étroites avec l’école. Désormais, seul le recours au
mécénat est utilisé. En 2010, le montant minimal annuel devant être versé était d’environ
100 k€
5
, avec un engagement minimal de trois ans reconductible. Au 1
er
janvier 2011, six
chaires étaient actives à ESCP Europe.
L’évaluation du fonctionnement et de la gouvernance des chaires repose sur le
fonctionnement de deux structures complémentaires : le conseil d’orientation et le comité de
pilotage. Le conseil d’orientation est composé des représentants des mécènes, du titulaire de
la chaire, du directeur général d’ESCP Europe et d’autres représentants de l’école. Il se réunit
une ou deux fois par an et doit évaluer les réalisations concrètes de la chaire en fonction des
objectifs initialement fixés. Le conseil approuve également les orientations de la recherche et
se positionne en conseil permanent du titulaire de la chaire pour tout ce qui relève du contenu
de la recherche et des outils pédagogiques associés. Le comité de pilotage est composé du
titulaire de la chaire, de l’équipe pédagogique et de recherche impliquée dans la chaire et d’un
représentant de l’école. Il est chargé de la définition du programme d’activité de la chaire et,
notamment, du calendrier d’avancement des travaux, des moyens utilisés, de la définition du
budget annuel alloué à chaque volet du programme, de l’établissement d’un rapport
académique annuel et de rapports intermédiaires sur l’état d’avancement des travaux de la
chaire.
La chambre considère que l’évaluation des chaires n’est pas homogène. Elle prend acte
qu’ESCP Europe s’est engagée, dès le début de l’année 2012, à mettre en place un processus
robuste reposant sur
la généralisation de cinq critères (trois indicateurs identiques pour toutes
les chaires et deux retenus en fonction des spécificités de chacune d’entre elles). L’école s’est
par ailleurs engagée à ce que ce dispositif, une fois finalisé (avant la fin du premier semestre
2012), soit ensuite systématiquement appliqué à toute nouvelle chaire.
2.4.3 - Le cas de l’apprentissage
La filière apprentissage a été créée en 2000 au sein du MIM afin d’offrir aux étudiants, à
partir de leur deuxième année (M2), un dispositif leur permettant d’acquérir une expérience
professionnelle significative dans une entreprise. En outre, l’apprentissage permet le
financement des études puisque l’étudiant n’a plus à régler de frais de scolarité et qu’il perçoit
un salaire mensuel. Cette filière est placée sous la direction scientifique d’un professeur
permanent assisté de deux collaborateurs. Parallèlement au suivi dont ils bénéficient dans
l’entreprise (maître d’apprentissage), les apprentis sont aussi encadrés à l’école par un
professeur tuteur.
5
k€ : milliers d’euros.
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12/35
A).
Alors que la filière apprentissage a connu une importante progression au cours des dernières
années (+ 91 % d’apprentis entre les promotions 2006 et 2012), l’école devra néanmoins
veiller à contenir le nombre d’élèves concernés par cette mesure, du fait de la réduction des
financements octroyés par le conseil régional d’Ile-de-France. A cet égard, la chambre prend
note qu’en 2011, le montant de taxe perçu par ESCP Europe au titre du quota s’est élevé à
1,76 M€
6
, somme que l’école n’a pas intégralement utilisée et qui pourrait, le cas échéant,
être destinée au financement de son centre de formation d’apprentis (CF
Tableau 12 : Nombre d’apprentis (source : ESCP Europe)
Promotion
2006
Promotion
2007
Promotion
2008
Promotion
2009
Promotion
2010
Promotion
2011
Promotion
2012
Nombre d’apprentis
33
22
36
18
38
59
63
3 - La formation continue
3.1 - Présentation générale de la formation continue
Selon son directeur général, la vocation d’ESCP Europe dans le cadre de son activité de
formation continue est «
d’accompagner à l’échelle européenne le développement des
entreprises de toutes tailles et dans tous les secteurs
». Quatre principes s’appliquent à
l’activité de formation continue : la flexibilité des cursus et des dispositifs, la modularité des
domaines et des contenus, l’innovation permanente et l’accompagnement des professionnels
formés. Depuis septembre 2010, la formation professionnelle, placée sous la responsabilité de
la direction
Executive Education
(EXED) Europe, est composée de trois équipes :
une équipe de neuf personnes chargée de promouvoir, commercialiser et gérer le
programme
European Executive MBA
;
une équipe de neuf personnes chargée de créer, commercialiser et gérer l’ensemble des
produits individuels du catalogue inter-entreprises
7
, des produits courts, des produits
longs certifiants et des produits longs diplômants (
Executive
mastères spécialisés et
programme pour les cadres dirigeants) ;
une équipe de 11 personnes en charge de la conception, de la production et de la
gestion administrative des programmes sur mesure.
Sur les quatre autres campus, les équipes locales peuvent, selon la demande, développer
certains produits, tout en les adaptant au contexte local. Quant aux fonctions transversales (les
actions
administratives
de
support :
gestion
administrative,
fonction
commerciale,
communication…), elles sont assurées sur le campus de Paris.
De 2006 à 2009, le chiffre d’affaires de la formation continue (hors
Executive MBA
) a été en
forte baisse (particulièrement à partir de 2009). Cette situation s’explique par un contexte
économique défavorable (appels d’offres restés sans suite pour les formations intra-entreprise,
reports de sessions sur l’exercice suivant, annulation de sessions de formation). La tendance
est globalement inquiétante avec un fort recul de l’intra-entreprise et des autres produits
(chaires, forums…). Même l’
Executive MBA
connaît un repli sévère en 2010 s’expliquant à la
fois par une conjoncture économique difficile et l’arrêt de la coopération avec
BI Norwegian
School of Management
qui avait contribué (à hauteur de 30 participants) au recrutement de la
promotion de l’année 2010. Quant à la contribution des campus au chiffre d’affaires global,
6
M€ : millions d’euros
7
Dans le cadre des formations inter-entreprises, plusieurs partenariats ont été mis en place par ESCP Europe
avec l’ENA, la CCI de la Guadeloupe, l’Ecole des hautes études de la santé publique (EHESP
), BI Norwegian
School of Management
, l’Institut français du pétrole et des moteurs (IFP), l’Institut supérieur de communication
et de management médical (ISCMM) et l’Institut pour une culture de sécurité industrielle (ICSI).
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13/35
bien qu’en net progrès, elle demeure encore insuffisante au regard du volume total généré par
le groupe (elle en représente à peine plus de 8 % en 2010). La tendance s’améliore pour
l’année 2011 (chiffre d’affaires passant de 6,1 M€ en 2010 à 6,9 M€ en 2011, soit une
augmentation d’environ 13 %).
3.2 - Le recensement des besoins de formation continue
Le recensement des besoins en formation continue provient de l’analyse de plusieurs sources :
les évaluations des stagiaires, l’exploitation des demandes faites au «
call center »
, les
demandes individuelles spontanées, les réponses à des demandes d’entreprises... La chambre
considère que les champs de recherche du corps enseignant, ainsi que la veille instituée auprès
d’une cible représentative de directeurs de formation de grandes entreprises (mise en place
depuis l’arrivée d’un nouveau resopnsable en fin d’année 2011), doivent être des facteurs
d’analyse complémentaires permettant de mieux cerner les besoins, en vue de la conception et
de la mise en oeuvre des formations.
La chambre relève par ailleurs qu’une difficulté réside dans la maturité variable du marché de
l’
Executive Education
selon les pays. A Paris et à Londres, le marché est stable et structuré :
les parts de marché sont difficiles à conquérir et la notoriété de l’école y est fondamentale. A
Madrid, certains concurrents locaux ont des positions fortes et des liens déjà étroits avec les
leaders américains (Harvard). A Berlin, les positions sont moins figées et la dimension
européenne de l’école est attractive : la concurrence y évolue donc très vite. A Turin, le
marché semble ouvert et ESCP Europe pourrait disposer d’un bon potentiel de
développement.
3.3 - L’évaluation des actions de formation continue
A l’issue de chaque programme, des évaluations «
à chaud
» sous forme de questionnaires
sont distribuées aux participants ; les réponses font l’objet d’un enregistrement et d’analyses
statistiques. L’école indique mettre un accent particulier sur l’amélioration permanente des
contenus d’enseignement. Dans ce cadre, ces outils de mesure sont régulièrement partagés et
exploités avec le corps professoral ; le cas échéant, des mesures correctives sont déployées.
En complément, à la demande de certaines entreprises, des évaluations «
à froid
» sont
réalisées pour des programmes longs. Ces éléments ont pour principal objet de mesurer la
mise en oeuvre d’actions concrètes par les stagiaires et l’évolution de leurs pratiques.
4 - La recherche
4.1 - Stratégie de recherche
4.1.1 - Les axes de recherche
La responsabilité de la recherche est assurée par un doyen associé qui est élu par les
enseignants des cinq campus pour une durée de trois ans renouvelable une fois. Le doyen
associé est membre du comité de direction du groupe, ainsi que du comité consultatif
(organisme paritaire composé d’enseignants et de personnel de direction). Ce dernier se
prononce sur les recrutements, les promotions et les attributions de grades. Il se réunit au
minimum deux fois par an.
La stratégie suivie par le groupe en matière de recherche a évolué au cours des dernières
années, du fait de la concurrence croissante d’autres écoles de renommée internationale. Le
comité de direction du groupe ESCP Europe a ainsi formellement choisi, en 2009, d’orienter
sa stratégie de recherche vers trois directions.
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14/35
Il s’agit, en premier lieu, de la recherche académique dans toutes les disciplines de gestion,
aux fins de publication dans les revues les plus renommées, c’est-à-dire classées par le
Financial Times
(axe de recherche n° 1). Toute latitude est laissée aux enseignants-chercheurs
dans ce domaine de recherche pure (ou théorique), qu’ils publient seuls ou conjointement. En
pratique, l’expérience montre que les articles publiés sont le plus souvent coécrits. Par
ailleurs, pour limiter les conséquences négatives de l’allongement des délais de parution, des
binômes (voire des trinômes) peuvent collaborer à la rédaction de l’article, en répartissant
l’analyse suivant leur domaine d’expertise.
En deuxième lieu, la stratégie d’ESCP Europe est orientée vers le développement de la
gestion dans la sphère européenne (axe n° 2, recherche appliquée aux sciences de gestion).
Elle se présente sous une forme plus concrète (rédaction d’ouvrages, contributions à des
revues électroniques, participation à des colloques, publication d’actes…). Au cours des
dernières années, elle s’est illustrée dans plusieurs domaines ayant donné lieu à la création de
trois laboratoires d’excellence (LABEX) : la régulation financière (laboratoire ReFI), l’étude
de l’interaction entre l’art et le patrimoine artistique (laboratoire CAP) et l’analyse des
relations entre connaissances, croyances et technologies (laboratoire HASTEC).
Enfin, ESCP Europe a développé les «
think tanks académiques
» qui rassemblent des experts
universitaires reconnus par la communauté scientifique pour conduire des actions de
lobbying
(axe n° 3). C’est dans ce contexte qu’ESCP Europe a créé, en janvier 2011, l’Institut pour
l’innovation et la compétitivité, dont l’objet est d’identifier les voies et moyens d’une
politique en faveur de l’innovation globale.
La chambre a cependant pu noter que la déclinaison de ces trois axes était inégale suivant les
campus. Parfaitement mise en oeuvre à Paris, elle semble plus difficile à réaliser à Madrid et à
Turin. Dans un souci de cohérence globale de la politique de recherche, la chambre estime
donc essentiel que l’ensemble des campus adopte les mêmes axes stratégiques au plus tard en
fin d’année 2012. En conséquence, il appartiendra à l’école de poursuivre l’application des
mesures récemment prises pour y parvenir (communication renforcée sur les thématiques de
recherche, renforcement de la présence de délégués recherche sur les différents sites et refonte
du processus d’évaluation scientifique des enseignants-chercheurs).
4.1.2 - Mutualisation et partenariats en matière de recherche
Le groupe entretient de nombreux partenariats en France et à l’étranger. Au niveau national,
ESCP Europe a noué un partenariat avec le PRES HESAM, ainsi qu’avec d’autres écoles de
commerce (HEC, Advancia-Negocia). Il en est de même au niveau européen (Haut collège
d’économie - HCE - à Moscou). Par ailleurs le groupe est particulièrement actif en Amérique
latine (Mexique, Argentine, Brésil, Chili), en Amérique du Nord (Canada, Etats-Unis), au
Moyen-Orient (Liban), en Inde, ainsi qu’en Australie. Des partenariats de recherche ont aussi
été établis avec des départements d’économie et gestion d’universités dans deux de ses
campus : Madrid (université Carlos III) et Turin (université d’économie).
4.2 - La politique de recherche
4.2.1 - Les conditions de recrutement des professeurs (ou enseignants-chercheurs)
La politique de recrutement du groupe ESCP Europe accorde une part importante aux
publications antérieures des enseignants candidats, en appréciant au cas par cas leur stratégie
de recherche, les publications qu’ils ont réalisées et celles qui sont en cours, les programmes
de recherche auxquels ils appartiennent, l’identité des co-auteurs dans l’hypothèse d’ouvrages
collectifs, ainsi que le niveau de la revue de publication (internationale ou non, avec comité de
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15/35
lecture ou non…). L’incidence de la nature et de la forme des publications est réelle sur la
rémunération proposée aux enseignants lors de leur recrutement ; exprimée sous forme de
«
crans
», elle peut entraîner des écarts de salaire significatifs.
A Berlin, le campus d’ESCP Europe ayant le statut d’université, les règles sont spécifiques.
La différence de rémunération est fonction du statut de l’enseignant candidat, selon qu’il est
junior ou habilité à diriger des recherches. A Londres, Madrid et Turin, la hiérarchie des
salaires respecte les mêmes principes d’évaluation des publications effectuées avant le
recrutement. Toutefois il n’existe pas de grille de salaires, comme c’est le cas à Paris. La
rémunération des enseignants se fait selon le «
prix du marché
» et en fonction des conditions
de vie locales (cas de Londres en particulier).
Les enseignants plus anciens (titularisés) bénéficient d’une part de rémunération variable
prenant en compte leurs publications. Ce montant, fonction du support de la publication
(
cf
. § 4.4), peut aussi être converti en décharge d’heures de cours ou servir de complément de
budget attribué aux travaux de recherche par l’école.
Depuis la rentrée 2009, un séminaire d’accueil de deux jours permet de familiariser les
nouveaux professeurs du corps professoral permanent avec l’environnement administratif de
l’école et de faire connaissance avec leurs nouveaux collègues. Lorsqu’ils sont étrangers au
pays d’accueil, un dispositif particulier est mis en place : des cours de langue leur sont
proposés et une assistance est mise à leur disposition pour leurs démarches. Au plan
pédagogique, les nouveaux enseignants peuvent aussi solliciter le responsable de leur
département de rattachement ou le doyen du corps professoral, au sujet de toute difficulté
rencontrée dans leur intégration professionnelle. Un mentorat avec un enseignant plus ancien
est également possible, sans que celui-ci ne soit institué de manière formelle.
En termes de recrutement, l’école est de plus en plus attractive, comme en témoigne
l’évolution du nombre de candidatures aux fonctions d’enseignant depuis 2008. Les offres
d’emplois sont systématiquement acceptées, à l’exception de l’année 2010 (un poste a été
pourvu par le candidat classé second, un poste a été reporté à l’année suivante et le troisième
poste a été annulé suite au retour d’un enseignant de l’étranger).
Tableau 13 : Quelques informations relatives au corps professoral (source : ESCP Europe)
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Nombre de candidatures retenues /
Nombre de candidatures examinées
8/313
4/260
7/250
6/314
8/320
11 /336
Nombre de recrutements annuels /
Effectif moyen d’enseignants
8/111
4/112
7/113,5
6/115,5
8/119
10 / 123
Nombre de départs d’enseignants en
cours d’année / Effectif moyen
d’enseignants
4/111
2/112
4/113,5
3/115,5
2/119
4/ 123
Nombre de démissions
d’enseignants au cours de l’année /
Total des départs d’enseignants sur
l’année
0/4
2/2
0/4
0/3
0/2
0 / 4
Nombre d’enseignants ayant au
moins cinq années d’ancienneté /
Effectif moyen d’enseignants
87/111
89/112
86/113,5
88/115,5
94/119
85
/ 123
S4212011307 MP
16/35
Tableau 14 : Taux d’acceptation des offres de poste (source : ESCP Europe)
Année
2007
2008
2009
2010
2011
Nombre d’offres acceptées (1)
7
6
8
8
10
Nombre d’offres faites (2)
7
6
8
11
11
Taux d’acceptation des offres (1)/(2)
100 %
100 %
100 %
73 %
91 %
4.2.2 - La composition du corps professoral permanent (CPP)
Le corps professoral du groupe ESCP Europe est composé de la façon suivante (effectifs au
1
er
janvier 2012) :
131 professeurs qui constituent le corps professoral permanent (CPP), répartis sur les
cinq campus et titulaires d’un doctorat (ou Ph.D), à l’exception d’une dizaine de
professeurs recrutés à une période plus ancienne où il n’était pas exigé ;
85 professeurs affiliés répartis sur les cinq campus et engagés de façon durable au
service d’ESCP Europe sur la base de leur qualification académique (doctorat) ou
professionnelle et de leurs compétences pédagogiques ;
32 professeurs visitants appartenant à des institutions académiques étrangères ;
18 professeurs émérites (enseignants en retraite bénéficiant d’une expertise
particulière et exerçant encore des activités au sein d’ESCP Europe) ;
800 vacataires (professionnels ou enseignants de langues étrangères par exemple) qui
interviennent ponctuellement dans les programmes d’ESCP Europe.
Tableau 15 : Evolution des effectifs des enseignants-chercheurs du CPP (source : ESCP Europe)
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Effectif total des enseignants-
chercheurs (1
er
janvier)
120
121
122
125
130
126
131
En 2012, les 131 professeurs du CPP sont répartis dans plusieurs catégories : assistant (cinq),
professeur assistant (18), professeur associé (63) et professeur (45).
4.2.3 - Les intervenants professionnels
Le recours à des professionnels concerne le recrutement des professeurs affiliés et celui des
vacataires. Les démarches d’accréditation des écoles imposent d’identifier deux catégories
d’intervenants professionnels : les enseignants «
professionnally qualified
» (justifiant d’une
expertise professionnelle dans un champ d’expertise spécifique et reconnus par leur pairs
comme des experts d’un domaine) et les enseignants «
academically qualified
» (professeurs
en principe détenteurs d’un doctorat et exerçant une activité de recherche). Par ailleurs, ces
intervenants exercent dans tous les niveaux de formation au sein du groupe comme en
témoignent les chiffres présentés ci-dessous et portant sur l’année académique 2009/2010. La
chambre note à cet égard que l’école n’a pas été en mesure de fournir des chiffres plus
récents, en raison de la charge de travail (examen de plus d’un millier de CV
8
) qui est
associée à cette analyse. Dans la perspective des prochains travaux de ré-accréditation, elle
recommande donc que ces informations soient rapidement exploitées, au plus tard avant la fin
du premier semestre 2012, délai que l’école s’est engagée à respecter.
8
Curriculum vitae
.
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Tableau 16 : La répartition des intervenants professionnels en 2009/2010 (source : ESCP Europe)
Disciplines d’intervention des
chargés d’enseignement pour
l’année 2009/2010
Part d’heures de cours assurées par
des professeurs
«
academically qualified »
Part d’heures de cours assurées par
des professeurs
«
professionnally qualified »
Comptabilité, finance, pilotage
52,3 %
47,7 %
Marketing et méthodes
quantitatives
42,9 %
57,1 %
Sciences humaines et organisation
34,3 %
65,7 %
Sciences juridiques, économiques
et sociales
53,5 %
46,5 %
Tableau 17 : Rôle des intervenants professionnels dans les formations dispensées en 2009/2010 (source :
ESCP Europe)
Niveaux d’intervention des
chargés d’enseignement pour
l’année 2009/2010
Part d’heures de cours assurées
par des professeurs
«
academically qualified »
Part d’heures de cours assurées
par des professeurs
«
professionnally qualified »
Formations diplômantes à temps
plein
9
49,8 %
50,2 %
Formations diplômantes
Executive
10
62,9 %
37,1 %
Dans les programmes Grande école, MBA et les mastères spécialisés, les intervenants
professionnels sont rémunérés par heure de cours suivant un taux fixe : 65 € par heure (tarif
«
normal
») ou 80 € par heure (tarif «
expert
»). Le choix du tarif est appliqué en fonction de
l’expérience de l’intervenant. Il s’agit d’un tarif relativement peu attractif mais comparable au
taux horaire d’un chargé d’enseignement en université. Pour la formation continue, les tarifs
de rémunération proposés aux professionnels varient de 80 € à 150 € par heure selon le
programme et en fonction de plusieurs critères scientifiques et pédagogiques (niveau
d’expérience,
champ
d’expertise
spécifique,
pratique
internationale,
originalité
des
connaissances académiques). Comparativement aux écoles concurrentes, cette rémunération
est très en deçà des tarifs pratiqués. L’école convient d’ailleurs que cette situation lui est
préjudiciable lorsqu’elle s’efforce de recruter les experts reconnus dans leur domaine.
4.3 - Evaluation de la recherche
En ce qui concerne les enseignants-chercheurs, plusieurs critères sont pris en compte : la
qualité des travaux de recherche (programme de recherche, publications, part active à la vie
académique nationale et internationale…), la qualité de l’enseignement (évaluations des
cours, diversité des enseignements dispensés, innovations pédagogiques, production de
manuels…), la qualité des responsabilités prises par l’enseignant (responsabilité d’un
programme, d’un module de cours, préparation de cas…), la notoriété extérieure (presse,
médias…), la vie et l’intégration de l’enseignant au sein du groupe ESCP Europe.
9
Grande école, MS, Ph.D, MEB.
10
EMBA, EMS.
S4212011307 MP
18/35
Les directeurs de thèse sont évalués de façon informelle par les deux directeurs de
programmes (Berlin et Paris) en fonction de la durée des thèses
11
, des publications des
doctorants et des mentions obtenues par les nouveaux docteurs. Quant aux directeurs
scientifiques des chaires, ils ne subissent pas d’évaluation formelle, alors qu’ils demeurent
engagés sur un certain nombre d’objectifs, ne serait-ce qu’en application des accords
contractuels passés avec des partenaires extérieurs. L’école s’est engagée à remédier à cette
situation dans le cadre d’une refonte globale du mécanisme d’évaluation des chaires avant la
fin du premier semestre 2012.
L’évaluation des enseignants relève du comité consultatif qui, créé en 1977, est une instance
paritaire enseignants-administration. Il se réunit au minimum deux fois par an : une fois en fin
d’année civile pour évaluer les professeurs titulaires au titre de l’année précédente, une autre
en fin d’année académique (mai) pour d’autres activités (évaluation des professeurs en
période probatoire, avancement de grade des enseignants, affiliation de professeurs,
recrutements de nouveaux enseignants…). Ce comité se tient à Paris pour le campus de Paris.
Pour les autres campus, il s’agit de comités différents.
ESCP Europe ne dispose pas de tableau de bord unique et élaboré de manière centralisée,
spécifiquement dédié aux activités de recherche. Le suivi des activités est donc effectué de
manière continue, au fil de l’eau, par le doyen associé à la recherche et le comité de direction.
Trois indicateurs d’activité sont employés : le nombre de publications dans les revues à
comité de lecture figurant dans une liste que l’école a constituée pour l’ensemble des campus
(revues recensées par le
Financial Times
), le nombre de livres publiés et réédités par les
professeurs de l’école, le nombre de communications présentées dans des colloques
prestigieux.
Quant à l’évaluation de la performance de la recherche, elle porte, selon l’école, sur plusieurs
indicateurs : le nombre de livres publiés, le nombre d’appels à projets gagnés grâce à une
équipe pluridisciplinaire dans laquelle au moins un professeur de l’école est partie prenante, le
nombre de citations dans des travaux de recherche, dans les médias et dans les rapports
publics. Outre le fait que ces indicateurs de performance sont relativement proches des trois
indicateurs d’activité précédemment énoncés (exemple : livre publiés ou réédités), il semble
qu’ils ne traduisent dans les faits qu’un prolongement de l’activité de la recherche.
La chambre note toutefois que la mesure objective de la performance de la fonction de
recherche est relativement complexe à appréhender. Outre le fait que la parution d’un article
doit s’inscrire dans la durée (plusieurs années en pratique), il est difficile de parvenir à
dégager des critères discriminants sur cette question. Dans un contexte au référentiel établi
(revues classées par le
Financial Times
) qui prive l’établissement de toute autre référence
pertinente, il semble donc illusoire de pouvoir y parvenir dans l’immédiat. Cependant, compte
tenu des priorités affichées par ESCP Europe, la chambre recommande d’ajuster la périodicité
d’examen du tableau de bord des articles publiés et de ceux en cours de publication, afin d’en
avoir une visibilité plus précise. La mise en oeuvre au second semestre 2012 du système
d’information du décanat, dont la responsabilité incombera au doyen associé à la recherche
permettra, de ce point de vue, d’effectuer un suivi précis en cours d’année de la progression
des activités de recherche du groupe.
11
La direction de thèse n’est rémunérée que pendant une durée de trois ans.
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19/35
4.4 - Rétribution de la recherche
Sur la période 2006-2010, l’augmentation des salaires des professeurs s’explique par le
recrutement de profils de très haut niveau sur le marché mondial. La progression de la
rémunération moyenne annuelle des hommes (+ 3,87 %) est inférieure à celle des femmes
(+ 11 %) et l’écart de rémunération se réduit (passage de 9 % à 2 %). Enfin, le corps
professoral se féminise (+ 34 % de professeurs féminins entre 2006 et 2010).
Un professeur doit effectuer 180 heures d’enseignement par an. Sa rémunération est basée sur
une grille de crans (de 8,5 à 37,5) qui la fait évoluer. A titre d’exemple, pour un jeune
enseignant-chercheur, les crans à l’entrée se situent entre 20 et 24, selon ses publications. De
la même façon, un enseignant au cran maximal perçoit une rémunération annuelle brute
d’environ 95 700 €, à laquelle peuvent s’ajouter des primes variables liées à des heures
supplémentaires ou à des indemnités pour publication. Depuis 2005, selon la nature de la
revue, les primes s’établissent à 20 000 € par article publié pour la catégorie «
prime
» (la plus
prestigieuse), 2 000 € (catégorie « 1 ») ou 1 000 € (catégorie « 2 »). Ce complément de
rémunération permet de majorer significativement le salaire horaire (jusqu’à près de 35 %
dans certains cas).
Dans le prolongement de ce dispositif, la chambre a pris note de la mesure expérimentale
instituée pour convertir les primes perçues en heures de cours rachetées (donc non dispensées)
permettant aux enseignants de libérer du temps pour effectuer leurs travaux de recherche.
Cette
mesure,
appelée
«
New
Workload
Balance
»
devrait,
après
trois
années
d’expérimentation, être généralisée à l’ensemble de l’école au mois de juin 2012. L’école
indique que son coût demeure maîtrisé, la mesure étant limitée chaque année à 400 heures
pour l’ensemble de l’établissement.
Lors du comité consultatif du mois de novembre 2010, de nouvelles mesures incitatives ont
aussi été évoquées. Parmi celles-ci, figure la possibilité offerte à l’enseignant ayant publié
dans une revue classée par le
Financial Times
(catégorie «
prime
») de bénéficier d’un temps
de travail de quatre jours au lieu de cinq pendant deux à trois ans, tout en gardant une
rémunération identique. Mise en place au mois de mai 2011, la chambre note que cette
disposition a été strictement encadrée par l’école -elle ne concerne au maximum que quatre
enseignants par année académique- pour des raisons de coût.
4.5 - Publications et colloques
4.5.1 - Les publications
Concernant l’axe n° 1 (publications académiques), les enseignants sont incités à publier des
articles dans les revues classées. L’objectif du groupe ESCP Europe est d’atteindre en 2017 la
60
ème
place dans le classement du
Financial Times,
ce qui revient à effectuer sept publications
par an dans les revues concernées. La mesure des productions écrites des enseignants est
effectuée chaque année lors du comité consultatif. Un suivi plus régulier de certains
enseignants peut également être institué s’ils rencontrent des difficultés particulières en
termes de publications de leurs travaux. La chambre note par ailleurs qu’il n’existe pas de
cahiers de recherche à ESCP Europe.
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20/35
Tableau 18 : Nombre de publications (source : ESCP Europe)
2006-2010
Revues
étrangères
à comité
de lecture
Revues
françaises
à comité
de lecture
Ouvrages
collectifs
à comité
de lecture
Ouvrages
Articles
dans des
revues sans
comité de
lecture
Etudes de
cas déposées
Cahiers
de
recherche
Total
Sciences économiques
21
15
22
13
22
0
10
103
Sciences de gestion
184
68
294
177
96
25
71
915
Droit
0
0
7
5
24
0
0
36
Tableau 19 : Nombre de professeurs non publiants et nombre moyen d’articles publiés par enseignant
entre 2006 et 2010 (source : ESCP Europe)
2006
2007
2008
2009
2010
Effectif total des enseignants-
chercheurs (1
er
janvier)
120
121
122
125
130
Nombre d’enseignants non publiants
45
48
40
42
42
Nombre moyen d’articles publiés par
professeur
3,8
4,19
3,51
4,08
2,53
Part des non publiants
37,5 %
39,66 %
32,78 %
33,6 %
32,3 %
4.5.2 - Les colloques
Entre 2007 et 2010, ESCP Europe a organisé une cinquantaine de conférences ou de
colloques sur les campus de Paris, Londres et Berlin. Ceux-ci sont de plusieurs types : des
colloques pour le compte d’associations académiques, des colloques scientifiques et des
colloques à vocation de transfert
12
. Ils n’ont pas toujours donné lieu à publications d’actes, ni
à évaluation.
Tableau 20 : Nombre de colloques organisés (source : ESCP Europe)
2007
2008
2009
2010
Nombre de conférences organisées
5
13
17
12
4.6 - Les programmes doctoraux
4.6.1 - Présentation générale
ESCP Europe offre deux programmes doctoraux : un à Paris et un à Berlin. Le programme du
campus de Berlin qui a le statut d’université, est habilité par le Sénat de Berlin à délivrer des
doctorats universitaires en Allemagne. Il est soumis à évaluation tous les cinq ans par une
commission de trois professeurs d’université. Il a été évalué positivement en 2008 et à
nouveau habilité jusqu’en 2013. Le campus de Paris n’est pas habilité à délivrer le titre de
doctorat ; il délivre un Ph.D
13
.
39 professeurs d’ESCP Europe sont actuellement habilités à diriger des recherches (dont cinq
docteurs d’Etat). 32 professeurs encadrent actuellement un ou plusieurs Ph.D sur les campus
de Paris et de Berlin. De 2006 à 2010, le nombre d’inscriptions en Ph.D a été en augmentation
constante. Dans le prolongement de ces activités, ESCP Europe souhaite prochainement aussi
intégrer une école doctorale (université Paris I), ce qui lui permettrait de délivrer le titre de
docteur en sciences de gestion. Selon l’école, l’objectif poursuivi est à la fois de bénéficier de
la reconnaissance internationale (avec le Ph.D conçu selon un standard international) et de la
reconnaissance nationale (avec doctorat ouvrant l’accès aux recrutements universitaires). En
12
Cette appellation recouvre les manifestations organisées en vue de la diffusion des résultats des travaux de
recherche de l’école à des acteurs du monde managérial (public et privé).
13
Philosophical Dissertation in Business Administration.
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21/35
marge de cette nouvelle orientation souhaitée par le groupe, l’école estime que l’intégration
de cette école doctorale n’induira aucun coût supplémentaire, tout en offrant l’accès à des
ressources additionnelles comme, par exemple, les compétences des enseignants-chercheurs
de l’université Paris I. D’une manière générale et dans ce contexte, la chambre confirme la
nécessité qu’une analyse rigoureuse préalable soit conduite, afin de ne pas développer un
nouveau cursus de formation d’une taille inférieure à un seuil critique.
4.6.2 - Déroulement de la scolarité à Berlin (doctorat)
Le doctorat se déroule, en principe, en trois années. La première année comporte environ
120 heures de cours (management international, méthodologies de recherche qualitatives et
quantitatives, recherche des sciences de gestion…). La deuxième année est consacrée au
projet de recherche (définition du champ de recherche, conception du plan…). Au cours de la
dernière année, le doctorant doit normalement rédiger sa thèse. L’autorisation de poursuivre la
thèse au-delà des trois ans ne fait pas l’objet d’une procédure particulière, car il n’est pas dans
la tradition universitaire allemande de limiter la durée de préparation des thèses. En revanche,
les étudiants sont incités à les soutenir dans un délai de trois ans
14
; la durée moyenne des
thèses est en réalité de 49,2 mois. De 2006 à 2011, il y a eu 46 inscriptions en thèse. Entre
2003 et 2010 inclus, 24 thèses ont été soutenues dans l’établissement de Berlin.
Tableau 21 : Nombre d’inscriptions en thèse (Berlin - source : ESCP Europe)
2006-2007
2007-2008
2008-2009
2009-2010
2010-2011
Nombre d’inscriptions en thèse
8
7
10
10
11
Tableau 22 : Etat des soutenances au 1/1/2011 (Berlin - source : ESCP Europe)
Doctorat
Berlin
Inscriptions
Abandons
définitifs
Soutenances
faites
Soutenances à
venir
Taux de
soutenance
2003
6
1
5
0
100 %
2004
13
5
4
4
50 %
2005
9
1
7
1
87,5 %
2006
8
0
7
1
87,5 %
2007
7
1
0
6
NS
2008
10
2
0
8
NS
2009
10
1
1
8
11,1 %
2010
11
1
0
10
NS
2011
6
0
0
6
NS
Le montant des frais de scolarité est de 2 000 € par an, auxquels s’ajoutent 2 000 € pour la
soutenance. Cependant, environ 80 % des étudiants en sont exemptés puisqu’ils exercent
parallèlement des fonctions d’assistant de recherche rémunérées à hauteur d’environ 1 600 €
mensuels (brut) pour une charge de travail correspondant à un mi-temps.
4.6.3 - Déroulement de la scolarité à Paris (Ph.D)
Le campus de Paris n’est habilité qu’à la délivrance du Ph.D. Pour se porter candidat au
programme, les étudiants doivent disposer d’un diplôme leur permettant de s’inscrire en
doctorat dans leur pays d’origine. Après une première sélection sur dossier, ils doivent
présenter oralement au jury leur projet de recherche et leurs motivations et se soumettre à un
test de langues. La sélection des candidats s’effectue sur deux critères principaux. D’une part,
la capacité à mener un travail doctoral : cette aptitude est appréciée en fonction du parcours de
formation et de l’éventuelle expérience professionnelle, des divers travaux écrits fournis et
d’éventuelles lettres de recommandation. D’autre part, l’adéquation du projet personnel du
candidat avec le projet de formation du programme : il est, en effet, indispensable qu’il y ait
14
A noter que la publication de la thèse, obligatoire, peut prendre jusqu’à une année supplémentaire.
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22/35
accord sur les objectifs (carrière académique ou valorisation de l’expérience professionnelle)
et sur les modalités du programme (présence régulière, participation active aux enseignements
et à la vie du groupe...).
Outre le projet de recherche, le parcours du doctorant comprend une formation générale à la
recherche, une spécialisation disciplinaire et une formation générale à l’enseignement et à la
pédagogie. L’ensemble représente au total un volume de 250 à 300 heures d’enseignement.
L’obtention du Ph.D est conditionnée par la validation des éléments du cursus
d’enseignement, la soutenance de la thèse et l’évaluation annuelle de chaque étudiant. De
2003 à 2010, 11 Ph.D ont été délivrés par le campus de Paris.
Les frais de scolarité du Ph.D sont de 7 500 € par an. Sur la durée totale du Ph.D (trois à
quatre ans selon les étudiants), le coût moyen global s’établit donc entre 22 500 € et 30 000 €.
Toutefois, des aides octroyées sans condition de ressources permettent la dispense de ces frais
de scolarité ; à ce jour, cette dispense a été systématiquement accordée à tous les étudiants.
Tableau 23 : Etat des soutenances au 1/1/2011 (Paris - source : ESCP Europe)
Ph.D
Paris
Inscriptions
Abandons
définitifs
Soutenances
faites
Soutenances à
venir
Taux de
soutenance
2003
5
0
5
0
100 %
2004
3
1
2
0
100 %
2005
7
2
4
1
80 %
2006
4
1
2
1
66 %
2007
5
0
1
3
25 %
2008
6
1
0
5
NS
2009
11
1
0
10
NS
2010
13
2
0
11
NS
2011
10
0
0
10
NS
5 - Le développement international
5.1 - La stratégie de développement
Le mode d’organisation retenu par ESCP Europe témoigne de l’internationalisation de sa
stratégie : l’école est implantée sur cinq campus depuis la fusion ESCP-EAP en 1999.
La stratégie internationale du groupe a été élaborée par le comité de direction de l’école en
juillet 2009 et présentée au conseil d’établissement à Paris, le 7 avril 2010. Elle repose sur
plusieurs niveaux de rapprochement avec des établissements étrangers : les accords d’échange
étudiants (Chine…), les partenariats stratégiques (doubles diplômes, programmes communs
de recherche…), les contrats d’association pour favoriser le développement d’écoles
naissantes et l’intégration par l’entrée au sein du groupe ESCP (cas de quatre des cinq
campus). Parallèlement, une charte de gouvernance a été adoptée en 2008. Il s’agit d’un
document définissant les valeurs communes de l’école qui constitue un code de bonne
conduite. Il a été signé par les présidents des campus, à l’exception de celui de Turin. La
chambre note que ce site suscite une certaine inquiétude en raison d’un caractère académique
peu développé ; il est donc en décalage avec l’homogénéité constatée par ailleurs, ce qui n’est
pas sans susciter quelques difficultés de gouvernance (
cf
. § 6.4).
La déclinaison opérationnelle de la stratégie internationale de développement d’ESCP Europe
se concrétise par des rapprochements avec d’autres structures (ENA, PRES). Pour les pays
dans lesquels l’école n’a pas encore de campus, elle s’oriente vers la conclusion d’accords de
partenariat avec les institutions les mieux classées, c’est-à-dire présentant une triple
accréditation AACSB, EQUIS et AMBA. Elle a également récemment développé plusieurs
programmes d’échange et de conventions de double diplôme.
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5.2 - La dimension internationale de la formation Grande école
La formation Grande école (MIM) comprend plusieurs formations orientées vers les questions
internationales. Depuis 2009, le séminaire d’intégration «
Start@Europe
» du MIM (d’une
durée de trois jours) réunit les 750 étudiants de la promotion ; il se déroule au Parlement
européen de Strasbourg et donne lieu à des conférences à caractère institutionnel et culturel
ainsi qu’à des travaux de négociation européenne. En M2, le séminaire «
Business in Europe
» développe les enjeux de l’économie et du management européens.
La formation Grande école impose de suivre un enseignement obligatoire de deux langues ;
trois mois de scolarité à l’étranger doivent aussi avoir été effectués. Par ailleurs,
l’internationalisation des élèves est de plus en plus marquée et en constante augmentation
depuis 2006.
Tableau 24 : Origine des élèves de la formation Grande école (source : ESCP Europe)
Pré-master
M1
Année
de
présence
Promotion
Français
Non-français
Total
Promotion
Français
Non-français
Total
2011
2012
2014
334
115
449
2013
437
473
910
2010
2011
2013
343
124
467
2012
418
420
838
2009
2010
2012
348
159
507
2011
401
418
819
2008
2009
2011
350
182
532
2010
402
341
743
Tableau 25 : Part d’étudiants étrangers diplômés dans la formation Grande école (source : ESCP Europe)
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Elèves étrangers diplômés
223
191
290
292
283
316
376
Total des diplômés
579
558
648
634
562
699
782
Part d’étudiants étrangers
38,5 %
34,2 %
44,7 %
46 %
50,3 %
45,2 %
48,1 %
La délocalisation des formations est un principe sur lequel repose l’organisation du groupe
ESCP Europe, en particulier du fait de ses campus. Les étudiants disposent de quatre ans pour
effectuer les années de M1 et M2 ; ils peuvent choisir d’entrecouper leurs études de périodes
de césure qui correspondent à des stages en entreprise.
En fonction de l’ouverture des campus
aux différentes étapes du déroulement de la formation, l’étudiant construit lui-même son
propre parcours international. Quant à la maîtrise du contenu des formations délocalisées, elle
est assurée par le
Board of Studies
qui se réunit deux fois par an. Cette structure spécifique
permet de garantir l’homogénéité des cursus et du contenu des diplômes sur tous les campus.
Pour l’année 2011-2012, différents campus ont été ouverts, en fonction de chaque niveau de
formation (L3, M1 et M2).
Tableau 26 : Présentation des ouvertures de campus (source : ESCP Europe)
2011-2012
Paris
Londres
Berlin
Turin
Madrid
Pré-master
3
3
M1 1
er
semestre
3
3
3
3
M1 2
ème
semestre
3
3
3
3
M2 1
er
semestre
3
3
3
M2 2
ème
semestre
3
3
3
3
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5.3 - La scolarité à l’étranger : échange et double diplôme
Chaque semestre, les étudiants du programme Grande école peuvent choisir de poursuivre
leur cursus dans l’un des cinq campus ou dans l’un des 71 programmes d’échanges
internationaux. Ces périodes sont alors validées en tant que semestres du programme MIM.
Les échanges sont conçus pour immerger l’étudiant dans une autre culture, afin de lui faire
découvrir une approche différente du management.
Tableau 27 : Répartition des élèves de la formation Grande école (source : ESCP Europe)
Année 2011-2012
Total
Paris
London
Madrid
Berlin
Césure
Echange
ou double
diplôme
Inscrits en 1
ère
année de
cycle master
910
443
231
59
46
35
96
Inscrits en 2
ème
année de
cycle master
1 599
649
0
2
49
777
122
Total des inscrits en cycle
master
2 509
1 092
231
61
95
812
218
Les conventions de double diplôme permettent d’obtenir un diplôme délivré par ESCP Europe
et le diplôme de l’établissement partenaire (français ou étranger). Les étudiants du MIM ont
ainsi la possibilité d’obtenir un double diplôme avec une institution étrangère grâce aux 18
accords passés avec des partenaires internationaux. La chambre note, sur ce point, que la
configuration multi-campus de l’école aura incontestablement permis à ESCP Europe de
renforcer concrètement sa position dans ce domaine.
Tableau 28 : Nombre de doubles diplômes (source : ESCP Europe)
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Nombre total de diplômés (MiM)
558
648
634
562
699
782
dont double-diplômes
164
260
274
247
282
327
6 - La gouvernance
6.1 - Le statut de l’école
ESCP Europe est une entité composite. L’école réunit un établissement de la CCIP, une
Charity
(Royaume-Uni), un
Verein
(Allemagne), une
Asociacion
(Espagne) et une
Fondazione
doublée d’une
Associazione
(Italie). L’unité juridique de l’école est assurée par
la CCIP. Celle-ci est le seul membre de la
Charity
. Elle est majoritaire au sein de l’
Asociacion
en Espagne et du
Verein
. Elle est aussi l’un des trois membres fondateurs de la
Fondazione
et
de l’
Associazione,
sans y être majoritaire, ce qui conduit à des difficultés de gouvernance du
campus italien.
L’articulation des différentes structures est effectuée au niveau de la CCIP. C’est la raison
pour laquelle une charte de gouvernance a été élaborée en 2008. Dépourvue de toute valeur
juridique, cette charte définit néanmoins des principes académiques et précise le contenu de
l’engagement politique des membres qui composent l’école. A l’heure actuelle, seul le
campus italien de Turin n’a pas encore signé ce document. Une étude de son statut est encore
en cours et devrait rapidement déboucher sur la clarification des interfaces avec le siège
parisien.
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6.2 - Les principales structures de direction
La particularité de l’organisation d’ESCP Europe est de faire coexister une structure
internationale transverse (le comité de direction européen) et d’autres structures propres à
chaque Etat (le conseil d’établissement en France).
Le comité de direction européen est une structure transversale aux cinq campus composée de
14 personnes rassemblées autour du directeur général de l’école. En France, le conseil
d’établissement est composé de membres élus de la CCIP ; il donne un avis sur l’exécution
des orientations stratégiques de l’établissement. Par ailleurs, en fonction des besoins des
entreprises, il peut également émettre des recommandations sur les différentes politiques et
actions mises en place ainsi que sur les programmes de formation de l’établissement.
Par ailleurs, dans les autres campus, on retrouve systématiquement trois types de structures :
une structure de décision, une structure de gestion et une structure spécifique au corps
professoral.
La structure de décision traite traditionnellement des sujets portant sur la stratégie d’ESCP
Europe (politique de recherche, affectation des budgets, lancement de nouveaux
programmes…). La structure de gestion réunit autour du directeur du campus cinq «
line
managers
» (administration et finance, marketing et communication, programmes diplômants,
formation continue, ressources humaines). Son rôle est de prendre en charge la vie des
campus (conditions d’accueil des étudiants, gestion des locaux et des espaces pédagogiques,
conditions matérielles de travail des collaborateurs, gestion des équipements informatiques,
du budget…). Afin d’optimiser le fonctionnement des différents acteurs, la chambre note que
l’école s’est engagée à alimenter depuis le mois de février 2012, d’une part, un tableau de
suivi budgétaire mensuel de l’activité et, d’autre part, un tableau relatif à l’activité de
formation continue (prise des commandes, formations dispensées, facturées et encaissées).
Quant au comité du corps professoral, il traite des sujets en relation avec les aspects
pédagogiques (programmes, plans de charge, évolution et évaluation des professeurs,
conditions de travail, recrutement, recherche…).
6.3 - Le rapprochement avec d’autres établissements
ESCP Europe a développé des accords avec des universités et des grandes écoles françaises
relevant de l’enseignement supérieur public (Paris I, Paris VI, Paris XI, Paris X, l’Ecole
Centrale de Paris, Supélec, Mines Paris Tech et l’ENS Lyon). Ces accords ont permis de
développer des programmes d’échange et de double diplôme et d’élaborer des diplômes
conjoints. Le groupe s’est par ailleurs engagé dans la mise en place des pôles de recherche et
d’enseignement supérieur (PRES). L’école est devenue membre fondateur du PRES HESAM
qui comprend neuf membres fondateurs
15
, ainsi que trois membres associés
16
. Le décret
portant création de cet établissement public a été publié le 30 décembre 2010.
15
Outre ESCP Europe, université Paris I, Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), Ecole pratique
des hautes études (EPHE), Ecole française d’Extrême-Orient (EFEO), Conservatoire national des arts et métiers
(CNAM), Ecole nationale supérieure des arts et métiers (ENSAM), Institut national du patrimoine (INP) et Ecole
nationale supérieure de création industrielle (ENSCI).
16
ENA, Institut national d’histoire de l’art, Ecole nationale des Chartes et Institut national d’études
démographiques.
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26/35
6.4 - Une difficulté résiduelle : le campus de Turin
Le pôle italien d’ESCP Europe, l’ESMI (
European School of Management Italia
), a été créé
en 2004. Il s’agit d’une association de droit italien (type loi 1901) dont les statuts sont
déposés à la préfecture de Turin. Elle est dirigée par un conseil de gestion dans lequel deux
sièges sont attribués à la faculté d’économie de Turin, deux à ESCP Europe, un à la chambre
de commerce de Turin, un à la CCIP et de un à cinq aux autres membres non fondateurs,
(entreprises adhérentes, personnalités extérieures et représentants de l’association des anciens
élèves). L’ESMI a procédé à sa première rentrée universitaire, en septembre 2004, dans des
locaux situés au sein de la faculté d’économie de Turin. Les modalités de sélection et de
recrutement des étudiants, la désignation des professeurs et les programmes d’enseignement
sont placés sous l’autorité et le contrôle académiques d’ESCP Europe, comme le prévoient les
statuts de l’ESMI. Depuis sa création, le nombre d’étudiants est en progression, tout comme
le nombre de programmes développés. Parallèlement, une importante activité de formation
continue est mise en oeuvre. Toutefois, la poursuite de cette croissance se heurte à des
difficultés.
En premier lieu, la chambre note que les locaux prêtés par l’université de Turin constituent
une limite au développement des programmes de l’école. Or, une extension de ces derniers
n’est pas financièrement envisageable. En deuxième lieu, des difficultés liées au recrutement
du corps professoral local pourraient compromettre les accréditations internationales (EQUIS,
AACSB, AMBA) : les enseignants doivent, en effet, appartenir à un corps professoral
permanent, ce qui suppose que certains d’entre eux passent du statut de vacataire à celui de
permanent. Enfin, la CCIP indique que la chambre de commerce et d’industrie de Turin
semble ne plus vouloir gérer le pôle italien d’ESCP Europe : sa vocation ne serait plus de
diriger un établissement d’enseignement supérieur et elle estimerait avoir rempli son rôle avec
la création et le développement d’un établissement de formation jugé abouti. En termes
stratégiques, la chambre considère donc indispensable que le revirement de la CCI de Turin
(retrait du conseil de gestion de l’ESMI) soit rapidement mis à profit pour revoir le mode de
gouvernance de cet établissement. La CCIP s’est engagée à examiner ce point avant la fin du
premier semestre 2012.
7 - Certification, accréditations, audit interne
7.1 - Certification
7.1.1 - Présentation de la démarche suivie pour la formation continue
ESCP Europe a initié, en 2003, une démarche de certification à partir du référentiel ISO 9001.
Il s’agissait à l’époque de redynamiser certaines pratiques managériales et de passer d’une
logique d’offre à une logique de demande pour certains programmes dont il fallait envisager
soit la réorientation, soit la suppression. Ces travaux ont porté sur le périmètre de la formation
continue et des relations avec les entreprises et, particulièrement, sur les formations inter-
entreprises et sur mesure, la gestion des stages, l’organisation d’événements et la collecte de
taxe d’apprentissage.
La certification ISO 9001 version 2000 a été obtenue en avril 2006 et maintenue, sur le même
périmètre, lors d’un premier audit de suivi en avril 2007. En 2007, le périmètre de
certification a été étendu à l’activité de collecte de fonds auprès des entreprises pour financer
les chaires et les activités de validation des acquis de l’expérience (VAE). L’animation de la
démarche a souffert de l’absence du responsable qualité pendant une durée de huit mois.
L’arrivée de son remplaçant a permis de maintenir la certification lors d’un second audit de
suivi en septembre 2008. Lors de l’audit triennal de certification en mars 2009, l’auditeur a
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relevé plusieurs points à améliorer : la mesure de la satisfaction du client, la maîtrise des
activités externalisées (hors périmètre), l’amélioration du confort des salles de formation et de
l’accès aux systèmes d’information, la maîtrise de l’activité des autres campus européens. Au
regard d’un faible retour estimé sur une nouvelle certification, la démarche n’a pas été
reconduite, l’établissement considérant que les accréditations EQUIS, AACSB et AMBA
étaient des labels plus recherchés que le label ISO. Selon ESCP Europe, le coût complet de la
démarche de certification qui a été entreprise, rémunérations et charges sociales des
collaborateurs concernés incluses, peut être estimé à environ à 360 k€ entre 2003 et 2009.
7.1.2 - Politique qualité et processus
Depuis 2003, la politique qualité de l’école, révisée en 2008, repose, selon son directeur
général, sur la nécessité d’adapter en permanence le contenu des programmes, sur la volonté
de développer la spécificité européenne des formations dispensées et sur un renforcement des
liens avec les entreprises européennes et internationales. Le bilan de la certification a permis,
selon l’école, de mieux évaluer sa performance par la mise en place de processus, procédures
et autres outils communs. Toutefois, malgré un bilan jugé positif, ESCP Europe considère
qu’il serait prématuré de s’engager dans une nouvelle démarche.
7.2 - Les accréditations
Les accréditations sont des labels de renommée internationale qui attestent de la qualité
(prestige, notoriété) de l’institution, du caractère académique de ses programmes et de la
pertinence de sa stratégie en termes de management. Ces accréditations sont importantes, car
elles constituent une évaluation indépendante des processus d’organisation de l’école et
permettent de distinguer les écoles entre elles (celles qui en bénéficient et les autres…). On en
trouve principalement trois : EQUIS, AACSB et AMBA.
Le label EQUIS est délivré pour une durée de cinq ans, à l’issue de laquelle un nouvel audit
est mis en place. Il est octroyé à partir de l’évaluation de nombreux critères (stratégie du
groupe, ressources, processus d’admission, programme de formation, qualification des
équipes pédagogiques, services aux étudiants, dimension internationale de l’école, relations
avec les entreprises, recherche...).
L’AACSB est, comme l’EQUIS, un label international reconnu pour ses exigences.
L’obtention de ce label est le fruit d’un long processus qui débute par un rapport d’auto-
évaluation de l’école. Ce dernier est ensuite examiné par un panel d’universitaires et de
professionnels américains et européens pouvant proposer des améliorations. Un audit de
l’établissement donne lieu à un nouveau rapport à partir de critères diversifiés (stratégie
définie, méthodes de gestion, qualifications et activités des professeurs, contenu des
programmes, mode de sélection des étudiants, débouchés professionnels, moyens mis à
disposition de la recherche…). C’est de ce rapport final que dépend l’évaluation, donc
l’obtention de l’accréditation.
L’AMBA se focalise comme son nom l’indique sur les programmes MBA des écoles
supérieures de commerce et de gestion. Son octroi repose sur des critères comprenant
notamment le contenu des programmes, le niveau du corps professoral, le cursus des élèves
admis et le suivi des diplômés.
Avant leur fusion (1999), ESCP et EAP ont d’abord obtenu séparément l’accréditation
EQUIS pour cinq ans (1998). Après la fusion, l’école a été accréditée en 2003, puis en 2009
jusqu’en 2014. L’école a ensuite été accréditée par l’AACSB en 2003 pour 10 ans (à noter
que l’AACSB est désormais délivrée pour une durée de cinq années). L’école a enfin reçu, en
2003, l’accréditation AMBA, qui a été renouvelée en 2009 jusqu’en 2013.
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L’école indique que les accréditations contribuent au développement de la marque ESCP
Europe, à l’accroissement de sa notoriété et à la progression de la place de l’école dans les
classements. En outre, elles renforcent l’attractivité d’ESCP Europe pour attirer les meilleurs
étudiants et recruter des professeurs internationalement reconnus. Elles facilitent enfin la
négociation de nouveaux accords de partenariats internationaux.
Le coût d’obtention des accréditations est présenté ci-dessous (les « cotisations » sont les
sommes devant être versées aux organismes accréditeurs). L’augmentation constatée en 2008
s’explique par des dépenses liées au renouvellement des accréditations (frais de déplacement
des auditeurs, hébergement de ces derniers, frais de traduction…).
Tableau 29 : Coût d’obtention des accréditations (source : ESCP Europe)
k€
2006
2007
2008
2009
2010
Montant total
12,2
12,9
102,3
48,9
13,2
dont cotisations
12,2
12,9
17,5
12,2
13,2
AMBA
6,1
5,2
7,7
5,1
5,2
AACSB
0,0
1,6
3,9
1,6
2,0
EFMD
6,1
6,1
5,8
5,5
6,0
7.3 - Audit et contrôle interne
L’école ne dispose pas de structure d’audit. C’est la direction de l’audit de la CCIP, organe de
l’inspection générale, qui a compétence pour accomplir des missions d’audit, de conseil et
d’inspection touchant les établissements. Un audit global des services a été effectué en 2008.
8 - Analyse financière
8.1 - Résultat et dotation d’équilibre
Le budget de l’école est équilibré par l’attribution d’une dotation (dite «
dotation
d’équilibre
») déterminée par la différence entre les dépenses et les recettes. En ce qui
concerne les investissements, certains ont été directement réalisés par l’établissement : sur la
période 2006-2010, ils s’élèvent à 1 920 k€. Par ailleurs, des dépenses d’entretien des
bâtiments et des investissements immobiliers significatifs ont été effectués : ils ne figurent pas
dans les comptes d’ESCP Europe mais dans ceux de la CCIP qui est en charge de la conduite
d’ensemble des projets immobiliers (9 659 k€ entre 2006 et 2010).
A la différence du résultat budgétaire, le résultat comptable tient compte des opérations qui ne
donnent pas lieu à un flux financier, telles que les dotations aux amortissements et aux
provisions, les valeurs comptables des éléments d’actifs cédés, la dotation pour dépréciation
de créances ou la reprise sur provisions et quote-part de subvention virée au compte de
résultat.
Les règles de provisionnement sur créances douteuses imposent de provisionner 50 % du
montant pour une créance de plus de six mois et 100 % pour les créances de plus d’un an. Or,
l’année 2009 s’est caractérisée par un montant exceptionnellement élevé de dotations aux
provisions pour dépréciation des créances et cette situation a contribué à une dégradation
notable du résultat comptable. Selon la CCIP, cette situation peut s’expliquer par le
changement de système comptable intervenu au début de l’année 2009 qui n’a pas permis aux
équipes, alors en phase d’appropriation du nouvel outil, de s’y consacrer efficacement.
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En dépit d’une dotation d’équilibre d’environ 10 M€ en 2009, ESCP Europe aura connu une
perte d’exploitation de 2,7 M€
17
. Celle-ci se réduit à 409 k€ en 2010. Pour l’année 2011,
l’école dégage un chiffre d’affaires positif (1 891 k€), après octroi d’une dotation d’équilibre
de 8 287 k€.
Tableau 30 : Résultat d’ESCP Europe (avec dotation d’équilibre) 2006-2011 (source : ESCP Europe)
En k€
2006
2007
2008
2009
2010
2011
RESULTAT BUDGETAIRE (dotation CCIP)
-9 914
-9 732
-7 198
-9 824
-9 429
-8 287
Eléments à ajouter au résultat budgétaire
529
442
289
306
480
541
(+) immobilisations
492
409
264
295
465
522
(+) quote-part des subventions d’investissement
virée au compte de résultat de l’exercice
37
33
25
11
15
19
Eléments à soustraire du résultat budgétaire
-364
-732
-544
-3 011
-889
1 350
Ressources liées investissements
0
-29
-25
0
-78
-8
Dotations aux provisions et reprises sur
provisions (dépréciation des créances)
175
-154
0
-2 539
-367
1 778
Valeurs comptables des éléments d’actifs cédés
-2
0
-2
2
0
-9
(-) dotations aux amortissements
-537
-549
-517
-474
-444
-411
Résultat comptable (avant dotation d’équilibre)
-9 749
-10 022
-7 453
-12 529
-9 838
-6 396
Dotation d’équilibre (CCIP)
9 914
9 732
7 198
9 824
9 429
8 287
Bénéfice
165
1 891
Perte
-290
-255
-2 705
-409
8.2 - Evolution des charges et des produits
La nette progression des dépenses de fonctionnement depuis 2008 s’explique par un certain
nombre d’opérations de communication (changement du nom de l’école, lancement du
séminaire européen…), l’augmentation des bourses, l’accroissement de la dotation au profit
des campus et l’externalisation de prestations comptables.
La hausse du poste de frais de scolarité (+ 9,5 M€ entre 2006 et 2010) est liée à la
combinaison d’une majoration des droits d’inscription et d’un accroissement du nombre
d’élèves. Par ailleurs, la modification des modalités d’imputation comptable des produits a
également contribué à accroître le montant relevé en 2010.
Quant aux activités de formation continue, elles affichent une forte baisse depuis 2009, en
raison du contexte économique (appels d’offres restés sans suite pour les formations intra-
entreprise, reports de sessions sur l’exercice suivant, annulation de sessions de formation…).
17
Celle-ci s’explique par la comptabilisation d’une provision pour créances douteuses constatées en 2009
(2 539 k€) alors qu’aucune reprise sur provisions n’a été enregistrée en 2009 (liée à l’absence de provisions
passées
en 2008).
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A l’horizon 2013, la part des ressources centrales
18
dans le financement du budget de
fonctionnement d’ESCP Europe devrait se stabiliser aux alentours de 18 %, l’augmentation de
la part des ressources propres
19
provenant principalement des frais de scolarité et de la
formation continue. Les effectifs administratifs devraient progresser de 11 équivalents temps
plein (ETP) dans le cadre de la réorganisation interne (17 nouveaux emplois créés, six
emplois supprimés). L’augmentation prévue des charges de personnel s’expliquerait, selon
l’école, par le nombre de professeurs qui devrait passer de 125,75 (tous campus confondus) en
2011 à 139,75 en 2013 (soit 14 enseignants recrutés sur la période indiquée).
Tableau 31 : Compte de résultat synthétique 2006-2011 (prévisions) - source : ESCP Europe
En M€
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Evolution
2011/2006
Total des charges
49,3
50,5
50,2
52,9
56,2
59,8
21,3 %
dont personnel
28,4
29,2
28,4
29,4
31,1
32
12,68 %
dont dépenses de fonctionnement
20,3
20,9
21,5
23,2
24,6
27,3
34,48 %
dont immobilisations
0,5
0,4
0,3
0,3
0,5
0,5
0 %
Total des produits
49,3
50,5
50,2
52,9
56,2
59,8
21,3 %
Taxe d’apprentissage
6,4
5,8
6,6
6,4
6
6,1
-4,69 %
Dont collecte directe
3,1
3
3,2
3,4
3,3
3,8
22,58 %
Dont taxe centrale affectée
3,3
2,7
3,3
3
2,7
2,3
-30,3 %
Formation continue
8
8,1
8,3
7
6,1
6,9
-13,75 %
Frais de scolarité
20
21,2
23,1
24,8
26,9
30,7
33,9
59,91 %
Produits autres (résidence...)
3,8
3,8
3,3
2,7
3,3
3,9
2,63 %
Fondation ESCP
0
0
0
0,1
0,7
0,7
NS
Dotation d’équilibre
9,9
9,7
7,2
9,8
9,4
8,3
-16,16 %
Tableau 32 : Prévisions de recrutement (source : ESCP Europe)
En ETP
2011
2012
2013
Total
Total
6
6
2
14
Paris
3
3
0
6
Londres
1
1
1
3
Berlin
1
1
0
2
Madrid
1
1
1
3
8.3 - La collecte de la taxe d’apprentissage
ESCP Europe est habilitée à percevoir la taxe d’apprentissage. Le tableau ci-dessous présente
son évolution depuis 2006 ainsi que le coût de sa collecte. Sur ce point, la chambre relève son
augmentation constante, que la CCIP explique par le développement de programmes en
apprentissage concurrents. A cet égard, l’accroissement plus rapide du coût, en 2009 et 2010,
est dû au doublement de l’effort de prospection d’ESCP Europe (achat de fichiers,
d’études, de mailing et de brochures : 26 k€ en 2009 et 24 k€ en 2010).
Tableau 33 : Taxe d’apprentissage (source : ESCP Europe)
18
Ressources centrales = taxe d’apprentissage (taxe centrale affectée) + dotation d’équilibre.
19
Ressources propres = frais de scolarité + fondation ESCP + taxe d’apprentissage (collecte directe) + formation
continue + autres produits.
20
Frais de scolarité : formation initiale + formation post expérience diplômante (MS, MEB, MBA).
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Montants en k€
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Montant de la taxe d’apprentissage
collecté (1)
3 188
3 039
3 179
3 421
3 358
3 755
Coût de la collecte (2)
90
105
109
130
152
142
Ratio (2)/(1)
2,82 %
3,46 %
3,43 %
3,80 %
4,53 %
3,78 %
8.4 - Le recouvrement des créances
Les factures émises comportent une date limite de paiement qui correspond à la date
d’émission de la facture, à laquelle s’ajoute un délai de 21 jours. Sauf clauses particulières,
une lettre de relance doit être émise, si le règlement total n’est pas intervenu dans les 10 jours
suivant la date limite de paiement. Une lettre de mise en demeure est aussi envoyée, si le
règlement total n’est pas intervenu dans les 30 jours suivant la date de première relance.
Passé un délai d’un mois après l’envoi de la mise en demeure, des dossiers contentieux sont
constitués. Si le montant de la créance est supérieur à 300 € hors taxes, le dossier est transmis
à la direction juridique, pour examen des pièces et éventuelle transmission à un prestataire
externe chargé du recouvrement. Les dossiers doivent comporter tous les justificatifs attestant
du bien-fondé et de la réalité de la créance. Parallèlement, une commission composée de trois
élus et présidée par le trésorier-adjoint examine chaque année les dossiers proposés à
l’abandon de créances.
Depuis le début de l’année 2010, un point mensuel est fait au directeur général de la CCIP sur
l’évolution des créances et le transfert des anciens dossiers contentieux à la direction
juridique. Au 31 décembre 2010, 445 dossiers étaient encore en suspens. En juin 2011, une
centaine de dossiers avait été traitée. Un apprenti et des renforts temporaires (stagiaires,
intérimaires) ont été utilisés pour apurer le reliquat. La chambre prend bonne note des actions
en cours et recommande que l’école poursuive son action, afin de limiter le reliquat de
créances non recouvrées.
Tableau 34 : Evolution de l’encours de créances non recouvrées (source : ESCP Europe)
Montants (k€)
+ 6 mois
- 6 mois
Total
Décembre 2010
5 314
21 637
26 951
Avril 2011
4 116
6 993
11 109
Mai 2011
3 995
4876
8 871
Juin 2011
3 428
4 737
8 165
Septembre 2011
4 188
2 236
6 424
Octobre 2011
4 650
13 382
18 032
Novembre 2011
4 269
18 252
22 521
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9 - La vie étudiante
9.1 - Présentation générale
En 2011, le campus d’ESCP Europe comptait 51 associations étudiantes hébergées dans
798 m² de locaux (au 79 avenue de la République), ainsi que dans un incubateur de 208 m².
Ces emplacements sont situés dans les sous-sols des bâtiments. Les associations ne paient ni
loyer, ni électricité. La téléphonie et les moyens informatiques demeurent toutefois à leur
charge. L’école accorde aux associations des subventions dans le cadre d’une enveloppe
définie en début d’année suivant différents critères (intérêt général du projet, contribution au
développement personnel des élèves ou à l’image de l’école, cohérence avec la politique et les
valeurs de l’école, but poursuivi, solidité du projet…). Un dossier documenté doit être établi à
l’automne par chaque association étudiante et pour chaque demande ; ce document comprend
le détail du projet, un plan de financement (coût prévu, ressources obtenues et à percevoir) et
les supports de communication du projet. Les candidatures sont examinées par un comité dont
l’un des membres représente le directeur général du groupe, en présence de représentants de
l’association.
9.2 - L’Association des anciens élèves
A la fin de l’année 2010, l’Association des anciens élèves d’ESCP Europe comptait
6 874 cotisants sur 35 120 diplômés (soit 20 %), tous programmes confondus. L’association
est locataire à titre gratuit de locaux appartenant à la CCIP et lui servant de bureaux. Cette
gratuité temporaire est la contrepartie de travaux payés par l’association dans les locaux
actuels, ainsi que dans ceux auparavant occupés. Elle devrait toutefois cesser au plus tard en
2013. L’association et l’école sont, par ailleurs, liées par un contrat de licence qui autorise
l’association à utiliser gratuitement la marque «
ESCP Europe
», notamment dans sa propre
dénomination. Sur le plan financier, la chambre a noté qu’il n’existait aucun flux entre l’école
et l’association.
Les étudiants qui cotisent à l’association se voient offrir les mêmes services que les anciens
diplômés membres (annuaire, accès aux 20 000 offres d’emploi, invitations aux différents
événements…). Par ailleurs, les étudiants du programme Grande école bénéficient de services
spécifiques : petits déjeuners ou tables rondes thématiques, attribution d’un parrain diplômé
pour les étudiants de première année du programme Grande école… Enfin, il convient de
souligner que l’association des anciens élèves n’intervient pas dans la définition des
programmes ou du contenu de l’enseignement délivré par l’école, qui relèvent exclusivement
de la direction académique.
9.3 - Les relations des associations avec la direction de l’école
D’une manière générale, en amont, toutes les associations signent une charte de
fonctionnement avec ESCP Europe : celle-ci mentionne leurs droits et leurs devoirs. En
complément, la charte de vie associative étudiante applicable aux écoles relevant de la CCIP
(établie en 2009) doit aussi être signée par chaque entité. En pratique, les associations sont en
relation avec deux principaux interlocuteurs : le directeur académique Europe et le directeur
des affaires publiques et institutionnelles. Des réunions sont organisées périodiquement afin
d’échanger, de connaître les besoins nouveaux et d’actualiser certaines informations. En ce
qui concerne l’organisation d’événements, les associations doivent compléter un formulaire et
en préciser le motif, le jour et les horaires, ainsi que le nombre de participants et les
éventuelles prestations demandées pour la réalisation de la manifestation. Ces dernières
(restauration, nettoyage, gardiennage supplémentaire…) leur sont facturées. Par ailleurs, le
Bureau des élèves (BDE), au titre de sa mission de coordination de l’animation du réseau
associatif, doit donner son accord.
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Le groupe ESCP Europe s’assure en permanence que les valeurs portées par le tissu associatif
sont compatibles avec l’image de l’école. Parallèlement, la coexistence de multiples
nationalités lui a aussi permis de prendre conscience d’approches culturelles très différentes
dans la mesure où l’implication dans la vie associative diffère selon la nationalité des élèves.
Pour les étudiants français, l’engagement dans la vie associative fait partie du développement
de l’esprit entrepreneurial et demeure une source de créativité. Pour les Allemands, la vie
étudiante est moins basée sur les associations ; elle est presque exclusivement tournée vers
l’acquisition des connaissances.
Deux secteurs d’activité associative demeurent toutefois des sources potentielles de
concurrence pour l’école. Cela concerne d’abord les liens avec les entreprises, à l’occasion de
l’organisation de salons (dans les locaux du groupe) qui peuvent pénaliser le forum des
entreprises organisé chaque année par ESCP Europe au Palais des Congrès. En effet, les
entreprises peuvent être tentées de renoncer à participer à cette manifestation puisqu’elles
payent une somme beaucoup plus faible lorsqu’elles sont présentes aux salons des
associations organisés par ces dernières. Pour remédier à cette situation, il a donc été décidé
de soumettre la liste des entreprises sollicitées par les associations à l’approbation de l’école.
La concurrence peut ensuite porter sur l’image du groupe à travers l’utilisation du visuel, qui
ne peut être utilisé sans la validation expresse de la direction de la communication.
9.4 - Le contenu de l’activité associative
9.4.1 - La prise en compte de l’engagement de l’étudiant dans la scolarité
Deux éléments spécifiques au groupe ESCP Europe doivent être pris en compte. Il s’agit de
l’emplacement de l’école qui se situe en plein centre de Paris. Les étudiants peuvent donc
facilement rejoindre des structures indépendantes de l’école (clubs sportifs, conservatoire de
musique, ateliers d’artistes…). L’implication dans la vie associative étudiante peut ainsi
paraître moindre que dans d’autres écoles, simplement par le fait que les étudiants sont
globalement sollicités par ailleurs. En outre, ESCP Europe offre la possibilité de poursuivre
une partie du cursus de formation sur des campus situés à l’étranger, ce qui est évidemment
de nature à ne pas faciliter une implication durable dans une activité associative à Paris.
En termes d’engagement associatif, il convient de distinguer l’année de pré-master (L3) des
deux autres années de formation (M1 et M2). L’engagement associatif étudiant est pris en
compte par ESCP Europe au niveau L3. La participation d’un élève à une association est
validée par un crédit de développement personnel, qui repose sur une déclaration d’intention
de l’étudiant en cours d’année, suivie par une lettre du président de l’association décrivant son
rôle au sein de celle-ci. Pour certaines associations (BDE
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et Junior entreprise), les étudiants
en charge de responsabilités bénéficient aussi d’un dispositif d’étalement de scolarité : alors
qu’ils doivent normalement valider leurs acquis en deux ans, ils peuvent bénéficier d’une
année supplémentaire. Enfin, les missions humanitaires peuvent être assimilées à des stages et
validées comme tels. A l’issue de l’année académique 2010-2011, ce sont 12 étudiants qui ont
ainsi pu bénéficier d’un étalement de leur scolarité de leur année pré-master.
L’engagement associatif étudiant n’est pas pris en charge par ESCP Europe au niveau des
deux années suivantes (M1 et M2). Toutefois, la CCIP indique qu’une réflexion visant à le
reconnaître est en cours d’étude et qu’elle devrait aboutir à la rentrée 2012.
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Particulièrement sollicité pour les journées portes ouvertes et l’accueil des nouveaux arrivants.
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9.4.2 - La participation à la direction de l’école
Trois entités ont été instaurées au sein du programme Grande école du groupe ESCP Europe :
le comité d’enseignement, le
Board of Studies
et le comité de suivi pédagogique
Le comité d’enseignement (CDE) est composé de membres de la direction, de représentants
des enseignants et des étudiants. Il examine et détermine les contenus des programmes et
formule des propositions sur les projets de développement de l’école et l’évolution des
activités d’enseignement. Le comité d’enseignement se réunit au moins trois fois par an. Le
Board of Studies
assure la coordination du programme et des travaux des cinq CDE locaux
(Paris, Londres, Madrid, Berlin et Turin). Il est composé des cinq directeurs des études et de
représentants des étudiants des cinq campus. Enfin, le comité de suivi pédagogique valide les
résultats et examine les dossiers de scolarité des étudiants. Il est composé des professeurs
responsables de cours, ainsi que des délégués de promotion.
De nouvelles orientations ont été données à l’action de la vie associative au cours des
dernières années, afin de l’inscrire dans un cadre homogène pour tous les campus. Depuis
2008, plusieurs démarches ont été entreprises, après avoir associé la représentation étudiante.
Parmi les plus importantes, on peut évoquer le changement de nom de l’école, la prise en
compte de l’impact des réseaux sociaux, le développement de projets pédagogiques
permettant d’encourager la prise de responsabilités et de valoriser les étudiants, et
l’organisation de séminaires spécifiques.
La chambre note que l’école n’a pas développé de structure spécifiquement dédiée au retour
d’informations provenant des étudiants. ESCP Europe indique toutefois recueillir de façon
informelle les remarques et demandes à l’occasion de rencontres périodiques. Parallèlement,
les élèves peuvent aussi faire part de leurs suggestions par des demandes d’entretien aux
directeurs des programmes, au directeur académique Europe, aux directeurs des campus ou au
directeur général. Néanmoins, la chambre prend acte de la prochaine mise en place, au mois
de mars 2012, d’un Conseil de la vie étudiante (CVE).
9.5 - La politique de logement et de restauration étudiante
9.5.1 - La politique de logement
ESCP Europe a conclu un contrat avec la société Eurostudiomes. Celle-ci met à disposition un
immeuble, la résidence Vivaldi, dans le 12
ème
arrondissement de Paris (rue de Reuilly) dont la
gestion incombe à la société de missions et de coordinations immobilières (SMCI). La CCIP
s’est engagée auprès d’Eurostudiomes sur un taux de remplissage de 80 % (156 studios) par
an, sur 10 mois. En pratique, cet objectif a été atteint au cours des dernières années. Toutefois,
devant une certaine désaffection des étudiants qui semblent préférer la pratique de la
colocation, la fréquentation pourrait notablement s’infléchir à court terme. A cet égard, ESCP
Europe indique que la gestion de la résidence étant entièrement externalisée, elle ne procède à
aucune évaluation des conditions d’hébergement de ses élèves. Pour autant, les éléments
informels qu’elle a pu rassembler montrent, d’une manière générale, l’insatisfaction des
étudiants qui privilégient la location d’appartements dans le secteur privé, aux alentours de
l’établissement. La chambre estime donc utile qu’ESCP Europe diffuse un questionnaire de
satisfaction, ce qu’elle s’est engagée à mettre en place au mois de mars 2012. Par ailleurs, elle
prend note qu’une récente renégociation du contrat avec Eurostudiomes a permis d’exclure le
versement par la CCIP de toute pénalité, dans l’hypothèse d’une diminution significative du
nombre de locataires.
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9.5.2 - La politique de restauration
La restauration des élèves est assurée dans les locaux de l’école. Chaque étudiant s’acquitte
d’un droit d’admission qui lui est facturé par un service de la CCIP (établissement de
ressources mutualisées et de services - ERMES), en fonction du nombre de passages par mois.
La dernière évaluation des prestations date de 2007. A l’époque, elle faisait ressortir un taux
de satisfaction d’environ 80 %. Cette évaluation ancienne sera reconduite au premier semestre
2012 pour mieux prendre en compte l’évolution des besoins d’ESCP Europe.