Le nouveau livre du comité d'histoire de la Cour de comptes traite d'une période peu connue et qui est la période allant du Second Empire au début de la IIIe République. À la fin du Second Empire, la Cour des comptes se porte bien, elle est l'organe de contrôle des finances publiques, elle occupe un fort beau palais au bord de la Seine avec le Conseil d'État, le Palais d'Orsay. Pour tout arranger, elle a su dénoncer en temps voulu les irrégularités commises par le préfet Haussmann dans les grands travaux de la ville de Paris. Donc, on pourrait dire que c'est une période très prospère pour la Cour des comptes. Tout va changer avec la chute du Second Empire, le 4 septembre qui suit la défaite de Sedan dans la guerre franco-prussienne. la capture d'un appelé en 3 et la Cour des comptes se retrouve assiégée comme tous les Parisiens. Le bouleversement vient du fait que la Commune en mai 1871 incendie le Palais d'Orsay. Tout est détruit, mais vraiment tout. Il reste la carcasse du palais, il va falloir tout reconstruire. Cette reconstruction, cette restauration de la Cour des comptes va être réussie et on le doit largement à Ernest de Royer, le Premier président de l'époque, qui resta 15 ans en fonction, du Second Empire jusqu'à sa mort en 1877. Ernest de Royer va savoir organiser, dynamiser, utiliser au mieux les quelques salles dont il dispose au Palais-Royal, sachant que les magistrats, eux, sont priés de travailler à domicile. Dans les années 1880, on voit apparaître les premières entreprises publiques avec des compagnies de chemin de fer. Il aurait fallu à ce moment-là modifier la réglementation budgétaire et comptable. Il aurait fallu faire des réformes. La période n'est pas propice. Ces réformes attendront. Elles attendront que la Première Guerre mondiale les rendent absolument nécessaires, dans l'entre-deux-guerres. Quant au relogement de la Cour des comptes, il se fera mais il se fera au Palais Cambon qu'elle occupe toujours. Il se fera en 1912, c'est dire le temps qu'il aura fallu à la IIIe République.