Le contrôle a été mené conjointement au contrôle de l’association Institut Lumière et de la société Sorties d’Usine Productions, également filiale de l’Institut Lumière.
La société Cinémas Lumière a été créée en 2014, afin de reprendre l’exploitation de trois cinémas situés dans le centre-ville de Lyon : La Fourmi, le cinéma national populaire (CNP) Terreaux et le cinéma national populaire (CNP) Bellecour.
Sa création à l’initiative de son unique associé fondateur, l’Institut Lumière, a été engagée avant d’être formellement approuvée par les administrateurs de l’association. Depuis, la gouvernance de la société s’est stabilisée. Elle a ouvert son capital en 2015 à un nouvel associé, la société des Amis des Cinémas Lumière.
Les lourds investissements consentis de 2014 à 2017 pour la reprise puis la rénovation des trois complexes cinématographiques ont été financés pour partie directement par l’Institut Lumière, mais principalement par des subventions accordées par le centre national du cinéma et de l’image animé (CNC) et la région Auvergne-Rhône-Alpes d’une part, et par des emprunts d’autre part.
Depuis la réouverture progressive des salles à partir de la fin de l’année 2015, la fréquentation des désormais dénommés Cinémas Lumière est en constante progression. Cela se traduit par une augmentation, quoique légèrement moins rapide, du résultat d’exploitation de la société. Malgré cela, la situation financière de la société demeure dégradée, 5 ans après sa création, en raison notamment du poids de l’amortissement des investissements. La société s’approche toutefois de l’équilibre en 2019, avec un déficit équivalent à 4 % de ses produits. Les fonds propres de la société Cinémas Lumière sont cependant, fin 2019, sérieusement entamés.
Le contrôle est intervenu avant la déclaration de l’état d’urgence sanitaire le 24 mars 2020, et l’impact de la crise n’a par conséquent pas été examiné.
La société dépend largement, pour assurer la continuité de son exploitation, des avances en compte courant qui lui sont consenties par ses deux actionnaires, pour un encours dépassant 1,7 M€ fin 2019 malgré un ralentissement des nouvelles avances consenties en fin de période. Cette situation constitue un risque en particulier pour son actionnaire principal, l’Institut Lumière.
En dépit de la fermeture pendant trois mois de l’ensemble des salles des Cinémas Lumière et des pertes engendrées, l’assemblée générale de la société a acté en septembre 2020 la poursuite de l’exploitation, dont la viabilité sera conditionnée à l’atteinte à moyen terme de l’équilibre et à la reconstitution rapide des fonds propres.
RECOMMANDATIONS
Recommandation n° 1 : définir dans les statuts les cas où la décision du représentant de l’association Institut Lumière doit faire l’objet d’une validation de son conseil d’administration.
Recommandation n° 2 : préciser dans les statuts les documents et information devant être mis à disposition de l’associé ainsi que leur périodicité.