Engagé en 1995, ce projet a d'abord transformé les anciens quartiers d'arrière-port de Marseille pour créer le plus gros quartier central d'affaires du Sud de la France. Il accueille alors de nombreuses activités économiques, une offre nouvelle de logements et accompagne la transformation de la métropole grâce à son irrigation par les réseaux de transports publics. Le projet se poursuit désormais sous la forme d’EuroMed II, une vaste opération de renouvellement urbain.
L'EPAEM est aujourd’hui engagé dans un projet dont la nature a changé. Il nécessite en effet une ingénierie sociale renforcée et une association permanente des acteurs du territoire. Les conséquences de cette évolution peinent à être pleinement intégrées à la stratégie de l'établissement, qui tend à privilégier une action autonome et une communication de terrain privilégiant la neutralité à l'égard de la vie politique locale. Ce positionnement en retrait prive l’établissement d’une mise en valeur de son savoir-faire et de ses réussites.
Un tel projet implique également un renforcement des dispositifs de dialogue entre ses acteurs. Un engagement et une contribution significative des partenaires publics demeurent indispensables. En l’état des projections communiquées, le coût du projet EuroMed II est évalué à 678 M€, supportés à 46% par des financements publics provenant des collectivités locales et de l’État, mais aussi de financements spécifiques. La finalisation du projet, à l’horizon 2035, nécessitera en outre la mise au point d’un nouvel avenant pour un besoin de financement estimé à ce stade à 240 M€.
L'EPAEM doit encore progresser dans son organisation et ses procédures internes et résoudre les quelques insuffisances relevées en matière de commande publique et d'application des règles comptables et fiscales. Il doit enfin poursuivre le travail de révision et d’amélioration des procédures qu’il a déjà engagé. La Cour formule au total 13 recommandations.

Philippe Paternolli / Adobe Stock