L’abattoir d’Ambert, créé en 1963, est le seul abattoir public du département du Puy de Dôme. C’est un abattoir dit « de proximité », de petite taille, multi-espèces, agréé pour l’abattage des bovins, ovins, porcins, caprins et cervidés, complété d’un atelier de découpe. Il emploie une dizaine de salariés et compte plus d’une centaine d’usagers, essentiellement des bouchers et des éleveurs. Il dispose d’une certification « agriculture biologique », pour son activité d’abattage et de découpe.
Propriété de la commune d’Ambert, il a d’abord été exploité dans le cadre d’une régie communale jusqu’en 1980 puis en gestion déléguée jusqu’en 2019, avant d’être repris en régie directe par la commune par suite de la liquidation de l’exploitant, jusqu’à son transfert en 2022 à la communauté de communes d’Ambert Livradois Forez.
Une maîtrise insuffisante des risques sanitaires, environnementaux et de protection animale, sanctionnée par une fermeture de sept mois en 2022
L’établissement fait l’objet d’un suivi particulier des services de l’Etat, notamment dans les domaines vétérinaires, sanitaires, d’hygiène, de protection animale et de protection de l’environnement, en raison de ses difficultés d’exploitation. A la suite de plusieurs périodes de fermeture, partielle et totale, son volume d’activité s’est réduit à 637 tonnes équivalent- carcasse (TEC) en 2021 puis à moins de 100 tonnes en 2022, pour plus de 1 000 tonnes traitées jusqu’en 2018.
Dans le domaine de l’environnement, la chambre relève des manquements sévères et récurrents en matière de prévention des risques portés par les rejets des eaux usées, risques de nature à polluer le milieu naturel environnant, en particulier la rivière de la Dore. La chambre appelle en conséquence la ville et l’intercommunalité à poursuivre les efforts entrepris, dans le souci de se conformer au corpus de règles intéressant les installations classées au titre de la protection de l’environnement (ICPE) et la gestion de l’eau, et de prévenir toute pollution future.
Un équipement structurellement déficitaire avec, un soutien public chiffré à 3,45 M€ sur la période de 2017 à 2022
L’équilibre financier de l’exploitation de l’abattoir n’est pas assuré, et ce quels qu’aient pu être les modes de gestion mis en œuvre sur la période. Ce constat est renforcé par l’adoption tardive et encore incomplète d’une stratégie et de perspectives sur le modèle économique à mettre en œuvre à court et moyen terme, autrement que par la poursuite d’un soutien public conséquent par la voie de subventions d’équilibre récurrentes, transférant l’effort financier sur le contribuable en lieu et place des usagers.
Un encadrement marqué par une forte instabilité
Depuis la reprise en régie de l’abattoir en décembre 2019, les multiples événements et incidents survenus - difficulté de recruter un directeur ; contentieux individuels ; accidents du travail ; fermeture complète durant sept mois - témoignent de la fragilité de l’établissement d’abattage et de son collectif de travail. Dans ce contexte, et malgré l’existence d’un conseil d’exploitation remplissant ses fonctions, la vigilance des services de la communauté de communes (ressources humaines, finances) est plus que jamais nécessaire pour appuyer l’actuel directeur de l’abattoir, tant sur les volets administratif et juridique que managérial.
In fine, l’importance du soutien public apporté à l’abattoir d’Ambert doit être interrogée, ne se justifiant ni au regard du volume d’activité, des plus réduits, ni en termes de fréquentation et de clientèle, avec un nombre contenu d’usagers.
RECOMMANDATIONS
- Recommandation n° 1 : Adopter, en assemblée délibérante, une stratégie sur le devenir de l’abattoir ainsi qu’un plan de développement intégrant l’ensemble des contraintes, économiques et réglementaires.
- Recommandation n° 2 : Tenir un registre des anomalies constatées au titre de l’auto-contrôle.