La Fondation fait appel à la générosité du public par des appels à dons et à legs. Les ressources reçues à ce titre se sont élevées en moyenne, sur la période 2011-2014, à 13 M€ environ par année, soit près de 90 % des recettes de l’organisme. Les dépenses courantes s’élevant à environ 10 M€, la Fondation a constitué des réserves très importantes au regard de son budget : elle disposait ainsi de 52,7 M€ de fonds propres et réserves au 31 décembre 2014.
Les objectifs des appels à la générosité publique de la Fondation ont été formulés en des termes impliquant un emploi immédiat des fonds collectés pour la réalisation d’actions en faveur des animaux. Or la Cour constate que, sur la période contrôlée, près du quart des ressources issues de la générosité publique ont en réalité été utilisées à une finalité différente, qui n’avait pas été annoncée. L’objectif d’assurer à terme l’autonomie financière de la Fondation par la constitution d’un patrimoine immobilier et financier grâce à l’acquisition d’immeubles de rapport et à l’accumulation de réserves n’a en effet pas été exposé explicitement dans les campagnes d’appels à la générosité publique.
L’examen de la communication destinée aux donateurs a conduit la Cour à constater, par ailleurs, de nombreuses défaillances dans la construction du compte d’emploi des ressources de l’association, qui ne permettent pas aux donateurs de disposer d’une information précise. En outre, dans son rapport d’activité, la Fondation présente de manière inexacte l’emploi des ressources issues de la générosité publique.
Enfin, la Cour a relevé de multiples défaillances dans la gouvernance, l’organisation et la gestion de la Fondation : l’information du conseil d’administration est lacunaire, des situations de conflits d’intérêts ont été constatées, le pilotage budgétaire est défaillant, les procédures sont obsolètes et contournées, et le contrôle interne inexistant. Des dépenses sans lien avec l’objet social ou sans justificatifs suffisants ont été effectuées, en particulier pour financer des frais de déplacements.
La Cour formule à destination de la Fondation assistance aux animaux les sept recommandations suivantes :
• définir une stratégie pluriannuelle précisant les projets de développement, l’utilisation des réserves et la politique immobilière ;
• mettre en place un contrôle interne ;
• mettre un terme aux situations de conflits d’intérêts au sein du conseil d’administration ;
• fiabiliser la comptabilité, notamment la tenue des comptes de bilan et de la dotation et enregistrer les legs en produits d’exploitation ;
• mettre le compte d’emploi des ressources et son annexe en conformité avec les dispositions du règlement du 7 mai 2008 ;
• diffuser aux donateurs et au public une information exhaustive passant en particulier par la mise en ligne du compte d’emploi des ressources, et son annexe, sur le site Internet de la Fondation ;
• mettre en conformité les actions conduites par la Fondation avec les missions sociales définies par le conseil d’administration.