La révision de ses statuts, encore inachevée mi-2020, devrait permettre de mieux préciser son objet social.
Installé dans les locaux de l’emblématique centre de conditionnement de la laine, au sein d’un quartier économiquement et socialement défavorisé, il emploie près de 30 salariés, dont 21 permanents, et disposait fin 2019 d’un budget de fonctionnement de 3,3 M€.
Sa gouvernance et son organisation doivent être améliorées en matière d’information du conseil d’administration, du suivi du temps de travail des salariés ainsi que de l’application des règles de la commande publique. L’ordonnateur a pris des engagements sur ce point.
La situation financière de l’établissement est fragile ; les résultats d’exploitation affichés n’en rendent pas compte totalement du fait de la pratique récurrente des reports de charges. Son modèle économique reste dépendant des subventions publiques, lesquelles représentent 80 % de ses recettes de fonctionnement. Bien que les ressources propres, et notamment celles tirées du mécénat et des locations, aient progressé depuis 2016, celles-ci n’ont pas permis de couvrir l’évolution des dépenses induites par la montée en charge de l’activité.
Dans ce contexte, les exercices 2017 et 2018 ont connu un déficit réel de, respectivement, 113 000 € et 145 000 €, ce qui a obligé la structure à puiser dans ses réserves. Compte-tenu de ses faibles marges de manœuvre, seule la réduction du programme d’activité en 2019, qui a conduit à des moindres dépenses, lui a permis de renouer avec l’équilibre. En accord avec les principaux financeurs, il a été décidé d’abandonner la tenue d’une grande exposition sur un rythme annuel, pourtant très importante pour sa visibilité.
L’établissement a développé une activité diversifiée, s’appuyant à la fois sur la tenue d’évènements à forte notoriété et la mise en place de lieux de rencontre et d’outils d’aide à la création artistique. Son action s’appuie sur de nombreux partenariats noués avec des associations locales.
La structure comptabilise, en moyenne, 90 000 visiteurs par an, même si sa fréquentation varie fortement d’une année sur l’autre.
Si les nombreuses programmations attestent d’une véritable dynamique culturelle enclenchée depuis 2016 par son nouveau directeur, l’absence d’objectifs quantitatifs et qualitatifs prédéfinis et d’indicateurs de suivi précis ne permet pas d’évaluer véritablement l’action de l’établissement et la pertinence des choix opérés.
De même, sa place sur le territoire en qualité d’acteur de diffusion de la culture, attestée par les nombreuses retombées médiatiques, doit être confirmée par une meilleure connaissance de ses publics et évaluation de sa satisfaction au regard des activités proposées.
La saison 2019-2020 a été marquée par une fermeture partielle puis totale des locaux pour cause de travaux et de crise sanitaire.
Cette dernière a privé l’établissement de l’essentiel de ses ressources propres. Toutefois, le maintien des dotations statutaires et la baisse des charges liée à l’annulation d’une partie de la programmation devraient lui permettre de sauvegarder son équilibre financier. Le budget 2020 prévoit d’ailleurs un déficit d’exploitation limité de 50 434 € couvert par les excédents reportés.
L’enjeu de « La Condition Publique », pour 2021, sera de mobiliser les moyens financiers complémentaires nécessaires pour poursuivre ses ambitions artistiques et culturelles.