Le territoire de cette commune iséroise est réparti entre le village, situé à 1 260 mètres d’altitude, et l’Alpe de Venosc, ancien plateau d’alpage, établi à l’altitude de 1 658 mètres, qui accueille la station des Deux Alpes. Celle-ci s’étend également sur le territoire des communes de Venosc et de Saint-Christophe-en-Oisans. Mont-de-Lans comptait 1 208 habitants en 2013, mais les ressources issues des impôts locaux, 5,8 M€ en 2016, représentaient douze fois celles de la moyenne des communes de la même taille démographique. Le 1er janvier 2017, elle a fusionné avec Venosc, pour former la commune nouvelle des Deux Alpes. Cette nouvelle entité a repris l’ensemble des compétences exercées par le SIVOM des Deux Alpes, notamment la gestion de l’eau et la production de neige de culture, ainsi qu’une partie des compétences de la communauté de communes de l’Oisans portant sur la gestion de la station de ski.
La gestion interne n’était pas assez structurée. L’organisation mise en place pour la gestion de la commande publique ne correspondait pas aux besoins de la commune. Par ailleurs, la gestion des ressources humaines n’était pas suffisamment rigoureuse. La chambre a, notamment, relevé que des heures supplémentaires ont été attribuées dans des conditions contraires à la règlementation.
La gestion du domaine skiable a été confiée à la société Deux Alpes Loisirs (DAL) par une délégation de service public signée en juin 1993 sans mise en concurrence. Le chiffre d’affaires du délégataire est resté stable sur la période grâce à l’augmentation des tarifs appliqués au grand public, ce qui a permis de compenser la baisse de la fréquentation.
Le contrôle exercé par la collectivité sur le délégataire était insuffisant. Aucune instance de suivi n’a été mise en place. La commune n’a jamais déterminé la politique tarifaire et elle ne s’est opposée qu’une seule fois aux augmentations, insuffisamment documentées, qui lui ont été soumises, de surcroît, dans un délai largement inférieur à celui prévu par la convention. Il apparaît que 40 % des recettes de vente de forfaits correspondent à des tarifs dont la fixation échappe à la commune. De même, 3 272 titres gratuits de tous types confondus ont été accordés par DAL de sa propre initiative, au titre de la saison 2015-2016, sans autorisation de la commune.
Au cours de la période sous revue, le délégataire a réalisé des programmes d’investissement significatifs couverts uniquement par autofinancement sans pour autant qu’un programme concerté avec la commune ait été mis en œuvre. La société reverse chaque année des sommes importantes tant à sa maison mère qu’à ses filiales (à hauteur de 2,3 M€ en 2015) et ses actionnaires bénéficient de dividendes qui, au cours de la période sous revue, se sont élevés à 5 % du chiffre d’affaires et ont atteint des montants comparables aux sommes versées aux trois communes de la station.
La situation financière demeurait fragile fin 2016, le redressement de la capacité financière brute étant lié au remboursement ponctuel de la taxe foncière par le délégataire du domaine skiable. Si une politique de réduction des charges de gestion a été engagée depuis 2015, les charges financières étaient élevées. A l’issue de l’opération de renégociation portant notamment sur un emprunt structuré de 5,5 M€ assorti d’un taux fixé en fonction du cours du franc suisse par rapport à celui de l’euro, la capacité de désendettement excédait largement le seuil de neuf années considéré comme critique par les juridictions financières.