Sort by *
Publications

Publications

Association Mlezi Maore (Mayotte)

CRC MAYOTTE

La chambre régionale des comptes de Mayotte publie le rapport d'observations définitives au contrôle des comptes et de la gestion de l'Association Mlezi Maore qui est issue de la fusion de deux association mahoraises.

L’association Mlezi Maore est issue de la fusion de deux associations mahoraises membres du Groupe SOS, Tama et Toioussi, qui intervenaient depuis les années 2000 dans le champ du handicap, de la jeunesse et des solidarités. Engagée à la fin 2016, la fusion maintient la filiation de la nouvelle association au Groupe SOS.

Le Groupe SOS est un acteur de l’économie sociale et solidaire qui rassemblerait 750 établissements et services, associations et entreprises sociales, intervenant au profit des personnes en situation de vulnérabilité ou affichant des objectifs en matières sociétale et environnementale.

Mlezi Maore bénéficie de l’appui de ce groupe dont la technicité et l’assise financière lui ont permis une croissance rapide et une position dominante dans le département le plus jeune et le plus pauvre de France.

Cet appui s’accompagne d’un transfert de la vie associative aux niveaux des instances nationales du groupe, tandis que la gestion locale, professionnalisée, en reste éloignée.

L’expertise de Mlezi Maore est reconnue par les pouvoirs publics sur le territoire. La chambre constate cependant que l’objet social de l’association n’est pas à jour et ne mentionne pas l’activité réalisée sur le handicap. Les statuts décrivent une gouvernance complexe dans laquelle le partage des responsabilités et des pouvoirs manque de clarté.

L’extension rapide du périmètre d’intervention de Mlezi Maore après 2020 n’a pas été sans risque, ni sans dégradation du résultat financier en 2022, en dépit d’une masse salariale inférieure à son niveau théorique, du fait de la vacance de nombreux postes.

Les moyens opérationnels affectés au fonctionnement n’ont pas été suffisamment revus afin tenir compte de la croissance de l’activité. Il en résulte une fragilité des processus supports et de leurs procédures associées ainsi que des dérives rendues possibles par un contrôle interne manifestement insuffisant.

L’investissement dans la qualité de la prise en charge et la mise en œuvre des outils d’expression des droits des usagers accuse du retard. Ils constituent des chantiers à conduire sans tarder.

Paradoxalement, les taux d’occupation et l’activité réalisée effectivement sur les dispositifs déployés ne sont pas toujours à la hauteur des besoins immenses du territoire. Cette performance moyenne peut s’expliquer, pour partie, par un contexte difficile et un besoin de coopération plus étroite entre les acteurs en place.

Si la situation mahoraise freine le plein déploiement de certains dispositifs, notamment à cause d’un taux élevé de rotation du personnel et de la vacance récurrente de certains postes en tension, l’association dispose de leviers pour se repositionner et améliorer l’efficience du service rendu.

À lire aussi

Les autres publications qui pourraient vous intéresser :