Sort by *
Publications

Publications

Association Laval Mayenne Technopole (Mayenne)

CRC PAYS DE LA LOIRE

La chambre régionale des comptes Pays de la Loire a contrôlé l’association Laval Mayenne Technopole (LMT) basée à Laval. Le budget de l’association est de l’ordre de 1,6 M€ avec des subventions publiques à hauteur de 1,2 M€. Elle emploie 18 salariés. L’association qui s’inscrit dans le réseau national des technopoles, est une structure de promotion et un prestataire de services, sans toutefois avoir pour mission de réunir entreprises, enseignement et recherche sur un même territoire. Mais son domaine d’activité est très étendu : sensibilisation et éveil à l’innovation, en milieu étudiant notamment, incubation de startups, amorçage et accélération de projets dans les entreprises traditionnelles, actions de filières.

Sur l’activité, la chambre a fait plusieurs observations. Le périmètre d’intervention de la technopole correspond au département de la Mayenne mais les actions hors agglomération de Laval ne sont pas financées par les intercommunalités concernées, ce qui doit être recherché. Certains dispositifs font appel à une population étudiante qui s’est considérablement développée à Laval mais qui reste limitée pour conduire des projets d’envergure. La levée de fonds pour les startups locales est par ailleurs limitée par les caractéristiques d’un territoire marqué par l’importance du secteur primaire. Enfin, les projets locaux ne sont pas suffisants pour enrichir le territoire en innovation. La volonté d’aller au-delà de ses frontières pour la technopole (région parisienne notamment) doit donc être soulignée mais elle requiert des fonds importants dont elle ne dispose pas. En cela, le recours croissant à des financements privés est sans doute à travailler. Le taux de survie des entreprises incubées est correct mais peut être amélioré par le développement de dispositifs post-incubation et la gestion efficace de lieux d’accueil spécialisés. En cela, la création d’un hôtel d’entreprises innovantes à Laval (La Licorne) n’est pas, à ce jour, déterminante. Enfin, son action de filières montre que d’autres entités sur Laval travaillent aussi sur ces questions et que la coexistence de plusieurs associations qui peu ou prou interviennent sur des champs similaires (réalité virtuelle et numérique par exemple) pose question au regard d’une bonne allocation des subventions publiques. L’évolution vers une entité commune incluant les autres satellites (Laval Economie, Laval Virtual), est dès lors préconisée par la chambre.

L’association est dans une situation financière confortable. Son résultat annuel peut être très variable du fait de l’encaissement parfois décalé des subventions européennes. Dès lors, l’association dispose, pour y faire face, d’un fonds de réserve qui lui a été consenti par son EPCI de rattachement. Il conviendra néanmoins de vérifier que ce fonds est toujours nécessaire au regard de la trésorerie aujourd’hui confortable de l’association.

En matière de gouvernance, le rôle des différentes instances est mal défini par les statuts et aucun système de délégation n’existe entre les différents représentants associatifs. Leur fonctionnement est aussi perfectible et l’adoption d’un règlement intérieur est préconisée. La situation du directeur salarié est très fragile juridiquement. Son rôle n’est pas défini par les statuts. Il ne dispose pas d’un contrat de travail actualisé, ni d’aucune délégation écrite ou orale du président. Pourtant, il engage et ordonnance les dépenses, signe des contrats de travail et des conventions de financement et attribue des marchés.

Enfin, un risque de conflit d’intérêts existe pour les membres représentant les collectivités locales siégeant au conseil d’administration, qui peuvent aussi, le cas échéant, être bénéficiaires des services de la technopole. L’adoption d’une charte de déontologie est donc nécessaire.

À lire aussi

Les autres publications qui pourraient vous intéresser :