L’intercommunalité ne dispose pas d’un projet de territoire significatif et n’investit pas les compétences qui fondent son existence, telles que le développement économique ou l’organisation des transports. Cet état de fait est corrélé à la difficulté de créer un espace de solidarité en vue de l’élaboration d’un projet commun de développement et d’aménagement de l’espace.
Ainsi, en matière de développement économique, compétence que la loi lui confie en propre, son rôle a été secondaire dans le cadre de deux opérations structurantes à l’échelle du territoire : l’installation d’une importante structure logistique d’Amazon, au cours de laquelle sa participation a été limitée à l’aménagement d’une desserte routière ; et la reconversion de l’ancienne emprise militaire « Ordener » à Senlis, dans laquelle l’intercommunalité n’a pas été en mesure d’assumer sa position de chef de file de l’action économique.
De même, le projet de construction d’une piscine éprouve des difficultés à se concrétiser. Aucun consensus n’existe au sein des instances communautaires, tant sur la dimension de cet équipement que sur son mode d’exploitation.
Enfin, la prise en charge de la compétence « mobilité » par la communauté de communes n’a pas abouti, en raison du refus opposé par la majorité de ses communes membres, alors que le projet de territoire en avait fait une orientation majeure de l’action intercommunale.
La redistribution fiscale opérée par l’intercommunalité au bénéfice de ses communes traduit également le faible niveau des compétences exercées. Entre 2017 à 2020, l’intercommunalité n’a conservé qu’un montant de 493 000 €, sur un total de 88,9 M€ de fiscalité directe prélevée par elle et ses communes membres.
L’organisation des services de l’intercommunalité devrait être revue pour sécuriser les fonctions « finances » et « ressources humaines ». Le trop faible nombre d’agents qui y sont affectés et l’insuffisante rigueur dans la protection des données appellent des mesures correctrices. Ces insuffisances ont un impact direct sur la tenue des comptes, laquelle ne respecte pas les prescriptions applicables.
Les équilibres de la gestion financière de la communauté de communes apparaissent sains et ne sont pas porteurs de risques significatifs. Les investissements réalisés depuis 2017 restent mesurés et concentrés sur des opérations qui traduisent, indirectement, la faiblesse du projet intercommunal. Si l’établissement a élaboré un plan pluriannuel d’investissement, les hypothèses sur lesquelles il repose paraissent manquer de prudence quant à la soutenabilité des investissements prévus, à contexte financier et fiscal inchangé.