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INSTITUT
) ]
DU
MONDE
ARABE
JACK
LANG
Le
Président
Monsieur
Christian
Charpy
Président
de
la
Quatrième
chambre
A
l'attention
du
service
du
greffe
Cour
des
comptes
13
rue
Cambon
75100
Paris
Cedex
1
Paris,
le
26
novembre
2024
Objet
:
Réponses
de
l'Institut
du
monde
arabe
aux
observations
définitives
de
la
Cour
des
comptes
Monsieur
le
Président,
Pour
faire
suite
à
votre
courrier
du
31
octobre
2024,
je
vous
prie
de
trouver
ci-joint,
en
vue
de
sa
publication,
le
texte
de
la
réponse
de
l'Institut
du
monde
arabe
aux
observations
définitives
de
la
Cour
des
comptes
à
son
sujet.
Je
vous
souhaite
bonne
réception
de
ces
éléments
et
vous
prie
d'agréer,
Monsieur
le
Président,
l'expression
de
mes
sentiments
les
meilleurs.
1,
RUE
DES
FOSSÉS
-ST
-BERNARD
-
PLACE
MOHAMMED
V
-
75236
PARIS
CEDEX
05
-TÉL.
:
+33
(0)1
40
51
38
73
-
FAX
:
+33
(0)1
46
34
02
08
REPONSE DE L’INSTITUT DU MONDE ARABE AUX OBSERVATIONS DEFINITIVES FORMULEES
PAR LA COUR DES COMPTES
Les rapporteurs ont accompli leur mission dans un esprit de rigueur et d’échanges transparents. Leurs
conclusions contribuent à nous éclairer.
L’IMA regrette d’être contraint de limiter à 5 pages ses réponses au rapport de la Cour développé sur 85 pages.
I.
L’INSTITUT DU MONDE ARABE SE REJOUIT DES APPRECIATIONS
LARGEMENT POSITIVES FORMULEES PAR LA COUR
En 2012, année du dernier contrôle effectué par la Cour, le journal
Le Monde
titrait sous la plume de
Christophe Ayad
: «
L’IMA, un si joli champ de ruines
». Depuis lors, les équipes de l’IMA se sont battues avec
énergie pour redonner vie à cette institution unique au monde.
L’IMA a repris des couleurs, de la force et de
l’enthousiasme
!
1.
La gouvernance de l’IMA s’est sensiblement améliorée
Selon la Cour, la longue expérience culturelle et politique du président et sa connaissance du monde arabe
lui permettent d’« incarn(er) et d’inspire(r) les décisions » (p.5). C’est un facteur décisif de croissance et de
dynamisme depuis 2012 (p.15).
La Cour se réjouit que le président assure la double présidence du conseil d’administration et du haut-conseil
de l’IMA (p.23). Cette pratique sera actée dans les statuts, ainsi que la fonction de secrétaire général.
2.
Les expositions sont, selon la Cour, une «
vitrine inventive et rayonnante de l’IMA
» (p.24)
Elles sont
«
efficaces par leurs retombées médiatiques et à fort impact diplomatique par leurs
itinérances
»
(p.24).
Leur
nombre
est
élevé
(124
1
expositions entre 2012 et 2023) et leur
fréquentation
importante
(près de 400
000 visiteurs en 2023). La Cour souligne la
diversité des thématiques
abordées, du
patrimoine (
Osiris
,
Sur les routes de Samarcande
,
Hajj
…) aux sujets de société (la culture Queer dans
Habibi
,
les cultures urbaines dans
Hip-Hop
,
la Palestine en 2023…) et à l’art contemporain (
Maroc contemporain
,
Algérie mon amour
,
Baya
…).
La Cour insiste sur leur
mode de financement original
. Il repose intégralement sur les recettes propres de
l’IMA (mécénat et billetterie)
: «
c’est
une performance que relativement peu d’institutions culturelles
parviennent à réaliser sur des expositions temporaires
et qu’il convient donc de saluer
» (p. 26).
3.
L’importance de la donation Lemand et l’évolution du projet du Nouveau musée sont saluées par
la Cour
La Cour note la
modernisation
et la
professionnalisation
du
musée
de l’IMA depuis sa refonte en 2012
(p.30). Il reste innovant par
son approche originale et unique sur le dialogue des religions
.
La Cour souligne que la donation Lemand, «
sans conteste inédite par son ampleur
»,
«
positionne l’IMA
à la première place en art (moderne et) contemporain arabe
» en Occident
(p. 34). La qualité de la donation
a été actée par un comité d’experts renommés
2
. La Cour approuve le
projet revisité du Nouveau Musée
:
désormais, l’IMA privilégie une solution scénographique plus souple, correspondant au demeurant à la
subvention de six millions d’euros accordée par le Premier ministre via le ministère de la Culture.
4.
La Cour ne tarit pas d’éloges sur la multiplicité des évènements culturels de l’IMA
Ils contribuent «
grandement à sa notoriété
» (p.43) et
attirent un public jeune
(p.43). L’IMA est à
l’initiative d’évènements festifs (soirées 100% électro), de la création de plusieurs temps-forts comme le
1
L’IMA recense non pas 74 mais 124 expositions organisées entre 2012 et 2023, dont : 50 expositions organisées par le service des expositions ; 43
expositions organisées par le service du musée ; 31 itinérances.
2
Laurent Le Bon - actuellement président du Centre Pompidou, Sylvain Amic - actuellement président du Musée d’Orsay, Abdelkader Damani – ex-
directeur d’un grand musée à Riyad, Yannick Lintz - actuellement présidente du Musée Guimet, Venetia Porter – alors directrice du département des arts
islamiques du British Museum,
etc
.
2
premier Prix du Design du monde arabe
3
depuis 2023. L’IMA orchestre des évènements liés à la littérature
et la poésie
4
. Les rencontres et débats sur des thèmes d’actualités sont omniprésents. L’IMA est aussi le lieu
d’une riche programmation cinématographique. Ses
six séries de podcasts
, dont 2 séries sur les piliers de
l’Islam et les trois monothéismes avec Barbara Cassin, cumulent plus de 25
000 écoutes en un an. L’IMA publie
également, depuis 2024, des ouvrages en sciences humaines et sociales traduits de l’arabe vers le français avec
les éditions de l’Atelier.
5.
La langue arabe occupe une place centrale dans l’action de l’IMA
Son président est un fervent défenseur du plurilinguisme. Consécration du travail accompli par les équipes
:
la langue arabe sera mise à l’honneur au prochain festival d’Avignon
.
L’IMA est une des seules institutions à délivrer un
enseignement laïc de l’arabe
(p.47) aux côtés du
ministère de l’Education nationale.
La Cour salue la création et le succès du certificat de maîtrise de la
langue arabe, CIMA
,
le
TOEFL de la langue arabe
(p.48).
A ce titre, le président de l’IMA a reçu en octobre
2024 le prestigieux prix de l’institution Bin Rashed à Dubaï récompensant le CIMA. La Cour préconise
judicieusement
sa plus large diffusion dans le monde
(recommandation n°8).
6.
La Cour salue le principe de précaution appliqué par l’IMA à la gestion de son fonds placé
5
Il est «
issu de la consolidation pour solde de tout compte des arriérés des pays arabes
» et complété par les
apports de l’Irak et de la Lybie obtenus par l’actuel président (p.37). La Cour indique que «
l’IMA doit
conserver la possibilité d’utiliser le fonds pour des grands travaux
6
» (p.67). Elle note que «
ses revenus
sont devenus significatifs avec la hausse des taux d’intérêts
» et «
contribuent à équilibrer la gestion courante
7
»
(p.37).
II.
LES REPONSES DE L’IMA A CERTAINES RESERVES DE LA COUR
1.
Le président n’est pas entouré d’un «
cabinet étoffé
» (p.5) mais d’une équipe restreinte
Cette observation, exacte si elle porte sur les premiers mois de la présidence actuelle,
ne repose désormais
sur aucune réalité durable.
Lors de son accession à la tête de l’IMA en 2013, le nouveau président avait
souhaité s’entourer informellement d’un certain nombre de personnalités compétentes qui pourraient l’éclairer
sur le fonctionnement de l’IMA, ses originalités, et les réformes éventuelles à y apporter.
Il est étrange que le
seul nom cité en-dehors de Claude Mollard soit celui de l’épouse du président, active pendant quelques mois à
titre bénévole. Depuis 2013, elle s’est totalement éloignée des activités de l’IMA.
A l’inverse, d’autres
personnalités, étrangement non citées et bénévoles, ont accompagné les premiers pas du président
:
l’ambassadeur et traducteur de de l’immense écrivain égyptien Al Aswany, Gilles Gauthier, le conseiller d’Etat
Thierry Le Roy.
C’est à tort qu’aujourd’hui l’expression «
cabinet
» est utilisée par la Cour.
Le président réunit à raison de deux fois par semaine, non pas un cabinet qui n’existe pas, mais la secrétaire
générale, les chefs de service, la conseillère diplomatique et le directeur général.
Autre originalité
de l’actuelle présidence
: de très nombreuses nominations de chefs de service sont le fruit
d’une
promotion interne
(actions éducatives, expositions, bâtiment, bibliothèque…). Certains directeurs ont
par ailleurs été recruté dans le cadre de jury indépendants (CLCA, Musée / Expositions). Les équipes agissent
dans un climat de confiance mutuelle et de transparence.
3
Autres exemple
: l’«
IMA Comedy Club
», les festivals «
Arabofolies
», «
L’IMA fait son festival
» ou encore «
Felfel
» avec la Fondation Cartier.
4
Par exemple
: le «
Prix de la littérature du monde arabe
» (créé en 2013)
et le «
Prix des lycéens
» (depuis 2023)
; la «
Nuit de la poésie
» (depuis 2015)
;
les «
Rencontres littéraires
» (depuis 2018)
; les «
Samedis de la poésie
» (depuis 2023) à la bibliothèque
;
Falsafa, Les rdv de la philosophie arabe
:
cycle de conférences organisées par le professeur Jean-Baptiste Brenet, etc.
5
Nota bene
: doté de 60 M€ et non pas 51 M€.
6
Nota bene
:
L’IMA privilégie l’utilisation du terme «
fonds placés
» plutôt que «
fonds de réserve
»
: un fonds de réserve peut être utilisé sans restriction,
ce qui n’est pas le cas pour l’IMA
.
7
Il est à noter que le rendement du fonds placé varie en fonction des taux d’intérêts.
3
2.
«
La raison d’être politique de l’IMA
» ne s’est aucunement «
émoussée en quarante ans, tant du
côté arabe (…) que pour la France » (p.85)
Tout au contraire, l’institution remplit et amplifie chaque jour, ici ou ailleurs, avec force et créativité
ses missions
: établir des liens solides et durables entre le monde arabe, la France et l’Europe,
«
en bonne
intelligence
» avec le Quai d’Orsay (p.5). En témoigne
la prolongation, à la demande du MEAE, de près de
deux mois de l’exposition
Ce que la Palestine apporte au monde
(2023) et le soutien apporté par lui à hauteur
de 100
000 euros. La Cour reconnaît que «
la diplomatie joue un rôle de premier plan dans la vie de l’IMA
»
(p. 21). L’IMA est le cadre de
nombreuses rencontres politiques et diplomatiques
8
.
Dernier exemple en date,
le
Sommet international des pensées arabes
(novembre 2024)
: événement parrainé par Edgar Morin et pensé
en lien étroit avec la cellule diplomatique de la présidence de la République et le ministère des affaires étrangères
qui fut un immense succès.
L’IMA entretient des
relations régulières et privilégiées avec le président de la République et l’Elysée
:
en témoignent la participation du président de l’IMA aux voyages d’Etat dans les pays arabes, l’invitation aux
dîners d’Etat offerts aux chefs d’Etat arabes et l’inauguration par les présidents Hollande et Macron des
expositions de l’IMA (
L’Orient-Express, Cités millénaires, Chrétiens d’Orient, Sur les routes de Samarcande.
Merveilles de soie et d’or
…).
3.
Le souhait de la Cour que l’IMA collabore avec le Centre Pompidou, l’Inalco et AFALULA est
déjà exaucé
Dès sa prise de fonctions en 2013, le président de l’IMA a souhaité instaurer des relations d’échanges et de
partenariats
avec de nombreuses institutions culturelles
rompant ainsi avec plusieurs années de repli sur soi
de l’Institut. L’IMA entretient d’excellentes relations avec le Centre Pompidou, collaborant sur des projets tels
que la donation Lemand, le réseau Eurêkoi, et échangeant pour accueillir certaines activités du Centre pendant
sa fermeture. L’Inalco
coopère avec la bibliothèque (le projet MISTARA, les rencontres professionnelles,
l’organisation de colloques) et la direction des actions culturelles de l’IMA. Une convention associera
prochainement l’IMA, la Fondation Inalco et Anwar Gargash Diplomatic Academy.
L’IMA rejoint la Cour sur l’utilité de
renforcer les liens entre l’IMA, AFALULA et les financements de
l’agence
(recommandation n°4).
4.
L’IMA est une institution singulière et ne peut en aucun cas être comparé aux autres institutions
L’IMA n’a jamais été conçu pour être un rival du Centre Pompidou, du Quai Branly ou du musée Guimet.
C’est
un institut unique, au croisement du politique et du culturel, résolument tourné vers la recherche
et la mise en valeur des cultures arabes
en France. Sa raison d’être et ses missions ne sont aucunement
comparables à celles des autres institutions.
Il n’est ni de premier rang ni de second rang, il est autre et
unique au monde
.
5.
Le public de l’IMA s’est diversifié depuis 2013
En 10 ans, le public
s’est élargi et rajeuni.
L'IMA regroupe une pluralité d’activités qui s’entrelacent et
s’entre-nourrissent continuellement.
L’Institut a ainsi reçu, à travers son président, le prestigieux prix Bin Zayed des Emirats Arabe Unis en 2018.
8
Par exemple
:
Algérie
: les
réunions de la Commission mixte franco-algérienne
d’historiens
, co-présidée par Benjamin Stora en avril 2023 et en novembre 2024 à
l’IMA, à la demande du président Macron.
Syrie
: la rencontre de la société civile Madaniya (2023) organisée avec le MEAE, en présence de l’ambassadrice de France pour la Syrie.
Soudan
: les rencontres autour de la transition politique (2023)
; la journée de dialogue inter-soudanais en avril 2024 (en marge de la conférence
internationale humanitaire sur le Soudan).
Maroc
: le colloque organisé avec MGH-Partners sur la relation France/Europe-Maroc (2023)
; la mobilisation des intervenants stratégiques en faveur
d’une amélioration de la relation bilatérale France/Maroc à un moment délicat dans cette relation, consacrée par le voyage d’Etat accompli récemment
par le président Macron.
Gaza
: la mission du président à Gaza en juillet 2023
; la levée de fonds via la
Veillée pour Gaza
au profit de MSF-Gaza.
Liban
: la manifestation Paris-Beyrouth, 24h pour le Liban (2020) suivie de plusieurs événements organisés en 2020/2021 après l’explosion du port de
Beyrouth, dont un dîner de levée de fonds pour l’ONG libanaise Change Lebanon
; l’organisation d’une série d’événements sur Tripoli, capitale de la
culture arabe (2024)
; le voyage du président à Beyrouth (octobre 2024).
4
La Cour indique que l’offre de l’IMA «
s’adresse principalement à un public parisien et francilien (à 83%),
dont de nombreux scolaires
». Il est indéniable que le public francilien connaît une croissance constante.
Parallèlement, des visiteurs affluent de toute la France et de nombreux pays. Une étude récente montre que les
publics de l’IMA viennent de 510 lieux en France
9
. En 2023, la fréquentation des 18-30 ans a enregistré une
augmentation notable de près de 12 %. S’y ajoute
l’importante fréquentation des expositions en itinérances
en France et dans les autres pays
10
.
6.
Les activités éducatives et de médiation :
un pilier central et original de l’IMA
On comprend mal qu’elles soient absentes du rapport de la Cour.
Elles sont
déterminantes
. Plusieurs
initiatives méritent d’être mises en avant :
le programme « culture(s) en partage », développé avec le Musée
d’
A
rt et d’
Histoire du Judaïsme, permettant de découvrir trois religions monothéistes qui coexistent dans le
monde arabe, les conventions signées avec les ministères
de l’Éducation nationale
et de la Justice
ainsi qu’avec
de nombreuses villes et académies en Île-de-France et en région (Versailles, Paris, Créteil, Lille, Lyon, etc.).
L’IMA est également un membre actif du Réseau Micro
-Folies (plus de 400 villes) et collabore avec les Grandes
écoles et les universités
11
.
7.
Loin d’être un «
maillon historique en déclin
» (p.38), la bibliothèque est un lieu vivant
Depuis 2013, la bibliothèque enregistre une importante fréquentation, notamment les samedis et dimanches,
pour lesquels
elle fut l’une des premières à ouvrir ses portes
. Les
multiples animations s’y tenant ont fait entrer
la poésie, l’histoire, les sciences, l’art contemporain à l’IMA et s’adressent à un public large.
Elle répond ainsi
aux usages d’une bibliothèque du XXI
e
siècle :
un lieu culturel vivant, ouvert, créatif et imaginatif
interagissant avec toutes les activités proposées
. L’IMA revendique
l’accès libre
à sa bibliothèque.
8.
L’évaluation financière de la donation Lemand et le fonds de dotation associé sont à l’étude
L’IMA a inscrit dans les comptes financiers, le montant de 32 M€ (et non pas 30,5 M€) au titre de la
première et de la deuxième
donation Lemand
(1 642 œuvres). L'IMA réexamine cette écriture à l’actif du
bilan. Le troisième complément (170 œuvres), toujours en cours, n’a pas fait l’objet d’une évaluation à ce
stade. L’IMA souhaite préciser que la «
collection Lemand
» (p.33) n'existe plus. L'acte notarial indique
explicitement que toutes les œuvres de la donation Claude et France Lemand doivent fusionner pour ne former
plus qu'une seule et unique collection, appelée la
collection du musée de l'IMA
. La dissolution du fonds de
dotation est à l’étude par les conseils juridiques respectifs de l’IMA et des époux Lemand.
9.
Les ressources humaines
: un climat social apaisé
Depuis la nomination de M. Jack Lang le climat social est apaisé
:
pas un seul jour de grève
.
Des postes stratégiques ont été pourvus
: en juin 2024, la nouvelle directrice des ressources humaines a
succédé à un manager de transition gérant les affaires courantes depuis février 2024. Le directeur de la
communication est engagé depuis septembre 2024. L’IMA tente de trouver des solutions palliatives pour
combler l’absence du directeur du mécénat. Les prochains départs à la retraite des responsables du service
informatique (2025) et de la bibliothèque (2026) sont préparés dans des délais raisonnables.
Concernant le conseiller spécial du président, ses contrats sont très hétérogènes
12
, difficilement
transformables en emploi de salarié et plus de deux fois moins coûteux. Le CBCM ne signerait pas un CDI avec
la perspective d'un mandat du président qui cessera fin 2026. Un CDD de plusieurs années ne répondrait pas
aux dispositions légales avec un risque de contentieux et/ou de requalification. Il générerait un risque
supplémentaire en cas de cessation anticipée des fonctions du président. Par ailleurs, il est exagéré de considérer
9
Voir à ce sujet la brochure «
Transmission, médiation, inclusion
» disponible sur le site de l’IMA.
10
Plus de 200
000 visiteurs pour l’exposition «
AlUla
» à Pékin
; plus de 120 000 visiteurs de l’exposition Baya à Marseille à la Vieille Charité ; plus de
116
000 visiteurs pour l’exposition «
Divas
» à Amsterdam
; plus de 60 000 visiteurs de l’exposition « Depardon / Daoud » sur la guerre d’Algérie à
Villeurbanne,
etc
.
11
L’ENS Louis Lumière (depuis 2019) ; l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (depuis 2019)
; l’Université Paris 3, Master 2 Musée et nouveaux médias
(depuis 2020) ; l’Université Paris 8 (depuis 2021) ; l’INALCO (depuis 2022) ; l’École du Louvre (depuis 2023), Sciences Po, etc.
12
L’homogénéité invoquée pour assujettir les contrats de commissariat d’expositions à la concurrence ne vaut que pour 8 expositions sur les 15 contrats
du conseiller spécial pour un montant très éloigné du plafond d’obligation de recours à des appels d’offres. 
Le nombre réel des contrats de commissariat
n’est pas de 15 mais de 9 seulement pour 8 expositions, soit moins de 10 % du total des expositions organisées pendant la pér
iode.
5
que la mise à disposition du directeur de cabinet, régularisée depuis, fut «
illégale
» (p. 18), l’IMA n’ayant pas
été notifié par le ministère de la Culture au terme de cette période.
L’IMA souscrit à l’analyse de la Cour portant sur la
révision de l’accord collectif de 1992
et de ses avenants
sous réserve d’une condition essentielle
: la capacité de son financement.
10.
Les notes de frais
L’IMA rejoint la Cour sur la nécessité d’une validation des notes de frais par la secrétaire générale (p.73).
C’est chose faite. Le président de l’IMA a renoncé, depuis l’origine, à une voiture de fonction. Sa rémunération
n’a jamais été réévaluée. Ses déplacements hors de France ne sont jamais pris en charge par l’IMA
13
.
11.
La situation financière de l’IMA
: une capacité d’autofinancement positive
Trois anomalies structurelles nées lors de la création de l’IMA voici 60 ans vicient son fonctionnement :
1.
Une étrange règle comptable a été retenue à la naissance de l’IMA
: seules les dotations aux
amortissements relatives à la construction du bâtiment sont inscrites au compte de résultat, sans y
affecter la provision initiale inscrite à l’actif.
L’indicateur financier le plus pertinent pour appréhender les comptes de l’IMA est donc sa
capacité
d’autofinancement
.
2.
A la différence des autres institutions,
l’IMA ne bénéficie d’aucune subvention d’investissement
(hormis la subvention du ministère de la Culture pour le nouveau Musée)
ni d’équipement
.
L
’entretien
du bâtiment est donc supporté sur le budget de fonctionnement
de l’IMA
.
Aucun accompagnement
n’est intervenu au titre du
cadrage salarial
ou de
l’augmentation exponentielle du coût de l’énergie
.
3.
La
subvention de l’Etat n’a pas été augmentée depuis plus de 15 ans
, oscillant depuis 2007 autour
de 12 M€.
Aucune autre institution n’y aurait survécu
. Pour compenser l’évolution de l’inflation,
elle devrait s’élever à environ 16 M€, contre 12,354 M€ actuellement.
Ainsi serait assurée la pérennité
de l’IMA
.
Par ailleurs, il
est illusoire d’espérer un retour à une contribution régulière des Etats arabes
fondateurs
. Certains pays arabes apportent ponctuellement des fonds dédiés (ALC d’Abu Dhabi au titre de la
promotion de la langue arabe) ou des aides spécifiques (Gouvernement du Qatar, travaux des moucharabiehs et
de la bibliothèque à hauteur de 5 millions d’euros financés par l’Arabie Saoudite, l'Irak plus récemment...).
Malgré ces 3 handicaps,
la capacité d’autofinancement de l’IMA est constamment restée positive
depuis
l’accession à la présidence de
M. Jack Lang.
L’IMA
affiche un résultat positif sur les trois derniers
exercices
. Dans le même temps, il
s’efforce de
diversifier et d’optimiser ses ressources propres
(mécénat,
élargissement de l’offre de la librairie
-boutique, location des espaces, nouvelles technologies,
etc.
).
III.
CONCLUSION
L’IMA se réjouit globalement des appréciations de la Cour.
L’IMA des lumières
doit se battre, plus que jamais, pour rester une ruche ardente, un lieu de vie et
d’intelligence, un phare de bouillonnement et d’effervescence. Nul doute que les volontés conjointes des
pouvoirs publics, des pays arabes, des intellectuels, des créateurs et des personnalités arabes ainsi que des amis
de l’IMA dans le monde garantiront la pérennité d’une institution à laquelle ils sont profondément attachés.
La
Cour aura contribué à éclairer les chemins de son avenir.
13
A la page 73 du rapport la Cour mentionne des informations erronées au sujet d’un voyage effectué par Monsieur et Madame Lang. Le déplacement
initialement prévu non pas au Qatar mais en Palestine (territoire palestinien et Gaza) du 10 au 15 juillet a été reporté à la demande de l’Ambassadrice de
Palestine en France aux dates du 23 au 27 juillet. Ce report tombait exactement pendant la période durant laquelle le président prenait un court repos avec
son épouse au Maroc. Compte tenu des nouvelles dates proposées par l’Ambassade de Palestine en France ainsi que par le poste diplomatique à Jérusalem,
Jack Lang et son épouse se sont vus contraints de revenir à Paris pour reprendre un vol pour Tel-Aviv
; vol qui ne pouvait s’effectuer qu’à partir de Paris.
L’Ambassadrice de Palestine s’était, à l’époque, engagée à rembourser l’extension de vols (Marrakech/Paris aller/retour) engendrée par le changement
de dates. Ce qui n’a finalement pas été le cas, car l’été passant, les dramatiques événements du 7 octobre n’ont pas permis ce remboursement. S’il s’avère
que l’Ambassade de Palestine n’assure pas ce remboursement, le président de l’IMA se propose évidemment de verser la somme correspondante.