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RÉPONSES DES ADMINISTRATIONS,
ORGANISMES ET PERSONNES CONCERNÉS
LES TENSIONS
SUR
L’EMPLOI
De la formation au recrutement :
le cas des filières de production
emblématiques du Jura
Rapport public thématique
Septembre 2023
Les tensions sur l'emploi : le cas des filières de production emblématiques du Jura - septembre 2023
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Réponses des
administrations,
organismes et personnes concernés
Réponses reçues
à la date de la publication (25/09/2023)
Réponse de la Première ministre
................................................................
4
Réponse du directeur général de Pôle emploi
...........................................
12
Destinataires n’ayant pas d’observation
Madame la présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté
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4
RÉPONSE DE LA PREMIÈRE MINISTRE
Le rapport de la Cour souligne les difficultés de recrutement
rencontrées par les employeurs dans le Jura, illustrant un phénomène plus
large à l’échelle nationale, et nécessitant une politique durable et intégrée
de réduction des tensions de recrutement. Selon le rapport, cette
amélioration nécessiterait de nombreuses politiques sectorielles, à travers
l’identification de quatre leviers
: les politiques d’orientation et de
formation initiale et continue
; l’élargissement des recrutements possibles
via la p
olitique de l’emploi
; l’attractivité professionnelle des territoires
du Jura ; le soutien aux métiers et aux entreprises.
Depuis plus de deux ans, et dans un contexte de reprise économique
rapide après une crise sanitaire majeure, le marché du travail a dû
absorber un choc de recrutement majeur
: plus de 1,28 million d’emploi
salariés ont ainsi été créés depuis fin 2019. Les recrutements ont donc
continué à se faire à un rythme presqu’inégalé ces dernières décennies,
mais avec des difficultés de recrutement qui se sont exacerbées.
Le Gouvernement souhaite ainsi rappeler que dans c’est dans ce
contexte que des mesures ont été annoncées par le Premier ministre et la
ministre du travail, de l’emploi et de l’insertion le 27 septembre 2021 pour
réduire les tensions de recrutement et répondre aux besoins des entreprises.
Ce plan de réduction des tensions de recrutement, visant d’abord à favoriser
les transitions professionnelles des salariés et à accompagner les
demandeurs d’emploi de longue durée, a été renouvelé à l’automne 2022 par
une phase 2, afin de mener une action plus ciblée de réduction des tensions
de recrutement. Pôle emploi a ainsi mis en œuvre des actions renforcées avec
la création de « viviers sectoriels » pour plusieurs secteurs identifiés comme
particulièrement en tension au niveau national (hôtellerie-restauration,
santé et action sociale, transports de voyageurs et de marchandises,
industrie…). Concrètement, cela a permis de constituer au niveau de chaque
agence Pôle emploi un « vivier sectorie
l » de demandeurs d’emploi qui sont
intéressés pour occuper un emploi dans l’un de ces secteurs, disponibles
immédiatement et ayant les compétences indispensables à l’exercice du
métier. Si nécessaire, ces compétences peuvent être acquises par la mise en
œuvre rapide d’une offre de formation adaptée au secteur.
Par ailleurs, s’agissant des recommandations relatives aux politiques
d’orientation et de formation initiale et continue, il convient de rappeler que,
depuis que la Cour a réalisé son enquête, le jeudi 4 mai 2023 le Président de
la République a annoncé des moyens inédits et des mesures fortes pour
réformer les lycées professionnels, parce que la voie professionnelle doit
redevenir une voie de réussite, d’excellence et reconnue par tous.
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5
Ainsi, 1
Md€
seront investis chaque année dans le lycée
professionnel, avec, par exemple
la création d’un bureau des entreprises
dans chaque lycée professionnel pour mieux accompagner les élèves dans
leur recherche de stages, et favoriser la découverte de métiers le plus en
amont possible de la première recherche d’emploi.
Au total, 12 séries de mesures visant à améliorer notamment
l’insertion professionnelle des lycéens seront mises en œuvre de manière
échelonnée sur 3 années et dès la rentrée de septembre 2023.
Voici enfin ci-dessous quelques compléments et observations aux
recommandations qui figurent dans le rapport.
Sur la recommandation n° 4 : dans les bassins cumulant tensions sur
l’emploi et très faible attractivité, accompagner davantage les lycées
dans la recherche de candidats et les procédures de recrutement des
enseignants contractuels en cas d’absence de candidats fonctionnaires.
1
. Le recrutement des enseignants contractuels en cas d’absence de
candidats fonctionnaires est prévu aux articles L. 332-2 et L. 332-3 du
code général de la fonction publique.
Le décret n° 2016-1171 du 29 août 2016 fixe le régime relatif aux
agents contractuels recrutés pour exercer des fonctions d’enseignement,
d’éducation et d’orientation dans les écoles, les établissements public
s
d’enseignement du second degré ou les services relevant du ministre
chargé de l’éducation nationale.
En application du I de l’article 2 du décret du 29 août 2016, les
agents contractuels sont recrutés :
-
soit parmi les candidats remplissant les conditions de diplôme exigées
pour se présenter aux concours internes des différents corps
enseignants : détention d’une licence dans les disciplines générales
ou d’un diplôme d’études universitaires générales (DEUG), brevet de
technicien supérieur (BTS), diplôme universitaire de technologie
(DUT) ou titre ou diplôme de niveau égal ou supérieur, pour les
professeurs de lycée professionnel (PLP) ;
-
soit,
pour
les
disciplines
d’enseignement
professionnel
et
technologique, parmi les candidats justifiant d’une expérienc
e
professionnelle exercée avec le statut de cadre.
Ces conditions sont fixées par les statuts particuliers de chaque corps.
Toutefois, en application du II du même article 2, dans le premier
degré, ainsi que dans les disciplines générales ou technologiques du
second degré, en l’absence de candidat justifiant du niveau de qualification
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exigé pour se présenter aux concours internes, des personnels contractuels
peuvent être recrutés, à titre exceptionnel, parmi des candidats justifiant
d’un titre ou d’un diplôme sanctionnant au moins deux années d’études
après le baccalauréat ou ayant validé une deuxième année de licence.
Il peut être ainsi recouru à ce type de recrutement dans les
territoires peu attractifs.
Conformément au décret du 29 août 2016, les enseignants
contractuels perçoivent, dans les mêmes conditions que les agents
titulaires exerçant les mêmes fonctions, les primes et indemnités dont ces
derniers bénéficient, sauf disposition réglementaire en réservant
expressément le bénéfice aux seuls fonctionnaires.
Afin de rendre plus attractif leur recrutement, il peut être prévu que
les enseignants contractuels primo-recrutés soient rémunérés à un indice
supérieur à l’indice minimum prévu par l’arrêté du 29 août 2016
1,
notamment en raison de leur expérience professionnelle, de la rareté de la
discipline enseignée ou de la spécificité du besoin à couvrir.
Par ailleurs, les autorités académiques peuvent recruter des
professeurs associés sur le fondement de l’article L.
932-2 du code de
l’éducation. Ces professeu
rs sont régis par le décret n° 2007-322 du 8 mars
2007 relatif aux professeurs associés des établissements publics locaux
d’enseignement relevant du ministre chargé de l’éducation nationale.
L’article 2 de ce décret prévoit qu’ils sont recrutés parmi les p
ersonnes
justifiant d’une expérience professionnelle en rapport avec la discipline
enseignée d’une durée de cinq ans au moins, sans condition de diplôme. Une
priorité d’emploi est également prévue au bénéfice des demandeurs d’emploi
de plus de trois mois.
Ils peuvent être recrutés dans le cadre d’un temps
incomplet, ce qui leur permet de poursuivre leur activité professionnelle en
complément de cette activité d’enseignement. Leur rémunération est
déterminée par l’arrêté du 8
mars
2007 et se situe entre l’in
dice majoré 376
et l’indice majoré 963. L’indice maximal des professeurs associés est ainsi
supérieur à celui des enseignants contractuels (IM 821).
2. Le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse (MÉNJ) se
met en capacité de professionnaliser sa fonction de recrutement, tout en se
tenant à l’écoute des besoins de ses personnels. Dans la mesure où le
recrutement conditionne la qualité du service public de l’éducation
nationale, le MÉNJ fait converger les besoins des élèves, des personnels et
de l
’institution et, pour y parvenir, mobilise l’ensemble des acteurs des
ressources humaines et de l’accompagnement des personnels.
1
Arrêté du 29 août 2016 portant application du 1
er
alinéa de l’article 8 du décret
n° 2016-1171 du 29 août 2016.
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Le recours croissant aux contractuels implique l’identification de
profils adéquats et l’exploration de viviers
nouveaux, notamment celui des
personnels en reconversion ou en seconde carrière désireux d’exercer des
missions dans les domaines de l’éducation, de l’administration ou de
l’enseignement.
La recherche de ces viviers nouveaux et de futurs candidats aux
concours rejoint l’objectif de Pôle emploi d’agir au plus près des
territoires, d’accompagner et de favoriser, en complémentarité avec ses
partenaires, l’insertion professionnelle des demandeurs d’emploi ou la
reconversion professionnelle. Cette recherche de viviers s’appuie
sur une
convention cadre nationale signée le 7 février 2023 par le MÉNJ et Pôle
emploi, à partir d’expériences réussies dans différentes académies.
En qualité de premier employeur public de France, mais aussi en
tant qu’employeur de proximité via ses serv
ices déconcentrés implantés
dans les régions, le MÉNJ vise également à mieux communiquer pour
valoriser ses métiers. Un effort communication est nécessaire, tant au
niveau national qu’au niveau académique, pour ancrer et renforcer une
vision positive de l’institution, réaffirmer les valeurs de l’éducation
nationale et pour conforter l’attractivité des métiers et la fidélisation des
personnels recrutés.
Sur la recommandation n° 5 : développer et promouvoir les formations
de spécialisation de courte durée, construites sur la base de référentiels
de compétences métier, pour améliorer l’adéquation locale des
compétences aux besoins des entreprises locales.
1. Des formations complémentaires d’initiatives locales (FCIL) sont
dispensées en lycée dans les filières d
’excellence du département. Leur
développement implique la mobilisation concertée des acteurs locaux,
professionnels et région. Il s’agit par exemple
:
-
en lunetterie, de la FCIL pour des jeunes titulaires de BTS design et
microtechnique ouverte au lycée Victor-Bérard de Morez ;
-
en bois, la FCIL arts du bois techniques d’autrefois au lycée
professionnel Pierre-Vernotte à Moirans-en-Montagne.
La promotion des formations de spécialisation de courte durée
pourrait se décliner au niveau local (rectorat de l’académie de Besançon,
région Bourgogne-Franche-Comté, lycées) à travers les actions suivantes,
portant sur les filières porteuses en emplois (aéronautique, métallurgie,
plasturgie, bois et lunetterie) :
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-
développer les partenariats entre les PME en recherche d’employés
et les lycées des secteurs concernés ;
-
augmenter le nombre des intervenants du monde professionnel dans
les lycées afin d’en fair
e leur promotion ;
-
mettre en place des journées de sensibilisation dans les lycées ;
-
développer les salons étudiants spécialisés dans les métiers concernés
(salons virtuels et présentiel) ;
-
mettre en place une campagne de sensibilisation sur ces secteurs ;
-
renforcer le site internet de l’académie de Besançon et de la région
Bourgogne-Franche-Comté.
2. Des formations de spécialisation sont proposées par les
établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel. À
partir de la rentrée 202
3, l’IUT du Creusot ouvre diplômes de
spécialisation
professionnelle
(DSP)
labellisés
par
l’État
en
apprentissage :
commercialisation
écoresponsable
et
assistant
en
développement numérique. Le conservatoire national des arts et métiers de
Bourgogne-Franche-Comté ouvre également des DSP labellisés (pilotage
de lignes de production automatisées) donnant droit à 60 ECTS (european
credit transfer and accumulation system).
Par ailleurs, l’arrêté du 6 décembre 2019 ouvre la possibilité
d’obtenir une licence profe
ssionnelle (LP) en 1 an (60 ECTS), 2 ans
(120 ECTS) ou 3 ans (180 ECTS), en formation initiale ou continue, à
l’issue d’une formation validée, respectivement, à bac +2 (BTS, DEUST,
DUT), bac+1 (DSP) ou après le baccalauréat. La formation peut être
suivie
en
alternance,
sous
contrat
de
professionnalisation
ou
d’apprentissage. L’offre de formations de LP est élaborée en lien étroit
avec les professionnels locaux du secteur afin de répondre aux besoins des
employeurs, ce qui permet de garantir des débouchés. Les formations
existantes, qui peuvent être réalisées en 1 an, concernent les métiers du
bois, les métiers de l’industrie (métallurgie, mise en forme des matériaux
et soudage), et l’optique professionnelle.
Sur la recommandation n° 6 : proposer un parcours de formation
initiale complet, jusqu’à la licence professionnelle, pour certaines
filières d’excellence industrielles ou artisanales du territoire (comme la
lunetterie ou la métallurgie), au sein du bassin géographique
d’implantation de l’activité économiq
ue concernée.
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Des parcours de formation initiale complets, répondant aux besoins
locaux, peuvent déjà être identifiés. Ils portent sur les secteurs d’activité et
les diplômes suivants :
-
Lunetterie : baccalauréat professionnel (bac pro) optique-lunetterie,
BTS opticien-lunettier, LP optique professionnelle ;
-
Plasturgie : certificat d’aptitude professionnelle (CAP) plasturgie,
bac pro plastique et composite, brevet professionnel (BP) plastique et
composite, BTS europlastics et composites ;
-
Métallurgie :
CAP mise en forme des matériaux, CAP outillage en moules
métalliques, CAP serrurier métallier ;
Bac pro ouvrage du bâtiment : métallerie, bac pro technicien
outilleur, bac pro traitement des matériaux/surfaces ;
BP métallier ;
DSP technicien en fabrication de machine électrique ;
BTS traitement des matériaux, BTS forge, BTS fonderie ;
LP métiers de l’industrie
: métallurgie, mise en forme des
matériaux et soudage ;
LP BUT (bachelor universitaire de technologie) science et génie
des matériaux avec parcours : métiers du recyclage et de la
valorisation des matériaux, métiers de l’ingénierie des matériaux
et des produits, métiers de la caractérisation et de l’expertise des
matériaux et des produits.
Le rectorat et les universités concernées seront invités à mener une
action conjointe pour envisager la mise en œuvre progressive de ces parcours.
Sur la recommandation n° 9 : promouvoir le recours aux dispositifs de
transition professionnelle auprès des employeurs et des salariés en lien
avec les Opco et l’association ATp
ro Bourgogne-Franche-Comté.
N
ous partageons l’intérêt de cette recommandation. En effet, les
OPCO ont notamment pour mission d'assurer un service de proximité au
bénéfice des très petites, petites et moyennes entreprises, permettant
d'améliorer l'information et l'accès des salariés de ces entreprises à la
formation professionnelle et d'accompagner ces entreprises dans l'analyse
et la définition de leurs besoins en matière de formation professionnelle,
notamment au regard des mutations économiques et techniques de leur
secteur d'activité. L’association paritaire (AT PRO Bourgogne
-Franche-
Comté) qui a en charge les projets de transition professionnelle sur le
territoire est également un acteur important à mobiliser.
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Sur la recommandation n° 10 : mettre à jour régulièrement, au niveau
régional, la liste des métiers en tension et simplifier le rapprochement
entre une offre d’emploi et cette liste dans le simulateur « opposabilité
de la situation de l’emploi », pour faciliter les démarches de demande et
de renouvellement des titres de séjour des travailleurs étrangers dans
les secteurs concernés.
La Cour relève que la liste des métiers en tension, fixée par arrêté
du 1
er
avril 2021, ne recense pas exhaustivement les emplois en tension
dans le Jura, et devrait ainsi
bénéficier d’ajustements fréquents et d’une
importante capacité d’adaptation.
Le Gouvernement souhaite à ce titre préciser que cette liste a bien
vocation à faire l’objet d’une actualisation régulière sur la base d’une
périodicité annuelle, en lien notamment avec les engagements issus du
Comité interministériel à l’immigration et l’intégration (C3I) de novembre
2019. En effet, cette actualisation est réalisée en lien avec la publication
annuelle de l’étude DARES –
Pôle emploi sur les tensions rencontrées sur
le marché du travail, après un processus de concertation avec l’ensemble
des acteurs concernés.
Si cette actualisation n’a pas pu avoir lieu en 2022 en raison de
données statistiques peu cohérentes (car basées sur les données de l’année
2020 marquée par divers confinements et fermetures administratives), des
concertations sur cette actualisation devront être initiées prochainement.
Le Gouvernement souhaite préciser que l’opposabilité de la
situation de l’emploi, c’est
-à-
dire le respect d’un délai de p
ublication de
trois semaines sans réponse adéquate à l’offre d’emploi dans le cadre
d’une procédure d’autorisation de travail, et l’application le cas échéant
de la liste des métiers en tension, ne concernent que les recrutements de
travailleurs étrangers
qui ne disposent pas d’un titre les autorisant
directement à travailler, et qui nécessitent une demande formelle
d’autorisation de travail.
Sur les recommandations n° 11 et 12 relatives au soutien aux métiers et
aux entreprises.
En ce qui concerne les recommandations sur les mesures de soutien
aux entreprises, le Gouvernement souhaite mettre en avant l’ensemble des
travaux en cours liés à la réforme France Travail. En effet, tel qu’évoqué
dans le rapport de préfiguration de Thibaut GUILLUY, le projet de France
Travail a notamment pour objectif de réduire ces tensions de recrutement,
à travers le renforcement de l’accompagnement des entreprises, ou encore
la prospection des offres d’emploi.
Sur la mobilisation de la prestation de conseil en ressources humaines
(« PCRH »).
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Dans son rapport, la Cour met en lumière les difficultés que peuvent
rencontrer
les
DREETS
pour
la
gestion
administrative
des
conventionnements et le partenariat avec Pôle Emploi pour élargir le
recours à cette prestation. La DGEFP rappelle, comme indiqué dans la
réponse au ROP, que le partenariat avec Pôle Emploi ne répondait pas à
une problématique de gestion administrative des conventionnements en
cours, mais bien à valoriser davantage l’offre de financement de PCRH via
ce canal. Dans ce même paragraphe, la Cour encourage la promotion de la
PCRH dans les métiers en tension. La DGEFP rappelle que dans la PRCH
a justement été mise en visibilité dans le cadre du plan Métiers en tension
depuis le déploiement de sa phase 2 (octobre 2022). Ces actions font donc
écho aux objectifs de la recommandation n° 11 : « Augmenter le nombre
d’actions d’accompagnement par le service public de l’emploi des artisans,
des TPE et PME, peu ou non dotés en gestionnaires des ressources
humaines, dans leurs démarches de recrutement (Pôle Emploi) ».
Sur la mobilisation de France 2030 au service des compétences.
Dans son rapport, la Cour cite France 2030 en indiquant que les
projets lauréats des différents volets (écologie, cohésion, compétitivité)
ne comprennent pas
d’actions concernant les compétences et
ressources humaines.
La DGEFP porte à la connaissance de la Cour que de manière
parallèle aux appels à projet et à manifestation d’intérêt sectoriels,
France 2030 développe depuis septembre 2021 un AMI Compétences et
métiers d’avenir qui vise, avec une enveloppe de 2,5
Md€
, à accélérer
la transformation de l’offre de formation initiale et continue dans les
filières d’avenir.
*
Depuis la crise sanitaire, la France a connu un choc économique
majeur. Il s’agit d’un choc
favorable mais que le marché du travail a dû
absorber. Le Gouvernement a mis en œuvre plusieurs plans pour réduire les
difficultés de recrutement des entreprises et mettre fin à un paradoxe
français qui perdure depuis plusieurs décennies, à savoir celui d
’un niveau
de chômage élevé qui coexiste avec des entreprises qui n’arrivent pas à
trouver de main-
d’œuvre disponible. Plus d’1,28 millions d’emplois salariés
ont ainsi été créés depuis fin 2019. Le Gouvernement reste néanmoins
pleinement mobilisé pour aller encore plus loin et réduire ces difficultés.
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RÉPONSE DU DIRECTEUR GÉNÉRAL DE PÔLE EMPLOI
J’ai pris connaissance avec d’intérêt du rapport public thématique
intitulé « Les tensions sur l’emploi
- De la formation au recrutement : le
cas des filières de production emblématiques du Jura », établi dans le
cadre de l’enquête sur les emplois salariés
non pourvus dans le Jura.
Je relève qu’à partir de l’exemple du Jura, la Cour interroge plus
largement les actions engagées par les pouvoirs publics pour tenter de
résorber les tensions sur l’emploi à l’échelle nationale. Le rapport aborde
notamment la question de la coordination des différents acteurs locaux en
lien avec les travaux préparatoires à la création de France Travail.
S’agissant de l’action de Pôle emploi, la Cour souligne combien la
mise à disposition de données est appréciée, en particulier celles issues de
l’enquête « Besoin en Main d’Œuvre » (BMO), car elles permettent
d’éclairer les décisions des acteurs. La Cour relève également que les
moyens humains de Pôle emploi dans le Jura sont supérieurs à la moyenne
nationale, la densité de ressources de Pôle emploi est de 0,31 pour 10 000
habitants, contre 0,23 pour la France entière. Les entretiens menés par la
Cour dans les agences du Jura reflètent l’engagement des équipes tant
celles dédiées aux entreprises qu’aux demandeurs d’emploi.
En termes de résultats, je me félicite que la Cour souligne
l’efficacité des moyens d’intermédiation proposés par Pôle emploi en tant
qu’outils de lutte contre les tensions de recrutement. Les entreprises
sondées attestent que les dispositifs d’adaptation à l’e
mploi sont très
appréciés et qu’ils permettent, par ailleurs, aux demandeurs d’emploi de
dépasser leurs réticences à l’égard de la formation.
La Cour pointe également un certain nombre d’éléments de
satisfaction relatifs aux services proposés aux entreprises tels que les
recrutements en masse pour les plus grandes d’entre elles. Les démarches
d’aide au recrutement telles que la Méthode de Recrutement par Simulation
(MRS), la présélection des candidatures ou l’appui à la conduite d’entretiens
sont efficaces pour les entreprises accompagnées par Pôle emploi.
En outre, la Cour constate la nouvelle organisation de Pôle emploi,
associant conseillers demandeurs d’emploi d’une part, et conseillers
entreprises d’autre part, a constitué depuis 2015 un élément imp
ortant
dans la mise en œuvre d’une politique de réduction des tensions ainsi que
l’engagement des équipes de Pôle emploi.
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Je partage enfin le constat selon lequel le site internet développé par
Pôle emploi « labonnecompétencepro.fr », qui recense toutes les
compétences acquises par des candidats sortant de formation, mériterait
d’être plus largement promu auprès des recruteurs.
Ce préalable posé, la Cour propose d’agir sur quatre leviers
favorisant la réduction des tensions sur l’emploi dans les territoir
es, avec
le concours des différentes parties prenantes :
1.
la
coordination
des
actions
et
des
services
de
proximité
(Recommandations 1 à 3) ;
2.
la réduction des tensions dans les politiques de formation et
d’orientation (Recommandations 4 à 8)
;
3.
l’élargissement des viviers d’actifs (Recommandations 9 et 10)
;
4.
soutien aux métiers et aux entreprises (Recommandations 11 et 12).
Avant d’aborder les recommandations formulées par la Cour, je
tiens à souligner une nouvelle fois que la réduction des tensions de
recrutement constitue un axe stratégique très fort pour Pôle emploi. Cet
engagement a été clairement transcrit dans la feuille de route 2022 de la
direction régionale Bourgogne-Franche-Comté au travers de trois leviers
principaux, formalisés comme suit :
-
mett
re l’intermédiation au cœur de la relation avec le demandeur
d’emploi : «
Chaque agence s’engage dans une stratégie de
promotion des compétences des demandeurs d’emploi, et notamment
ceux les plus éloignés de l’emploi, par des opérations de sourcing et
en constituant des viviers sur la base de nos différents outils
(formations, prestations…). (…)
» ;
-
intensifier le partenariat opérationnel : «
Aux côtés de l’État et du
Conseil régional, nous suivrons la mise en œuvre des solutions
concrètes portées par le Lab métiers en tension. Pour y parvenir, nous
mobiliserons de solides partenariats opérationnels, en particulier
avec les six secteurs prioritaires : BTP ; santé - grand âge ; HCR ;
commerce ; industrie et transport » ;
-
mobiliser tous les dispositifs disponibles : « Nous poursuivrons la
mise en place d’actions #TousMobilisés et le rappel systématique
associé au diagnostic Action Recrut’ sera un levier essentiel à
sécuriser
(…).
Dans
une
logique
de
redynamisation,
nous
amplifierons les contrôles pour principalement accompagner les
candidats vers les métiers en tension ».
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14
Cette dynamique impulsée dans le territoire de la région a ainsi
permis les résultats suivants :
-
la baisse du délai de recrutement pour les offres déposées auprès de Pôle
emploi de 41,5 jours en janvier 2022 à 34,9 jours en décembre 2022 ;
-
la hausse du taux de recrutement pour les offres d’emploi avec
services délivrés par un conseiller de 60,5 % en janvier 2022 à 75 %
en décembre 2022; - la hausse du taux de satisfaction des entreprises
vis-à-vis des services de Pôle emploi de 87,3 % en janvier 2022 à
90,1 % en décembre 2022.
S’agissant des recommandations formulées à l’attention de Pôle
emploi, je ne peux que réitérer, ci-après, les précisions apportées en
réponse au relevé d’observation
s provisoires précédemment partagé.
La réduction des tensions dans les politiques de formation
et
d’orientation
Recommandation n° 7 : Améliorer le taux de remplissage des formations
professionnelles continues financées par des fonds publics, en favorisant
la mixité des publics inscrits : demandeurs d’emploi, jeunes en insertion
professionnelle, bénéficiaires du revenu de solidarité active, salariés.
(Région, Service public de l’emploi).
Par
rapport
au
relevé
d’observations
provisoires,
cette
recommandation pointe désormais la question du « taux de remplissage
des formations » plutôt que l’élargissement de la possibilité pour les
opérateurs du service public d’inscrire les différents publi
cs. Toutefois, les
développements du rapport associés n’ont, à quelques exceptions près, pas
été modifiés en conséquence. Cette recommandation demeure donc peu
intelligible au regard des pratiques actuelles.
Pour rappel, les prescripteurs de formation sont, eux-mêmes, les
conseillers des réseaux d’accompagnement du service public de l’emploi.
Ils sont logiquement censés vérifier les conditions d’entrée dans le
parcours et valider les projets après s’être assuré de leur pertinence au
regard du profil et de la situation de la personne.
Et en tout état de cause, des outils existent au niveau national,
régional et départemental tels que « OUIFORM » pour les opérateurs
réalisant l’accompagnement de publics, ou « KAIROS » pour les organismes
de formation, permettant de positionner et de fluidifier les entrées en
formation des différents publics, inscrits sur la liste des demandeurs
d’emploi ou non (tels les jeunes ou certains bénéficiaires du RSA). Pour le
département du Jura, OUIFORM est déployé pour les Missions Locales et
est en cours de déploiement pour le Conseil départemental.
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ET PERSONNES CONCERNÉS
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Plus largement, il convient de souligner qu’en date du 7 juillet 2023,
le conseil régional de Bourgogne-Franche-
Comté, l’
État et Pôle emploi ont
signé un protocole de préfiguration France Travail. Plusieurs actions
envisagées sont susceptibles de répondre à la recommandation de la Cour,
selon son acception: d’une part, les parties se sont engagées à optimiser le
remplissage des sessions de formation, notamment sur les secteurs en
tension, pour atteindre une cible de 100%. D’autre part, s’agissant de la
diversité des publics en formation, le Conseil Régional, Pôle emploi et l’
État
entendent favoriser l’accès à la formation des per
sonnes les plus éloignées
de l’emploi, en particulier les bénéficiaires du RSA en renforçant notamment
la coopération avec les conseils départementaux du territoire. Enfin, au vu
du constat de la Cour sur la diversité des outils et des dispositifs de
formation, il convient de noter par ailleurs que le Conseil Régional et Pôle
emploi se sont engagés à renforcer la simplicité d’accès et la lisibilité de
l’offre de formation financée pour les demandeurs d’emploi de la Région.
Concernant l’élargissement des viviers d’actifs ;
Recommandation n° 10 : Mettre à jour régulièrement, au niveau
régional, la liste des métiers en tension et simplifier le rapprochement
entre une offre d’emploi et cette liste dans le simulateur « opposabilité
de la situation de l’emploi
», pour faciliter les démarches de demande et
de renouvellement des titres de séjour des travailleurs étrangers dans
les secteurs concernés.
(Ministère du travail, du plein emploi et de l’insertion, ministère de
l’Intérieur et des Outre
-Mer / DGEF ; préfecture de Bourgogne-Franche-
Comté ; Pôle emploi) ;
Comme déjà souligné, Pôle emploi a peu de visibilité sur le rythme
de mise à jour de la liste officielle des métiers en tension fixée par arrêté
préfectoral en région, lequel n’est pas décliné à l’échell
e départementale.
Pôle emploi contribue néanmoins à l’éclairage statistique sur les
métiers en tensions en coproduisant avec la Dares l’indicateur composite,
qui repose pour moitié sur l’enquête BMO réalisée par Pôle emploi, et
pour moitié sur des donnée
s relatives aux offres et demandes d’emploi. Ces
éléments sont déclinés au niveau régional.
Cet indicateur est une donnée qui permet d’alimenter l’élaboration
de la liste des métiers ouverts aux ressortissants étrangers (hors
ressortissants d’un
État memb
re de l’Union européenne ou assimilé). Aux
côtés de cet indicateur principal de tensions, la Dares et Pôle emploi
publient six indicateurs complémentaires permettant d’identifier les sources
possibles de difficultés de recrutement (manque de formation spécifique,
roulement important, conditions de travail peu attractives…) qui peuvent
également éclairer, voire orienter les solutions pour réduire ces tensions.
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16
La Cour évoque également l’élargissement des viviers de
recrutements grâce aux politiques de l’emploi et de l’insertion
professionnelle, notamment en favorisant le retour à l’emploi durable des
demandeurs d’emploi de longue durée, des bénéficiaires du RSA et
personnes en situation de handicap, ainsi que l’insertion des jeunes.
De manière générale, je tiens à souligner que les tensions de
recrutement demeurent un enjeu majeur et prioritaire pour Pôle emploi.
Aussi, dans la continuité du plan de réduction des tensions de recrutements
initié en septembre 2021, la mise en œuvre du «
Plan viviers » en
septembre 2022, que cite la Cour, a permis sa poursuite et son
intensification.
En outre, comme le rappelle la Cour à juste titre, le contrôle de la
recherche d’emploi est un outil en faveur de la redynamisation des
parcours des demandeurs d’emploi. Aussi, prenant toute l’ampleur du
caractère exceptionnel des tensions rencontrées sur le marché du travail,
dès décembre 2021, Pôle emploi a renforcé les contrôles des demandeurs
d’emploi recherchant un emploi identifié « en tension » ou ayant achevé
une formation. Parallèlement, le nombre de contrôle a significativement
augmenté, passant au plan national de 366 139 en 2021 à 501 458 en 2022,
toutes sources confondues (contrôles aléatoires, requêtes ciblées dont
métiers en tension, signalement agences).
Concernan
t l’insertion professionnelle des bénéficiaires du revenu
de solidarité active, pilotée par le département, je tiens à rappeler que les
départements et Pôle emploi œuvrent ensemble de longue date dans le
cadre de l’accompagnement global au niveau national.
Il est à noter
cependant que le département du Jura n’a que très récemment signé la
convention portant sur l’accompagnement global. Depuis, des équipes
pluridisciplinaires sont mises en place et constituent un lieu d’échange
entre nos structures.
Concer
nant l’insertion des jeunes, la Cour pointe les difficultés d’un
pilotage bicéphale. Elle estime que la pratique des accords-cadres de
coopération renforcée entre les missions locales et les agences de Pôle
emploi devrait être privilégiée, permettant d’élaborer un socle d’actions
commun et d’organiser la complémentarité de services, en particulier en
direction des entreprises. Je partage ce constat et ces propositions, qui font
par ailleurs l’objet de discussions dans le cadre de la préparation de
France travail. À
cet égard, il convient de noter qu’un nouvel avenant à
l’accord cadre a été récemment adopté pour l’année 2023 et qu’il prévoit
que les deux parties s’engagent à lancer immédiatement des travaux
communs autour
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RÉPONSES DES ADMINISTRATIONS, ORGANISMES
ET PERSONNES CONCERNÉS
17
-
d’un diagnostic partagé des jeunes p
our assurer leur prise en charge
pertinente et sans couture soit par une agence Pôle emploi, soit par
une Mission Locale et ce selon des critères clairs et partagés ;
-
de l’accessibilité croisée des offres de service respectives entre
partenaires afin de permettre aux professionnels des deux réseaux de
compléter le parcours du jeune par la mobilisation de services de
l’autre partenaire ;
-
d’une stratégie commune de sollicitation des entreprises (prospection
d’offres et de terrains d’immersion) et d’un sour
cing commun des
opérations de recrutement.
Concernant le soutien aux métiers et aux entreprises
Recommandation
11
:
Augmenter
le
nombre
d’actions
d’accompagnement par le service public de l’emploi, des artisans, des TPE
et PME, peu ou non dotés en gestionnaires des ressources humaines, dans
leurs démarches de recrutement. (Pôle emploi)
Je tiens à rappeler tout d’abord qu’en 2022, sur les 1,5 millions
d’entreprises qui recrutent, 420 000 ont confié au moins un recrutement à
Pôle emploi, dont 85 % sont des entreprises de moins de 50 salariés.
Ensuite, Pôle emploi est pleinement engagé pour aider les entreprises
dans leur recrutement, et en particulier les plus petites d’entre elles. Nombre
d’actions en témoignent, comme le souligne désormais la Cour dan
s son
rapport : « refonte du site pole-emploi.fr pour donner un accès plus autonomes
aux entreprises, engagement de rappel systématique pour une offre d’emploi
non pourvue après 30 jours, outils permettant une meilleure connaissance du
marché du travail lo
cal (widget attractivité de l’offre et data emploi), ainsi que
les formations engagées auprès des conseillers entreprises ».
En effet, en 2022, le site pole-emploi.fr a été entièrement refondu
pour rendre les entreprises plus autonomes dans la gestion de leurs
recrutements, identifier les services disponibles à partir de leurs besoins et
accéder plus facilement aux aides disponibles.
Par le dispositif Action Recrut’, Pôle emploi s’engage à rappeler
systématiquement l’employeur ayant déposé une offre qui
n’est pas
pourvue au bout de 30 jours avec une attention particulière pour les TPE
et PME. Après un diagnostic de l’offre (voir ci
-après), les conseillers
proposent un service adapté à la situation (amélioration de l’attractivité
de l’offre, actions pour mieux faire connaître le métier ou l’entreprise,
élargissement de la recherche de candidats).
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Afin de mieux accompagner les recruteurs, notamment les TPE et
PME, Pôle emploi a développé «
le Widget Attractivité de l’offre
». Il s’agit
d’un outil d’éclair
age permettant aux conseillers entreprise de Pôle emploi
de positionner l’offre d’un recruteur une fois diffusée et d’en mesurer
l’attractivité sur le marché du travail local. Cet outil permet de conseiller
au mieux les recruteurs et profite particulièrement à ceux ne disposant pas
de services de ressources humaines.
En outre, en application d’une mesure prévue dans le second volet
du plan de lutte contre les tensions de recrutement, les conseillers
entreprises de Pôle emploi peuvent
également orienter les TPE-PME vers
la Prestation de conseil en ressources humaines (PCRH), financée par
l’État et l’opérateur de compétences de l’entreprise : cette prestation
permet le financement de l’intervention d’un cabinet spécialisé en gestion
des ressources humaines
pour outiller l’entreprise dans sa gestion des
ressources humaines, élaborer une stratégie de recrutement, améliorer sa
marque employeur ou revoir son organisation de travail pour fidéliser ses
collaborateurs.
Pôle emploi met également à disposition l’ou
til « Data emploi ». Ce
portail en ligne présente en accès libre les principaux indicateurs sur le
marché du travail issus de Pôle emploi et les données publiées par l’I
nsee
et la DARES (caractéristiques des offres d’emploi disponibles, nombre et
profils des demandeurs d’emploi, compétences les plus détenues, métiers
les plus recherchés, secteurs qui recrutent, types de contrats signés etc.).
Déclinable jusqu’à la maille des bassins d’emploi, la visualisation des
données localisées de l'emploi et la qualité des diagnostics locaux de Data
emploi contribuent ainsi à renseigner les entreprises locales sur leurs
actions de recrutement.
Enfin, Pôle emploi investit fortement dans la formation des
conseillers dédiés à la relation avec les entreprises afin d’être davantage
en posture de conseil auprès des entreprises et particulièrement des TPE.
Ainsi, l’offre de formation interne de la direction régionale Bourgogne
-
Franche-Comté en direction de ces conseillers est particulièrement
orientée sur le conseil en recrutement et la co-construction avec
l’entreprise. Ces formations réinterrogent la pratique professionnelle du
conseiller, même expérimenté.
Recommandation n° 12: Développer l
a géolocalisation de l’information
sur les candidatures et les offres d’emploi, dans le respect des règles de
protection des données personnelles et du code du travail. (Pôle emploi)
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RÉPONSES DES ADMINISTRATIONS, ORGANISMES
ET PERSONNES CONCERNÉS
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Partageant tout à fait cette recommandation de la Cour, Pôle
emploi a déjà fait évoluer ses outils de manière à permettre le
rapprochement géographique entre l’offre et la demande d’emploi. Ces
évolutions ont été menées dans la limite du Règlement général sur la
protection des données (RGPD) et de la légalité des critères de
recrutement (le lieu d’habitation d’un candidat ne pouvant être pris en
compte pour retenir une candidature).
Ainsi, pour répondre à une demande forte des employeurs, Pôle
emploi a fait évoluer son système informatique de rapprochement entre
l’offre et la demande pour permettre d’identifier, prioritairement, les
demandeurs d’emploi en fonction de leur mobilité géographique.
Enfin, un nouveau service « MétierScope »2 a été déployé
progressivement depuis mars 2023. Il permet à toute personne, inscrite ou
non en qualité que demandeur d’emploi, d’avoir accès à des informations
relatives au métier recherché et au marché du travail et d’accéder
notamment à des offres géolocalisées. Les deman
deurs d’emploi peuvent
ainsi mieux capter les opportunités d’emplois sur leur territoire.
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