Sort by *
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
19 juin 2023
Entités et politiques publiques
LE MAILLAGE AÉROPORTUAIRE FRANÇAIS
Sur son territoire métropolitain, en 2019, la France comptait 73 aéroports. Parmi eux, 41
plateformes ont reçu cette même année entre 10 000 et 3 millions de passagers
commerciaux. Le présent rapport porte sur la situation particulière de cette catégorie
d’infrastructures, dits « aéroports intermédiaires », dont le niveau de trafic excède celui
des aérodromes d’intérêt local sans égaler la fréquentation des plateformes aéroportuaires
de rang international, et qui sont pour la plupart propriétés des collectivités territoriales
depuis la décentralisation aéroportuaire. Confrontés à des défis communs, ces aéroports
ont des vocations diverses et contribuent au désenclavement de territoires isolés ou
desservent des métropoles régionales bien connectées.
Un modèle économique dépendant et une nécessité d’adaptation
Les aéroports intermédiaires doivent faire face aux coûts fixes importants (sécurité, sûreté)
associés à l’aviation commerciale, sans recevoir pour autant le nombre de passagers suffisants
pour bénéficier, comme les plus grands aéroports, de recettes extra-aéronautiques
substantielles (parkings, activités commerciales…). Au sein de cette catégorie, les aéroports
qui accueillent un trafic inférieur à 700 000 passagers sont les plus fragiles économiquement
et les plus sujets à la dépendance vis-à-vis des compagnies à bas coûts. Outre la taxe
d’aéroport, le recours aux aides des collectivités locales s’avère ainsi nécessaire pour
équilibrer l’exploitation et mener à bien les investissements nécessaires. Le report des
voyageurs vers le train, la prise de conscience du bilan carbone du transport aérien imposent
une adaptation à la fois d’un modèle de développement fondé sur l’hypothèse d’une
croissance indéfinie du nombre de passagers et des infrastructures aéroportuaires aux
bouleversements technologiques prévisibles. La carte aéroportuaire devrait ainsi évoluer.
Une déresponsabilisation des acteurs et un besoin de pilotage
La décentralisation aéroportuaire a créé une situation où aucun des acteurs publics ne
dispose plus, en matière de maillage aéroportuaire, de responsabilité, ni de vision
d’ensemble. La direction générale de l’aviation civile (DGAC) est recentrée sur la sécurité et la
sûreté des aéroports et la surveillance de la navigation aérienne. Les collectivités territoriales
interviennent quant à elles de façon dispersée. L’absence de coordination entre ces acteurs
les place dans un rapport de force défavorable vis-à-vis des compagnies aériennes à bas coût,
tentées de mettre en concurrence les plateformes et les dispositifs d’aides. Aujourd’hui, le
maillage de ces aéroports intermédiaires est confronté à une situation financière
durablement fragilisée et à une certaine précarité juridique, liée au décalage entre la réalité
économique des aéroports et un droit européen restrictif en matière d’aides publiques.
Dans un tel contexte, les autorités publiques doivent revoir en profondeur la stratégie et les
modes de gestion du maillage aéroportuaire, outil stratégique au service de la mobilité du
public. Grâce à la création d’un observatoire des aéroports disposant de données
harmonisées et complètes, l’État devrait se doter, en concertation avec les régions, d’une
stratégie nationale aéroportuaire. Celle-ci lui permettrait d’améliorer l’efficience du maillage
aéroportuaire et de définir des priorités en matière de lignes d’aménagement du territoire. Le
rôle des régions devrait également être renforcé. La loi pourrait ainsi les désigner comme
chefs de file pour la gestion des aéroports décentralisés.
Lire le rapport
CONTACTS PRESSE :
Julie Poissier
Responsable du pôle médias & réseaux sociaux
T
06 87 36 52 21
julie.poissier@ccomptes.fr
Eran Guterman
Chargé des relations presse & réseaux sociaux
T
06 11 41 46 64
eran.guterman@ccomptes.fr
@Courdescomptes
ccomptes
Cour des comptes
Cour des comptes