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La politique culturelle de la Région Île-de-France
La région Île-de-France affiche des objectifs
ambitieux en matière de politique culturelle dont la
mise en œuvre, notamment financière, est encore
inachevée
Du fait de la concentration des grands équipements et des grands
opérateurs nationaux, le territoire de l’Île-de-France occupe une place
prépondérante dans l’économie française de la culture.
En septembre 2016, la région Ile-de-France a décidé de réorienter sa
politique culturelle et a défini trois objectifs. Deux de ces trois objectifs sont
exprimés en termes de résultats à atteindre : « donner accès à la culture
à tous les Franciliens et lutter contre la désertification culturelle », d’une
part, et « soutenir la création, vecteur de développement économique et
de rayonnement de la région », d’autre part.
Le troisième objectif consistait en une augmentation de 20 % des crédits
alloués à la culture, qui traduisait l’importance que la région entendait
donner à cette politique, mais il portait sur les moyens et non sur les
résultats.
La chambre régionale des comptes d’Île-de-France a procédé à l’examen de la gestion de la politique
culturelle de la Région Île-de-France, pour les exercices 2014 et suivants.
Retrouvez le rapport sur le site internet de la chambre :
De 2015 à 2017, les dépenses réelles consacrées à la culture ont
fortement baissé. Elles n’ont retrouvé leur niveau de 2015 qu’en 2019.
En 2019 et 2020, les prévisions de dépenses ont été fortement relevées,
du fait notamment de l’enveloppe exceptionnelle de 10 M€ allouée à la
restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Les crédits votés au
budget de 2021 reviennent toutefois à un niveau équivalent à ceux du
budget de 2015. Les données financières montrent également que le
rééquilibrage des dépenses au profit de la grande couronne n’a pas eu
lieu.
Plus précisément, les hausses ont bénéficié au cinéma, à l’audiovisuel et
à l’éducation artistique et culturelle ; les baisses ont été supportées par
le spectacle vivant, la filière du livre et les arts plastiques, numériques et
urbains.
Le rééquilibrage des dépenses au profit de la grande couronne n’a pas
eu lieu. Ainsi, la région n’a pas atteint l’un des principaux objectifs de sa
politique culturelle.
L’effort de rationalisation et d’évaluation de la
politique culturelle reste à compléter
La région a supprimé des dispositifs redondants. Elle cherche également
à améliorer l’accès à ses dispositifs de subventions et à simplifier les
outils de sa politique. Ainsi, en matière d’investissement dans le domaine
culturel, les huit dispositifs préexistants ont été fusionnés en un seul dans
un but de simplification. Plusieurs opérateurs de la région, intervenant
dans le domaine de la culture, ont été supprimés afin de rationaliser
l’organisation.
Il subsiste toutefois d’importantes marges d’amélioration. Ainsi, la
prévision budgétaire devrait être affinée pour mieux correspondre aux
dépenses réalisées. La région devrait provisionner dans ses comptes les
aides, en principe remboursable, qu’elle verse en soutien au cinéma, qui
risquent fortement de n’être pas remboursées.
Surtout, les résultats de la politique culturelle de la région ne peuvent
être évalués faute d’outils adaptés. Cette politique se caractérise par
une accumulation d’actions souvent peu hiérarchisées. Le dispositif
d’évaluation mis en place en 2019 n’est pas adapté aux politiques
culturelles régionales car il impose de mesurer la satisfaction du public
et de recourir à des objectifs et indicateurs seulement au-delà de seuils
financiers qui, en réalité, sont rarement atteints.