la chambre rappelle à la caisse des écoles de Nouméa qu’elle
doit adopter un règlement intérieur et mettre en place sans délai un comité d’entreprise.
L’ordonnateur indique en réponse qu’il mettra en place un règlement intérieur. S’agissant
de l’obligation de créer un comité d’entreprise, il renvoie à des textes en préparation
pouvant lever cette obligation pour les personnes publiques.
La chambre souligne que la création d’un comité d’entreprise est cependant obligatoire en
l’état actuel du droit
.................
..............................................
.........................................
.......
47
la chambre rappelle à la caisse des écoles de Nouméa que les
contrats de travail intermittent doivent mentionner un volume horaire annuel minimum
incluant l’ensemble des services attendus de l’agent et indiquer que les heures
complémentaires pouvant être allouées à l’agent ne peuvent excéder le quart du volume
annuel de travail mentionné par le contrat.
Dans sa réponse, le président de la caisse des écoles prend acte de cette obligation et
indique qu’une réflexion est en cours pour régulariser les dispositions contractuelles.
..........
49
CAISSE DES ECOLES DE NOUMEA
11
INTRODUCTION
La caisse des écoles de Nouméa est un établissement public de la commune de Nouméa
créé par la délibération n° 92/06 du 23 janvier 1992. A l’origine, la structure avait été créée
dans les années 60 sous le statut d’association loi 1901. Elle a pour mission de délivrer des
services périscolaires, principalement la restauration et la garderie scolaires.
Le présent rapport d’observations définitives, délibéré le 11 octobre 2018 par la chambre
territoriale des comptes (CTC), porte sur le contrôle des comptes et de la gestion de
l’établissement à compter de 2012. Le précédent contrôle avait été effectué en 2007/2008.
La lettre notifiant l’ouverture du contrôle a été transmise le 20 décembre 2017 à
Monsieur Jean-Pierre Delrieu, 1
er
adjoint au maire de Nouméa et ordonnateur en fonctions ainsi
qu’aux précédents ordonnateurs, Madame Sonia Lagarde et Monsieur Jean Lèques.
Les entretiens de fin de contrôle avec ces trois ordonnateurs ont eu lieu le 29 mai 2018.
Le rapport d’observations provisoires, délibéré le 31 mai 2018, a été notifié le 22 juin 2018 au
président de la caisse des écoles, M. Jean-Pierre Delrieu et à ses prédécesseurs,
Mme Sonia Lagarde et M. Jean Lèques. Ils en ont respectivement accusé réception les
5 juillet et 26 juin 2018.
M. Jean-Pierre Delrieu a répondu par un courrier en date du 3 septembre 2018 enregistré
le 4 septembre 2018 au greffe de la chambre. Ce courrier indique que les réponses qu’il
contient : « ont été partagées avec les autres ordonnateurs de la caisse des écoles concernés par
la période contrôlée, destinataires du rapport d’observations provisoires, Madame Sonia
Lagarde et Monsieur Jean Lèques ». Ces derniers n’ont pas transmis de réponse séparée.
L’ordonnateur déclare en conclusion qu’il « réaffirme la volonté de la Caisse des écoles
de s’inscrire dans cette démarche d’optimisation et de modernisation de ses pratiques et outils.
Cet engagement permettra de rendre ses services plus performants et répondre au volume
d’activités qui a augmenté de manière considérable ces dix dernières années. ».
Le rapport présente ci-après les missions assurées par l’établissement (1) puis analyse
successivement ses finances (partie 2), son organisation (partie 3) et le volume, le coût et la
qualité des activités qu’il délivre (partie 4).
.
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES
12
1
LES MISSIONS DE LA CAISSE DES ECOLES
La caisse des écoles opère deux activités principales - la cantine scolaire et la garderie
périscolaire - et rend plusieurs autres services d’importance secondaire.
•
La cantine scolaire
La fourniture des repas représente la mission principale de la caisse des écoles. Les
élèves sont pris en charge par les agents de la caisse des écoles à la fin de la matinée scolaire
(11h15), un repas leur est servi et ils sont surveillés jusqu’à la reprise de l’école à 12h45.
La fabrication et la livraison des repas sont sous-traitées à un prestataire dans le cadre
d’un marché triennal. Il a été renouvelé pour la période 2018-2020. Le titulaire du marché est
l’entreprise Newrest.
La ville de Nouméa compte 51 écoles publiques du premier degré d’enseignement
(écoles maternelles et écoles primaires).
Depuis 2012, la construction de locaux a permis à la caisse des écoles de proposer un
service de cantine scolaire dans toutes les écoles.
•
La garderie
La garderie est la seconde mission de la caisse des écoles. Les heures de ce service sont
fixes (indépendamment de l’arrivée et du départ graduels des élèves sur les plages horaires
prévues) : le matin de 6h45 à 7h30, le soir de 15h30 à 17h30, le mercredi de 10h30 à 11h45.
Depuis 2017, le service de garderie proposé le mercredi midi a été prolongé d’un quart d’heure
(de 11h30 à 11h45) offrant une plus grande flexibilité aux parents pour venir récupérer leurs
enfants.
Sur les 51 écoles publiques, 45 sont équipées d’une garderie en 2018. Les six écoles non
équipées ne sont, selon l’établissement, pas demandeuses de ce service dans des proportions
suffisantes pour en justifier la création. La caisse des écoles estime en effet que compte tenu
des charges fixes induites par l’ouverture d’un service de garderie, un effectif de vingt élèves
minimum est requis.
Cette évolution a permis que les services publics de cantine et de garderie soient
homogénéisés sur l’ensemble de la commune, en conformité avec le principe d’égal accès au
service public. La fréquentation des cantines et garderies tend à prouver que leur ouverture a
satisfait un besoin.
•
Le transport scolaire
Le transport scolaire est la troisième activité de la caisse des écoles. Il est sous-traité à
la Société Calédonienne de Transport par un marché triennal. Le marché a été renouvelé à
compter de 2018 jusqu’en 2020.
Le transport scolaire comprend deux activités : le ramassage scolaire en début et en fin
de journée, le transport lors des sorties organisées par le personnel enseignant.
CAISSE DES ECOLES DE NOUMEA
13
Le ramassage scolaire concerne d’une part, les élèves habitant dans certains quartiers
éloignés des établissements d’enseignement (presqu’île de Ducos, Petite Normandie, Nouville),
et d’autre part, des enfants de différents quartiers de Nouméa scolarisés dans les classes
spécialisées (CLIS)
1
. Les élèves sont sous la surveillance d’agents de la caisse des écoles
pendant le temps du transport jusqu’à l’école.
Le transport d’élèves dans le cadre de sorties pédagogiques se déroule pendant le temps
scolaire. Les élèves sont sous la surveillance de leur enseignant. Cette activité a été
particulièrement développée sur la période 2016-2017 compte tenu de l’accent mis par la
province sur l’apprentissage de la natation.
Ce second volet de l’activité de transport scolaire n’est plus opéré à compter de 2018.
•
Les matinées pédagogiques
Les journées pédagogiques désignent les journées durant lesquelles le personnel
enseignant est en conseil de cycle ou en journée d’animations pédagogiques. Au nombre de dix
dans l’année, elles sont fixées le mercredi. L’école n’est donc pas assurée ces
jours-là.
La
commune
propose
alors
aux
parents
un
accueil
gratuit
des
élèves.
9 centres d’accueil sont ouverts par la commune : 6 centres pour le primaire et 3 centres pour
les maternelles.
Ce service est assuré à la fois par la caisse des écoles (surveillantes animateurs
périscolaires) et la commune (éducateurs sportifs de la commune).
Cette organisation s’est mise en place par manque de main d’œuvre sur les créneaux
concernés, le personnel de la caisse des écoles et celui de la commune formant initialement des
équipes mixtes, puis se répartissant les centres d’accueil.
•
La distribution de lait
La caisse des écoles approvisionne en lait certaines écoles référencées par la médecine
scolaire. Ce lait est destiné à être distribué aux élèves par le personnel communal pendant le
temps scolaire.
1
Les classes d’intégration scolaire (CLIS) accueillent des élèves présentant un handicap physique,
sensoriel ou mental.
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES
14
2
LES FINANCES DE L’ETABLISSEMENT
L’équilibre budgétaire n’a pas été suffisamment maîtrisé au cours de la période
sous revue et devra mieux l’être à l’avenir. (1.1).
Des mesures correctives sont par ailleurs souhaitables en vue d’obtenir une image
comptable plus fidèle de l’activité et des moyens de l’établissement. Sa visibilité comptable est
actuellement insuffisante (2.2).
2.1
L’équilibre budgétaire
Les dépenses de la caisse des écoles ont atteint 1,79 MdF CFP en 2017.
L’enjeu budgétaire concerne uniquement la section de fonctionnement qui centralise les
dépenses.
Les investissements sont, en effet, presque tous pris en charge par la commune. La
dépense d’investissement assurée par l’établissement est de l’ordre de 4 MF CFP par an
(0,2% du budget total) en moyenne sur la période 2012-2017. Les problématiques d’équilibre
du financement des investissements - autofinancement et endettement – ne se posent donc pas.
2.1.1
Evolution et structure des recettes et des dépenses de fonctionnement
•
Une hausse de 422 MF CFP des dépenses de 2012 à 2017
Les dépenses de fonctionnement ont progressé de 5,5% par an passant de 1,37 MdF CFP
à 1,79 MdF CFP (+ 422 MF CFP) entre 2012 et 2017 (tableau n°1).
Les charges de personnel ont crû de 7,0% par an, passant de 755 MF CFP à
1 058 MF CFP (+303 MF CFP).
Les dépenses hors charges de personnel ont progressé de 112 MF CFP (3,4% par an) de
609 MF CFP à 721 MF CFP. Les principaux facteurs de hausse ont été le poste « achats de
repas » (+95 MF CFP soit 3,3% par an), les charges d’assurances, de formation et de location
(services extérieurs : + 15 MF CFP soit 17,6% par an) et les marchés de transport (+3 MF CFP
soit 2,2% par an).
Il est prévu une baisse des dépenses de 28 MF CFP au budget primitif 2018, se
répartissant en une diminution de 33,5 MF CFP des charges hors personnel et une hausse de
5,5 MF CFP des charges de personnel.
CAISSE DES ECOLES DE NOUMEA
15
Dépenses de fonctionnement des comptes administratifs 2012 à 2017
Source : CTC
Dépenses de fonctionnement 2012-2017 avec les prévisions 2018
Source : CTC
2013
2014
2015
2016
2017
En F
En %
En F En %
En F En %
En F En %
En F En %
En F
En %
En F CFP
En %
Moyenne
annuelle
Achats
14 862 820
1%
16 907 136
1%
15 476 297
1%
19 060 412
1%
18 560 887
1%
16 532 055
1%
1 669 235
11%
2,2%
Marché repas
538 803 184
39%
563 276 946
37%
577 735 793
36%
579 635 037
36%
609 869 364
36%
633 733 322
35%
94 930 138
18%
3,3%
Nb de repas
1 126 234
1 153 752
1 162 396
1 162 097
1 176 340
1 205 023
78 789
7%
1,4%
Marché transports scolaires
27 676 170
2%
36 017 776
2%
35 872 439
2%
29 895 935
2%
31 549 389
2%
30 783 847
2%
3 107 677
11%
2,2%
Services extérieurs sauf marchés repas et
transports scolaires
12 100 172
1%
14 121 905
1%
15 391 700
1%
15 831 241
1%
12 700 009
1%
27 252 137
2%
15 151 965
125%
17,6%
Autres services extérieurs
15 365 396
1%
9 330 269
1%
15 342 418
1%
8 510 495
1%
11 156 780
1%
10 777 440
1%
-4 587 956
-30%
-6,8%
Impôts, taxes et versements assimilés
0%
0%
1 798 640
0%
1 798 640
0%
1 357 215
0%
1 809 620
0%
1 809 620
ns
ns
Charges à caractère général
608 807 742
44%
639 654 032
42%
661 617 287
41%
654 731 760
40%
685 193 644
41%
720 888 421
40%
112 080 679
18%
3,4%
Charge de personnel
755 217 874
55%
873 572 032
58%
943 826 786
59%
965 453 787
59%
994 043 454
59%
1 058 331 011
59%
303 113 137
40%
7,0%
Nb d'agents
510
535
561
576
590
590
80
16%
3,0%
Autres charges de gestion courante
0
0%
0
0%
1 098 591
0%
0
0%
0
0%
0
0%
0
ns
ns
Charges exceptionnelles
460 957
0%
713 531
0%
1 322 921
0%
2 533 608
0%
1 175 564
0%
5 159 947
0%
4 698 990
1019%
62,1%
Transferts à la section d'investissement
4 264 600
0%
4 123 609
0%
2 713 541
0%
2 056 601
0%
3 351 752
0%
6 157 059
0%
1 892 459
44%
7,6%
Total des dépenses de fonctionnement
1 368 751 173
1 518 063 204
1 610 579 126
1 624 775 756
1 683 764 414
1 790 536 438
421 785 265
31%
5,5%
2012
2017/2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
En F CFP
En %
En F CFP
En %
En F CFP
En %
En F CFP
En %
En F CFP
En %
En F CFP
En %
En F CFP
En %
En F CFP
En %
Moyenne
annuelle
Achats divers
14 862 820
1%
16 907 136
1%
15 476 297
1%
19 060 412
1%
18 560 887
1%
16 532 055
1%
16 200 000
1%
1 337 180
9%
1,4%
Marché repas
538 803 184
39%
563 276 946
37%
577 735 793
36%
579 635 037
36%
609 869 364
36%
633 733 322
35%
615 850 000
35%
77 046 816
14%
2,3%
Nombre de repas
1 126 234
1 153 752
1 162 396
1 162 097
1 176 340
1 205 023
nd
nd nd
nd
Marché transports scolaires
27 676 170
2%
36 017 776
2%
35 872 439
2%
29 895 935
2%
31 549 389
2%
30 783 847
2%
21 400 000
1%
-6 276 170
-23%
-4,2%
Services extérieurs sauf marchés repas et
transports scolaires
12 100 172
1%
14 121 905
1%
15 391 700
1%
15 831 241
1%
12 700 009
1%
27 252 137
2%
20 650 000
1%
8 549 828
71%
9,3%
Autres services extérieurs
15 365 396
1%
9 330 269
1%
15 342 418
1%
8 510 495
1%
11 156 780
1%
10 777 440
1%
14 500 000
1%
-865 396
-6%
-1,0%
Impôts, taxes et versements assimilés
0%
0%
1 798 640
0%
1 798 640
0%
1 357 215
0%
1 809 620
0%
1 900 000
0%
1 900 000
ns
Charges à caractère général
608 807 742
44%
639 654 032
42%
661 617 287
41%
654 731 760
40%
685 193 644
41%
720 888 421
40%
690 500 000
39%
81 692 258
13%
2,1%
Charges de personnel
755 217 874
55%
873 572 032
58%
943 826 786
59%
965 453 787
59%
994 043 454
59%
1 058 331 011
59%
1 064 000 000
60%
308 782 126
41%
5,9%
Nombre d'agents
519
535
584
598
611
620
616
97
19%
2,9%
Autres charges de gestion courante
0
0%
0
0%
1 098 591
0%
0
0%
0
0%
0
0%
0
0%
0
ns
Charges exceptionnelles
460 957
0%
713 531
0%
1 322 921
0%
2 533 608
0%
1 175 564
0%
5 159 947
0%
1 600 000
0%
1 139 043
247%
23,0%
Transferts à la section d'investissement
4 264 600
0%
4 123 609
0%
2 713 541
0%
2 056 601
0%
3 351 752
0%
6 157 059
0%
6 500 000
0%
2 235 400
52%
7,3%
Total des dépenses de fonctionnement
1 368 751 173
1 518 063 204
1 610 579 126
1 624 775 756
1 683 764 414
1 790 536 438
1 762 600 000
393 848 827
29%
4,3%
2012
2018/2012
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES
16
•
Une hausse de 278 MF CFP des recettes entre 2012 et 2017
Les recettes de fonctionnement
2
sont passées de 1,42 Md F CFP en 2012 à
1,70 Md F CFP en 2017 soit une progression de 3,6% par an. Cette hausse est intervenue entre
2012 et 2015. Depuis 2015, année où les recettes ont atteint 1,71 MdF CFP, leur montant est
stable.
Les participations des usagers ont augmenté de 190 MF CFP (6,5% par an) de
517 MF CFP en 2012 à 707 MF CFP en 2017. Leur part dans les recettes a progressé de 36%
en 2012 à 42% en 2017.
Les participations de la ville de Nouméa et des autres organismes publics (la province
Sud, la CAFAT et la Nouvelle-Calédonie) ont augmenté en valeur de 93 MF CFP (2,0% par
an) de 873 MF CFP en 2012 à 966 MF CFP en 2017. Leur part dans les recettes a diminué de
61% à 57%
3
.
Le solde, environ 2% des recettes annuelles, est constitué de remboursements
correspondant à des heures effectuées par les agents de la caisse des écoles pour la commune
de Nouméa dans différents remplacements (assistante maternelle, agent d’entretien). Leur poids
relatif est stable et marginal (2% des recettes) pour des montants en légère diminution
(de 33 MF CFP à 28 MF CFP).
La progression des recettes prévue au budget 2018 est de 62 MF CFP, portant le total
des recettes prévisionnelles à 1,76 MdF CFP. Cette progression globale résulte d’un
chassé - croisé entre la part des usagers qui augmenterait de 15% (+ 106 MF CFP) et celle des
collectivités qui diminuerait de (4,8%) soit -46 MF CFP.
La part des usagers dans le financement total s’établirait alors, fin 2018, à 46% et celle
des collectivités à 52 %.
2
L’établissement ne perçoit aucune recette d’investissement telle que des subventions, des emprunts ou
des produits de cession. Le financement de la section d’investissement (dont le volume financier est marginal)
provient exclusivement de l’autofinancement de la section de fonctionnement.
3
Sur ce total, la participation de la commune a augmenté de 85 MF CFP et celle de la CAFAT de
32 MF CFP. Les financements de la province Sud et de la Nouvelle-Calédonie ont diminué respectivement de
22 MF CFP et de 2 MF CFP.
CAISSE DES ECOLES DE NOUMEA
17
Recettes de fonctionnement 2012-2017 avec les prévisions 2018
Source : CTC
NB : les remboursements de personnel mis à disposition par la caisse des écoles ont été imputés en produits (autres recettes). Les versements de la CAFAT enregistrés en redevances par l’établissement ont été reclassés en
participations. Le versement de 42 MF CFP en 2012 de la province Sud enregistré en redevances a été reclassé en participation.
2013
2014
2015
2016
2017
2018
En F CFP
En %
En F CFP
En %
En F CFP
En %
En F CFP
En %
En F CFP
En %
En F CFP
En %
En F CFP
En %
En F CFP
En %
Moyenne
annuelle
Redevances : paiements des parents
517 232 158
36%
539 904 511
36%
562 573 131
36%
660 155 348
39%
691 968 577
41%
707 498 077
42%
813 300 000
46%
296 067 842
57%
7,8%
Dont cantine
403 390 247
412 391 899
430 228 001
492 530 477
518 726 377
529 566 242
584 850 000
181 459 753
45%
6,4%
Dont garderie
110 612 211
115 777 312
120 613 330
158 245 571
164 388 300
169 546 035
215 200 000
104 587 789
95%
11,7%
Dont ramassage scolaire
2 654 900
11 088 500
10 703 200
8 220 500
7 730 100
7 260 800
10 500 000
7 845 100
295%
25,8%
Dont adhésion
574 800
646 800
1 028 600
1 158 800
1 123 800
1 125 000
2 750 000
2 175 200
378%
29,8%
Participations des usagers
517 232 158
36%
539 904 511
36%
562 573 131
36%
660 155 348
39%
691 968 577
41%
707 498 077
42%
813 300 000
46%
296 067 842
57%
7,8%
Nombre d'inscrits
nd
nd
nd
nd
nd
nd
nd
nd
nd
nd
Nouméa
629 000 000
44%
653 365 000
44%
718 515 000
46%
761 365 000
45%
723 800 000
42%
713 800 000
42%
680 000 000
39%
51 000 000
8%
1,3%
Province Sud
223 481 716
16%
244 762 078
16%
218 656 400
14%
209 245 198
12%
210 956 446
12%
201 754 848
12%
190 000 000
11%
-33 481 716
-15%
-2,7%
Nouvelle-Calédonie
5 683 024
0%
2 958 241
0%
5 431 879
0%
3 565 115
0%
3 189 115
0%
3 674 899
0%
3 200 000
0%
-2 483 024
-44%
-9,1%
CAFAT
14 516 200
1%
21 572 400
1%
28 582 200
2%
49 487 899
3%
48 470 000
3%
46 518 129
3%
46 400 000
3%
31 883 800
220%
21,4%
Participations des organismes publics
872 680 940
61%
922 657 719
62%
971 185 479
62%
1 023 663 212
60%
986 415 561
58%
965 747 876
57%
919 600 000
52%
46 919 060
5%
0,9%
Autres recettes
33 296 247
2%
35 287 263
2%
33 543 920
2%
26 809 540
2%
28 350 139
2%
27 855 069
2%
29 700 000
2%
-3 596 247
-11%
-1,9%
Total des recettes de fonctionnement
1 423 209 345
1 497 849 493
1 567 302 530
1 710 628 100
1 706 734 277
1 701 101 022
1 762 600 000
339 479 281
20%
3,0%
2012
2018/2012
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES
18
2.1.2
Rétrospective et prospective budgétaire
•
La gestion budgétaire
L’établissement vote son budget primitif puis quelques mois plus tard son compte
administratif et son budget supplémentaire. Les résultats de l’exercice N-1 qui représentent un
surplus de recettes ne sont enregistrés que lors du budget supplémentaire de N en milieu
d’année.
Cette méthode soulève des problèmes depuis 2017.
En effet en 2017 et en 2018, l’établissement a sous-évalué ses dépenses au budget
primitif faute de prévisions de recettes suffisantes pour équilibrer le budget.
Le compte rendu du comité du 19 mars 2018 relatif à l’adoption du budget 2018 indique
ainsi que les autorisations de dépenses ont été sous-évaluées de 20 MF CFP et que cette somme
sera
inscrite
au
budget
supplémentaire
car
les
résultats
de
l’exercice
2017
(58,7 MF CFP) seront repris en recettes du budget supplémentaire ce qui permettra de financer
les dépenses non inscrites lors du budget primitif.
Cette méthode n’est pas conforme à la règlementation budgétaire qui prévoit que
l’équilibre du budget est fixé, « les recettes et les dépenses ayant été évaluées de façon
sincère »
4
.
la chambre
rappelle qu’en application des principes
d’équilibre et de sincérité, la caisse des écoles Nouméa doit inscrire au budget primitif et
non au budget supplémentaire l’intégralité de ses crédits de fonctionnement.
Dans sa réponse, le président de la caisse des écoles indique qu’il sera fait application de
cette règle dès le vote du prochain budget.
Le vote en budget unique consiste à reprendre les résultats de l’exercice N-1 dès le
budget primitif et à ne plus voter de budget supplémentaire. L’établissement pourrait évoluer
sans difficulté vers le budget unique puisque, depuis 2016, il suit le nouveau calendrier
budgétaire de la commune et vote son budget de N au mois de mars de N alors qu’il était voté
en décembre de N-1 auparavant. Au mois de mars, les résultats de l’exercice N-1 sont
disponibles. Ils pourraient donc être repris dans le budget N soit par le biais d’une reprise
anticipée, soit en votant le compte administratif avant le budget unique (article L. 211-5 du code
des communes de la Nouvelle - Calédonie).
Une telle méthode aurait permis en 2017 et en 2018 l’adoption d’un budget primitif
reprenant en recettes les résultats de N-1. Ceci aurait permis le vote d’un budget équilibré
incluant l’ensemble des prévisions de dépenses, conformément aux principes d’équilibre et de
sincérité budgétaire.
4
Article L. 263-11 du code des juridictions financières.
CAISSE DES ECOLES DE NOUMEA
19
la chambre recommande à la caisse des écoles de Nouméa
de procéder au vote d’un budget unique incluant la reprise des résultats de l’exercice
précédent.
Dans sa réponse, le président de la caisse des écoles indique que cette recommandation
sera mise en œuvre dès le vote de son prochain budget.
Le taux de réalisation des recettes a été de 100% au cours de la période sous contrôle.
Les inscriptions de recettes prévisionnelles au budget ont été réalisées avec prudence expliquant
ce taux de réalisation élevé constaté.
Le taux de réalisation des autorisations de dépenses a été de 94% ce qui représente une
marge de sécurité pertinente.
Les taux de réalisation des dépenses et recettes d’investissement ont été erratiques mais,
comme indiqué précédemment, les montants en jeu sont limités et les taux non significatifs sur
des volumes aussi restreints.
Taux d’exécution budgétaire depuis 2012
Source : CTC
•
L’évolution des tarifs et des participations publiques
Résultats 2012-2017
Source : CTC
Les tarifs usagers avaient été augmentés fin 2011 avec effet en 2012 afin de résorber le
déficit d’exécution apparu en 2011 (18 MF CFP).
En MF CFP
Budget
Réalisé
Taux
Budget
Réalisé
Taux
Budget
Réalisé
Taux
Budget
Réalise
Taux
Budget
Réalisé
Taux
Budget
Réalise
Taux
Dépenses d'invest.
7,9
6,6
84%
5,3
1,6
30%
6,9
2,4
34%
7,3
5,5
76%
8,2
5,8
70%
8,6
4,5
53%
Recettes d'invest.
4,4
4,3
97%
4,2
4,1
99%
3,3
2,7
83%
3,3
2,1
63%
7,7
7,4
95%
6,5
6,2
95%
Dépenses de fonct.
1 478,6
1 368,8
93%
1 565,6
1 518,1
97%
1 643,2
1 610,6
98%
1 732,1
1 624,8
94%
1 856,4
1 675,0
90%
1 873,9
1 790,5
96%
Recettes de fonct.
1 429,9
1 423,2
100%
1 462,5
1 497,8
102%
1 560,3
1 567,3
100%
1 692,4
1 710,6
101%
1 734,9
1 689,8
97%
1 729,5
1 701,1
98%
2016
2017
2012
2013
2014
2015
2012
2013
2014
2015
2016
2017
MF CFP
MF CFP
MF CFP
MF CFP
MF CFP
MF CFP
MF CFP
en %/an
Fonds de roulement en début d'exercice
52,1
104,2
86,6
43,6
126,0
146,5
ns
ns
Montant affecté en investissement
0,0
0,0
0,0
0,0
4,0
0,0
ns
ns
Report du fonds de roulement
52,1
104,2
86,6
43,6
122,0
146,5
ns
ns
Recettes de fonctionnement
1 423,2
1 497,8
1 567,3
1 710,6
1 706,7
1 701,1
277,9
3,6%
dont usagers
517,2
539,9
562,6
660,2
692,0
707,5
190,3
6,5%
dont collectivités
872,7
922,7
971,2
1 023,7
986,4
965,7
93,1
2,0%
Dépenses de fonctionnement
1 368,8
1 518,1
1 610,6
1 624,8
1 683,8
1 790,5
421,8
5,5%
dont charges courantes
608,8
639,7
661,6
654,7
685,2
720,9
112,1
3,4%
dont dépenses de personnel
755,2
873,6
943,8
965,5
994,0
1 058,3
303,1
7,0%
Résultat de fonctionnement
54,5
-20,2
-43,3
85,9
23,0
-89,4
ns
ns
Recettes d'investissement
4,3
4,1
2,7
2,1
7,4
6,2
ns
ns
Dépenses d'investissement
6,6
1,6
2,4
5,5
5,8
4,5
ns
ns
Solde d'investissement
-2,3
2,6
0,3
-3,5
1,5
1,6
ns
ns
Résultat d'exécution
52,1
-17,7
-42,9
82,4
24,5
-87,8
ns
ns
Fonds de roulement en fin d'exercice
104,2
86,6
43,6
126,0
146,5
58,7
ns
ns
2017/2012
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES
20
Le résultat d’exécution s’est redressé en 2012 (+52 MF CFP) mais la hausse des
dépenses de 242 MF CFP entre 2012 et 2014 a provoqué un déficit d’exécution en 2013
(-20 MF CFP) puis en 2014 (-43 MF CFP). Le fonds de roulement, la réserve d’épargne de
l’organisme, a évolué de 104 MF CFP en 2012 à 43 MF CFP en 2014.
Les tarifs ont alors été augmentés (avec effet en 2015) permettant une forte hausse des
recettes (+143 MF CFP). Le résultat d’exécution est redevenu excédentaire en 2015
(+82 MF CFP) ce qui a reconstitué le fonds de roulement (+126 MF CFP). Toutefois, en raison
de la hausse des dépenses (+166 MF CFP de 2015 à 2017), le résultat d’exécution a diminué en
2016 puis a cédé place à un déficit d’exécution important en 2017 (-88 MF CFP), exercice à
l’issue duquel le fonds de roulement a atteint 59 MF CFP. Il a alors été décidé une nouvelle
augmentation des tarifs appliquée aux usagers à compter de 2018.
Au final, le tarif pour un enfant est passé de 8 400 F CFP par mois en 2010 à
10 500 F CFP par mois en 2018 pour la cantine (+25%) et de 2 200 F CFP par mois à
5 500 F CFP par mois pour la garderie (+150%).
Dans sa réponse, l’ordonnateur indique que l’augmentation des dépenses est la
résultante de « la volonté de la ville de permettre à tous les enfants des écoles publiques de
Nouméa de pouvoir accéder à la cantine ». Il précise que les tarifs et les participations des
collectivités ont augmenté pour faire face « aux charges nouvelles liées notamment aux
ouvertures de cantines ».
Il indique que la reprise par la caisse des écoles des personnels gérés par la ville de
Nouméa a également un impact sur les charges de personnel.
La chambre précise cependant qu’une partie seulement de la hausse constatée a eu pour
origine le développement de l’activité. De fait, l’augmentation des charges (5,5% par an) a été
plus rapide que celle du nombre de repas (1,4% par an) ou des effectifs (3,6% par an).
Pour la période à compter de 2016, l’ordonnateur précise en réponse que la participation
de la ville a diminué en raison des résultats excédentaires et des contraintes budgétaires.
La
chambre
relève
que
si
la
participation
de
la
ville
a
diminué
de
761 MF CFP en 2015 à 680 MF CFP en 2018, les redevances des usagers sont passées de
660 MF CFP en 2015 à 813 MF CFP en 2018. En cas de nouvelle hausse des charges, la question
se posera à nouveau du partage du financement de cette dépense supplémentaire entre la
commune et les usagers.
•
Le budget 2018 a fixé des objectifs rigoureux qui seront difficiles à atteindre
Le résultat de fonctionnement (partie principale du résultat d’exécution qui comprend
aussi le solde d’investissement) s’est soldé par un déficit de 88 MF CFP en 2017. Le comité de
la caisse des écoles a équilibré les comptes du budget primitif 2018 (1,76 MdF CFP en recettes
et en dépenses) en arrêtant une prévision de recettes en augmentation de 3,6%
(+62 MF CFP) et en réduisant de 1,6% les autorisations de dépenses (-28 MF CFP). Le tableau
ci-après retrace l’ajustement opéré entre 2017 et 2018.
CAISSE DES ECOLES DE NOUMEA
21
Résultats 2017 et prévisions 2018
Source : CTC
Les objectifs d’économies du budget 2018 apparaissent ambitieux.
o
La croissance des charges de personnel est fortement contrainte
La progression du poste des dépenses de personnel est limitée à 0,5% avec une prévision
de diminution des effectifs de 0,6% en 2018 ce qui représente une rupture très nette avec le
rythme de progression moyen de 7,0% par an (et une croissance des effectifs de 3,6% par an)
constaté entre 2012 et 2017.
La diminution prévue des effectifs n’entraînera cependant pas une baisse mécanique des
rémunérations car les agents étant payés à l’heure, leur diminution en nombre n’indique pas
obligatoirement que les heures effectuées et les charges de rémunération baisseront.
L’année 2018 verra le basculement sur le budget de la caisse des écoles de six postes
actuellement pris en charge par la ville de Nouméa. Ces agents sont facturés par la commune à
l’établissement sur la base de cinq heures travaillées par jour. Or, le temps de travail journalier
de ce personnel est de six heures et trente minutes en ce qui concerne les responsables d’office.
Ce temps additionnel de travail s’ajoutera aux dépenses de personnel de l’établissement.
Des facteurs coûts non quantitatifs risquent de s’ajouter aux effets de volume et
d’impacter l’évolution globale des charges. Cela a été le cas entre 2012 et 2017, période durant
laquelle la rapidité de l’augmentation des charges de personnel (+7,0% par an) s’explique par
une combinaison d’effets volume et de facteurs qualitatifs accroissant le coût de la main
d’œuvre.
o
En rupture avec un rythme de progression de +3,4% par an, les charges courantes
devront baisser de 4,2% en 2018 soit 30 MF CFP en valeur absolue
Ce poste bénéficiera en 2018 d’un engagement de réduction du prix du repas de 2% par
le nouveau prestataire du marché de fourniture de repas, l’entreprise Newrest Restauration
Française et d’une réduction permanente de 12 MF CFP du format des prestations de transport.
Realisé 2017
Prévisionnel
2018
MF CFP
MF CFP
2018
2017
Fonds de roulement en début d'exercice
146,5
58,7
ns
Montant affecté en investissement
0,0
0,0
ns
Report du fonds de roulement
146,5
58,7
ns
Recettes de fonctionnement
1 701,1
1 762,6
3,6%
dont usagers
707,5
813,3
15,0%
dont collectivités
965,7
919,6
-4,8%
Dépenses de fonctionnement
1 790,5
1 762,6
-1,6%
dont charges courantes
720,9
690,5
-4,2%
dont dépenses de personnel
1 058,3
1 064,0
0,5%
Effectifs
620
616
-0,6%
Résultat de fonctionnement
-89,4
0,0
ns
Recettes d'investissement
6,2
6,5
ns
Dépenses d'investissement
4,5
6,5
ns
Solde d'investissement
1,6
0,0
ns
Résultat d'exécution
-87,8
0,0
ns
Fonds de roulement en fin d'exercice
58,7
58,7
ns
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES
22
Atteindre l’objectif d’une baisse globale de 4,2% des charges courantes impliquerait
cependant que ces réductions prévisionnelles de dépenses se matérialisent dans leur intégralité
et que d’autres leviers de réduction des dépenses permettent d’aller au-delà. L’établissement
devra suivre au plus près les facturations 2018 du fournisseur de repas (cf. ci-après) et
déterminer rapidement si le cheminement des dépenses 2018 est en ligne avec l’objectif de
réduction des dépenses.
•
L’établissement devrait cadrer plus rigoureusement son équilibre budgétaire sur le moyen
terme
o
Les dépenses n’ont pas été suffisamment maîtrisées entre 2012 et 2017
Au cours de la période 2012-2017, pour faire face à la hausse des dépenses, la méthode
de budgétisation a consisté à consommer le fonds de roulement, puis une fois celui-ci épuisé au
bout d’un ou deux ans, à augmenter les tarifs et les participations des collectivités. Il y a eu
ainsi augmentation des tarifs en 2012, en 2015 et en 2018.
Ce système n’a pas concouru à la maîtrise des coûts : ils n’ont pas été pilotés mais
simplement et systématiquement couverts par des hausses de recettes. La prévision de dépenses
a été une donnée par rapport à laquelle l’établissement a calculé ensuite ses recettes.
Cette méthodologie a conduit à des à-coups de financements, problème redoublé par la
question de son partage entre les usagers et les collectivités. La commune doit procéder en effet
à un arbitrage entre sa volonté d’épargner ses finances propres et celle de ne pas ponctionner
excessivement les usagers tandis que ces derniers sont exposés à des hausses substantielles et
non annoncées des tarifs qui leur sont appliqués.
o
Un objectif de maîtrise des dépenses à moyen terme devrait être fixé
Il serait souhaitable que les courbes d’évolution des dépenses s’infléchissent. Il serait
en effet de plus en plus lourd financièrement pour les usagers et les collectivités de faire suivre
leurs participations à un rythme de progression comparable à celui de 2012/2017.
L’établissement s’est engagé dans son budget 2018 sur des objectifs rigoureux de
dépenses ce qui représente une évolution positive. Il devrait poursuivre dans cette voie et se
fixer des objectifs à moyen terme.
Le tableau prospectif ci-dessous est un exemple de l’exercice auquel il devrait se livrer
pour cadrer ses dépenses à moyen terme. Il s’agit de rechercher puis fixer un rythme d’évolution
des dépenses – ici à titre d’exemple au taux 2,4% - ce qui suppose de fixer un taux d’évolution
pour les dépenses de personnel et un autre pour les achats courants.
Pour être réaliste, le taux d’évolution des dépenses devrait résulter d’une analyse ligne
à ligne des évolutions prévisibles pour l’ensemble des charges composant les deux grands
domaines de dépenses.
La prospective sur les dépenses doit intégrer le financement par les usagers, la commune
et les autres financeurs.
CAISSE DES ECOLES DE NOUMEA
23
Budget primitif 2018 et prospective à moyen terme
Source : CTC
Le contexte est favorable à une maîtrise renforcée des dépenses. En effet, l’objectif de
doter chaque école d’une cantine a été atteint en 2015. Jusqu’à cet exercice, les dépenses,
notamment les charges de personnel, étaient impactées à chaque ouverture de cantine, ce qui
rendait difficile de fixer des prévisions. Le format opérationnel de l’établissement étant stabilisé
depuis 2016/2017, celui-ci peut et doit désormais se consacrer à l’amélioration de la maîtrise
des dépenses, ce qu’il a commencé à faire en 2018.
o
A cette fin, des objectifs à moyen terme intégrant des efforts de productivité
sont à définir.
Pour atteindre des objectifs de cet ordre, leur suivi et les mesures correctrices doivent
pouvoir être effectués dans le temps de la gestion, c’est-à-dire au mois ou au trimestre. A cette
fin, l’établissement devrait se doter d’outils de gestion et de supervision qui ne sont pas encore
en place et qui font l’objet de recommandations dans la suite du présent rapport.
Le président de la caisse des écoles précise en réponse qu’il n’y aura « aucune
diminution d’effectifs » à l’avenir. Au contraire, en raison de la hausse de l’activité dans les
cantines, la progression des dépenses de personnel va se poursuivre entraînant une « hausse
étalée sur plusieurs années ». L’évaluation de cette hausse n’est toutefois pas produite.
La réponse indique qu’il « est encore probable que d’autres besoins apparaissent en ce
qui concerne le service de garderie périscolaire » car il existe une marge de progression
importante du nombre d’inscrits à ce service.
S’agissant de l’engagement de Newrest de réduire de 2% le prix unitaire du repas,
l’ordonnateur précise dans sa réponse que la clause d’indexation du prix et le nombre de jours
scolaires peuvent alimenter à l’inverse une tendance haussière.
En réponse à la recommandation ci-après tendant à ce que l’établissement se dote
d’objectifs budgétaires à moyen terme en recherchant une maîtrise des dépenses, l’ordonnateur
indique que l’établissement a « déjà initié une réflexion et a entrepris un travail visant à
améliorer ses outils de gestion et de suivi de dépenses ».
2018
2019
2020
2021
2022
MF CFP
MF CFP
MF CFP
MF CFP
MF CFP
MF CFP
en %/an
Fonds de roulement en début d'exercice
58,7
58,7
58,0
56,5
54,1
ns
ns
Montant affecté en investissement
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
ns
ns
Report du fonds de roulement
58,7
58,7
58,0
56,5
54,1
ns
ns
Recettes de fonctionnement
1 762,6
1 804,2
1 846,8
1 890,4
1 935,0
172,4
2,4%
dont usagers
813,3
nd
nd
nd
nd
nd
nd
dont collectivités
919,6
nd
nd
nd
nd
nd
nd
Dépenses de fonctionnement
1 762,6
1 804,9
1 848,3
1 892,8
1 938,5
175,9
2,4%
dont charges courantes
690,5
700,9
711,4
722,0
732,9
42,4
1,5%
dont dépenses de personnel
1 064,0
1 095,9
1 128,8
1 162,7
1 197,5
133,5
3,0%
Résultat de fonctionnement
0,0
-0,7
-1,5
-2,4
-3,5
ns
ns
Recettes d'investissement
6,5
6,5
6,5
6,5
6,5
ns
ns
Dépenses d'investissement
6,5
6,5
6,5
6,5
6,5
ns
ns
Solde d'investissement
0,0
0,0
0,0
0,0
0,0
ns
ns
Résultat d'exécution
0,0
-0,7
-1,5
-2,4
-3,5
ns
ns
Fonds de roulement en fin d'exercice
58,7
58,0
56,5
54,1
50,7
ns
ns
2022/2018
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES
24
la chambre recommande à la caisse des écoles de Nouméa
de fixer des objectifs budgétaires à moyen terme en recherchant une maîtrise des
dépenses.
2.2
La régularité et la fidélité des comptes
Les
règles
comptables
des
administrations
publiques
sont
fixées
par
le
décret n° 2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique,
dit décret GBCP. En application du 2° de l’article 1 de ce décret, la caisse des écoles est
assujettie à l’ensemble des dispositions de son titre Ier.
Conformément à ces règles, la caisse des écoles est soumise à la « comptabilité
publique ». Celle-ci est définie par l’article 53 du décret GBCP comme un « système
d’organisation de l’information financière » devant assurer l’atteinte de deux objectifs : établir
des comptes annuels « réguliers et sincères » et « présenter des états financiers reflétant une
image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat à la date de clôture de
l’exercice ». Elle contribue enfin, au plan analytique, « au calcul du coût des actions ou des
services ».
Les pratiques de l’établissement ne lui permettent pas, actuellement, d’atteindre ces
objectifs.
2.2.1
Les flux comptables annuels
•
Les dépenses
La commune assure le financement, l’entretien et la réparation des bâtiments utilisés par
la caisse des écoles. Elle prend en charge le téléphone, l’électricité et l’eau consommés par
l’ensemble des services de la caisse des écoles. Elle fournit également les équipements et les
matériels utilisés en réfectoire et en cuisine, hormis la vaisselle qui appartient à la caisse des
écoles.
Sauf pour le siège de la caisse des écoles qui fait l’objet d’une facturation forfaitaire
5
,
ces mises à disposition de moyens ne sont enregistrées ni dans le budget de la caisse des écoles
ni dans celui de la commune.
5
Ces locaux sont mis à disposition de la caisse des écoles par la commune aux termes d’une convention
du 17 août 2016. Cette convention prévoit en son article 1er une mise à disposition du 6 juin 2016 au 5 juin 2017
puis, hormis le cas d’une résiliation, une tacite reconduction par période d’une année dans la limite de douze ans
appréciée à compter du premier jour de la convention. Une redevance mensuelle de 586 173 F CFP est prévue sans
que son montant soit explicité. Elle couvre la mise à disposition des locaux, leurs frais de nettoyage et d’entretien,
les charges de sécurité, les factures de téléphone, les consommations d’eau et d’électricité. La prise en charge
forfaitaire est acceptable pour les bâtiments. En revanche, il conviendrait que les frais de télécommunication,
d’électricité et d’eau soient directement à la charge de l’établissement, ce qui serait la solution la plus fiable.
CAISSE DES ECOLES DE NOUMEA
25
Cette pratique contrevient au principe d’universalité budgétaire, car elle opère une
contraction entre des dépenses de l’établissement (celles qui correspondraient aux moyens qui
lui sont fournis et qu’elle utilise) et ses recettes (la subvention que représente la gratuité de ces
moyens).
Au point de vue comptable, la fidélité des comptes de l’établissement est affectée
6
.
Sur le plan analytique, cela fait obstacle au calcul des coûts effectifs et complets des
prestations.
La chambre lors de son contrôle de 2008, avait recommandé de mettre fin à ces
modalités informelles de mise à disposition de moyens
7
.
En réponse, l’établissement et la commune avaient mis en place en 2009 la facturation
de la mise à disposition par la commune des locaux du siège situés dans l’ancienne école
Suzanne Berton à Rivière Salée.
la
chambre
rappelle
qu’en
application
du
principe
d’universalité budgétaire, les moyens communaux mis à disposition de la caisse des écoles
doivent faire l’objet d’une inscription budgétaire et comptable permettant de les identifier
et d’en chiffrer le coût.
L’ordonnateur indique dans sa réponse qu’un système de facturation pourrait être mis
en place pour l’ensemble des moyens mis à disposition.
Il revient à l’établissement et à la commune, en lien avec le comptable public, d’en définir
les modalités avec une précision suffisante, dans le cadre de la règlementation budgétaire
et comptable.
•
Les recettes
O
La liquidation, le paiement et l’enregistrement des recettes
Les parents s’inscrivent à la caisse des écoles pour un montant symbolique qui était de
de 200 F CFP et a été porté à 500 F CFP à compter de 2018. Les paiements se font ensuite
chaque mois tout au long de l’année. Le mois est dû si l’enfant a fréquenté la cantine ou la
garderie au moins une fois au cours de celui-ci. En revanche, pour un élève inscrit mais absent
durant tout le mois, la cotisation mensuelle n’est pas due.
6
Les comptes de la commune sont affectés mais dans des proportions moindres.
7
S’agissant d’une fourniture à long terme de tout un ensemble de locaux, de fluides, de services
(nettoyage) et d’équipements, il conviendrait que les composantes du loyer soient identifiées même
forfaitairement. Le montant facturé pourrait être établi dans le cadre d’une convention et éventuellement, en
application d’une délibération du conseil municipal fixant les tarifs de mise à disposition des locaux et de leurs
équipements. Ces deux solutions ne s’excluent pas, le conseil municipal pouvant fixer les tarifs repris dans la
convention.
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES
26
Les parents payent spontanément à la régie
8
ou bien dans le cadre d’un prélèvement
automatique chaque mois. Le comptable constate ces versements chaque mois et demande à
l’ordonnateur d’émettre un titre unique pour les enregistrer budgétairement et comptablement.
Il n’y a pas de titre de recette émis et transmis aux parents qui ne sont donc jamais constitués
débiteurs de l’établissement.
L’article 55 du décret GBCP précité précise que la comptabilité publique comporte une
comptabilité générale. L’article 56 fixe que celle-ci doit être « fondée sur le principe de la
constatation des droits et obligations. ».
Ainsi, les comptes annuels d’un organisme public tout comme ceux des entreprises,
doivent être tenus en « droits constatés ». Au cas présent, la comptabilité en droits constatés
impliquerait d’enregistrer les sommes dues par les usagers chaque mois et d’inscrire ce montant
en recettes, que les parents aient ou non payé.
Ne pas calculer mensuellement les sommes dues – c’est-à-dire ne pas liquider les
recettes - ne pas émettre les titres de recettes mensuels à hauteur de ces débits et n’enregistrer
que les encaissements :
-
est irrégulier au regard du décret GBCP ;
-
affecte la fiabilité des comptes
9
;
-
ne permet pas au comptable public de l’établissement d’effectuer de diligences puisqu’il
ne prend en charge aucun titre et n’est donc responsable d’aucun recouvrement ;
-
peut faire obstacle au recouvrement ultérieur de la créance par l’effet de la prescription de
son assiette dont le délai est, au cas présent, de deux ans
10
.
Dans sa réponse, l’ordonnateur indique prendre note de l’obligation d’enregistrer les
recettes en droits constatés et de les matérialiser par l’émission d’un titre.
la chambre rappelle que les recettes de la caisse des écoles de
Nouméa doivent être enregistrées en droits constatés et qu’un titre de recette ou un extrait
de titre de recette doit être périodiquement notifié à chaque usager.
o
Le pointage des prestations
Pour régulariser et fiabiliser la gestion des recettes versées par les usagers, il
conviendrait que l’établissement puisse les facturer chaque mois en pointant les utilisateurs sur
un fichier tenu à jour.
Cependant, un tel fichier n’existe pas actuellement. Le seul listing d’usagers existant est
le logiciel Millésime de la régie de recettes de l’établissement. La manière dont il est élaboré et
actualisé ne permet pas, cependant, de le considérer comme une base fiable pour l’émission de
8
Un régisseur titulaire et deux régisseurs mandataires sont en charge des recettes. La régie de recettes a
été vérifiée par le comptable public pour la dernière fois en 2017. Le procès-verbal de vérification indique une
tenue sérieuse de la régie mais énumère également quelques mesures à mettre en œuvre : souscription d’une
assurance professionnelle, régularisation de la numérotation des quittances, régularisation du statut d’un
contractuel mis à disposition de la régie.
9
Cela ne permet pas de comptabiliser toutes les recettes dues et cela aboutit en sens inverse à prélever
des parents qui ne sont plus inscrits.
10
Le délai de prescription est de deux ans pour les entités publiques qui fournissent des biens ou des
services à des usagers (instruction sur le recouvrement des recettes publiques n° 11-022-M0 du 16 décembre 2011).
CAISSE DES ECOLES DE NOUMEA
27
titres de recettes. La facturation éditée automatiquement chaque mois par cet outil n’est pas
utilisée.
En outre, les procédures de pointage manquent de fiabilité.
Pour la cantine, deux pointages sont effectués. Chaque matin, le nombre d’élèves
déclarant manger à la cantine ce jour est recueilli par l’enseignant. Un agent collecte ensuite
classe par classe ce premier pointage qui est quantitatif et non nominatif. Le responsable
d’office centralise les chiffres et commande les repas directement au prestataire. La caisse des
écoles n’en conserve pas trace.
Un second pointage manuel des élèves - cette fois-ci nominatif - est effectué avant le
service de cantine par les surveillantes animatrices périscolaires. Un formulaire vierge est
utilisé. Aucun contrôle des droits n’est réalisé
11
.
Pour les garderies et le transport scolaire, les pointages sont réalisés manuellement sur
site par la ou les surveillantes de la caisse des écoles.
Ces pointages ne suivent aucune procédure arrêtée. Les pointages nominatifs de cantine
sont conservés un mois au sein de l’école puis transmis à la caisse des écoles qui les archive.
Ils ne font pas l’objet d’une exploitation statistique.
Ces pratiques ne sont pas d’une grande fiabilité. Elles ne permettent ni de vérifier les
droits, ni de liquider les recettes, ni d’effectuer de statistiques.
Un contrôle des recettes a été mené par l’établissement pour 25 écoles en remontant sur
trois ans
12
. Il a été demandé au prestataire informatique d’extraire à partir du listing des usagers
de la régie un tableau des impayés. Cette extraction n’étant pas fiable, l’établissement a ensuite
confirmé l’identité des mauvais payeurs supposés un par un avec les états de pointage des
enfants à la cantine. Ceci a permis d’identifier un total de 37 MF CFP d’impayés notifiés aux
parents concernés. Ce travail entamé en 2017 doit se poursuivre sur les 26 écoles restantes en
2018.
Les résultats du contrôle montrent l’existence d’impayés. La lourdeur de la mise en
œuvre de cette procédure de contrôle montre cependant ses limites.
La caisse des écoles conduit donc actuellement plusieurs projets (cahier de pointage
unique par école, utilisation du logiciel de gestion des élèves de la province Sud et mise en
place de tablettes électronique de pointage) dont la finalité est de fiabiliser et moderniser son
dispositif de pointage.
•
La fiabilité incertaine du suivi des facturations du fournisseur de repas
Le titulaire du marché de restauration facture mensuellement l’établissement sur la base
du nombre de repas commandés.
L’information sur la commande journalière de repas n’est pas centralisée. Chaque matin
avant 8h30, les commandes de repas sont adressées par chaque école, par mail, fax ou
11
En tout état de cause, la commune a pour politique de ne pas refuser l’accès à la cantine à un enfant.
12
Il a été demandé au prestataire informatique de produire à partir du logiciel de la régie un tableau
récapitulatif des impayés par nom, mois et année. Cette fonctionnalité n’est actuellement pas intégrée dans le
logiciel de la régie. A partir de ce document, un travail de croisement avec les états de pointage papier a été
effectué.
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES
28
téléphone, au prestataire. Il n’est pas conservé de trace de ces commandes par la caisse des
écoles.
De même, les agents de la caisse des écoles affectés à l’établissement concerné entrent
en contact directement avec le prestataire en cas de défaut de livraison pour des ajustements de
commande le cas échéant.
La commande de chaque école est fixée après le pointage manuel par classe effectué tôt
le matin. Un agent de la caisse des écoles passe dans les classes. L’enseignant lui remet le
nombre d’enfants qui déjeunent, nombre qu’il a fixé lui-même lors de l’appel. Le total de la
commande pour l’école est centralisé par le responsable d’office puis est adressé par fax,
courriel ou téléphone. Les états ou les pièces attestant le pointage et la commande ne sont pas
conservés.
Parallèlement, les directeurs d’écoles intègrent les commandes dans le module « suivi
mensuel des repas » du logiciel de gestion de la vie scolaire des écoles primaires et maternelles
dénommé ExtraNéa (Extranet des écoles primaires et maternelles de Nouméa). Des écarts sont
relevés chaque année entre Extranéa et les commandes du fournisseur.
Suivi du nombre de repas commandés par la caisse des écoles
Source : CTC, Caisse des écoles
L’écart systématique relevé entre la facturation et les données d’ExtraNéa, l’absence de
formalisation des commandes et l’absence de pointage des élèves présents effectivement au
repas de midi ne sont pas des indices et des pratiques de bonne gestion.
Le suivi des dépenses auprès de Newrest impliquerait de disposer du nombre de repas
commandés, livrés, refusés, consommés et non consommés. En l’absence d’un tel système, la
caisse des écoles ne peut vérifier la facturation de son prestataire.
Pour titrer les recettes, l’établissement devrait disposer d’un fichier des usagers actualisé
quotidiennement en fonction des pointages effectués. Le pointage des présences à la cantine
permettrait de vérifier le nombre de repas effectifs et de contrôler ainsi les facturations du
prestataire. A cette fin, l’établissement devrait mettre en place un applicatif de gestion de la
cantine et des autres services périscolaires. Ce type de produit est très répandu. Il permet de
gérer dans un seul outil les inscriptions, les présences et la facturation.
la chambre recommande à la caisse des écoles de Nouméa
de mettre en place un applicatif de gestion permettant de fiabiliser les inscrits et les
présents pour les prestations de cantine et de garderie.
Dans sa réponse, le président de la caisse des écoles indique avoir engagé ce projet avec
son prestataire informatique en charge de la régie de recettes.
en unités
2013
2014
2015
2016
2017
Facturation Restauration Française
1 158 417
1 162 396
1 166 241
1 176 340
1 199 001
ExtraNéa
1 153 752
1 159 525
1 163 596
1 179 197
1 197 124
Ecart
4 665
2 871
2 645
-2 857
1 877
CAISSE DES ECOLES DE NOUMEA
29
•
Des incertitudes d’imputation
L’établissement impute les redevances versées par les parents en « Redevances et droits
des services à caractère social » (compte c/7066). L’imputation réservée aux services
périscolaires (compte c/7067) « Redevances et droits des services périscolaires et
d’enseignement » serait plus appropriée.
Par ailleurs, certaines imputations comptables sont inexactes.
°
Imputé en redevances usagers, un versement de la province Sud en 2012 ainsi que
tous les versements de la CAFAT ont été basculés en participations. Ces
reclassements permettent de différencier les financements provenant des
collectivités d’une part, ceux provenant des usagers d’autre part. Même si la part
de la CAFAT vient en complément de la part individuelle de l’usager et suit donc
l’évolution tarifaire, ce financement n’est pas assimilable à un financement
d’usager.
°
Conformément à l’instruction budgétaire et comptable M. 14 rendue applicable par
arrêté
interministériel
du
11
décembre
2009
aux
communes
de
Nouvelle - Calédonie et à leurs établissements publics, le remboursement à la
commune des frais de personnel doit être imputé, au compte c/6215 « Personnel
affecté par une collectivité ».
Or les remboursements à la commune des rémunérations des responsables d’office
et des agents d’office encore gérés directement par la ville de Nouméa sont imputés
en « remboursements de frais à la collectivité de rattachement » (c/62871).
L’instruction M. 14 prohibe expressément une telle imputation
13
.
°
En dernier lieu, les remboursements de rémunération des personnels que reçoit la
caisse des écoles de la commune au titre de certains remplacements sont imputés
au compte c/6419 « Remboursements sur rémunérations du personnel ».
Ce compte ne doit être utilisé que pour les reversements par les agents de leurs
trop-perçus sur rémunération et il l’est également, en métropole, pour les
versements reçus par les employeurs publics dans le cadre des dispositifs d’aide à
l’emploi du type des contrats aidés représentant la prise en charge partielle de la
rémunération du contrat aidé.
Lorsqu’un organisme met à disposition ses agents auprès d’un autre organisme
public et lui facture ce service, le compte correspondant à ces remboursements est
le c/70848 « mise à disposition de personnel facturée aux autres organismes ».
13
« Le compte 6287 « Remboursement de frais » enregistre les remboursements de frais effectués
notamment par les budgets annexes au budget principal ou encore par le C.C.A.S. et la caisse des écoles à la
commune de rattachement, à l’exclusion des remboursements concernant le personnel mis à disposition qui
s’impute au compte 6215. ».
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES
30
la chambre demande à la caisse des écoles de Nouméa de
régulariser les imputations comptables erronées.
Dans sa réponse, le président de la caisse des écoles indique que ces régularisations seront
opérées à l’occasion de l’élaboration du prochain budget.
2.2.2
Les états de fin d’exercice
•
Les rattachements et les restes à réaliser
La production des états de fin d’exercice est effectuée à la clôture de l’exercice
comptable. Elle consiste notamment dans la détermination et la production des états des
opérations à rattacher et des restes à réaliser.
La tenue d’une comptabilité d’engagement est indispensable pour appréhender ces
opérations. A cet égard, l’établissement se situe à mi-chemin d’un fonctionnement régulier. Une
comptabilité d’engagement est mise en œuvre
14
. Les états de rattachement de charges et de
produits sont correctement produits en fin d’exercice.
En revanche, les états de restes à réaliser ne sont pas produits. Il n’y a pas de restes à
réaliser car à la fin de l’année, les engagements en cours sont soldés hormis ceux faisant l’objet
d’un rattachement. Les engagements sont repassés au début de l’exercice suivant.
La faiblesse des montants en jeu à la clôture expliquerait ce traitement.
Cependant, l’instruction M. 14 ne laisse pas de marge d’appréciation pour appliquer ou
non la procédure des restes à réaliser. Ceux-ci font partie des résultats du compte administratif
au même rang que les opérations réalisées.
la chambre rappelle à la caisse des écoles de Nouméa
l’obligation de comptabiliser les restes à réaliser.
Dans sa réponse, le président de la caisse des écoles indique que cette régularisation sera
opérée à l’occasion de l’élaboration du prochain budget.
•
Les provisions
Les provisions
15
sont facultatives ou obligatoires
16
. Leur champ vise tous les risques
réels.
L’établissement n’a jamais constitué de provision. Sans préjudice des provisionnements
pour d’autres risques réels que le présent contrôle n’aurait pas identifiés, la caisse des écoles
aurait dû provisionner lorsqu’elle a émis pour 37 MF CFP de titres fin 2017 à l’encontre de
14
Les crédits sont réservés sous l’applicatif de gestion budgétaire et comptable « Astre » concomitamment
à l’émission du bon de commande, lequel est édité par l’outil Astre qui comporte un module bureautique dédié.
Pour les dépenses récurrentes et les marchés de services les crédits sont réservés au début de l’année pour plusieurs
mois voire pour l’année entière.
15
L’article D. 221-4 du code des communes de Nouvelle-Calédonie et l’instruction budgétaire et
comptable M. 14 fixent le régime des provisions.
16
Sont obligatoires les provisions pour contentieux, pour procédure collective visant l’actionnaire et pour
risques de non-recouvrement.
CAISSE DES ECOLES DE NOUMEA
31
parents identifiés comme débiteurs de la caisse. Le comptable public ayant estimé qu’environ
50% des sommes reconstituées risquaient de ne pas être recouvrées, les titres de recettes émis
pour un montant de 37 MF CFP auraient dû être contrebalancés par une dépense de provision
pour maintenir des comptes fiables.
L’absence de passation de cette provision a, ainsi, amélioré la situation budgétaire
apparente de l’établissement de 10 MF CFP à 20 MF CFP par rapport à la situation effective,
c’est-à-dire nette des futures admissions en non-valeur.
Le régime des provisions semi-budgétaires, régime de droit commun, doit être appliqué
par l’établissement. La commune de Nouméa applique les provisions budgétaires mais ce
régime n’est pas adapté pour la caisse des écoles
17
.
la chambre rappelle à la caisse des écoles de Nouméa
l’obligation de constituer des provisions notamment pour couvrir les risques de
non-recouvrement.
Dans sa réponse, le président de la caisse des écoles indique que celle-ci mettra en œuvre
cette obligation dans son prochain budget.
•
Les états patrimoniaux
Les immobilisations sont enregistrées sous un module dédié du logiciel budgétaire et
comptable. Les nouvelles acquisitions sont ainsi automatiquement prises en compte et suivies
informatiquement.
Cependant, l’état de l’actif du comptable public n’est pas exact car les biens réformés
ou à réformer y figurent toujours. Le montant des immobilisations au bilan, certes modeste
– 47 MF CFP en 2017 – n’est donc pas exact.
L’établissement ne réalise pas d’inventaire physique des biens. Une commission de
réforme a été créée en 2014. Certains biens ont été réformés en 2016 mais ces réformes n’ont
pas été transmises au comptable public.
L’état de variation des immobilisations devant être joint au compte administratif en
application de l’article D 212-2-1 du code des communes de Nouvelle-Calédonie n’est pas
produit.
la chambre rappelle à la caisse des écoles de Nouméa qu’en
application des dispositions de l’instruction budgétaire et comptable M. 14, elle doit
produire un état de variation des immobilisations chaque année et se rapprocher du
comptable public afin que celui-ci soit en mesure de produire un état de l’actif fiable.
Dans sa réponse, le président de la caisse des écoles indique que celle-ci se rapprochera
du comptable public pour régulariser sa situation.
17
La provision budgétaire alimente en recette la section d’investissement. Elle n’est pas adaptée pour la
caisse des écoles dans la mesure où celle-ci n’a pas de dépense dans cette section. Elle est au demeurant peu
efficace puisqu’elle transfère des crédits d’une section à l’autre sans placer de crédits budgétaires en réserve.
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES
32
3
L’ORGANISATION DE L’ETABLISSEMENT
Cette partie est consacrée à la direction et aux moyens de l’établissement.
3.1
La direction de l’établissement
La direction de la caisse des écoles concerne sa gouvernance, en charge de la définition
des missions et des objectifs stratégiques, et son pilotage, en charge du suivi de la mise en œuvre
des missions et de l’atteinte des objectifs.
3.1.1
La fonction de gouvernance
La gouvernance de l’établissement relève de la commune, autorité de tutelle, de