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La Cour des comptes décerne son Prix de thèse 2025

COUR DES COMPTES

Depuis 2017, la Cour des comptes remet un Prix de thèse destiné à récompenser des travaux de tout champ académique qui contribuent à la meilleure compréhension, au renouvellement de l’approche théorique et au développement de propositions innovantes dans le champ de la gestion publique, des finances publiques et de l’évaluation des politiques publiques. L’intégration des apports de la recherche dans les méthodes et les analyses des juridictions financières est en effet crucial pour la crédibilité scientifique de ses travaux.

Les 3 lauréats entourés de Pierre Moscovici, Premier président et de Catherine Démier, vice-présidente du jury.

Le Prix de thèse 2025 a été remis le 27 mai par le Premier président, Pierre Moscovici, en présence des membres d’un jury composé à la fois de membres de la Cour et d’universitaires reconnus dans les différentes disciplines de la gestion publique.
Cette année, le Prix visait à récompenser des thèses soutenues en 2024. À la suite de l’appel à candidatures diffusé en janvier, cinquante thèses ont été déposées, d’une qualité remarquable.
Parmi elles, trois thèses se sont distinguées par leur qualité scientifique, leur originalité, leur clarté d'exposition, leur potentiel de valorisation pour les travaux de la Cour et plus généralement pour les finances publiques, la gestion publique et l'évaluation des politiques publiques.

Premier prix ex aequo : La thèse en sciences économiques d’Arthur Heim intitulée « Investissement social & nouvelles formes de pauvreté. Essais sur la mise en œuvre et l’évaluation de politiques sociales et familiales en France ».  
Cette thèse s’intéresse à l’investissement social, une approche qui vise à lutter contre les nouvelles formes de pauvreté. Arthur Heim propose des algorithmes d’affectation optimale pour résoudre les inégalités d’accès en crèche, analysées comme un problème d’appariement. Il examine également un programme d’accompagnement intensif pour les familles monoparentales, et évalue ses effets sur la participation au marché du travail, le niveau de vie et le montant des aides attribuées par la CAF aux bénéficiaires. Cette thèse offre un éclairage riche sur plusieurs politiques sociales et sur les enjeux méthodologiques de l’évaluation socio-économique des investissements sociaux.

Premier prix ex aequo : La thèse en sociologie de Nathan Rivet intitulée « Former l’État par sa privatisation. Le recours au secteur privé dans les prisons françaises ».
Cette thèse analyse le recours croissant au secteur privé dans les prisons françaises et ses effets sur l’organisation du service public pénitentiaire. Elle pose de manière plus générale la question du devenir de l’État, dans un environnement institutionnel en transformation.
Cette thèse met en lumière un paradoxe : la privatisation ne traduit pas un retrait de l’État. Au contraire, la gestion déléguée modifie en profondeur les hiérarchies professionnelles et morales de cet univers, et ce qui participe à redéfinir le rôle de l’État et de ses agents. Les incertitudes et les tensions qui jalonnent les relations entre le public et le privé impliquent également une bureaucratisation de l’administration pour contrôler les entreprises et s’assurer de leur activité. Cette thèse examine de façon très précise les raisons, les modalités et les conséquences d’une transformation aussi fondamentale que la privatisation d’un secteur régalien, en soulignant l’adaptation de l’administration pour réguler de nouveaux prestataires privés.

Prix spécial : La thèse en sciences économiques de Selma Malmberg intitulée « Grandes récessions, inégalités économiques et efficacité des politiques macroéconomiques ».
Cette thèse explore l’impact des politiques macroéconomiques, qui visent à soutenir l’économie et réduire les inégalités lors de crises économiques majeures. Elle utilise pour cela une méthode innovante, basée sur des modèles macroéconomiques à agents hétérogènes. Elle apporte ainsi un éclairage sur les effets du bouclier tarifaire mis en place en 2021. Elle analyse également des politiques de consolidation budgétaire, et leurs conséquences sur l’économie et sur les inégalités. Le dernier chapitre explore l’impact de l’incertitude fiscale sur les décisions économiques des ménages et démontre ses effets récessifs. Cette thèse figure en pointe des nouveaux modèles dits à agents hétérogènes, qui se sont développés récemment, après la crise financière, pour mieux appréhender les effets redistributifs des politiques économiques.