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MINISTÈRE
DE
L'EUROPE
ET
DES
AFFAIRES
ÉTRANGÈRES
Liberté
Égalité
Fraternité
SG/2024
-
0
1
-19
3Sgl,
Monsieur
le
Président,
La
Secrétaire
générale
Paris,
le
27
novembre
2024
Par
lettre
du
31
octobre
2024,
vous
avez
bien
voulu
me
communiquer
les
observations
définitives
relatives
au
contrôle
et
à
la
gestion
des
comptes
de
l'Institut
du
monde
arabe
(IMA)
sur
la
période
2012-2023.
Je
remercie
la
Cour
pour
cette
revue
très
complète
de
la
gouvernance,
des
activités
et
de
la
gestion
financière
de
l'IMA,
qui
nous
sera
utile
pour
nos
réflexions
en
cours.
S'agissant
des
recommandations
relevant
plus
spécifiquement
de
la
compétence
du
ministère
de
l'Europe
et
des
affaires
étrangères,
je
souhaite
porter
à
l'attention
de
la
Cour
les
observations
ci-après.
En
premier
lieu,
il
est
indispensable
de
rappeler
que
l'IMA
n'est
pas
un
opérateur
de
l'Etat
sous
tutelle,
mais
une
Fondation
gouvernée
à
parité
par
la
France
et
les
Etats
arabes
fondateurs.
Les
décisions
la
concernant
se
prennent
avec
l'accord
de
tous
les
pays.
C'est
dans
ce
cadre,
fixé
par
les
statuts,
que
le
MEAE
exerce
pleinement
son
rôle,
qui
ne
peut
pas
être
assimilé
à
une
tutelle,
comme
la
Cour
le
relève.
Ce
point
particulièrement
important
implique
que
toute
évolution
des
statuts
ou
du
projet
lui-même
doit
faire
l'objet
de
discussions
approfondies
entre
membres
fondateurs.
Pour
le
MEAE,
le
conseil
d'administration
et
le
Haut
conseil
doivent
être
les
lieux
privilégiés
de
ces
échanges,
compte
tenu
de
leurs
attributions
respectives.
La
Cour
conclut
son
rapport
sur
la
nécessité
de
refonder
le
projet
stratégique
de
l'IMA.
Le
ministère
y
souscrit
et
considère
que
40
ans
après
sa
création,
fort
des
succès
qui
l'ont
inscrit
dans
le
paysage
culturel
français
au
cours
des
dernières
années,
l'IMA
doit
aujourd'hui
porter
un
projet
renouvelé.
Celui-ci
devra
tenir
compte
des
profondes
évolutions
géopolitiques
qui
ont
bouleversé
la
région,
des
rapports
nouveaux
que
les
pays
de
la
région,
du
Golfe
au
Maghreb,
entretiennent
avec
les
champs
culturel,
scientifique,
technologique,
éducatif,
dans
leur
propre
développement
et
leur
projection
à
l'international.
Il
devra
aussi
tenir
compte
des
évolutions
de
la
société
française
et
du
rôle
de
l'IMA
vis-à-vis
des
diasporas
en
France
et
des
sociétés
civiles
dans
les
pays
arabes.
La
langue
arabe
devrait
trouver
une
place
centrale
dans
ce
projet.
Un
tel
chantier
devra
être
porté
par
le
conseil
d'administration,
en
lien
avec
le
Haut
conseil
de
l'IMA.
Cette
réflexion
doit
tenir
compte
des
enjeux
financiers
que
doit
relever
l'IMA,
comme
le
souligne
la
Cour.
S'agissant
des
recommandations
1
et
2,
relatives
à
la
gouvernance
de
l'IMA,
le
MEAE
partage
les
observations
de
la
Cour,
s'agissant
en
particulier
de
la
nécessité
de
faire
évoluer
les
statuts
pour
les
aligner
sur
la
pratique
actuelle.
Il
appartient
à
l'IMA
d'en
prendre
l'initiative,
en
concertation
étroite
avec
l'Etat
fondateur
français
et
les
Etats
fondateurs
arabes.
S'agissant
de
la
recommandation
n°4,
le
MEAE
comprend
l'intérêt
d'un
rapprochement
entre
l'IMA
et
l'agence
française
pour
Alula
(AFALULA),
et
s'attache
à
le
favoriser.
L'IMA
a
d'ailleurs
déjà
bénéficié
de
financement
de
cette
agence
pour
deux
expositions
en
2019
(Al'Ula,
merveilles
d'Arabie)
et
2023
(Parfums
d'Orient).
Néanmoins,
il
convient
d'avoir
à
l'esprit
que
le
financement
d'AFALULA
est
exclusivement
assuré
par
le
Royaume
d'Arabie
Saoudite,
qui
valide,
via
la
Commission
royale
d'AIUIA,
chacun
des
projets
portés
par
l'agence,
dont
la
mission
porte
sur
le
développement
économique,
touristique
et
culturel
de
la
région
d'Al'Ula.
S'agissant
de
la
recommandation
n°6
sur
le
projet
de
nouveau
musée,
le
MEAE
considère
que
l'IMA
doit
poursuivre
sa
réflexion
stratégique
sur
ce
projet,
afin
que
son
dimensionnement
permette
de
répondre
de
façon
satisfaisante
aux
enjeux
de
modernisation,
qui
ont
été
bien
identifiés
par
le
président
de
l'IMA.
Si
une
révision
à
la
baisse
du
montant
envisagé
(27
M€)
apparaît
indispensable,
il
ne
paraît
pas
souhaitable,
à
première
vue,
de
réduire
le
projet
au
niveau
de
la
subvention
du
ministère
de
la
Culture
(6
M€),
le
risque
étant
que
le
résultat
final
ne
réponde
pas
aux
principales
difficultés
du
musée
(état
des
réserves,
scénographie
à
revoir).
Ce
ministère
privilégie
donc,
en
première
intention,
la
recherche
de
financements
additionnels,
qui
pourraient
provenir,
comme
la
Cour
le
suggère,
des
autres
membres
fondateurs,
mais
aussi
de
fonds
privés
arabes
ou
de
grands
donateurs
internationaux.
S'agissant
de
la
recommandation
n°8
sur
le
certificat
de
maitrise
de
l'Arabe
(CIMA),
je
vous
informe
qu'une
note
circulaire
adressée
à
tous
les
postes
diplomatiques,
en
septembre
dernier,
leur
rappelant
toutes
les
possibilités
de
coopération
avec
l'IMA,
les
a
notamment
invités
à
faire
connaître
ce
certificat,
dont
le
MEAE
a
soutenu
la
création.
L'IMA
est
une
institution
singulière
qui
incarne
le
lien
historique
que
la
France
entretient
avec
les
pays
et
les
sociétés
de
la
zone.
Le
MEAE
est
attaché
à
accompagner
la
réflexion
sur
son
avenir,
avec
l'appui
de
son
réseau
diplomatique
et
culturel,
dans
un
moment
de
profonds
bouleversements
dans
cette
région.
Je
vous
prie
d'agréer,
Monsieur
le
Président,
l'expression
de
ma
haute
considération.
•-------AL
2A/ki/R;
Anne-Marie
DESC
S
Monsieur
Christian
CHARPY
Président
de
la
quatrième
chambre
Cour
des
comptes