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RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
DEPARTEMENT DE L’YON
NE
Exercices 2018 et suivants
Annexe n°23 ROD2 PG 08 en date du 9 juin 2023
DEPARTEMENT DE L'YONNE
2
TABLE DES MATIÈRES
TABLE DES MATIÈRES
..............................................................................................
2
SYNTHÈSE
......................................................................................................................
4
RECOMMANDATIONS
................................................................................................
6
INTRODUCTION
...........................................................................................................
7
1
SUIVI DU PREDECENT RAPPORT DE LA CHAMBRE : LE
CONTROLE PAR LE DEPARTEMENT DES ETABLISSEMENTS
SOCIAUX ET MEDICO-SOCIAUX
......................................................................
8
2
LA SITUATION FINANCIERE
.............................................................................
9
2.1
La fiabilité des comptes
......................................................................................
9
2.1.1
Les prévisions budgétaires
........................................................................
9
2.1.1.1
Les taux d’exécution budgétaire en section d’investissement du budget
principal fléchissent à compter de 2021
...................................................................
9
2.1.1.2
Des prévisions budgétaires à améliorer sur le budget annexe aménagement
numérique du territoire
...........................................................................................
10
2.1.2
Une programmation pluriannuelle des investissements à adapter à
la capacité opérationnelle du département
..............................................
11
2.1.2.1
Un plan pluriannuel
d’investissement ambitieux
...................................................
11
2.1.2.2
Une sous-consommation des crédits de paiement
..................................................
11
2.2
L’analyse financière
.........................................................................................
12
2.2.1
Des finances redressées sur la période 2018-2021
..................................
13
2.2.1.1
L’analyse du budget consolidé
...............................................................................
13
2.2.1.2
La situation financière du budget principal
............................................................
14
2.2.2
Les tendances dégagées sur 2022
............................................................
16
2.2.3
La capacité du département à faire face aux enjeux à venir
....................
17
3
LE BUS FRANCE SERVICES DEPARTEMENTAL
..........................................
18
3.1
Les enjeux identifiés dans le schéma départemental d’amélioration de
l’accessibilité des services publics (SDAASP)
................................................
18
3.2
Un bus aux objectifs liés aux missions départementales, financé
principalement par le département
...................................................................
20
3.2.1
Les objectifs du bus France services départemental
...............................
20
3.2.2
L’organisation et le fonctionnement du bus France services
..................
21
3.2.3
Un financement porté principalement par le département
......................
21
3.3
Une accessibilité physique adaptée, une accessibilité numérique à
parfaire
..............................................................................................................
22
3.3.1
Une accessibilité physique adaptée
.........................................................
22
3.3.2
Une accessibilité numérique limitée
.......................................................
25
3.4
Le pilotage et la gouvernance
...........................................................................
26
3.4.1
Des relations avec les partenaires à consolider
.......................................
26
3.4.2
Une notoriété du bus France services à renforcer
...................................
26
3.5
La nature et la qualité de l’offre d
e services
....................................................
28
3.5.1
Une fréquentation variable des points desservis
.....................................
28
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
3
3.5.2
L’atteinte des publics cibles et l’utilisation de l’offre du bus France
services
....................................................................................................
29
3.5.3
La qualité de l’offre proposée par le bus France services
.......................
30
4
LE BILAN D’ETAPE DES
PRINCIPALES DISPOSITIONS DE LA LOI
DE TRANSFORMATION DE LA FONCTION PUBLIQUE (LTFP)
.................
32
4.1
Les caractéristiques des ressources humaines du département
........................
32
4.2
Les enjeux en termes de ressources humaines
.................................................
33
4.3
Le recours assoupli aux agents contractuels par la LTFP
................................
33
4.3.1
L’élargissement des possibilités du recr
utement contractuel
..................
33
4.3.1.1
Une utilisation modérée des nouvelles dispositions
...............................................
34
4.3.1.2
Des dispositions nouvelles qui contribuent minoritairement à l’augmentation
plus générale du nombre de contractuels
................................................................
34
4.3.2
Une garantie supplémentaire pour les contractuels
: l’indemnité de
précarité
...................................................................................................
35
4.4
La fluidification du « marché de l’emploi public »
..........................................
35
4.4.1
Favoriser la mobilité et accompagner les transitions
professionnelles
.......................................................................................
35
4.4.1.1
Le recentrage du rôle des commissions administratives paritaires (CAP)
..............
35
4.4.1.2
Favoriser la mobilité entrante
.................................................................................
36
4.4.1.3
Favoriser la mobilité sortante
.................................................................................
36
4.4.2
Le contrôle déontologique
.......................................................................
37
4.5
Le temps de travail
...........................................................................................
37
4.5.1
Le congé proche aidant très peu utilisé
...................................................
37
4.5.2
Un régime d’autorisations spéciales d’absenc
e favorable
.......................
37
4.5.3
L’harmonisation du temps de travail
.......................................................
38
4.5.4
La mise en place négociée du service minimum en cas de grève
...........
38
ANNEXES
......................................................................................................................
40
Annexe n° 1. Situation financière du budget principal
..........................................
41
Annexe n° 2.
Recrutement d’agents contractuels (article 21 de la LTFP)
.............
44
Annexe n° 3.
Versement de l’indemnité de précarité (article 23 de la LTFP)
.......
45
Annexe n° 4. Glossaire
...........................................................................................
46
Annexe n°23 ROD2 PG 08 en date du 9 juin 2023
DEPARTEMENT DE L'YONNE
4
SYNTHÈSE
La chambre régionale des comptes Bourgogne-Franche-Comté a procédé, pour les
exercices 2018 et suivants, au contrôle des comptes et de la gestion
du département de l’Yonne
.
Ce contrôle s’inscrit
également dans le cadre de deux enquêtes des juridictions financières,
l’une sur le dispositif «
France services
», l’autre
sur le bilan des principales dispositions de la
loi de transformation de la fonction publique.
La situation financière
La situation financière du département s’est améliorée depuis 2018. Sa capacité de
désendettement a été ramenée à 2,5 ans en 2022 et son épargne brute a été restaurée (60
M€
en 2022) suite aux mesures de maîtrise des dépenses de fonctionnement et grâce au dynamisme
des recettes de gestion, en particulier des droits de mutation, en forte augmentation en 2021.
Toutefois, la volatilité de ces recettes ainsi que le contexte économique et l’inflation doivent
inciter la collectivité à poursuivre ses efforts de maîtrise des dépenses de fonctionnement.
Le département a pu ainsi relancer une politique d’investissement à compter de 2020
(dépenses d’équipements de 45
M€ en 2022) avec l’adoption d’un plan pluriannuel
d’investissement (PPI) ambitieux (491
M€ p
our la période 2022-2027). La chambre lui
recommande d’ajuster les crédits de paiement à sa capacité réelle d’exécution des opérations
dans
l’année. Le réajustement du PPI décidé à compter de 2023 devrait garantir sa soutenabilité
sous réserve de l’inscrip
tion limitée de nouveaux investissements et de la maîtrise du coût des
opérations.
Le bus France Services
En complément des Maisons France services fixes, le département a mis en service un
bus France services dans une démarche «
d’aller
-vers » les publics les plus en difficulté dans
les zones les moins desservies par les services publics. Pour répondre aux demandes des
usagers, les agents du département présents dans le bus peuvent contacter des référents au sein
des opérateurs associés (services de l’
État, organismes de sécurité sociale, etc.) avec lesquels
le partenariat doit être consolidé.
Les points de stationnement, bien répartis sur le territoire icaunais, permettent une bonne
accessibilité physique au bus. En revanche l’accessibilité numérique n’est
pas suffisante (faible
débit internet dans environ 40
% des points de stationnement), alors que l’accompagnement de
démarches en ligne représente une part importante de l’activité des agents du bus. De plus, la
chambre recommande au département de poursuivre le renforcement de la communication sur
le bus dans un objectif de meilleure visibilité du dispositif.
Depuis la mise en service du bus, 2 100 demandes ont été traitées dont 64 % abouties à
l’issue d’un seul accompagnement.
La chambre recommande au département de mettre en
place,
afin d’adapter les services proposés,
un suivi des publics cibles et des flux croisés
d’usagers entre le bus et ses
services sociaux territorialisés.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
5
Le bilan d’étape de la loi de transformation de la fonction publique
Le conseil départemental a utilisé modérément les dispositions de la loi de
transformation de la fonction publique relatives au recrutement d’agents contractuels en raison
de sa stratégie de maîtrise de la masse salariale. Le versement de la prime de précarité
n’a pas
induit un changement des pratiques pour les contrats courts dans les collèges, compte tenu de
leurs besoins spécifiques et de leur dispersion sur le territoire. En revanche, la rupture
conventionnelle a facilité le règlement de quelques situations délicates. Le recentrage des
missions des commissions administratives paritaires a permis un travail de fond sur les cas à
réel enjeu en allégeant considérablement les ordres du jour. L’harmonisation du temps de travail
est effective depuis le 1
er
janvier
2023 avec l’alignement des agents des collèges
,
de l’ingénierie
et de la voirie routière sur la durée annuelle de 1 607 heures.
Annexe n°23 ROD2 PG 08 en date du 9 juin 2023
DEPARTEMENT DE L'YONNE
6
RECOMMANDATIONS
Recommandation n° 1.
Ajuster les crédits de paiement à la capacité réelle d’exécution des
opérations d’investissement dans l’année.
Recommandation n° 2.
Assurer une meilleure visibilité du bus France services en poursuivant
le renforcement de la communication sur ce dispositif.
Recommandation n° 3.
Mettre en place un suivi des publics cibles et des flux croisés d’usagers
entre le bus France services et les unités territoriales sociales (UTS).
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
7
INTRODUCTION
Procédure
Le contrôle des comptes et de la gestion d
u département de l’Yonne pour les exercices
2018 et suivants a été inscrit au programme 2022 des travaux de la chambre, dans le cadre
également de deux enquêtes des juridictions financières,
l’une
sur le dispositif France services
et l’autre sur le
bilan des principales dispositions de la loi de transformation de la fonction
publique.
L’
ordonnateur en fonctions, M. Patrick GENDRAUD, président du conseil
départemental, a été informé de l’ouvert
ure de ce contrôle par lettre du 7 septembre 2022, en
application des articles L. 211-3 et R. 243-1 du code des juridictions financières. L
’entretien de
fin de contrôle
, prévu par l’article L.
243-1 de ce code,
s’est tenu le 20
janvier 2023 avec
M. GENDRAUD. La chambre a arrêté ses observations provisoires lors de sa séance du
20 février 2023, transmises à M. Patrick GENDRAUD le 27 mars 2023. Au vu de la réponse
reçue, la chambre, au cours de sa séance du 24 mai 2023, a arrêté ses observations définitives
présentées ci-après.
Présentation du département de l’Yonne
1
Le département de l’Yonne
compte 334 000 habitants, avec une faible densité de
population (45 habitants/km²). 84 % des communes du département comportent moins de
1 000 habitants. Sa population, vieillissante (12 % de plus de 75 ans) diminue de 0,3 % par an
entre 2013 et 2019, mais de façon contrastée entre le Nord,
du fait de l’influence francilienne
,
et le Sud. Le département est rural, avec seulement deux pôles urbains, Auxerre et Sens, et un
pôle intermédiaire, Avallon. La part des établissements agricoles (9,4 %) est supérieure à la
moyenne régionale (7,5 %) et nationale (4,5 %). Le territoire est dominé par les grandes
cultures, la viticulture se concentrant
autour de Chablis. Au cœur d’une r
égion de tradition
industrielle, le taux d’emplois du département
demeure
élevé dans l’industrie (16,1
% contre
12,1 % en moyenne nationale). Parallèlement, la part des emplois dans le secteur tertiaire
progresse (72,3 % en 2019), mais reste inférieure à la moyenne nationale (79 %).
Le taux de chômage (13,5 %) et de pauvreté (14,5 %) se situent dans la moyenne
nationale, mais sont supérieurs à ceux de la région (12,1 % et 12,8 %). Le revenu médian oscille
entre 19 200
€ et 20
400
€. La part des diplômés de l’enseignement supérieur (20,5
%) est
inférieure aux moyennes régionale (24,7 %) et nationale (31 %). Le taux de chômage des
15-24 ans (27,9 %) est le plus élevé de la région. 19,8 % de la population des plus de 15 ans est
en situation d’
illectronisme, soit un point de plus que la moyenne régionale. Ce taux élevé
d’illectronisme va de pair avec une absence plus importante d’accès à internet au domicile
:
15
% dans l’Yonne.
Les déplacements se font majoritairement en voiture. Certains secteurs
(Tonnerrois, Avallonais et Puisaye-
Forterre) sont à plus de 25 minutes des services d’usage
courant et quelques-uns (des communes autour de Puisaye-
Forterre) à 45 minutes pour l’accès
aux urgences. Pour les services de la santé, l’Yonne est l’un des départements où la
densité de
médecins généralistes a le plus diminué en 20 ans (- 33 %), avec, cependant, des disparités
infradépartementales en matière d’accessibilité.
1
Source Insee
Annexe n°23 ROD2 PG 08 en date du 9 juin 2023
DEPARTEMENT DE L'YONNE
8
1
SUIVI DU PREDECENT RAPPORT DE LA CHAMBRE : LE
CONTROLE PAR LE DEPARTEMENT DES
ETABLISSEMENTS SOCIAUX ET MEDICO-SOCIAUX
Dans son précédent rapport de 2018, la chambre avait recommandé au département de
renforcer le nombre et la fréquence de ses contrôles sur place des établissements sociaux et
médico-sociaux (ESMS) auxquels il apporte son concours financier, conformément à
l’article
L. 313-
13 du code l’action sociale et des familles
.
Huit contrôles ont été réalisés depuis 2018
2
, ce qui est peu au regard du nombre total de
structures, 208 fin 2022
3
. Un plan de contrôle de structures à destination des adultes handicapés
était prévu, conjointement avec l’ARS Bourgogne
-Franche-Comté, pour la période 2018-2020,
mais n’a p
as été réalisé.
En 2022, le département a engagé une démarche de structuration de sa politique de
contrôle et d’inspection.
Dans le cadre de la stratégie nationale de prévention et de protection
de l’enfance 2022
-2024, il a fait appel à un prestataire extérieur pour le contrôle des huit
maisons d'enfants à caractère social départementales (MECS), non encore réalisé au
31 janvier 2023. Afin de mieux
coordonner les missions de contrôle et d’inspection réalisées
actuellement par les agents de sa direction autonomie handicap dépendance (DAHD) et de sa
direction enfance famille (DEF), le département a décidé de créer une mission inspection-
contrôle-évaluation (ICE), à effectifs constants, au sein du pôle des solidarités départementales,
à compter du 1
er
janvier
2023. Cette mission est constituée d’une quinzaine d’agents provenant
de la DAHD, de la DEF, ainsi que des unités territoriales sociales (UTS). Un objectif annuel de
huit contrôles est fixé, mais il est réduit de moitié pour cette première année 2023, au motif de
la charge de travail des agents volontaires.
Si
la chambre souligne l’intérêt d’une telle démarche, elle constate sa mise en place très
récente et ses objectifs limités pour 2023. Elle
s’interroge sur l’efficience de la mission ICE à
effectifs constants au regard des vacances de postes constatées
4
et de la charge de travail
additionnelle à assurer par les agents. Elle invite en conséquence
le département à s’assurer de
la
bonne adéquation des ressources humaines nécessaires à l’atteinte des objectifs fixés pour
cette mission.
2
Dans le secteur « autonomie » : un contrôle administratif et financier (foyer de vie personnes
handicapées), trois contrôles de gestion, de la sécurité et de la qualité de prise en charge des résidents (EHPAD,
SAAD, EAM), deux contrôles au titre de la prévention et de la maltraitante (EHPAD) dont un contrôle ayant
conduit à la fermeture de l’établissement et, dans le secteur «
enfance », deux contrôles sur la prise en charge
(MECS).
3
Dont 66 EHPAD, 49 services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD)
, 49 établissements pour
personnes handicapées et 44 structures dédiées à l’enfance.
4
Deux postes d’agent tarificateur à la DAHD (sur cinq agents) et le poste d’agent tarificateur à la DEF
non pourvus à ce jour.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
9
2
LA SITUATION FINANCIERE
2.1
La fiabilité des comptes
La situation patrimoniale du département, les provisions, les garan
ties d’emprunts, les
rattachements des charges et des produits, l’affectation des résultats, les restes à réaliser et les
flux entre budgets n’appellent pas d’observations.
2.1.1
Les prévisions budgétaires
2.1.1.1
Les taux d’exécution budgétaire en section d’investisse
ment du budget
principal fléchissent à compter de 2021
Lors du contrôle précédent, la chambre avait recommandé au département de veiller à
la sincérité
des inscriptions budgétaires en section d’investissement et
pour les dépenses
sociales. Les taux
d’exécution de la section de fonctionnement
5
du budget principal
n’appellent pas d’observations sur la période 2018
-2022
6
. En particulier, les prévisions
en matière de dépenses sociales
se sont nettement améliorées (taux d’exécution moyen
de 99 % sur la
période). En section d’investissement, si
les
taux d’exécution
s’améliorent
jusqu
en 2020, ils fléchissent
à compter de 2021 pour s’établir à 84
% pour
les dépenses réelles d’investissement et à 79
% pour l
es recettes réelles d’investissement
en 2022
7
.
Taux d’exécution budgétaire en investissement
Source : comptes administratifs 2018-2021 du budget principal et compte administratif projeté pour 2022
5
Ont été exclues les prévisions et exécuti
ons des dépenses et recettes d’ordre ainsi que les articles
budgétaires ne faisant pas l’objet de prévision (opérations de cessions) ou de réalisation (dépenses imprévues).
6
Taux moyen de 97 % pour les dépenses réelles de fonctionnement et de 103 % pour les recettes réelles
de fonctionnement.
7
Ont été exclues les dépenses et recettes d’ordre
, les dépenses et recettes financières du compte 16449
«
opérations afférentes à l’option de tirage sur ligne de trésorerie
» et les articles budgétaires ne faisant
pas l’objet
de réalisation (dépenses imprévues).
Annexe n°23 ROD2 PG 08 en date du 9 juin 2023
DEPARTEMENT DE L'YONNE
10
L’amélioration de
la situation financière du département depuis 2019 a conduit à une
augmentation des in
scriptions budgétaires des dépenses d’investissement.
L
e vote d’un plan
pluriannuel d’investissement (PPI) ambitieux (
cf. infra
) a rendu plus difficile le respect des
engagements de consommation de crédits : mobilisation importante des équipes du service
collège en particulier sur de nombreuses opérations concomitantes (
cf. infra
), retards
d
’exécution de chantiers dus à des facteurs exogènes.
2.1.1.2
Des prévisions budgétaires à améliorer sur le budget annexe aménagement
numérique du territoire
Ce budget annexe, créé en 2018 pour gérer le déploiement du très haut débit sur le
territoire icaunais, relève d’un service public industriel et commercial (SPIC). Le
projet porte,
d’une part, sur la montée en débit permettant d’améliorer le service proposé dans les zones les
plus mal desservies et, d’autre part, sur le déploiement de la fibre optique (45
000 prises dans
le cadre du réseau d’initiative publique
- RIP 1 -
sous maîtrise d’ouvrage du département
8
).
Le
taux d’exécution
9
des
dépenses réelles d’exploitation, faible en 2018, s’améliore à
compter de 2019 (89 %) pour chuter à nouveau en 2022 (55 %)
. S’agissant
des recettes réelles
d’exploitation, le taux d’exécution est quasi nul jusque 2020, puis s’améliore pour s’établir à
74 % en 2022.
Graphique n° 1 :
Taux d’exécution budgétaire en fonctionnement
Source : comptes administratifs 2018-2021 du budget annexe ANT et
compte administratif projeté pour 2022
8
128 000 prises seront déployées dans le cadre du RIP
2 sous maîtrise d’ouvrage d’un opérateur par
délégation de service public.
9
Ont été exclues les prévisions et exécutions des dépenses et recettes d’ord
re ainsi que les articles
budgétaires ne faisant pas l’objet de réalisation (dépenses imprévues)
.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
11
En investissement, les
taux d’exécution
, faibles également, fluctuent sur la période et
remontent à compter de 2021 pour s’établir à 67
% en dépenses et 83 % en recettes en 2022.
Graphique n° 2 :
Taux d’exécution budgétaire en investissement
Source : comptes administratifs 2018-2021 du budget annexe ANT et compte administratif projeté pour 2022
Selon l
’ordo
nnateur,
ces faibles taux sont dus à l’entreprise titulaire du marché qui a
accumulé des problèmes opérationnels ayant engendré des retards de déploiement. Le travail
réalisé avec l'entreprise prestataire pour la reprise d'un rythme de construction normal doit
permettre des prospectives budgétaires plus cohérentes, la livraison des 45 000 prises devant
intervenir au cours de l’année 2023.
Nonobstant ces difficultés, la chambre invite le département à ajuster de manière plus
réaliste les prévisions budgétaires du budget annexe aménagement numérique du territoire
(ANT)
aux dépenses et recettes pouvant être réalisées dans l’année.
2.1.2
Une programmation pluriannuelle des investissements à adapter à la capacité
opérationnelle du département
2.1.2.1
Un plan pluriannuel
d’investissement ambitieux
Sur la période 2018-2022 et grâce à une épargne restaurée (
cf. infra
), le département a
souhaité faire de sa politique d’investissement une priorité. De 117
M€
(2018-2021), le montant
des crédits inscrits au PPI passe à 491
M€
(2022-2027). Les dépenses relatives à la voirie, aux
collèges et aux bâtiments en représentent près de 80 %. Une présentation plus complète des
besoins en investissement a été mise en œuvre à compter de 2020, d’abord concernant les
collèges et les bâtiments,
puis étendue en 2022 à l’ensemble des investissements de la
collectivité ; c
eci afin d’améliorer l’information des élus sur les grandes opérations
d’investissement et les engagements
pluriannuels du département.
2.1.2.2
Une sous-consommation des crédits de paiement
Le département gère, en 2022, la quasi-totalité
de ses dépenses d’équipement
en
autorisations de programme (AP) et crédits de paiement (CP). Une commission
ad hoc,
créée
Annexe n°23 ROD2 PG 08 en date du 9 juin 2023
DEPARTEMENT DE L'YONNE
12
en 2019, est
chargée du suivi financier et technique des opérations d’investissemen
t. Si les
AP/CP ne sont pas adoptés par délibération spécifique, ceux-
ci font l’objet d’une présentation
annexée à la délibération du vote du budget ou des décisions modificatives. Les annexes
budgétaires (C7) relatives à la situation des AP mériteraient toutefois
d’être complétées lors de
l’adoption de
ces décisions modificatives. Malgré le suivi des
opérations d’investissement et
l’existence d’un PPI, la chambre a constaté sur la période contrôlée une faible consommation
des CP votés, en moyenne de 65 % pour le budget principal et de 30 % pour le budget annexe
aménagement numérique du territoire.
Graphique n° 3 :
Taux de réalisation des AP-CP
Source : comptes administratifs 2019-2021 (CA projetés pour 2022) du budget
principal et du budget annexe ANT
Le département ne pratique pas le rééchelonnement des CP
sur l’année en cours. Les
états annexés au budget primitif (C7) et au compte administratif (C6) relatifs aux AP/CP sont
cependant mis à jour au vu de la consommation réelle et des projections. De surcroît, en
application du règlement budgétaire et financier, le département recourt à la pratique des restes
à réaliser afin d’honorer, en particulier, les paiements qui pourraient intervenir avant le vote du
budget primitif (1
er
trimestre N+1).
La chambre recommande au département d
’ajuster les
CP à sa capacité réelle
d’
exécution des opérations
d’investissement de l’année.
Recommandation n° 1.
Ajuster les crédits de paiement à la capacité réelle
d’exécution
des opérations d’investissement
dans
l’année
.
2.2
L’analyse financière
L
’analyse financière a été réalisée principalement à l’aide de l’application
ANAFI,
développée par les juridictions financières à partir des comptes de gestion complétée par les
fiches financières produites par la DGFiP et les éléments produits par le département.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
13
2.2.1
Des finances redressées sur la période 2018-2021
2.2.1.1
L’analyse du budget consolidé
Au 31 décembre
2021, le département de l’Yonne dispose d’un budget principal et de
trois budgets annexes : le foyer départemental de l’enfance, l’aménagement numérique du
territoire (ANT, création 2018) et le centre de santé solidarités (création 2019)
10
.
Tableau n° 1 :
Recettes de fonctionnement et encours de dettes, budgets principal et annexes en 2021
Budget
Recettes de fonctionnement
Encours de dettes au 31/12
en €
en %
en €
en %
Budget principal
425 706 571
98,61 %
163 611 488
94,74 %
BA foyer départemental de l'enfance
3 357 596
0,78 %
336
0,00 %
BA aménagement numérique du
territoire
2 358 160
0,55 %
9 076 000
5,26 %
BA Centre de santé solidarités
290 823
0,07 %
0
0,00 %
Total
431 713 150
100,00 %
172 687 824
100,00 %
Source
: Logiciel Anafi, d’après les comptes de gestion
.
Le budget principal concentre, en 2021, près de 99 % des recettes de fonctionnement
consolidées et 95
% de l’encours de dettes agrégées, les 5
% restants concernent le budget
annexe ANT.
Lors du précédent contrôle, la situation budgétaire avait été jugée sensible en raison
d’une dette importante (250
M€), de lourds engagements financiers, de l’
accroissement des
dépenses sociales, en particulier du revenu de solidarité active (RSA), et de la baisse des
dotations de l’
État. Suite aux mesures de maîtrise des dépenses (réduction des effectifs
notamment), à la perception de 2,6
M€ au titre du
fonds de soutien exceptionnel aux
départements en difficulté, la situation financière commence à se redresser à partir de 2017.
Sur la période 2018-2021, la capacité de désendettement a été réduite à 2,5 ans en 2021,
contre 7 ans en 2018
. D’un montant de 33
M€ en 2021, la capacité d’autofinancement (CAF)
nette, apr
ès remboursement de l’annuité en capital de la dette, a plus que doublé entre 2018
et 2020, de 14
M€ à 31
M€. Par ailleurs, le département dispose d’un fonds de roulement
(59
M€ en 2021) et d’une trésorerie (75
M€ en 2021) confortables, ayant presque doublé sur la
période, et représentant respectivement environ deux mois et près de trois mois de charges
courantes en 2021. Toutefois, outre les mesures de maîtrise des dépenses de fonctionnement,
cette situation s’explique par le faible niveau d’investissements réalisés par le département
en 2018 et 2019 (27
M€ en moyenne sur ces deux années). Rapportées à la population, les
dépenses d’équipement par habitant
sont, sur ces deux années, de 57
€ contre 118
€ pour la
moyenne de la strate de comparaison
11
et 102
€ pour la moyenne nationale. Grâce à une
augmentation des ressources fiscales
12
, les dépenses d’investissement augmentent à compter
de 2020 (40
M€),
et atteignent en 2021 109
€ par habitant
se rapprochant des moyennes de
référence (138
€ pour l
a strate et 122
€ pour la moyenne nationale)
.
10
Un nouveau budget annexe relatif au centre départemental de santé mobile a été créé en 2022.
11
Source ; fiches AEFF, départements de 250 000 à 499 999 habitants (budget principal).
12
Forte progression des droits de mutation en 2021 (
cf. infra
).
Annexe n°23 ROD2 PG 08 en date du 9 juin 2023
DEPARTEMENT DE L'YONNE
14
2.2.1.2
La situation financière du budget principal
2.2.1.2.1
Les dynamiques de la section de fonctionnement
Des produits de gestion en progression sur la période
Les produits de gestion s’établissen
t à près de 404
M€ en 2021, équivalant à 1
201
€ par
habitant, soit la moyenne de la strate de comparaison. Ils sont en progression constante sur la
période (+ 3,2 % par an en moyenne, soit + 36
M€) due à la forte augmentation
des ressources
fiscales et à la forte hausse des droits de mutation en 2021 (+ 16
M€)
.
Première composante des produits de gestion (64 % en moyenne sur la période), les
ressources fiscales (266
M€ en 2021
, y compris la fiscalité reversée) ont bénéficié de produits
dynamiques au cours de la période sous revue. Elles sont constituées à près de 40 % par la taxe
foncière sur les propriétés bâties - remplacée en 2021 par une fraction de taxe sur la valeur
ajoutée (84
M€)
-, qui augmente de 5 % entre 2018 et 2020 suite à la revalorisation des bases.
La taxe spéciale sur les conventions d’assurance progresse également (52
M€ en 2021, +
12 %
sur la période), mais aussi et surtout, les droits de mutation, quasi constants jusque 2020, qui
sont en forte augmentation en 2021 (54
M€, +
43 %) grâce à un marché immobilier très
dynamique.
Les ressources institutionnelles (107
M€ en 2021), constituées à hauteur de 60
% par la
dotation globale de fonctionnement (65
M€), sont
quasi stables sur la période.
Les ressources d’exploitation (28
M€ en 2021 prog
ressent légèrement sur la période
(+ 1,2
% par an en moyenne) suite à l’augmentation des recouvrements de toute nature
(bénéficiaires, tiers payants et successions)
constituant l’essentiel des ressources d’exploitation
(85 %).
Des charges de gestion maîtrisées
Les charges de gestion s’établissent à 336
M€ en 2021, équivalant à 1
007
€ par habitant,
soit la moyenne de la strate. Elles progressent plus lentement que les produits de gestion
(+ 0,3 % par an en moyenne contre 3,2 %) en raison de mesures de maîtrise des dépenses de
fonctionnement. Elles fluctuent sur la période : en diminution jusque 2019, elles augmentent à
compter de 2020 en raison notamment de la progression des interventions sociales (+ 7,5
M€).
Premier poste des charges de gestion du département (63 % en moyenne sur la période),
les dépenses sociales
progressent à compter de 2020 pour s’établir à 213
M€ en 2021. Cette
hausse est liée au contexte sanitaire : augmentation des allocations du RSA, du budget des
établissements de l’enfance,
de
l’allocation personnalisée d’autonomie en établissement,
et des
frais d’hébergement des personnes handicapées.
Engagé dans une
stratégie d’économie, le département a contractualisé avec l’
État un
pacte financier sur la période 2018-2020
visant à limiter l’
augmentation de ses dépenses de
fonctionnement. Ainsi, les charges à caractère général se maintiennent sur la période (19
M€
en 2021). Elles baissent en 2020 suite à la crise sanitaire. Elles reviennent à leur niveau d’avant
crise en 2021 en raison essentiellement de
l’augmentation des dépenses d’entretien de la voirie.
Les charges de personnel baissent de manière continue jusqu’en 2020 (
- 2
M€
, postes non
remplacés et gels de postes notamment). Elles augmentent à partir de 2021 (+ 1
M€) pour
s’établir à 70
,9
M€ en raison du recours à des contrats de projets,
du
dégel d’un certain nombre
de postes, de la hausse des remplacements, en particulier dans les collèges pour faire face à
l’absentéisme dû à la Covid
-19. Malgré cette hausse, les charges de personnel représentent une
part des charges de fonctionnement réelles (20,88 %) inférieure à la moyenne de la strate
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
15
(22,83 %). L
es subventions de fonctionnement sont en baisse jusqu’en 2019
, puis augmentent
à compter de 2020 pour s’établir à 8,9
M€ en 2021.
Prenant acte des observations de la chambre dans son précédent rapport visant à
rééquilibrer le financement du
service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de
l’Yonne, le département a, lors de l’adoption de la convention pluriannuelle de partenariat
2018-2022, augmenté sa contribution (+ 2,7 % par an en moyenne ; 11,5
M€ en 2021). En outre,
depuis 2020, l’effort de financement a été accentué
par
l’application du principe d’une
contribution départementale augmentant au moins deux fois plus vite que celle du bloc
communal. Ainsi, entre 2018 et 2021, la part départementale dans le financement du SDIS est
passée de 38 % à 44 %. Néanmoins,
le SDIS de l’Yonne
fait toujours partie des 30 % des SDIS
majoritairement financés par le bloc communal (56 % en 2021).
Une épargne restaurée
L’objectif
du département
de maintenir un niveau d’épargne brute d’au moins 40
M€
afin de relancer l’investissement a été atteint puisque l’excédent brut de fonctionnement (EBF)
et la CAF brute s’établissent respectivement à 67
M€ et
65
M€ en 2021. Ceux
-ci représentent
ainsi 16,8 % et 16,2 % des produits de gestion, légèrement en deçà de la moyenne de la strate
(17,2 % et 16,6 %). Ces soldes intermédiaires de gestion suivent la même tendance que les
produits de gestion, en augmentation continue sur la période (+ 25 % par an en moyenne). Leur
montant a presque doublé entre 2018 et 2021 (+ 32
M€).
2.2.1.2.2
Une hausse d
es dépenses d’investissement en fin de période
Si le département a faiblement investi en 2018 et 2019, ses dépenses d’équipement
au
gmentent à compter de 2020. Elles s’établissent à 112
M€ sur la période dont près de 70
%
réalisées en 2020-2021, se rapprochant ainsi, en dépenses par habitant, de la moyenne de la
strate de comparaison (
cf. supra
). 80 % des
dépenses totales d’équipement
concernent les
dépenses relatives à la voirie
13
, aux collèges
14
et aux bâtiments
15
.
Le financement propre disponible, d’un montant total cumulé sur la période de 145
M€,
est composé à hauteur de 71 % par la CAF nette, 11 % par le fonds de compensation de la taxe
sur la valeur ajoutée et 11
% par le fonds affecté à l’équipement. La CAF nette cumulée
(103
M€) a permis de couvrir sur la période plus de
80 % des dépenses et subventions
d’équipement réalisées
.
2.2.1.2.3
Une situation bilancielle qui s’améliore sur la période
Le département s’est fortement désendetté sur la période
(81
M€
entre 2018 et 2021), la
capacité de désendettement du budget principal est passée de 7 ans en 2018 à 2,5 ans en 2021.
L’encours de dette
, de 163
M€ en 2021, est composé de 69 emprunts auprès
de six groupes
bancaires, 58 % à taux fixe et 42 % à taux variable. La structure de la dette ne présente pas de
risque au regard de la classification Gissler. Seuls deux emprunts (11,8
M€) ont été contractés
sur la période en 2018 et 2019. Hors nouveaux emprunts, la dette serait à moitié remboursée en
13
Déviation de Sens (19
M€), véloroute (4
M€), réhabilitation des ponts de Pont
-sur-Yonne et Chézy
(13
M€)
.
14
Travaux de réhabilitation et d'extension du collège
d’Aillant
-sur-Tholon (11
M€)
.
15
Travaux de rénovation du bâtiment du conseil départemental (15
M€), restauration du château de
Maulnes (3
M€)
.
Annexe n°23 ROD2 PG 08 en date du 9 juin 2023
DEPARTEMENT DE L'YONNE
16
2026 et la totalité de la dette éteinte en 2039. Ramenée à la population, la dette du budget
principal (485
par habitant) est inférieure à la moyenne de la strate de comparaison en 2021
(543
€).
L’interrupti
on anticipée, en 2021, du contrat de partenariat public privé (PPP) conclu
en 2008 pour la réalisation de travaux de réhabilitation et de reconstruction de deux collèges
(sur 20 ans et un montant de 26
M€
TTC, capital dû, hors intérêts et frais de fonctionnement),
a permis au département d’améliorer sa capacité de désendettement et le taux moyen de la dette.
Sa situation financière restaurée lui
a permis de procéder au versement de l’indemnité
transactionnelle (11,9
M€) sans souscrire de nouvel emprunt.
Le fonds de roulement net global a été multiplié par trois entre 2018 et 2021, de 18
M€
à 55
M€, en raison principalement de la faiblesse des investissements réalisés sur la période,
couverts par l’autofinancement
. L
es recettes d’investissement hors emprunt a
insi que les
nouveaux emprunts contractés sur la période ont permis de le reconstituer. Fin 2021, il
représente près de deux mois de charges courantes.
La trésorerie du département est confortable. Elle suit la même évolution que le fonds
de roulement, de 35
M€ à 74
M€. Elle représente, fin 2021, près de trois mois de charges
courantes. Le département n’a pas souscrit de ligne de trésorerie. Il dispose toutefois d’une
ouverture de crédit long terme, amortie chaque année et pouvant être utilisée comme ligne de
trésorerie. Fin 2021, l’encours disponible est de 4
M€.
2.2.2
Les tendances dégagées sur 2022
La situation financière de la section de fonctionnement se tend au regard de facteurs
exogènes essentiellement
tandis que le département poursuit l’
accroissement de ses dépenses
d’investissement.
S’agissant de la section de fonctionnement, l’EBF et la CAF brute baissent de plus
de 8
% pour s’établir à 60
M€, représentant 15
% des produits de gestion, du fait d’une plus
forte augmentation des charges de gestion (+ 4 %) par rapport aux produits de gestion (+ 2 %).
La progression des charges de gestion (350
M€) s’explique par une hausse généralisée
de l’ensemble des postes. Les dépenses sociales augmentent (+
3 M
€) et concernent notamment
les frais de séjour de l’aide sociale à l’enfance. Les
charges de personnel sont également
impactées (+ 2
M€) par plusieurs dispositions de revalorisation salariale
endogènes et
exogènes
16
tout comme les subventions de fonctionnement (+ 3
M€) à destination des ESMS
de compétence départementale (mesures « Laforcade »). Les charges à caractère général
augmentent elles aussi (+ 3
M€), en particulier, les dépenses d’énergie
hors collèges (+ 0,5
M€)
et de carburant (+ 1
M€)
, ainsi que les matières premières en raison du contexte économique et
de l’inflation.
Les produits de gestion (412
M€) progressent grâce au dynamisme des ressources
fiscales. L’augmentation de la fraction de TVA en compensation de la taxe foncière (+
8
M€)
et de la taxe spéciale sur les conventions d’assurance (+
2,5
M€) co
mpense largement la baisse
des droits de mutation (- 5 %, 52
M€) qui s’avère d’ailleurs moins importante que prévue
(41
M€ inscrits au budget primitif 2022). Les ressources institutionnelles (+
3
M€) croissent
16
Augmentation du point d’indice, transposition du Ségur de la santé à la fonction publique territoriale,
revalorisation de la catégorie C et de la filière médico-sociale, revalorisation du régime indemnitaire dans le cadre
du pacte social adopté par le département en 2022.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
17
essentiellement en raison de la perception d’u
ne dotation versée par la caisse nationale de
solidarité pour l’autonomie en compensation des mesures d’extension du Ségur de la santé.
Les dépenses d’équipement progressent de près de 25
% en 2022 (45
M€)
au regard
d’un PPI ambitieux voté pour la période 2022
-2027 (491
M€) comprenant notamment la
construction du nouveau foyer départemental de l’enfance
(10
M€), le contournement sud
d’Auxerre (54
M€) et le «
pacte Yonne Territoires » (36
M€) visant à favoriser
le
développement et l’attractivité des territoires. Aucun emprunt n’a été souscrit en 2022.
2.2.3
La capacité du département à faire face aux enjeux à venir
Bénéficiant d’une situation financière restaurée, le département s’est
fixé comme
priorité le financemen
t de sa politique d’investissement. Dès lors, et au vu d’indicateurs moins
favorables en 2022 (
cf. supra
), le budget primitif 2023 circonscrit la hausse des dépenses de
fonctionnement afin de préserver le niveau d’épargne.
Pour faire face aux dépenses nouvelles de la section de fonctionnement, (+ 17
M€
en 2023), la note de cadrage budgétaire prévoit une évolution limitée des dépenses de
fonctionnement : + 1 % pour les charges de personnel, + 3 % concernant le RSA, - 5 % pour
les charges à caractère général, les subventions et contributions et les dépenses sociales (hors
allocations individuelles de solidarité
et frais d’hébergement). Les dépenses réelles de
fonctionnement 2023 (385
M€
) progresseraient ainsi de 6 % par rapport aux dépenses
prévisionnelles 2022. Les recettes réelles de fonctionnement (416
M€
) pourraient fléchir
en 2023 (- 2 %) suite notamment à la baisse attendue des droits de mutation (inscription prévue
de 35
M€, soit le niveau d’avant crise).
Concernant les dépenses d’investissement, la note de cadrage prévoit d’affiner les
inscriptions budgétaires afin d’améliorer le taux de réalisation des crédits de paiement votés
(65 % pour le budget principal,
cf. supra
). Une hypothèse de consommation plus réaliste et plus
soutenable au regard du contexte financier est ainsi retenue à hauteur de 70 % des crédits
annuellement votés pour la période 2022-
2027. Ceci a pour conséquence d’entraîner un
décalage de la réalisation du PPI initialement voté de 16 mois (jusque 2029). Une inscription
de 84
M€
e
st prévue pour les dépenses et subventions d’équipement en 2023. Afin de respecter
le cadrage budgétaire fixé et limiter le recours à l’emprunt, les propositions d’opérations
nouvelles d’investissement devront être limitées.
Dès lors, si la situation fina
ncière s’est redressée au cours de la période sous revue, le
département devra rester vigilant au regard du contexte économique incertain et poursuivre ses
efforts de maîtrise des dépenses de fonctionnement face à la volatilité des recettes de
fonctionnement et des ressources fiscales en particulier. Le réajustement du PPI décidé à
compter de 2023 devrait permettre une meilleure soutenabilité de l’échéancier sous réserve de
l’inscription limitée de nouveaux investissements et de
la maîtrise des coûts des opérations.
Annexe n°23 ROD2 PG 08 en date du 9 juin 2023
DEPARTEMENT DE L'YONNE
18
______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________
La situation financière du département s’est améliorée depuis 2018
. Sa capacité de
désendettement a été ramenée à 2,5 ans en 2022 et son épargne brute a été restaurée (60
M€
en 2022) suite aux mesures de maîtrise des dépenses de fonctionnement et grâce au dynamisme
des recettes de gestion, en particulier des droits de mutation, en forte augmentation en 2021.
Toutefois, la volatilité de ces recettes ainsi que le contexte économique et l’inflation doivent
inciter la collectivité à poursuivre ses efforts de maîtrise des dépenses de fonctionnement.
Le département a pu ainsi relancer une politique d’investissement à compter de 2020
(dépenses d’équipements de 45
M€ en 2022)
avec l’adoption d’un
plan pluriannuel
d’investissement
(PPI) ambitieux (491
M€ pour la période 2022
-2027). La chambre lui
recommande d
’ajuster
les crédits de paiement à sa capacité
réelle d’exécution d
es opérations
dans
l’année
. Le réajustement du PPI décidé à compter de 2023 devrait garantir sa
soutenabilité sous réserve de l’inscription limitée de nouveaux investissements et de
la maîtrise
du coût des opérations.
3
LE BUS FRANCE SERVICES DEPARTEMENTAL
La circulaire du Premier ministre du 1
er
juillet 2019 a créé le réseau France services,
héritier des Maisons de service au public (MSAP) avec l
’objectif de «
permettre à chaque
citoyen d'accéder aux services publics et d'être accueilli dans un lieu unique, par des personnes
formées et disponibles, pour effectuer des démarches du quotidien
» en assurant :
-
une accessibilité des services publics grâce à des accueils physiques polyvalents à moins
de 30 minutes des habitants et un accompagnement dans les démarches en ligne ;
-
une densité de services à la fois en nombre et en qualité. Guichet unique, la structure
accueille
a minima
des services de l'État (
ministères de l’Intérieur et de la Justice
, DGFiP),
d
opérateurs nationaux (La Poste, Pôle emploi, la CNAM, la CNAV, la CNAF, la MSA),
et, le cas échéant, locaux. La qualité est assurée par une labellisation initiale, un personnel
formé et des contrôle réguliers des prestations dispensées ;
-
u
n pilotage et une coordination par l’
agence nationale de cohésion des territoires (ANCT)
en lien avec les préfets de département et chacune des structures locales France services et
avec des objectifs de déploiement par département pour arriver à 2 700 Maisons France
services (MFS) fin 2022.
Dans l’Yonne, la question des MSAP pu
is des MFS est liée à la problématique plus
vaste de l’accessibilité des services publics locaux.
3.1
Les enjeux identifiés dans le schéma d
épartemental d’
amélioration de
l’
accessibilité des services publics (SDAASP)
Le SDAASP définit, pour une durée de six ans, un programme d'actions destiné à
renforcer l'offre dans les zones présentant un déficit d'accessibilité des services. Il comprend un
plan de développement de la mutualisation des services sur l'ensemble du territoire
départemental.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
19
Avant
l’
approbation du schéma, un bilan de l'offre existante, avec sa localisation et son
accessibilité, une analyse des besoins de services de proximité et l'identification des territoires
présentant un déficit d'accessibilité à ces services
a été réalisé dans l’Yonne
.
Graphique n° 4 :
Périmètre d’étude
des services publics et privés
pour l’élaboration du SDAASP
Source : SDAASP de l’Yonne
Le diagnostic a permis d’identifier les territoires présentant
un manque de certains
équipements de service, ainsi que les domaines dans lesquels les e
njeux d’accessibilité étaient
les plus importants : santé, commerces et services du quotidien, services publics, sociaux et de
l’emploi, transport et mobilité, numérique (infrastructures et usages)
.
Carte n° 1 :
Niveau d’accessibilité aux pôles de services par les communes de l’Yonne
Source : SDAASP de
l’Yonne
Annexe n°23 ROD2 PG 08 en date du 9 juin 2023
DEPARTEMENT DE L'YONNE
20
L’ensemble des enjeux a fait l’objet de fiches
-
action dont l’harmonisation et
la
diversification des services au public dans les MSAP, de même que la gouvernance du
SDAASP, sous la coordination État/Département.
Malgré la volonté initiale de faire du SDAASP
un lieu de coordination, d’échange de
bonnes pratiques, d’expériences locales entre les partenaires
, celui-
ci a fait l’objet d’un seul
bilan intermédiaire en 2019 lors de l’unique comité de pilotage qui s’es
t réuni en quatre ans
(2018-
2022). L’évaluation de la fiche action relative aux MSAP portait sur deux points
:
-
Évolution du maillage des MSAP au regard de la population à proximité de ces
équipements ;
-
Évaluation de la qualité du service rendu par les MSAP (pertinence des services présents
au regard des besoins de la population, qualité de l’information, qualité de l’accueil, etc.).
Le bilan a seulement recensé la création de nouvelles MSAP en 2018, en distinguant
celles portées par les collectivités de celles initiées par la Poste.
Le comité de pilotage réuni en septembre 2019 a établi une synthèse sur le dispositif
France Services à venir, les MSAP labellisables et les cantons ne possédant pas de France
services (9 sur 21). A aussi été actée la création d
’un
bus France services porté par le
Département, pour «
aller vers les personnes habitant dans les territoires les plus éloignés des
services au public
». Le SDAASP n’a fait l’objet d’aucun bilan partagé depuis la mise en œuvre
du dispositif France services. Le département met en avant la crise sanitaire conjuguée au départ
en retraite non remplacé d’un chargé de mission SDAASP.
3.2
Un bus aux objectifs liés aux missions départementales, financé
principalement par le département
3.2.1
Les objectifs du bus France services départemental
Le département a fait le choix de déployer son propre outil « France services » sous la
forme d’une expérimentation
, sans se positionner comme co-animateur du réseau France
services départemental. Toutefois,
via
son pacte de territoires, il peut participer au financement
des dépenses d’équipement des Maisons France services.
Le département considère l
’expérimentation
du bus France services utile car répondant
en partie à ses
missions en matière de solidarité et d’aménag
ement (apport de service public
dans un département rural étendu de faible densité). La crise sanitaire a démontré la nécessité
de services publics itinérants et de développer une politique
d’«
aller vers » les publics en
difficultés. Pour le département,
le bus France services s’inscrit dans le mouvement de
renforcement de son accueil social de proximité. Il prend appui sur la Stratégie pauvreté
2019-2021. Le bus
complète l’action de
ses unités territoriales sociales (UTS) en fournissant,
en ruralité, le
premier niveau d’accès aux droits sur la majeure partie de son bouquet de services
et permet un passage de relais vers la prise en charge sociale, si nécessaire. Il doit permettre de
rompre l’isolement et l’éloignement de publics et de territoires cibles
très carencés en matière
d’accès aux droits et plus globalement d’accès aux services publics de proximité.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
21
3.2.2
L’organisation et le fonctionnement du bus France services
Un agent, recruté à temps complet pour le bus, est systématiquement accompagné par
des agents sociaux de proximité ou travailleurs sociaux des six UTS. Ce réseau des référents du
bus est constitué de 19 personnes, sur la base du volontariat. Ainsi, à chaque desserte proposée,
deux agents sont toujours présents dans le bus composant le « front office ».
Les UTS étant de taille différente, i
l n’existe pas d’uniformisation
de la participation à
l’activité du bus
sur le territoire. Par
exemple, un seul agent de l’UTS de la Puisaye participe
alors qu’ils sont quatre (sur 30)
pour
l’UTS de l’Avallonnais. Pour cette dernière, cela
représente trois jours par mois, soit une permanence par agent tous les un mois et demi. Pour
les agents, aucune décharge de travail n’
est prévue pour compenser le temps passé pour France
services.
L’
organisation retenue
n’est pas sans difficulté pour la continuité de service dans le
bus en cas
de congés ou d’arrêts de travail.
Le bus nécessite une grande agilité de la part des agents. Ils doivent être capables de
travailler en transversalité,
d’
orienter vers le bon partenaire,
d’
avoir une bonne capacité
d’accueil, d’empathie et une connaissance fine des dispositifs. Ils sont également une porte
d’entrée pour pallier les difficultés numériques.
Le personnel dédié au bus a suivi la formation
initiale délivrée
par le CNFPT. Toutefois, depuis leur prise de poste, les agents n’ont reçu
aucune formation continue. La chambre invite ainsi le département à prévoir une meilleure
accessibilité de ses agents à ces formations afin de maintenir leur niveau de compétence.
Le département indique que les agents volontaires ont eu une possibilité de montée en
compétence et une diversification de leur activité. Cependant, certaines missions France
services ne sont pas le cœur de métier
des agents
. En outre, le roulement d’agent
s sur le
dispositif ne favorise pas l’appréhension de l’ensemble des sujets. Le département a conscience
qu’il doit rester vigilant si l’éventail de services s’étend
nécessitant plus d
’expertise technique
(dispositif MaPrimeRénov).
Les opérateurs partenair
es de l’opération n’assurent pas de permanence au sein du bus
par manque de place, mais désignent un référent métier (« back-office »), joignable par les
agents du bus. Un numéro de téléphone spécifique est ainsi mis à disposition par chaque
partenaire à l
’exception de l’
agence nationale des titres sécurisés (ANTS).
3.2.3
Un financement porté principalement par le département
En 2021, année de mise en fonction du bus, le département a dépensé 78 000
en
investissement : acquisition du véhicule (67 000
€)
, accessibilité handicapés (8 000
€)
,
équipement informatique (800
€)
et flocage (1000
€)
. Le département a perçu 30 000
€ de
participation de la Caisse des dépôts pour l’acquisition du véhicule
, soit un autofinancement du
bus de 48 000
€.
En fonctionnement, les dépenses annuelles
sont de l’ordre
de 90 000
€, composées en
majeure partie de frais de personnel (84 000
€), du carburant (3
400
€) et des réparations
(1 000
€). Le conseil départemental a perçu
une
aide de l’
État de 30 000
€ au titre
de France
services, soit un autofinancement de 60 000
€.
À titre indicatif, le coût moyen par démarche est
évalué à près de 100
17
.
17
Dépenses annuelles de fonctionnement 2021 (89 853
€) / nombre de demandes traitées en 2021 (
926).
Annexe n°23 ROD2 PG 08 en date du 9 juin 2023
DEPARTEMENT DE L'YONNE
22
Des expériences similaires peu nombreuses
Le département du Nord a mis en service en 2020 des bus France services qui desservent,
à la journée, 8
0 communes réparties dans l’ensemble d
e son territoire, qui, à la différence de
l’Yonne, a une densité de population élevée de 454
habitants/km
2
. Le
département de l’Allier
(46 habitants/km
2
) a mis en place la Bourbon’net, u
n bus numérique pour faciliter les démarches
administratives et familiariser le public avec les outils numériques, qui fonctionne depuis 2019.
Le département du Cantal (25 habitants/km
2
) a mis en service en 2022 un bus qui dessert
15 communes.
3.3
Une accessibilité physique adaptée, une accessibilité numérique à
parfaire
3.3.1
Une accessibilité physique adaptée
Un projet d’itinéraire initial concerté avec les acteurs institutionnels
Le choix des 37 communes desservies par le bus a été progressif. La réflexion
s’est
étalée entre juillet et octobre 2020. Un diagnostic a été mené sur la base de différents critères :
-
la présence par commune de services publics de proximité pouvant orienter les usagers
(Maisons France services, d’accueil social de proximité), mais également
de commerces
de proximité et de marchés locaux ;
-
le taux de population dite en situation de fragilité avec le numérique (personnes de plus de
60 ans, bénéficiaires du RSA, familles monoparentales), ainsi que l’origine géographique
des personnes se présentant à l’accueil des UTS afin d’obtenir de l’aide dans leurs
démarches ;
-
la présence et la disponibilité de moyens de transport.
À partir de ce diagnostic, des communes ont été identifiées comme prioritaires pour
accueillir le bus. L’itinéraire a privilégié des communes de plus de 300 habitants et des distances
raisonnables entre deux points à desservir dans la journée. Cette liste a été adressée pour avis
aux opérateurs du bouquet France Services (en particulier Pôle Emploi, la CARSAT, la CAF,
le réseau local DGFIP), ainsi qu’aux UTS. S’est ensuite engagée une concertation avec les élus
(conseillers dép
artementaux du secteur, EPCI et communes). Les services de l’État ont été
associés aux travaux.
L’itinéraire
a été ajusté par les élus départementaux en fonction des MFS
à venir, mais n
’a pas fait l’objet de concertation avec les habitants.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
23
Carte n° 2 :
Itinéraire initial du bus France services
Source
: Département de l’Yonne
Un maillage évolutif en fonction principalement de la couverture du territoire en MFS
et de la fréquentation
À fin 2022, le département a supprimé trois points de stationnement, deux en raison de
l’ouverture d’une maison France services fixe ou d’une antenne (Augy et Ravières) et un pour
manque de fréquentation (Sepeaux). Les nouveaux points desservis n’ont pas été sélectionnés
selon la méthodologie initiale : Venoy - 1780 habitants, en périphérie
d’Auxerre
-, a été retenue
à la
demande d’un élu
, Lezinnes - 700 habitants - où la demande des usagers a été qualifiée
d’importante par les travailleurs sociaux du secteur
(cette commune est située à mi-parcours
entre Tonnerre et Ancy-le-
Franc, lieux d’im
plantation de Maisons France services), La Ferté-
Loupière - 500 habitants -, (à six kilomètres de Sepeaux), avec commerces de proximité. Depuis
leur mise en place, ces arrêts reçoivent deux à trois usagers par mois, ce qui est correct au regard
de la fréquentation générale du bus.
À compter du 1
er
février 2023, la tournée a été
modifiée du fait d’une fréquentation trop
faible (Sainte Magnance) et
de l’ouverture d’une Maison France services (Vézelay). La venue
du bus à Rogny, commune en zone blanche numérique, a été maintenue, en adoptant une
connexion filaire
via
un bâtiment public
(cf. infra).
Des zones blanches non desservies par le
bus du centre Yonne sont désormais couvertes (Saint-Florentin et Brienon-sur-Armançon). Le
département a rencontré les cinq communes qui ne sont plus desservies par le bus afin
d’envisager une réponse de proximité des UTS, en particulier, pour les usagers les plus
récurrents.
Annexe n°23 ROD2 PG 08 en date du 9 juin 2023
DEPARTEMENT DE L'YONNE
24
L’itinéraire du bus, fin 2022, laisse apparaître sur la carte des zones
a priori
moins
couvertes (Puisaye-Tonnerrois-Jovinien-Avallonais). Dans les faits, les distances sont souvent
inférieures à 10 kilomètres. Il reste deux communes plus excentrées par rapport au réseau
France services :
-
Chastellux-sur-Cure, 140 habitants, à 13
kms d’Avallon et 13 kms de Quarré les Tombes
,
-
Châtel-Gérard, 229 habitants, située à 13 kms de Noyers dans le Tonnerrois.
Au total, l
a carte des Maisons France services de l’Yonne, fixes et itinérantes
, fait
ressortir un maillage équilibré.
Carte n° 3 :
MFS fixes et
itinérantes du département de l’Yonne couplées aux bassins de vie
Légende : points bleus : MFS fixes ; points oranges : arrêts du bus
Source
: CRC, d’après les données de l’ANCT (MFS fixes) et du département de l’Yonne
(arrêts du bus), fonds de carte Insee
La chambre a établi des cartes isochrones à différents temps de trajet des Maisons France
services - fixes et itinérantes - (30, 20 et 10 minutes) sur les territoires semblant moins couverts
(Puisaye-Tonnerrois-Jovinien-Avallonais). Trente minutes est le temps de trajet retenu pour le
maillage France services. 10 minutes ont semblé une maille intéressante pour le bus
départemental, un « aller vers » de plus grande proximité pour les personnes les plus éloignées
du service public. Les cartes établies font ressortir un maillage efficace y compris pour un temps
d’accès à 10 minutes.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
25
Carte n° 4 :
Exemples de cartes isochrones dans l’Avallonnais (MFS d’Avallon
et arrêts du bus de
Sainte-Magnance, Vézelay, Joux-la-Ville) à 30 min, 20 min et 10 min
Source
: CRC, d’ap
rès les données publiques (Smappen)
Exemple de lecture (carte des 10 min) : La surface de la carte mise en couleur représente le bassin de population se situant à
10 minutes de voiture au plus de l’une des quatre structures France Services (établissement f
ixe ou accueils itinérants du bus)
présentées (en orange pour Vézelay)
. Cette carte permet ainsi de faire ressortir un maillage efficace pour un temps d’accès de
10 minutes, alors que 30 minutes est le temps de référence pour le maillage France Services. Les accueils itinérants du bus
permettant de compléter significativement la zone
d’attraction de la MFS fixe d’Avallon.
3.3.2
Une accessibilité numérique limitée
Un débit de 8
Mbit/seconde permet à une connexion d’être classée dans la catégorie
« haut débit mobile ». Un débit de 3 Mbit/seconde est considéré comme le débit minimal pour
accéder dans des conditions tout juste acceptables
aux services de base de l’
internet mobile,
comme la navigation sur le web. Sur les 34 points de stationnement du bus France services dont
la qualité de la connexion mobile a été mesurée, 13 sites (38 %) présentent un débit inférieur à
8 Mbit/seconde et représentent un tiers des usagers reçus dans le bus lors de ses permanences.
Alors que l’un des deux principaux actes métiers réalisés par les agents du bus concerne
l’accompagnement de démarches en ligne (
cf. infra
), la question de l’accessibilité numérique
représente un enjeu majeur qui mériterait une réflexion plus soutenue de la part du département.
Graphique n° 5 :
Répartition des sites selon le débit internet
Source
: CRC, d’après les données fournies par le département de l’Yonne
Annexe n°23 ROD2 PG 08 en date du 9 juin 2023
DEPARTEMENT DE L'YONNE
26
3.4
Le pilotage et la gouvernance
3.4.1
Des relations avec les partenaires à consolider
La labellisation du bus, sollicitée en janvier 2021, a été accordée en avril.
L’
offre initiale
du bouquet socle des espaces France services (neuf opérateurs)
et d’
une offre complémentaire
de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) a été enrichie par des
partenariats locaux.
En 2021, un partenariat
avec l’Agence
d
épartementale d’
information sur le logement
(ADIL) a été conclu, ainsi qu’avec le principal bailleur social du département (
Domanys).
L'Union départementale des associations familiales
(UDAF) a ensuite intégré l’offre
complémentaire sur les points conseil budget, et le Défenseur des droits sur ses missions. Le
département complète au fil de l’eau l’offre de services par ces partenariats optionnels,
travaillés en fonction des demandes des partenaires et des propositions des acteurs territoriaux,
comme les missions locales. Les potentiels bénéficiaires ne sont pas concertés sur cette offre
complémentaire.
La chambre relève qu’hormis
pour Domanys, aucune convention ne vient
encadrer l’intervention de ces partenaires de l’offre complémentaire. La
chambre invite le
département à conventionner avec ces partenaires.
Aucun cadrage formalisé ne définit les missions relevant de
l’accueil de premier niveau
(« front-office » avec les agents France services) et du « back-office » (référents partenaires).
Une demande en ce sens a été formulée par un porteur de projet lors d’un comité de pilotage
France services organisé par les services de la préfecture de l’Yonne en octobre
2022.
Le département reconnaît par ailleurs que les relations avec les opérateurs partenaires et
les autres France services de l’Yonne sont
à parfaire, par le biais de rencontres plus régulières.
Un réseau est à mettre en place afin de favoriser les liens avec les opérateurs et entre les agents
France services ainsi que développer davantage les
temps d’échanges de pratiques.
La chambre
invite ainsi le département à consolider les liens partenariaux développés avec les opérateurs et
les autres France services. Selon
l’ordonnateur, l
a désignation récente par les services
préfectoraux de l’Yonne d’une coordinatrice départementale devrait permettre
de développer
le travail en réseau.
3.4.2
Une notoriété du bus France services à renforcer
Le département a identifié l’axe «
communication » comme un des enjeux de la réussite
du bus. Le plan de communication a revu :
-
l’organisation d’un événementiel lors du lancement du bus et l’
appui sur des événementiels
existants (journée des maires, forums
de l’emploi, salon des seniors
) ;
-
des supports à faire réaliser (flocage du véhicule, flyers, kakemono) ;
-
la communication auprès des travailleurs sociaux et des partenaires (journée thématique
auprès des professionnels sur « l’aller vers »)
;
-
la communication auprès des médias (journaux municipaux et communautaires, « Au fil
de l’Yonne »,
site externe du département et intranet, autres radios locales, presse locale,
page Facebook « Bus »)
-
une communication nationale après démarrage.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
27
Les opérateurs (CAF, P
ôle Emploi en particulier) ont relayé l’information
via
leurs sites
institutionnels et réseaux sociaux.
Pour autant,
aucun sondage de notoriété n’a été diligenté auprès des habitants et le
département
admet qu’il existe un manque de visibilité des services
rendus par le bus et les
France services de manière générale. Les usagers n’ont pas connaissance de l’intégralité des
services proposés par le bus, ceux-
ci sont informés par les agents d’accueil. La notoriété du bus
se fait essentiellement grâce au bouche-à-oreille. Des interventions au sein des conseils
municipaux/communautaires étaient prévues lors de la mise en place du bus mais, faute de
temps, elles n’ont pas été réalisées. Une présentation a toutefois été réalisée
en novembre 2021
auprès de l’associa
tion des secrétaires de mairie à Gron en même temps que la présentation des
services sociaux territoriaux.
Selon le comité de pilotage France services
d’octobre 2022
,
l’efficacité du programme
France services dépend de la visibilité et de la pédagogie déployée auprès des élus. Pour cela,
les sous-préfets iront à leur rencontre afin de présenter notamment les offres proposées dans les
espaces France services. Les secrétaires de mairie sont également un relais essentiel du fait de
leur connaissance du territoire et des administrés.
Les agents
œuvrant au sein du bus
ont exprimé
, lors d’une réunion de service
en décembre 2022, la volonté de communiquer davantage sur les services proposés par le bus :
-
en renforçant
la communication d’hyper
-proximité auprès des communes de stationnement
du bus, mais aussi des communes limitrophes, des pharmacies et des maisons de retraite
ainsi que par la distribution de prospectus dans les commerces de proximité ;
-
en s’appuyant sur le réseau de partenaires associatifs (a
ide à domicile en milieu rural,
missions locales, épiceries sociales, structures d’insertion)
;
-
en diffusant une vidéo du bus au sein des UTS.
Outre la méconnaissance des services proposés, l
’esthétique
du bus et le manque de
signalétique ne favorisent pas son identification : couleur du véhicule - gris foncé -, flocage
France services et des partenaires - petits logos -. Une oriflamme a finalement été installée à
proximité du bus et le planning des tournées a été revu, nettement plus visible. Le département
prévoit également d’insérer un encart permanent dans le magazine institutionnel de la
collectivité qui informerait du planning du bus.
La chambre recommande au département de poursuivre le renforcement de la
communication sur le bus dans un objectif de meilleure visibilité du dispositif.
Recommandation n° 2.
Assurer une meilleure visibilité du bus France services en
poursuivant le renforcement de la communication sur ce dispositif.
Annexe n°23 ROD2 PG 08 en date du 9 juin 2023
DEPARTEMENT DE L'YONNE
28
3.5
La nature et la qualité de l’offre de services
3.5.1
Une fréquentation variable des points desservis
Depuis la mise en place du bus (avril 2021), 2 123 demandes ont été traitées
18
,
correspondant à une moyenne de quatre accompagnements par jour. Le nombre global de
sollicitations est constant sur les années 2021 et 2022. Certains arrêts du bus ont néanmoins vu
leur fréquentation augmenter (Arces-Dilo ou Chevannes par exemple).
La
fréquentation
n’est
pas
homogène.
La
médiane
par
arrêt
se
situe
à
51 accompagnements
19
.
La
commune
la
plus
fréquentée
est
Saint-Julien-du-Sault
(94
demandes) et celle ayant le plus faible nombre d’usagers est Sépeaux
-Saint-Romain
(3 demandes
jusqu
en
septembre
2021,
fin
de
sa
desserte).
Le
nombre
médian
d’accompag
nements, en valeur absolue, est faible. Toutefois, et selon les souhaits du
département, l’objectif était de couvrir les petites localités, éloignées des centres bourgs. Le
territoire de l’Yonne est vaste et peu dense, plus de 80
% des communes ayant moins de
1 000 habitants. Ainsi, la fréquentation oscille entre 1 % et 36 %
20
du nombre d’habitants de la
commune de stationnement, les communes inférieures à 1 000 habitants ayant, en général, les
chiffres les plus élevés. Pour autant, les raisons expliquant les variations de fréquentation sont
multifactorielles et le taux de fréquentation a été l’un des critères pris en compte permettant
d’ajuster l’itinéraire.
Selon les agents, 50 % des usagers seraient originaires de la commune de stationnement
et 50 % des alentours. Les données de la plateforme ne permettent pas de corroborer ces
informations puisque la commune de stationnement est saisie lorsque
l’accueil est réalisé en
présentiel et la commune de l’usager en cas d’
accueil par téléphone (minoritaire). Toutefois,
les pratiques des agents diffèrent
entraînant des problèmes d’homogénéité des données
. Dès
lors, la chambre invite le département à renseigner, de manière uniforme, la plateforme en
saisissant la commune d’appartenance de l’usager comme préconisé par l’ANCT.
18
Données au 31 décembre 2022.
19
Hors arrêts modifiés dans le cadre de l’évolution de l’itinéraire.
20
Commune de Lucy-sur-Yonne : 49 accompagnements pour 119 habitants.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
29
Les variations de fréquentation
Les usagers viennent plus facilement dans le bus que dans un lieu plus institutionnel. Le
bus a également pour but de créer du lien social dans les communes les plus isolées. Il touche tout
public mais s’ad
resse essentiellement aux personnes en difficulté sociale et de mobilité. La
fréquentation est liée aussi pour partie à des périodes ciblées, telle la campagne de déclaration
d’impôt sur le revenu, elle est moindre en cas d’intempéries.
Les horaires influent sur la
fréquentation, notamment pour les personnes qui travaillent. Par ailleurs, le bus France services a
l’avantage
de l’itinérance, de l’
« aller-vers », mais :
-
il ne peut se substituer aux acteurs institutionnels plus ancrés auprès de la population locale
(mairie) en point fixe et permanent ;
-
i
l ne peut attirer le public que lors de sa permanence, qui est peu fréquente et qui n’est pas
forcément en phase avec les besoins et les attentes des usagers à ce moment-là ;
-
en tant que guichet unique, il est
moins spécialisé que les opérateurs vers lequel l’usager se
tournera plus naturellement pour satisfaire son besoin.
Le manque de visibilité des offres proposées au sein du bus et le manque de temps consacré
au suivi du projet peuvent également expliquer les variations de fréquentation (
cf. supra
).
3.5.2
L’atteinte des publics cibles et l’utilisation de l’offre du bus France services
Si le bus a vocation à accueillir tous les publics, les communes desservies ont été
choisies en fonction notamment de critères de vulnérabilité (allocataires du RSA, personnes de
plus de 60 ans, familles monoparentales, problématique de mobilité). Le public reçu est plutôt
âgé : près de 80 % des usagers ont plus de 55 ans avec une proportion plus importante de
femmes (57 %)
21
. Toutefois, les données de la plateforme
ne permettent pas de disposer d’une
vision fine de la typologie des publics accueillis. Le département ne tient pas de tableau de suivi
de ces publics et ne dispose donc pas d’une connaissance précise des usagers du bus. Ai
nsi et
au regard des critères ayant conduit à l’élaboration des points d’arrêts du bus,
il ne peut
déterminer si les publics cibles sont atteints. Dès lors, la chambre lui recommande de mettre en
place un suivi de ces publics
dans une optique d’adaptation
du service proposé.
Par ailleurs, des flux croisés d’usagers existent entre le bus et les UTS. L’usager est
envoyé vers le bus pour une question liée à une démarche administrative et
vers l’UTS en cas
de demande d’accompagnement social. Ces interventions e
nregistrées dans les logiciels
respectifs de suivi - bus et UTS -
n’indiquent pas
ces réorientations et leur sens. Ainsi, le
département ne dispose pas d’une connaissance complète des usagers du bus. En conséquence,
la chambre lui recommande également de mettre en place un suivi de ces flux croisés dans une
optique d’adaptation du service proposé le cas échéant
.
Les partenaires nationaux les plus sollicités, représentant près de 70 % des demandes,
sont la CNAV (22
%), l’ANTS (21
%), la CNAM (13 %) et la DGFiP (11 %). Le poids de la
CNAV s’explique notamment par le fait que 42
% des usagers ont plus de 62 ans. Les agents
du bus
estiment que La Poste est l’opérateur dont l’offre de service est l
e moins en adéquation
avec la demande des usagers, qui sont induit
s en erreur, pensant que les agents d’accueil
vendent, par exemple, des timbres. Les partenaires locaux sont, quant à eux, peu saisis (6 % des
21
Données au 31 décembre 2022.
Annexe n°23 ROD2 PG 08 en date du 9 juin 2023
DEPARTEMENT DE L'YONNE
30
demandes dont 5
% concernant la MDPH) du fait, vraisemblablement, d’une
méconnaissance
de l’offre proposée
(peu de communication sur le partenariat Domanys).
Les accompagnements individuels
22
représentent 86 % des demandes traitées par le bus
et 88 % d
’entre eux
ont été réalisés dans le cadre de visites des usagers (spontanées ou sur
rendez-vous). Les deux principaux actes réalisés par les agents du bus
sont l’accompagnement
sur la réalisation de démarches en ligne (accès aux droits, suivi de dossier, changement de
situation) et la facilitation administrative hors démarche en ligne.
De surcroît, lorsque le nivea
u d’autonomie numérique a été mesuré, il apparaît que plus
de 90 % des usagers ont été entièrement accompagnés. À ce titre, huit agents du bus ont été
habilités « aidants connect » fin décembre 2022, permettant de sécuriser les démarches
administratives en
ligne réalisées à la place de l’usager. Par ailleurs, l’Yonne compte
26 conseillers numériques dont deux sont rattachés au département. Ces derniers ont été
recrutés en juin 2022 et ont pris leur poste en octobre 2022 après une formation de quatre mois.
Ils réalisent des permanences et des ateliers, essentiellement dans les bibliothèques, en
partenariat avec les chantiers d’insertion de l’Yonne. Ils travaillent également en réseau avec
les autres conseillers. Leurs
zones d’intervention ciblées sont plutôt
les zones sans maisons
France services
et les territoires ruraux (l’Avallonais, le Jovinien, la Puisaye et le Tonnerrois).
L’illectronisme
L’illectronisme désigne la difficulté ou l’incapacité qu’éprouve un individu à utiliser les
outils numériques. Près
d’un icaunais sur cinq
est en situation d’illectronisme, avec une plus
forte concentration dans le Tonnerrois et la Puisaye (24 %).
Recommandation n° 3.
Mettre en place un suivi des publics cibles et des flux croisés
d’usagers entre le bus
France services et les unités territoriales sociales (UTS).
3.5.3
La qualité
de l’offre proposée par le bus France services
64 %
des demandes aboutissent à l’issue d’un seul accompagnement
, taux inférieur à la
médiane nationale (76 %). Près de 70 % des demandes sont traitées en moins de 20 minutes,
durée qui permet de traiter des requêtes simples et de cerner celles ne pouvant être traitées
directement par l’agent du bus
23
.
Le taux de finalisation est variable selon les opérateurs nationaux : taux plus faible pour
l’ANTS (52
%) ou le ministère de la justice (56 %) et plus élevé pour la CNAM (79 %), la MSA
et la DGFiP (73 %). Les sollicitations auprès du ministère de la justice non abouties sont
renvoyées, dans 60
% des cas, directement auprès de l’opérateur, caractérisant des demandes
complexes ou pour lesquelles les agents ne disposent pas des compétences. 75 % des demandes
non abouties relatives à l’ANTS doivent être finalisées directement par l’usager ou bien
22
Les autres demandes traitées par le bus
sont l’a
ccès à un ordinateur en libre-service, la demande
d’informations générales et le rendez
-vous avec un partenaire.
23
70
% des accompagnements non aboutis avec l’agent du bus
- finalisation en un seul accompagnement -
proviennent des demandes traitées en moins de 20 minutes et 30 % des demandes auxquelles sont consacrées plus
de 20 minutes.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
31
celui-ci doit revenir vers France services. Il est également arrivé que la demande ne puisse
aboutir en raison de l’indisponibilité du site internet de l’ANTS ou de problème
s de réseau.
Le taux de démarches abouties des partenaires locaux est de 67 %, ramené à 51 %
seulement si l’on exclut Domanys, très peu sollicité. Plus de 70
% des demandes non abouties
doivent être finalisées directement par l’usager.
L’aboutissement des démarches
Les variations entre opérateurs des taux de démarches abouties en un seul
accompagnement sont la résultante de plusieurs facteurs : la complexité de la demande (dossier
de retraite par exemple), les relations entretenues avec le « back-office » (facilité à joindre le
référent métier, ligne téléphonique dédiée, temps de réponse du référent) et les compétences
des agents tenant à leur origine professionnelle, les formations reçues et les mises à jour de
leurs connaissances proposées par les opérateurs.
______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________
En complément des Maisons France services fixes, le département a mis en service un
bus France services dans une démarche «
d’aller
-vers » les publics les plus en difficulté dans
les zones les moins desservies par les services publics. Pour répondre aux demandes des
usagers, les agents du département présents dans le bus peuvent contacter des référents au sein
des opérateurs associés (services de
l’
État, organismes de sécurité sociale, etc.) avec lesquels
le partenariat doit être consolidé.
Les points de stationnement, bien répartis sur le territoire icaunais, permettent une
bonne accessibilité physique au bus. En revanche,
l’accessibilité numérique n’est pas suffisante
(trop faible débit internet dans 40 % des points de stationnement), a
lors que l’accompagnement
de démarches en ligne
représente une part importante de l’activité des agents du bus
. La
chambre recommande par ailleurs au département de poursuivre le renforcement de la
communication sur le bus dans un objectif de meilleure visibilité du dispositif.
Depuis la mise en service du bus, 2 100 demandes ont été traitées, dont 64 % abouties
à
l’issue d’un seul accompagnement
.
Afin d’adapter
les services proposés, la chambre
recommande au département de mettre en place un suivi des publics cibles et des flux croisés
d’usagers entre le bus et ses unités territoriales sociales
(UTS).
Annexe n°23 ROD2 PG 08 en date du 9 juin 2023
DEPARTEMENT DE L'YONNE
32
4
LE BILAN D
’ETAPE DES PRINCIPAL
ES DISPOSITIONS DE
LA
LOI
DE
TRANSFORMATION
DE
LA
FONCTION
PUBLIQUE (LTFP)
4.1
Les caractéristiques des ressources humaines du département
Au 31 décembre 2021, et selon le dernier rapport social unique disponible, le
département de l’Yonne
compte 1 669 agents : 1 143 fonctionnaires, 200 contractuels
permanents et 326 non permanents
24
.
L’effectif permanent
La filière technique représente 55
% de l’effectif permanent
et le seul cadre d’emploi
des adjoints techniques (37 %). La catégorie C constitue 64
% de l’effectif, la catégorie B, 13
%
et la catégorie A, 26 %. La répartition homme-femme est de 43 %/59 %, les femmes étant
sur-représentées parmi les contractuels (71 %).
100 % des fonctionnaires et 93 % des contractuels sont à temps complet
25
.
L’âge moyen
est de 48,30 ans, les fonctionnaires étant sensiblement plus âgés que les contractuels
(49,35 ans/42,28 ans). Sur les 200 contractuels permanents, 22 sont en CDI. Les CDD sont
recrutés à 40 % sur des postes vacants -
ce qui s’explique par les d
ifficultés de recrutement du
conseil départemental
26
- et à 20 % sur des remplacements. Les contrats de trois ans pour les
besoins du service ou lorsque la nature des fonctions le justifient représentent un peu plus du
quart des CDD.
L’année 2021
a été
marquée par 115 arrivées d’agents permanents et 199 départs, les
variations concernant principalement les contractuels (- 19,7 % des effectifs). Les départs sont
dus majoritairement à des fins de contrats des remplaçants (35 %) et à des départs en retraite
(29 %). Les arrivées sont largement dominées par les contractuels (plus des deux-tiers).
Les rémunérations sont plus élevées chez les fonctionnaires que chez les contractuels, à
l’exception des contractuels de catégorie A de la filière administrative. L
a part des régimes
indemnitaires dans les rémunérations annuelles brutes est globalement plus élevée chez les
contractuels (18,21 % contre 16,65 %) : ceci est dû à la catégorie A (19 % contre 21 %), la part
des régimes indemnitaires des autres catégories de contractuels est équivalente (B) ou inférieure
(C) à celle des fonctionnaires.
L’effectif non permanent
Sur 326 contractuels, 275 sont des assistants familiaux. Au 31 décembre 2021, le conseil
départemental comptait sept contrats de projet.
24
1 645,19 agents en Equivalent Temps Plein Rémunéré (ETPR) : 1 121,86 fonctionnaires, 191,52
contractuels permanents, 331,81 contractuels non permanents.
25
Au 31 décembre 2022, étaient à temps non complet huit adjoints techniques, trois médecins, un
infirmier en soins généraux et deux ergothérapeutes.
26
Cf
infra
.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
33
4.2
Les enjeux en termes de ressources humaines
Le conseil départemental,
via
ses lignes directrices de gestion (LDG), a orienté sa
stratégie pluriannuelle autour de deux axes principaux : un schéma départemental
d’optimisation des
ressources humaines 2021-2026 et les orientations et les critères généraux à
prendre en compte pour les promotions dans les grades et cadres d’emplois.
Il a eu comme enjeu
principal ces dernières années de contenir la masse salariale pour sauvegarder les grands
équilibres financiers.
Actuellement, le défi majeur est celui de l’attractivité. Les difficultés pour attirer des
candidats plus particulièrement sur certains métiers en tension (social, technique, numérique).
Outre la faiblesse du nombre de candidatures, les difficultés concernent le niveau de
rémunération et l’impossibilité de proposer un CDI en lieu et place d’un CDD de
trois ans
maximum. Ce manque d’attractivité est lié aussi à la situation de l’Yonne
: Auxerre n’est pas
une ville universitaire et n’attire pas facil
ement de jeunes cadres débutants, par exemple, même
si le département est un employeur attractif localement.
La fidélisation est également un enjeu. Certains salariés ne sont pas intéressés par une
carrière dans la fonction publique et par les concours, i
ls changent plus facilement d’employeur.
Une partie des apprentis recrutés par le conseil départemental ne termine pas sa formation.
D’autres enjeux connexes ont été identifiés
: mobilités professionnelles, potentialités de
reclassement et formation des agents au management.
Pour répondre à ces enjeux, le département a mis en œuvre un plan d’actions :
-
adoption d’un pacte social : revalorisation du régime indemnitaire
et des titres restaurant ;
-
accentuation du télétravail : deux jours par semaine ;
-
présence renforcée sur les réseaux sociaux ;
-
actions sur la qualité de vie au travail et marque employeur ;
-
développement du contact avec les écoles de formation.
En parallèle, et afin d’opérer un pilotage plus fin et de diffuser des indicateurs de
gestion, le cons
eil départemental s’est doté d’un système d’information décisionnel (SID),
développé d’abord pour les ressources humaines. Les données agrégées portent principalement
sur les carrières, les absences ordinaires et la gestion du temps. Le SID est également alimenté
avec des données ouvertes (INSEE, DGFIP…). L’outil permet de générer des tableaux de bord
permettant un pilotage et une prise de décision s’appuyant sur des éléments objectifs dont le
périmètre est stable dans le temps.
4.3
Le recours assoupli aux agents contractuels par la LTFP
4.3.1
L’élargissement des possibilités
du recrutement contractuel
La LTFP de 2019 permet un recrutement contractualisé plus aisé
avec l’
élargissement
de la possibilité de recruter des agents contractuels en étendant les périmètres existants
27
et en
créant le contrat de projet.
27
Le conseil départemental n’est
pas concerné
par l’article 16 de la LTFP sur l’extension de l’ouverture
des emplois de direction aux agents contractuels (déjà applicable aux départements). Sur les années 2019 à 2021,
il a compté un à deux emplois de cette nature.
Annexe n°23 ROD2 PG 08 en date du 9 juin 2023
DEPARTEMENT DE L'YONNE
34
4.3.1.1
Une utilisation modérée des nouvelles dispositions
Le
recours aux contractuels selon l’
article 21 de la LTFP est resté limité. Seuls 9 agents
de catégorie B et C ont été recrutés sur cette base fin 2022. Si, pour le département,
l’élargissement est réel avec une ouverture sur les catégories B et C, son intérêt reste relatif.
13 % des agents sont en catégorie B et 61 % en catégorie C. Pour ces derniers, des mises en
stage directement sans concours sont possibles.
D
’août 2019 à septembre 2022,
14 contrats de projet ont été recrutés, majoritairement
en catégorie A. Ces contrats
sont adossés à des appels à projets pour l’essentiel d’entre eux ou
à des missions particulières bornées dans le temps. Ils permettent donc de bénéficier de
financements externes avec une prise en charge partielle des dépenses. Selon le conseil
départemental, ils ont permis d’initier ou de développer des projets innovants et structurants
pour le territoire qui aurai
ent probablement été plus longs à mettre en œuvre sans personnel
dédié. En ce sens, ils répondent aux besoins de la collectivité. Cependant, les dispositions
statutaires permettent déjà de recruter des agents contractuels à durée déterminée lorsque la
natu
re des fonctions ou les besoins du service le justifient. Le contrat de projet n’a pas été une
solution réglementaire à des problématiques de recrutement sur des durées déterminées, mais a
permis de gagner en lisibilité.
Pour le département, le contrat de projet peut également inciter à initier ou répondre à
davantage de projets, nécessitant une vigilance particulière vis à vis des dépenses de personnel.
Au terme de ces contrats, la plupart des projets nécessitent
a minima
un suivi ou une continuité
d’acti
on, notamment dans le social. Les leviers de financement potentiellement activés ayant le
plus souvent une durée limitée, il est indispensable d’engager une réflexion prospective sur la
masse salariale dès la signature de ces contrats.
La moitié des contrats sont positionnés sur les solidarités départementales (insertion et
handicap). Les autres ressortent de missions ou de projets en lien avec la digitalisation,
l’alimentation, l’économie des flux, l’expérimentation France services et les mobilités actives
.
Leur durée correspond souvent à celle des financements associés (par exemple, les conseillers
numériques). Parfois, le choix a été fait
d’
une durée initiale de contrat plus courte
- une année -
, avec une possibilité de reconduction en fonction de l’évolution et/ou de l’avancée
du projet, comme, par exemple, pour le bus France services.
4.3.1.2
Des dispositions nouvelles qui contribuent minoritairement à
l’augmentation plus générale du nombre de contractuels
Tableau n° 2 :
Évolution du nombre de contractuels permanents et contrats de projet
Année
CDI
Art.3.1
Art.3.2
Art.3.3-2
Art 47
contrat
projet
Total
2019
22
47
84
22
1
0
176
2020
24
52
75
39
1
5
196
2021
22
40
80
56
2
7
207
2022
27
49
81
61
0
8
226
Source
: CRC d’après les RSU, bilans sociaux, et
document RH, au 31/12 de chaque année.
Depuis 2019, le nombre de contractuels croît, plus sensiblement entre 2019 et 2021. Si
les recrutements au titre des articles 3.1 (remplaçants) et 3.2 (postes vacants) de la loi du
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
35
26 janvier 1984
28
sont relativement stables sur la période,
ceux en vertu de l’article 3.3
-2
(besoins des services/nature des fonctions) augmentent notablement. Si la LTFP a eu un effet
relatif sur cette hausse, le département favorise également ce type de contrat dont la durée de
trois années est un facteur
d’attractivité et permet de la stabilité dans les équipes.
4.3.2
Une garantie supplémentaire pour les contractuels :
l’indemnité de précarité
L’indemnité de précarité, instituée par l’article
23 de la LTFP, est versée aux
contractuels, titulaires
d’un CDD de moins d’un an et dont le contrat a pris fin. Cette indemnité
de fin de contrat
n’est pas ouverte aux contractuels dont la rémunération brute globale excède
deux fois le SMIC, ni à ceux qui ont refusé la conclusion d’un CDI pour occuper le même
emploi ou un em
ploi similaire du même employeur et assorti d’une rémunération équivalente
.
Elle s'applique aux contrats conclus à compter du 1
er
janvier 2021.
En 2021,
l’indemnité de précarité
est de 55 982
pour 84 agents, soit en moyenne 666
par personne. 76 sont des agents des collèges, soit 90,48 % des agents concernés et 93,30 % de
la dépense totale. En 2022, 66 agents sont éligibles, dont 56 agents des collèges, pour un
montant de 60 630
€ (
919
en moyenne par agent). Pour le conseil départemental, la prime de
précarité est bénéfique pour les agents concernés,
mais n’est pas adaptée à ses contraintes.
Il
doit régulièrement établir des contrats courts de remplacement dans les collèges. Le versement
de cette indemnité a conduit à réfléchir à
l’opportunité d’
un pool de remplaçants, notamment
pour les collèges.
La difficulté est de recruter un nombre d’agents suffisants pour couvrir
l’ensemble du territoire (30 sites) et de s’assurer que les agents volants ne restent pas rattachés
à un seul site. Compte tenu, par ailleurs, des coûts de gestion et des coûts de déplacements sur
un territoire rural et étendu, cette option ne semble pas la plus efficiente, malgré le montant des
indemnités de précarité.
4.4
La fluidification du « marché de l’emploi public »
4.4.1
Favoriser la mobilité et accompagner les transitions professionnelles
4.4.1.1
Le recentrage du rôle des commissions administratives paritaires (CAP)
Les CAP ne sont plus compétentes pour examiner les décisions individuelles en matière
de promotion applicables depuis le 1
er
janvier 2021 ; les LDG relatives à la promotion interne
et à l’avancement s’appliquent pour les décisions individuelles de promotion prenant effet au
1
er
janvier 2021. Par ailleurs, les CAP ne sont saisies pour avis que des décisions défavorables
aux agents (discipline, licenciement, refus de temps partiel ou de démission, révision de
l’
entretien professionnel). C
ette réforme a sensiblement allégé l’ordre du jour de ces instances
qui examinent désormais quasiment exclusivement les refus opposés par l’administrat
ion aux
demandes individuelles des agents. Précédemment, de nombreux dossiers qui faisaient
consensus, notamment sur la mobilité des agents (détachement, intégration, disponibilité)
étaient soumis à l’avis des CAP, sans aucune plus
-value. Le traitement des dossiers est
28
Codifiés aux articles L. 332-13 et L. 332-14 du code de la fonction publique.
Annexe n°23 ROD2 PG 08 en date du 9 juin 2023
DEPARTEMENT DE L'YONNE
36
désormais plus fluide et permet davantage de réactivité. En cela, le conseil départemental
considère que les dispositions de l’article
10 de la LTFP répondent au souci d’efficience de la
fonction ressources humaines et permettent de vrais échanges de fond en CAP sur les situations
individuelles complexes.
4.4.1.2
Favoriser la mobilité entrante
En vertu des dispositions de l’article 89 de la LTFP, toutes les filières de la
fonction
publique territoriale
peuvent désormais faire l’objet de sélection sur
titres, complétée par un
entretien avec le jury et, le cas échéant, par des épreuves complémentaires. Aucun recrutement
sur titre n’a à ce jour été initié par le conseil départemental, qui, d’une part, n’a pas identifié de
besoins spécifiques et d’autre part, considère qu’il n’a ni les moyens, ni l’expertise pour
organiser des concours.
4.4.1.3
Favoriser la mobilité sortante
Plusieurs dispositions de la LTFP fluidifient le parcours des agents vers le privé ou vers
un établissement public industriel et commercial (EPIC).
L’article 76 de la LTFP dispose qu’en cas de
transfert d’une activité
d’une personne
morale de droit public à un EPIC ou à une personne morale de droit privé, les fonctionnaires
peuvent être détachés d’office, sur un contrat de travail à durée indéterminée, l’agent n’ayant
pas le droit de refuser la décision de détachement. Ce contrat garantit une rémunération au
moins égale à la rémunération antérieure, et les droits à avancement du fonctionnaire sont
maintenus.
Le conseil départemental n’a pas eu
à mettre en œuvre les dispositions de cet article.
La
rupture conventionnelle
- article 72 de la LTFP - formalise la cessation définitive
des fonctions d’un commun accord entre l’agent public et son employeur (entra
înant la radiation
des cadres et la perte de la qualité de fonctionnaire pour les agents titulaires ou la fin du contrat
pour les agents contractuels en CDI). Ce dispositif fait l’objet d’une expérimentation jusqu’en
2025. Il
donne lieu au versement de l’indemnité spécifique de rupture conventio
nnelle (ISRC),
puis au versement de l’allocation de retour à l’emploi (ARE).
Seules quatre demandes de rupture conventionnelle ont été adressées au conseil
départemental depuis janvier 2021, t
outes à l’initiative des agents
, trois titulaires, un
contractuel, deux catégories A, une B et une C. Trois demandes de rupture conventionnelle ont
été acceptées pour des agents absents fréquemment et parfois durablement, cet absentéisme
ayant nécessité d’activer un remplacement. Des difficultés professionne
lles importantes
avaient, par ailleurs, été signalées par leur hiérarchie. Ces demandes ont ainsi reçu un avis
favorable. Un seul refus a été motivé par le coût élevé induit par cette demande, estimé à près
de 80 000
€ (indemnité de rupture et indemnités chômage cumulées) et au secteur d’activité
d’exercice de l’agent, jugé en tension, laissant craindre une vacance de poste durable.
Pour déterminer le montant de l’indemnité de rupture, la collectivité prend en compte
l’ensemble des facteurs décisionnels (in
térêt pour la collectivité, importance de la somme dans
le projet professionnel ou personnel de l’agent, coût budgétaire direct et indirect). Cela aboutit
le plus souvent à proposer un montant situé entre le montant plancher et le montant plafond,
généralement un peu en deçà du montant moyen.
Selon le département, la rupture conventionnelle reste un dispositif peu activé à la fois
par les agents et par la collectivité, pour cette dernière en raison du coût représenté par
l’indemnité de rupture, à laquelle i
l faut également ajouter, le cas échéant,
l’ARE.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
37
Néanmoins, le conseil départemental considère que cette disposition a permis de mettre
un terme à des relations de travail complexes et de régler ainsi des problématiques importantes,
difficiles à solutionner autrement.
4.4.2
Le contrôle déontologique
Seule une nomination sur un emploi fonctionnel a été soumise, fin 2021, au contrôle
préalable de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP). Celle-
ci n’a
été saisie d’aucune autre demande, les vérifications en interne n’ayant pas relevé de nécessité
de transmission. S’agissant des cumuls d’activité pour création ou reprise d’activité, aucune
demande n’a été formulée depuis février
2020. Le référent déontologue a seulement été saisi de
demandes d
’information. Les agents l’ayant sollicité n’ont toutefois pas concrétisé leur projet.
Enfin, la collectivité a produit un formulaire et des lettres de demandes types destinés aux agents
quittant le conseil départemental pour exercer dans le secteur privé, notamment dans le cadre
de disponibilités pour convenances personnelles.
4.5
Le temps de travail
4.5.1
Le congé proche aidant très peu utilisé
L’article 40 de la LTFP créé un congé de proche aidant d’une durée de trois mois
,
renouvelable dans la limite d’un an sur l’ensemble de la carrière, lorsqu’un proche présente un
handicap ou une perte d’autonomie d’une particulière gravité. Ce congé peut être fractionné ou
pris sous la forme d’un temps partiel. L’agent n’est pas rémunéré lors de celui
-ci, mais le congé
est assimilé à une période de service effectif et est pris en compte pour les droits à pension. Ce
dispositif à caractère social permet de flexibiliser le temps de travail des agents. Seul un agent
du conseil départemental a eu recours à ce type de congé pour une durée de 20 jours fractionnée.
4.5.2
Un régime d
’autorisations spéciales d’absence favorable
L’article 45
de la LTFP
harmonise le régime des autorisations spéciales d’absence
(ASA) pour motifs familiaux au profit des agents publics (fonctionnaires et contractuels des
trois versants de la fonction publique) en le fondant sur un référentiel commun. Un décret en
Conseil d’État qui aurait dû être publié début 2020, devait déterminer la liste des ASA ainsi que
leurs conditions d’octroi, en déterminant les « ASA de dr
oit ».
Le régime actuellement en vigueur au conseil départemental est plus favorable que celui
pratiqué dans la fonction publique d’État. Les év
énements éligibles, en particulier les
évènements familiaux, sont en effet plus nombreux et la durée d’absence
autorisée est
également, dans quelques cas, plus élevée. Le conseil départemental précise que, lors de la
rédaction du nouveau règlement du temps de travail, ce point a été relevé et évoqué lors
d’échanges de travail avec les représentants du personnel. Il
reste donc dans l’attente de
précisions réglementaires sur ce point.
Annexe n°23 ROD2 PG 08 en date du 9 juin 2023
DEPARTEMENT DE L'YONNE
38
4.5.3
L’harmonisation du temps de travail
À fin 2022, les agents travaillaient 1 607 heures annuelles,
à l’exception des agents
d’exploitation du domaine routier et des agents des collèges, po
ur lesquels les organisations de
travail antérieures à la décentralisation avaient été maintenues, soit 254 ETPT issus des collèges
et 233,5 ETPT
issus de la régie et de l’ingénierie routière. L
eur masse salariale annuelle était
respectivement de 10 968 048
€ et de 10
502 476
€. Les salariés des collèges travaillaient deux
jours de moins par an soit 14
heures, et ceux de la régie et de l’ingénierie routière deux jours et
demi, soit 17,5 heures. Le département perdait ainsi, en 2022, 508 jours de travail dans les
collèges et 583,5 jours à la
régie et l’ingénierie routière
. La cible annuelle de jours travaillés
étant de 228 jours, c’est
2,2 ETPT manquants à la direction des collèges et 2,6 ETPT à la régie
et l’ingénierie routière
. Cela représente un coût annuel théorique de 0,2
M€
29
.
Une réflexion et une concertation ont été conduites avec les services et les représentants
du personnel afin de régulariser cette situation, d’une part, et de réinterroger la pertinence des
organisations du travail en lien avec les
activités réalisées, d’autre part. Un nouveau règlement
du temps de travail, simplifié et actualisé, a été adopté en juin 2022. Il est en vigueur depuis
1
er
janvier 2023. Aucun régime de travail ne comporte de mesures dérogatoires tenant compte
de sujétions particulières.
Pour le département, la LTFP a contribué à rétablir une équité de traitement entre tous
les agents de la collectivité qui, au 1
er
janvier 2023, ont tous une durée annuelle de travail de
1 607 heures. La réflexion conduite à cette occasion
a également permis la mise en œuvre
d’organisations de travail plus adaptées aux activités exercées, en tenant compte, en particulier,
des activités saisonnières de la régie routière.
4.5.4
La mise en place négociée du service minimum en cas de grève
Selon l
’art
icle 56 de la LTFP, l'autorité territoriale et les organisations syndicales qui
disposent d'au moins un siège dans les instances au sein desquelles s'exerce la participation des
fonctionnaires peuvent engager des négociations en vue de la signature d'un accord visant à
assurer la continuité des services publics
. Cet accord vise à trouver des conditions d’un service
public minimum en cas de perturbation prévisible des services du fait du dépôt d’un préavis de
grève.
Le département n’a pas engagé de négociat
ions avec les représentants du personnel en
vue de la signature d’un tel accord. Seuls les services de restauration scolaire dans les collèges
sont concernés. Ceux-ci
n’
ont pas connu de mouvement de grève depuis le transfert de cette
compétence en 2007. Selon le département, il semble difficile, dans des équipes de cinq à six
agents, dispersés sur l’ensemble du territoire, d’organiser l’affectation d’autres agents pour
assurer la continuité du service. La collectivité a déjà procédé à des affectations temporaires
d’agents vers un collège proche pour assurer le service de restauration, en cas d’absence.
29
Coût moyen d’un agent des collèges 10
968 048
€/254 ETPT=43
181
€, coût moyen d’un agent de la
régie et de l’ingénierie routière
10 502 476
€/233,5
ETPT=44 978
€. 43
181
€ X 2,2
ETPT=97 198
€. 44
978
€ X
2,6 ETPT=116 942
€. Total 214
140
€.
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
39
______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________
Le conseil départemental a utilisé modérément les dispositions de la loi de
transformation de la fonction publique relatives au rec
rutement d’agents contractuels
en raison
de sa stratégie de maîtrise de la masse salariale. Le versement
de la prime de précarité n’a pas
induit un changement des pratiques pour les contrats courts dans les collèges, compte tenu des
besoins spécifiques de ceux-ci et de leur dispersion sur le territoire. En revanche, la rupture
conventionnelle a facilité le règlement de quelques situations délicates. Le recentrage des
missions des commissions administratives paritaires permet un travail de fond sur les cas à
réel enjeu en allégeant considérablement les ordres du jour. L
’harmonisation du temps de
travail est effective depuis le 1
er
janvier 2023
avec l’alignement d
es agents des collèges et de
l’ingénierie et de la voirie routière
sur la durée annuelle de 1 607 heures.
Annexe n°23 ROD2 PG 08 en date du 9 juin 2023
DEPARTEMENT DE L'YONNE
40
ANNEXES
Annexe n° 1. Situation financière du budget principal
...................................................
41
Annexe n° 2.
Recrutement d’agents contractuels (article 21 de la LTFP)
......................
44
Annexe n° 3.
Versement de l’indemnité de précarité (article 23 de la LTFP)
................
45
Annexe n° 4. Glossaire
....................................................................................................
46
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
41
Annexe n° 1.Situation financière du budget principal
La capacité d'autofinancement brute
En
2018
2019
2020
2021
Var.
annuelle
moyenne
Ressources fiscales propres
209 030 304
214 280 643
215 611 742
238 125 443
4,4%
+ Fiscalité reversée
21 118 957
22 424 049
29 651 913
27 767 440
9,6%
+ Ressources institutionnelles (dotations et participations)
108 051 674
107 154 157
106 675 809
107 494 477
-0,2%
+ Ressources d'exploitation
27 610 661
27 278 720
29 910 511
28 598 917
1,2%
+ Production immobilisée, travaux en régie
1 985 557
1 775 363
1 269 933
1 816 718
-2,9%
=Produits de gestion (A)
367 797 153
372 912 932
383 119 907
403 802 995
3,2%
Charges à caractère général
19 034 798
19 076 511
17 388 761
19 438 277
0,7%
+ Charges de personnel
71 806 293
70 804 607
69 901 628
70 942 821
-0,4%
+ Aides directes à la personne
102 312 649
103 167 976
107 012 453
107 822 373
1,8%
+ Aides indirectes à la personne
104 940 701
102 638 322
104 007 082
105 493 395
0,2%
+ Subventions de fonctionnement
8 300 562
8 211 634
8 470 231
8 918 159
2,4%
+ Autres charges de gestion
26 384 838
23 052 281
21 828 425
23 528 835
-3,7%
=Charges de gestion (B)
332 779 841
326 951 331
328 608 580
336 143 860
0,3%
Excédent brut de fonctionnement (A-B)
35 017 312
45 961 601
54 511 328
67 659 136
24,6%
en % des produits de gestion
9,5%
12,3%
14,2%
16,8%
+/- Résultat financier
-4 406 103
-3 988 325
-3 574 749
-2 888 378
-13,1%
+/- Autres produits et charges excep. réels
2 275 970
1 640 547
658 509
811 576
-29,1%
=CAF brute
32 887 179
43 613 823
51 595 087
65 582 333
25,9%
en % des produits de gestion
8,9%
11,7%
13,5%
16,2%
Annexe n°23 ROD2 PG 08 en date du 9 juin 2023
DEPARTEMENT DE L'YONNE
42
Le financement des investissements
En
2018
2019
2020
2021
Cumul sur
les
années
CAF brute
32 887 179
43 613 823
51 595 087
65 582 333
193 678 423
- Annuité en capital de la dette
18 927 871
19 068 405
19 432 406
32 992 867
90 421 549
= CAF nette ou disponible (C)
13 959 307
24 545 418
32 162 682
32 589 466
103 256 873
+ Fonds de compensation de la TVA (FCTVA)
3 612 896
2 910 560
0
9 333 058
15 856 514
+ Subventions d'investissement reçues
-3 338 792
660 242
4 812 612
2 799 097
4 933 159
+ Fonds affectés à l'équipement (amendes de police en
particulier)
3 700 858
3 498 607
4 237 984
4 316 912
15 754 361
+ Produits de cession
356 136
648 433
2 141 059
2 295 945
5 441 574
=Recettes d'inv. hors emprunt (D)
4 331 099
7 717 843
11 191 655
18 745 012
41 985 608
= Financement propre disponible (C+D)
18 290 406
32 263 261
43 354 336
51 334 478
145 242 481
Financement propre dispo / Dépenses d'équipement (y c. tvx
en régie)
96,57%
169,85%
114,80%
140,71%
- Dépenses d'équipement (y compris travaux en régie)
18 939 281
18 995 305
37 764 631
36 481 328
112 180 545
- Subventions d'équipement (y compris subventions en nature)
5 064 907
4 043 162
3 070 675
3 575 703
15 754 447
+/- Dons, subventions et prises de participation en nature, reçus
ou donnés
67 992
-3 941
0
-2 373 171
-2 309 120
- Participations et investissements financiers nets
-1 226 660
-1 801 059
-1 096 351
-588 246
-4 712 317
+/- Variation autres dettes et cautionnements
1 225 000
0
0
0
1 225 000
= Besoin (-) capacité (+) de financement propre
-5 780 114
11 029 793
3 615 382
14 238 865
23 103 926
+/- Solde des opérations pour compte de tiers
897
0
-45 000
30 000
-14 103
- Reprise sur excédents capitalisés
0
0
0
97695,33
97 695
= Besoin (-) ou capacité (+) de financement
-5 779 217
11 029 793
3 570 382
14 171 169
22 992 127
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
43
Le stock de dette
En
2018
2019
2020
2021
Var.
annuelle
moyenne
En cours de dettes du BP au 1er janvier
244 458 037
227 305 166
216 036 760
196 604 354
-7,0%
- Annuité en capital de la dette (hors remboursement
temporaires d'emprunt)
18 927 871
19 068 405
19 432 406
32 992 867
20,3%
- Var des autres dettes non financières (hors
remboursement temporaires d'emprunts)
1 225 000
0
0
0
-100,0%
+ Nouveaux emprunts
3 000 000
7 800 000
0
0
-100,0%
= Encours de dettes du BP au 31 décembre
227 305 166
216 036 760
196 604 354
163 611 488
-10,4%
Capacité de désendettement BP en années
(Dette / CAF brute du BP)
6,9
5,0
3,8
2,5
Le fonds de roulement et la trésorerie
au 31 décembre en €
2018
2019
2020
2021
Var.
annuelle
moyenne
= Fonds de roulement net global (E-F)
18 595 226
37 425 019
41 182 362
55 451 226
43,9%
en nombre de jours de charges courantes
20,1
41,3
45,3
59,7
43,7%
=Trésorerie nette
35 998 547
60 776 318
55 892 590
74 108 143
27,2%
en nombre de jours de charges courantes
39
67
61
80
27,0%
Source : Logiciel ANAFI, d'après les comptes de gestion
Annexe n°23 ROD2 PG 08 en date du 9 juin 2023
DEPARTEMENT DE L'YONNE
44
Annexe n° 2.
Recrutement d’agents contractuels (article 21 de
la LTFP)
Tableau n° 3 :
Recrutement d’agents contractuels sur le fondement de l’article 21 de la LTFP
Article 21 LTFP : élargissement du recrutement
de contractuels
Au
31/12/2019
Au
31/12/2020*
Au
31/12/2021*
Au
31/12/2022*
Nbre de contrats relevant de l'article 3-3 L. 26/01/1984
0
2
6
4
dont relevant article 3-3-1°
0
0
0
0
dont relevant article 3-3-2°
0
2
6
4
dont relevant article 3-3-3°
0
0
0
0
dont relevant article 3-3-3° bis
0
0
0
0
dont relevant article 3-3-4°
0
0
0
0
dont relevant article 3-3-5°
0
0
0
0
*nombre de recrutements réalisés sur l’année considérée sur la base de l’article 21 de la loi du 6 août
2019
Source
: Département de l’Yonne
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
45
Annexe n° 3.
Versement de l’indemnité de précarité (article 23 de la LTFP)
Tableau n° 4 :
Versement de l’indemnité de précarité sur le fondement de l’article 23 de la LTFP
Article 23 LTFP :
indemnité de précarité
2021
2022
Nbre de contractuels bénéficiant d'un CDD inférieur à 1 an dans
l'année de référence
84
66
Nbre de contractuels en CDD inférieur à 1 an ayant bénéficié d'une
indemnité de fin de contrat dans l'année de référence
0
0
Nbre de contractuels en CDD inférieur à 1 an ayant bénéficié d'un
renouvellement de contrat dans l'année de référence
0
0
Nbre de contractuels en CDD inférieur à 1 an ayant bénéficié d'une
mise en stage dans l'année de référence
0
0
Source
: Département de l’Yonne
Le versement des indemnités de précarité pour les années 2021 et 2022 sera effectif
en
janvier 2023, ce qui explique qu’aucun agent contractuel en CDD inférieur à 1 an n’a
bénéficié de cette indemnité sur les deux années de référence.
S’agissant du renouvellement des contrats pour les agents en CDD de moins d’1 an,
le
logiciel RH n’est pas en capacité de fournir de
s données fiables.
Annexe n°23 ROD2 PG 08 en date du 9 juin 2023
DEPARTEMENT DE L'YONNE
46
Annexe n° 4.Glossaire
ADIL : Agence Départementale
d’Information sur le Logement
ANCT : Agence Nationale de Cohésion des Territoires
AP : Autorisation de Programme
ASA : Autorisations S
péciales d’
Absence
CAF
: Caisse d’Allocations Familiales
CAF
: Capacité d’AutoFinancement
CARSAT : Caisse d'Assurance Retraite et de la Santé Au Travail
CCAS : Centre C
ommunal d’
Action Sociale
CNAF : Caisse Nationale des Allocations Familiales
CNAM : Caisse N
ationale de l’Assurance Maladie
CNAV : Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse
CP : Crédit de Paiement
DAHD : Direction Autonomie Handicap Dépendance
DEF : Direction Enfance Famille
DGFIP : Direction Générale des Finances Publiques
EBF : Excédent Brut de Fonctionnement
HATVP : Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique
ICE : Inspection-Contrôle-Evaluation
LTFP : Loi de Transformation de la Fonction Publique
PPI
: Plan Pluriannuel d’Investissement
PPP : Partenariat Public Privé
MDPH : Maison Départementale des Personnes Handicapées
MFS : Maisons France Services
MSA : Mutualité Sociale Agricole
MSAP : Maisons de Service Au Public
RSA : Revenu de Solidarité Active
RSU : Rapport Social Unique
SDAASP :
Schéma Départemental d’Amélioration de
l’Accessibilité des Services au Public
SDIS
: Service Départemental d’Incendie et de Secours
UDAF : Union Départementale des Associations Familiales
UTS : Unités Territoriales Sociales
RAPPORT D’OBSERVATIO
NS DÉFINITIVES
47
Chambre régionale des comptes Bourgogne-Franche-Comté
28-30 rue Pasteur
CS 71199
21011 DIJON Cedex
bourgognefranchecomte@crtc.ccomptes.fr